Top Ten Tuesday – Livres, tourtière, pudding et sapins de Noël

Top ten tuesdays

 

Je suis certaine que vous n’en revenez pas, deux semaines et je m’y tiens encore.  En plus, je respecte le thème! Après un salon du livre minimaliste (mais juste en ce qui concerne les achats, hein, je ne parle pas du plaisir), je pense que je deviens réellement une grande fille et que je commence à genre… être sage et raisonnable.  J’ai déjà commandé les ailes et mon auréole.  Sainte Karine priez pour nous!

 

Le thème des Top Ten de la semaine, chez « The broke and the bookish », ce sont ces livres qui nous font penser à Noël, qu’on aime lire dans le temps des fêtes ou qui nous mettent dans l’ambiance. Je l’avoue d’emblée, même si je suis une Christmas Freak assumée,  j’ai eu un peu plus de mal à trouver des idées pour ce thème… on verra si je me rends à 10.  Pourtant, avec toute la neige qui est tombée, la parade du Père Noël en fin de semaine et le fait que je chante souvent « Noël c’est l’amour » à longueur d’année, ça devrait être somme toute assez simple.  Mais je ne suis pas à une contradiction près, n’est-ce pas!

 

10. Le Noël d’Hercule Poirot – Agatha Christie

Parce qu’il y a Noël dans le titre, qu’il doit bien y avoir un Christmas pudding (il y a toujours un Christmas pudding en quelque part dans les histoires de Noël anglaises), et que toute façon, lire un Agatha Christie au coin du feu, quand il neige, et qu’on se bourre de tourtière et de pain sandwich, ça fait Noël!

 

 

9. Le château de Cassandra – Dodie Smith

J’avoue, il n’est aucunement question de Noël, là-dedans.  Mais il fallait bien que je mette dans la liste un « roman doudou », un de ces romans qu’on lit avec le sourire, qui font du bien, qui ont ce petit côté suranné qui  me plaît énormément et que j’aime relire quand j’ai du temps, enroulée dans une couverture.  J’aurais pu parler des « Anne », des « Emily », de plusieurs romans se déroulant au début du 20e siècle, mais celui-ci est le dernier en date que j’ai lu alors c’est celui-ci qui fait la liste.

 

8. How the Grinch stole Christmas – Dr. Seuss

Parce que les souvenirs d’enfance. 

 

 

7. Visions of Sugar Plums – Janet Evanovich

Parce que je ne verrai plus jamais les lutins du Père Noël de la même façon.  Et qu’il fallait bien que je plogue Evanovich quelque part.  Bon, ok, ça risque d’arriver quand on va reprendre un certain thème.  Mais disons que la patience et moi, ben ça fait deux. 

 

6. Boréal Express – Chris Van Allsburg

Mon conte de Noël pour enfants préféré.  L’album est magnifique, tout en douceur, et il donne envie d’y croire. 

 

5. Love Actually

Non, non, je ne triche pas.  Il y a bien une notice derrière la pochette du film, non?  Et dans une notice, il y a bien des mots? Donc, ça compte, CQFD.  De toute, façon, Colin Firth, Hugh Grant, Alan Rickman (sans oublier Liam Neeson et, dans un autre ordre d’idées, Bill Nighy)… c’est de la poésie sur pattes.  Sans parler de ces paroles d’anthologie :

« I feel it in my fingers,
I feel it in my toes,
Christmas is all around me,
and so the feeling grows

It’s written in the wind,
It’s everywhere I go,
So if you really love Christmas,
C’mon and let it snow?”


Sooooo poetic, je vous dis.  Une véritable œuvre littéraire!

 

4. Histoire d’un casse-noisette – Alexandre Dumas

Maintenant que je l’ai lu, je peux le placer ici, parce que bon, Casse-Noisette, c’est quand même un symbole de Noël ultime pour moi.  J’ai dû voir ce ballet je ne sais pas combien de fois et ma maison est un peu inondée de casse-noisettes (qui ne cassent absolument rien, je le crains… disons qu’ils sont meilleurs pour perdre leur tête que pour servir à briser quelque truc que ce soit, sans même parler de noisettes) dans le temps des fêtes.  J’aurais pu citer la version d’Hoffman, mais comme c’est celle-ci que je viens de lire, et que c’est Dumas en plus, ben voilà. 

 

3.  Les quatre filles du Docteur March – Louisa May Alcott

Parce que dans ce livre, il y a l’une des scènes de Noël les plus jolies que j’ai lues.  J’ai presque le goût de le relire, tiens!  Et de m’installer au piano pour faire chanter à tout le monde des chansons de Noël.  Et leur casser les oreilles, accessoirement.

 

 

2.  Un chant de Noël – Charles Dickens

Non mais vous ne pensiez pas vous en sortir sans au Dickens, non?  C’est un total classique, celui-là et en plus, c’est la pièce qui est jouée dans « Une prière pour Owen », de John Irving.  Sans compter que ce sera le titre du prochain Christmas Special du Doctor.  Quoi, vous n’avez quand même pas imaginé que j’oublierais de plugger le Docteur en quelque part, non?


1. Harry Potter – J.K. Rowling

C’est presque devenu une tradition, je relis toujours un tome de Harry dans le temps des fêtes.   Résultat, quand je pense à Noël, c’est toujours cette série qui me revient en premier, parce que pour moi, magie = Noël, parce que Hogwarts, sous la neige et tout décoré, ça doit être magnifique, et qu’après tout, ça me fait carrément retomber en enfance, cet univers.  Et que Noël, pour moi, c’est tout ça.  Oublier que je suis disons… plus grande, maintenant!

 

 

Alors voilà.  Pas très original mais j’étais moins inspirée, faut croire.  Je pense que Noël, c’est plus musique et films qui passent et repassent (tiens, j’aurais pu écrire Astérix et Cléopâtre dans ma liste, en fait… ce film passe chaque année et me fait chanter le pudding à l’arsenic un bon mois de temps), genre A Christmas Story ou Sissi. Gone with the wind aurait aussi pu y être mais juste le film.  Le livre, je le lis tout le temps.   Et vous, quels sont ces livres qui vous mettent dans l’esprit des fêtes?  Je suis toujours à la recherche d’idées. 

 

Rendez-vous la semaine prochaine, avec un thème que je vous transmettrai dès qu’il sera sorti sur le site hôte.

La Chartreuse de Parme – Stendhal

chartreuse.gif coup-de-coeur.gif Présentation de l’éditeur

« Cadet de grande famille fasciné par Napoléon qu’il rêve d’aller rejoindre, Fabrice del Dongo arrive à Waterloo quand commence la bataille.

Mais il ne suivra pas la carrière des armes à quoi il aspirait, et consentira à devenir prélat. Avec assez de détachement, cependant, pour que l’essentiel reste bien pour lui la chasse au bonheur – c’est-à-dire l’amour. Quand Stendhal publie La Chartreuse en 1839, le propre du roman demeure toujours à ses yeux le romanesque où rien ne compte que le récit qui se moque du sérieux, l’allègement de la vie et l’héroïsme des grandes actions comme des grandes passions.

