J’ai adoré Ring Shout du même auteur, un court roman situé dans le sud des États-Unis, où le racisme et l’intolérance prennent la forme de monstres tentaculaires poursuivis par un trio de femmes noires badass. J’ai donc sauté sur l’occasion de lire « A master of Djinn » pour voyager, cette fois, dans un Caire steampunk de 1912.
De quoi ça parle
Il y a quelques décennies, Al-Jahiz a ouvert une brèche et depuis, les Djinn vivent parmi les humains. Farah el-Sha’arawi est agente au ministère de l’Alchimie, de l’Enchantement et des êtres Surnaturels, la plus jeune femme, elle travaille seule et elle a toujours dû se battre pour faire sa place. Elle n’est donc pas ravie de se voir assigner une nouvelle partenaire, juste alors qu’un mystérieux homme au masque d’or s’auto-proclame réincarnation d’Al-Jahiz et qu’un groupe de riche anglais adulateurs sont retrouvés calcinés.
Mon avis
Quel monde intéressant! Disons-le d’emblée, j’ai adoré me balader dans ce Caire complètement fou, où les Djinns sont partout et ils ont permis des avancées technologiques qui ont permis à l’Egypte de s’élever au rang de grande puissance et de concurrencer les grands colonisateurs. Et mine de rien, ça a changé la donne dans la politique du début du 20e siècle. Les réflexions que ça implique sont hyper intéressantes et on met ici le doigt sur une forme de colorisme et de racisme, même chez les peuples africains, sans pour autant oublier les horreurs de la colonisation. C’est à la fois fantastique et steampunk, l’univers est très visuel et un peu fantasmagorique et plein de références (que je ne nommerai pas pour ne pas spoiler).
Fatma, notre enquêtrice, est un personnage très intéressant, à la fois sûre d’elle et pleine de contradictions. Elle porte le costume et le chapeau melon, est en couple occasionnel avec une superbe femme Abyssine et est diabement efficace, le tout au nez de ses collègues masculins qui n’en sont pas toujours ravis. L’histoire commence par l’assassinat d’un groupe de membres d’une secte haut placés, qui semblent avoir été carbonisés, et une figure en noir au masque d’or a été vue sur place. Fatma et ses collègues vont donc tenter de comprendre ce qui s’est passé (c’est un riche anglais, il faut hein) et se retrouver pris dans une machination de folie qui met toute la ville en danger.
Si l’intrigue est un peu plus simple que l’univers mis en place, j’ai toutefois beaucoup aimé suivre l’enquête et comprendre petit à petit où on s’en allait (même si, comme toujours, j’avais deviné le gros truc). J’aurais peut-être aimé en savoir un peu plus sur les politiques internationales mais je suis tellement fan de la mythologie que ça a passé crème.
Il y a trois autres nouvelles dans le même monde (paraît que j’aurais dû les lire avant) et maintenant, of course, je veux les lire. Clairement cet auteur va devenir un must read!