Je n’ai jamais lu Patrice Godin. Je dois être snobinette (ou mécréante) mais quand je connais une personne dans un certain rôle, j’ai du mal à croire que la dite personne puisse avoir du talent partout. Mais Marie-Josée m’a convaincue de lire celui-ci au salon du livre… et c’est aussi ma première lecture pour le gala du roman québécois.
De quoi ça parle
Martin est un écrivain blessé. Il est dans la cinquantaine, un peu (ok, beaucoup) paumé et s’est isolé dans un chalet du Maine. Un soir, il reçoit un appel : sa mère est décédée. Sa mère avec qui il avait une relation complexe et qu’il n’avait pas vue depuis un moment. C’est avec Jane, un femme mystérieuse, qu’il va faire la route jusqu’à son enfance.
Mon avis
Je n’avais pas raison de douter de la qualité d’écriture de Patrice Godin. Tout de suite, ça a fonctionné avec moi. J’aime bien les longues phrases pleines de virgules. Le thème me plaisait bien également. Je suis une fille-à-maman alors les relations mère-enfant m’intriguent toujours, même si celles-ci sont aux antipodes de ce que moi j’ai vécu. Le deuil d’un parent est ma hantise… je n’ose même pas imaginer la fin d’une telle relation sur des non-dits.
J’ai donc apprécié tout le début avec l’ombre de Yourcenar qui plane. J’ai aussi aimé le retour en arrière, même si les choix narratifs impliquent d’expliquer sans montrer. La violence familiale et surtout le silence, les yeux qui se ferment, sont poignants et on comprend la colère et le ressentiment du personnage principal.
Par contre, je n’ai pas du tout adhéré à l’histoire avec Jane, femme évanescente qui m’a semblé là uniquement pour « sauver » le personnage. Genre, la version mature de la manic pixie dreamgirl, avec un lourd passé en prime. C’est d’ailleurs parfaitement assumé par l’auteur. Ceci dit, j’aurais préféré que la relation ne soit pas si rapidement charnelle. Mais est-on surpris que ce soit le côté « histoire d’amour » qui me touche moins?
En résumé, certains aspects m’ont touchée. Cette difficulté à « ne pas aimer » malgré les blessures, ce deuil plein de « unfinished business », ça me plait. J’aurais peut-être préféré davantage d’accent sur cette partie, une plus grande plongée dans la psyché de cet homme. J’aurais voulu voir les scènes au lieu de me les faire raconter. Je crois que j’aurais été davantage touchée. Ceci dit, c’est clairement un parti pris par l’auteur.
Relirai-je l’auteur? Probablement. Sa plume m’a plu. Par contre, je suis mitigée avec ce roman-ci.
4 Commentaires
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un auteur que je ne connais pas mais j’aime bien les relations mère fils alors pourquoi pas ?
Auteur
J’espère que ça te plaira davantage qu’à moi. J’ai aimé la moitié du roman.
J’attendrais donc que tu aimes un autre roman de l’auteur pour découvrir sa plume.
Auteur
Pourquoi pas! Je ne sais pas si je vais en lire un autre bientôt par contre!