Et le paradoxe de ce livre moderne qui est aussi une satire du pouvoir et de la cour de Parme, de ce livre où les Italiens retrouvent leur culture, c’est qu’il demeure apparenté au vieux fonds sans âge des romans où l’aventure s’accompagne d’un climat de bonheur et de gaieté. « 

 

Commentaire

Soit je suis alcoolique, ou ignorante (ou les deux… je vous laisse bons juges), mais je croyais que la chartreuse dont il était question ici, c’était la liqueur.  Je m’imaginais, je sais pas, une intrigue sur fond de fabrication d’alcool ou un truc du genre.  Mon inculture crasse est maintenant réparée depuis que je me suis plongée avec délices dans ce roman qui nous entraîne du lac de Côme (j’ai chanté la chanson d’Alain Morisod/Sweet People pendant le premier quart du roman… c’est terrible, plaignez-moi!) à la cour de Parme (ça, ça a été l’occasion de rêver de jambon et de parmesan) où nous voyons évoluer Fabrice del Dongo de sa naissance à sa mort, Clelia, mais surtout, surtout, la duchesse Sanseverina et le comte Mosca.

 

Je crois que sans les interventions répétées d’une certaine dame, je n’aurais jamais ouvert ce livre (acheté en 1993, quand même) et je serais passée à côté de quelque chose.  Quel souffle dans ce roman de Stendhal, quel portrait de cette petite cour de Parme, dirigée par un prince plus ou moins scrupuleux, où tous les courtisans se connaissent et où la vie privée n’est qu’un concept abstrait et pas du tout réaliste!  Et en plus, ô surprise, la chartreuse, c’est drôle!  Réellement. Une ironie délicieuse, une mauvaise foi parfois déroutante, un narrateur qui se permet de juger son « héros » et tous les protagonistes  La bataille de Waterloo, telle que vue par Fabrice qui se demande s’il y a réellement participé et qui se ramasse assis par terre au lieu de sur son cheval…. j’ai ri aux éclats et dès le début. 

 

La chartreuse de Parme, c’est une quête de bonheur.  Celle de Fabrice, surtout, ce drôle de héros exalté au départ qui veut être héroïque mais qui le fait de manière ma foi fort maladroite parce que bon, il n’y comprend rien!  C’est une véritable catastrophe sur deux pattes, ce bonhomme!  Naïf comme pas un, il se laisse guider par les instincts et les impulsions du moment, dans sa quête de l’amour et du bonheur, et se met systématiquement les pieds dans les plats. Il faut toute l’adresse et l’intelligence de sa tante, la duchesse Sanseverina, qui lui voue un amour jamais réellement avoué, pour le sortir de là par de multiples jeux de cour, que notre Fabrice s’empresse de saboter sans vraiment le faire exprès.  Je vous le jure, aimer Fabrice et le sortir du trouble dans lequel il réussit toujours à se fourrer, c’est un travail à temps plein! 

 

Quant à cette duchesse, quelle femme!  On sent sa majesté, sa prestance et sa beauté dans les mots mêmes de Stendhal et elle occupe tout l’espace de chaque scène dans laquelle elle apparaît.  Torturée en elle-même par un amour pour Fabrice qu’elle a du mal à assumer, elle est adroite et réussit à intriguer de façon très efficace, aidée du comte Mosca, son amant et ministre du prince.  Et ils évoluent, ces personnages, ils ne sont pas statiques ni tout d’une pièce.  Il n’y a qu’à penser au comte, au départ ministre dont le principal travail consistait à rassurer le prince et à regarder en dessous de son lit pour vérifier qu’il n’y avait pas d’assassins cachés là, qui se révèle un homme capable d’une extrême générosité et qui fera tout pour l’amour de la duchesse, même aider son rival inavoué.   Quant à la jeune Clélia, déchirée entre l’amour et le devoir, elle fait figure romantique d’amour interdit, avec sa promesse détournée et la situation qui s’en suivit.  Ça a quand même un côté attendrissant, dans le noir, non? 

 

Un roman foisonnant, où les rebondissements se succèdent, où les loyautés ne sont jamais sures, sur fond d’intrigues de cour.  De beaucoup d’intrigues de cour.  Ce que ce devait être fatiguant, de tout calculer ainsi.  La cour de Parme est semblable à toutes les autres, avec son étiquette, ses mesquineries, ses clans, ses revirements d’allégeance.   On s’y croirait, dans cette cour, ainsi que dans cette Italie magnifique, souvent vue par les yeux d’un personnage semblant trouver beauté et bonheur dans la plupart des situations, même les moins agréables.  Durant tout l’épisode de la prison, entre autres. C’est à se demander dans quel monde il vit, son imaginaire lui semblant parfois plus vrai que le réel. Légèrement déconnecté, notre « héros »!

 

Certes, il y a quelques répétitions, surtout dans les intrigues politiques, et la plume de Stendhal m’est apparue moins « facile » que celle d’autres auteurs classiques.  Il faut tout de même de la concentration pour suivre sans se perdre dans les méandres des pensées des personnages.  J’ai adoré que ceux-ci ne soient pas parfaits, qu’ils osent défier la morale et les convenances, qu’ils aient leurs failles, évidentes, même, mais qu’on les aime tout de même.  Moi, en tout cas, je les ai aimés.  Ce qui m’empêche de crier au réel énorme gros coup de coeur (c’est donc juste un coup de coeur normal), c’est la finale, ma foi expédiée en deux pages et trois lignes.  Pourquoi cette ellipse de trois ans?  Pourquoi boucler tout ça si rapidement quand il y avait encore tant à dire?  Je les aurais suivis encore un peu, moi. 

 

Malgré tout, je me suis délectée de cette lecture, que je ne voulais pas voir finir. Certains passages et éléments du roman resteront cultes pour moi.  Je vais devoir prendre une journée pour quitter ce petit monde et revenir d’Italie!

 

Alors voilà, je suis maintenant une happy few!

A study in scarlet (Une étude en rouge) – Arthur Conan Doyle

study-in-scarlet.jpgPrésentation de l’éditeur

« Au n° 3 de Lauriston Gardens près de Londres, dans une maison vide, un homme est trouvé mort. Assassiné ? Aucune blessure apparente ne permet de le dire, en dépit des taches de sang qui maculent la pièce. Sur le mur, griffonnée à la hâte, une inscription :  » Rache ! « . Vengeance !

 

Vingt ans plus tôt, en 1860, dans les gorges de la Nevada, Jean Ferrier est exécuté par des mormons sanguinaires chargés de faire respecter la loi du prophète. Sa fille, Lucie, est séquestrée dans le harem du fils de l’Ancien. Quel lien entre ces deux événements aussi insolites que tragiques ? Un fil ténu, un fil rouge que seul Sherlock Holmes est capable de dérouler. Une intrigue toute en subtilités où, pour la première fois, Watson découvre le maître… »

 

Commentaire

J’ai vu des films de Sherlock, lu des adaptations,visité le musée à Londres.  Peut-être aussi ai-je lu des nouvelles adolescente mais je n’en ai aucun souvenir.   Je considère donc cette lecture comme mon initiation aux romans Homésiens, introduction qui s’ouvrira certainement sur d’autres lectures!

