L’arbre rouge – Shaun Tan

Shaun Tan est pour moi un magicien.  Je l’ai découvert avec « Là où vont nos pères » et ses illustration me font chavirer chaque fois.  Ce n’est pas mon préféré-préféré de l’auteur mais la poésie qui se dégage des illustrations transcende carrément le papier.  Oui, je sais, c’est le jour de la métaphore foireuse!

 

Cet album, très court, se destine à la jeunesse mais peut être apprécié également par les adultes.   Ces 16 doubles pages nous font entrer dans la tête d’une jeune fille aux cheveux roux.  Elle se sent triste, avec le poids du monde sur les épaules.  À travers des images fortes, où une attention folle est apportée au détails, Shaun tan réussit à nous faire ressentir l’état dépressif, avec tout ce que ça implique de solitude, d’isolement et de noirceur.  Le contenu est sensible, symbolique, fort adapté aux jeunes, il ouvre à la discussion mais surtout, il donne de l’espoir.

 

Il n’y a que quelques mots par page mais on n’a pas besoin de plus.  Les images disent tout et en quelques phrases, l’auteur met des mots parfait sur les sentiments qui nous envahissent quand nous sommes dans un état dépressif.   J’en aurais pris trois fois plus.  Au moins.

 

C’était ma BD de la semaine

 

 

Karine et sa brassière… welcome to my life!

Aujourd’hui, on va parler soutien-gorge. Ouais, ceux qui ont vu ma story, je vais raconter la même histoire, mais paraît-il que je suis plus drôle à l’écrit. Faque je recommence! Je vous ai dit – toujours sur insta – que j’avais dépensé mon budget d’épicerie de la semaine chez Victoria’s secret la semaine dernière hein. Bref, à la dernière minute, j’ai changé d’idée pour un modèle et j’ai pris le même, mais avec des bretelles un peu différentes et beaucoup plus cute. Bon, vous vous dites certainement que les bretelles cute, je ne les vois pas vu qu’elles sont dans mon dos… je le sais.

Maintenant, j’en suis pleinement consciente. Du fait que le tout se passe dans mon dos. Sauf que je ne l’ai pas réalisé avant ce matin.

 

Bref, tranche de vie. Je ne sais pas attacher ma brassière par en arrière. C’est une habileté que je n’ai pas développée, faut croire.  J’attache devant, et je tourne. Bref, j’attache mon soutif en paresseuse. Sauf que là, oh-oh, problème… je dois passer la bête par-dessus ma tête pour pouvoir l’enfiler. PAS MOYEN d’attacher par en avant (ou avant) et de patenter le tout ensuite. Croyez-moi, j’ai essayé, et je me suis ramassée avec la face dans le bonnet pis une oreille prise dans la jolie petite bretelle mignonne.  Bref, je me résigne, va falloir attacher les trois clipettes derrière  mon dos.

 

J’orgaise donc le champ de bataile.  Deux miroirs à angles savamment étudiés, limite que je fais des échauffements.  Et ça commence par une mini-victoire… première clip attachée.  MAis oups… le crochet n’est pas dans l’oeillet qui correspond… on détache pis on recommence.  Cette fois-là, je m’enligne. Première clip…. RÉUSSI (imaginez la voix d’Alain Goldberg commentant un triple axel… et vous aurez une idée de mon enthousiasme).  Go pour la deuxième… et – enfer et damnation – dès que je retouche au truc, la première clip défait.  On reprend.  Et on recommence… encore.  Et encore.

 

Pis là, je suis en retard. Pis je sacre, un sein dans la brassière pis l’autre mal enligné because JE SUIS PAS CAPABLE DE M’ATTACHER. Anyway, je re-réussis à attacher une clip, je m’orgaise tant bien que mal et je pars travailler.  Ce n’est que dans la voiture que je réalise qu’en fait, j’avais juste à changer de soutien-gorge… sauf que, bien entendu, ça ne m’est pas passé par la tête.  Ça aurait été moins drôle.

 

Bref, j’arrive au travail, je spotte ma collègue, je ferme la porte.

  • Clô, j’ai un problème.  Y faut que tu me strappes.

