La remplaçante – Adriansen / Mathou

Le comment du pourquoi

Je ne suis pas mère et je n’ai jamais eu envie de le devenir. Ça a déjà été un enjeu majeur dans ma vie, mais c’est une autre histoire! En effet, pour reprendre les paroles d’une collègue, « mon utérus n’a jamais crié ». Du coup, ce choix de BD peut sembler étrange dans mon cas, et je suis assez d’accord. Mais j’ai été tentée car elle semblait présenter une autre facette de la maternité.

De quoi ça parle

Marketa rencontre Clovis. Vient l’amour, puis le bébé. Sauf qu’à l’arrivée de Zoé, ce n’est pas le conte de fées rêvé. Elle ne se sent pas à la hauteur, l’instinct maternel tarde à venir et elle a l’impression qu’une autre, une remplaçante, ferait mieux.

Mon avis

Entendons-nous tout d’abord parce que je SAIS qu’on va me faire le commentaire : je pense que même si je n’ai pas d’enfant, je peux quand même vous donner mon avis sur cette BD. Bien entendu, mon avis vaut ce qu’il vaut. Je n’ai pu être touchée au fond de mon fond comme celles qui sont mères, tout probablement. Donc, je l’ai lu à distance et je SAIS au fond de moi que j’aurais été exactement dans cette position. Probabalement avec l’envie d’embarquer dans le Tardis pour retourner en arrière. Bref, I felt that girl!

C’est selon moi une BD nécessaire. De plus en plus, il est possible de lire un peu partout que l’instinct maternel, l’amour inconditionnel, n’étaient pas toujours au rendez-vous et que, des fois, ça arrive que ça ne se passe pas comme on aurait pensé. Le malaise de la mère qui ne se sent pas mère est palpable et on sent que malgré le support de son conjoint et les efforts de son entourage, c’est en elle que ça doit se passer. Son homme a d’autres enfants, il est moins stressé face aux pleurs de sa fille, ne la culpabilise jamais, mais malgré tout, ce n’est pas simple pour autant. De plus, il est parfois surprenant de voir ce qui la valide, ce qui la rend à l’aise dans son rôle de mère.

J’aime bien l’idée de la remplaçante, de cette mère parfaite, telle qu’on la voit sur plusieurs réseaux sociaux, celle qui ferait tellement mieux qu’elle. J’aime bien aussi le graphisme et la vision « pas parfaite » de la maternité. C’est bien fait et j’ai bien aimé, même si je ne suis clairement pas la cible.

Et j’avoue, ça ne m’a pas fait regretter de ne pas avoir eu d’enfants!

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26 Commentaires

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  1. Ce n’est pas le thème qui m’attire le plus …

    1. Clairement, ça ne touchera pas tout le monde.

  2. Je suis mère et j’ai toujours du mal avec les albums traitant la maternité car je ne m’y reconnais pas.
    Ces premiers moments ont été instinctifs. Ça n’empêche pas les difficultés bien sûr, mais personne n’était mieux placé sur moi, c’était (et c’est toujours) une certitude, une évidence.

    Pour moi, la « difficulté » d’être mère arrive plus tard, lorsqu’il faut soutenir, comprendre, accompagner ou défendre son enfant. Et de ça, on ne parle que dans des cas précis, pas d’une manière commune.

    1. Je pense que la parentalité en général est très complexe et unique à chacun. Du coup, je pense qu’il est difficile de vraiment se retrouver, pour celles qui sont mères.

  3. Si on ne pouvait donner sur son avis que sur ce qu’on a vécu, on ne s’exprimerait pas beaucoup ^^ Je n’ai pas connu ça avec mes garçons mais je peux sans peine imaginer qu’on se sente étrangère à son enfant. Si cet album peut permettre de déculpabiliser les mères dans ce cas ou d’aider leur entourage à mieux les comprendre, c’est tout benef.

    1. Je trouve aussi. Nécessaire comme ouvrage.

  4. Aucune mère n’est parfaite et ça fait du bien de l’entendre.

    1. Yep!

  5. Curieuse de le découvrir aussi même si je n’ai probablement pas vécu une expérience similaire. Et puis j’adore Sophie Adriansen 😉

    1. Moi aussi j’aime beaucoup ce qu’elle fait.

  6. J’ai beaucoup aimé cette bd qui permet de déculpabiliser… Non, être mère n’est pas une évidence pour tout le monde, non ce n’est pas facile, oui on peut en avoir marre ou être fatiguée, c’est humain !!

    1. Tout à fait.

  7. Je trouve justement très intéressant de lire l’avis de quelqu’un qui n’a pas souhaité être mère. Après tout aussi, pourquoi devrions nous absolument l’être ?

    1. Ça c’est une bonne question. Pourtant, en littérature, quand on essaie de trouver un personnage qui ne souhaite pas être mère, c’est toujours une méchante aigrie!

  8. Evidemment que tu es légitime pour en parler, sinon on ne parlerait pas de pleins d’autres choses dans la vie en général. 😉
    J’ai déjà repéré cet album de nombreuses fois. Je pense que je vais finir par le lire, il m’intrigue.

    1. Ces temps-ci, on se fait tellement dire souvent qu’on n’est pas légitime… mais bon! Tu me diras si tu l’as lu.

  9. graphiquement ça ne m’attire pas du tout, mais le sujet a l’air bien traité, je n’arrête pas de lire du bien de ce titre

    1. Je suis dans les plus mitigées, je pense. Mais côté graphisme, ce n’est pas non plus ce que je préfère.

  10. Il est important en effet de parler de l’instinct maternel qui n’est pas toujours au rendez-vous et arrêter avec le côté magnifique d’une relation instinctive alors qu’elle peut avoir du mal à se mettre en place.

    1. Voilà. Ce n’est pas toujours aussi simple.

  11. J’ai été un peu déçue, car finalement, la remplaçante n’est pas si présente (tant mieux pour la mère).

    1. Oui, tant mieux pour elle! Mais comme toi, j’aurais aimé que ça aille un peu plus loin.

  12. cette BD me tente bien même si je suis dans la même configuration que toi hihihi

    1. Tu me diras alors! On a à peu près la même vision du truc donc je suis curieuse.

  13. Pas spécialement tentée par cet album, de par son sujet (j’ai des enfants, mais c’est un thème qui m’attire assez peu en BD…).

    1. Ce n’est pas pour tout le monde, je pense… mais je pense que c’est un sujet dont il faut traiter et qui en rassurera plusieurs.

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