 

C’est dans ce court roman que nous rencontrons Sherlock et Watson pour la première fois.  Nous assistons à leur rencontre et nous sommes témoins du début de leur amitié et de leur vie de colocataires au 221B Baker Street.   En lisant ce roman, j’ai eu l’impression d’entrouvrir la porte sur le mythe qu’est Sherlock Holmes et c’est cette mise en situation qui m’a davantage intéressée que l’enquête en soi. 

 

Parce qu’on s’entend, même moi qui devine tout, je suis parfois époustouflée par les raisonnements géniaux de Sherlock.  Sa façon de trouver les réponses est d’ailleurs plus intéressante que les réponses elles-mêmes!  Le style est un peu surrané, il y a du sang mais rien de sanglant, et on se croit vraiment à cette époque.  

 

Si j’ai été un peu désarçonnée par le changement de contexte au début de la deuxième partie, j’ai beaucoup apprécié le voyage aux États-Unis et j’ai été surprise de la dénonciation assez directe de certains éléments de la communauté des Mormons de Salt Lake City qui s’y sont réfugiés après avoir été chassés de leurs terres.  Je ne m’attendais pas du tout à ça dans un roman de Sherlock.  Il faut d’ailleurs oser pour tenter une cassure de rythme si radicale en plein milieu du roman. 

 

Une première « vraie » rencontre réussie, donc.  On commence déjà à entrevoir la personnalité de Sherlock Holmes, qui semble complexe et bourrée de défauts.  Ce qui en fait un personnage ma foi très intéressant.  Et c’est bien chanceux que ça me plaise parce que j’ai les oeuvres intégrales, hein!! ;))

 

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La Dormeuse de Naples – Adrien Goetz

Dormeuse-de-naples.gifPrésentation de l’éditeur

« Qui était la femme peinte par Ingres dans La dormeuse de Naples, dont il disait qu’elle était « déjà peinte », tant sa beauté était parfaite?  Où se trouve le tableau, disparu en 1814?  Trois cahiers imaginaires nous invitent à mener l’enquête: une confession du peintre, hanté par le souvenir de son modèle, un manuscrit de Corot, qui a entrevu la toile dans un souterrain, et celui d’un peintre inconnu, ami de Géricault.  Un roman envoûtant sur un  des plus grands mystères de l’histoire de l’art. »

 

Commentaire

Je ne suis pas une connaisseuse en art, loin de là.  Toutefois, quand on parle d’Ingres, je peux évoquer quelques tableaux, vus au Louvre surtout mais – à mon souvenir – aussi au musée d’Orsay, si ma mémoire est bonne.  Quand j’ai réalisé qu’il s’agissait de l’histoire d’un tableau d’Ingres disparu (je ne lis pas les quatrièmes de couverture), j’ai tout de suite été interpellée.  Il faut dire que contrairement à plusieurs, j’aime beaucoup l’histoire romancée, quand c’est assumé et ici, ce l’est pleinement.  L’auteur a imaginé qui pouvait être cette dormeuse et ce qui pouvait être advenu du tableau.  Les tableaux et certaines dates sont réelles mais l’histoire est inventée, pour mon plus grand plaisir. 

 

Trois parties, trois voix, trois peintres, une femme peinte: la Dormeuse de Naples.  Cette peinture a réellement existé mais est disparue depuis longtemps, perdue ou détruite, nul le ne sait.  Ce roman, c’est tout d’abord la fascination d’un peintre, Ingres, pour une jeune femme croisée dans la rue, qui incarne selon lui l’idéal de la beauté.  Elle posera longtemps pour lui, qui la peint, fasciné et envoûté.  Le peintre Corot et élève de Géricault auront aussi l’occasion de voir cette oeuvre entourée de mystère. 

 

J’ai énormément aimé ce roman où on sent certes l’érudition mais où elle ne nous est jamais imposée.  C’est la toile de fond, pas l’essentiel.  Vous savez, le genre de roman qui donne le goût de lire davantage sur les figures qui y sont esquissées?  Parce que c’est avant tout une ode à la beauté, sur les beautés différentes selon l’oeil qui la regarde mais aussi une ébauche de réflexion sur l’art, sur la façon de l’actualiser, surtout.  J’ai voyagé dans ce roman.  À Naples et à Rome surtout mais aussi dans le temps, à l’époque où les peintres s’asseyaient devant leur chevalet pour peindre en pleine ville et où ils vivaient autour de leurs ateliers avec leurs élèves et leurs apprentis. 

 

Les trois voix sont différentes, plus ou moins fluides, plus ou moins passionnées…  Celle d’Ingres maladroite mais qui s’envole parfois, quand il parle de cette femme qu’il a aimée.  Voix qui murmure presque quand on sent la douleur de la perte.  La voix de Corot, peintre de paysages, qui a aperçu le tableau et qui l’a recherché le reste de sa vie.   Finalement, la voix du rapin de Géricault, plus terre à terre, intrigué mais moins lyrique, qu’il parle du tableau ou de l’art en général. Trois voix qui nous mènent dans une quête que l’on sait impossible, mais où nous sommes quand même emportés. 

 

Un court roman (il fait à peine 110 pages) qui nous fait vivre dans une bulle pleine d’images et de beauté pendant toute notre lecture… et qui nous donne envie d’y croire, même si nous savons que c’est un roman.  Beaucoup de questions, de pistes, peu de réponses… mais qu’importe!

 

Merci à Solène, qui m’a offert ce livre dans le cadre du swap sexy men, pour la découverte et le bon moment de lecture. Il y a des avis positifs et d’autres plus mitigés sur la toile mais dans mon cas, la magie a parfaitement fonctionné!

Beautiful Darkness (17 lunes) – Kami Garcia et Margaret Stohl

Beautiful-Darkness.jpgPrésentation de l’éditeur (mal traduite par moi.  Vraiment mal traduite.)

« Ethan Wate croyait que Gatlin, la petite ville Sudiste où il a toujours vécu, était un endroit où rien ne changeait jamais.  Puis, il a rencontré une mystérieuse nouvelle venue, Lena Duchannes, qui lui a révélé l’existence d’un univers secret qui a toujours été caché mais qui était bien présent.  Un Gatlin qui abrite d’anciens secrets sous les ormes couverts de mousse et les trottoirs craquelés.  Un Gatlin où une malédiction a marqué la puissante famille Surnaturelle de Lena pour des générations.  Un Gatlin où des événements impossibles, magiques peuvent arriver.

 

Événements parfois mortels.