Regard interloqué, jusqu’à ce que je monte le dos de mon chandail et qu’elle réalise quel est le problème.  Gros, gros éclat de rire, bien entendu.  Bon, elle en a vu d’autres de ma part (ya quand même une robe que je dois faire attacher par mes collègues à chaque fois que je la mets (j’en ai choisi deux pour cette merveilleuse tâche… j’alterne. Lucky girls) mais c’est quand même la première fois que je me fais ajuster le sous-vêtement!  Ça aurait pu s’arrêter là et rester l’une des innombrables aventures-de-Karine, qui se composent principalement de collisions avec les murs et de visites sous les tables pendant les réunions (les chaises à roulette, c’est le mal).  J’étais déjà juste limite à l’aise… mais j’avais une journée de fous (pour faire changement) alors j’ai commencé à voir mes cocos.

 

Deux heures plus tard, une autre collègue entre dans mon bureau pour discuter d’un enfant.  Au bout de quelques minutes, elle pogne les ciseaux et attrape ma bretelle.

  • Scuse, mais ça m’énarve! (Ya des jours où les choses ne nous énervent pas, elles nous énAAAAARvent… aujourd’hui en était un).

Elle coupe un gros morceau de carton.  Me le donne, et je le regarde. Le cartonn est rose flash.  Avec – en gros – des chiffres et une lettre.  Noirs, les chiffres et la lettre. Ben, ben noirs.  Et là, je réalise.

 

Faque c’est ça. Je me suis promenée pendant 2h et quelque avec ma grandeur de brassière affichée, en gros, sur l’épaule. Bien en vue.  Et j’ai vu des clients. Deux. Avec leurs papas. Sinon, c’est moins drôle. Et je suis CERTAINE que des mamans – qui passent une heure avec moi – me l’auraient dit. Entre femmes, ya la solidarité féminine, tsé! Je n’ai honte de rien mais là, quand même, j’ai un peu envie de rentrer en dessous du bureau.  Parce que je me dis que je ne peux pas croire que persone d’autre n’a remarqué.

 

Et en effet. On avait cruuuuu remarquer quelque chose mais bon… personne n’avais osé, tu vois.

Yen a quand même une qui, après coup, quand j’ai commencé à trouver ça drôle et à leur en parler, a fini par me dire:

  • Ouais, j’ai été surprise. Je te regarde pis je pensais pas que tu prenais cette grandeur-là.

Je ne lui ai pas demandé l’erreur était dans quel sens. Je pense que je ne veux pas savoir!

 

Bref, bienvenue dans ma vie!

L’essence du mal – Luca d’Andrea

Je n’ai AUCUNE, mais AUCUNE idée du comment du pourquoi j’ai réservé ce livre à la bibliothèque.  J’ai dû en entendre parler quelque part parce que entendons-nous, je ne lis pas beaucoup de polars.   Je pense que le fait que celui-ci se déroule dans le Tyrol, dans le petit village de Siebenhoch.  On est au coeur des montagnes et des traditions de cette partie de l’Italie où on parle Allemand.  Le narrateur, Jeremiah Salinger, est auteur pour la télévision.  Son dernier projet ne s’est pas déroulé comme prévu et suite à celui-ci, en plein syndrôme du choc post traumatique, il est venu habiter ce village avec sa femme Annelise, dont le père, Werner, a fondé les Secours des Dolomites et qui y habite encore.  Quand il découvre l’histoire d’un massacre ayant eu lieu 30 ans plus tôt dans le Bletterbach pendant une terrible tempête, il sera hanté par cette histoire, malgré l’attitude plus que fermée des villageois pour qui il restera toujours un « presque touriste ».   Que s’est-il passé dans cet endroit mystérieux?

 

Pour résumer ma pensée en quelques phrases, j’ai beaucoup aimé l’atmosphère, la tension qui monte tranquillement, le sentiment de vase clos créé par cet endroit où tout le monde se connaît.  J’aime les romans où les choses se mettent en place lentement et où l’ambiance prend beaucoup de place.   J’ai aimé ce monde un peu rude, avec ses préjugés et ses légendes.  Les pages se tournent toutes seules, on a hâte de voir comment les personnages vont s’en sortir, s’ils s’en sortent, et la petite Clara apporte une touche de lumière au récit.  Par contre, la fin…

 

Pour moi, la dernière révélation a été celle de trop.  Ça se très bien, puis, ça.  J’ai eu un sentiment de précipitation, de trop, trop vite, et surtout, d’incohérence.  Ça en fait, des coïncidences et des prévisions miraculeusement justes…  Bref, j’aurais préféré autre chose.

 

C’est froid, parfois glauque, l’univers est hostile, le personnage principal bien creusé… Certains aimeront peut-être beaucoup, mais j’ai ce bémol, qui a malheureusement laissé une note finale un peu bof-bof à cette lecture!

