J’ai lu ce roman au mois d’août. On me l’avait conseillé lors de ma journée du 12 août et je l’avais lu dans la foulée. Mais voilà. Je n’ai pas écrit mon billet tout de …
Non mais vous avez-vous cette couverture? Bon, ça aurait été une très bonne raison de le lire mais en vrai, je l’ai en anglais, dans une couverture jaune poussin et beaucoup moins jolie que celui-ci. …
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J’avais repéré ce titre par mi les nombreux romans de la rentrée littéraire car la révolte des iraniennes suite au meutre de Mahsa Amini m’avait beaucoup touchée. Un roman dans ce contexte ne pouvait donc …
J’ai adoré Brooklyn, lu il y a plus d’une décennie. Le personnage complexe d’Eilis Lacey m’avait beaucoup touchée et j’avais vraiment hâte de la retrouver vingt ans plus tard. De quoi ça parle Eilis et …
J’ai lu ce roman parce qu’il devait être dans une liste de prix littéraire quelconque. Des fois, je fais des fixations sur les listes. Êtes-vous surpris? De quoi ça parle Youssef est enseignant en France. …
J’avoue avoir lu ce titre car il était disponible en audio. Ceci dit, il était question de réalisme magique alors je suis franchement surprise de ne pas l’avoir repéré avant! J’aime généralement ce genre d’histoire. …
C’est clairement la pub qui m’a fait lire ce roman. Il faut savoir que des romans écologistes, ça me rend terriblement anxieuse et que j’ai tendance à les éviter. Mais faut croire que je suis …
Je voulais découvrir la plume de cet auteur depuis quelques années, parce que mon amie Lisa m’en parle souvent et le place presque chaque année dans ses favoris. Et là, ce roman se passe au …
Mieux vaut tard que jamais, même si j’en avais parlé sur le Groupe Québec en novembre ainsi qu’à plusieurs personnes en privé, Yueyin et moi vous revenons avec une 8e édition de Québec en novembre. Déjà 8 ans, c’est fou hein!
Ce mois thématique a pour but de faire connaître la littérature québécoise et les auteurs québécois. C’est qu’il y a du bon, au Québec! Vous pouvez participer à votre goût : une fois, plusieurs, tous les jours… c’est comme vous voulez. Nous, on veut juste en jaser avec vous, et ce n’importe où : vos blogs, votre instagram, le groupe facebook, votre chaîne Youtube… c’est comme ça vous tente!
Besoin d’idées? Vous pouvez aller voir ma section « Littérature québécoise » ou celle de Yueyin… ou voir les récaps des années précédentes dans l’onglet du haut! Si vous avez aussi des listes, n’hésitez pas à les donner en commentaire!
Pour qu’un auteur soit considéré comme Québécois, il faut qu’il soit né au Québec, vive au Québec ou y ait vécu un bon moment. Il peut être anglophone ou francophone, on n’est pas sectaires!
Nous vous avons donc concocté une petite planification mensuelle (amoureusement appelée Proposition de LCPF – Lectures Communes Parfaitement Facultatives), pour vous donner des idées, sachant qu’il n’y a – heureusement – aucune obligation (sinon, je serais vraiment dans la schnoutte). Voici donc nos propositions!
1er novembre : Top d’ouverture : vos 10 livres préférés, vos 10 livres à lire absolument ce mois-ci, vos 10 livres que jamais vous n’avez pu finir, vos 10 livres à pleurer toutes vos larmes, vos 10 livres les plus drôles, vos 10 auteurs chouchous…
3 novembre – Autour de la popote, recette, livre ou expérience…
4 novembre – Du Québec à nos oreilles – Écoutons un livre audio
6 novembre – du 9e art… (sortez vos bd !)
8 novembre – Perdons nos repères avec la SFFF (science-fiction, fantasy, fantastique)
10 novembre – Sombre et glaçant – le jour du polar
12 novembre – Auteur ou autrice autochtone au Québec
14novembre – Invitation spéciale, un canadien dans la belle province
16 novembre – Autour de Nicolas Dickner
19 novembre – Autour de Michel Tremblay
21 novembre – Autour d’Anne Hébert
24 novembre – Toujours jeune de coeur (littérature jeunesse)
26 novembre – Frais de l’année (publié en 2019)
28 novembre – Écoutons la télé ! (ou quelque chose qui se passe sur un écran… je vous le dis, on est pas compliquées!)
28 novembre – Regard d’ailleurs : un auteur (de toute nationalité) qui parle du Québec
30 novembre – Gros party de clôture ! lâchez vous lousse !
Cette année, Isallysun nous a concocté un joli logo pour accompagner celui que Mr. Kiki nous a fabriqué. Merci beauuuucoup!
Et pour savoir ce que je vais lire… il faut attendre que je rentre et que je vois A) Ce qui est dans ma pile et B) Ce qui est arrivé dans la boîte aux lettres! Des nouvelles bientôt!
Dernière vraie journée à Istanbul. Je suis de bien meilleure
humeur qu’hier soir et cette journée a été sublime. Rien de moins. Nous sommes
partis à pieds de bon matin pour aller visiter le palais de Topkapi, résidence
du sultan dès la conquête de Constantinople.
Les deux premières choses qu’il a fait faire ont été de transformer Ste-Sophie
en mosquée… et de se faire construire de palais grandiose, destiné au départ à
gouverner le pays. Le palais d’habitation était situé dans les environs du
grand bazar et la famille du sultan n’a habité Topkapi que du 16e au
19e siècle, moment où ils ont déménagé dans le palais sur les rives
du Bosphore. Le palais a aussi été une école, où les jeunes de bonne famille
apprenaient à gouverner. En 1924, il a été transformé en usine par Ataturk.
Il y avait trois portes et trois cours pour entrer au palais. La première porte était grande et tout le
monde pouvait y entrer, même à cheval. Elle menait dans de magnifiques jardins,
que nous aurions besoin de plusieurs heures pour visiter au complet. La 2e porte était réservée aux
proches du sultan et date de la fin du 15e. L’intérieur est
toutefois plus rococo, du 17e. Mentionnons que bizarrement, le
rococo turc passe beaucoup mieux à mes yeux que le rococo français. On dirait
que ça fitte mieux dans le décor! La troisième porte était réservée à la
famille du Sultan.
Dans la première cour, une énorme cuisine, qui pouvait faire
la nourriture pour plus de 10 000 personnes. Chaque section était séparée et avait son
propre chef, qui dépendant lui-même d’un chef principal, qui s’occupait des
achats et des commandes. Le palais avait même ses propres champs pour
cultiver. Il y avait aussi l’église
Ste-Irène et l’endroit où était frappé la monnaie. L’endroit le plus important
était le Divan (qui a donné le mot divan en français), où se prenaient les
décisions du sultanat et où siégeaient le grand vizir et ses vizirs. Au départ
le sultan y participait aussi mais on raconte que ça stressait horriblement
certains vizirs. Du coup, il pouvait écouter, mais caché. Du coup, personne ne
savait quand il était là. Quand une décision était prise, elle était amenée au
sultan, qui approuvait et faisait diffuser. Il y avait aussi le Kadi
(orthographe aléatoire), le juge suprême, qui avait un grand pouvoir et même
prendre la décision de démettre le sultan s’il ne pouvait pas bien gouverner. C’est même arrivé. Trois fois.
Ce lieu a été le théâtre de multiples intrigues, autant
politiques que dans le harem. Au départ, le titre de sultan revenait au plus
vieux de la famille mais par la suite, pendant une époque, la transmission
s’est faite de père en fils et le sultan décidait lequel de ses fils était le
plus apte à gouverner. Il faut dire qu’ils étaient envoyés dans des villes de
l’empire pour faire leur apprentissage et qu’on faisait des rapports. Inutile
de préciser que ça compliquait les choses.
Mahmet 2 avait ordonné que les frères du sultan soient tués pour éviter
les problèmes (on a les solutions qu’on peut n’est-ce pas). Toutefois, il était
interdit de faire couler le sang. Du coup, on les étranglait avec des fils de
soie (ça m’a rappelé le récit du Persan dans le fantôme de l’opéra, avec son
fameux lasso. Oui, je sais, on a aussi les références qu’on peut!) Soliman le
magnifique a même tué ses fils et son meilleur, sous l’influence de sa femme
qui voulait que le plus jeune soit sur le trône, car il était d’accord avec
tout ce que sa mère décidait. Si la reine
mère a toujours un grand pouvoir, la femme de Soliman le magnifique, c’était
quelque chose. Née esclave, elle est devenue l’épouse du sultan alors qu’avant,
les sultans ne se mariaient pas. Imaginez! Elle l’appelait même pas son
prénom! Sacrilège! Avant, ils ne se
mariaient qu’avec Allah car ils étaient aussi calife.
