Mercredi soir au Bout du monde – Hélène Rioux

Mercredi-soir.jpg Résumé coup-de-coeur.gif
« Quelle heureuse idée a eue Hélène Rioux d’utiliser un lieu – un restaurant plutôt minable appelé Le Bout du monde – , pour construire un roman d’où tout part et où tout revient.  Venez au Bout du monde.  Le monde vous y attend! »

Commentaire
Je ne sais franchement pas par où commencer pour parler de ce roman, que j’ai lu avec délices.  Il m’a fait m’envoler, voyager dans le temps et l’espace, rêver en couleurs et en blanc…  J’ai tout simplement adoré cette lecture, j’ai été transportée dans l’univers de l’auteure.   Dès les trois pages d’introduction, elle y insère des images fortes, captées par hasard, des bribes qui seront retrouvées ailleurs dans le roman et auxquelles il sera fait écho.   Tout part du bout du monde, tout nous ramène au bout du monde.  Chacun a son bout du monde…

Le résumé est très court car il me serait difficile de décrire la trame de l’histoire, qui commence au Bout du monde, petit restaurant au coin de St-Vallier et St-Zotique.  De chapitre en chapitre, nous croisons des personnages qui, d’une façon ou d’une autre, sont liés entre eux.  Chaque chapitre raconte une histoire unique mais je ne décrirais pas ce livre comme un recueil de nouvelles car elles forment indéniablement un tout, avec leurs thèmes entrelacés, leurs transitions fluides et la résonance des chapitres précédents dans chacun de ceux qui suivent.  Tout se passe le même mercredi soir, 21 décembre, dans des bouts du monde différents.   Tous les personnages rêvent, généralement de liberté et un film et sa trame « Broken Wings » sont omniprésents dans le roman.   Des allusions récurrentes à certains thèmes – la Russie, la conquête du Mexique, Gauguin et les vahinés, une photo d’une fille nue sur une plage – sont éparpillées à travers les pages et nous les retrouvons avec bonheur.  J’ai souri doucement à l’évocation de romans, d’oeuvres ou de périodes de l’histoire qui me sont chers (Halmet, les landes et Heathcliff, Gauguin, la révolution russe…).  Le chapitre de Stéphane m’a particulièrement charmée par les images évoquées.  J’ai vraiment aimé. 

La plume est, à mon avis, magnifique, poétique, douce.  D’un chapitre à l’autre, les styles narratifs varient sans pour autant devenir disparates.  Les liens entre les personnages coulent, à aucun moment on n’a l’impression que l’auteure a forcé la chose, que c’est tiré par les cheveux.  Tout s’emboîte et s’enchaîne parfaitement!  

Un merveilleux moment de lecture pour moi, l’atmosphère m’a transportée!  S’il y a un point négatif, c’est que j’aurais aimé en savoir plus sur certains personnages croisés dans les pages… j’en aurais voulu encore!  (À ne pas dire trop fort… comme j’en redemandais… je l’ai relu une deuxième fois!  J’y ai alors remarqué plein de connexions que je n’avais pas observées au premier abord!  Je sais, je suis bizarre!!!)

10/10

À la demande d’Émeraude… un bureau québécois!

Un bureau québécois?  Il semblerait qu’Émeraude veuille savoir à quoi ça ressemble alors voilà, le mystère sera ce soir dévoilé!!! 😉  Je vais donc vous présenter mon bureau d’ordinosaure (hé oui, j’ai encore un gros ordi de table, même pas d’écran plat, qui prend presque la totalité de mon bureau… je fais pitié, hein!!!!) avec les millions de « cossins » qui traînent dessus!  J’ai aussi vu le même exercice chez Caro[line], Fashion Victim, Charlie Bobine et Joelle. (Si j’en oublie, faites-moi signe!!)

Il y a des choses bizarres, vous croyez?  C’est que j’ai tenté de ne pas tricher et de ne pas faire de ménage.  Bon, ok j’ai peuuuut-être enlevé une bouteille de pepsi vide… ou deux!  Et je n’ai quand même pas été jusqu’à photographier mes pieds qui traînent généralement sur le coin du dit bureau (posture totalement non-ergonomique… mes collègues physio et ergo manquent faire une crise cardiaque quand ils me voient organisée comme ça!)!!!  Et j’ai également retiré, pas souci d’esthétique, mon horrible chaise de bureau tout aussi non-ergonomique… mais en plus vraiment affreuse et en mode auto-destruction depuis quelques années!!!  Mais en gros, c’est pas mal de quoi le bureau a l’air ce soir!

Tadaaaam!!!