 

Ensemble, Ethan et Lena peuvent faire face à Gatlin, mais après une perte tragique, Lena commence à s’éloigner, gardant des secrets qui mettent en péril leur relation.  Et maintenant qu’Ethan a ouvert les yeux sur le côté sombre de Gatlin, il n’y a pas de retour possible.  Hanté par des visions étranges qu’il est le seul à voir, Ethan s’enfonce de plus en plus dans l’histoire sombre de sa ville et se perd dans la dangereuse toile faite de tunnels qui sillonnent le Sud,  là où rien n’est ce qu’il semble être. »

 

Commentaire

Pour ceux qui n’ont pas suivi, ce livre est le deuxième tome d’une série, qui a commencé par 16 lunes, un livre que j’avais beaucoup aimé.  Ce tome 2 sort le 17 novembre en français, pour les intéressées.  J’avais une hâte folle de le lire et si j’ai résisté une semaine ou deux, il a quand même été la cause d’une commande spéciale alors que j’avais précisé que ma pile était définitivement au régime.  Mais bon, c’est un fait bien connu que les suites ne comptent pas, n’est-ce pas!

 

Il m’est toujours très difficile de commenter une suite; je veux quand même en parler un peu, vu que le but premier de ce blog reste de garder une trace de mes lectures mais je ne veux pas trop spoiler le premier tome.  Je vous dirai donc, globalement, que j’ai eu un peu de mal à entrer dans l’histoire au départ, qu’il y a des facilités mais que globalement, j’ai beaucoup aimé et que j’aime bien cet univers magique et qu’une fois dedans, j’étais vraiment dedans.  Gatlin et ses manières à l’ancienne m’avaient manqué, en fait.   Dans ce roman, c’est moins l’histoire d’amour qui me tient que l’intrigue proprement dite, mais l’atmosphère est très réussie et le petit monde et ses habitants sont carréments vivants à mes yeux.

 

Ce tome est plus sombre que le précédent et nous sommes davantage immergés dans le monde des Casters (magiciens) que dans la jolie ville de Gatlin avec ses filles de la révolution et ses artefacts de la guerre de Sécession.   Lena est au centre de l’histoire sans être vraiment présente et nous sommes cette fois réellement en compagnie d’Ethan, le narrateur, dont j’ai encore du mal à définir la personnalité malgré qu’il soit mieux étoffé que dans le premier tome.  Plusieurs personnages réapparaissent, de nouveaux nous sont présentés (j’aime beaucoup Liv, entre autres, et j’ai été ravie de voir Amma davantage.  Et Link aussi, en fait.  Et tiens, même Ridley!). 

 

Le roman apparaît divisé en deux parties.  La première, plus lente, nous replace dans l’histoire et nous voyons une Lena complètement dévastée, qui ne sait plus qui elle est (Light or Dark) et qui ne réussit pas à accepter ses décisions.  Elle est rongée par la culpabilité, se sent passer du côté Sombre (je me croirais dans la guerre des étoiles… prochaine étape, je me mets à parler en Yoda!) et est réellement perdue. Ethan, lui, ne sait plus quoi faire pour l’aider et la garder près de lui alors, bien évidemment, il ne voit pas ce qui est évident comme le nez au milieu de la figure.  Et non, je ne dirai pas que c’est typiquement masculin… suis pas sexiste, moi!  J’avoue que cette partie traîne un peu en longueur et que c’est peut-être ce qui m’a donné un peu de mal à accrocher au départ.  De plus, j’ai préféré Lena dans le premier tome car dans celui-ci, elle n’a pas cette force, cette présence. 

 

Par contre, quand l’action décolle, elle décolle.  Ce sera donc une course pour sauver une Lena qui ne sait plus si elle veut être sauvée et qui ne se sent pas capable d’assumer les conséquences de ses éventuels choix.  Et là, nous entrons dans un monde de tunnels, sombre à souhait, qui révélera plusieurs secrets qui s’insèrent bien dans l’histoire et nous obtenons des réponses à certaines interrogations présentes depuis le premier tome.  J’ai beaucoup aimé que les deux histoires (tome 1 et tome 2) soient indépendantes mais que l’univers créé et les explications soient cohérentes et que le fil tienne d’un tome à l’autre.   Dans cette partie, nos héros sont promenés un peu partout, les rebondissements se succèdent et il y en a même un auquel je ne m’attendais pas du tout, ce qui vaut la peine d’être mentionné.  À ce moment, j’ai été totalement imprégnée dans l’atmosphère du roman et j’ai même battu des mains à une ou deux reprises lors de certains événements. 

 

L’histoire est prenante, l’atmosphère est lourde, gothique et mystérieuse, on se sent réellement dans ce petit monde que semble être le sud des États-Unis et il y a aussi de l’humour, qui passe surtout par Link et les réflexions que les personnages se font sur les particularités de Gatlin et de ses habitants folkloriques. Les trois soeurs sont à mourir de rire ainsi que les bonnes douairières de la ville avec leurs tartes et leur hypocrisie.  Un des rares romans où j’aime autant – sinon plus – les personnages secondaires que les personnages principaux.   Je pourrais reprocher une certaine similitude avec les procédés du premier tome (la chanson, les visions), quelques explications inutiles et des évidences qui sont révélées un peu tard (je noterai aussi quelques ressemblances avec la trame du tome 2 de Twilight… bien que les mondes soient totalement distincts) mais globalement, j’ai trouvé la suite à la hauteur de 16 lunes et j’attendrai le prochain tome avec impatience. 

 

Après tout, des magiciens Light ou Dark, du voodoo, une librairie magique qui communique avec un monde de tunnels tout aussi magiques, une quête impossible, des fantômes, des Incubus… que demander de plus!  Définitivement l’une des séries jeunesse que j’ai préférées depuis un bon moment. Et ce malgré mes « malgré ».  J’ai dévoré! 

 

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Top Ten Tuesdays – Bad guys, vilains et méchants

 

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EDIT DU 7 JANVIER 2012

OUI, VOUS LISEZ UN VIEUX TOP. 

LE TOUT PREMIER QUE J’AI FAIT, IL Y A PLUS D’UN AN ET QUELQUE.  DE LÀ LA PRÉSENTATION ÉTRANGE ET BIZARRE ET LES EXPLICATIONS DE « QU’EST-CE QU’UN TOP TEN » AU DÉBUT DU BILLET, PARCE QUE DANS CE TEMPS-LÀ, CE N’ÉTAIT PAS RÉPANDU DANS LA BLOGO FRANCOPHONE.  MAIS IANI M’A DONNÉ LA PERMISSION DE POSTER MON VIEUX LIEN ET J’ÉTAIS TROP PARESSEUSE POUR REFAIRE CE TOP.  SURTOUT QUE MES RÉPONSES SONT ENCORE VALIDES, JE PENSE… 

 

 

C’est en fouinant dans la blogo anglaise que j’ai découvert les Top Ten Tuesdays chez The broke and the bookish  il y a de ça quelques mois.   J’ai plusieurs disons… « particularités » dans la vie et le fait d’être maniaque des listes en est une.  Bon, ok, mes listes changent quotidiennement  – j’oublie généralement de les terminer, en fait – et varient selon mon humeur du moment mais c’est un détail, un « détaillounet », comme dirait ma copine Fashion.

