Chronique d’une LCA hypocondriaque… and mother!

Premièrement, un peu de vocabulaire.  Les « vieilles blogueuses » connaissent l’expression, initiée par Allie il y a loooongtemps mais une LCA, c’est une Lectrice Compulsive Anonyme.  De là ce titre… Chronique d’une LCA.  Au départ, ça parlait surtout de mes virées en librairies mais comme je suis maintenant très sage, je raconte mes conneries.  Qui ne se sont malgré tout pas raréfiées malgré ma grande sagesse.

 

Mais cette fois, vous allez comprendre POURQUOI je suis un peu folle.  Let’s meet my mother (qui sait que je vais raconter ça… et qui est d’accord.  Don’t worry). Ceux qui ont lu mes billets voyage ont déjà eu une petite idée du personnage qu’est THE MOTHER.   C’est celle qui a déjà eu une aventure de folie avec une toilette publique, pour ceux qui auraient oublié (allez le lire, ça vaut la peine) et qui casse tout sur son passage.

 

Bref, ma mère est hypocondriaque.  La pomme n’est pas tombée loin de l’arbre, me direz-vous.   Ma mère, c’est celle qui ne va pas ses examens parce qu’elle a une peur bleue des résultats (hmmm… reconnaissez-vous quelqu’un?) et qui refuse de sortir de la maison pendant une semaine, le téléphone dans sa poche, de peur de manquer THE téléphone du médecin qui va lui annoncer la fin du monde.   Bref, vous avec l’idée générale.

 

Depuis quelque mois, l’obsession de maman, c’était sa vue.    Elle était CERTAINE de devenir prochainement aveugle.   Elle avait mal à la tête?  C’est du glaucome.  Elle a du mal à ouvrir les yeux?  C’est une paralysie progressive des yeux et elle va finir aveugle et grabataire.  Et THE obsession… la dégénérescence maculaire.  Fouillez-moi pourquoi.  Elle est certaine d’avoir ça.  Elle ne connaît pas les symptômes mais on s’en fiche, c’est une CERTITUDE.  Et là, le gros du problème, c’était qu’elle trouvait qu’elle avait du mal à lire dans l’ombre.  Le soir, c’était plus difficile.  Et ça la stressait.  Beaucoup.

 

Là, vous vous dites que c’est un peu normal de s’inquiéter.  Mais avec maman, ça prend des proportions…. impressionnantes.  Depuis un bon 3-4 mois, c’était quotidien.

  • Est-ce que tu penses que je vais devenir aveugle?
  • Quand je vais être aveugle, est-ce que tu vas me guider?
  • J’aime pas les chiens… comment je vais faire avec mon chien guide?
  • Il va falloir que je planifie bien mes opérations pour les cataractes… tout le monde en a, je suis certaine que j’en ai aussi et que ça va me faire manquer des voyages.

 

QUATRE. MOIS.

Suite à un événement que je n’expliquerai pas ici (disons juste que mon frère et moi avons FORTEMENT insulté maman en lui taisant certaines inquiétudes), elle s’est fâchée.  Et elle a pris un rendez-vous chez son médecin pour son examen annuel (qu’elle n’avait pas fait depuis 6 ans).  Et chez l’optométriste.

Laissez-moi vous dire que la semaine de l’optométriste, c’était la panique.  Oui, la semaine.  Et croyez-moi, je n’exagère rien.   Mais VRAIMENT rien!

 

Le jour du fameux rendez-vous arrive.  J’étais au travail alors je n’ai pas vécu « la journée avant »… mais je pense que mon père pourrait vous en parler!  Toujours est-il qu’à 16h30, alors que j’étais en discussion avec une collègue, le téléphone sonne.  Ma mère.  Je réponds, m’attendant au pire…

 

  • Karine?  C’est ta mère. (son bonjour habituel.  C’est certain qu’après 41 ans, je n’aurais JAMAIS deviné)  J’arrive de chez l’optométriste.   Sais-tu quoi?  Ma vue n’a pas changé depuis ma dernière visite.

Tout de suite, je prends une expression étrange.. ma collègue (qui connaît ma mère), me regarde avec suspicion.

