J’ai failli acheter ce roman au Salon du livre du Saguenay. Vous savez, moi, les histoires de camps, de traumatismes en groupe, que ce soit dans l’enfance ou à l’adolescence, ça me fascine. Mais il m’est venu une petite impression de déjà vu et en arrivant à la maison, j’ai réalisé que… je l’avais déjà. Pour une fois, j’ai su me tenir. Non mais applaudissez-moi!
De quoi ça parle
En 1994, au camp Fovevermore situé sur la côte pacifique, des fillettes entre 9 et 11 ans se retrouvent le temps de passer des moments en nature. Cinq des jeunes filles vont se retrouver seules sur une île, leurs kayaks à la dérive, et vont devoir survivre jusqu’à l’arrivée des secours.
Comment réagiront ces cinq filles suite à ce traumatisme? Nous les suivrons dans donc leurs vies futures et passées afin de cerner la place de cet événement dans leurs existences.
Mon avis
Disons-le d’emblée, je fais partie de ceux qui ont passé un très bon moment avec ce roman. Ce type d’atmosphère, d’aventures, c’est tout à fait le genre de roman qui me happe à chaque fois. Résultat, je l’ai lu en deux petites soirées sans le lâcher et il m’a vraiment plu. La plume est évocatrice, chaque partie nous emmène dans une ambiance assez différente alors qu’on nous raconte la vie de ce ces 5 filles qui, en fait, ne se connaissaient que depuis 2-3 jours et n’étaient pas vraiment amies, après cette épopée traumatique. J’ai lu le texte comme une série de nouvelles reliées entre elles et je crois que c’est pour cette raison que j’ai pu apprécier autant. Certes, j’aurais aimé davantage de liens, de recoupements, mais à la réflexion, c’est assez réaliste. On revoit rarement des gens avec qui on a passé de brefs et intenses moments du genre après que la bulle ait éclatée.
Chaque fille/femme est différente et leurs façons d’être et de réagir à l’événement aussi sont très variables. Si c’est parfois surprenant, j’ai trouvé ça très parlant en fonction de leurs existences respectives. Les deux premières histoires (Nita et Andee) m’ont particulièrement intéressée, les autres ayant eu moins d’impact sur moi. La partie en forêt a tout de même été ma préféré et aurait pu être encore plus longue et intense mais le petit microcosme du camp, les relations de pouvoir sont bien représentées, ainsi que la cruauté que peuvent avoir les enfants qui ont très peu de zones de gris dans la façon de juger les choses et les gens.
Bref, c’est une histoire qui m’a fait réfléchir à postériori. Réflexion sur le temps qui passe, sur l’importance des événements, sur l’identité, les relations familiales, avec toute les contradictions que ça implique, en utilisant parfois des angles étonnants. Est-ce le passé ou le futur qui éclaire le présent? Il ne faut pas s’attendre à un petit paquet bien ficelé où tout est réglé à la fin, il n’y aura pas de révélation de folie ou de fil rouge révélé. Si ça correspond à vos attentes, tentez le coup car j’ai vraiment apprécié ma lecture.
2 Commentaires
Combien d’adresses j’ai échangées à la fin de séjours intéressants sans jamais concrétiser cette envie de se revoir.
Cela m’est arrivé d’acheter deux fois un livre que je voulais lire trop vite oublié dans des piles qui n’attendent bien gentiment.
Auteur
Ces doublons font le bonheur des boîtes à livres!