 

Donc, un rendez-vous hebdomadaire, avec des listes en plus, et un thème chaque semaine, nous (le « nous » en question étant Fashion et moi) avons décidé de nous y inscrire.  Pour les autres maniaques des listes, ce n’est bien entendu pas un club exclusif avec droit d’entrée VIP requis!  C’est ouvert à tous et vous pouvez reprendre chez vous.    Suffit juste de respecter le blog créateur (qui, je le rappelle, est The broke and the bookish et PAS Fashion et moi!) en mettant un lien et en respectant ses consignes (voir ce billet).   Loin de nous l’ambition de voler l’idée de qui que se soit!  J’attends l’autorisation du blog intiateur pour ramasser vos liens en français si ça vous tente de participer!

 

Par contre, on a repéré des thèmes qui nous plaisaient et qui sont déjà passés… il n’est pas exclu que je les recycle un bon mardi, quand le thème me plaira moins 😉  Les livres qui font pleurer (d’il y a quelques semaines) me tentent particulièrement.  Call me rebel! 

 

Cette semaine donc :

 

TOP 10 DES VILAINS, CRIMINELS ET DÉGÉNÉRÉS EN TOUT GENRE

 

Ma liste est dans un ordre imprécis et contient le délire habituel.  Vous voilà prévenus!

 

1.  Le maître de Ballantrae (Stevenson, dans le roman du même nom)

Ah, les vilains de Stevenson (je sais, je sens que je me répète.  Mais je suis une grande radoteuse et j’assume).  Le maître a de la prestance, de l’ambition, il manipule tout son monde… j’adore.  Et j’adore cette ambiguïté à la fin du roman; on ne sait plus pour qui on prend!  Mais ce vilain-là, c’est le mien.  J’aurais aussi pu citer d’autres vilains de Stevenson… je les adore en général.

 

2. Bill Sikes (Oliver Twist – Dickens)

Pour plusieurs personnes, c’est Fagin, le vrai méchant de Oliver Twist, mais dans mon cas, celui qui m’a fait le plus freaker lors de ma lecture adolescente, c’est sans aucun doute Bill Sikes.  La scène du meurtre est terrible.   Dans un genre différent, Mr. Tulkinhorn (dans Bleak House) aurait pu le faire aussi…

 

3. Lady Macbeth (Macbeth – Shakespeare)

Ah, là, j’aurais pu en nommer une tonne.  Iago, Richard III… Mais d’emblée, c’est Lady Macbeth qui m’a le plus fascinée.  Ce personnage a un aura incroyable, elle fait peur, elle est diabolique, a renié une partie de sa condition féminine pour avoir plus de pouvoir…  Et bon, c’est un personnage de Shakespeare, ce qui ne nuit pas.

 

4. Heathcliff (Les hauts de hurlevent – Emily Brontë)

Oui oui, un méchant.  Parce qu’il n’est pas très gentil, hein.  Et qu’il me fascine quand même.  Bien entendu, j’aurais été beaucoup plus gentille que Cathy et avec moi, il n’aurait pas été aussi vilain… mais ça, c’est une autre histoire.

 

5. Professeur Moriarty (Sherlock Holmes – Arthur Conan Doyle)

Je ne sais pas si mon impression vient tant des romans et nouvelles de Sherlock (que j’ai lues, finalement.  En français.  Ado.  Et oui, j’avais oublié que j’en avais lu autant.  La démence pré-sénile me guette). ou des séries télé mais jeune, c’était pour moi un vrai vrai « criminal mastermind » (oui, j’avais  – et ai toujours – des amis anglophones).  Un génie du crime, quoi.  Genre le Joker dans Batman.  D’ailleurs, il doit bien avoir un livre sur Batman… il aurait pu être dans la liste, donc.

 

6.  Mrs. Danvers (Rébecca – Daphné du Maurier)

Elle est terrible, non?  Elle me faisait terriblement, terriblement peur dans Rébecca par sa façon de s’accrocher au passé et à Rébecca, qu’elle aimait énormément.  Encore une fois, je vais éviter les blagues fumeuses et fumantes pour ne rien dévoiler.    Jasper Fforde semble être d’accord avec moi, d’ailleurs.  Pour la vision du personnage, hein, pas pour mes blagues!

 

7.  Le Fantôme de l’Opéra (Gaston Leroux, dans le roman du même nom)

Bon, c’est mon côté nostalgique, ça.  Il tue des gens, il est méchant, mais il a un petit cœur tout mou qui fond pour Christine et il chante comme un ange.  Et ça a été l’un des romans de mon adolescence, l’un de ceux qui ont contribué à rendre Paris « ville mythique » (et maintenant pleine de copines… mais ça, ça n’a pas rapport avec le fantôme) pour moi.   Un lac en dessous de l’opéra, des passages, des trappes, un danger de tous moments… quoi demander de plus, à 15 ans, quand on est très très romantique?

 

8.  Henry Winter (Le maître des illusions, Donna Tartt)

Un fou génial, plutôt.  On ne sait trop s’il est ou non un vrai méchant dans le livre mais il est certainement désaxé et ce personnage m’a fascinée (je sais, ça fait un nombre incalculable de fois que je l’utilise dans ce billet.  Les méchants me fascinent, c’est dit.) par l’ascendant qu’il avait sur tout le monde, sa façon de penser complètement bizarre et par sa folie même.

 

9. Gollum (Lord of the Rings – Tolkien)

My precious… J’ai besoin d’expliquer?  Oui Sauron m’a fait peur mais c’est Gollum que j’ai préféré comme vilain dans Lord of the Rings.  Sans doute parce qu’il est devenu obsédé, fou et parce qu’il a déjà été autre chose qu’un vilain.  Parce que son état fait peur par son côté « prémonitoire » (je m’exprime mal mais je ne veux pas spoiler, au cas où certains ne l’auraient pas lu) d’un possible avenir. 

 

10. Les Daleks (Doctor Who)

Ben quoi?  Il y a des livres sur le Docteur, non?  Donc, ils sont des vilains de romans, voilà.  Pas d’obstination.  J’adore les Daleks, parce que quand on les voit, le Docteur n’est pas loin, mais pas que.  Sous leur apparence de poubelles sur roulettes avec un siphon de toilette et des bols à soupe à l’envers collés sur eux, ils sont terribles, autant de par leur rayon laser que par leur philosophie qui fait très très peur (aucun individualisme, aucune pensée originale, une hiérarchie immuable et surtout : not Dalek = EXTERMINATE).  J’ai d’ailleurs un Dalek qui surveille ma salle de bain mais comme le Docteur l’a désactivé, il est plutôt gentil avec moi!