  • Ca faisait presque 8 ans que je n’étais pas allée.  Elle a été très surprise et un peu découragée.

Moi, je me sens bouillir un peu.  4 mois, je vous rappelle.

Et là, j’entends la raison de son problème de vision la nuit.  Pendant quelques secondes, je ne sais même pas quoi dire.   Genre moi, sans mot.  Ça n’arrive pas souvent.  J’ai pris une grande respiration, fermé les yeux… puis je l’ai envoyée promener et j’ai raccroché, sous le regard ébahi de ma collègue.

Oui, maman et moi, on s’envoie souvent promener… mais on s’adore et on s’en fiche un peu… je l’ai d’ailleurs rappelée plus tard pour qu’elle m’explique au complet avec introduction « bon, j’suis défrustrée, tu peux continuer ».

 

Parce que vous savez pourquoi sa vue était aussi problématique depuis les derniers mois?  PARCE QUE SES LUNETTES ÉTAIENT TROP ÉGRATIGNÉES ET TROP SALES!  Oui oui, vous avez bien lu.  Des lunettes sales.  Et complètement scrap.  Faut dire qu’elles avaient 8 ans hein, parce que madame a trop peur d’aller chez l’optométriste!

 

Oui, je sais.

Meet my mother!  J’ai de qui tenir, hein!

14 Commentaires

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  1. moi qui ai rencontré ta mère qui m’a raconté de sa bouche une « aventure » qui lui est arrivée pendant qu’on était là (une histoire de maquillage et de nièce si ça te rappelle quelque chose) je sais que ce que tu racontes n’est pas exagéré: 😉 vous être bien mère et fille! Embrasse la pour moi!

    1. Ah oui, je m’en souviens très bien! Et je lui transmets tes bisous!

  2. ma pauvre, je compatis 😀

    1. Tu sais, elle se tape la même chose avec moi hein! Elle m’a rescapée pendant ma « crise de SLA » il y a quelques années… comme je dis, je suis pas mal crazy moi aussi!

  3. Tu m’as bien fait rire mais bon, je comprends ton agacement (euphémisme à mon avis).

    1. En fait, elle ne m’énerve pas tant que ça! Je suis tellement pareille! Mais bon, j’avoue prendre ses trucs moyen au sérieux. Comme elle se fiche éperdument de mes cancers quotidiens!

  4. Ça me rappelle quelque chose, une mère qui préfère ne pas aller chez le médecin de peur du diagnostic, mais qui te saoûle tous les jours avec ses symptômes ! Mais disons que j’avais des relations bien plus difficiles avec la mienne en général. Aucune complicité, loin de là. (tu sais que je suis allée chez l’ophtalmo il y a deux ans, avec la vue qui baissait, persuadée que je commençais une dégénérescence maculaire ; en fait c’était la cataracte et ça ne m’avait même pas effleuré l’esprit, Autant aller tout de suite au plus grave hi hi).

    1. Ben oui, pourquoi ne pas être malade un peu quand on peut être malade beaucoup hein? C’est beaucoup plus drôle! Je me reconnais TELLEMENT! Mais bon, avec maman, on est pareilles, on se fait des fois rire et on est super proches. Du coup, on se permet de rire!

  5. Amusant chez moi une LCA est une Lecture Commune approximative (en gros à quelques jours près). Pour le reste… et bien bon courage !

    1. Ah oui, étrange ces super acronymes et ce qu’ils veulent dire! C’est vrai que la lectrice compulsive anonyme, ça date un peu… mais je suis fidèle à mes vieilles habitudes!

  6. ?

    1. Toi, tu nous connais, en plus! Tu as déjà vécu live plusieurs de nos freak out!

  7. Ah LCA, oui oui je connais.
    Bref, je suis hyper fière d’avoir vu ‘en vrai’ ta maman (et ton papa) j’ai plutôt eu l’impression qu’ils étaient increvables (pfff enchainer le vélo et chambord, pas mal du tout!)
    Ceci étant, tu m’as bien fait rire!

    1. Et oui, ils sont increvables. C’est assez impressionant. Je me souviens cette journée de vélo. En plus, ma mère faisait de la fièvre, cette journée-là! C’Est dire!

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