Bureau-loin.jpg Et on approche un peu… parce que là, on ne voit pas grand chose!

bureau-proche-copie-1.jpg

1)  Bien en évidence, mon écran d’ordinateur, qui fait environ 3 pieds d’épais.  La photo en fond d’écran, c’est mon moi-même sur le bord de l’eau, dans la petite ville où j’habite!  Et le tableau, en haut, c’est une aquarelle représentant ma station de ski! 🙂

2) Mon garde-manger!!!! Ben quoi, ça demande de l’énergie de travailler aussi fort sur l’ordinateur, de faire des listes, de les classer, de faire des recherches intenses et instructives sur les blogs pour trouver des façons d’allonger encore un peu la dite liste!!!   Donc, à droite de l’écran, ma bouteille géante de pepsi diet (parce que je carbure à la caféine… oui oui, je sais, c’est cancérigène… mais bon… faut un p’tit défaut, au moins!) et à gauche, par terre, ma boîte de céréales mini-wheats.  Il y en a qui grignotent des chips… moi je grignote des céréales!  En plus, les petites fibres ont juste la bonne taille pour s’insérer partout entre les touches du clavier… mais sont juste un peu trop grosses pour ressortir!  À bien y penser… c’est pas nécessairement un avantage!!!

3) Des bouquins!  Celui que je suis en train de lire (N.P, de Banana Yoshimoto… je l’ai enfin trouuuuuvé!!! yééé!!!) et celui que je sais un peu par coeur et qui traîne souvent à divers endroits de la maison (« The secret history » de Donna Tartt… j’en suis à mon 3e exemplaire, les deux précédents s’étant soit noyés dans une baignoire ou désintégrés mystérieusement page par page).    Il faut bien avoir des bouquins près de soi… ça aide à patienter quand over-blog fait des siennes!!!

4) Des Cds.  Mon système de son m’a un peu lâché dans le salon… j’écoute donc ma musique sur l’ordi. Aujourd’hui, il y a notamment Pierre Lapointe, Polémil Bazar, Alexandre Belliard et Radiohead.  Je suis malheureusement trop nulle en informatique pour placer ici des extraits de musique québécoise!!!

5) Le petit cahier du petit prince contient mes listes, mes notes, des impressions de lecture.  Notez que j’ai de la suite dans les idées… avec mon tapis de souris du petit prince et mon signet assorti.   C’est que je suis concept, mou-a!!!

6) Le truc jaune pétant, à droite de l’ordi c’est… un gallon à mesurer!!!   J’imagine la question qui vous brûle les lèvres: mais qu’est-ce que ça fout là?!?!?!?!  Réponse bien simple!  Suite à une récente discussion sur « il ne reste presque plus de place dans les bibliothèques, il faudrait que… etc. etc. « , j’ai eu l’idée de génie de mesurer l’espace  qu’il me restait de libre dans chacune des tablettes afin d’arriver avec un argument essscientifique et irréfutable que je ne suis pas si compulsive que ça!!!  Conclusion: en additionnant tous les petits pouces et demi-pouces un peu partout… il me reste 3 pieds 9 pouces et 5/8 de libre!!!  Si j’achète des livres pas trop épais… je peux continuer à magasiner!!!

7) Des tang tang (les trucs en bois à gauche de la photo), ce sont des instruments de musique qui font tang-tang quand on les secoue d’un côté et tchik tchik quand on les secoue de l’autre.  Issssshhhh… je sens que je suis claire de clarté, moi, dans cette description!  Ca occupe les mains et évite des bris matériel (pour cause de mains occupées ailleurs) quand l’ordinosaure décide de « planter » toutes les 5 minutes!!!

8) Une ceinture de baladi.  Si on jouait à « trouver l’intrus », ce serait probablement la bonne réponse!  Explication tout de mêmê!!! Il faut savoir que comme mon seul lecteur CD est dans cette pièce, c’est là que je pratique!  Et quand une envie soudaine me prend (j’allais écrire « quand il me pogne un trip »… mais c’est, disons, un peu familier, et possiblement incompréhensible pour certaines) de danser un peu, j’aime avoir la ceinture tout près!

9) Sur les desus de l’ordi, des factures, des factures et encore des factures!!! Il y a aussi ma carte de RCR… ça, par contre, je n,ai aucune explication logique pour justifier sa présence à cet endroit!

10)  Il reste quoi?  Des crayons, une lampe de poche (pour aller fouiller en arrière de la boîte de l’ordinosaure), des gommettes, une webcam, une pile de CDs vierges et un petit personnage « Hello Kitty » (personnage qui me sert souvent d’avatar), cadeau de d[o_o]b, un copain du net.   Ha oui, et par terre, tout près des céréales, il y a mon séchoir à cheveux!  Ben quoi… c’est une perte de temps que de se sécher les cheveux… pourquoi pas le faire un farfouillant sur le blogs!  Ca ne prend toujours qu’une seule main, tenir un séchoir!