 

J’ai failli nommer Spike (dans Buffy… si, si,il y a des comic books et des BD dans lesquelles il figure mais bon… comme il évolue…).  En fait, je l’avais nommé et tout et tout mais bon, je me suis dit qu’une semi-triche, ça suffisait.  Vu que bon, à la fin… mais je spoile rien. Même moi j’ai mes limites 😉  Et côté québécois, mon vilain préféré est Michelle Beaulieu, de 5150, rue des Ormes (Patrick Sénécal).   Je le dis avant que je me fasse dire que je n’ai – encore – rien mis de québécois dans la liste ;))  Et une mention spéciale pour le Comte Fosco (dans The woman in white de Wilkie Collins) et pour  Croup et Vandemar (dans Neverwhere), tellement cons et stupides, mais tellement méchants.  Et tant qu’à parler de Gaiman, on pourrait parler de la maman-avec-des-yeux-en-bouton… brrrrrrrrrr…    Ah oui, et le Maître du Sang dans Fevre Dream, un vampire bien bien méchant, sans cœur tendre.   Et Voldemort, aussi.  Et Snape (Alan Rickman forever… mais bon, c’est mon personnage préféré de Harry).  C’est vrai, je viens d’y penser.   Oooooh, j’oubliais Mme Defarge… (oui, encore Dickens)   Et…  Bon, ok, j’arrête 😉 

 

Alors, qui en est?

Le Top Ten de Fashion ici!

Et non, on ne s’est pas consultées avant.

Mma Ramotswe détective – Alexander McCall Smith

Mma-Ramotswe-d-tective.jpgPrésentation de l’éditeur

« Divorcée d’un mari trompettiste porté sur la bouteille, Precious Ramotswe est bien décidée à ne plus céder aux mirages de l’amour!  J.L.B. Matekoni, gentleman garagiste, lui fait pourtant les yeux doux mais l’inénarrable « Mma » a un projet en tête… Un beau jour, elle se jette à l’eau et ouvre à Gaborone, capitale du Botswana, son pays bien-aimé, la première agence de détectives strictement au féminin.  En compatnie de son assistante, Mma Makutsi, elle déclare la guerre aux maris en fuite et aux escrocs sans vergogne.  Ne reculant devant aucun danger, elle s’attaquera même à la sorcellerie, le grand tabou de l’Afrique.  Mma Ramotswe mène ses enquêtes tambour battant, sous les yeux de son soupirant favori… et pour notre plus grand plaisir. »

 

Commentaire

Ok, il est apparu une alerte la semaine dernière, me disant « lecture commune, Mma Ramotswe détective, 15 novembre ».   J’ai donc dû me joindre à un groupe qui faisaient lecture commune.  Le seul problème c’est que je ne sais plus du tout c’est qui, comment et pourquoi alors lorsque ce sera demain matin pour moi, je vais ajouter les liens des gens – qui ne savent probablement même pas que je fais cette lecture avec eux.

 

Ce livre traînait donc dans ma pile depuis un bon bout de temps et il fallait bien cette lecture commune pour que je le sorte de là.  D’emblée, je dirais que le roman est sympathique, une lecture agréable où on ne se casse pas la tête.  En fait, si, un peu.  Du moins, moi, je me suis un peu cassé la tête au début car je me demandais bien où ça allait, cette histoire où on nous trimballe d’une enquête, à l’histoire du père de Mma Ramotswe, puis à la fondation de l’agence… bref, le premier quart du roman a été un peu pénible.  Mais par la suite, quand j’ai commencé à mieux connaître la colorée (dans le sens de haute en couleur) détective, j’ai souri tout le long et ça m’a finalement plu. 

 

Ce roman nous amène au Botswana, pays adoré de Mma Ramotswe et une fois bien installés, on s’y croirait.  La dame a une mentalité assez traditionnelle, malgré des touches de modernité dans son opinion par rapport à la condition féminine, entre autres.  Elle aime le mode de vie du pays, aime sa lenteur, sa vie de village où tout le monde connaît tout le monde.  L’auteur connaît bien ce pays et si je ne sais pas si la description qu’il en fait est réaliste, on sent beaucoup d’amour pour cet endroit du monde dans les descriptions, simples mais évocatrices.  C’est toutefois le personnage principal qui fait pour moi presque tout le roman.  Mma Ramotswe est Africaine et fière de l’être et décide de se lancer dans le métier de détective sans rien y connaître et en se fiant à son instinct.  Disons que ses méthode ne sont pas toujours traditionnelles.  Beaucoup d’humour (rien qui m’ait fait éclater de rire) mais certaines conclusions qui donnent réellement le sourire.    Le roman est composé de plusieurs petites enquêtes, toutes assez simples, dont les résolutions sont parfois presque miraculeuses; c’est le ton qui importe plus que les intrigues elles-mêmes. 

 

Une lecture agréable, donc, qui ne me marquera sans doute pas, mais que j’ai quand même appréciée.  Sympathique, comme je le disais, du moins une fois passée la première partie qui s’éparpille un peu.  J’ai quelques autres tomes dans la pile… je n’en ai donc pas fini avec cette série.

 

Dès que je sais avec qui j’étais sensée faire lecture commune, j’ajoute les liens!

 

Edit: Ah ben voilà!!  C’est avec Valérie, Bookworm Zarline et Jules !

Les maîtres de Glenmarkie – Jean-Pierre Ohl

maitres-de-glenmarkie.jpg coup-de-coeur.gif Présentation de l’éditeur

« Qui sont vraiment les maîtres du manoir de Glenmarkie, cette bâtisse écossaise menaçant ruine, tout droit échappée d’un roman de Stevenson?  Et où est donc passé le trésor de leur ancêtre Thomas Lockhart?, un écrivain extravagant mort de rire en 1660?    Fascinée par le génie de Lockhart, intriguée par l’obscur manège de ses descendants, la jeune Mary Guthrie explore les entrailles du manoir et tâche d’ouvrir les trente-deux tiroirs d’un prodigieux meuble à secrets.

 

Ebezener Krook est lui aussi lié au Lockhart.  À Edimbourg, dans la librairie d’un vieil excentrique, il poursuit à l’intérieur de chaque livre l’image de son père disparu. 

 

Les tiroirs cèdent un à un sous les doigts de Mary.  Les pages tournent inlassablement entre ceux d’Ebenezer.  Mais où est la vérité?  Dans la crypte des Lockhart?  Au fond de Corryvreckan, ce tourbillon gigantesque où Krook a failli périr un jour?  Ou dans les livres? »

 

Commentaire

Ce livre, il était pour moi.  Complètement et totalement pour moi.  J’y suis plongée, je l’ai presque lu deux fois vu que j’ai presque tout repris le début pour être certaine de tout voir les liens et les références, j’ai vécu dedans.  Bref, nous étions destinés l’un à l’autre, ce livre et moi.  Rien de moins!

 

Quel hommage à la littérature, aux livres qui vivent un peu, aux lecteurs aussi!  C’est de l’intertextualité très maîtrisée et une maîtrise impressionnante (du moins, elle m’a impressionnée, moi!) de l’intrigue.  On y croise, par de multiples références, plusieurs auteurs que j’aime d’amour et d’autres aussi que je veux découvrir.  Stevenson, Dickens, Walter Scott, Jack London, Shakespeare (qui a une citation pour toutes les occasions)…  Que ce soit par leurs romans ou par des similarités entre l’histoire des maîtres de Glenmarkie et les oeuvres de ces auteurs, la littérature, surtout la littérature victorienne, est très présente dans le texte mais aussi dans l’atmosphère.  C’est un joyeux mélange d’aventures, de mystères, d’atmosphère gothiques, de trahisons et de fatalité, aussi.  Quel plaisir!

