J’ai reçu un commentaire par mail cette semaine. L’expéditeur me demandait, anonymement et en termes moins polis, pourquoi je « trahissais ma langue et ma culture » en lisant en anglais « même les livres qui ont été traduits dans notre belle langue tellement plus riche que l’anglais« . Selon cette personne, je ne mérite pas l’honneur de parler le français et je n’ai qu’à déménager dans un milieu anglophone « vu que je semble tant aimer ces *** d’anglais » (je cite ici… ça ne vient pas du tout de moi!!!)
J’avoue, ça m’a fait rire. Quoi, c’est pas bien?? Ok, d’accord, mais ça m’a fait rire quand même! Je respecte entièrement le fait que pour certains, le français ait une grande importance (je ne dis pas que ma langue n’est pas importante pour moi, là!), mais la façon d’amener les choses, très jugementale (je vous ai épargné la collection d’épithètes dont je me suis vue affublée) m’est apparue assez comique, pour ne pas la qualifier autrement! La question soulevée, par contre, est intéressante et c’est pour cette raison que je l’adresse ici:
Lisez-vous en version originale? Et surtout…. Pourquoi? ou Pourquoi pas?
Je crois que c’est assez évident pour qui parcourt ce carnet de lecture de temps en temps… je lis dans ma langue maternelle, en français, environ 60% du temps. Le 40% restant, je lis en anglais. En fait, je lis généralement en anglais les livres qui ont été écrits en anglais, peu importe s’ils ont été traduits ou non.
Pourquoi maintenant? D’abord parce que je le lis bien, ce qui aide, n’est-ce pas! Assez pour que j’y prenne autant de plaisir qu’en français et que ce ne soit pas une corvée. Mais ce n’est pas la raison principale.
En fait, dans mon histoire personnelle, il y a de l’anglais et il y a du français. Le tout assez coupé au couteau, d’ailleurs. Ma famille est très francophone (je les faisais damner quand j’écoutais une série en anglais) et j’avais des copains anglophones. Mon petit univers anglais (ma petite bulle) n’ayant aucun, mais aucun lien avec mon univers français, j’ai associé ces deux langues à deux mondes différents. Pour moi, on ne peut tout simplement pas dire exactement la même chose en français et en anglais. Les connotations sont complètement différentes, le rythme et la « musique » sous-tendus par les syntaxes sont totalement différents, et surtout, les souvenirs qui s’y rattachent sont complètement différents. Et moi, qui suis une lectrice de type « atmosphère », je me crée une atmosphère très, très différente si c’est en anglais ou en français. Parce que les deux langues réfèrent presque à deux « vies » différentes, deux cultures (bon, je m’exprime mal… mais je ne sais pas si vous comprenez ce que je veux dire par là!). Le « franglais » parfois assez impressionnant (autant au plan du vocabulaire qu’au plan syntaxique) que j’utilise souvent vient aussi de là… parfois, je ne peux tout simplement pas trouver l’expression qui veut dire « exactement » ce que je veux dire dans une langue ou dans l’autre. Je change, donc. Et souvent, je ne m’en aperçois pas, ce qui est un problème!!!
Pour cette raison, j’ai l’impression de perdre énormément de l’essence du roman original quand je lis en traduction. Je me sens comme si je lisais une histoire qui avait été « déménagée » d’un monde à l’autre. Et ça me rend insatisfaite. Je tiens toutefois à dire que je respecte énormément le travail des traducteurs, métier que je serais totalement incapable de faire (après quelques cours de surplus, à l’université, j’ai abandonné l’idée… je peine à traduire les quatrièmes de couverture, c’est tout dire…) et que si je bougonne après les traductions plus souvent qu’autrement, c’est généralement à cause de ce que je viens de vous expliquer!
Et vous? Vous en pensez quoi?
Et… je n’ai aucunement l’intention de déménager pour aller vivre dans un milieu anglais!!! Je pense qu’il y a plusieurs façons d’aimer sa langue maternelle, plus ou moins exclusivement… et qu’il n’y a rien de mal à ça!!!
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D’abord, je lis en anglais parce que je peux le faire! Selon la disponibilité ou l’envie, je choisis ce qui me convient le mieux… C’est aussi une question de liberté. Les plus grands lecteurs du monde n’hésitent pas à lire les versions originales pour en saisir les subtilités de la langue. Sans renier sa langue maternelle, rien nous empêche d’apprécier ce qui se fait à ailleurs et je pense que c’est très égocentrique de penser que seule la langue française se mérite le droit d’être lue!
Je ne lis pas en anglais pour la simple raison que ça me demande plus de concentration qu’en français. Je lis déjà en anglais pour certains de mes cours, je veux que ma lecture personnelle demeure un moment plus « détente ». Cependant, c’est bien de lire un livre dans la langue qu’il a été écrit. Ce que je trouverais bizarre pour un québécois (ou un français) c’est plutôt d’en lire un, écrit en français, en traduction anglaise. Enfin, question d’opinion !
Jules: J’ai tendance à être très d’accord avec toi. Bon, j’aimerais lire plus de langues pour pouvoir lire toutes les VO mais je ne connais que l’anglais et le français… alors je me limite `c ça! Marguerite: C’est sûr que quand ça demande le double d’énergie, on doit perdre du plaisir et de la détente. Et je préfère aussi lire en français ce qui a été écrit en français (à moins que je me trompe lors de l’achat)… Dans mon billet, je dis qu’onperd de l’anglais au français… mais c’est exactement la même chose du français à l’anglais! On perd un certain cachet, c’est officiel!!