Le harem était aussi un endroit plein d’intrigues. Il pouvait
contenir de 300 à 400 femmes, qui y entraient parfois dès l’enfance pour y être
éduquées à bien se comporter en société. Ce n’est jamais le sultan qui choisissait avec
quelle femme il allait passer la nuit. Souvent c’était sa mère, ou alors les
opposants à sa mère, qui devaient faire ça en douce car c’est des appartements
de celle-ci qu’on accédait à ceux du Sultan.
Certaines femmes n’étaient jamais appelées et pouvait alors se marier.
D’autres devenaient favorites et avaient davantage de privilèges, dont une
chambre privée. La première favorite à avoir
un garçon était, vous le devinez bien, très importante. Notre guide nous dit qu’un sultan a eu plus
de 100 enfants!
À l’entrée du harem, les appartements des eunuques noirs,
castrés vers 7-8-9 ans. Plus vieux, soit ils mouraient… soit ça repoussait! Le
chef des eunuques avait un grand pouvoir car il était la ligne directe avec la
reine mère. Ils servaient de gardes aux femmes du harem. À l’entrée, c’est tout de suite magnifique. On est subjugués par les murs tapissés de
faïences bleues et blanches, parfois aussi représentant des motifs. Par
exemple, dans la mosquée des eunuques, on voit le Mont Arafat et la mosquée de
Medine. Puis, une pièce avec trois portes. L’une menant au harem, l’autre vers la chambre de la reine-mère et
finalement le couloir de l’or. Saviez-vous que les écritures en arabe sont soit
des vers du Coran, soit des règlements. On reconnaît ceux-ci au sceau qui est
la plupart du temps au-dessus.
À l’entrée du harem, l’endroit où elles mangeaient (elles ne
cuisinaient pas, les repas leur étaient apportés, sans que personne ne se
croise jamais). Dans le corridor, les escaliers vers les chambres des concubines,
qui dormaient 4-6 par chambre, alors que les favorites avaient droit à leur
chambre privée.
Puis, on entre dans le hammam… c’est facile d’imaginer les
femmes s’y lavant et y recevant des massages. C’est très beau et très
particulier comme endroit. Les hammams
m’ont d’ailleurs tous fascinée dans le palais. Je suis ravie d’y aller plus
tard.
Puis, les appartements de la reine-mère. Sa majestueuse salle d’attente et sa chambre
en haut. Toutes les pièces importantes avaient des lavabos pour la fraîcheur certes…
mais surtout pour ne pas que les gens entendent ce qui s’y disait. Astucieux,
dans un endroit plus ou moins bien isolé.
Les appartements du sultan sont majestueux, hauts de
plafond, et très ornés. Dans sa chambre, deux lits à rideaux et non, l’un n’est
pas pour les préliminaires! C’était plutôt pour sa protection car il dormait
toujours seul et si un intrus arrivait, il n’était jamais certain de quel lit
était utilisé. Une boule au plafond
contrôlait les secousses sismiques.
La cour des favorites est juste sublime, avec une vue sur la
ville (qui devait être la campagne à ce moment) et de magnifiques bâtiments couverts
de faïences, donc la salle des princes. Je ne suis pas capable de m’empêcher de
les regarder. Au soleil, ça donne un effet incroyable, que je ne suis pas capable
de reproduire en photo. Mes photos du palais sont d’ailleurs assez décevantes,
en fait.
Puis, nous visitons la bibliothèque, la salle d’audience,
ainsi que la salle des reliques, où nous pouvons voir le de St-Jean, le bâton de
Moïse, le sabre du prophète et autres joyeusetés. Au moins, en pays musulman, on ne voit pas de
morceau de la Ste-Croix, qui devait bien mesurer plusieurs kilomètres, à voir
le nombre de morceaux restants! Le jardin qui est derrière est aussi fabuleux. On aurait pu y passer des heures. Vraiment
j’ai aimé l’endroit.
Avec Mme M-C, on visite la galerie des sultans pour tenter
d’élire Mr. Sultan 2019. On est assez d’accord pour choisir celui qui a régné
au début du 16e et donc j’ai oublié le nom. On trouve qu’il a un
petit « grrrr » dans le regard qui nous plait bien davantage que les
débuts de moustaches ou autres looks moins virils à nos yeux d’occidentales. On
a un bon fou rire, en tout cas! J’ai aussi très bien choisi ma robe pour la
journée car je fitte avec les faïences, c’est fou. Sur la photo d’une
participante, on a du mal à me distinguer du mur!
Autre anecdote, c’est drôle d’entendre les gens, parfois.
Deux dames très bien mises bavardaient en espagnol et attendaient – comme tout
le monde – de prendre une photo. J’étais juste devant et soudain, j’entends –
en espagnol – un truc qui voulait dire « Bon, si la grosse vache en bleu
veut bien se pousser, on va pouvoir prendre la photo ». La grosse vache
stupide en bleu, c’était moi, hein! Et je me suis fait un plaisir de sortir mon
meilleur espagnol (ce qui est très, très relatif, comme vous pouvez vous
l’imaginer), pour leur répondre que « la stupida vaca le dice que espere, como todo el
mundo ». Je ne veux même pas savoir
combien de fautes de grammaire j’ai faites, mais voir leur face valait
l’effort. Leurs yeux sont devenus grands comme des soucoupes… et elles ont
décampé à la troisième vitesse!
Dernière visite des énormes cuisines, maintenant transformées
en musée de faïences chinoises (surtout) et étrangères, et c’est déjà la fin.
Nous nous dirigeons vers le resto au son de notre cri de rassemblement, soit la
sonnerie du téléphone de Kadir, notre guide, que nous sifflotons tous en chœur.
Je pense que je vais la mettre comme sonnerie de réveille-matin pour me
souvenir du voyage!
Le resto du midi est génial. Le meilleur à date. Tout est
délicieux et le poulet, avec un mélange d’abricots et d’épinards, est un pur
délice. La moitié du groupe essaie
d’extorquer la recette au chef! En plus, il y a une boutique de vêtements juste
en face, et j’ai le temps de m’acheter deux paires de pantalons entre le plat
principal et le dessert. Je regrette même
de ne pas en avoir pris un de plus, d’un autre modèle. Va falloir que je magasine ça à Paris.. et
que je paie le triple du prix, mais bon. Ça va être pratique en Egypte (ouais,
je me cherche des raisons pour dépenser, j’avoue, j’avoue)! Il ne me manque que
les chemises à manches mi-longues et je vais être parée.
Pour l’après-midi libre, nous avons choisi d’aller à Taksim
et comme nous sommes plusieurs, Kadir et Sabrina nous accompagnent. J’ai adoré
marcher à cet endroit, où il y a certes des touristes mais aussi beaucoup de
Turcs. C’est très animé, les bâtiments de la rue Istiklal – que nous descendons
jusqu’à la tour de Galata – sont souvent très beaux et il y a un monde, un
monde! Les petites rues transversales
sont super mignonnes et je voudrais toutes les photographier. Il y a des
spectacles de rue, des grandes marques mais aussi des petites boutiques,
surtout en bas de la rue. Nous allons juste un petit peu vite à mon goût,
j’aurais aimé magasiner un petit peu plus. Je suis en manque de magasinage!
La place Taksim a été le lieu de plusieurs manifestations il
y a quelques années, où plusieurs personnes s’opposaient au gouvernement. C’est
parti à cause d’arbres que la population ne voulait pas faire couper car le
gouvernement voulait faire construire un grand centre commercial. Les arbres y
sont toujours… et un taaaaaaas de camions de police aussi! Un centre culturer a
été démoli, soit disant pour en construire un nouveau mais Kadir nous dit qu’on
attend encore. Et une nouvelle mosquée est encore en construction. L’hôtel tout
près, de même qu’une mosquée en bord de mer sont assez mal vues car elles ont
protégé et hébergé des manifestants et des étudiants à l’époque. C’est en plein
à ce moment que mes parents sont allés en Turquie et leur guide leur en avait
beaucoup, beaucoup parlé. Je vais devoir m’informer auprès d’elle pour mieux
comprendre.
Puis, ensuite, THE expérience… le hammam. On a finalement pu
y aller, après moultes tergiversations. On est parties de Taksim à 6 pour s’y
rendre, dans un quartier un peu plus populaire, où on vend beaucoup de
chaussures! Mme S nous rejoint à l’arrivée et, un peu plus tard, Mme J (qui
s’est finalement décidée) et Mme M.C. On arrive là, on nous donne une petite
serviette pour se couvrir, et comme on ne sait pas trop quoi faire, et on nous
dirige vers le sauna, très chaud… assez chaud pour que nous laissions
rapidement tomber la serviette, au grand dam de jeunes filles qui tentaient de
se cacher le plus possible! Nous, après deux minutes, on est over à l’aise et
je me sens comme dans le harem vu un peu plus tôt. En sortant, nous nous installons
sur la pierre plate surélevée (j’ai l’impression d’être sur un poêle à raclette)
et nous attendons pour nos massages.