Techniquement, il devrait aussi y avoir mon cellulaire…  SAUF que là, je n’ai aucune idée de l’endroit où j’ai pu le laisser et il est carrément introuvable!  Je lance d’ailleurs un appel à mes copains qui ont le dit numéro de cell…  Si vous apercevez ce message avant 20h, ce serait gentil de téléphoner… et de laisser sonner.  Peut-être que comme ça, je réussirai à mettre la main dessus!!!

Alors voilà!  C’était mon petit paysage intra-mural!  Il semblerait que je doive passer la tag à deux autres bloggueuses (ça me gêne toujours de faire ça!!!  Je n’ai aucune idée de qui aime et qui n’aime pas ce genre de jeu, donc je fais des essais, ok!).   Premièrement, afin d’explorer davantage le phénomène qu’est le « bureau québécois », je demande à Charlie Bobine
Deuxièmement, j’aimerais bien voir le coin bureau de Florinette… parce que ça m’intrigue!! 🙂

Tous les matins du monde – Pascal Quignard

Tous-les-matins-du-monde.jpg Résumé
Après la mort de sa femme, Monsieur de Sainte Colombe vit avec ses deux filles et sa viole pour compagnes.  Ce passionné de musique, qui pouvait, avec sa viole, « imiter toutes les inflexions de la voix humaine » prendra comme élève Marin Marais, qui semble aspirer davantage à plaire au roi qu’à faire de la réelle musique. 

Commentaire
Je viens de déposer ce court roman et je ne sais trop qu’en penser.  Je suis vraiment songeuse car j’ai aimé avec un bémol.  J’ai vu le film il y a plusieurs années et c’est définitivement la musique qui m’avait envoûtée… à vrai dire, je ne me rappelais même pas l’histoire, seuls les airs de viole me revenaient en tête.  Et encore une fois, suite à cette lecture, c’est encore la musique, la passion pour la musique, que j’ai ressentie tout d’abord à travers ses pages.  Derrière chaque ligne de ce roman empreint d’une grande mélancolie, j’entendais une mélodie grave, aux sonorités riches.  J’ai aussi beaucoup aimé l’écriture de Quignard que j’ai trouvé belle, douce, triste. 

Toutefois, j’ai eu beaucoup de difficulté à m’attacher aux personnages.  Le seul pour qui j’avais la de sympathie est monsieur de Sainte Colombe, homme qui vit au passé, dans le souvenir de sa femme morte.  Les filles du dit monsieur ainsi que Marin Marais m’ont peu touchée.  Encore une fois, je crains de ne garder que peu de souvenir de l’histoire, pour me rappeler uniquement une sensation musicale!

De plus, à mon avis purement personnel, donc discutable, je ne voyais pas du tout l’intérêt de mentionner, même aussi brièvement, certains détails du quotidien comme les règles de Toinette ou la masturbation de Monsieur de Sainte Colombe.  Ce genre de ligne (ça ne dure qu’une ligne, ces épisodes) sonnaient comme un accord discordant dans mon morceau musical.  Jen’ai rien contre ça… mais pas dans ce type de livre!

7,5/10

Il faut prendre le taureau par les contes – Fred Pellerin

taureau-par-les-contes.jpg Résumé coup-de-coeur.gif
Les contes de Fred Pellerin ont ceci de particulier qu’ils sont véridiques, en général… Véritables, comme des contes de faits, hauts et forts, qui parlent d’eux-même et qui sont trop beaux pour ne pas être vrais. Si les histoires de son premier recueil faisaient le tour des amours de la belle Lurette, ceux-ci rapportent l’âme de Babine, le fou du village. 

Des découpures de journée, des légendes en pièces, qui se cousent et secouent pour donner à voir une histoire qui en dit long sur un homme qui avait le dos large.

Commentaire
Ce livre est en fait un recueil de contes mettant en vedette les habitants du village de St-Elie-de-Caxton, en Mauricie, accompagné d’un CD d’extraits de spectacles de Fred Pellerin, conteur.  J’ai déjà vu Fred Pellerin en spectacle à plusieurs reprises et j’ai, à chaque fois, adoré.  Pellerin est un conteur, un vrai, qui cherche à perpétuer la tradition orale avec ses « contes de village ».   St-Elie-de-Caxton (ou de Klaxon, ou de Carton, ou de Canon, dépendant du conte) recèle de personnages hauts en couleurs, de légendes, avec sa sorcière, son fou, son homme fort et son curé neuf!  On retrouve dans les contes cette magie des histoires abracadabrantes de nos grands-mères et une manière de jouer sur les mots piquante.  Par exemple, des titres de contes: « Trop, c’est comme passé », « Il faut semer les uns les autres », faits à partir de jeux de mots tirés de l’oralité québécoise.  