Moi aussi, je lis en anglais. Et en ce moment, je lis quasiment exclusivement en anglais. J’ai des passages, comme cela. Je lis en anglais les livres qui ont été écrits en anglais et en français le reste (si je ne comprend pas la langue dans laquelle un roman a été écrit, je n’irai pas lire une traduction en anglais quand le livre a été traduit en français par exemple). J’aime l’anglais mais je ne saurais dire pourquoi. J’aime infiniment cette langue, qui m’apporte un plaisir de lecture intense. Je n’ai jamais eu envie de renier ma langue maternelle et lire en anglais n’est pas pour moi une manière de le faire. C’est une manière de diversifier ma façon de voir les choses. Je sais exactement ce qu’on perd dans une traduction, car c’est mon métier. C’est pourquoi je préfère lire les livres en VO. Je regrette de ne pas être tout simplement capable de lire toutes les langues. J’adorerais lire couramment le russe, par exemple. Sauf que ce n’est pas le cas. L’anglais et la culture anglo-saxone exercent une attraction sur moi qui est différente de ma langue maternelle. J’aime le français, qui est une très belle langue, mais je trouve qu’on ne doit pas non plus tourner à la psychose contre l’anglais. Pourquoi se priver de merveilles littéraires en VO? Pourquoi devoir choisir? J’en suis incapable. Alors je ne le fais pas…
Pimpi: Je me doutais bien que vu que tu es traductrice (au fait, comment va le roman du petit signal?? Je n’en peux plus de savoir comment ça va se terminer!!!!), tu aurais des choses intéressantes à dire là-dessus. Moi aussi, j’ai des « passes »… Des fois je lis en français et des fois en anglais… mais on a pas mal la même équation de base, je crois. Et je ne sens pas non plus que je renie ma langue maternelle… j’aime les deux langues et j’ai eu la chance de tomber dedans quand j’étais petite alors… why not!! Et moi aussiiiii j’aimerais lire le Russe! J’ai déjà essayé, j’étais capable de lire des trucs simples (et même de les prononcer!!!) mais disons que j’étais loin de l’étape « roman »!!!
Alors je suis surprise par ce genre de commentaire! c’est même scandaleux d’entendre ca au XXIe siècle! l’intolérance des gens est encore vivace et ca fait peur! Il n’y a aucune honte à avoir à lire en anglais et en français et je pense que pouvoir lire dans les deux langues favorise une transversalité du regard littéraire car toutes les traductions ne sont pas bonnes!!! je crois que les deux sont complémentaires! moi je ne lis pas en anglais parce que je suis une buse!!! et au final dechiffrer les phrases seraient une corvée! mais o combien je regrette ma nullité quand je vois que Neil Gaiman a sorti son dernier livre et qu’il n’est pas encore traduit! Resultat! je te dis bravo et d’une maniere generale j’admire cette capacité à lire deux langues! c’est quoiqu’en dise ce commentaire, enrichissant et interessant!
je ne pense absolument pas que tu trahis ta langue maternelle en lisant en anglais! c’est une chance de pouvoir lire en vo et cela permet de respecter l’essence initiale du texte. Peut-être est ce un traducteur 🙂
Je suis d’accord avec les commentaires ci-dessus, je ne vois pas du tout en quoi lire les livres en VO lorsqu’on a la chance d’en être capable, serait une trahison! Je dois dire que j’ai déjà entendu ce genre d’argument et ça me surprend à chaque fois! Il me semble que ce qui serait bien pire, ce serait de ne lire que des romans américains, traduits ou pas, en délaissant complètement la littérature francophone. Voilà qui serait bien plus dommage! Personnellement, je lis en VO originale anglaise parce que 1- j’en suis capable, et 2- il m’est arrivé de tomber sur des traductions pourries et ça me fait enrager! Certains genres littéraires se traduisent en général assez bien (thrillers, policiers), d’autres très mal (humour, poésie). J’adore la littérature espagnole et sud-américaine, et je regrette souvent de ne pas pouvoir la lire en VO!
Je vais dans la logique de mes petits camarades. Je trouve ridicule de se priver du plaisir de lire dans la langue originale quand on a la capacité de le faire. Surtout quand en français on se rend compte ensuite que les gars qui ont traduit le roman l’ont fait avec un pied de biche et entre deux verres de Pinot. Non mais je vous jure, des fois les trad sont illisibles. Je suppose que le monsieur qui t’a envoyé ce mot doux était un éditeur jaloux que tu partes lire chez le concurrent outre atlantique, ou un traducteur désabusé par son incapacité à rendre complètement l’univers original… 😉 Personnellement, je ne lis pas (encore) en V.O car mon niveau n’est plus ce qu’il était. Il faut que je m’y mette, car ça me tente depuis un moment, mais je ne sais pas quoi prendre comme livre « simple » pour redémarrer. L’an passé j’avais tenté avec The Children of Hùrin, mais je me suis arrêté en cours de route, ça me prenait trop de temps. Et pour réagir directement aux reproches, je trouve ça ridicule de considérer la lecture en V.O comme une trahison de la langue. Autant je suis d’accord pour garder un français « correct » (sans révisionnisme non plus, sinon on n’en sort pas), autant se cantonner aux livres en français me paraît complètement farfelu. D’abord parce que la production n’est pas forcément de qualité, ensuite parce que les auteurs français n’écrivent pas particulièrement mieux qu’ailleurs. Bref, voila.
J’aimerais pouvoir lire en anglais mais mon niveau est mauvais. Je ne pense pas que lire en anglais ou dans une autre langue étrangère soit une trahison de sa langue maternelle, d’une part tous les livres ne sont pas traduits, d’autre part, chaque langue a ses subtilités qu’il n’est pas toujours facile de retranscrire.