Moi, Simon, 16 ans, Homo Sapiens – Becky Albertalli

Il y a des ce romans que je n’aurais jamais sortis de ma pile sans incitation externe.  Et dans ce cas précis, la dite incitation a été celle d’une lecture commune avec Treky et compagnie.  La raison?  J’ai le livre en français.  Et lire des livres jeunesse en traduction, j’ai souvent du mal vu que le langage utilisé est souvent assez « jeune » et que le langage ado français (où les livres sont traduits) et celui d’ici sont assez différents.  Bref, je l’ai lu.  Bref, le langage n’est « pas si tant pire » et j’ai bien aimé.  Toutefois, j’avais tellement lu que c’était extraordinairement extraordinaire que j’en attendais tout de même un peu plus… mais bon, je m’explique.

 

La voix du roman est celle de Simon, un jeune ado de 16 ans (vu le titre, vous n’auriez jamais deviné), gay et toujours dans le placard.  Il a noué une relation par courriel avec Blue, un autre garçon de son école dont il ignore l’identité.  Celui-ci est n’a pas non plus fait son coming out  mais un jour, alors que son téléphone a un problème de réseau, il se branche sur un ordi de l’école… et quelqu’un voit les courriels.  Martin n’a donc pas de meilleure idée que d’utiliser ces mails pour faire chanter Simon.  Soit il lui arrange les choses avec Abby, l’une de ses amies, soit il révèle sa correspondance avec Blue à toute l’école.

 

Le premier mot qui me vient à l’esprit, c’est « mignon ».  Et le second ; rafraîchissant. On rencontre certes Simon mais aussi son petit groupe d’amis et sa famille.  J’aime beaucoup quand la famille est présente alors cet aspect – et les parents de Simon – m’a bien plu.  Simon participe à une pièce de théâtre, il n’en est pas la vedette mais adore ça.  Son meilleur pote joue au football (américain, of couse) et adore les jeux vidéos.  Leah, le troisième membre de leur trio est assez badass et a un caractère bien trempé.  Et il y a Abby, nouvelle arrivée, jolie et populaire.   J’ai aimé les relations entre eux, les petits secrets, les blessures involontaires, j’ai trouvé ça super réaliste comme relations adolescentes.  Tout au long, on se demande qui est Blue (bon, moi, j’ai trouvé assez vite mais ce n’est pas grave…), et on espère une jolie finale.  Bref, c’est divertissant et on passe un bon moment.

 

Et ça s’arrête un peu là, en fait.  Oui, il y a des réflexions sur l’identité, sur l’amitié, sur le fait que les gens ne sont jamais complètement noirs ou complètement blancs, mais j’ai eu un peu un sentiment de déjà lu.  J’aime beaucoup Simon et ses réflexions naïves, c’est cute comme tout, c’est bien construit mais je m’attendais tellement à quelque chose d’extraordinaire que je suis un peu restée sur ma faim.  Agréable, mais pas révolutionnaire, à lire si vous avez envie d’un roman très sweet et souvent drôle.

 

De plus, il paraît que le prochain roman de l’auteur portera sur Leah… et je l’aime bien Leah.  Du coup, je pense que je lirai celui-là.

Le singe de Hartlepool – Lupano/Moreau

J’avais entendu parler du singe de Hartlepool quand m’est parvenue, il y a quoi… 15-16 ans de ça, l’histoire d’un maire qui avait fait campagne dans cette ville… en costume de singe.  J’avais donc entendu parler à ce moment de cette vieille légende qui a donné aux habitants de Hartlepool le surnom de « Monkey hangers ».   Du coup, j’ai été tout de suite tentée par cette BD où il y a certes un singe, mais qui parle surtout de racisme, d’ignorance crasse et de nationalisme poussé à l’extrême.

 

En pleines guerres napoléoniennes, un bateau français fait naufrage au large d’Hartlepool, un petit village anglais.   Un seul rescapé est retrouvé.  Nelson, le singe savant du capitaine.   Mais comme les habitants n’ont jamais vu ni un singe, ni un Français, ils font 1+1=2… et le pauvre singe sera rapidement au centre d’un simulacre de procès complètement ridicule aux yeux du lecteur externe que nous sommes.

