Bravoures – Witi Ihimaera

Je n’avais jamais entendu parler de ce roman (pourtant publié ne anglais au début des années 2000) avant que Floris de Flofly en lise la traduction cette année. Thématique queer, auteur Maori, c’était un go direct!

De quoi ça parle

Michael Mahana est homosexuel et Maori. Héritier d’une lignée prestigieuse, son coming out crée un tsunami dans sa famille qui lui indique pas très gentiment la porte. Sauf que son petit ami décide de le quitter et qu’il se retrouve face à lui-même. C’est alors que sa tante le contacte et pour lui raconter l’histoire de son oncle Sam dont la mémoire a été effacée de l’histoire familiale et dont il n’avait jamais entendu le nom.

Mon avis

Quel roman! Ce que j’ai pu aimer!Nous avons donc ici une oeuvre certes engagée, mais aussi très romanesque, avec des personnages émouvants, même s’ils sont parfois au bord du précipice. L’auteur a réussi à traiter de la condition queer, de la culture Maorie, de la guerre du Viet Nam ainsi que des relations compliquées, qu’elles soient familiales ou de couple. Bref, énormément de sujets, mais tous traités avec juste suffisamment de profondeur pour laisser au lecteur le soin de réfléchir par lui-même.

Nous avons certes des causes et des messages importants dans ce roman. Mais ils servent l’histoire et non l’inverse. Nous avons avons une vraie intrigue, avec des personnages complexes, remplis de zones d’ombres. C’est un roman dur et terriblement émouvant, avec un côté romantique… bref, tout ce que j’aime. Les deux histoires en parallèle se répondent à travers le temps et l’histoire de son oncle va permettre à Michael de s’émanciper, de faire entendre sa voix sans plus se cacher. Malgré les drames, il y a aussi de la lumière.

Je me suis attachée à tous les personnages, surtout ceux du passé mais aussi à Michael. L’homophobie de la communauté Maorie n’est pas passée sous silence, la beaucé et la richesse de cette culture est mise de l’avant sans pour autant être dépeinte comme parfaite. Les scènes de guerre sont… oh my… j’avoue avoir versé quelques larmes. Quelle horreur. Quelle cruauté. J’ai aimé revoir certains personnages du passé et comprendre leur évolution malgré leurs blessures et leurs souffrances.

La plume est simple, sans fioriture ni style de folie mais j’étais tellement dans l’histoire que ça ne m’a aucunement dérangée, après quelques petites maladresses de traduction. Oui, je suis allée voir la version anglaise pour vérifier. Call me crazy!

Bref, à tenter pour rager contre le père intolérant et pétri d’orgueil, contre l’ex manipulé et en colère, pour ressentir la peur des soldats et les émois d’un vrai amour, pour se perdre dans les souvenirs de ce qui aurait pu être. Adoré.

2 Commentaires

  1. J’ai lu, et beaucoup aimé, La baleine tatouée, de cette auteure.

  2. Je l’ai acheté pour la couverture. Bon et aussi parce que j’ai entendu dire le plus grand bien de La Baleine, comme le signale Ingannmic juste au dessus.

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