Voilà ma modeste contribution vue de France. J’ai lu en anglais et je vais m’y remettre cette année car j’aime cette langue et ne la pratique pas assez à mon goût. On a une réputation chez nous d’être mauvais en langues étrangères et je trouve que c’est bien d’essayer de remonter un peu le niveau 😉 Je trouve aussi très agréable de lire le texte dans sa langue d’origine, c’est se rapprocher de l’auteur, de sa culture. Après je pense qu’on peut très bien défendre la francophonie sans passer pour « traître » en lisant en anglais. Tout est dans la diversité, c’est essentiel.
Entièrement d’accord avec les commentaires ci dessus. Mais dis-moi : les Québécois sont-ils bilingues ? Y a-t-il beaucoup de tensions entre les Québécois et le reste du Canada ? Si oui, est-ce que ce sont des tensions « amicales » ou de véritables revendications genre « vive le Québec libre » ?
Reproche particulièrement étrange en ce qui te concerne puisqu’il me semble que tu lis également des auteurs québécois. J’aime l’anglais (en plus c’est ma formation) et j’aime la littérature anglaise. Je lis indifféremment en français ou en vo. Je n’ai que rarement été déçue par les traductions de romans mais certains romans ne sont pas traduits en français et pour Dickens (un exemple au hasard 😉 ) malgré la performance d’excellents traducteurs, j’ai pu remarquer que l’on perd beaucoup à la traduction (je me demande d’ailleurs si ce n’ai pas la raison pour laquelle il laisse plus indifférent les francophones en général). Je n’ai pas l’impression de trahir ma langue pour autant. Je me sens plus « traître » à mon pays du fait de ne pas lire suffisemment d’auteurs francophones (mais j’ai prévu de me soigner) pourtant je suis très patriote et je suis capable de m’énerver si quelqu’un dit du mal de la France:-)
c’est quand même mieux de lire en Vo, non ? (même si je ne le fais pas, faute de concentration nécessaire, même si je pense bien parler anglais, bref). Si tu peux lire en anglais, fais le. c’est comme voir un film anglais en VF, on rate tout le jeu des acteurs.
je comprends totalement ton point de vue… chez moi, quand j’étais enfant, on parlait anglais, on regardait la télé en anglais… bref, on aimait l’anglais et c’est vrai. Il y a des mots qui sont plus juste par rapport à ce que tu cherches à dire dans une langue que dans une autre… ce qui est dommage dans la question qu’on t’a posé, je crois, est que je doute fort que cette personne te fasse cette remarque si tu lisais en italien ou en espagnol, ou en russe ou en allemand… je me trompe peut être mais je sais qu’au Québéc, la langue française est protégée et j’imagine que c’est par rapport à ça en général que la personne qui t’a envoyé le mail faisait allusion. Alors que tu pourrais bien lire en vo dans toutes les langues du monde (ce que j’adorerai faire, c’est vraiment le meilleur moyen de comprendre réellement ce que l’auteur a voulu dire), la question se poserait moins… Mais je me trompe peut être après tout ! c’est tout de même une question très intéressante à soulever et je crois que j’aurai des tonnes de choses à dire, mais faut que j’aille bosser… 😉
Malheureusement je ne comprends pas assez l’anglais pour lire en VO, mais si j’en avais la capacité, je le ferai sans hésitation
Quelle intolérance! On sait bien que traduire veut dire en quelque sorte « trahir ». Les traductions sont parfois tellement faites à la va-vite qu’elles en reflètent pas le texte d’origine. Alors si on est capable de lire en VO, il faut le faire!
C’est une chance de pouvoir lire un livre dans la langue originale de l’écrivain. J’aimerais pouvoir le faire moi-même. Quel mauvais coucheur celui-ci !!
C’est une vraie chance de pouvoir lire dans une langue autre que sa langue maternelle. Cela présente plus d’un avantage : aussi bon soit le traducteur, certaines subtilités ne passent pas (ou mal) d’une langue à une autre. Et puis, cela permet aussi de ne pas avoir à patienter que le traduction en français soit disponible 😉 Je regrette de ne pas avoir assez de temps pour lire en VO et ce n’est pas pour autant que je n’aime pas ma langue maternelle. Quand on sait qu’une langue est le reflet du cheminement intellectuel de celui qui la parle, et donc de la façon dont il appréhende le monde, on se rend compte que maîtriser une (des) langue(s) étrangère(s) est un véritable atout qui conduit à la tolérance. Qualité dont sont dépourvus les extrémistes en tout genre, à l’instar de ton commentateur. Même si je sais que le débat français/anglais au Québec est chaud bouillant depuis toujours, ce n’est pas avec ce genre d’attitude qu’on fera évoluer les choses.
Moi je lis en anglais pour le maintenir en forme et pour ne pas avoir à patienter trop longtemps quand une traduction ne sort pas. Après, ce n’est pas du tout systématique, ça dépend de mes envies et de mes capacités : Je ne pouvais lire beaucoup mieux qu’Harry Potter il y a deux ans…
Personnellement, je rêverais de pouvoir lire en anglais pour ne rien perdre de la saveur d’un roman et cela sans avoir l’impression de trahir ma langue. Tout comme au cinéma, je ne regarde les films qu’en VO (sous-titrée bien sur).
