C’est Billy Robinson, célèbre libraire de Verdun, qui m’a conseillé ce roman il y a quelques mois. Il m’avait vanté son originalité. De plus, comme il était sur la liste préliminaire du Prix des Libraires du Québec, j’ai tenté le coup. Suis-je totalement convaincue? Moyennement. Je pense que c’est surtout un mauvais pairage entre moi et le roman, en fait et je vois tout à fait ce qui peut plaire. Mais je dois avouer qu’une grande partie du texte ne m’a pas du tout rejointe.
C’est l’histoire d’un jeune homme de 31 ans. Il vit seul, passe de petit boulot en petit boulot et semble vouloir remplir son corps de Sidekicks et de Cheminaud. Le protagoniste a la fibrose kystique et tente de se sortir de son quotidien en rêvant de Tatouine, son Eldorado à lui, l’endroit où il croit pouvoir se sauver de lui-même et surtout de la fibrose kystique (pour les amis européens, c’est la mucoviscidose), la maladie avec laquelle il doit composer et dont il se sent prisonnier.
Il y a quelque chose de touchant dans le style. Parmi les descriptions ma foi très terre à terre (beaucoup trop pour moi, en fait) apparaissent soudain quelque images fulgurantes et très belles. Les phrases sont courtes, hachées, on sent le manque de souffle ainsi que l’état de fatigue et de solitude du personnage principal dans le rythme du récit. Celui-ci, sans chapitres, nous ramène également au tourbillon de pensées du jeune homme, pensées qui semblent se cogner aux murs pour soudain prendre une toute autre directions. Avouons-le il ne nous épargne rien de ce qui lui passe par la tête! Je pense que c’est ce que j’ai le plus apprécié dans cette lecture. Ça et les références à Star Wars.
Par contre, par contre… je n’ai jamais réussi à m’attacher ou à ressentir de l’empathie pour le personnage principal. Sa solitude fait mal au coeur, on ressent presque sa fatigue, sa totale incapacité à se prendre en main, mais on jurerait qu’il fait exprès pour prendre toutes les mauvaises décisions. Il n’a aucune idée d’où il va, avec cette épée de Damoclès au-dessus de la tête et en fait, il ne va nulle part et n’essaie même pas. Et, témoins de ça, j’ai surtout eu envie de le secouer et de lui crier de s’aider un peu! Et comme le personnage, je ne pouvais m’empêcher de me dire que l’histoire n’allait, elle non plus, nulle part.
Bref, ce n’était pas pour moi. Les descriptions répétitives de sécrétions (avec couleur et texture), de vomissures, de plaies ou des envies de ch… m’ont rapidement tapé sur les nerfs et me rendaient carrément agressive. Hypocondriaque je suis. Pas le match idéal pour le roman hein. Si certaines réflexions font parfois sourire, j’ai été peu sensible à l’humour et je me crispais à chaque répétition (voulues, on s’entend. C’est un choix stylistique, pas une maladresse) et j’en sors un peu perplexe.
Je suis somme toute déçue de ne pas avoir adhéré car je n’ai lu que des critiques très élogieuses dans les médias. Ne vous fiez pas à mon seul avis donc. Mais je tenterai probablement sa poésie… si on me jure que ça ne parle pas que de sécrétions!
6 Commentaires
Passer au formulaire de commentaire
Eh oui, même Billy peut être à côté de la plaque dans ses conseils (je suis toute contente, je l’ai vu trois fois cette semaine à Bruxelles!!!) Ceci dit, c’est un roman autobiographique ? Ce qui expliquerait cs détails physiques à profusion ?
Auteur
Oui, il y a une partie autobiographique. Et ça permet vraiment de voir à quel point la maladie est omniprésente, dans tout. Et je sais que le roman a beaucoup plu. Du coup, la recommandation de Billy était proablement bonne pour plusieurs!
Un titre bien alléchant, pourtant.
Auteur
C’est ce qui m’a attirée. Ça et Billy.
Je ne sais pas si je rejoindrais ton avis, pour des choses oui, pour d’autres non. S’il croise ma route, pourquoi pas, mais je ne me jetterai pas à sa recherche.
et je ne savais pas que la fibrose kystique était appelée autrement ailleurs!
Auteur
Il a soulevé beaucoup, beaucoup d’enthousiasme. Et je suis déçue d’être passée un peu à côté. Je n’ai pas détesté hein… j’y ai vu de grandes forces. Mais certaines infos étaient trop répétées. Même si c’est sa réalité. Je comprends… mais bon.