Présentation de l’éditeur (prise sur Decitre)
« Guy Delisle et sa famille s’installent pour une année à Jérusalem. Pas évident de se repérer dans cette ville aux multiples visages, animée par les passions et les conflits depuis près de 4000 ans. Au détour d’une ruelle, à la sortie d’un lieu saint, à la terrasse d’un café, le dessinateur laisse éclater des questions fondamentales et nous fait découvrir un Jérusalem comme on ne l’a jamais vu. »
Commentaire
De la situation à Jérusalem, je ne savais pratiquement rien. Oui, vous pouvez me chicaner. Mais bon, le mécanisme de ma télé est un total mystère: je ne sais pas l’allumer. Du coup, je ne regarde jamais les infos. Et les journaux scrappent ma manucure. Oui, je suis une inculte superficielle. J’assume.
Les chroniques de Jérusalem racontent le quotidien de l’auteur dont l’épouse travaille pour Médecins sans frontière à Jérusalem. Il connaît la situation de l’extérieur mais ici, c’est sa vie d’expatrié dans un pays où il restera toujours un étranger malgré tout. Ce sont à travers des situations quotidiennes, des visites touristiques ou des séances de croquis dans un café ou près du mur que nous verrons Jérusalem, Israël et la Palestine à travers ses yeux.
Comme je ne savais pas du tout qui était qui au départ, j’ai passé les 100 premières pages à tenter decomprendre quelque chose aux colonies, aux check points militaires et aux différents territoires. Il faut dire que le peu que j’ai pu en voir aux nouvelles était quand même assez différent. Et par la suite, je me suis laissée emporter par la vision un peu naïve que Guy Delisle choisit de porter sur Jérusalem, avec sa querelle éternelle qui dure depuis des milliers d’années. L’auteur ne nous propose pas un reportage engagé ou quoi que ce soit de ce genre. Il découvre petit à petit Jérusalem Est, où il habite, puis la vieille ville ainsi que le pays environnant. Il vit au quotidien les complications d’usage, la difficulté à circuler, les batailles de religion, les interprétations diverses et les problèmes que ça cause.
Et j’ai réellement beaucoup aimé.
Je crois que ce n’est que de cette manière que j’aurais pu m’intéresser au sujet. Et j’ai été vraiment, vraiment intéressée à ce qui s’y passe. Ne serait-ce que pour comprendre, pour avoir une vision exterieure des choses. Le dessin, simple en apparence, m’a beaucoup touchée. J’ai été complètement captivée par certaines images, certains paysages. J’ai adoré les différents points de vue, les plans, le rythme des planches. Le mur qui « protège » les israéliens, qui revient sans cesse, est particulièrement tragique.
En fait, avec Delisle, tout semble simple mais est en effet beaucoup plus complexe. Le regard candide permet de témoigner de cette année de vie où l’incroyable devient quotidien. Et à travers tout ça, le vrai quotidien, celui d’une famille qui a besoin d’un parc, d’une école, de faire des courses. Et rien n’est simple parce que les bus ne vont pas à Jerusalem Est, parce que tout est rempli d’ordures, parce que les grandes épiceries sont dans les colonies. Bizarrement, je me suis sentie « impliquée » dans l’histoire.
Et maintenant, j’ai bien hâte de lire les autres BDs de Guy Delisle.
Vraiment.
Et je vais aller voir ce que mes co-lectrices, Hérisson et Cess en ont pensé.
45 Commentaires
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Je viens de le lire (et de programmer mon billet pour septembre au Québec) et je suis tout à fait d’accord avec toi : avec son regard de candide on apprend plein de chose.
Mon préféré de Delisle est « Pyong Yong » (très fort, sur la Corée du Nord) et « Chroniques Birmanes » est bien aussi!
Enna: Maintenant, je veux tous les lire! J’ai commencé mon septembre un peu plus tôt, comme d’habitude ;)) J’ai plein de billets de programmés mais je me garde de la place pour les lectures québécoises de septembre!
Oh oui, découvre ses autres BD, très fortes aussi!
Keisha: Je pense que je veux toutes les lire. J’adore le regard de Delisle!
Une BD très présente sur la blogo en ce moment.
Alex Mot à mots: Oui, c’est qu’elle est sortie il y a quelques mois! J’ai vraiment beaucoup aimé, une belle découverte!
Je suis d’accord avec ton billet… Grâce sa vision personnelle, il nous permet de comprendre et nous intéresse. Je suis contente d’avoir lu cette BD aussi, plus réaliste finalement que tous les reportages TV.
Antigone: C’est une vision candide, toute personnelle, qui découvre avec des yeux d’homme et c’est pour ça que ça m’a plu. Il a réussi à faire m’intéressser à cette partie du monde, ce qui n’état pas gagné.
Tu me fais penser que je dois le réserver à la bibliothèque, il est toujours pris
Aifelle: Il vaut vraiment le coup! Allez, réserve, réserve!
Je te conseille Pyongyang et Shenzen
Catherine: Je pense que je vais finir par toutes les lire, ses BDs… mais après Noël. Là, je suis en passe de « je n’achète plus rien »!
Dans ma LAL Bd, il me tente beaucoup !!
L’or des chambres: Il vaut le coup, en plus! Vraiment une agréable surprise.
Ah, j’ai adoré cette BD : très très réussie !
Kathel: Je trouve aussi que c’ests une totale réussite!
