J’ai un petit problème avec le top ten de cette semaine. Il s’agit de b**ches, de mean girls. Celles qu’on voudrait taper au tout au moins donner un bon coup de pied à un endroit précis et stratégique de leur anatomie. Et bon, j’ai un problème. Pour moi, une « Mean girl », ça n’a pas la même envergure qu’un vrai « villain », dont je parlais dans ce premier top ten, il y a déjà plusieurs mois. Genre que Lady MacBeth, Mrs. Danvers, Mrs. Coulter, Milady de Winter… c’est une classe à part. Elles ont un côté grandiose. Ce sont des vraies méchantes pleines d’envergure, pas du tout la même chose. Donc, c’est des pas gentilles, mais la classe en dessous.
Et là, encore un problème… j’ai tendance à me rappeler les personnages grandioses, qui me marquent. Et rares sont les bitchy girls qui m’ont vraiment marquée. Du moins suffisamment pour que je m’en souvienne. Bien entendu, dans plusieurs romans YA, il y a la bitch de service mais la plupart du temps, elles sont toutes assimilées au même personnage et je n’ai plus la moindre idée de son nom ou des bitcheries (oui, c’est une déclinaison du mot « bitch » et ses dérivés aujourd’hui… j’ai un peu peur des recherches d’ailleurs. En fait, j’aurais peur si je me souvenais comment vérifier les mots-clés des recherches) qu’elle a pu faire ou dire. Bref, ça ne va pas vraiment.
J’ai donc dû faire des compromis. Certains personnages ne sont pas des vraies « mean girls » ou plutôt oui, elles ont un côté mean girl mais, pour certaine, il y a plus de profondeur que juste leur côté bitch. Ce qui, parfois, ne m’a pas empêchée de vouloir les secouer hein!
Allons-y donc!
1. Miss Caroline Bingley – Pride and Prejudice d’Austen
Non mais est-elle détestable ou elle n’est pas détestable? Snobinette, hautaine, elle se permet tout en croyant probablement qu’elle a le droit parce que de un, elle a des sous et est de la haute, et de deux parce qu’elle croit peut-être que les autres sont trop cons pour comprendre ses sous-entendus détestables. Bon, ok, elle a des côtés ma foi assez hilarants mais quand même, je trouve qu’elle va très bien dans ce top ten, en fait.
2. Joyce Barnhard – Série Stephanie Plum de Janet Evanovich
Celle-là, c’est une bitch et rien d’autre. Elle s’est tapé le mari de Stephanie (sur la table de cuisine, rien de moins, si ma mémoire est bonne) et son plus grand plaisir est de lui remettre en pleine face, pas mal à l’aise pour deux sous. Et non contente d’avoir fait tout ça, elle en rajoute à chaque apparition en essayant de voler le copain, le job, les cinglés-qui-se-sauvent-de-la-police de Stéphanie. En kit de cuir, idéalement. Je ne peux pas m’empêcher de taper des mains à chaque fois que Stephanie lui rend la monnaie de sa pièce, que ce soit à coup de « dog poop » ou d’autres accessoires tout aussi glamour. Je sais, il m’en faut peu.
3. Josie Pye – Anne la maison aux pignons verts de Lucy Maud Montgomery
Pour endurer celle-là, il faut tout le bon caractère d’Anne. Bon, c’est moins flagrant que pour quelques autre pas gentilles, mais ses petits commentaires, toujours sur ce qui fait mal à notre petite rouquine… grrrr! J’ai lu ce roman quand j’étais petite et à ce moment-là « Espèce de Josie Pye », c’était l’insulte suprême dans mon vocabulaire. Je l’avoue, mon lexique a beaucoup, beaucoup évolué depuis. Je ne sais pas si c’est pour le mieux, d’ailleurs…
4. Mrs. Elton – Emma de Jane Austen
« Mes amis disent toujours… »… à chaque fois que je l’entends dire cette phrase (je l’imagine super bien, en plus, avec un petit ton pincé et suffisant), j’ai le goût de garrocher le livre au bout de mes bras. Bon, ok, ça ne fait pas de tort à Emma de se faire « ramasser » à l’occasion mais elle est… soooo obnoxious. Je ne vois rien d’agréable dans ce personnage, elle fait tout pour em**rder Emma et Harriet en jouant l’adooorable jeune femme. L’hypocrisie incarnée. Vraiment, elle m’énerve!