C’est rassurant et très zen de voir toutes ces femmes, avec leurs corps
de femmes, tous différents et tous beaux, sans complexe et sans pudeur.
Vraiment, une expérience à vivre. Et là,
le fun commence.
Les dames ne comprennent pas vraiment l’anglais et ne savent
que quelques mots. Du coup, elles nous dirigent… à coups de tapes sur les
fesses. La première à avoir reçu ce traitement, c’est Sabrina, du coup, on a
éclaté de rire toutes de concert… pour y avoir droit tout de suite après! On se fait brosser au gant de crin (avec
vigueur), partout partout, avant de faire une pause douche et piscine. Toujours
à poils. Puis, massage au miel, pas trop fort, contrairement à ce qu’on m’avait
dit. Ensuite, savonnage… et là, c’est la joke. Ils nous savonnent partout, en
accrochant tout! J’ai vu une dame soulever un sein pour pouvoir laver dessous!
Et là, on a du savon dans les yeux. La première fois, je réussis tant bien que
mal à les rouvrir… pour m’ouvrir les yeux à un pouce de la paire de seins de la
dame qui s’occupait de moi. Et un pouce,
je suis généreuse! Et quand ils nous lavent les cuisses, ils attrapent tout,
tout, tout! Ça surprend un peu. La deuxième fois que j’indique que je ne vois
rien, je reçois un sceau d’eau sur la tête! Laissez-moi vous dire que ça
surprend aussi! Et à la fin, on me dirige vers la douche, avec un look de
somnambule nudiste!
C’est tellement relaxant et tellement agréable de vivre ça
comme ça, en groupe. Après, on rentre tout doucement et je retourne au petit
bazar et à quelques boutiques où j’avais repéré des demandes spéciales. Quelques
achats plus tard, je m’installe sur une terrasse pour boire un verre avec Mme S
et regarder les gens passer, l’un de mes grands plaisirs. C’est comme si je voulais absorber Istanbul.
Le souper d’au revoir était sur le toit d’un très bel hôtel,
où on avait une vue imprenable sur la ville, mais surtout sur Ste-Sophie et la
mosquée bleue, au soleil couchant. Il est très difficile de décrire la sensation
de cette dernière soirée, avec ses photos mentales, ses fous rires et ses
promesses de « on va se revoir ». Une soirée au hammam qui va
s’ouvrir à Montréal est même prévue… ça risque d’être assez drôle!
Ce soir, je suis un peu bougonne. J’ai l’impression de ne
rien avoir vu d’Istanbul malgré notre journée chargée et il a fallu une
discussion avec maman pour me remettre de bonne humeur… avec la promesse qu’on
reviendrait ensemble vu qu’elle non plus n’avait pas tout vu ce qu’elle voulait
voir. Ça a été le seul moment un peu down de tout le voyage alors ça va encore!
Nous partons donc en tram pour la station Eminonu pour nous
rendre au port, pour partir en croisière sur la corne d’or et le Bosphore, qui
relie la mer noire et la mer de Marmara. Un vieux rêve. On dit que le nom du
Bosphore vient d’une légende impliquant Zeus, Ios et un taon. Ios aurait été
transformé en vache et a été tellement surpris quand le taon l’a piqué, qu’il
aurait volé par-dessus le Bosphore, qui signifie Bos – forus… vache qui vole.
C’est OFFICIEL que c’est vrai hein! Maintenant, inutile de voler pour le
traverser. Il y a trois ponts, un tunnel
et des traversiers pour pouvoir dire « je suis en Asie – je suis en Europe
– je suis en Asie – je suis en Europe »!
Il faut trotter un peu par contre, parce que le Bosphore a de 1000m à
3500m de large. Il est aussi assez difficile à naviguer à cause des deux courants
et quelques navires s’y était aventurés sans pilotes se sont ramassés dans les
maisons sur le bord de l’eau. Coucou, on
vient déjeuner!
Au départ, nous passons sous le pont de Galata, avec une
jolie vue sur la tour de Galata. Le pont
a été construit en bois au 19e pour favoriser le passage du sultan,
mais il a brûlé et été reconstruit en béton dans les années 80. C’est génial de traverser ce pont. En fait,
j’aime traverser les ponts en général!
Au fil de l’eau, nous pouvons voir au loin l’énoooorme
nouvelle mosquée sur le modèle de Ste-Sophie, qui peut accueillir 30 000
personnes, ainsi que la mosquée où s’étaient réfugiés les jeunes suites aux
manifestations de la place Taksim. Plus loin, le palais de Dolmabace, qui ne se
visite que sur réservation (et en anglais), où ont vécu le sultan et sa famille
après avoir quitté Topkapi. C’est très européen comme style, avec les
appartements privés ainsi que les pièces de réceptions. Il y avait certes un
harem, mais c’était surtout une résidence familiale. Un peu plus loin, toujours dans le style
européen, un autre palais pour accueillir les invités importants et plusieurs
résidences de vizirs transformées en hôtels de luxe, dont le fameux palais
Ciragan, où vont les vedettes.
Nous pouvons aussi voir différents quartiers, certains plus
chics et d’autres plus populaires. Le quartier Besiktak, connu pour son équipe
de foot et son université, très étudiant, le quartier Urkakoy, aussi un quartier
jeune et vivant, tandis que plusieurs maisons en bois sont visibles un peu plus
loin. On ne veut même pas savoir combien coûtent les demeures dans les montagnes! On peut aussi observer des églises et des
mosquées qui font cour commune, preuve que c’est possible à Istanbul.
Nous dépassons le pont du Bosphore, devenu le pont du 15
juillet pour voir les tours d’Europe et d’Asie qui servaient à contrôler le
trafic de bateaux jusqu’à Constantinople. Plus loin, la résidence privée du
président Erdogan, en haut de la montagne, ainsi que plusieurs mosquées et le
palais de la reine mère, qui devait
quitter le palais quand son fils n’était plus sultan. Dans le quartier Iskidar,
on pouvait avant faire des balades mais il est maintenant très construit. On y
trouve aussi la seule mosquée où il n’y a aucun pigeon, car elle est construite
à une confluence de vents qui les empêchent de s’y poser. Ingénieux!
Dernière légende de la croisière, la tour des filles, qui
aurait été construite par un père qui aurait voulu protéger sa fille des
prévisions d’un oracle, qui aurait prédit qu’elle mourrait d’une morsure de
serpent. Il a dont construit cet ilôt mais la prophétie s’est réalisée quand un
serpent a été introduit dans l’île dans un panier de nourriture. Plus sérieusement,
ce devait être un phare… mais la légende est plus exotique!
Après un dîner de poisson dans un resto sur un pont
traversant le Bosphore, nous allons visiter la citerne baslique, qui, en fait,
n’a pas grand-chose d’un édifice de culte. Construite en 1532, c’est une
citerne et un aqueduc de 2800 mètres carrés avec un nombre impressionnant de
colonnes. Elles sont toutes différentes car il s’agit souvent de remplois. Les
photos ne donnent absolument rien, mais c’est vraiment un endroit particulier,
avec sa tête de méduse à l’envers pour écraser les anciennes croyances, et la
colonne de larmes, édifiée pour les gens qui sont morts pendant la
construction. Elle n’aurait jamais été utilisée comme elle se devait de l’être
au départ.
Par la suite, direction Ste-Sophie, qui est maintenant un
musée, mais qui a été chrétienne, puis musulmane auparavant. Sur ce site, il y
a d’abord eu une première église en bois, dédiée à Sophia (la sagesse), au 5e
siècle. Au 6e siècle, la construction a commencée, avec plus de
10000 ouvriers. Justinien aurait d’ailleurs déclaré « Salomon, je t’ai
vaincu » car avant, c’est ce temple qui était le plus grand. Ça n’a pas
été de tout repos, pourtant. La coupole est tombée, puis a été reconstruite
avec des briques de Rhodes, beaucoup plus légère, elles est encore tombée, et c’est
à l’époque ottomane qu’a été construite la coupole actuelle. Deux des minarets
sont de l’époque de Mehmet tandis que les deux autres sont respectivement du 16e
et du 18e siècle. Elle a été une mosquée jusque dans les années 30,
avec la venue d’Ataturk.
