Les vestiges du jour – Kazuo Ishiguro

vestiges-du-jour.jpg coup-de-coeur.gif Présentation de l’éditeur
« Le vieux majordome Stevens a passé sa vie à servir les autres, métier dont il s’acquitte avec plaisir et fierté.  C’est un homme qui se croit heureux, jusqu’à ce voyage qu’il entreprend vers Miss Kenton, l’ancienne gouvernante du château, la femme qu’il aurait pu aimer s’il avait su ouvrir ses yeux et son coeur… »

Commentaire
Ah mais quel roman magnifique!!!  J’ai été charmée par Ishiguro dans « Auprès de moi toujours » mais je pense que je le suis encore davantage avec ce roman.  Bizarrement, je n’ai pas vu le film et le sujet ne me tentait pas vraiment (bon ,en disant ça, vous vous demandez peut-être ce que le livre fichait dans ma pile… mais des fois, dans la vie… faut pas trop se poser de questions).  Il a donc fallu une lecture commune avec Bladelor et Kali pour me décider à l’ouvrir et vraiment, j’ai été très, très touchée par ce roman. 

Le roman se déroule en six jours, en fait.  Six jour où Stevens, majordome, va en ballade pour une question professionnelle, comme il le précise souvent, rejoindre Miss Kenton, l’ancienne gouvernante du domaine de Darlington Hall, grande demeure anglaise qui fait sa fierté et dans laquelle il a servi Lord Darlington pendant 35 ans.  Maintenant, c’est un Américain qui l’a acquise et Stevens tente de servir son nouvel employeur, tout en idéalisant les années passées auprès de son précédent employeur, de même que ce dernier.  Stevens, en parcourant la route qui mène d’Oxford aux Cornouailles, se remémore le passé, en particulier la période où Miss Kenton travaillait également au domaine.  Mais c’est normal, hein, il s’en va la voir.  Pour une question professionnelle, bien entendu. 

Stevens, c’est le stéréotype du majordome anglais (butler), le « gentleman’s gentleman ».  Rigide, digne en toute occasion, ne laissait aucune place au hasard.  Stevens a passé sa vie au service de son employeur, lui faisant aveuglément confiance et se définissant uniquement par son travail, dont il nous parle énormément dans le livre.  Car il s’adresse à nous, à travers ces pages, par des réflexions parfois tragiques et parfois presque comiques tellement il est « stiff » et rétrograde (il est contre le vote, c’est tout dire!). 

Mais c’est extrêmement triste aussi.  J’ai eu beaucoup de peine pour cet homme ainsi que pour ceux qui l’ont côtoyé car il ne sait absolument pas qui il est en dehors du rôle de majordome.  Il choisit de n’être rien d’autre.  De façon délibérée.  Il choisit sciemment d’ignorer certains faits pourtant évidents pour ne pas ternir ses idéaux et sa vision des choses.  Il tente de nous convaincre, de se convaincre qu’il ne ressent rien, qu’il ne voit rien.  Bien entendu, tout était  « professionnel » entre lui et Miss Kenton.  Bien entendu, Lord Darlington était un homme bon, il voulait bien faire.  Bien entendu.  C’est important que nous le croyions.  Et c’est vraiment très triste.  Choisir de ne pas être, en fait. 

L’étude psychologique m’est vraiment apparue comme très juste car Ishiguro laisse le lecteur comprendre seul le mécanisme de pensée de Stevens qui se cache sous ses grands discours et ses justifications.  J’aime quand on me laisse réfléchir par moi-même.  J’aurais détesté qu’on me prenne par la main.  Ici, on lit le texte et on comprend petit à petit qui était ce Stevens, ce qu’il a refusé de voir, comment il a blessé les gens en refusant de les reconnaître en tant que personnes et en supprimant toute once de spontanéité en lui-même. 

Le quatrième de couverture parle d’une « histoire belle et triste » et je trouve que ces mots conviennent très bien.  Beaucoup de nostalgie et cette histoire d’amour qui n’a jamais pu éclore est très touchante.   J’ai vraiment apprécié cette ambiance d’entre deux guerres, qui nous laisse entrevoir l’Histoire qui se profile à l’horizon.    C’est très, très british et Ishiguro réussit vraiment à faire vivre la voix de Stevens dans ces pages.  On y croit.  Toutefois, ceux qui s’attendent à de l’action seront forcément déçus; il s’agit d’un roman plutôt psychologique, introspectif… pour nous, du moins!

Un très beau moment de lecture et un coup de coeur, donc. 

Maurice – E. M. Forster

maurice.jpgPrésentation de l’éditeur coup-de-coeur.gif
« Depuis son plus jeune âge, Maurice est hanté par des rêves dont il s’explique mal la nature étrange et mélancolique.  Puis, comme tous les gens de la bonne société anglaise, il part faire ses études à Cambridge.  C’est là qu’il rencontre Clive, étudiant comme lui, auprès de qui il sent naître de nouveaux sentiments.  Tentant d’abord d’ignorer cette passion, le jeune homme va peu à peu entammer un long cheminement, parfois douloureux, vers la liberté et l’affirmation de son identité.  Dans ce long récit intimiste à l’écriture ciselée, Forster, qui jamais ne consentit à ce que cette oeuvre soit publiée de son vivant, livre une magnifique histoire d’amour sur fond de chronique sociale de l’Angleterre puritaine des années 1920. 

Commentaire
Ça, ça a été le coup de coeur magistral de mon Read-o-thon!!!!  C’est un livre que je cherchais depuis longtemps et Yueyin, qui semble prendre un malin plaisir à noter tout ce que je « cherche sans le trouver » dans sa petite mémoire pour me l’offrir par la suite, s’en est souvenue dans le cadre de ce « colis-pour-me-faire-plaisir » qu’elle m’a envoyé dans le temps des Fêtes. 