Je l’ai ajouté à ma PaL il y a quelques mois puis, n’ayant pas lu Chroniques Birmanes, j’ai eu peur d’être un peu confuse. Même je sais que ce sont deux contextes différents, on suit les mêmes gens et j’avais peur de manquer quelque chose dans la progression de l’histoire. Ravie de voir que tu as bien aimé, ça me donne plus encore envie de passer à la lecture!
Kay: Non, sérieusement, je pense qu’on peut commencer n’importe où dans ces BDs… les contextes sont différents, il n’y a que quelques références aux chroniques birmanes. Et c’est vraiment une bd qui nous permet d’appréhender la situation là-bas avec une certaine candeur. Ça m’a plu!
Ah, il est dans ma PAL ! J’avais lu « Pyongyang », du même auteur, qui m’avait bien plu. Mais je ne suis pas branchée BD, en ce moment, donc je vais attendre que l’envie me vienne…Bonne soirée, Karine, et merci pour le gentil commentaire que tu avais laissé sur mon blog en panne (je l’ai trouvé aujourd’hui seulement, mais ça fait quand même plaisir ! ;-D)
Turquoise: Je veux aussi lire Pyongyang… j’ai failli l’acheter hier mais bon, j’avais dit « plus d’achats jusqu’en janvier »!!
J’adore Guy Delisle ! Je suis over-fan même. J’aime sa façon de rendre compte des situations dans les pays (généralement chauds politiquement) où il séjourne. Avec une certaine naïveté et une simplicité certaine, on s’identifie bien. Il me reste à lire ces chroniques-ci. J’attends sa disponibilité dans mes bib !
A girl: Tout à fait d’accord. On se reconnaît dans son regard. Je veux lire les autres, pour ma part.
Il a beaucoup de succès à la bibliothèque et est tout le temps sorti, du coup je n’ai pu lire que les premières pages…Mais ça a l’air très intéressant !
Jainaxf: Il a réussi à me faire m’intéresser à cette situation. Ce n’était pas gagné!
Ah oui, je l’aime bien lui ! Je l’ai découvert avec Chroniques birmanes !
Noukette: J’ai beaucoup aiméa ussi. Et là, je veux tout lire!
Je suis justement en train de le lire (enfin réussi à l’emprunter à la bibliothèque ) !
Brize: Tu pourras nous en parler dans le mois québécois!
Pas encore lu, mais j’ai adoré celui sur la Birmanie!
Grominou: Et moi, je veux le lire, celui sur la Birmanie. Mais après ma période « sans commande » :))
je viens de la lire! j’ai toujours pas tout pigé aux colonies 🙂 J’ai préféré les autres BD-carnet de voyage de Delisle… alors si tu as aimé celle-là tu vas te régaler avec les autres!
Violette: Ah oui? Je vais me régaler alors, tu l’as dit!
tu me tentes là 🙂
Yue: Mais laisse-toi tenter!
Je partage bien ton avis. Grâce à Delisle, on comprend mieux la situation compliquée de cette ville et de ce pays, au delà du politique, on se rend compte des conséquences grotesques qui pourrait devenir comique si n’était le dramatique de la situation.
Géraldine: Tout à fait. Et l’auto-dérision de Delisle rend tout cela facilement digérable. Vraiment, une belle découverte.
Oups…. je crois que j’ai oublié cette LC !
Mais je vais le lire, tu me confirmes qu’il ne doit pas mourrir dans ma PAL !
Cess: Pas grave ;))) Et non, il ne faut pas qu’il meuuuuure!
Je n’en entends que du bien et je vais la lire dès que je mets la main dessus 🙂
Je trouve que c’est l’approche idéale pour ces sujets tellement anciens et complexes qu’on n’a même plus envie de les suivre 😡
Kroustik: Oui, tout à fait! Ce regard naïf et quand même lucide donne envie de comprendre.
Celle-là ne me tente pas des masses, mais il faudra que je teste cet auteur avec ses chroniques birmanes.
Pour ce qui est du conflit entre la Palestine et Israël et une approche différente, j’avais particulièrement apprécié les essais de Barenboïm dans « La musique éveille le temps » (il y a un billet sur mon blog si tu veux en savoir plus). Je connais ce conflit depuis longtemps mais je n’avais jamais réussi à me « passionner » pour ce sujet. Depuis ma première lecture du Barenboïm, il y a quelques années, j’ai révisé mes jugements et j’appréhende les choses un peu différemment, même si j’ai conservé mon opinion originelle sur chacun des deux camps.
L’aspect « vie d’un expatrié dans une zone de conflit » (et pas n’importe laquelle !) doit être intéressant. Je commencerai par la Birmanie et, si j’accroche, je me laisserai peut-être tentée par ce livre-ci.
Flo: En effet, le regard posé est intéressant. Il esssaie de ne pas trop se laisser influencer, de se faire son propre avis. Je note la référence que tu proposes!
Voir Blog(fermaton.over-blog.com)No.8 – THÉORÈME MOISSON. – Une Histoire du Chaos.
J’ai beaucoup aimé aussi!
Amiedeplume: Ca permet réellement d’avoir un autre regard sur le pays, je trouve.
[…] la situation géopotilique en Israël et en Palestine J’avais pu entrevoir le tout avec les Chroniques de Jérusalem de Guy Delisle (en 2012) mais ici, on s’en va clairement ailleurs. Ce n’est pas un regard de touriste […]