Le bâtiment a deux entrées. La plus importante pour les
familles importantes et l’autre pour le reste des gens. Vous et moi, quoi. Tout
est en marbre symétrique, car la pierre a été coupée en deux avant d’être
posée. C’est vraiment extraordinaire une fois qu’on l’a remarqué.
Ste-Sophie, c’est bigger on the inside. Le Docteur est passé par là. À l’intérieur, ça ressemble à un carré coupé en trois par deux rangées de colonnes, avec la coupole au-dessus. Le plafond est en mosaïque et certains personnages datent du 10-11e siècle. Plusieurs empereurs ont aussi fait apporter leurs portraits dans le monument, mais plusieurs sont recouverts. D’ailleurs, sous l’enduit, on trouve encore des mosaïques et des décorations.
À l’époque musulmane, des aménagements ont été faits et une
partie dirigée vers la mecque a été aménagée. Quand le son n’est pas assez bon,
il y a un immam à chaque rangée pour faire le répétiteur. Comme décoration, des
vers du coran et des médaillons. C’est magnifique et même si on s’amuse à
trouver des figures dans le marbre, ça ne nous empêche pas d’admirer toute
cette beauté.
Au deuxième étage, il y a une rampe et on pouvait donc y
monter à cheval, L’endroit est décoré de magnifiques mosaïques qui ressemblent
à des peintures tellement elles sont fines, de superbes lampes et de doubles
colonnes.
Dans les colonnes, un trou pour l’humidité. Selon la légende
chrétienne, si on met notre pouce dedans et qu’on fait un tour complet sans
bouger les pieds, notre vœu va se réaliser. Pour les musulmans, le trou a été
fait pour que le pouce du père de Mahomet ait pu le tourner vers la Mecque. J’adore
ces interprétations différentes.
Nous repartons donc à travers la ville, en passant par la
place de l’hippodrome, que nous avons parcourue hier. Construit par Septime
Sévère pour 5000 personnes, tous les jeux se déroulaient ici à l’époque romaine :
gladiateurs, agora, course de chevaux. Au 4e siècle, Contantin l’a
réservée aux courses de chars.
Sur la place, un obélisque provenant du temple de Karnak. La
base a été cassée et à son arrivée, il a fallu 32 jours pour le redresser. La
colonne serpentine s’appelle ainsi car les grecs avaient vaincu les persans, qu’ils
représentaient comme un serpent à 3 têtes. Si l’une est perdue, l’autre est à
Istanbul et la troisième en Europe.
Nous voyons aussi des fontaines étranges, qui ne ressemblent
ni aux fontaines européennes, ni aux fontaines turques. Elles viendraient d’Allemagne
et aurait été échangé par un sultan contre un contrat de chemin de fer.
Pour visiter la mosquée bleue, nous devons patienter un peu
car nous arrivons juste avant l’heure de la prière. De toute façon, un peu de
repos n’est pas de refus. On a donc tout notre temps pour arranger nos foulards
(Mme N. a de la job avec nous) et tenter d’avoir l’air assez respectables pour
entrer dans le lieu de prière. Disons que des fois, c’est juste plus ou moins
convaincant!
On finit par réussir à entrer et si les mosaïques sont
magnifiques, j’avoue que c’est un peu dommage de la voir autant en travaux. Sur
les 10000 carreaux de faïence bleue, disons que nous n’en voyons qu’une toute
petite partie. Malgré tout, quand on se concentre sur les jolis détails, on s’émerveille
tout de même. C’Est assez incroyable comme construction.
C’est donc une construction de 1600. IL y a 1000 ans entre la
construction de Ste-Sophie et de cette mosquée-ci. Là, mes notes sont un peu
imprécises (c’est un euphémisme) mais selon ce que je comprends de mes propres
gribouillages, Sultanhamet aurait reçu un message, celui de construire une
mosquée plus grande et plus belle que l’autre.
L’architecte a toutefois eu un peu peur de voir la mosquée s’effondrer
et il a créé un système avec 4 pilliers et plusieurs demi-coupoles qui est fait
de telle façon qu’à l’intérieur, on croirait n’avoir qu’une seule coupole. C’est
vrai que ça fonctionne, en plus. La mosquée a 6 minarets à trois balcons, ce
qui en fait une mosquée importante. Avant, seulement la Mecque en avait
autant.. mais maintenant, on en a ajouté un 7e à cette dernière!
La prière est omniprésente pour les musulmans pratiquants. IL faut la faire 5 fois par jour, les plus importantes étant celles du matin et du soir. Si on ne peut pas pendant la journée, on les reprend plus tard. Au départ, les mosquées n’étaient que pour les hommes car les femmes sortaient peu. Maintenant, elles vont aussi à la mosquée, mais derrière les hommes car devant, les mouvements un peu suggestifs, les fesses en l’air, pourraient « déranger » les hommes. Ceci dit, la nature étant ce qu’elle est, j’imagine que certains ont aussi beaucoup de plaisir à voir leurs congénères dans de telles positions! Pourtant quand on en parle aux femmes, elles trouvent ça tout à fait normal et pas du tout discriminatoire. J’ai encore du chemin à faire pour tout comprendre, je pense.
Après une pause hôtel, nous finissons la soirée au resto où nous mangeons un ragoût cuit dans un pot de terre qu’ils ouvrent avec une épée. Il faut dire que notre serveur était un méchant showman! Son trip? Danser avec des verres sur la tête. Beaucoup de verres! Avec la petite balade près de l’hôtel, ça a bien fini la soirée!
Ce matin, on prend l’avion. Et j’aime pas l’avion. Et en
plus, mon rituel habituel ne fonctionne pas parce que j’ai pas d’internet, que
le copain qui me rassure m’avait dit que j’allais m’écraser et bon, les vols
courts avec de grands avions, j’aime pas. Encore moins quand je suis en milieu
de rangée. Bref, j’ai fait la folle de
façon relativement impressionnante et c’est notre guide qui s’est tapé les
« dis-moi qu’on va pas s’écraser »! Pauvre de lui!
Finalement, malgré mon niaisage, nous sommes bel et bien
atterris à Istanbul, ville qui fait rêver, ne serait-ce que par son nom, et
parce que c’est l’endroit où s’arrêtait l’orient-express. Moitié en Europe,
moitié en Asie, c’est une ville vivante, mais aussi pleine de contradictions et
de traditions.
La ville a été fondée par Bysas (note à moi-même, vérifier l’orthographe),
nom qui s’est graduellement transformé en Bysance. En 1453, la ville a été
conquise par les turcs, qui ont transformé le nom en Istanbul. Actuellement,
elle compte 16-20 millions d’habitants. Lors de la conquête de Constantinople
par Mehmet le conquérant le 29 mai, son premier souci fut de transformer
Ste-Sophie en mosquée. Le premier juin, les musulmans pouvaient y prier. Actuellement, c’est plutôt un musée. Un
magnifique musée. Paraît-il que mon guide ne l’a jamais vue pas en travaux!
Après nous être installés à l’hôtel, dans lequel on a trouvé plusieurs vestiges antiques, nous nous promenons un peu dans la ville où nous admirons le palais occupé aux 17-18e siècles, avant d’être abandonné pour l’autre Rive du Bosphore. Ataturk y est mort.
En traversant le Bosphore, nous pouvons voir plusieurs
mosquées ainsi que les murailles du 4e. C’est vraiment bizarre d’être
à cheval entre l’Europe et l’Asie.
En allant manger, nous passons place de l’hippodrome, où nous voyons un obélisque et la fameuse colonne de serpentant, faite d’armes fondues. A Game of thrones n’a rien inventé!
C’est aussi le moment pour aller visiter le grand bazar,
lieu béni pour les grandes magasineuses comme moi. J’ai des petites choses à acheter
et bon, j’adore l’atmosphère en général. Les boutiques de lampes sont TROP
belles. Si je n’en avais pas déjà, j’en aurais repris pour moi. J’adore.
Partout, des vendeurs de thé qui amènent des rafraîchissements
au boutiquiers et on peut facilement se perdre dans ce dédale. Les plafonds
sont toujours différents, toujours capotés et sérieusement, j’y aurais passé
des heures. Ce n’Était pas tout à fait assez long pour moi! Et on ne pourra pas
y revenir because jour férié.
Ensuite, c’est le marché aux épices, où ça sent divinement bon. C’est la course au safran pour mes co-voyageurs mais je me suis tenue tranquille. Moi et la cuisine! En chemin, nous goûtons aux cafés turcs que j’aime beaucoup. C’est tellement animé, on adore!
La bouffe est délicieuse, les petites rues animées et éclairées. Je tombe amoureuse d’une petite rangée de maisons colorées que je me promets de revenir voir de jour. Bref… Je sens que des belles choses m’attendent à Istanbul!
