Je traîne ce billet sur Arvida depuis plusieurs jours. En fait, je sens que je vais avoir du mal à bien exprimer mon ressenti parce que le premier mot qui me vient en tête est « inégal ». Ne sortez pas le tire-roches tout de suite, là! Il faut savoir que ce recueil de nouvelles a été encensé par la critique et aussi par le public. Du coup, je me sens un peu seule, avec mon « inégal ». C’est que dans cet ouvrage, j’ai découvert des petites merveilles de nouvelles (Chaque maison double et duelle, Mon père et Proust, Les madeleines, Foyer des loisirs et de l’oubli… tout ce qui se passe à Arvida, en fait) mais pour d’autres, je n’ai ressenti que de la distance. Finalement, il y en a une que je veux carrément oublier. Je ne suis pas rendue assez loin dans mon cheminement littéraire pour apprécier les scènes de mutilation, mutuelle ou pas, surtout quand on rencontre l’un des personnages enfant.
Par contre, quelle plume! C’est toujours bien écrit, toujours à propos. L’auteur sait doser la familiarité et la richesse syntaxique et lexicale. Chaque nouvelle a un ton qui lui est propre et si on sent des thèmes récurrents, il l’écriture est tout sauf monocorde. Certaines nouvelles sont en langage très familier, d’autres sont beaucoup plus recherchées au niveau du style… bref, une réelle exploration littéraire.
J’ai aussi apprécié les zones d’ombres, de flou. J’ai aimé entrevoir la réalité, à chaque fois, sans en être tout à fait certaine. J’aime me questionner et refermer une nouvelle avec de la matière pour y repenser. Et pour ça j’ai été gâtée. Certaines nouvelles m’ont énormément touchée (la jeune fille et sa grand-mère m’a fait pleurer) mais d’autres m’ont laissée indifférente. Il faut dire que les road trips à la Kerouak, ça n’a jamais été mon fort. Les petits voyous mis en scène m’ont relativement peu intéressée. Question d’affinités, probablement.
Un recueil qui mérite d’être découvert, mais avec lequel je ne suis pas tombée amoureuse, contrairement à la plupart de mes amis lecteurs. Toutefois, il y a des pépites à l’intérieur et c’est officiel que je lirai les prochains écrits de l’auteur parce que, franchement, il y a quelque chose là. Un réel talent de conteur. C’est particulier, on nous balade dans les époques, de la réalité à l’imaginaire, il faut s’attendre à tout mais ça mérite que chacun se fasse son propre avis. Sous la plume de Samuel Archibald, Arvida devient une ville mystérieuse, fantasmée et légendaire.
Ailleurs… le billet de Jules (qui a moins aimé que moi). Il a par contre été adoré par Littblog et Ma mère était hipster.
6 Commentaires
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Bon, ce ne sera pas LE recueil de nouvelles à chercher ! Certains des thèmes dont tu parles ne m’intéressent pas beaucoup non plus…
Auteur
Étonnamment! Mais bon, il y a une vraie plume derrière.
J’ai lu ce roman dans le cadre d’un masse critique. J’ai souvenir d’avoir pas été tellement emballé !!!
Auteur
Il y a des gens ravis et des gens fort déçus. On aime ou on déteste, je trouve.
Je n’ai pas du tout aimé!
Auteur
Tu n’es pas la seule! Certaines nouvelles… ewwww… mais j’ai beaucoup aimé celles au sujet de la ville d’Arvida. Par contre, il y a plusieurs personnes qui n’ont rien aimé du tout.