Le texte de Pellerin est drôle (gros éclats de rire à plusieurs reprises, sous les regards interrogateurs de mes compagnons), les personnages sont touchants et la morale, bien que présente, n’est pas trop lourde et ne vient pas gâcher la sauce.  Les millions de détours du conteur nous ramène toujours au fil initial et y apportent à chaque fois un petit quelque chose. J’ai vraiment a-do-ré cette lecture, qui fut pour moi un véritable coup de coeur.   Allie a aussi savouré ce petit livre!

Un petit extrait?  On y parle de Baptiste, un marchand de semences ambulant, qui faisait le tour des villages.

« Les hommes étant occupés à labourer au moment où il passait, il revenait aux femmes de négocier la graine à Baptiste.  Ce qu’elles ne dédaignaient pas. Ça devint une tradition.  Aujour dit, toutes les filles, mères, tantes, soeurs, nièces, demoiselles et pouses se rassemblaient dans le stationnement de l’églisep our attendre cet homme à la graine tant prisée.  Distribuées en haie d’honneur, elles ouvraient le passage à ce courailleux des grands chemins.  Lui qui parcourait à l’enjambée des milles de garnotte depuis tant d’années présentait une poitrine toute en muscles découpés.  Toujours torse nu pour l’effet, il offrait aux yeux de ces femmes avides un teint bronzé sur silhouette robuste.  Un regard perçant, comme le rocher mais au participe présent, achevait de peaufiner son charmeketing. » (p.71)

Le cd est tout aussi savoureux.  Le seul problème, maintenant, c’est qu’il y a trois autres livres-disque de Fred Pellerin en vente… et qui dit « disque dans un livre » dit « ça coûte cher »… Et devinez quoi???  En bonne LCA que je suis… JE LES VEUX!!!

9,5/10

Alabama Song – Gilles Leroy

Alabama-Song.jpg Résumé
« Montgomery, Alabama, 1918.  Quand Zelda, « Belle du Sud », rencontre le lieutenant Scott Fitzgerald, sa vie prend un tournant décisif.  Lui s’est juré de devenir écrivain: le succès retentissant de son premier roman lui donne raison.  Le couple devient la coqueluche du Tout-New York.  Mais Scott et Zelda ne sont encore que des enfants: propulsés dans le feu de la vie mondaine, ils ne tardent pas à se brûler les ailes….

Gilles Leroy s’est glissé dans la peau de Zelda, aup lus près de ses joies et de ses peines.  Pour peindre avec une sensibilité rare le destin de celle qui, cannibalisée par son mari écrivain, dut lutter corps et âme pour exister… »

Commentaire
Je tiens tout d’abord à mentionner que je ne connaissais aucunement la vie de F. Scott Fitzgerald.  Je savais qu’il était l’auteur de Gastby (que j’ai beaucoup aimé) et qu’il aimait bien fêter… C’est à peu près tout.   Je ne savais même pas qu’il avait été marié ni que ce couple était très en vue dans les années 20.  Je ne savais donc rien de Zelda ou de leur histoire.  Pour moi, Zelda, c’était un personnage du jeu Nintendo auquel j’ai tant joué quant j’étais plus jeune (vous savez, celui où Link , un genre de bonhomme habillé en vert, doit parcourir 8 labyrinthes en deux dimensions pour sauver la fameuse princesse Zelda).  Donc, aucun a-priori! 

D’abord, cette période, entre les deux guerres, est l’une de celles qui me fascine.  J’aime explorer cet univers pour son côté glamour (du moins une partie de la période) et un peu décadent.  Déjà un élément pour me plaire!  J’ai beaucoup apprécié ce portrait de femme qui fut jadis flamboyante et qui jette un regard sur sa vie et ses amours passés avec son mari, son associé.  Les personnages sont vivants, avec leurs qualités et leurs défauts, les sentiments sont parfois inconstants, comme dans la vie.  Il m’a souvent fallu m’auto-recadrer pour me dire que non, ce n’était pas Zelda Fitzgerald qui écrivait!!!   J’ai d’ailleurs beaucoup apprécié le style de l’auteur, très simple mais beau à la fois.  

J’ai ressenti la passion de Zelda, cette enfant gâtée à qui tout était permis et qui pouvait faire n’importe quoi sans que ce soit trop grave, parce que la moitié des rues de la ville portaient son nom.  Qui a continué à céder à ses impulsions, avec son mari tourmenté et génial.   L’épisode de son mois d’amour sur la plage et des conséquences qui en ont découlé est particulièrement touchant.  