L’Égypte, c’était un rêve de petite fille. Les pharaons, le désert… ça me faisait fantasmer depuis des années. Quand j’ai annoncé à ma mère-peureuse que j’allais enfin y mettre les pieds, elle a pris peur, a boudé (un peu), menacé de me déshériter (ok, j’exgère à peine)… et a dû se faire a l’idée que j’allais y aller quand même. Et qu’est-ce que j’ai bien fait de passer par-dessus mes craintes initiales!
Nous avons fait affaire avec une agence égyptienne, Memphis Tours, qui nous ont traitées aux petits oignons. Guides privés intéressants, ouverts, ravis de nous faire découvrir leur pays et leur histoire. Avec l’arrêt du tourisme pendant 7 ans, les Égyptiens ont vécu de durs moments et il n’y a pas à dire, ils font attention à nous.
Nous étions deux filles et nous nous sommes toujours senties en sécurité. Toujours. Il y a des contrôles, des vérifications, des mesures… tout pour que nous puissions en prendre plein les yeux. Je suis tombée amoureuse de l’endroit et des gens qui nous ont accueillis à bras ouverts. Bref, un voyage fabuleux. Rien de moins.
Visiter l’Égypte, c’est s’ouvrir à l’autre et à l’ailleurs. C’est rencontrer une civilisation millénaire, mystérieuse encore, dont on a pas tout découvert, loin de là.
C’est s’émerveiller devant les pyramides et l’habileté des constructeurs. C’est perdre le souffle devant leur grandeur et devant les contrastes entre l’antique et le moderne du Caire. C’est prendre un verre à la piscine, avec vue sur les dernières demeures de Khéops et Képhrem.
C’est fondre en larmes devant le Sphinx qui surveille l’entrée à la nécropole depuis la nuit des temps, c’est se dire qu’on a une chance folle d’être là, dans ces lieux qui ont vu tant de choses déjà.
C’est chercher les « épices du souk du Caire » mais surtout trouver des rues animées, des marchés, des vendeurs de pain dans la rue, des boutiques colorées et des gens qui se baladent avec des plateaux de thé (ou de n’importe quoi d’ailleurs) sur la tête. C’est se laisser emporter dans l’euphorie et s’émerveiller devant le talent des artisans qui se transmettent leur savoir de père en fils ou en fille.
C’est passer des heures au musée du Caire, ne plus savoir où donner des yeux, voir le trésor de Toutankhamon en vrai et réaliser à quel point on est chanceux de pouvoir voir ça. C’est rester en pâmoison devant le scribe et son fameux regard.
C’est marcher dans les rues du Caire copte ou encore le Caire islamique. C’est observer la ville d’en haut, ou de la voiture, grouillante de vie et d’animation. C’est apprendre le langage « klaxon »… et être fermement décidée à ne JAMAIS y conduire.
C’est tester les trains égyptiens et se dire que c’est toute une aventure. C’est arriver à Assouan au matin et s’émerveiller des îles et de la vie autour du Nil. C’est passer derrière le miroir pour visiter les quartiers populaires avec notre guide et réaliser à nouveau que les enfants sont les mêmes partout.
C’est arriver à Philae et commencer à comprendre à quel point cette civilisation était immense. C’est observer chaque détail de chaque sculpture, de chaque peinture. C’est vouloir y rester des heures.
Visiter l’Égypte, c’est voir Abou Simbel et ses statues colossales de Ramsès 2, fruit de sa folie des grandeurs qui l’ont fait se voir comme un dieu. C’est apprendre sur les croyances et la symbolique de l’ancienne Égypte… et réaliser qu’en fait, on ne sait rien, mais rien du tout. C’est prendre la mesure du désert, son immensité et son calme…
C’est pénétrer dans la vallée de rois et ses tombes magnifiquement décorées. C’est devenir folle amoureuse de l’art égyptien, et voir cette fascination se renforcer au cours du voyage.
C’est aussi errer dans les colonnes de Karnak, seule au monde parmi cette forêt de colonnes. C’est s’émerveiller devant tous les temples et la grandeur des réalisations des égyptiens, avec les moyens du temps. C’est apprendre, en direct que l’oncle de notre guide et son équipe ont trouvé 22 nouveaux sarcophages jamais ouverts avant et réaliser qu’en fait, il va falloir revenir dans 10 ans pour voir toutes ces nouveautés.
C’est visiter les villages nubiens et leurs crocodiles domestiques, essayer la chicha (et rater son coup de façon magistrale) et se faire faire du henné. C’est se balader sur le Nil en croisière ou en felouque et se dire qu’on est là, en Égypte, que c’est vrai de vrai.
C’est partir dans le Sinaï et jouer les touristes à Sharm al Sheikh, admirer les fonds marins de la mer rouge et être ébahie devant toutes ces couleurs et cette vie sous-marine qui défile devant nous. C’est sentir le vent dans mes cheveux et le sel sur ma peau, c’est profiter du moment présent en mer.
C’est aussi grimper sur le Sinaï avec un guide bédoin, se faire photobomber par un chameau et par des chats et perdre le souffle devant l’immensité minérale devant nous. C’est lire au soleil, sans savoir où poser les yeux tellement c’est beau. C’est regarder le soleil se coucher tout en haut, redescendre à la lumière des frontales et se dire que vraiment, malgré la fatigue, c’était à faire.
C’est quitter le pays avec des étoiles plein les yeux et le coeur plein des rencontres que nous y avons faites. C’est dire au revoir, pas adieu, et avoir envie que tous nos amis puissent vivre cette expérience folle… et tomber amoureux à leur tour!
Aujourd’hui, c’est direction Éphèse ou Selçuk, ville que je connais à cause des épitres de St-Paul aux éphésiens… ou de quoi du genre. Oui, je sais, j’ai des références étranges. Cependant, on a pas mal de route à faire avant et nous traversons la vallée de Meama, riche en légumes, fruits, olives, figues et pêches. Il y a aussi plusieurs champs de coton et des nids de cigogne un peu partout. On voit aussi des cigognes, mais pas assez longtems pour que je les prenne en photo. Le paysage est superbe et je suis assise devant car je me suis mis en tête de prendre en photo le nom de la ville de Aydin, où est née la grand-mère paternelle de Laurence et la mère du Papou. Disons qu’on profite du paysage.
(Parenthèse… ça me fait tout drôle de relire ça car le Papou au Hibou nous a quittés il y a quelques jours. Du coup, je pense à lui en mettant en page ce billet)
Premier arrêt, la fabrique Karcilar, célèbre pour ses manteaux
en cuir d’agneaux fins et flexibles. Ici on utilise tout l’animal, rien ne se
perd. C’est la top marque en Turquie et on nous accueille avec une parade de
mode, un verre de vin… et de magnifiques modèles de cuirs, à fleurs, ou même
jaune. Dures décisions à prendre pour moi… je ne sais pas encore si je regrette
les dites décisions… on verra! Il y a des gens qui se sont gâtés, par contre!
Wow!
Après un arrêt inopiné dans un champ pour cause de circulation,
nous finissons par arriver au resto, où nous mangeons différentes sortes de
crêpes salées, commandées et personnalisées, ainsi que des baklavas. Le resto
est super, on est presque assis par terre sur des coussins et il y a des pendrioches
partout. Voir la face de certains en voyant leurs crêpes ou leurs jus de grenade,
c’est assez drôle! Mais c’est pas mal bon!
Finalement, Éphèse. La cité a été fondée 5 fois. Au départ,
les Amazones vivaient sur la mer noire et il reste quelques bas reliefs représentant
la reine et des pièces de monnaie frappées de l’abeille. Ensuite, Androklos,
prince grec, est insatisfait e sa ville surpeuplée. Il demande donc à l’oracle
de Delphes, qui lui parle de sanglier et de feu. Selon la légende, il faisait cuire
du poisson sur le feu, quand un sanglier
a été réveillé… et il l’a suivi. Ceci l’aurait amené sur les lieux d’Éphèse. Le
sanglier serait symbole de fertilité, le poisson, du commerce et le feu de l’éternité
de la ville.
Il a pour un temps contrôlé le commerce de la mer Égée ainsi
que le commerce intérieur. Il est rapidement devenu riche et a fait construire
le temple d’Artémis. Les fonds viennent à manquer et les débuts de la banque
ont émergé. Ceci a attiré d’autres rois : Crésus, les persans… Lors des attaques, ceux qui gardaient le temple
de la déesse mère auraient été épargnés.
Finalement, le temple a brûlé en 356 avant Jésus Christ, le
jour de la naissance d’Alexandre le Grand. Normal, la déesse n’était pas dans
son temple ce jour-là… elle assistait à la naissance du futur Grand!
