Présentation de l’éditeur (en partie)
« Matilda Poliport, veuve, a décidé d’en finir. Pendant qu’elle met son méticuleux plan à exécution, elle interrompt un certain Hugh Warner qui tente lui aussi de se suicider. La vie recommence alors pour la dame ainsi que pour le jeune homme qui fuit la police. »
Commentaire
Je vous avais déjà parlé d’un roman de Mary Wesley ici et j’avais adoré cette pelouse de camomille que j’ai d’ailleurs offert tout autour de moi. Je désespérais un peu de trouver ses autres romans, qui ne sont pour la plupart plus édités en VO alors quand je suis tombée sur une pile de six romans de l’auteur dans une bouquinerie, je ne me suis pas posé de questions, j’ai embarqué le tout. De toute façon, les livres épuisés, ça ne compte pas.
Ce roman-ci, récemment réédité en français par les éditions Héloïse d’Ormesson sous le titre « La resquilleuse », est le premier roman « adulte » écrit par Wesley, alors qu’elle avait un tout petit 70 ans. On nous raconte donc l’histoire de Matilda, la cinquantaine, veuve depuis 3 ans. Quand le roman commence, elle part en pique-nique, avec du brie, une pêche, du vin, et des pilules. Son but: ne pas en revenir. Elle a soigneusement rangé sa maison, mis ses affaires en ordre. Pourtant, tout ne se déroule pas comme prévu. D’abord, il y a des pique-niqueurs sur SA plage, qui veulent SON rocher. Et ensuite, quand vient le temps de mettre en action le plan B, il y a un jeune homme recherché, un jeune homme qui a tué sa mère, qui semble être le premier en ligne. Parce qu’elle veut se sentir vivre, Matilda le ramène chez elle et l’installe dans la chambre d’amis. Et une étrange relation va se nouer entre cette femme qui croit que son temps est fini et ce jeune homme qui ne peut envisager un avenir. Le tout sous l’oeil aimant d’un jars. Oui, vous avez bien lu.
C’est un roman assez sombre que celui-là. Beaucoup de tristesse, de désillusion. Un sentiment de culpabilité oppressant qui se cache derrière les remarques anodines et l’humour un peu bravache de Matilda. Il n’y a pas de place pour le politically correct et sous son apparence de femme décalée qui se moque de tout avec un flegme tout britannique, même quand elle révèle des choses qui nous font sursauter, on ressent cette souffrance refoulée, cette remise en question constante qu’elle préfère ne pas voir. Ne pas voir non plus les fautes de ses proches. Ou les voir et s’en vouloir à elle-même, l’air de rien.
Des rendez-vous manqués, des gens qui se protègent et qui ne devraient peut-être pas, d’autres qui sèment des vérités ou semi-vérités avec un sourire faux. Et une femme qui se révèle devant un inconnu, quelqu’un qui fuit la police parce que, on ne sait pas pourquoi, il a tué sa mère.
Un roman qui m’a beaucoup plu malgré ( ou peut-être en raison de) son côté un peu amer, désillusionné. Rien n’est tout noir ou tout blanc. Une chose est certaine, je relirai l’auteure. Son écriture, sa façon de suggérer plutôt que de tout étaler, l’atmosphère qu’elle réussit à créer, un peu lanscinante, me plaisent beaucoup.
23 Commentaires
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L’auteure n’est peut-être pas hyper connue mais les quelques titres d’elle présents à la biblio ont du succès ! Je n’ai pas encore réussi à mettre la main sur La pelouse de camomille depuis que je l’ai noté suite à ton billet !
Joelle: Tu n’as pas encore réussi? J’ai adoré, il faut, il faut, il faut. Bon, je ne t’aide pas, hein!
Effectivment, le livre est reparu en français sous ce titre, j’ai sauté dessus, me disant : chouette, un nouveau titre traduit ! Eh ben non, c’est une réédition du texte déjà paru sous le titre « Souffler n’est pas jouer », que j’avais déjà évidemment (je ne lis pas en V.O., pas capable) Mais comme je ne me souvins pas du totu de cette histoire, je pense le relire, tu m’as remis la puce à l’oreille !
Anne: J’ai vriament beaucoup aimé et je pense que c’est un texte qui supportera bien la relecture. Il y a vraiment quelque chose dans les romans de Wesley qui me plaît beaucoup.
J’aime beaucoup ce genre de romans aussi, et tu en parles très bien. Mais je vais être raisonnable et passer mon chemin aujourd’hui.
Maijo: Toi, raisonnable? Nooooon! Mais bon, tu sais, même si tu notes, ce n’est même pas une série!
Je ne devrais pas me laisser tenter car c’est fou de s’attacher à une auteure qu’on ne peut plus trouver nulle part.Spécialement quand on ne lit pas en VO. Mais bon, je dois avouer qu’il m’attire malgré tout.
GeishaNellie: En français, il y en a 4 d’encore dispo, je pense. Dont Rose, sainte nitouche, que je n’ai pas!
Tu parles très bien de ce livre et ça donne envie !! Je ne connais pas du tout cette auteur mais je me le note pour plus tard !
Anlore: J’ai aimé tout ce que j’ai lu d’elle… heureusement, il m’en reste plein!
pfffffft, je suis découragée = dès que je viens chez toi, je dois noter
Niki: Sais-tu que tu me fais plaisir, là?
j’adore « les livres épuisés, ça ne compte pas »
« De toute façon, les livres épuisés, ça ne compte pas. » j’adore !
Gambadou: Et moi j’adore les livres qui ne comptent pas ;))
J’ai lu Rose sainte nitouche, beaucoup aimé. Et j’ai La pelouse de camomille dans ma PAL. Je ne savais pas qu’elle n’était plus éditée en VO ! Quelle tristesse tous ces auteurs qui ne sont plus édités !
Manu: Je n’ai pas réussi à la trouver en Amérique, en tout cas. Je ne sais pas pour l’Europe. Mais oui, c’est super triste qu’elle ne soit pas rééditer. J’adore cette auteure. Et il faut donc que je trouve Rose sainte nitouche!
lu dernièrement également. Quelle histoire étrange et belle…
Theoma: Tout à fait. Il y a une dose d’étrangeté et de « pas politically correct » que j’aime énormément chez Mary Wesley.
J’ai « Rose Sainte Nitouche » dans ma PAL mais toujours rien lu de cet auteur… ce qui ne va pas du tout connaissant mes goûts 🙂
Lou: En effet, je pense que tu devrais tenter le coup. Il y a de fortes chances pour que ça te plaise!
Un roman avec une vraie atmosphère, j’aime beaucoup ça.
Alex: Oui, l’atmosphère est palpable dans ce roman, j,ai bien l’impression que c’est une constante chez l’auteure. Il va falloir que je lise autre chose pour confirmer ma théorie!