Ce genre de commentaire me semble relever d’une problématique plus large que la littérature, non ? J’ai l’impression qu’il y a des dissenssions politiques derrière tout ça et en France on n’est pas du tout dans ce genre de problème. Quand on me voit lire en anglais, la réaction est invariablement la même : « Tu lis l’anglais ? Quelle chance! » J’ai commencé à lire en anglais il y a une dizaine d’années parce que les traductions de Janet Evanovich étaient erratiques. Depuis j’ai fait de gros progrès et je peux lire tout ce qui est contemporain sans problème, les auteurs plus anciens me posent plus de soucis (enfin, ils me stressent un peu parce que je n’ai pas du tout une formation angliciste). J’adore cette langue, je la trouve riche et belle et je trouve que lire en VO est un cadeau. J’aimerais être capable de lire tous les auteurs de toutes les nationalités dans leur langue, histoire de saisir toutes les subtilités de leur style. D’ailleurs cette année, je me remets à l’espagnol :))
Ah la la! Je déteste ces attaques agressives et revanchardes qui n’ont aucun sens! Lire en VO, c’est se rapprocher encore plus de la culture de l’autre, c’est tellement plus enrichissant, il y a des concepts et des tournures de phrase qui reflètent des façons de penser propre à une culture et qui se perde dans la traduction, aussi bonne soit-elle. Je lis en VO quand je peux (anglais et espagnol – j’aimerais ça pouvoir lire en japonais une fois, ne serait-ce qu’un manga!), mais pareil, pour les films, je préfère les voir en VO même si je n’y connais rien à la langue (donc avec sous-titres dans ces cas-là), car l’intonation, la musique d’une langue me communique un petit plus qu’il n’y aurait pas dans la version française. De même, dans la mesure du possible quand je voyage, j’essaie d’apprendre quelques mots de ce pays, histoire de pouvoir dire bonjour, merci et au revoir dans la langue des habitants du pays que je visite. Ce n’est pas une question de renier sa langue, c’est une histoire de s’intéresser aux autres et de ne pas voir sa culture comme prédominante sur les autres… J’ai par ailleurs une admiration sans faille pour les traducteurs sans qui je n’aurais pas accès à de nombreux livres, et dont le métier est très difficile. Je n’en reviens pas de ce genre de propos que tu as reçu!
Eh ben ! C’est incroyable d’avoir de genre de mails ! Personnellement, je ne lis jamais en anglais parce que j’estime ne pas avoir le niveau adéquat pour le faire, mais qu’est-ce que j’aimerais ! Parfois, je me dis qu’il faudrait tout simplement que je me lance une fois, que je mette le pied à l’étrier comme on dit. Il y a quelques années, j’avais un bon niveau d’anglais. Mais le manque de pratique creuse les lacunes. Et j’aurais du coup sans doute peur de passer à côté d’éléments essentiels du livre. Mais si j’avais la chance comme toi, de pouvoir le faire, je n’hésiterais pas une seconde, ça c’est sûr ! Quelle idée sectaire que de penser que c’est là trahir sa langue maternelle ! C’est vraiment n’importe quoi… Quelle saveur ce doit être que de lire un livre dans le texte !
Lael: C’est étonnant, en effet… bon, comme je le disais dans mon billet, je n’en revenais comme pas!!! Ok, ici, on a une histoire anglais-français pas nécessairement tombée dans l’oubli mais quand même!! Je trouve ça plus riche de lire dans la langue originale quand je le peux… mais je n’ai aucun mérite par contre… comme je l’ai dit plus haut, je suis tombée dedans quand j’étais petite!! Stéphanie: Peut-être, peut-être!!!! Mais les traducteurs que je connais ont tendance à respecter les textes originaux!! J’ai plutôt tendance à croire que c’est un peu un… fanatique, peut-être?? J’en vois souvent qui me regardent « croche » dans la rue quand je lis en anglais! Grominou: Ce genre d’argument me fait rire… mais ne me surprend plus tant que ça, en effet. Chacun a ses propres goûts en littérature mais pour moi, la diversité, c’est important. Je ne suis pas capable de me cantonner à un seul style alors tant qu’à faire autant aller chercher le plus d’authenticité possible. Je rage aussi de ne pas pouvoir lire d’autres langues que le français et l’anglais! CoeurdeChêne: Certaines traductions sont excellentes et d’autres vraiment pénibles, je l’admets. C’est tout un art et ce n’est pas donné à n’importe qui! Un éditeur jaloux peut-être ou simplement une personne fanatique qui déteste les anglais… ça existe! Toutes les langues reflètent une ou des cultures et comme tu dis… aucune n’est intrinsèquement « meilleure ». Naina: C’est la notion de « trahison » qui me fait réagir aussi. J’aime ma culture et ma langue mais des fois, je me demande si je suis complètement normale vu que je suis très attirée aussi par tout ce qui est anglo-saxon! Et oui, tous les livres ne sont pas traduits… malheureusement! Pascale: En effet… la notion de diversité est essentielle pour moi. Lire en langue étrangère, c’est voyager un petit peu plus dans notre livre selon moi. Dommage que je ne sois pas polyglotte!!! Ys: Disons que le « vive le Québec libre » (que je scandais joyeusement à l’adolescence sans trop connaître ça) est moins populaire qu’avant… mais le dernier référendum n’est pas si lointain et pour certains, les anglais sont les méchants et les francophone les bons. Et il y a de l’historique qui appuie ceci. Je trouve que les tensions sont moins pire qu’avant mais elles existent encore. Des fois amicales, des fois beaucoup moins. Et dépendant des régions, les gens parlent anglais ou non. Ici, au Saguenay, les très très francophone. Il y a genre l’équivalent de 3 bibliothèques de livres anglais à vendre dans toute la région (en tout cas je n’en ai jamais trouvé plus que ça) et à part les militaires, il y a très très peu de gens dont la langue maternelle est l’anglais. À Montréal, c’est autre chose, c’est très bilingue!!! Mais quand je me définis, je le fais immédiatement comme Québécoise… jamais comme Canadienne, je ne sais pas pourquoi mais c’est comme ça! Isil: Oui, je lis du Québécois mais ce n’est pas vers ça que je me tourne naturellement. Par