Nous rencontrons donc Maurice adolescent, venant d’un milieu qui a un peu de sous, mais quand même assez mal dégrossi.  De la vie, il ne connaît que ce que les bien pensants lui ont appris.  Il faut se marier, avoir des enfants, et voilà.  Sauf que pour Maurice, qui fait d’étranges rêves où il entend « voici ton ami », est peu réceptif à cette vision du monde.  Quand, à Cambridge, il fait la connaissance de Clive, il s’éveille à d’autres possibilités, mais dans l’Angleterre des années 20, où « le mal d’Oscar Wilde » est considéré comme une maladie mentale, une tare, difficile à assumer comme concept. 

Quelle analyse psychologique fantastique!  Maurice est un jeune homme tout en contradictions, qui se débat comme il peut dans cette société, en tentant de s’accepter à travers un combat intérieur difficile.  Il n’est pas nécessairement hyper sympathique tous les jours; il est misogyne, parfois superficiel, pas toujours agréable.  Ici, pas de portrait idéalisé, juste un homme face à lui-même dans un univers bourré de règles non-écrites et de carcans sociaux très lourds à porter pour qui ne s’y conforme pas.   L’évolution de Clive, très différente, est aussi une partie très intéressante de l’histoire.  Tout sonne juste dans ce roman.  Du sentiment d’être enchaîné, à la découverte d’une partie de soi qu’on attendait pas en passant par la tentative de la rendre sublime et pure et celle de l’éliminer.  Les chaînes que portent les protagonistes pèsent tout au long du roman et leurs réactions à tous les deux semblent inévitables et parfois déchirantes. 

Je ne veux pas spoiler l’histoire davantage et je ne peux que vous dire de tenter le coup, que cette lecture le vaut amplement .   Je suis sortie de l’histoire avec un grand sentiment de tristesse, même si le roman n’a en aucun cas comme objectif de faire pleurer les foules.  J’ai aimé l’exaltation de certains passages, le côté très poignant de d’autres, les questionnements, le combat avec soi-même… j’ai tout aimé!!!  L’écriture de Forster m’a énormément plu, réussissant sans s’empêtrer dans d’interminables considérations à faire ressortir cette psychologie des personnages que je trouve incroyable.  Il a réussi à faire passer des idées complexes dans une forme relativement simple. 

Voilà, je suis devenue fan de Forster.  Attention hein, des plans pour que je parte un challenge Forster, maintenant!!!
Un énorme merci à Yueyin!  J’ai adoré!

Les noces barbares – Yann Quéffelec

noces-barbares.jpgPrésentation de l’éditeur (en partie)
« Fruit d’une alliance barbare et d’un grand amour déçu, Ludovic, enfant haï par sa trop jeune mère – Nicole – et ses grands-parents, vit ses premières années caché dans un grenier.

La situation ne s’arrange guère après le mariage de Nicole avec Micho, brave et riche mécanicien qui cherche à protéger Ludovic.  Hantée par ses amours brisées, sombrant dans l’alcoolisme et méprisant son mari, la jeune femme fait enfermer son fils dans une instution pour débiles légers.  Mais Ludovic n’est pas l’arriéré qu’on veut faire de lui.  Il ne cesse de rêver à sa mère qu’il adore et qu’il redoute.  Même une première expérience amoureuse ne parvient pas à l’en détourner.  Son seul but, son unique lumière : la retrouver.  […]

Commentaire
Je n’ose même pas dire depuis combien d’années ce livre traîne dans ma pile à lire.  Jamais, jamais, jamais je ne l’aurais lu sans une lecture commune avec Bladelor.   Je sens d’ailleurs que je vais avoir énormément de mal à en parler de façon cohérente.  C’est un livre qui marque, sans aucun doute.  Un livre que je ne pourrai pas oublier.  J’en ressors avec une sensation d’étouffement, de gorge qui se serre.  De colère aussi.  J’ai parfois dû prendre de graaaandes respirations et serrer les poings pour avoir la force de continuer.  Peut-être parce que j’ai déjà vu presque aussi pire, en vrai, et qu’à chaque fois, ça me fend le coeur.  Mais ça, je ne vais pas en parler ici.

Ludovic est né d’une terrible expérience.  Sa mère, trop jeune, trop blessée, le hait.  Et ses grands-parents semblent avoir transféré sur lui toute leur colère, leur hargne, leur dégoût.  C’est enfermé dans un grenier qu’il grandit, traité de tous les noms, traité comme un chien.  On ose espérer mieux pour lui lors du mariage de sa mère avec un brave homme, Micho, mais l’instabilité de celle-ci et les coups vicieux de Tatav, le fils de Micho, prennent vite le dessus.   Et ensuite quand il est envoyé en institution, on respire un peu, on se dit que peut-être, là, Ludo trouvera un chez lui.  Sauf qu’entre une infirmière dégoulinante d’hypocrisie et un pensionnaire dans la cinquantaine qui tente, avec les moyens d’un petit enfant imbu de lui-même, d’être au premier rang, difficile de se creuser une place. 

Il faut dire que Ludo, même si on voudrait tellement qu’il cesse de faire face à une écoeurante mauvaise foi et aux préjugés tenaces, n’est pas facile à aimer; il ne sait pas comment s’y prendre, même si au fond, il ne demande que ça.  C’est un enfant sauvage, terriblement carencé au plan affectif, qui a été abandonné à lui-même tout au long de ces années ou les petits cerveaux sont en plein développement et qui, en plus, est « tombé tout seul » dans un escalier.  À part lui faire de constante reproches, on ne lui a jamais enseigné ce qui se fait et ce qui ne se fait pas, il ne sait pas entrer en relation, il n’arrive absolument pas à décoder les signaux que lui envoie son entourage.   Sa relation avec sa mère en est une d’amour-haine et il essaie par tous les moyens de l’atteindre, de l’avoir pour lui, de la faire réagir, et d’avoir ainsi une preuve qu’il existe pour elle. 

