Quel roman! Non mais je pense que vous ne m’avez pas bien comprise… je disais QUEL ROMAN! Il y a longtemps que je n’avais pas dégusté une lecture à ce point, parcourant les pages avec avidité, mais avec à la fois la crainte d’aller trop vite et de tourner la dernière. Bref, un coup de coeur.
De la même auteure, j’avais déjà beaucoup, beaucoup aimé « La marche en forêt« , son premier roman. Et bien, à mon humble opinion, celui-ci est encore plus abouti. Si nous retrouvons encore une fois une peinture complexe d’humanité, de laquelle il faut prendre du recul pour bien apprécier les liens, ce n’est pas une famille que l’on explore, cette fois. Même si la famille, la filiation, les liens entre les membres d’un même cocon familial restent la trame centrale de ce beau roman.
Le récit s’ouvre en Géorgie, sur deux petites filles qui partent en balade, commençant leur périple sur une rue qui penche d’un côté, scindée en deux par les classes sociales. Ce récit, qui entrecoupe les trois trames principales, n’est pas là pour rien, bien sûr.
Trois histoires, donc. Celle de Madeleine, à Bathurst, qui parle toute seule et qui attend son fils, globetrotter parti tôt qui ne revient pas souvent. Celle d’Ariel et Marie, impliqués jusqu’au cou en politique, qui se sont évanouis la première fois qu’ils se sont touché la main. Et celle de Carmen et Simon, dont la mère acariâtre vient de faire un infarctus et qui viennent à son chevet. Trois histoires mais beaucoup de vies qui seront bouleversées par une quête identitaire. Ce roman nous rend témoin de leur tremblement de terre… et du tsunami qui le suit. À travers les lieux, les personnages et le temps, les liens, ténus, se laissent entrevoir. Mais c’est surtout la similarité des thèmes qui tisse ensemble ces trois récits, tous un peu improbables, même s’ils sont possibles, sans que ça ne nuise au caractère réaliste des âmes humaines qui nous sont décrites.
Je retiendrai surtout un style magnifique, précis, souvent avec des accents poétiques, qui regorge d’images magnifiques qui restent gravés dans le coeur. Catherine Leroux sait choisir les détails qui parlent et nous offrir une écriture superbe sans qu’elle ne paraisse trop travaillée, qui sert clairement son histoire. Ici, point de lourdes descriptions psychologiques des personnages et de leur état d’esprit . Quelques scènes, quelques impressions, des actes. Et elle fait, encore une fois, confiance à son lecteur pour lire entre les lignes.
Je sens que mon billet ne rend pas suffisamment hommage au roman. Mais je vous invite à le tenter, pour la plume et pour la réflexion sur la famille qu’il implique.
Un auteur à suivre, définitivement.
Et une lectrice sous le charme!
18 Commentaires
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hiiiiiiiiiiiiiiiiiiii voilà 🙂
Yue : :))) Je n’en attendais pas moins de toi!
« Little by little does the trick. » (Aesop)
Or maybe we should say ‘hour by hour’ 🙂
Team Tiger
Stacybuckeye: Those last hours were sooo long! I fell asleep in my book! Thanks for your support!
Karine, n’en doute pas un seul instant, tu rends pleinement hommage au roman, ceci dit, sans que je l’ai lu. Après t’avoir lu, je ne vois pas comment faire pour le contourner.
Merci !
Venise: Ouf, tu me rassures!
J’avais fait une chronique de La marche en forêt. Je pensais bien qu’on ne serait pas déçu des romans suivants.
Là où ce n’est pas juste ! c’est qu’on ne le trouve pas (encore ?) en France, snif.
Lou de Libellus: On se croise les doigts pour qu’il y arrive un jour!
mauvaise nouvelle pour la France, son éditrice de « la marche en forêt » n’a pas aimé celui-ci donc elle ne le publiera pas en France !!! j’espère qu’un autre éditeur saura lire les blogs canadiens pour avoir envie de l’éditer !!!
Denis: Ooooooh, c’est triste ça :((( Je me croise les doigts pour que ça change!
Une couverture pour le moins étrange, mais ton billet donne envie de le découvrir.
Alex: J’adore la couverture, pour ma part… ces lumières et tout… c’est super!
Bon, eh bien, avec un tel billet, on ne peut pas faire autrement que noter !
Midola: ouiiiii notez-le. J’ai adoré, adoré, adoré!
J’ai un peu hésité sur le titre, mais en lisant votre billet ça a l’air très intéressant. Je vais le noter, merci!
Ce livre est génial, rien de moins.
Je viens de terminer ce livre. J’ai beaucoup aimé les personnages et la réflexion que l’on doit effectuer pour retrouver tout les liens entre eux.
À la fin de chaque chapitre, on a hâte de retrouver les personnages.
Annick: Tout à fait. Ca a été un réel coup de coeur, pour l’histoire comme pour l’écriture. Et j’adore la métaphore du titre.
[…] Le guide des âmes perdues (titre alternatif du Mur mitoyen) – Catherine Leroux (éditions Denoël) […]