5. Lola Quincey – Atonement de Ian McEwan
Je sais, la pauvre fille l’a eu difficile cet été-là… elle n’est pas du tout un personnage à une seule dimension et tout… mais en lisant certains passages, je me disais vraiment qu’il y avait des claques qui se perdaient. Centrée sur elle-même, complètement agace… mais n’en disons pas plus. À part que j’ai adooooré le roman et que je vous en parle probablement dans quelques jours, je ne sais plus pour quand le billet est programmé.
6. Hatsumomo – Geisha d’Arthur Golden
Non mais enfermez-là quelqu’un! Encore une fois, c’est ici plus qu’une simple bitchy girl. Il y a un background, un passé…. Mais sérieusement… grrrrr… Et il y en a une autre dans ce roman que j’aurais secouée à un certain moment donné mais je ne la nommerai pas pour ne rien spoiler.
7. Laoghaire – série « Le chardon et le Tartan » de Diana Gabaldon
Non mais elle m’énerve, elle m’énerve! Et elle ne s’améliore pas en vieillissant hein. Déjà ado, elle est détestable et on dirait qu’elle aime ça. En fait, non, on dirait qu’elle est détestable parce qu’elle aime être détestable. Je vous jure à la fin, je n’étais même plus capable de voir les lettres qui formaient son nom (que j’avais depuis longtemps cessé de prononcer d’ailleurs).
8. Savannah Snow – 16 lunes /17 lunes de Kami Garcia et Margaret Stohl
Tiens, celle-là, je prends la peine de la nommer parce que je me souviens d’elle. Mais en fait, n’importe quelle fille de sa gang ou leurs mères auraient pu prendre sa place. Sous couvert d’une morale bien pensante et de la protection de tout le monde, elles en profitent pour promouvoir l’intolérance de la façon la plus désagréable possible. Sooo righteous, pourrait-on dire. Elles ont le pouvoir dans leur petite ville du sud et tout leur est permis. Tout passe. Bref, elles m’é
nervent!
Les autres, ce sont un peu hors catégorie… parce que bon, c’est tout de même autre chose…
Impossible de ne pas parler de Scarlett O’Hara (ne vous y trompez pas hein… ce roman fait partie de mon top à vie, il a carrément accompagné mon imaginaire adolescent… n’importe qui qui m’a connue à cet âge pourra confirmer). Et malgré son côté bitch, j’aime Scarlett pour son courage, sa force, sa capacité d’adaptation. Je trouve que Margaret Mitchell a réalisé un superbe portrait de femme, même si parfois, avouons-le, on aurait le goût de lui crier ses quatre vérités. J’ai aimé la lire mais je ne suis pas certaine que j’aurais aimé l’avoir comme copine parce qu’elle est prête à tout pour arriver à ses fins, elle trompe, elle défie toute la morale, elle pique le copain de sa soeur et, comble du comble, elle est détestable avec Rhett, qui lui, l’aime. Et elle est trop nounoune pour s’en rendre compte et trop orgueilleuse pour l’admette et… Bon, ok j’arrête… Mais même si j’aime Scarlett, elle a des côté bitch. Clairement.
Un petit mot aussi pour parle d’Estella, dans Great Expectations de Dickens. Elle m’est tout de suite venue à l’esprit mais si des fois on a le goût de la taper, j’ai aussi souvent le goût de la serrer dans mes bras. C’est qu’elle a des circonstances atténuantes, la pauvre. Mais disons que mener le pauvre Pip (et un peu tout le monde) en bateau, de manipuler et d’aller chercher tout ce qu’elle peut aller chercher, ça ne la rend pas nécessairement plus heureuse, hein…
J’oubliais Becky Sharp (dans Vanity Fair, de Thackeray) qui ne donne pas sa place. Et aussi la version romancée de Mme de Montespan d’Anne Golon dans Angélique. Ou Samantha au début de Before I fall (Le dernier jour de ma vie) de Lauren Oliver.
Alors voilà. Un bizarre de top ten, parce que je trouve le terme un peu réducteur…
Et vous, quelles sont les « Mean girl » qui vous ont le plus marqués?
Qui l’a fait… Cécile? The Bursar? Theoma?
La semaine prochaine, c’est le Top ten des livres que vous avez adorés et que vous n’auriez jamais lus si quelqu’un ne vous les avait pas chaudement recommandés.