Les personnages s’expriment avec un niveau de langage peu élaboré mais ça n’en est que plus réaliste.  Les mêmes insultes reviennent, toujours les mêmes mots, la syntaxe est très orale, très « terroir » (je sens que j’ai le mauvais mot… pouvez-vous me corriger) et je les ai entendues dans ma tête, ces phrases, ces intonations.  Et j’ai rarement autant eu envie d’étrangler certains personnages… les boulangers sont vraiment, vraiment détestables et égoïstes, ramenant tout à eux et Nicole, la mère, leur fille, semble avoir hérité de leurs mauvais plis.  Si j’ai tenté de la comprendre au départ (après tout, elle a des circonstances atténuantes) plus l’histoire avançait, plus elle me répugnait.  

Une lecture très difficile, qui prend à la gorge et qui m’a probablement plus touchée parce que certaines parties réveillaient certains souvenirs (professionnels, je précise) dont je croyais avoir surmonté l’horreur.  Mais certains petits visages m’ont traversé la tête.  Un énorme coup de poing et une histoire qui a su, selon moi, éviter l’écueil du petit enfant parfait et gentil avec qui tout le monde est méchant, fait pour faire pleurer les chaumières. On est loin de la miévrerie.   Bladelor a abandonné le livre en raison de l’atmosphère trop glauque qui ne correspondait pas à ses goûts du moments.  On peut comprendre.  Un roman très fort mais que je ne conseillerais pas à n’importe qui… et pas n’importe quand non plus.

hellokittypicture07.jpgLecture commune avec Bladelor


objectif-pal.jpg Il y était depuis au moins 15 ans.  Au moins.  La couverture du billet est celle de mon édition.  Ça veut tout dire. 

Le ciel au-dessus du Louvre – Bernard Yslaire et Jean-Claude Carrière

ciel-au-dessus-du-louvre.jpgPrésentation de l’éditeur
« C’est l’histoire d’un tableau, au temps de la Révolution française.  Celle du portrait de l’Être suprême, commandé par Robespierre à David.  Un tableau qui ne sera jamais peint.  C’est aussi l’histoire d’une autre oeuvre, que le peintre laissera inachevée: le portrait de Bara, un jeune éphèbe de 13 ans, martyr de la République.

De l’inauguration du Louvre à la fête de l’Etre suprême, d’août 1793 à la mort de Robespierre, c’est aussi l’évocation écrite et dessinée en vingt « tableaux » urgents, eux auassi inachevés, d’un face à face entre deux acteurs majeurs d’une Révolution trop pressée. »

Commentaire
Quand Futuropolis m’a proposé cet album, réalisé en collaboration avec les éditions du Musée du Louvre, je n’ai pas pu résister.  Des tableaux, le Louvre, une couverture qui me plaisait… j’ai sauté sur l’occasion.   Il faut savoir que j’aime toujours quand l’art et l’Histoire se mêlent à un récit, et qu’entre Paris et moi, c’est une belle histoire d’amour qui me fait y retourner quoi… annuellement!!!   Il fautCiel-au-dessus-du-louvre-1-copie-1.jpg savoir aussi qu’en petite québécoise que je suis, on arrête souvent l’histoire de la révolution à la chute de Marie-Antoinette et on se concentre sur la royauté.  On entend très peu parler de la Terreur et de Robespierre; cette partie de l’histoire m’est presque inconnue.  Bon, je sais qu’il a fini à la guillotine mais j’ai déjà mélangé Danton et Dante (rassurez-vous, ça fait un moment)… et ma prof d’histoire aussi!  Ça peut vous donner une idée de mon grand savoir!

Mais bon, ma quichittude historique, ça n’intéresse personne!  Parlons de la bande dessinée!  Parce qu’elle m’a vraiment convaincue, surtout par son graphisme (c’est une oeuvre d’art, selon moi… vraiment, j’ai trouvé ça magnifique) mais aussi pour la réflexion sur l’art, la foi et sur la révolution qu’elle apporte.  Le scénario nous montre des scènes clé, des passages marquants de cette époque sanglante qu’a été la Terreur, passages qui nous mènent vers des réflexions quasi-philosophiques au sujet de la place de l’art et de l’artiste dans un tel contexte.  L’art pour l’art, ou l’art pour supporter l’idéologie?

ciel-au-dessus-du-louvre-2.jpgLa BD s’ouvre sur la présentation du portrait de Marat par David, peintre néoclassissiste.   De cette introduction, une phrase reste en tête « le nouveau ciel est vide, Maximilien… trop vide ».  Et c’est cette phrase qui nous amènera au centre de cette histoire, qui raconte la volonté de Robespierre d’intégrer un « Être suprême » à la révolution.  Pour ce faire, il commande à David un tableau de cet être suprême, pour que le peuple puissent le visualiser lors de la fête de l’Être suprême.  Mais David se concentrera plutôt sur le portrait du jeune Bara, jeune martyr de la république de 13 ans, qu’il représentera sous les traits d’un jeune immigrant qui le fascinera, l’obsédera, même. 