 

Ici, ni les Français ni les Anglais n’ont le beau rôle.  Ils sont tous aussi abjects.  Leur comportement, émaillé d’insultes complètement folles et de raisonnements qui font froid dans le dos, nous montre à quel point les humains, en groupe, peuvent devenir beaucoup plus bestiaux que certains animaux.   Entre les scénarios catastrophes et le désir d’ascension personnelle, les événements se bousculent et les paysans aveuglés par leurs craintes et leurs préjugés font n’importe quoi.  Seuls un médecin visiteur et la fille d’un vétéran de la bataille de Québec restent lucides…

 

Bref, un album qui fait réfléchir sur le racisme et sur ces frontières qui donnent « quelqu’un à détester ».   Il est bien servi par un document à ce sujet, qui traite de racisme mais aussi de spécisme.  Et j’ai beaucoup aimé le clin d’oeil lors de la dernière présentation des personnages!

 

Un album qui date de quelques années et que j’ai vu chez Jérôme, Enna, Joëlle et Noukette.  Et c’est cette même Noukette qui nous reçoit cette semaine.

Phobos – 2 – Victor Dixen

Vous lisez ce billet je ne sais trop quand… mais il faut savoir que j’ai lu les tomes 1 et 2 en vingt-quatre heures.   Du coup, il se peut que je mélange un peu les événements des deux tomes… bref, vous me pardonnerez!

 

Ce tome 2 continue au même rythme que le précédent.  Bon, il y a quelques pauses dans le tempo en raison de certains événements qui, certes, m’intéressent moins, mais me permettent de respirer entre les événements plus stressants.   Je continue à avoir tout de même du mal à cerner les personnages, qui sont assez nombreux et qu’il est donc difficile d’approfondir énormément.  Je ne suis pas « attachée » non plus (étrangement, ceux que je préfère ne sont pas dans l’espace) à la plupart d’entre eux, mais je vais quand même continuer tout de suite avec le tome 3 au lieu de continuer le livre que j’avais entamé… je veux savoir où ça s’en va!  Ça donne une idée du niveau « d’addictivité »!

 

BON, À PARTIR DE MAINTENANT, SPOILERS SUR LE TOME 1

Ce tome nous reprend au moment-même où le tome 1 se termine.   Au même endroit, dans la même pièce.  On enchaîne!  Je ne peux vous parler des événements du roman car il implique une décision qui n’est pas connue au départ (et sérieusement, c’est cool de ne pas savoir) mais ici, les jeunes comprennent vraiment ce qui leur arrivent et doivent se mobiliser et choisir comment ils vont agir, sachant que la madame McBee a leur vie entre ses blanches mains.  Ce personnage nous fait rager et pour une fois, j’aime bien sa méchante-méchanceté sans zone de gris.  Un vrai visage à deux faces toute puissante.  J’ai beaucoup aimé les petites intrigues politiques (après avoir élu un certain président, on peut s’attendre à tout des US, même élire une Serena comme VP), la réflexion sur la téléréalité et sur le pouvoir de l’argent.

 

Un vrai page turner, comme on dit « en VO » (je me fais rire toute seule… excusez-moi… on m’a encore demandé où j’avais appris à parler en VO aujourd’hui sur le net, ça me fascine à chaque fois) et beaucoup de bonnes idées malgré quelques petites incohérences (non mais comment ils ont fait, les lézards et les blattes, pour aller dans l’habitat numéro 7 précisément??  Dans une mini combi en forme de coquerelle?  Avec un aimant?  Ils leur ont appris le chiffre 7?) et quelques clichés (une Canadienne qui a du mal à pouvoir manger mais qui a des sous et du temps pour « curler » avec sa propre pierre dans les banlieues de Toronto?  Et bon, sans rien révéler, il faut de la glace pour jouer au curling.  Et des balais.  Et, idéalement, de la gravité…  Bref…) (Ah oui, elle a toujours des chemises carreautées) (Et mange du sirop d’érable) (Et parle de caribous) (mais elle ne dit pas « Hey » à la fin de chaque phrase… même si ce serait très crédible!)

 

Bref, un très bon divertissement!

Celle qui fuit et celle qui reste – L’amie prodigieuse #3 – Elena Ferrante

Je continue à découvrir l’univers d’Elena et de Lila dans ce troisième tome.  Ici, on sort clairement de l’adolescence et nos deux héroïnes entrent dans l’âge adulte, avec ce que ça implique de choix, bons et mauvais.   Alors que l’une se cherche ailleurs, l’autre choisit de rester à Naples et de tenter de survivre.  Les deux jeunes femmes vivent très différemment les bouleversements politiques de la fin des années 60.   Nous nous baladons de Naples à Florence, le petit monde s’élargit mais Elena reste encore malgré elle très ancrée dans son quartier, même si elle tente de se définir autrement.

