C’est avec presque 10 ans de retard que je me plonge dans ce roman de Pierre Lemaître. Je savais que ça parlait de la guerre, que c’était le premier tome d’un « genre de trilogie » et ça s’arrêtait pas mal-là. Je l’ai finalement écouté par petits bouts, en audio, et même si ça a été loooooong (ceux qui connaissent mon été en connaissent la raison), j’ai passé un très bon moment d’écoute avec ces personnages fantasques et hors-norme.
De quoi ça parle
Novembre 1918. La guerre touche à sa fin mais les poilus ne savent que plus ou moins où ils se situent dans tout ça. C’est tout près de l’armistice que le lieutement d’Aulnay-Pradelle décide de lancer une attaque qui servira à son propre honneur, celle de la cote 103. De ce moment découle l’histoire d’Albert Maillard, soldat de milieu modeste et d’Édouard Péricourt, artiste flamboyant issu d’un milieu aisé devenu gueule cassée. Après la guerre, ils cherchent à trouver leur place dans ce monde dans lequel ils ne se reconnaissent plus.
Mon avis
Je n’avais étrangement aucune attente par rapport à ce roman. Dix ans plus tard, j’en avais entendu de toutes les couleurs et je m’attendais donc à quelque chose de « moyen », un peu dans le genre de ce que j’ai lu de lui (Le serpent majuscule). Par contre, bonne surprise ici, j’ai passé un très bon moment non seulement de divertissement mais j’ai peu entrevoir certaines réalités sur la 1e grande guerre dont je n’avais pas pris la mesure jusqu’alors. Call me néophyte.
Le roman s’ouvre sur une scène au front qui fait… réagir. Du moins, elle m’a fait réagir pour ne pas dire enrager. On se prend de détestation pour Henri d’Aulnay-Pradelle et c’est cette haine qui m’a portée tout au long du roman. Tout ce qui pouvait lui faire du tort me plaisait, même les magouilles complètement immorales et délirantes. Ceux qui ont lu savent. Chaque personnage est un peu beaucoup spécial (sauf peut-être Albert Maillard) aucun n’est toujours aimable et ils ont tendance à faire un peu n’importe quoi mais je me suis tout de même attachée à eux et à leurs malheurs. Que fait-on après la guerre quand tout le monde n’en a que pour les morts et se fiche des vivants?
Car c’est ce qui arrive à plusieurs anciens combattants. Éclopés, traités n’importe comment, ils voient leurs amis morts glorifiés mais pour eux, c’est plus compliqué. Comment se trouver une place quand personne ne veut de nous? Et c’est un peu de cette époque d’après-guerre qu’on nous parle dans ce roman. On nous parle du commerce de la guerre, des profiteurs et de ceux qui écopent à travers ces histoires de soldats ainsi que de la famille de l’un d’eux. Ça nous tient en haleine, on veut savoir ce qui va arriver à ces gens, même quand, souvent, ils ont pris des décisions complètement folles. J’adore Édouars et sa flamboyance et les discussions entre Madeleine et son mari… jubilatoire pour moi!
Nous avons ici une écriture accessible, entraînante, avec une construction qui suscite l’intérêt. J’ai aimé reconnaître des citations et références ici et là et j’ai bien apprécié les traits d’humour. On passe du rire à la colère en passant par la désolation la plus totale. Bref un bon moment de lecture, qui m’a fait passer un bon moment et m’a emmenée ailleurs dans ces moments particuliers. J’ai apprécié.
10 Commentaires
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je ne l’ai pas lu… :)! va savoir pourquoi, alors que j’aimerais sans doute!
Auteur
C’était pareil pour moi.
N’hésite pas à continuer. Je viens d démarrer son nouvel ensemble. On a le temps! ^_^
Auteur
Oui, c’est l’avantage d’avoir lu plus tard. Tout est sorti.
De cette trilogie, c’est ce premier roman que je préfère.
Auteur
J’ai trouvé ça très bien et étonnant à la fois.
je n’ai lu que ce premier tome, et n’ai pas continué, mais ce n’est pas faute d’en avoir eu envie! mais depuis, le temps a passé…faudrait vraiment que je lise la suite. d’autant que ça se lit bien en effet.
Auteur
Des fois, on dirait qu’on oublie. On a envie et on oublie.
Comme Keisha, je ne peux que te conseiller de continuer cette trilogie. Les deux tomes suivant sont tout aussi savoureux !
Auteur
Je vais continuer. Je ne sais pas quand, mais je vais continuer.