La relation entre Scott et Zelda m’est apparue déroutante, entre l’amour passion, la simple association et la haine et je ne sais trop comment l’auteur l’imaginait en fait.  Une grande admiration aurait forcé cette femme flamboyante à agir de cette manière?  L’image projetée était-elle si différente de la réalité?  La réaction de Zelda à la mort de son Goofo, pourtant maintenant loin,  m’a touchée, on aurait dit que c’était une partie d’elle-même qu’elle perdait, que ce qu’elle avait été tombait en ruine avec cette disparition.  La même phrase que Fashion m’est restée en tête dans cet épisode: « Qui désormais se souviendra de nous? »   Ce « nous » a été pour moi très révélateur. 

Bref, j’ai beaucoup aimé mon incursion dans leur univers tourmenté et j’ai fermement l’intention de lire une vraie biographie de l’auteur.  Juste ce bref clin d’oeil me fait regarder son oeuvre, comme « Gatsby », d’une façon un peu différente.  Il m’est impossible de ne pas faire certains parallèles!

8,5/10

Rabbit, run (Coeur de lièvre) – John Updike

rabbit-1.jpg Résumé
« Rabbit Angstrom, partagé entre les impossibles contradictions de l’Amérique, choisit la fuite, loin de sa femme, loin de la petite ville de Pennsylvanie où il habite, loin de cette vie quotidienne aveugle, dominée par la matière. Parce qu’il y a dans cet être faible un appel désespéré vers la vie intérieure, sa course en zigzag est bien plus qu’une tentative pour s’évader d’un monde invivable. C’est un effort désespéré pour sortir de la nuit et rattraper à l’ouest le soleil couchant. »

Commentaire
Précision audépart… ce livre ne parle en aucun cas de lapins ou de lièvres… seulement d’un homme qui court… pour aller ailleurs!

J’ai – finalement – terminé ce livre hier soir et je ne sais toujours pas trop quoi en penser.   J’ai eu vraiment beaucoup de difficulté à entrer dans l’histoire (en fait, jusqu’à la page 100… sur 265) et surtout à m’attacher au personnage de Rabbit qui m’a semblé, tout le temps de sa fuite, détestable, hautain et désagréable.   Vers le milieu du roman, toutefois, j’ai mieux compris le personnage et j’ai réussi à passer outre son « je m’en foutisme » et son narcissisme pour enfin voir un homme qui n’a pas accepté la fin de sa jeunesse et la disparition du halo de ses exploits au basketball.   Mais au tout début, sa vision des femmes, de sa femme – que j’ai trouvée peu sympathique, soit dit en passant, me hérissait le poil sur les bras. J’ai bien aimé la fin de l’histoire… la dernière moitié, en fait mais le début, avec Ruth, m’a peu intéressée.  Avant d’arriver au milieu du roman, je trouvais toujours quelque chose de plus intéressant à faire que de lire!!!  Mauvais signe!

L’atmosphère est bien rendue et le roman plaira probablement aux inconditionnels de la littérature américaine des années 50-60.  On y trouve ce refus de la vie ordinaire, des conventions, cette quête de « plus », même si on ne sait pas trop en quoi ce « plus » consiste…   Ce qui m’a dérangée au début, c’est qu’il quitte une situation pour retourner dans une autre situation qui n’est guère plus reluisante…  Ce n’est que plus tard que j’ai compris son besoin du « n’importe où sauf ici » et son désir de fuir son quotidien, à tout prix.  

Le personnage de Rabbit ne sait plus trop où il en est, il n’a pas de milieu.  Avec lui, c’est tout noir ou tout blanc: il est un réel mauvais garçon ou un presque saint…  Et, bien entendu, il a de la difficulté à vivre dans les deux rôles.  Je n’ai pas bien réussi à saisir qui est Rabbit… je crois que dans le roman, le personnage ne le sait pas lui-même.  Sa seule solution est la fuite.  

Finalement, j’ai bien aimé l’écriture au présent… Dans ce roman, c’est vraiment évident et remarquable.  Une petite critique, qui est bien personnelle: quand un auteur fait une longue description d’un paysage ou d’un événement… j’ai tendance à apprécier quand ça apporte quelque chose à l’histoire, à l’atmosphère, quand ça amène des possibilités de comparaisons ou de réflexion.  Mais au début du roman, la création d’atmosphère a été trop longue pour moi.  Il m’est arrivé à quelques reprises de me demander… « mais pourquoi il nous raconte ça? »

Donc, impression mitigée… mais paraît-il que c’est un classique américain, réponse à « On the road » de Kerouak.  N’empêche que je lirai certainement la suite, puisque les deux romans sont inclus dans mon éditions.  Pas tout de suite, toutefois!  Donc, à vous de voir!