 

Diffiicile d’en parler davantage sans spoiler, mais la relation Lila-Elena reste passionnante, très crédible et pleine de moments doux-amers et souvent cruels.   Leurs rapports sont tendus mais sont aussi à la base de ce qu’elles sont et c’est particulièrement intéressant.  Lila fascine, même de loin et Elena, dans toutes ses insécurités, ses petites trahisons et ses bassesses occasionnelles, est terriblement crédible.  Loin d’être parfaites, elle sont à la croisée de deux mondes et vivent à leur façon les transformations du monde qui les entoure.

Bref, j’aime encore beaucoup… et j’ai commencé la suite.

 

À PARTIR DE MAINTENANT, SPOILERS SUR LES TOMES 1-2

Bon.  Entendons-nous, on a le goût de les secouer parfois.  Lila et Elena sont tellement humaines, tellement ambivalentes l’une par rapport à l’autre que comme lecteur, ça nous fait parfois mal de les voir se torturer et tenter de réparer les pots cassés, sans trop comprendre pourquoi.  Elena est parfois difficile à suivre mais la voir tenter à ce point de sortir de son quartier,  vouloir être autre chose et ne réussir qu’à moitié fait peine à voir.  Le syndrome de l’imposteur est flagrant, les hauts et les bas sont prévisibles et on ne peut que louer ses tentatives – pas toujours efficaces – pour sa propre autodétermination.  Malgré ses efforts, elle se fait joyeusement trimballer d’un côté comme de l’autre, même par ceux qui veulent l’aider.  Bref, son chemin est moins flamboyant que celui de Lila mais il est plus universel.

 

Les mères que les deux amies sont devenues sont tout sauf parfaites. Et comment ne pas réagir à la fin de ce volume.  On a parfois envie de hurler tellement on le voyait venir et à quel point on se doute que ce sera une catastrophe.  Bref, impossible de lâcher la série maintenant, surtout quand on comprend pourquoi celui-ci est écrit.

 

Bref, j’aime toujours autant.

Saga – Volumes 5-6-7 – Brian K. Vaughan / Fiona Staples

J’ai lu les 5 premiers tomes de Saga il y a un bon moment déjà.  Bon, j’avais oublié de parler du tome 5 mais comme j’avais oublié des détails, j’ai été « obligée » de tout relire pour bien profiter des tomes 6-7, que j’ai enchaînés.  Ma vie est super dure, en fait.

 

J’ai parlé plein de fois de la série.  Il s’agit d’un space opéra hyper déjanté où nous suivons un couple principal, Marko et Alana ainsi que leur fille Hazel.  Le problème, c’est que les parents proviennent de peuples ennemis.  Tellement ennemis qu’ils ont entraîné tout l’univers dans leur guerre.  En effet, comme leurs deux planètes sont liées (l’une est la lune de l’autre), ils ne peuvent pas vraiment s’auto-détruire.  Ils sont donc partis se battre ailleurs et depuis, tout le monde est en guerre.   Vous pouvez vous imaginer que dans cet univers très divers (mais vraiment), Hazel, la fillette, est considérée comme une abomination.   Ils sont poursuivis par un peu tout le monde, ils sont en fuite et en grand danger… et disons que personne n’est en sécurité dans le comic.

 

Et moi j’adore  Les auteurs osent tout (une certaine scène avec un monstre-dragon-bestiole dans le tome 5 m’a fait ouvrir de grands yeux), c’est enlevé, les personnages sont capotés et la petite Hazel, qui devient parfois la narratrice et qui nous fait du foreshadowing de folie est adorable.

 

BON.  À PARTIR DE MAINTENANT, JE PARLE UN PEU DE CES TOMES-CI.  SI VOUS N’AVEZ PAS LU LE DÉBUT, ALLEZ LIRE LES 5 PREMIERS TOMES… ET REVENEZ ENSUITE!

 

Plusieurs années se passent ici.  Hazel est séparée de ses parents et se retrouve avec sa grand-mère dans une prison sur Landfall,  où on fait son éducation, et où sa réelle identité est secrète.  J’ai adoré les nouveaux personnage (l’enseignante Noreen et Petrichor, une autre détenue), j’ai bien aimé voir les journalistes se faire brasser et j’ai ri comme une folle à la nouvelle image de TheWill.

