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Je ne passe jamais à côté d’un texte – ou d’une traduction – de Dominique Fortier. J’aime sa plume, sa sensibilité. Et quand elle parle d’oeuvres et d’écrivains, j’aime encore davantage!

De quoi ça parle

Herman Melville est en pleine écriture de Moby Dick quand il fait la connaissance de Nathaniel Hawthorne, personnage qui va le fasciner et qui aura une influence majeure sur sa vie et son roman. À partir de lettres, Dominique Fortier retrace ce moment de création mythique, tout en créant un parallèle avec sa création personnelle, également teintée d’échanges et de rencontres quasi-mystique.

Mon avis

Je n’ai jamais lu Moby Dick. Son nombre de pages – et le fait que j’aie un peu mélangé le tout avec Jonas dans la baleine – m’a toujours fait reculer. Vous pouvez vous imaginer que j’ai maintenant une envie folle de m’y plonger. Je suis certaine que ma lecture serait plus riche maintenant que j’ai lu cet ouvrage.

Herman Melville a certes une certaines réputation quand il se met à Moby Dick mais il habite une maison pas pratique avec son épouse et ses enfants. Son voisin n’est nul autre que Nathaniel Hawthorne, auteur établi, homme pour qui il va ressentir une passion qu’il ne comprend pas et qui va prendre toute la place.  Et cette obsession, on la ressent grace au talent de Dominique Fortier, à ses mots et à l’intelligence de ses choix narratifs. 

À chaque texte que je lis de cette autrice, je ne peux que j’extasier devant sa poésie et son lyrisme, qui réussit à me transporter sans jamais avoir l’air de trop essayer. Elle nous transporte dans ses univers pour nous ramener vers son processus créatif, le tout de façon parfaitement fluide et intégrée.  Dans ce roman particulier, j’ai préféré me retrouver avec Melville et Hawthorne mais j’ai tout de même été intriguée par l’homme-poème qui fascine la narratrice et intrigue la lectrice que je suis. Le côté impossible, la souffrance, les espoirs déçus, les parallèles sont faciles entre les deux parties du texte. 

Et que dire du personnage de Lizzie, la femme de Melville, que l’autrice a presque inventé mais qui est tellement touchante. Ses mots jetés sur le papier, sans balises, comme dans un souffle, m’ont touchée et ont réussi à me rappeler sans enfoncer le clou toutes ces femmes qui n’ont pas eu l’opportunité de dire ce qu’elles auraient pu dire par manque de temps, d’éducation, ou simplement parce que ça ne se faisait pas.  Le désir de liberté, d’autre chose, m’ont frappée de plein fouet. 

Bref, un autre excellent roman de l’autrice. J’ai toujours l’impression  que chaque image, chaque objet prend forme et prend toute son importance sous sa plume. Je ne peux que le recommander si vous avez aimé ses romans sur Emily Dickinson.  

2 Commentaires

  1. Une autrice que je ne connais pas mais que tu me donnes envie de découvrir !

  2. Comme toi, Moby Dick m’a toujours rebuté. Mais après avoir lu ton billet, je note ce titre.

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