contre, je suis contente de m’ouvrir davantage à la littérature québécoise parce qu’il y a des choses très très bien là-dedans et je découvre!!! Comme toi, je me soigne!!! Dickens, par hasard, vraiment??? Mais je suis tout à fait d’accord pour cet auteur en particulier… en VO, c’est quelque chose et on perd vraiment un peu de charme british. Amanda: Moi, j’aime mieux, c’est certain. Oui, c’est pareil pour les films… En plus, de par ma formation, j’ai tendance à regarder la bouche des gens qui parlent (c’est pas poli mais je dois vraiment faire des efforts!!!) et je lis très bien sur les lèvres alors un film en traduction, c’est l’enfer pour moi!!! Emeraude: Je crois que tu as raison. Ici, il faut se battre pas mal pour conserver notre langue… et je crois aussi que ça joue. Parfaitement d’accord pour dire que si j’avais lu en allemand ou en italien, personne n’aurait fait de remarque!!!! Contente de voir quelqu’un qui voit ce que je veux dire quand je dis que « ça ne veut pas vraiment dire tout à fait la même chose »!!! Normalement, je récolte des regards exaspérés!!! Gambadou: Et moi c’est l’italien!!! Mireille: J’ai tendance à être d’accord. Quand je peux lire la VO, j’ai l’impression d’en tirer quelque chose de plus… mais pas toujours non plus!!! Antigone: D’accord. Je me demande si cette personne dirait la même chose en voyant un anglophone lire de livres français ou québécois en VO au lieu d’en anglais… hmmmm bonne question! InColdBlog: Je trouve aussi que malgré la meilleure des traductions, il y a certaines subtilité, un certain rythme, une certaine atmosphère qui passe difficilement. Et pour les impatientes comme moi, c’est parfait!!! Bien que oui, ça prend quand même un peu plus de temps. Quant au côté plus politique des choses, oui, il y a des débats ici mais il y a moyen d’avoir une opinion tranchée sans tomber dans l’intolérance. Ayant étudié le langage versus la cognition, je suis bien d’accord pour dire que les deux s’interinfluencent… Et vive la tolérance! Praline: C’est une bonne façon de pratiquer et de ne pas trop attendre aussi!!! Et oui, il y a des périodes où on a moins le goût de se casser la tête!!! Cécile: Moi non plus je n’ai aucunement l’intention de trahir. Je rêve de lire tellement de langues! Fashion: Tout à fait d’accord, il y a une grosse dimension politique là-dessous. Il y a un gros historique au Québec pour la préservation de la langue et autant ça m’enrage quand on n’est pas capable de me répondre en français au Québec, autant je n’ai aucun problème pour lire ou parler anglais dans le quotidien. Evanovich, c’est la meilleure école pour se mettre à la VO je pense!!! Moi aussi, les classiques me prennent plus de temps en anglais… mais j’adore ça! J’aime le rythme de l’anglais, j’aime cette langue… sans avoir l’impression de trahir mon pays et ma culture! Et… moi, c’est l’italien qui me démange!
A girl from earth: Totalement d’accord avec ta vision de la traduction et de la VO… malgré le plus talentueux des traducteurs, il manque un petit bout de culture, on n’a pas le choix!! J’ai tout à fait la même vision que toi par rapport aux langues et aux voyages… J’aimerais tellement avoir plus de temps pour apprendre d’autres langues étrangères… Alwenn: C’est particulier, non?? Et oui, je crois que tu devrais te lancer avec un truc léger et voir comment tu t’en tires. L’anglais a une musicalité différente du français, c’est agréable de pouvoir lire les deux!! Si tu essaies un truc genre Evanovich, tu devrais t’en sortir… et ce n’est pas du tout grave s’il y a des subtilités que tu manques!! :))
Eh ben ! cet individu est un magnifique abruti ! S’ouvrir à l’autre, pour certains c’est se renier soi-même, je les plains ! Quand on a la possibilité de lire en VO pourquoi s’en priver ?? Moi ça me gène pas non plus de lire en VO, c’est pas systématique, ça dépend de mon humeur, des disponibilités de livres etc. Mais quand c’est possible, c’est toujours mieux de lire en VO. Je regrette par contre d’avoir oublié l’espagnol, j’étais plutôt bonne, mais je n’ai jamais eu l’occasion de le pratiquer et l’entretenir contrairement à l’anglais 🙁 J’adorerais m’y remettre et entreprendre aussi le catalan dans la foulée. Pour les films et séries, je suis devenue incapable de regarder un truc doublé sans avoir un fou rire ^_^
Le précédent commentaire était de moi….j’ai du mal avec la logique d’over-blog, désolée ^_^
En dépit d’un niveau très moyen d’anglais, et lorque je prends un peu de temps, je trouve très positif de lire dans cette langue. Même si je ne perçois pas toujours tous les détails, cela me permet de me rendre compte que « j’en suis capable ». Sans doute est-ce une réaction très franchouillarde à une problèmatique totalement différente de la tienne. Ton interlocuteur te demande de te priver à la fois d’une richesse et d’une culture. Je sais que le débat est fort au Canada concernant la langue, mais sa manière de s’exprimer est un peu extrême. Tu lis en anglais, mais tu ne fais pas pour autant tes billets an anglais par exemple. Quel jugement a-t-il le droit de porter sur toi et sur ton histoire qu’il ignore. [C’est drôle car j’ai pris un livre en anglais dimanche soir pour m’y remettre un peu :)]
Quelle vague déferlante de commentaires! L’ennui, avec les chevaliers de la langue française, c’est qu’ils n’hésitent pas à se soumettre à l’anglais quand ça fait leur affaire : on fait le « shopping » parce qu’il y a des « discounts » que les « people » recommandent ce nouveau « trend » qui, vraiment, est trop « fashion ».
La remarque de ton anonyme et qui plus est vulgaire correspondant est, à son image, débile parce que dictée par des considérations politiques au mauvais sens du terme. J’ai beaucoup aimé ton billet et ta manière personnelle et enrichissante de te retrouver dans deux cultures différentes. Tu me ferais presque regretter de ne pas essayer de lire en V.O., mais même si mon niveau en anglais n’est pas mauvais (bien que ce soit l’allemand ma première langue), la lecture d’un seul livre me prendrait décidément trop de temps !