 

La fin du tome 6 m’a beaucoup émue, j’ai apprécié toute la partie sur l’astéroïde (c’est triiiiiste) et bref, je vais bientôt lire le 8 (qui est sorti en anglais) pour rester dans cet univers qui me fait tripper!

 

C’était ma BD de la semaine

 

Dans le café de la jeunesse perdue – Patrick Modiano

Je n’avais jamais lu Modiano.   En grande nostalgique que je suis, j’ai choisi ce titre, qui me semblait très… rêveur.  Si j’ai apprécié les descriptions de Paris, la sensation de flou et la recherche de points de repère, j’avoue être restée un peu extérieure au récit, à mon grand désarroi.

 

Le café de la jeunesse perdu, c’est le Condé.  C’est un café un peu hors du temps où se retrouvent plusieurs habitués, tous un peu perdus, tous avec un avenir prétendument sombre.   Quatre narrateurs vont nous parler, nous parler de Louki.  Femme mystérieuse, elle est apparue un jour au Condé et le premier narrateur, un peu effacé, est fasciné par elle, par son aura de mystère.   Nous allons la voir à travers les yeux de ces gens qui l’ont croisée ou aimée.  Toujours fuyante, même pour elle-même, elle va marquer les gens, presque jusqu’à devenir un point fixe pour ceux qui l’ont cotoyée.

 

Modiano est reconnu – semble-t-il – pour ses ambiances nostalgiques et ses personnages flottants, en quête d’identité.   C’est tout à fait le cas pour Louki, jeune femme ayant toujours erré le soir, alors que sa mère travaillait au Moulin Rouge.  Que cherchait-elle?  Qui est-elle?

 

Ce roman parle du passé et de sa recherche (mais en moins beau que Proust… je ne peux m’empêcher de comparer quand il s’agit temps perdu) et nous transporte du Paris des années 60 à celui, bien changé, d’aujourd’hui.   On discute de matière sombre, de « zones neutres », ces endroits de transit, hors du monde ou du temps… et j’ai aimé ces parties.  Mais peut-être était-ce trop bref, peut-être n’ai-je pas eu le temps de m’attacher aux personnages… et je suis passée un peu à côté.  Pourtant tout était fait pour que ça me plaise: l’alternance passé-présent, cette recherche de points fixes, cette volonté de rendre vivant le passé…

 

… mais bon.  Je réessarai avec autre chose parce que la plume est très belle (j’allais écrire « très fluide » mais je l’entends tellement à tous vents que je n’en peux plus de cette expression.  Va falloir que je trouve l’équivalent) et que je sens que je pourrais être touchée, si j’en avais un peu plus.

Monsieur Chausson – Bellebrute

C’est suite à ma visite au salon du livre de Québec que j’ai pu découvrir comme il faut cette collection, Monsieur Son, chez Dominique et Compagnie.  J’ai appris par la suite qu’on en avait deux au boulot, mais pour une raison que je ne comprends pas du tout, je ne les avais jamais vus de ma vie.  À croire qu’ils étaient tombés dans une faille temporelle! Bref, cette collection met en vedette certaines lettres, sons ou syllabes en créant des pages rigolotes remplies d’allitérations, ce que j’adore avec les petits.  Ce moment où ils le réalisent… c’est toujours capoté!

 

Cet album en particulier traite des voyelles, et je parle ici de voyelles écrites.  Chaque page est dédiée à l’une d’elles et la voyelle-vedette est d’une couleur différente pour bien la faire ressortir dans le texte.  Mais attention, juste celles qui font le bon son.  Du coup, c’est une agréable piste de discussion avec les cocos.  Et quel plaisir de lire chaque page à haute voix!

 

Cette fois, nous rencontrons monsieur Chausson qui a un problème avec son noeur papillon, qui s’est envolé par la fenêtre.  Va-t-il le retrouver?  Il va donc vivre des aventures rocambolesques impliquant hippopotame et une libellule…  ainsi qu’un château en gâteau.   Le fil narratif est bien entendu collé à la forme, l’histoire est drôle et agréable mais on sent que le fil narratif a été influencé par cette fameuse voyelle.  Ceci dit, ça n’a pas du tout dérangé les cocos, qui ont trouvé ça hyper drôle et qui rigolent à chaque page!  C’est coloré, c’est un peu du grand n’importe quoi mais ça plaît et c’est l’important!