J’avais sélectionné ce roman dans les favoris de Lisa Giraud Taylor et j’avais prévu vloguer ma lecture pour un futur concept vidéo. Heu… comment dire. J’ai rien vlogué du tout. J’ai subitement perdu l’intérêt pour la vidéo. Donc on s’entend, je ne suis pas dans ce mood pantoute. Mais j’avais quand même envie de le lire genre là, maintenant.
De quoi ça parle
Bassam est Palestinien. Rami et Israélien. Bassam est le père d’Amir. Rami est le père de Smadar. Les deux fillettes ont été tuées par le « camp adverse » dans la situation inextricable où se retrouve la population de cette région du monde, déchirée entre passé, présent, croyances et propagande. Et malgré tout, ils sont amis. Vraiment.
Ce deux hommes existent. L’histoire qui l’entoure a été romancée par l’auteur qui s’est bien entendu beaucoup renseigné sur la situation. C’est à travers ces pacifistes convaincus que nous pourront entrevoir la situation inextricable dans laquelle se retrouvent ces personnes.
Mon avis
Je connais assez peu la situation géopotilique en Israël et en Palestine J’avais pu entrevoir le tout avec les Chroniques de Jérusalem de Guy Delisle (en 2012) mais ici, on s’en va clairement ailleurs. Ce n’est pas un regard de touriste mais un regard de l’intérieur, du quotidien. De deux quotidiens, en fait. De celui d’Israël et de celui de la Palestine, si proches mais si loin à la fois. On entrevoit les check points, les patrouilles, l’occupation (qui n’existe pas selon certains), les peurs, les différences incroyables entre les deux modes de vie. Et je dis « entrevois » très consciemment car l’auteur réussit de manière incroyable à nous dresser un tableau complet et cohérent à travers des fragments, des extraits répétitifs et de très courts chapitres souvent coup de poing.
C’est aussi un récit très poignant car les deux pères sont souffrants mais ils ont transcendé cette douleur en combattant pour la paix. Tant de personnes ont perdu des gens, le quotidien est tellement rempli de petites injustices et de frustrations, c’est impossible de ne pas être touché par ce que vivent les personnages.
L’apeirogon est une figure géométrique comportant un nombre infini et dénombrable de côtés. Chaque chapitre représente l’un de ces côtés, l’une des facettes de ce conflit, de cette situation. C’est d’une finesse incroyable, d’une virtuosité extrême. Nous n’en ressortons pas avec des réponses, ni même avec beaucoup d’espoir, mais un élément de solution… et si la réponse se situait dans l’autre?
Un roman que je recommande fortement à tous ceux que le thème intéresse.