Le dessin, tout en sépia, est agrémenté de petites touches parcimonieuses de couleur.  Du ciel-au-dessus-du-louvre-3.jpgrouge, surtout.  Et j’ai adoré.  On peut aussi reconnaître des tableaux (tiens… une nouvelle version du jeu de « cherche et trouve » pourquoi pas!) exposés un peu partout, qui comportent un peu plus de couleurs.  Vraiment, j’ai trouvé ça superbe. 

J’ai maintenant une envie terrible de lire la série Sambre, de Yslaire, notée chez Manu et plusieurs autres.  Et c’est terrible terrible, vu que j’avais décidé de ne plus m’acheter de livres d’ici la fin juin!!  Dur, la vie!!!  Un très grand merci à Véronique et aux éditions Futuropolis pour cet album.   Je vous JURE que je ne dis pas ça pour avoir faire ma « téteuse » (ou lécheuse de bottes, c’est bien ça que vous dites, vous??) mais ce sont les BD qu’ils m’ont envoyées qui m’ont redonné le goût de lire des bandes dessinées!!! 

Championzé – Eddy Vaccaro et Aurélien Ducoudray

Championze.jpgPrésentation de l’éditeur (en partie)
« Baye Phal, jeune enfant né à Saint Louis du Sénégal, vit d’expédients. Il plonge dans les eaux du fleuve à la recherche des pièces que lui jettent les touristes de passage. Jusqu’au jour où une riche danseuse hollandaise de passage à St Louis, l’adopte pour en faire son boy sur scène et l’embarque avec elle en France.  Quand elle repart à Rotterdam quelques mois plus tard, il reste seul à Marseille, car il est sans papiers. Dans la rue, l’enfant survit comme il peut et enchaîne les petits boulots. Il est repéré par un entraîneur de boxe, qui va le transformer en champion. Il devient Battling Siki. […]

Commentaire
La biographie d’un boxeur?  Et d’un boxeur dont je n’ai jamais entendu le nom, en plus?  Eh oui, ça peut paraître étrange comme choix, surtout pour une file qui n’a probablement jamais vu un match de boxe au complet!  Mais quand Futuropolis m’a porposé cette BD, la couverture et le trait du dessin crayonné noir et blanc m’a tout de suite interpellée.  Et le contenu s’est révélé être une excellente surprise car vraiment, j’ai eu sous les yeux une BD très forte. 

Battling Siki, boxeur français né au Sénégal, a été champion du monde de boxe en 1922.  Pourtant, il semble avoir été oublié de tous et cet album nous transporte dans l’Europe du début du siècle dernier, en plein coeur du monde rude de la boxe, pour aller à la rencontre d’un boxeur bien particulier, sur le ring comme hors de celui-ci.  Le dessin a été à la hauteur de mes espérances et j’ai énormément apprécié le coup de crayon de Vaccaro, qui trace un portrait sépia de l’époque, tout à fait en accord avec l’histoire et l’ambiance à recréer.  C’est à travers ses planches que  nous verrons évoluer Battling Siki, toujours hors-norme, de l’enfance à sa mort. 

Difficile de ne pas être touchée par cet album. Touchée et interpellée par le racisme « ordinaire » et moins ordinaire, les préjugés,  les propos auxquels ce boxeur  – et certainement bien d’autres personnes – a eu à faire face au cours de sa carrière.  J’ai été indignée à la lecture de certaines remarques sur l’infériorité de la race africaine, par les comparaisons à un singe ou à un animal, par la presque transformation en bête de cirque.  Ce dont on parlait, c’était du fait qu’il serait tout droit arrivé de la jungle – qu’il n’avait jamais vue – pas ses qualités athlétiques.  Par toutes les magouilles aussi; on lui en a fait voir.  Et par sa fin. 

Parce que bon, malgré son côté « regardez-moi, je suis le meilleur » et ses déboires dans les bars où il se lâchait, il reste attachant.  Un véritable personage. 

J’ai aussi beaucoup apprécié le dossier final, qui nous présente quelques extraits d’une autobiographie de Battling Siki ainsi que des photos et ce qui a été reconstitué de sa véritable histoire.  Parce que vraiment, il semble être passé dans un monde parallèle.  Complètement effacé.  Parce qu’il était hors-norme.  Et probablement parce qu’il était noir.  Et ça, je trouve ça terrible. 

Un grand merci aux éditions Futuropolis pour cette découverte!

Pour une journée-catastrophe… le non-tag des quinze

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Je sais pas si ça vous arrive parfois… mais des jours, je me dis que j’aurais mieux fait de rester couchée.  Bon, ça arrive à tout le monde mais comme je ne fais rien comme tout le monde ça a été disons… spectaculaire comme mauvaise journée. Voici donc le mode d’emploi pour une journée-à-oublier 101.  Au cas où ça vous dirait de faire une folle de vous!

1) Décidez d’être gentille et de régler une urgence pour un parent qui vous appelle à 18h le soir pour vous mentionner en panique qu’un équipement ne fonctionne pas.  Rassurez-le gentiment en leur disant que vous allez passer le lendemain matin, que c’est pas un si gros détour.   Faites comme d’habitude quand un appareil fait des siennes et allez arranger le tout au même endroit que d’habitude: à l’école.  Après tout, c’est là où est l’enfant normalement, sur vos heures de travail.  Bien entendu, oubliez complètement que c’est la semaine de relâche, heurtez-vous à une porte fermée, arrivez finalement en retard (quand vous avez une stagiaire, pour en rajouter une couche)… et appelez le parent toute piteuse pour lui expliquer que vous êtes la reine des deux de pique!!!  Non mais je me suis trouvée TELLEMENT imbécile, vous pouvez pas savoir. 