6,5/10

Chroniques d’une LCA – Arguments béton!!!

Comme toute LCA qui se respecte, toutes les raisons sont bonnes pour acheter de livres.  De plus, deux grandes craintes dominent ma vie :  manquer de lecture et ne pas réussir à mettre la main sur les bouquins que je veux lire.  Mais je suis certaine que vous comprenez!

 

Par contre, il se trouve CERTAINES personnes dans mon entourage qui ont de « légères » difficultés à comprendre ce principe.   Je dois donc, comme plusieurs d’entre vous, supporter les yeux qui roulent vers le ciel, les petits commentaires plates, les sourires condescendants ainsi que de joyeuses argumentations.  Des heures et des heures de plaisir!  De plus, parfois, mon hémisphère gauche cérébral (qui a le boulot de me retenir dans mes achats compulsifs… mais qui est, allez savoir pourquoi, fréquemment en vacances ou en pause… j’ai un hémisphère gauche fonctionnaire, voyez-vous!) s’en mêle et essaie de m’empêcher d’acheter LE livre que je veux plus que tout au monde (sous-entendu : à cette minute précise… dans 5 minutes, ce sera autre chose!) à grands coup d’arguments comme :

  • Tu as une maison à payer… une auto neuve aussi!
  • Si on observe la pyramide de Maslow…  il y a genre «manger » qui est un besoin de base et qui passe bien avant la construction d’une pile de livre gigantesque.
  • Tu as de la lecture en avance pour au moins six mois!  Réalises-tu que tu ne peux pas lire TOUS les livres qui existent à CETTE minute précise?
  • Tu vas bientôt manquer de place… et tu n’as pas moyen d’insérer une sixième bibliothèque à moins de faire construire une mezzanine au bureau.
  • Etc, etc, etc.

 

J’imagine que plusieurs ont dû faire face à ces broutilles soulevées par ces grands incompréhensifs que sont les personnes qui ne sont pas livro-fétichistes!  Voilà donc une série d’arguments qui peuvent être utiles! 

 

Oui, oui, je dois acheter ce livre immédiatement…

  • Au cas où je ne le reverrais plus jamais!
  • Au cas où cet auteur serait subitement mis à l’index!  Plus JAMAIS je ne pourrais trouver ses livres!
  • Mais c’est peut-être la dernière édition de ce livre… c’est un petit bijou tellement méconnu qu’il se vend peu!
  • C’est la première fois que je vois en poche!  Sinon, je devrai l’acheter grand format, ça prend encore plus de place dans une biblio, ça!
  • Mais je vais l’acheter de toute manière… maintenant ou plus tard, ça change quoi?
  • Si je ne le prends pas maintenant, je vais passer plusieurs semaines, voire plusieurs mois à le chercher activement!  Imagine la quantité d’autres bouquins que je peux dénicher « par hasard » en passant du temps à fouiner pour retrouver celui-ci!
  • Si je ne l’achète pas, je vais vraiment angoisser… me réveiller en plein milieu de la nuit, rêver que je peux le cajoler dans ma biblio… JE RISQUE L’ASILE PSYCHIATRIQUE, BON!!!

 

Oui, oui, c’est NÉCESSAIRE d’avoir une PAL qui touche presque au plafond…

  • Je deviens AGRESSIVE quand je manque de livres… C’est comme une drogue! Un sevrage de lecture va rendre tout mon entourage cinglé… toi y compreis!
  • Au cas où je me casse les deux jambes… je ne pourrai pas sortir m’en acheter d’autres!
  • Il peut y avoir une épidémie de grippe aviaire (ben quoi… ils nous rencontrent aux 3 mois pour ça à l’hop… ça doit bien être une menace réelle!!)  Je ne risquerai pas ma vie en pleine épidémie pour sortir à la librairie (ben… quoi que…)
  • Il peut y avoir des travaux dans ma rue qui m’empêchent de sortir pendant des mois!  Que vais-je pouvoir faire pendant des mois, enfermée dans ma maison si je n’ai rien à lire (déclamé sur un ton mélodramatique)
  • Et si la crise de l’industrie forestière faisait monter le prix du papier et des livres en flèche, hein (avoue que t’avais pas pensé à ça!)  Imagine l’économie que je suis en train de faire!!!
  • Les livres sont un bon isolant pour les murs (ben quoi, avant, certains ont déjà isolé en papier journal!)  En tapissant les murs de livres… je pose un geste ÉCOLOGIQUE et je fais baisser la facture de chauffage! 