Lysimaque, plus tard, voulait une ville plus près de la mer, qui s’était retirée avec les années. C’est donc la troisième fondation… qui eut un succès très relatif. Les gens ne voulaient pas quitter leur ville. Il a donc décidé de prendre les grands moyens : boucher les égoûts de l’ancienne ville, pour la rendre inhabitable. Du coup, ils ont déménagé. Pas le choix hein!
La 4e fondation a été faite par les chrétiens qui voulaient quitter la ville païenne et qui sont retournés à l’ancienne ville sous la montagne. Quant à la 5e fondation, elle a été faite par les turcs, à l’endroit de la ville actuelle de Selçuk. Une grande histoire pour cet endroit, n’est-ce pas!
De l’époque de Lysimaque, il nous reste des murs et une partie
de la Cavea. La partie que nous visitons date surtout des 2e à 6e
siècles. L’eau était amenée par des aqueducs et les pierres à 4 trous que nous voyons
correspondent aux croisements d’eau. C’était assez avancé comme technologie.
Puis, l’Agora, le quartier administratif, était public, avec
un bâtiment rond pour l’empereur. L’allée était entourée de colonnades fermées
pour être à l’ombre. Plus loin, dans le quartier résidentiel, des colonnades
aussi, avec des mosaïques, des échoppes au rez-de-chaussée et des habitations
en haut. On peut facilement imaginer la ville et son animation, juste avec ce
qui en reste. C’est, encore une fois, hyper émouvant.
Il y a un très grand théâtre dont la taille nous laisse
croire que la ville comportait environ 30 000 personnes. Nous visitons
aussi l’Odeon, l’hôtel de ville, où les décisions étaient prises ainsi que le
chemin vers le feu sacré. Trois civilisations ont vécu ici, avec des vrais
gens, qui avaient les mêmes ambitions que nous, les mêmes désirs… c’est fou!
Le plus grand bâtiment de la ville est le temple de
Domicien, avec des bas-reliefs à son honneur. Paraîtrait-il que la seule personne
qui a pleuré cet empereur mégalomane, c’est son chien. C’est tout dire. Nous voyons aussi une très belle fontaine, où les drapés des
femmes imite le tissu mouillé. C’est vraiment une œuvre d’art.
Aux bains romains, on reconnaît facilement l’apodarium, l’entrée,
la salle froide, la tiède et la chaude. Les gens passaient de salle en salle
pour se laver et se purifier. Sur le temple d’Hadrien, nous pouvons voir Méduse
et Nikéa, ainsi que des bas reliefs qui racontent les Amazones. Certains
visitent alors leur partie préférée : les latrines. Malheureusement, elles
ne peuvent pas les utiliser! On voit aussi la maison close… mais là,
bizarrement, personne ne se porte volontaire.
Le clou de la visite est la bibliothèque d’Éphèse, montée
par les autrichiens, faite de 99% de matériaux originaux. C’est monumental et
magnifique, avec des niches remplies de statues représentant l’amitié ou le
savoir. Il y a des têtes de Méduse, des bas reliefs… c’est vraiment superbe. C’était
la 3e bibliothèque à l’époque, après Alexandrie et Pergame. Après
que l’Égypte ait eu interdit l’exportation de papyrus, ils ont inventé le
Pergamum (le parchemin) pour pouvoir continuer à consigner l’histoire et les
pensées du peuple.
L’édifice donne sur l’agora commerciale, qui était séparée
en secteurs et couvertes de mosaïques, reliait la ville au port. Au loin, la
tour ou St-Paul a a été emprisonné (mettons que son discours aux Éphésiens n’a
pas été hyper bien reçu.
Une dernière visite au théâtre, en restauration, et nous
retournons vers notre autobus… et la climatisation. Quelle émotion en ce jour.
On a vraiment fait un voyage dans le temps!
Nous passons la soirée à Izmir (Smyrne), d’où nous prenons l’avion demain. Humpf. L’avion et moi… pas une grande histoire d’amour, mettons! Smyrne est, paraît-il, une ville où il fait bon vivre et où le coût de la vie est encore abordable. Alors que notre guide va manger avec ses parents, qui y habitent, nous partons à pied regarder les pêcheurs et nous promener au bord de la mer. C’est fou, il y a des boutiques de robes de mariée partout! Pour moi les gens se marient beaucoup ici! Ou alors ils aiment se balader en robe du soir… mais bon, je délire… à demain!
Dernier matin sur le caïque… on est un peu tristes de
quitter ce petit paradis et la nuit a été très reposante, avec la mer qui nous
berçait. On se lève encore plus en forme, me semble!
Dernier petit déjeuner, on se ramasse tant bien que mal (c’est qu’on se sentait chez nous et qu’on s’était pas mal étendus). On dit au revoir à la famille qui s’occupait du bateau et c’est le retour dans l’autobus pour un avant-midi de route pour se diriger vers la ville de Hiérapolis, qui était irriguée par la source d’eau calcaire de Pamukkale, avec ses bassins naturels. La Turquie tente de reblanchir la montagne à l’aide du calcaire. Selon les turcs, cette eau est bonne pour TOUT TOUT TOUT le corps. En fait, on s’en va dans la potion magique d’Astérix, version turque. Ou la fontaine de Jouvence.
Les bassins de sel sont étonnants. Nous tentons de marcher dedans mais mettons que ça fait un peu mal aux pieds… et que pour ne pas glisser, il faut avoir les papattes solides! Ceci dit, nous réussissons hein… avec parfois plus ou moins de grâce!
La légende raconte qu’à l’endroit où se situe Hiérapolis se situait un petit village où habitait une fille dont personne ne voulait. Elle était fort triste et est montée sur la colline pour se suicider mais est tombée dans le bassin d’eau. Un prince qui passait pas là sur son cheval blanc est tombé amoureux de cette fille, qu’il trouvait tellement, tellement belle. Croyant que c’était une blague, elle se regarde dans le miroir… et se trouve magnifique. Ils se sont donc mariés et ont fondé la ville de Hiérapolis. Jolie légende hein!
Le site est encore très visité par les Turcs pour soigner
les maladies des os et de la peau. La
ville – à la frontière de la Lycie, la
Pamphilie et de la Carie) s’est agrandie suivant un plan pré-établi, ce qui est
très rare. C’est un enchevêtrement carré de rues et de ruelles. La ville est
dédiée à Hiéra, la femme de Téléphos, le fondateur mythologique du royaume de
Pergame. La ville était importante pour
le commerce vu sa situation et St-Philippe y aurait vécu et martyrisé. Du coup,
il y une église qui y est dédiée et l’une des premières églises de l’Apocalypse
est située tout près. Construite au 3e
siècle avant JC, elle a connu son âge d’or du 2e au 7e
siècle, après sa reconstruction par les romains et sa chute au sortir du 14e,
avec l’arrivée des Turcs.
Nous passons par la ville de Denizli, connue pour le nuage
de poussière qu’il y avait auparavant, pour ses belles filles (because la
fontaine-qui-répare-tout) et ses coqs, celui qui chante le plus longtemps en
Turquie. Une chance que nous n’en avons pas encore rencontré parce que mettons
que nous avons pu avoir l’expérience que les coqs turcs ont de la voix… mais
aucun repère temporel! Ils chantent n’importe quand. Ceci dit, il paraîtrait
que les vieux coqs seraient plus wise que les jeunes coqs… pour comprendre,
faut demander à Kadir!
La vallée est connue pour son textile (il y a d’ailleurs des
champs de coton aux alentours) ainsi que pour sa culture de pomme grenade. Nous en goûtons d’ailleurs un délicieux jus
sur l’heure du dîner… ce que c’est bon! Sans parler des pains chauds. Le repas
est un buffet, avec de bonnes salades. Nous avons mangé à notre faim… quand
arrive le plat principal d’agneau!
Sérieux, on a failli tomber en bas de notre chaise! On a fini par
partager une assiette avec Sabrina parce que sérieusement, c’était
é-nor-me. Mais toutefois délicieux. Bizarrement, nous avons tous trouvé une
petite place pour le dessert à la semoule et à la crème glacée.
Ensuite, direction Hiérapolis. Par 42 degrés. Sans ombre. Le site est
magnifique, bien exploité… mais grand. Et il faisait une chaleur incroyable. Je
pense que c’est la première visite depuis le début du voyage où, pendant les 15
dernières minutes, je vois limite des mirages en forme d’autobus climatisé et
de bouteilles d’eau. On a les oasis qu’on peut hein! Autre temps, autre mœurs.