2) Organisez-vous un horaire pas du monde qui vous fait écourter votre heure de dîner.  Après avoir attendu 30 minutes pour votre assiette à la cafétéria de l’hôpital, parce qu’il y a un nouveau caissier qui fait son possible… mais qui le fait très lentement.  Au moment de payer, tournez-vous gracieusement pour parler à une collègue que vous êtes contente de voir… et faites valser votre plateau (tout aussi gracieusement) à la manière d’un freesbee à travers la file d’attente de la cafétéria.  Bien entendu, pour que ce soit plus drôle, il faut qu’il y ait une soupe et deux cup de sauce dans le dit plateau.  Et que votre robe se trouve sur le chemin de la dite sauce.  Sinon, ce serait plate un peu!

3) Morte de honte, lancez-vous à quatre pattes pour ramasser la soupe, le poulet et les frites (en quantité) par terre, le tout toujours à travers la file et les infirmières en jupe.  Si vraiment vous avez le goût de jouer la totale, faites comme moi et baissez soudain les yeux pour réaliser que vous êtes à genoux sur votre robe et que le haut est comme vraiment descendu.  Et que vous êtes toujours à quatre pattes, bien penchée par en avant.  Rassurez-vous en vous disant qu’au moins, il est joli, votre nouveau soutien-gorge à motifs rose et blanc.  Et qu’il n’est pas transparent.  Faut voir le verre à moitié plein!

4) Finalement, en discutant très sérieusement avec une collègue, emmêlez-vous complètement les pinceaux dans vos nerfs crâniens et décidez de déboucher une bouteille de 7up diet en même temps.  Ne prêtez aucune attention au pschhhhht précurseur… et ne retrouvez votre souffle après avoir évacué la liqueur (qui pétille) de votre nez, vos oreilles et vos yeux, endroits où elle s’était logée après l’explosion.  Retournez vous cacher dans votre salle (pour ne pas que votre stagiaire vous voie) en espérant que personne ne remarque votre odeur de citron–limette et vos cheveux qui collent ensemble!!!

Et il n’est que 17h30.  Il reste plein de temps avant que je ne me couche.  Ça fait peur, non?


Comme le présent est trop pénible aujourd’hui… je me plonge donc dans le passé!!!  C’est CasaNova qui a parti le bal… et je sais pas pourquoi, par puuuuur hasard, aujourd’hui, je filais « bilan » et j’ai décidé de faire ce non-tag, comme ça, sans réfléchir. 

Il s’agit donc de nommer 15 titres (ok… un peu plus de 15!!) de livres qui font partie de nous, d’une manière ou d’une autre.  Et sans fausse honte non plus!  Allez, je me lance!!!

L’enfance… (ou les années primaires)
Une maison de poupées – Rumer Godden. 
Anne… la maison au pignons verts – Lucy Maud Montgomery
Le Petit Prince – Antoine de St-Exupery

L’adolescence (ou le secondaire et le cégep)
Autant en emporte le vent – Margaret Mitchell
Orgueil et préjugés – Jane Austen
Les hauts de Hurlevent – Emily Brontë
– La bicyclette bleue/101, avenue Henri-Martin/Le diable en rit encore – Régine Deforges
Le maître des illusions – Donna Tartt
Le Docteur Jivago – Pasternak
– Poésies complètes – Nelligan
Le fantôme de l’opéra – Gaston Leroux et Phantom de Susan Kay
Les justes – Albert Camus
Cyrano de Bergerac – Edmond Rostand

L’adulte qui ne blogguait pas encore (du début de la vingtaine au début de la trentaine)
Nous sommes éternels – Pierrette Fleutiaux
Une prière pour Owen – John Irving
Le prince des marées – Pat Conroy
Harry Potter et ses amis – JK Rowling

La bloggueuse
Le temps où nous chantions – Richard Powers
L’ombre du vent – Carlos Ruiz Zafon
Bleak House – Dickens
Neverwhere – Gaiman
Lettre d’une inconnue – Stefan Zweig
L’affaire Jane Eyre – Jasper Fforde
Angélique – Anne Golon

Ceux qui veulent s’amuser à trouver la raison de la présence de chacun des livres dans cette liste… vous pouvez… et j’ajouterai si certains trouvent la bonne réponse!!! ;))

L’avant-dernière chance – Caroline Vermalle

avant-derniere-chance.jpgPrésentation de l’éditeur (un peu tronquée par moi… ça en disait un peu trop!)
« À Londres, lors du tournage d’une fiction pour la télévision, Adèle, une jeune stagiaire française, reçoit un texto totalement inattendu et irréel: son grand-père lui souhaite un joyeux anniversaire…

Adèle se remémore alors les événements de ce dernier mois.  Son papy, Georges, quatre-vingt-trois ans, les pieds plantés dans son potager, enraciné dans sa bonne vieille terre du Poitou, a subitement décidé de partir pour un tour de France avec son voisin et ami Charles, soixante-seize ans.  Sa petite fille a découvert leur projet et, inquiète pour la santé de son aïeul, lui a fait promettre de lui envoyer des nouvelles tous les jours par texto.  Commence alors une drôle de correspondance, tendre et complice, entre le grand-père et sa petite fille, qui ne se sont pas vus depuis dix ans. »

Commentaire
Ce livre, ça été pour moi un roman doudou, un vrai.  Bon, j’ai pleuré comme une madeleine à la fin (je n’y peux rien, c’est un thème qui me touche énormément) mais j’ai vraiment beaucoup aimé ma lecture. 

Le temps de ce roman, nous sommes triballés sur les routes de France avec deux papys un peu bougons, qui ont décidé, alors qu’ils étaient bien engoncés dans leurs habitudes et leur train-train monotone, de parcourir les étapes du Tour de France.  Pas en vélo, tout de même!!!  Ils ont 83 et 76 ans!!!  Mais en voiture.   C’est un projet qu’ils chérissaient depuis longtemps mais la santé de Georges, le quotidien et les habitudes ne leur avait pas permis de le réaliser…  Surtout que Françoise, sa fille qui s’inquiète toujours, est partie.  Revenus comme deux adolescents, les voilà partis sur les routes de France.