 

Ce n’est qu’un échantillon de mon répertoire… mais, juste au cas où… il y en a qui ont d’autres idées???

 

Promis, promis, demain j’arrive avec une vraie critique de livre au lieu de déblatérer à tort et à travers!!! 😉

À ciel ouvert – Nelly Arcan

acielouvert.jpg Résumé
Sur le toit d’un immeuble de Montréal, une femme au teint de rousse se fait bronzer.

Immobile sous les rayons, Julie O’Brien ne supporte pas la morsure du soleil : mais elle considère le traitement qu’elle s’inflige comme obligatoire. La beauté, chez Nelly Arcan, est en rapport avec la maltraitance. La beauté est une guerre. Et la guerre surgit lorsque Rose Dubois rejoint Julie sur ce toit brûlant. Rose est en couple avec Charles Nadeau, un photographe de mode. Les deux femmes se lient, mais ne peuvent s’empêcher de projeter dans leur relation l’ombre de leurs peurs.

Chacune peut repérer les traces de la chirurgie sur les lèvres ou les seins de l’autre. Un lien au scalpel. Et pendant que Charles manipule des photos sur son ordinateur, Julie et Rose se demandent laquelle est en trop, qui devra mourir. Dans un monde de harcèlement publicitaire où le corps des femmes est sans cesse déshabillé et exposé, brandi comme une marche à suivre et refondu par la chirurgie esthétique, l’amour semble glisser des doigts.

C’est une histoire d’aujourd’hui, cruelle. C’est aussi une prouesse littéraire sans pareille. Un pur condensé de désenchantement et de colère.

Commentaire
Avertissement préalable: les grands fans de Nelly Arcan, s’abstenir parce que je ne me sens pas du tout « gentille »  ni délicate, ce soir!  Le gros imprévu du jour (d’autres diraient oubli volontaire… mais bon… tout est question de perspectives) a fait un méga trou dans mon compte en banque et m’a mise d’humeur bougonne.  J’adore l’hiver et la neige…   mais c’était sans compter sur l’achat de pneus d’hiver!!!  Grrrrrr!  Suite au commentaire – auquel j’adhère complètement – de
Mallory sur le même livre, j’ai décidé de me défouler dans cette critique!

Trève de digressions.  J’ai lu ce roman lors de sa sortie et je n’avais pas osé commenter… Une chance, il m’avait été prêté par une amie sinon de pense que j’aurais demandé un remboursement!  Non mais, c’est quoi, ça?!?!?!  À savoir, je suis normalement très bon public pour les romans.  C’est rare que je n’aime vraiment pas!   Mais je crois n’avoir rien aimé de ce roman, le style comme l’histoire (quelle histoire, au fait?  Il y en avait une?)  Je me suis forcée pour lire ce livre jusqu’à la fin, ayant peur de manquer quelque chose… mais j’ai seulement manqué l’occasion de lire mieux!  Avec toutes les difficultés qu’ont les jeunes auteurs à faire publier leurs romans, je ne parviens pas à croire qu’on ait publié ce livre…  décidément, il y a des choses auxquelles je ne comprendrai jamais rien!

J’ai été incapable de m’attacher à quelque personnage que ce soit.  Leur manière de penser est beaucoup trop loin de ma réalité et des mes préoccupation.  Au mieux, j’ai été vaguement déroutée d’abord… et écoeurée par la suite.  Le charcutage des femmes via la chirurgie plastique et la beauté à tout prix… je n’adhère pas.  Mon « motto », dans la vie, c’est « be yourself, no matter what they say… ».  Vouloir devenir une autre pour plaire, non merci pour moi.   Je suis d’accord que l’auteure voulait condamner cette surutilisation de la chirurgie mais j’ai quand même été vraiment dérangée par ce thème.   Et ce Charles, là… De quoi décourager toute femme de la gent masculine!  Je suis teeeeeeeeellement contente de ne pas le connaître!

Finalement, j’ai lu les trois livres de cette auteure et je commence à en avoir assez de son égocentrisme et de son nombrillisme.  Son style de pseudo-intellectuelle et de provocatrice ne m’accroche pas, même si je n’avais pas détesté « Putain ».  C’était définitivement ma dernière tentative avec ses romans… je ne dois pas être assez intelligente pour en saisir la portée, les messages profonds et les qualités hautement artistiques!!!

PS: Je me réserve le droit d’éditer si, à la relecture, quand la facture des pneus aura été avalée, je me trouve trop « bitch »!!!  Je ne voudrais quand même pas choquer personne!!!