Karine : on ne peut pas dire que ça avance vite, les aventures du petit signal… je suis dans un passage d’une longueur incroyable qui décrit dans les moindres détails les lieux du crime alors je n’avance pas du tout ! Je dirais même que je suis TRÈÈÈÈS en retard… et là, j’attends les vacances avec beaucoup d’impatience!! Bon, rien à voir avec la choucroute, mais avec ton blog-it : J’ADORE You’ve got mail!!!! Je le reverrai bien pendant les vacances de Noël, tiens!! Pour en revenir au sujet qui nous préoccupe, la réaction de cette personne est assez peu compréhensible par des Français car en France, le rapport à l’anglais n’est pas du tout le même qu’ici, au Québec. La réaction qu’il a eu est dans un sens compréhensible quand on connait l’histoire du pays, mais d’une elle ne fait pas du tout avancer le débat et de deux, elle est inutile car les gens ont le droit de lire ce qu’ils veulent comme ils le veulent et sa manière de montrer qu’il est contre la disparition de la langue française au profit de l’anglais n’est pas la bonne. Il devrait plutôt écrire des ouvrages en français s’il veut protéger cette langue, non pas prôner la lecture de traductions, aussi bonnes soient-elles! Ce que je me dis moi, c’est que quand on a la chance de pouvoir parler plusieurs langues, il faut exploiter cette chance ! Ce n’est pas donné à tout le monde ! Ah, j’allais oublier… je sais déchiffrer le russe parce que j’en ai fait deux ans à la fac. J’ai adoré ça mais je n’ai pas eu la possibilité de continuer… je m’y remettrais bien en étudiante libre, par contre! Je trouve que c’est une langue fascinante et qui est extrêmement riche! Je ne comprends pas la langue, par contre. J’ai quelques souvenirs, je sais dire quelques phrases, mais ça n va pas plus loin… j’en suis fort marrie!
Ah c’est assez drôle en effet… Pour ma part, je n’ai pas le sentiment qu’une langue soit « inférieure » à une autre. Je lis pour une très grande majorité (on va dire un bon gros 95%) en français, tout en me mettant petit à petit à la lecture en anglais. Et ce, principalement pour maintenir voir améliorer mon anglais ! Et pour apprécier une autre forme de littérature aussi. Je considère ça comme étant quelque chose d’enrichissant personnellement, à différent point de vue. Et sinon, pour les séries, je ne les regarde qu’en VO, la VF je peux plus : je vois toujours l’espèce de décalage entre la voix et la personne qui parle, je n’y échappe plus ! Maic c’est tellement mieux en VO les séries (et les films)… Dommage pour cette personne qui t’a envoyé le mail en tout cas, qui ne perçois pas que différentes langues est plus un enrichissement qu’autre chose…
J’arrive après l’ouragan semble-t-il… Je n’ai pas lu tous les commentaires mais y vais quand même et partage mon expérience personnelle. Je travaille dans les deux langues, traduis pour gagner ma vie (entre autres), lis aussi bien dans une langue que dans l’autre, ai tendance parfois à vouloir préciser ma pensée par un terme anglais au milieu d’une phrase française, non pas parce que je manque de vocabulaire mais parce que, quoi qu’on puisse en penser, le vocabulaire anglais est plus riche que le français (on a qu’à visualiser deux dictionnaires équivalents), surtout au niveau de la différenciation d’intensité des adjectifs. Toutefois, je ne privilégie pas nécessairement la lecture des versions originales, peut-être justement par déformation professionnelle de traductrice. J’adore lire une belle traduction, apprécier la qualité de la langue mais tout en entendant à l’arrière-plan le texte original (oui, j’aime le contrepoint de Bach, tu ne seras pas surprise). Par exemple, même si j’ai lu certaines pages de Paul Auster en anglais, j’adore les traductions de Christine LeBoeuf qui a su parfaitement rendre l’univers selon moi (et comme Auster est traducteur de Mallarmé entre autres, je suis certaine qu’il a lu et approuvé ses traductions). Par contre, quand les traductions sont bâclées (ce qui arrive souvent dans le cas des bestsellers), bien sûr, je m’en tiens loin. Quand on traduit l’un de mes textes professionnels, j’exige toujours de pouvoir lire la traduction pour être certaine que ma pensée n’ait pas été déformée (les anglophones ont quand même tendance à vouloir « clarifier » les choses de façon naturelle et parfois, ça m’horripile). J’ai ainsi pu remarquer que la traduction magnifie toujours un texte. Quand les passages traduits semblent boiteux, généralement, la cause première en est dans le texte original. Belle leçon d’humilité alors… (Par contre, je déteste regarder les versions doublées des films en anglais.)