Ce qu’ils sont attachants, ces papys, avec leurs habitudes et leur langage Ils m’ont semblé très vivants!  Le personnage de Georges, qui se réveille après un long sommeil, m’a beaucoup touchée, de même qu’Adèle, sa petite fille, qui est complètement prise dans son quotidien de stagiaire sur le plateau de « La maison biscornue » et qui n’a pas vu son grand-père depuis 10 ans!!!  Leur histoire de retrouvailles par sms-interposés m’a fait sourire doucement et contrairement à d’autres, je n’ai pas été ennuyée par les descriptions de la Bretagne… au contraire, je veux y aller, maintenant!!!  Le langage sms, contrainte de départ du roman, ne m,est pas apparu plaqué, au contraire.  J’ai bien ri des tentatives des grands-pères pour apprendre cette « langue seconde » et j’ai trouvé les comparaisons avec les langues inventées de leur enfance bien intéressantes. 

Ce n’est pas si lisse que mon billet pourrait le laisser croire.  Oui, c’est « doudou » mais ce n’est pas dégoulinant, si vous comprenez la nuance!   Oui, on voit un peu venir mais c’est avant tout une belle histoire sur l’importance de profiter du temps qui passe et de savourer les moments que nous avons avec ceux qu’on aime.   Et bon, j’ai pleuré pendant les 25 dernières pages, je pense… mais je suis comme ça.  Impossible de ne pas penser à ses propres grands-parents (ma seule grand-maman est partie il y a 20 ans… et j’y pense encore) ou, dans mon cas, aux grands-oncles et grandes-tantes qui étaient mes « meilleurs amis » quand j’étais petite.  Savoir que je serais reconnue et que ça ferait plaisir, je crois bien que j’irais faire une petite visite…

Un gros merci à Caroline Vermalle, qui m’a fait parvenir son roman!

La part de l’autre – Eric Emmanuel Schmitt

la-part-de-l-autre.jpgPrésentation de l’éditeur
« 8 octobre 1908: Adolf Hitler recalé.  Que se serait-il passé si l’École des beaux-arts de Vienne en avait décidé autrement?  Que serait-il arrivé si, cette minute-là, le jury avait accepté et non refusé Adolf Hitler, flatté puis épanoui ses ambitions d’artiste?  Cette minute-là aurait changé le cours d’une vie, celle du jeune, timide et passionné Adolf Hitler, mais elle aurait aussi changé le cours du monde… »

Commentaire
Je l’avoue d’emblée, je n’avais pas vraiment envie de lire ce livre.  Pourtant, quand j’ai vu qu’il y avait lecture commune par Lasardine, Mélisende, Jennifer et Livresque, sur le forum de Livraddict, je me suis dit que c’était l’occasion ou jamais.  Si je ne le lisais pas maintenant, je ne le ferais jamais… je ne vous dirai pas depuis combien d’année il est dans ma pile!!!  

Je m’attendais donc à m’emmerder royalement… pourtant, j’avais beaucoup aimé « Ma vie avec Mozart », de Schmitt… mais depuis, les commentaires que j’ai lus sur ses récents livres m’ont rebutée et j’avais perdu l’envie.  Pourtant, ô surprise, une fois le livre ouvert, après avoir bougonné pendant quelques pages devant les allusions à la sueur et autre sécrétions corporelles (ça m’énerve toujours… je veux absolument pas savoir si les les protagonistes ont le dessous de bras trempé ou non quand je lis… alors la moindre allusion, je la remarque.), je me suis surprise à entrer dans le roman… et à beaucoup aimer. 

En fait, il a fallu me faire violence au départ, Hitler étant Hitler.  J’ai aussi beaucoup fouiné pour savoir ce qui était vrai ou pas.  Le texte alterne les partie et nous fait rencontrer deux hommes.   Hitler, refusé à l’école des Beaux-Arts de Vienne, et Adolf H. accepté.  Si au départ ils ne sont pas plus sympathiques l’un que l’autre (et ça fait carrément peur de ne pas savoir lequel on préfère, en fait, dans ces premières pages), ils s’éloignent rapidement et nous voyons évoluer, d’un côté, Hitler le bourreau, le fanatique, le mégalomane qui n’a pas su se remettre en question, et de l’autre Hitler l’homme très ordinaire, qui s’ouvre à l’autre et à la réciprocité.  Les paragraphes alternent les deux histoires mais il est facile de s’y repérer.  L’écriture est simple, ça se lit vraiment facilement… et je me suis laissée prendre au jeu.

Bien entendu, il y a un côté un peu manichéen dans tout ça… le « bon » Hitler et le mauvais Hitler.  Mais l’exercice est intéressant à la fois pour ces moments, ces décisions, qui changent le cours d’une vie ou même de plusieurs vies, à petite ou grande échelle (quand j’étais petite, j’étais persuadée qu’il y avait plein de mondes parallèles où se déroulaient notre vie si on avait pris telle ou telle décision à la place de ce que nous avons fait… ça m’a toujours fascinée.. mais bon, je suis bizarre et c’est un peu hors-sujet) ainsi que pour cette idée qu’en chaque homme il y a le potentiel du meilleur et du pire.    Admettre qu’Hitler aurait pu être autre que ce qu’il a été, c’est admettre qu’il était humain, chose qui est très difficile à s’avouer, quand on sait ce qu’il a fait.  Disons qu’il est plus facile de se dire que c’était un monstre.  Parce que je ne suis pas particulièrement fière d’être de la même espèce que ce type, disons.  Et peu importe avec quel recul je tente de prendre les choses (c’est un roman, rien d’autre, etc. etc.) impossible d’oublier que tout ça est arrivé réellement. Qu’un tel homme a existé.  Qu’on lui ait permis de faire ce qu’il a fait. 

