« – Ben voyons, Marie, tout le monde profite de toi, et puis on dirait que tu le vois pas…
– Faut bien se rendre service, Jacynthe… je l’ai toujours fait.
– Oui, mais avant, c’était Félix qui s’occupait du magasin!
– Je sais bien, ma petite Jacinthe… Je sais, mais j’ai toujours été comme ça…
Une comédie truculente dans la campagne québécoise des années 20, premier volet de la trilogie distillée par Régis Loisel et Jean-Louis Tripp. Réalisant ensemble le scénario aussi bien que le dessin, Loisel et Tripp ont conjugué leurs talents pour donner naissance à un auteur virtuel. »
Commentaire
La BD est un genre que je dois encore apprivoiser, je crois. Je me suis laissée tenter par celle-ci suite à plusieurs commentaires positifs sur les blogs et aussi par le fait qu’un certain magasin où j’étais allée acheter des partitions offrait 40% de rabais sur le premier tome de certaines séries et 20% sur toutes les BDs (quoi, je devrais avoir honte?? Oui, je sais… mais parfois, elle est forte, la tentation!). Et j’en pense quoi? En fait, je suis plutôt ébahie par la quantité de travail qu’il y a dans une bande dessinée… c’est ce que je me dis à chaque fois que je prends le temps de regarder les détails des dessins. Mais pour moi, disons qu’apprendre à m’arrêter au dessin, c’est un apprentissage qui n’est pas encore totalement intégré!! Il faut que je me force! Mais bon, au final, j’ai trouvé ça bien, mais sans plus.
Cette histoire, c’est l’histoire de Marie qui reprend le flambeau au magasin général de la paroisse de Notre-Dame-des-Lacs (vraisemblablement située dans Charlevoix) après le décès de Félix, son mari. Nous voyons donc défiler une année dans ce petit coin perdu de la campagne québécoise des années 20-30-40 (je n’ai pas réussi à déterminer le moment exact) où tout un petit monde tourne autour de Marine et de son magasin général: la maîtresse d’école, les hommes qui partent à la drave, à la chasse et dans le bois, les trois vieilles biques, le curé du village et bien d’autres. J’ai eu l’impression d’un défilé de personnages qu’on nous présente pour les tomes suivants (il y en a 6 en tout, je crois) parce qu’en fait, à mon goût, le scénario aurait pu être un peu plus élaboré. En fait, il se passe plein de choses… mais plein de petites choses!
Toutefois, le travail à quatre mains est intéressant (les planches qui montrent l’évolution du dessin au début du livre sont très bien pour s’en rendre compte) et chapeau aux illustrateurs qui ont réussi à rendre les personnages attachants malgré le fait qu’ils aient une bien drôle d’allure! Certaines images sont vraiment belles (j’aime surtout celles où il n’y a pas ou très peu de dialogue… peut-être parce que je prends davantage le temps de les regarder!), on se croirait réellement à une autre époque. Mais malgré tout, je crois que j’entre plus facilement dans un monde ou dans un décor quand je m’imagine les paysages que quand ils sont dessinnés… question d’habitude, sans doute! Quant au dialogue en « québécois du temps », je n’ai pas grimacé trop souvent (ma grand-mère disait tout le temps « une patte cassée » au lieu d’une jambe… j’ai bien ri à l’évocation de ce souvenir!) mais un petit conseil… si vous voulez sacrer en québécois, c’est « tabarnak » et non pas « tabernak »!!! Croyez-moi sur parole, ça fait une méchante différence!!
Si ce n’était de la dernière planche, je ne poursuivrais probablement pas la lecture de la série… mais bon, elle existe, cette dernière planche… et je suis curieuse de savoir qui est cet inconnu en moto!
6,5/10