 

Je sais, quand je suis aussi enthousiaste, la cohérence en prend pour son grade!  Mais c’est une histoire simple et complexe à la fois, une histoire qui a pour origine un écrivain original et fantasque, Sir Thomas Lockhart de Glenmarkie (qui tient un peu de Thomas Urquhart, je crois.  Non non, je ne suis pas très savante… j’ai pris ça dans « Monsieur Dick« , c’est tout!), laird  écossais resté fidèle au roi sous Cromwell, possesseur supposé d’un fabuleux trésor et présumément mort de rire.  Ses descendants semblent avoir hérité de cette originalité parfois à la limite de la folie,  et nous sommes entraînés dans une chasse au trésor pleine de x et de o, dans un manoir en ruine où semblent traîner des ombres du passé. 

 

Ce sont donc à travers les yeux et la voix de deux personnages vivant dans les années 50 que cette histoire nous sera dévoilée.  Ebenezer Krook (soooo Dickensian, hein!) un prêtre catholique qui n’aime pas lire. Suite à une bagarre avec son évêque, il défroque et se retrouve comme assistant libraire dans la librairie de Arthur Walpole, dans un Edinburg qui m’a semblé très, très réel. Oui, oui, ce même Krook que l’on retrouve dans « Monsieur Dick » et dont l’histoire nous a été brièvement racontée… j’ai d’ailleurs relu plusieurs passages pour retrouver ce personnage biem mystérieux, à Bordeaux, plus âgé mais toujours aussi étrange.  

 

Mary Guthrie est étudiante en littérature et après une brève rencontre avec Krook, elle se passionne pour Sir Thomas Lockhart, qui semble avoir un lien avec le dit Krook.   Chacun sa quête, qu’elle soit une quête pour résoudre des mystères littéraires ou celui du départ d’un père.  Chacun sa manière aussi.  Le tout s’entrecroise à plusieurs moments et chaque minute de ma lecture m’a plu. 

 

J’ai aimé les personnages, dans leur imperfection et avec leurs travers, j’ai aimé les amitiés qui se lient, les invités surprises.  J’ai aimé l’humour sarcastique, les atmosphères, la plume abordable mais riche. Mais j’ai surtout aimé l’amour des livres et cette librairie où on vend des livres de plus de 50 ans qui semblent vraiment exister, avec ses clients étranges et ce vieux libraire vraiment amoureux de son métier et de ses livres.   J’ai noté plusieurs phrases plusieurs réflexions sur la lecture mais je vous ferai part de celle-ci, qui me rejoint particulièrement…

 

« Un Dickens qu’on a pas lu, c’est comme… une vie de rechange! »

 

Un coup de coeur, donc!  Totalement jubilatoire.  Je ne peux que le conseiller vivement à tous les amoureux de la littérature anglaise, écossaise et victorienne.  Il y a de fortes chances que ça vous plaise.


Et là, je vais faire une pétition pour que Jean-Pierre Ohl écrive un autre roman. 

Filles de Lune – 2 – La Montagne aux Sacrifices – Elisabeth Tremblay

Filles-de-lune-2.jpgPrésentation de l’éditeur (SPOILERS SUR LE TOME 1)

« Enfin libérée de l’emprise d’Alejandre et de Mélijna, Naïla n’est pas au bout de ses peines pour autant. La mauvaise volonté d’Alix à l’égard de son rôle de Cyldias perdure, menant sans cesse à la confrontation entre les deux êtres que tout sépare, mais devrait pourtant unir. Réussiront-ils à s’entendre, pour leur propre survie ?

 

 En route pour la Montagne aux Sacrifices où elle doit entrer en pleine possession de ses pouvoirs, la Fille de Lune maudite fera la connaissance d’un protecteur au passé mystérieux, Madox, et ira de rencontres déplaisantes en découvertes surprenantes. Toujours poursuivie par les hommes à la solde du sire de Canac, Naïla ne rêvera bientôt que d’une chose : retourner chez elle pour mettre un terme à la vie qui grandit en elle et menace l’équilibre de la Terre des Anciens. Y parviendra-t-elle ? »

 

Commentaire

Ce sont les commentaires de mon amie Pimpi sur le tome 4 qui m’ont donné le goût de reprendre cette série, dont je vous ai déjà parlé ici.  Si vous voyez bien la date sur le « ici » en question, ça fait presque un an.  Résultat, j’ai dû inonder Pimpi de questions existentielles du genre: « c’est qui, lui? »  « Et elle, elle fait quoi dans l’histoire? », « Peux-tu me démêler entre Gaudéline et Wandéline? ».  Eut je vous jure, c’est un échantillon.  Un petit échantillon.  Alors bon, soit je prie et je monte les marches de l’oratoire à genoux en espérant qu’il y ait un sommaire de l’histoire au début du tome 3 et 4 (sérieusement, ça m’aurait été… ou au moins un index des personnages), soit je me dépêche de lire la suite.  Je pense que la deuxième solution est la plus efficace.  Et Pimpi m’a donné sa bénédiction pour acheter les autres livres, alors ça ne compte pas. 

 

Ce roman reprend l’action là où on l’a laissée à la fin du tome 1.  Je vais essayer d’être obscure, vu que je sais que le tome 1 vient de sortir en France et que rares sont celles qui l’ont lu dans mes blogo-copines.   En fait, il y a une semi fin au tome 1, mais ces deux tomes peuvent se lire d’affilée sans aucun problème.  Nous somme donc sur la Terre des Anciens, ce monde peu peuplé, déchiré par les guerres magiques qui relèvent de la légende pour presque tous, qui sombre peu à peu avec la quasi-disparition des Filles de Lune, gardiennes des passages, des Sages et des Êtres d’Exception.  Naïla, débarquée il y a quelques mois sans préparation aucune, doit atteindre la Montagne aux Sacrifices afin de pouvoir poursuivre sa quête et surtout tenter de survivre.  Alix, son Cyldias, n’a toujours pas accepté son rôle de protecteur et tente de « faire avec » (je me sens totalement poétique, là… Je pense que j’ai perdu mon vocabulaire pour cause de haute fatigue et de copines qui me bombardent de blagues-ramollisseuses de cerveau sur FB!) . 

 

J’ai préféré ce tome au premier, vu qu’il se déroule entièrement sur la Terre des Anciens et que nous entrons plus rapidement dans l’histoire, mais je ferai pratiquement les mêmes commentaires.   Je m’attendais au style d’écriture simple et direct de l’auteure ici alors j’ai moins été déstabilisée que dans le premier tome, même si j’ai encore mis un peu de temps à apprivoiser les verbes au passé simple (souvent utilisés à la première personne du pluriel) et les répétitions de mots.  Celui que j’ai en tête, je ne le dirai pas pour ne rien spoiler, mais je l’ai vu jusqu’à 3 fois dans la même page, au moins, à plus d’une reprise.  Toutefois, les mots utilisés m’ont bien permis de visualiser les endroits et de ressentir les atmosphères crées.  