Les murailles de la ville datent de l’époque de Constantin,
qui a ordonné que la ville soit entourée pour la protéger. Le système de canalisation d’eau et d’égouts
était très bien développé et l’architecte du groupe s’en donne à cœur joie dans
les vestiges. Pour l’eau potable,
canalisations fermées. Pour l’eau
calisations ouvertes, question qu’elles ne se bouchent pas tout le temps.
Nous commençons la visite par la montée jusqu’au nouveau théâtre,
construit du 1e siècle jusqu’au règne de Septime sévère, vers l’an
200. Ils ont utilisé les pierres de
l’ancien théâtre, qui était un peu excentré pour construire celui-ci, qui
pouvait contenir 10 000 personnes.
Pour déterminer la population approximative d’une ville antique, on
prend la grandeur du théâtre et on multiplie par 10… du coup, 100 000
personnes devaient vivre ici. Le théâtre a plus de 100 pieds de haut et la
façade avait un étage supplémentaire. Sur la scène, des portes de différentes
grosseurs sont utilisées dépendant de l’importance du rôle des acteurs et des
statues ornent l’arrière scène. D’en haut, c’est hyper à pic et très
impressionnant. Je ne suis qu’admiration devant cette construction qui nous
vient de si loin. En Anatolie, les théâtres étaient surtout utilisés pour les
pièces de théâtre mais ici, c’est une exception. En effet, des tombeaux de gladiateurs y ont
été découverts. Il n’y a pas eu que des acteurs (dans leur rôle) qui sont morts
ici, on dirait.
Dans la ville, c’est l’un de ces moments où je me sens
transportée dans le temps et où je m’imagine l’agitation autour et les gens qui
s’animent. On voit bien les carrés de maisons, les boutiques, le temple
d’Apollon et la fontaine principale. Au
loin, le martyrium de St-Philippe, une ancienne cathédrale du 6e, en
ruines mais dont nous devinons la forme, ainsi que les agoras, publiques et
commerciales.
Sur les allées principales, deux portes. La plus près de la
ville est la porte byzantine, car la ville a été rétrécie au 6e,
laissant les bains et la fontaine à l’extérieur. Nous y voyons aussi des bains qui ont été
transformés en cathédrale ainsi qu’une nécropole géante, avec des tombeaux en
forme de tumulus, de maisons, de temples… ainsi que de simples sarcophages
gravés d’écritures diverses et variées (romain, latin, grec, etc.). Certaines pierres sont restées exposées au soleil
longtemps et ont pris une teinte grisée tandis que d’autres, enterrées, on
gardé leur beige d’origine. Bon truc
pour voir ce qui a été restauré ou non!
Puis, à la sortie, les latrines, qui étaient communes, où
passait l’eau courante pour nettoyer les saletés et laver les fesses, vu que le
papier de toilette n’était pas utilisé dans le coin et à l’époque. Les romains
avaient un grand souci d’hygiène et hors de la ville, les marchands devaient se
laver dans des bains, pour se nettoyer et éviter les maladies.
Juste avant de sortir, un panneau s’est brusquement dressé
devant Mlle Z. qui se l’est pris en pleine tête et qui a vu quelques
étoiles. Nous sommes bien entendu très
inquiets et la suite de la visite est un peu plus calme, disons. Finalement,
elle a une bonne bosse mais tout est bien qui finit bien. Soulagés nous sommes. Le thème de la journée sera « ça tape
fort »! Bref, on est contents de voir arriver le bus, avec de l’eau… qui
coûtait une blinde si on la voulait froide.
Certains ont payé jusqu’à 20 lyras (5$ pour un bébé bouteille!) et dès
l’arrivée à l’hôtel, c’est hop-piscine!
Le complexe est un genre de resort avec une piscine au
cholore et un bassin d’eau thermale chaude. J’essaie les deux mais j’avoue que
l’un des bains est tellement chaud que je n’arrive pas à dépasser les
genoux. Monsieur M. est un peu plus
brave et se rend jusqu’aux cuisses, pour en ressortir rouge homard! Sérieux, je ne sais pas comment on peut se
baigner là-dedans sans se faire cuire à petit feu!
On est tous un peu amorphes au souper… et le thème de
l’hôtel sera le personnel-confus! C’est
qu’ils tenaient ABSOLUMENT à saouler Mlle S!
Ils lui apportent la petite bouteille de vin commandée, puis, 10 minutes
plus tard, une bouteille de rouge plus grande, avec deux verres. Nous nous regardons, surprises… et tentons de
leur faire comprendre que non, nous n’avons pas commandé ça! Puis, encore 10 minutes après arrive une troisième
bouteille… de blanc cette fois! Là, pus capable, j’effoire de rire. Mais genre, rire à en pleurer pour rien, là…
c’était n’importe quoi. Mme J. part au
buffet pour s’esclaffer à sa guise sans insulter personne… mais imaginez quand
Mlle S. revient 5 minutes plus tard du buffet avec une bonne portion de
magnifique salade de haricots… qui se révèlent être des piments! Elle a dû caler la bouteille de vin! Bref,
fou rire!
La soirée se termine devant la piscine avec un spectacle de
baladi. La danseuse était très bonne et nous faisait danser un peu. Pour ma
part, je réalise que ma dissociation en a pris un c… de coup et qu’une robe
lousse, ce n’est pas l’idéal pour danser (et je passe sur mon muscle du
bye-bye) mais le clou du spectacle a été les hommes, dont Monsieur D. et
Monsieur M. qui ont donné tout qu’un show.
Je peux maintenant les faire chanter à volonté, vu j’ai des vidéos fort compromettantes! Oh my
que c’était drôle! On avait une statue de marbre et un pantin désarticulé! Hilarant… et les gars s’en sont donné à cœur
joie!
Bref, journée épuisante… mais fort agréable! Et demain,
direction Éphèse! Vais-je résister au
cuir?
Cette nuit, j’ai dormi à la belle étoile. Et elles étaient
très très belles, les étoiles. J’ai
dormi comme un bébé et il paraît qu’il y a eu un coq fort en voix à 5h30 du
matin, mais je ne l’ai jamais entendu de ma vie. Notre guide a même proposé d’aller le plumer.
Ensuite, les chiens s’y seraient mis. Puis les vaches. Puis les moutons. Bref,
les gens ont été réveillés par un concert de basse-cour. Et moi, par la cloche
d’appel du déjeuner.
La randonnée, à la crique de la Mouette, de ce matin est
assez courte et on a réussi à négocier, avec un petit groupe, une petite
prolongation. C’est un sentier sous les
arbres, surtout des oliviers, et nous croisons plusieurs chèvres, qui semblent
se demander ce qu’on fait là!
La famille qui vit tout en haut est propriétaire de ses
terres et vit un peu de tourisme et un peu de ses animaux. Il y a un pressoir à huile et tout se fait
par bateau. Transport des chèvres et du tracteur compris. Certaines familles
vivent sur la côte à l’année tandis que d’autres retournent en ville l’hiver et
viennent une fois par semaine pour les animaux. Une vie bien différente que ce
à quoi nous sommes habitués. Nous
terminons dans une petite crique et nous attendons le caïque pour aller manger
et nous baigner un peu plus loin. Sitôt le repas terminé, c’était hop à l’eau!
Il y avait beaucoup de poissons et c’était hyper agréable. Je ne me lasserai jamais de me baigner dans
la mer, je pense.
On appareille ensuite pour une traversée de 90 minutes, en
pleine baie, où nous voyons des voiliers et des yacht énormes. BBQ, terrasses, verrières, glissades,
sea-doos inclus, c’est incroyable le style de vie sur ces bateaux. Mais sur notre caïque, c’est pas mal nous qui
sommes les mieux. Ça brasse et j’adore. D’autres
adorent un peu moins mais moi, ça me plaît.
On se repitche à l’eau quelques fois, on mange dans une
crique et on en profite pour discuter un peu de la politique turque et
d’Erdogan. Ici, chaque ville a son sénateur mais le président choisit les
ministres… pas nécessairement dans le pool des élus. Selon notre guide, en Turquie, un retour à un
gouvernement religieux est impossible car les gens aiment leur liberté et sont
très attachés à Ataturc. Par contre, la
Turquie interdit Wikipedia! Il parait que quelqu’un avait osé écrire des trucs
contre le dit Ataturc… et que ça ne leur a pas plu!
La musique repart en soirée, avec cette fois de la musique turque. La famille qui nous accueille sur les caïques (père, mère, fille et fils, notre capitaine Hassan) et l’équipage nous donne une super démonstration de danses traditionnelles turques venant de différentes régions. C’est super beau à voir, les femmes sont très fluides et gracieuses tandis que les danses des hommes ont un petit quelque chose de la danse grecque. J’avoue que les voir sauter comme des grenouilles, en petit bonhomme… ça doit demander des cuisses d’enfer! Bref, c’est super, on s’amuse, l’équipage aussi et ça finit super bien la journée et la section « caïque » du voyage. Qu’est-ce que c’était bien!