Quant à la partie uchronie, elle ne fait pas disparaître complètement l’antisémisme, la droite en Allemagne, ou même les guerres.  Mais elle propose une vision de ce qui aurait pu être.  On nous amène parmi les surréalistes, à Paris, on voit le siècle différemment.  C’est une idée parmi d’autres, mais je me suis laissée embarquée et j’ai choisi d’apprécier celle-ci, qui n’est tout de même pas idyllique pour Adolf.  J’ai quand même bien aimé la petite Onze-heures-trente qui voulait être une géante!! 

Une lecture dérangeante, donc, par la réflexion qu’elle amorce au sujet du potentiel dans chaque humain, du diable qui se prend pour un ange et des dangers des trop grandes certitudes.  Et pour une fois, j’ai pu avoir une discussion « livre » avec maman sans qu’on soit diamétralement opposées dans nos opinions!!!!!

Lu en lecture commune… et je crois aussi que ça peut entre dans le défi SF (c’est une uchronie, non??) ainsi que dans le défi PAL… vu que ça se compte en années!!!

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Once upon a time… le swapôcontes!

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Quand j’ai vu ce magnifique logo, je me suis tout de suite dit que je ne pouvais pas résister…  Et quand Stéphanie m’a proposé d’être sa binômette, j’ai battu des mains toute seule dans mon salon… et j’ai tout de suite dit oui!!!  C’est déjà super gentil de sa part d’accepter d’envoyer outremer… surtout un tel paquet!!!

Il y a bien entendu eu une aventure postale… parce que je suis la reine des aventures postales, à mon grand désarroi!!!  Ma poste garde les paquets quelques jours.  Pas beaucoup de jours.  Et elle ouvre de 8h30 à 17h30.  Et moi, je travaille de 7h45 à 16h45.  Quand je réussis à partir à cette heure-là, ce qui arrive quoi… une fois par mois!!!  Et j’habite à 30 minutes en auto de mon travail.  Et j’ai des cours, dans une autre ville, 4 soirs sur 5.  Pas winner pour le bureau de poste!  Normalement, je peux m’en sortir le vendredi, où je ne travaille pas pour aller chercher les colis.  Mais ô malheur, ce vendredi-là, je ne pouvais pas.  Je finis donc par appeler au bureau de poste pour aviser que c’est ma mère qui ira chercher mon colis.  Le gentil-monsieur-qui-me-connaît n’était pas là et c’était une madame-bête-qui-ne-connaît-pas qui a répondu… qu’il fallait que j’oublie ça, trop de risques, blablabla, pièce d’identité avec photo, blablabla, bref, ma séance de supplication fut sans effet… fallait que j’y aille moi-même, et vite!!   J’ai fait quoi, vous pensez??  J’avais trop hâte… alors j’ai fait un charmant allé-retour pendant ma pause-dîner (30 minutes aller, 30 minutes retour, sur une pause de 60 minutes… no choice pour dîner except Burger King sur la route) pour me faire dire, là bas que je n’avais qu’à signer une petite feuille à ma mère, en lui prêtant mon permis de conduire pour la journée… et qu’ils le lui donneraient, une prochaine fois…   Vive la poste qui ne se comprend pas!  Et fin de la tranche de vie, qui a fait que j’ai déballé le cadeau à l’hôpital, pendant le break, sous les yeux ébahis des collègues!!!  Bon, j,ai dû leur expliquer le concept de swap… mais ce sera une autre histoire!

Mais ils n’étaient pas étonnés pour rien!!!  C’est que Stéphanie s’est tout simplement dépassée!!  Oui, oui!!!  C’était une énoooorme boîte qui m’attendait à la poste, et très remplie, à part de ça!!!  Quelle joie de me transporter dans cet univers féérique et magique pendant ce déballage!!! 

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D’abord, dès le paquet ouvert (à l’envers… gaffeuse is my middle name), il y avait plein de beaux chevaliers, de princesses et de gros dragons cracheurs de feu qui me souriaient!!!  Je le mentionne parce que j’ai vraiment beaucoup cherché pour trouver un papier « contes de fées »… sans trop de succès!!  Mais celui-là était touuuut à fait dans le thème!!!

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Alors une fois déballé (et revenue chez moi), ça donnait ça!!!  C’est fou, non!!!  Voyons donc les livres!

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On peut donc voir 4 livres!!!  Et tous très en lien avec mes souhaits!

Enchantement, de Scott Orson Card (que je voulais depuis hyper longtemps!)
La belle et la bête, une adaptation de Max Eilenberg et Angela Barrett.  (mon conte préféré!!!  Stéphanie a vraiment tenu compte de mes goûts! En plus, je l’ai lu, c’est suuuuperbe!)
Contes de la montagne, chez Gründ (Encore une fois, elle a fait fort!  Elle a combiné mon goût du ski et de la montagne avec mon envie de découvrir des contes du monde!!!)
Le dragon de la princesse Tagada, de Pénélope Jossein (en hommage à mon amour fou pour les fraises Tagada, probablement!!!)

Et là, je réalise que je n’ai pas pris de photo juste des sucreries et de l’objet… silly me… mais il y en avait beauuuuucoup!  Et je ne peux pas les prendre maintenant parce que bon, disons que la quantité a mystérieusement diminué… ce doit être un coup du Docteur!!!