 

Le monde créé par l’auteure est cohérent, et elle sait distiller les informations pour nous garder en haleine et nous déstabiliser dès que nous commençons à s’y sentir à l’aise.  Même si la donne apparaît constamment changer, c’est une question de points de vue de ceux qui racontent et nous croisons sorcières, nymphes, filles de lune, êtres d’exception, gnomes, hybrides et mutants.  Dans ce livre, j’ai réellement visualisé ce monde, que j’ai hâte de découvrir plus en profondeur car il est clair que certaines choses me restent encore à mieux comprendre.  Je peux aussi mieux voir les enjeux et les rôles de chacun dans leurs légendes, qui prennent une bonne place. Des perches sont lancées, mais comme le personnage principal, nous n’en savons qu’assez peu, ce qui m’a beaucoup plu.  Toutefois, pour ne pas perdre le lecteur, nous assistons parfois à des conversations entre personnages qui « révisent » ce qu’ils savent déjà.  Ça passe bien dans le contexte, vu que les choses évoluent et que personne ne sait trop qui sait quoi, mais bon, ça m’a quand même donné une impression légèrement artificielle.

 

Dans ce tome, Naïla découvre peu à peu ses pouvoirs.  Il y a une quête d’identité constante, même si notre Fille de Lune évolue relativement peu au point de vue de son caractère!  Même si elle est ignorante de ses fonctions et qu’elle n’y comprend strictement rien, elle n’a rien d’une faible femme en détresse et n’entend pas se laisser mener par le bout du nez.  Je commence quand même à avoir un peu hâte qu’elle et Alix finissent par être capable de se parler sans s’engueuler, quand même.  Mais bon, il y a de l’espoir.    Ici, pas d’action à toutes les pages.  Une quête assez lente, des flashes du point de vue d’autres personnages qui ouvrent des petites portes, on sent que ça bouge de partout, dans cet univers.  Et avec la finale, bon, pas le choix, il va falloir que je lise la suite très très vite.

 

Je relis ce billet et j’ai l’impression que je passe mon temps à critiquer.  Et c’est étrange parce que mon impression générale est quand même bien positive et que je me suis attachée aux personnages, malgré leur côté borné qui évolue disons… lentement.  Je me demande réellement comment tout ça va finir car on sent l’histoire bien ancrée dans une histoire plus grande dont je veux connaître le fin mot.  C’est le genre de livre que j’aime et dans lequel j’ai hâte de replonger quand je le repose, malgré mes « malgré ». 

 

Une auteure avec laquelle je compte bien tenter de discuter au Salon du livre de Montréal, où, je vous le rappelle, nous nous rendons entre blogueuses le samedi après-midi, à 14h!

 

PS1: Les avis de Pimpi, très enthousiaste, sur le tome 1 et les tomes 2-3


PS: Je me relis (encore) et je réalise que je suis ma foi bien mal placée pour me plaindre des répétitions de vocabulaire.  Mais bon, je ne sais pas écrire et je l’assume pleinement!

Azilis – 2 – La nuit de l’enchanteur – Valérie Guinot

azilis-2.jpg coup-de-coeur.gif Présentation de l’éditeur

« Tu entendras peut-être d’étranges légendes à mon sujet, Azilis.  On raconte que je suis né de l’union d’une vierge et d’un démon.  Que je parlais dès ma naissance.  Que j’ai plus de cent ans.  Ne détrompe jamais ceux qui racontent ces bêtises car, sans le savoir, ils augmentent mon pouvoir.  En te livrant la vérité, je m’affaiblis.  Le comprends-tu?  Alors jure-moi de garder ces révélations secrètes. »

 

Commentaire

Dès le lendemain du Read-o-thon, je me suis tout de suite plongée dans la suite de la série Azilis, qui m’a gentiment été offerte par Bladelor. Encore une fois, j’ai dévoré le roman et je n’ai qu’une hâte… la suiiiiiiiite!!! Je le précise tout de suite, le troisième et dernier volume est sorti en France le 20 octobre. C’est encore un mystère non élairci pour le Québec.

 

Je vais essayer de ne pas trop spoiler le premier volume. Rappelons-nous qu’à la fin du dernier volume, Azilis était devenue Niniane suite à certains événements et à la remise de l’épée d’Aneurin au Dux Bellorum. Après une bataille contre les Saxons près de Salisbury, elle habite maintenant un domaine près d’un lac et du mont Tor, près de Glastonbury où elle exerce son art de guérisseuse.

 

Toutefois, le roman s’ouvre plutôt sur la fuite éperdue de Ninian, le jumeau d’Azilis, qui fuit son monastère et semble être en grave danger. Près d’une centaine de pages se passent sans que nous revoyions Azilis et si au début, j’ai froncé les sourcils, j’ai rapidement plongé aussi dans cette histoire et dans sa quête pour rejoindre sa sœur. J’ai aussi aimé être témoin de la transformation du monastère et de la montée du fanatisme, tandis que Ninian n’a pas encore l’impression d’avoir trouvé sa voie, ni de s’être accepté lui-même, se voyant comme l’ombre de sa sœur.

 

J’aime cette série. J’aime les personnages qui changent graduellement, et pas seulement de façon rectiligne. J’aime leurs ambiguïtés, leurs sentiments incertains, leurs déchirements et leurs combats personnels. J’aime le fait que le ton reste résolument jeunesse sans tomber dans le trop simpliste, j’aime la pudeur, ce qui est suggéré. J’aime le fait que les personnages secondaires ne soient pas de simples statues qui servent un but précis et qui disparaissent, j’aime qu’ils soient réels, imparfaits, avec leurs doutes et leurs angoisses.

 

J’aime aussi l’époque et ces péripéties qui s’enchaînent, ce rythme rapide et ces incursions dans le monde de la magie. J’aime aussi les figures légendaires qui se dessinent, sous les traits de gens grands mais que rien ne destinait à ça au départ. J’aime m’imaginer comment l’imaginaire collectif peut évoluer à partir de certains événements.

 

Dans « La nuit de l’enchanteur », Azilis accepte l’offre que Myrddin lui a faite : lui enseigner son savoir, mais sans rien exiger en retour. Ce personnage a un côté très sombre dissimulé sous une ironie et un sarcasme très présents et il fascine, malgré tout. Nous suivrons donc son cheminement, mais pas que ça et j’ai tremblé pour tout ce petit monde que j’ai appris à aimer et qui sont pour moi devenus vivants.

 

Plusieurs avenues sont possibles pour le tome 3 et je tremble de savoir lesquelles l’auteure va emprunter. Le tome 2 se termine avec la perspective d’une nouvelle quête, mais aussi sur des déchirements qui m’ont brisé le cœur, même si je les concevais parfaitement, vu qu’ils étaient guidés par de réels questionnements et non seulement pas de l’aveuglement ou de l’entêtement.

 

Bref, je ne sais pas comment je vais faire pour attendre! Une série coup de cœur!

 

Merci Bladelor!