Mother/Mme Charlotte: J’ai renoncé à comprendre les mystères o-b-iens… ce matin, je n’ai plus besoin d’entrer de code de validation et je ne comprends absolument pas pourquoi!!! « S’ouvrir à l’autre, c’est pour certains se renier soi-même » Je crois aussi que c’est ce qui m’a frappée dans tout ça et c’est ce que je trouve triste. Pareil comme toi pour les films… j’ai l’impression de recevoir deux messages en même temps… et parfois, ça ne se ressemble même pas!!! Uncoindeblog: C’est un bon moyen de pratiquer pour ne pas perdre le niveau, en tout cas!!! Oui, le débat est fort au Québec… mais je ne pense pas que voir autre chose que ma culture québécoise soit mal. Du moins, moi, je le vois comme ça. tu me donneras des nouvelles du livre en anglais!!! Louis: C’est souvent vrai en plus… mais pas toujours. je connais plusieurs ardents défenseurs qui ont banni tout anglicisme… mais tu as raison, on voit ça souvent!! De mon côté, je suis loin d’être puriste… j’utilise plein de termes et de bouts de phrase en anglais… et je sais que ce n’est pas bien! Mais au moins, j’en suis consciente Mais des fois, ça reflète teeellement mieux ce que je veux dire!!! Brize: J’avoue que le commentaire était disons… incopiable en tant que tel!!! C’était très fanatique comme formulation!!! Mon histoire joue pour beaucoup dans mon histoire-presque-d’amour avec l’anglais, j’avoue. Et l’allemand est une langue qui m’intrigue aussi… mais j’ai peur que ce soit vraiment très difficile! Pimpi: Vive les vacances, n’est-ce pas… le petit signal va pouvoir se reposer!!! Quelles aventures palpitantes!! (Et pour « You’ve got mail »… j’adore aussi!!! J’ai le sourire presque tout le long à part la bout où elle voit les fantômes dans le magasin, là… je viens les larmes aux yeux!!!) Et… deux ans de Russe c’est mieux que moi qui ai appris avec un copain et un logiciel!!! Faudrait que tu me réapprennes un peu et on pourrait se pratiquer ensemble!!! Ceci dit, je suis bien d’accord que cette façon de voir les choses ne fait pas avancer le débat. Oui l’histoire du Québec a à voir là-dedans… il y a des passages qui n’étaient vraiment pas roses en ce qui concerne le traitement fait aux canadiens-français… mais il y a tellement d’autres manières de défendre ce point de vue, je trouve… Céline C: Je trouve ça dommage aussi. IL y a tellement d’autres moyens de promouvoir la culture québécoise et la langue française! Et la lecture en VO, ça se développe… plus on devient bon, plus on aime et plus on aime plus on veut en lire. C’est comme pour les films et les séries! Toutes les langues sont enrichissantes, je trouve… et elles nous en apprennent toutes sur la culture du peuple qui la parle!
Lucie: Très intéressant comme point de vue, surtout en tenant compte de ton expérience professionnelle! Et non, je ne suis pas surprise de voir que tu aimes le contrepoint! Par contre, j’avoue qu’en littérature, pour ma part, j’ai du mal… par contre, je suis tout à fait comme toi pour la précision de ma pensée par un terme anglais de temps en temps… des fois, c’est juste… plus précisément ce que je veux dire. Et j’ai faaailli parler de la traduction d’Auster (que j’ai lu en VO et en VF… et que je continuerai probablement de lire en traduction car c’est définitivement très très bien!!) Connaissant moins le domaine de la traduction que toi, je n’aurais jamais cru que la traduction magnifiait un texte… j’ai toujours l’impression de perdre de la couleur!!! Intéressant, vraiment!!!
OK, je veux bien te réapprendre et qu’on pratique ensemble… même si j’ai sérieusement besoin de m’y remettre moi-même! Le plus triste, c’est que j’ai laissé tous mes cours en France… j’avais de beaux manuels d’apprentissage, avec des jolies photos et des exercices ! Qu’est-ce que j’aimais ça! (et moi non plus, plus besoin de rentrer de code de validation, alors qu’il y a une heure, j’ai dû en rentrer un!!
Je connais moins les techniques de traduction littéraire, car c’est un secteur très différent du mien (traduction technique). Je ne suis donc pas à même d’avoir un avis éclairé sur l’amélioration du texte source. Je sais en revanche qu’en traduction technique, quand c’est possible, on améliore la syntaxe, on éclaircit le propos et on améliore globalement le style. On peut se le permettre car dans le secteur technique, le but premier est de faire passer l’information. En traduction littéraire, à mon sens, c’est un peu plus délicat car en théorie et dans un monde parfait, l’intervention du traducteur doit être invisible. Il ne doit pas modifier le texte source, que ce soit en mieux ou en moins bien, mais le rendre avec autant de fidélité possible. S’il est mauvais, il ne devrait pas essayer de l’améliorer car l’auteur avait peut-être une bonne raison de choisir telle ou telle formulation (je parle d’oeuvres travaillées, non de livres vite écrits et vite traduits). À l’université, on nous entraîne à ne pas faire sentir notre présence. En revanche, on peut compenser les pertes dûes à la traduction (comme un jeu de mot, par exemple) par autre chose, à un autre endroit. Bon, je pourrais continuer longtemps comme ça. C’était juste pour aller dans le sens de ce que disait Lucie… Il y a bien plus que ce que l’on pense généralement, derrière une traduction! C’est pas si simple que ça!
Je pense en effet comme Fashion que c’est la dimension politique qui sous-tend ce mail lâche. Ce genre de propos m’horripile tout particulièrement, vu que je vis dans un petit pays (la Belgique) où nous avons trois langues nationales et où les problèmes linguistiques sont monnaie courante. C’est pourquoi des phrases pareilles me hérissent les poils ! C’est tellement enrichissant de lire et de parler d’autres langues. Et comme tu le soulignes, lire en VO permet de ne pas perdre certaines subtilités. Les propos de cet individu témoigne d’un véritable repli identitaire et culturel que je trouve dommage et dangereux.