Il y avait donc une tasse super mignonne avec mon prince-grenouille qui me regarde amoureusement quand je prends mon thé!!!  Un paquet de Biscuits roses de Reims (c’est teeeeeerriblement bon, ce truc!!!  J’ai passé presque tout le paquet en 1 semaine!).  Deux énormes sacs de fraises Tagada… parce que je n’en ai jamais assez!!!  Une boîte de sablés Mère Poulard du Mont-St-Michel…  tout à fait dans le thème, et délicieux!!!  Un sac de colliers en bonbons-full-top-glamour… il y a toujours des colliers, dans les contes, non?  Anyway, les princesses en ont!  Et moi aussi maintenant!  Une tablette de chocolat au nougat et une tablette de chocolat noir, ainsi qu’un sac de Carambars au Caramel!  Et une très jolie (et surtout très gentille) carte accompagnait le tout!!

Je n’en reviens toujours pas d’avoir été si incroyablement gâtée!!  Un immense triple merci à Stéphanie qui s’est donné beaucoup de mal entre deux déplacements pour me concocter ce colis tout à fait féérique.  Ce fut un grand plaisir pour moi d’être ta binômette et j’espère que tu seras aussi contente de ton paquet que je le suis du mien!!!  Meeerci encore!

Et merci à Emmyne d’avoir pensé à ce super thème, tellement, tellement inspirant!!

Dickens – Stefan Zweig

trois-maitres.jpgPrésentation de l’éditeur (en partie)
« L’univers de Dickens semble représenter pour le jeune Zweig le comble de l’exotisme, mais son étrangeté n’a rien qui puisse susciter l’enthousiasme, elle exclut toute l’exaltation du pathos: ce que le romancier peut faire de mieux, c’est rendre « intéressant et presque digne d’amour ce monde antipathique du rassasiement et de l’embonpoint ».

Commentaire
Il fallait bien la plume et la verve de Zweig pour me faire apprécier un essai dans lequel il dit clairement que « Bleak House » et « Un conte de deux villes » sont des oeuvres manquées!!!  Mais je viens tout juste de relire le texte pour faire mon billet (voyez-vous, je ne sais absolument pas comment parler d’un essai…  imaginez d’un essai lu la semaine dernière, en plein read-o-thon!!!) mais je n’ai quand même pas pu m’empêcher d’être impressionnée par la manière dont Zweig parle de Dickens.  Et on s’entend, j’adoooore entendre parler de Dickens!!

Il ne s’agit donc pas ici d’une biographie de Dickens, comme je l’ai naïvement cru avant d’acheter le livre, mais plutôt d’une analyse de l’oeuvre littéraire de Dickens vue par les yeux d’un  Zweig qui avait alors 30 ans.  D’abord paru seul en 1910, cet essai apparaît maintenant dans le recueil « Trois maîtres », en compagnie de Balzac et Dostoïevski.   On réalise tout de suite que Zweig n’est pas comme moi animé d’une passion intense et d’un amour aveugle pour Dickens!  Pourtant, il ne s’agit nullement d’une critique de A à Z mais plutôt d’une approche très intéressante de ce que Dickens a écrit, et ce qui fait que Dickens est Dickens.  Et une vision de Stefan Zweig est, comme toujours, servie par une plume fluide et très intense (quand on sait comment il écrivait, j’en suis encore complètement retournée… comment peut-il être si passioné dans ces conditions!!!). 

Je vais vous lancer une de ces vérités, comme ça, de laquelle vous ne reviendrez pas!  Dickens vivait pendant l’époque victorienne.  Oui oui, je le jure!!!  Non mais quelle nouvelle « étonnante », n’est-ce pas!!!  Et c’est tout de suite ce que Zweig fait ressortir.  En brossant un portrait de plusieurs caractéristiques de l’époque – selon sa vision, un monde de petits bourgeois où tout le monde était contenté et n’avait pas de grandes aspirations, où toute passion et sensualité étaient vues comme « mal » par les bien pensants – il place tout de suite l’oeuvre de Dickens dans son contexte historique et révèle pourquoi, selon lui, Dickens a été tellement aimé à son époque.  Parce que c’était une superstar, notre Charlie!!!  Avec ses héros « ordinaires », ses personnage bien ancrés dans leur temps ainsi que le portrait idyllique, presque enfantin à l’occasion, qu’il trace du bonheur quotidien, des scènes de tous les jours, il rejoint le lecteur victorien.  Et avec son oeil acéré, sa façon de rendre les choses réelles et surtout son humour débordant et dévastateur, il rejoint le public intemporel. 

Parce que si pour Zweig, il manque une certaine « grandeur », un certain souffle, qui fait qu’un roman nous prend aux trippes, il ne nie aucunement le génie de Dickens, qui se révolte contre les évidentes aberrations du système à la manière de son temps; par l’humour et par son esprit.  Dans certains paragraphes, je retrouvais aussi l’idée que je tentais d’exprimer dans mon billet sur « Our mutual friend »… mais beaucoup mieux dit!  Je n’irais pas me comparer à Zweig.  Mais ces personnages impossibles à oublier, si caractéristiques, bons et méchants, éclairés par un halo de lumière et vivant dans un véritable petit mini-univers sooooo british… il les a regardés vivre aussi.  Et lui aussi s’est laissé emporter… par moments!

Je sens que j’en parle bien mal…  mais c’est un essai que j’ai énormément apprécié, de par la plume de Zweig… et par le sujet!  Je compte bien poursuivre la lecture du recueil… mais faudrait que je lise au moins UN truc de Balzac ou de Dostoïevski avant!!!

Logo Zweig petit Ich liebe Zweig – la lecture de février