Réveil fort agréable en mer aujourd’hui. Bon, ok, je suis à peu près la seule qui a
dormi vu que les autres ont failli mourir de chaud mais pour ma part, ça allait
étonnamment bien. Je ne me suis même pas réveillée quand le bateau et les
moteurs se sont mis en marche à 6h du matin. Tout le monde avait les voiles
assez fripées merci!
Le programme de la journée, à la crique d’Agalimani, c’était
rando dans les montagnes pour se rendre jusqu’à une ferme isolée et à
l’ancienne cité de Lydae. Nous, on part devant en jouant les chèvres de
montagne pour arriver aux anciens tombeaux du 2e siècle. Les morts étaient en dessous et l’étage du
haut était consacré aux offrandes et aux prières. Le village comme tel était en bas, près d’une
source. Une mosquée a été construite à l’arrivée des turcs et on a pu voir les
citernes d’eau, pour récupérer l’eau de pluie. Le voyage a été abandonné en 1970
car la population est partie à Dalaman, derrière la montagne, ville plus grande
et plus moderne. Sur la montagne, il
reste trois familles, dont celle que nous allons visiter. Nous pouvons rencontrer le père de famille
car la famille est partie à la fête du mouton.
On s’installe sous la glycine avec un thé de sauge et j’ai
goûté le meilleur miel que je n’ai jamais mangé et des figues toutes fraîches
cueillies. Quel plaisir!
La randonnée est tout de même assez facile quand on aime
bien marcher, même s’il fait chaud et qu’on dégouline de partout. On s’amuse à
sauter d’une roche à l’autre et à s’imaginer seuls dans ce paysage un peu
désertique, avec des cactus, des oliviers et des figues de barbarie.
Au retour, on réalise qu’on a manqué LE spectacle. Mme D. a
en effet pu admirer une magnifique lune blanche et bien galbée, âgée d’environ
une quarantaine d’année. Ce n’est pas
qu’en randonnant qu’on voit de jolis paysages, n’est-ce pas! Vous pouvez vous
imaginer qu’ensuite, nous sommes restées à l’affût… mais je pense qu’il s’est
senti observé!
Comment résumer la suite…
baignade dans l’eau parfois turquoise, parfois bleu saphir. Observation
de poissons et d’une tortue qui faisait du tourisme sous les bateaux. Placotage
dans l’eau, balade d’un bateau à l’autre et discussions à bâtons rompus. On
était un peu fripés, couverts de sel mais parfaitement heureux. Quelle belle journée.
Après le thé, l’apéro et le souper, Monsieur M. décide de
mettre de la musique… et c’était parti! Entre zumba et danse orientale, le
party a pogné sur les deux bateaux.. et même sur le bateau voisin. Disons qu’on
a bien ri et qu’on avait aussi chaud que pendant la randonnée! Certains ont des
talents cachés, disons. L’équipage a embarqué avec nous et une petite voix me
dit que nous aurions été filmés. J’espère juste que rien de tous ça ne va aller
sur internet. C’est qu’on se donnait,
nous, même si on n’avait pas vraiment bu à part un peu au souper. C’était
VRAIMENT une belle soirée.
Petit déjeuner avec vue sur la mer encore ce matin. Vraiment, ya pire, on ne fait pas vraiment
pitié. Mettons que le café est fort fort
bon, après la soirée d’hier, qui n’étais pas du tout arrosée mais tellement
humide que c’était over fatigant quand même. On entre donc dans l’autobus… et
pas de clim. Dehors, à 8h, il fait 37. Je ne vous dis même pas en dedans! On compare
nos ventilateurs pour voir qui a un petit peu plus de vent… mais c’est pas mal
tout pareil. On a donc un 90 minutes de
route à faire et ensuite, notre fantastique chauffeur a un gros miracle à
faire!
On traverse de très belles vallées pouvant avoir 2-3 récoltes
par année et à la flore très variée pour arriver au Canyon de Saklikent,
assurément un de mes coups de cœur de voyage. Nous arrivons donc près d’un
pont, où, après quelques pas, nous arrivons au paradis. Au-dessus, un immense
drapeau turc que le soleil traverse et autour de nous, d’énormes falaises. Je
ne sais plus où regarder tellement je trouve ça beau. Puis, on arrive à la rivière, que nous devons
traverser à pieds… et j’adore. Bon,
c’est glacé, c’est glissant, mais c’est trippant… et ça fait un bien fou. Puis,
la balade se poursuit, entre les hautes falaises et les pieds dans l’eau.
J’avoue que là, on aurait bien continué un peu plus… on a failli être
délinquants, on a tenté le coup, mais on s’est rapidement fait rattraper par
les guides qui n’avaient aucunement l’intention de nous laisser avancer pour
cause de passages plus étroits… je suis certaine qu’on aurait été capables.
Comme l’a dit un voyageur : faut pas demander la permission, faut demander
pardon! Je vais m’en souvenir!
On mange au bord de l’eau, on fait une petite pause les
pieds dans l’eau et je me fais preeeeesque convaincre de m’inscrire à un site
de rencontres. Presque. Puis nous prenons la route vers le village
abandonné de Kayakok, où nous allons nous balader.
On l’appelle le village de pierres car toutes les boiseries
ont été récupérées. Seule l’église a gardé son toit. En 1923, suite au traité
de Lausanne, tous les grecs résidant en Turquie ont dû quitter le pays. Le
village portait alors le nom de Karvilassos, et était habité à la fois des
grecs et des turcs. À cet endroit, le départ a été très difficile et les turcs
avaient beaucoup de peine de voir partir leurs voisins. Ce n’était pas le cas
partout par contre… à quelques centaines de kilomètres, pour un autre village,
ils les ont presque foutus dehors avec un gros party!
Dans le cas de ce village précis, les habitants ne croyaient
pas à ça et étaient certains de revenir… du coup, ils avaient caché des sous et
des biens précieux dans la maison car les routes n’étaient pas sûres. Par contre, ils n’ont jamais pu récupérer
leurs biens et plusieurs fouilles ont eu lieu dans le village.
Les maisons étaient rectangulaires, séparées en deux par une
boiserie (une pièce à vivre et une cuisine) et les hommes habitaient en haut et
les animaux dessous. Il y avait quand même un système de canalisation et Kadir
nous montre le fruit du caroubier, un carat, qui a déjà, paraît-il servi à
peser les diamants… quant à savoir si c’est une légende ou la vérité… c’est
bien mystérieux!
À la sortie du village, j’achète une jolie nappe à une nappe
super gentille, qui a offert des bracelets à tout le monde et avec qui je n’ai pas
le cœur de négocier. Mais je suis ravie, et on assiste à la confection de
crêpes traditionnelles au sucre et au citron. C’est booooon! Mlle Z s’essaie à
la cuisine traditionnelle turque et c’est plutôt réussi. Reste juste l’épaisseur à travailler un peu!
Et puis c’est le caïque. Nos bateaux sont différents de celui que mes parents avaient pris, un peu moins grands et sans suite au bout, mais tout est en tek, il y a de jolis espaces de vie à l’avant et à l’arrière et nos cabines sont mignonnes comme tout. Certes, le lit double occupe tout l’espace, mais on se sent vraiment des marins. On a même une salle de bains de marins où la douche mouille toute la salle de bain. J’adore. Bon, je suis un peu la seule à tripper comme une enfant à ce sujet, surtout quand on réalise qu’on ne peut pas prendre la douche debout parce que le fil n’est pas assez long et que les deux caïques sont assez différents à cet égard… Oui, je sais, il m’en faut peu!
Nous appareillons en fin d’après-midi vers une petite crique
où nous allons manger, nous baigner et profiter de l’eau turquoise de façon
générale. On se sent minuscule au milieu de la mer, on barbote agréablement et
on flotte sans avoir à faire aucun effort. En fait, c’est de tenter d’aller sous
l’eau qui demande un effort. Mettons que quand on fait du snorkeling, le plus
dur, c’est d’éviter d’avoir les fesses qui remontent et qui nous sorte de
l’eau. Les joies de l’eau salée. Et au bouillon que j’ai pris ainsi qu’à l’état
de mes cheveux, aucun doute qu’elle est salée!
C’est sérieusement le paradis et j’adore me coucher dans la toute mini cabine. Entendons-nous, j’ai une plus grande fenêtre… et du vent. Je peux donc dormir malgré les nooombreux degrés, contrairement à plusieurs qui dorment sur le pont. Ça s’annonce bien, ces trois jours!