Voici un mail culotté ! o_O Je ne lis qu’en français car mon niveau en anglais est très limité. Mais parfois j’aimerais bien lire en VO. D’ailleurs je regarde les séries en VO sous titrée.
y a vraiment des gens qui doivent s’emmerder grave dans la vie pour envoyer des mails comme ça !!! Tu as la chance de pouvoir lire les romans anglophones en VO et tu as raison d’en profiter. Je n’ai pas le niveau pour en faire de même et je suis sûre que j’y perds …
Là je pense que son commentaire ne porte pas vraiment sur la littérature et que c’est plus le fait d’un être borné et fermé qui n’a jamais mis les pieds en dehors de son pays, voire de sa ville ou même de sa maison. Mais ce n’est que mon humble avis 😉 En ce qui me concerne je lis les livres en VO que ce soit en Anglais, Espagnol, Italien ou Français. Peu m’importe la langue du moment que je l’a comprends et que je peux donc plus profiter de la version originale qui par définition est beaucoup plus intéressante que toutes les traductions du mondes qui ne pourront jamais retranscrire ce qu’a exprimé l’auteur dans sa langue originale. D’ailleurs ne dit-on pas traduire = trahir… 😉 Alors vive la diversité de toutes les cultures et les langues du monde!
Il y a des gens bizarres quand même! Je lis en VO dès que je le peux, que ce soit en anglais ou en espagnol… On perçoit mieux l’écriture de l’auteur, les jeux de mots quand il y en a, cela nous met aussi dans l’ambiance! Et je suis désolée pour ce commentateur mais la langue anglais est d’une richesse impressionnante et cela me semble logique de lire les auteurs anglais en VO!!!! Moi je trouve ça beaucoup plus riche quand on le peut…
J’ai un peu la flemme de lire tous les com’ qui expriment peut être déjà, et bien mieux que je ne le ferai, ce que je vais dire ici mais : 1/ je lis uniquement en français parce que je ne sais pas lire d’autre langue, et j’en suis bien malheureuse parce que je suis convaincue que la meilleur façon d’appréhender l’univers d’un auteur c’est de le lire dans sa « langue d’écriture » (ce qui m’amène à m’interroger : aimé-je réellement les romans d’OGAWA et MURAKAMI ? ou ne fais-je qu’aimer leur traduction ? ) 2/ Le communautarisme ne peut que conduire à l’intolérance et la haine de l’autre 3/ Si un blogueur nous déplait, il suffit juste de ne pas aller sur son blog, point n’est besoin de se fendre d’un courriel d’injures. 4/ La problématique autour de la question de la langue dans ta belle (je dis « belle », mais en fait je n’en sais rien, vu que je n’y ai jamais mis les pieds ni le reste) contrée est une chose probablement très compliquée et épidermique, et nous autres, Français avons sans doute un peu de mal à en saisir toute l’importance. Bon, je résume : fais comme tu veux, en anglais ou en français, tes qualités restent les mêmes et c’est pour elles que nous t’apprécions !!
Pas possible comme y’en a qui aime perdre leur temps et surtout faire perdre le temps aux autres. Tu lis comme, quand et dans la langue que tu veux n’en déplaise à cette intolérante personne.
Grrrrrr… j’avais répondu à toute la dernire série de commentaire…et j’ai accroché le bouton « ajouter un comm » sur le blog… résultat, j’ai tout perdu!!! Je recommence plus tard ce soir!!!
je lis tout en version Française sauf certains polars (les Grisham surtout) car je les achetais dans des pays anglophones et qu’ils me permettent de « practice my english ». Mais sinon, je pense que sur terre, il reste encore quelques libertés, notamment celle de lire dans la langue que l’on souhaite !
Si tu peux mettre la main sur le Magazine littéraire de novembre 2008, il y a un article intéressant en page 8: Les lois de la tradution perpétuelle. Très instructif sur le sujet…
Pimpi: C’est vrai que ce doit être très différent , la traduction littéraire et la traduction technique. L’objectif l’est, en tout cas. Et je suis certaine qu’il y a beaucoup derrière une traduction… c’est tout un art! Intéressant comme discussion, en tout cas!! Manu: C’est probablement le genre de chose qu’il faut voir pour croire. Et c’est clair qu’il y a une dimension politique derrière tout ça. J’aime être assez certaine de ma culture et de mon identité culturelle pour ne pas me sentir menacée par les autres cultures! Leiloona: Pour les séries, je regarde aussi en VO. Ma famille regarde avec les sous-titres alors j’ai l’habitude aussi!! Isa: Je pense que cette personne a besoin de défendre sa culture… elle s’y est juste bien mal prise… Moi, c’est toutes les autres langues que j’aimerais lire aussi! LN: D’accord, le débat dépasse la littérature… je pense qu’il parle de la « guerre » français-anglais au Québec! Je trouve que tu as bien de la chance de pouvoir lire 4 langues! Et oui, vive la diversité!! Nag: Les jeux de mots, les rythmes, les ambiances… la langue a beaucoup à y voir, en effet. Toutes les langues ont leur petit quelque chose, selon moi! Et moi non plus, je ne trouve pas du tout la langue anglaise pauvre, loin de là!!! Fantômette: Je me suis souvent posé cette question face aux auteurs dont la langue est très éloignée de la mienne (chinois, japonais)… est-ce que j’aime le roman en soi ou la traduction… je n’ai pas les connaissances pour répondre mais ça m’intrigue, en tout cas!! Ce genre de commentaire ne réussit pas à me toucher émotivement… mais il a quand même suscité des discussions bien intéressantes ici!! Suzanne: Au départ, je ne comprenais pas du tout le commentaire… mais bon, j’ai rapidement vu que ça dépassait la littérature, comme opinion!! Géraldine: J’avoue que quand l’accès aux livres est difficile, on n’a pas tendance à se compliquer la vie! Et de toute façon, comme tu dis, chacun est libre de lire dans la langue qui lui plait et qui lui permet de passer le meilleur moment possible! Jules: Je vais aller voir! Je pense que ça peut m’intéresser cet article, surtout après les discussions du jour!!
Je peux te faire une copie et te la mettre dans la poste! Si ça t’intéresse, envoie-moi l’adresse de ton domaine par email. :o) Il y a un peu d’intello dans l’article, mais dans l’ensemble c’est instructif.