2/10

Magasinage O-BLI-GÉ !!!

logo-swap-scandinavie.JPG

Je n’avais pas le choix!  C’était O-BLI-GÉ!  Il FALLAIT que j’aille magasiner au retour du boulot tout à l’heure!!!!  Hé oui, un charmant courriel – je ne vous révélerai pas de qui – m’attendait aujour’hui, qui me révélait le nom de mon/ma swappé(e) !  Vite, vite, j’ai épluché le questionnaire, plein d’idées ont tout de suite surgi dans ma tête!  Donc, une petite visite à la librairie s’imposait!!! 

Mon hémisphère gauche (celui qui est très très « plate ») n’a pas eu besoin de me faire la morale, parce que j’étais en compagnie de quelqu’un que j’appellerai pour l’occasion « ma très raisonnable conscience » !  Ma « très raisonnable conscience » – qui sera par la suite appelée MTRC, pour des raisons de paresse digitale – est sincèrement épouvantée par la quantitié de livres à lire que j’ai à la maison… et que je n’ai pas encore lus… quantité qui semble se multiplier ces temps-ci.  

MTRC:  Tu devrais commander… ça serait beaucoup plus économique.  
Moi:  Tu peux pas comprendre le plaisir qu’il y a à farfouiller dans les bouquins pour trouver LE bon. 
MTRC (l’air sarcastique): « Le » ?  C’est ça, le problème, Ka, le singulier!  Tu as un problème avec le singulier quand il s’agit de livres!
Moi:  C’est pour un cadeau, et j’ai des choix limités en plus… je vais être trèeees raisonnable!
MRTC (en levant les yeux au ciel) : Ça je le croirai quand je le verrai!

Pour finir… la conscience avait un peu raison… (bon… mais comme la dite conscience ne lira certainement pas ici… ne comptez pas sur moi pour lui avouer ça!  Ça va rester entre nous!!!!)  J’ai trouvé (en partie)  pour le swap mais aussi pour moi (bien entendu)!!   J’en ai PRESQUE acheté juste un!  (Cinq, c’est proche de un, non??  C’est dans la même heu… dizaine!!!  Presque identique!!!)

Constatation majeure: la littérature scandinave n’est pas à l’honneur dans les libraires québécoises!!!!   C’est tellement frustrant de constater à quel point la littérature européenne est peu représentée!!!!    Je vais devoir poursuivre mon fouinage pour dénicher tout ce que je veux!  Mais je n’ai pas épuisé mon répertoire d’idées! 🙂

Encore du magasinage en perspective…  N’est-ce pas désolant!?!?!?!?! *dit la fille qui se cache le nez dans son bouquin pour masquer son sourire ravi!!!*

La musique d’une vie – Andreï Makine

Musique-d-une-vie.jpg Résumé

« Le premier concert du jeune pianiste Alexeï Berg est annoncé pour le 24 mai 1941. Fin du long purgatoire que sa famille a vécu durant les années de terreur. Promesse d’oubli, de célébrité future, de nouvelles rencontres parmi la jeunesse dorée de la capitale… Or, ce concert n’aura pas lieu. La vie d’Alexeï se jouera sur une partition différente, marquée par l’amour sans nom, par la familiarité avec la mort, par la découverte de la dignité des vaincus. Car de « roman-destin » est d’abord un éloge de l’indomptable force de l’esprit, de la résistance intérieure. »
Commentaire
J’ai beaucoup aimé ce court roman, de cet auteur né en Sibérie maintenant devenu Français. Je l’ai lu suite au billet sur la musique chez Allie car j’adore l’histoire de Russie et j’adore la musique. C’était donc gagné d’avance et c’est avec la ferme intention d’être charmée que j’ai débuté ce roman. 
 
C’était mon premier livre de cet auteur et j’ai vraiment adoré sa plume poétique, remplie de comparaisons fortes (les masques au long nez…) et d’impressions douces. J’ai eu un peu de mal à entrer dans l’histoire, avant que le récit d’Alexeï débute réellement. Je trouvais ça très beau, très bien écrit, mais je me demandais bien où ça allait mener. En fait, j’aurais laissé de côté le début et la fin! Mais ça, c’est moi! C’est une histoire forte, triste, qui parle de survie mais qui, à aucun moment, ne m’a fait venir des larmes, la plus forte émotions que j’ai eue est quand il rejoue du piano. J’ai quand même été touchée par cet homme qui n’a pas vécu sa vie à lui, qui s’est bâti une carapace jusqu’à, par moments, ne plus savoir qui il était vraiment, dans le contexte de cette Russie qui exigeait tant de ses citoyens. J’ai beaucoup apprécié cette lecture, si vite passée!
 
8/10

000cocos.gif