Présentation de l’éditeur (extrait de la quatrième que j’ai traduit rapido, avec mon absence de talent en traduction coutumière)
« Quand Dorothy a vaincu la Méchante Sorcière de l’Ouest dans le Magicien d’Oz, nous n’avons eu qu’un côté de l’histoire. Mais qu’en est-il de sa nemesis, la mystérieuse sorcière?
Longtemps avant que Dorothy tombe du ciel, une fillette est née à Oz, avec une peau vert émeraude. Elphaba, qui deviendra l’infâme sorcière, est une créature intelligente et incomprise, qui remet en question nos idées préconçues à propos du bien et du mal. »
Commentaire
J’ai acheté ce livre à Londres après avoir vu – et beaucoup aimé – le musical à Londres. J’ai d’ailleurs chanté « Defying Gravity » pendant une semaine, au grand désespoir de ceux qui ont dû me côtoyer après. Ceux qui connaissent mon étendue vocale comprendront. Je pensais donc lire la même histoire. Ceux qui ont lu le livre peuvent imaginer ma surprise quand j’ai réalisé que bon, non. Pas vraiment, en fait.
« Wicked » est en quelque sorte une réériture du Magicien d’Oz. On nous raconte la vie et l’évolution d’Elphaba, née avec une peau verte, intelligente, rebelle et profondément incomprise de par ses différences. C’est donc cette Elphaba qui deviendra la « Wicked Witch of the West ». Réécriture du magicien d’Oz, donc, mais pas nécessairement pour les enfants. Du moins, certains côtés ne le sont pas. Et comme je m’attendais à une lecture jeunesse (le musical, malgré qu’il reprend plusieurs message du livre, peut très bien passer avec tous les âges), j’ai mis un moment à m’habituer au ton et aux réflexions à la fois philosophiques (de base, hein) ou politiques. En effet, on parle du bien et du mal, de ce que c’est, des actes, des intentions… On parle aussi d’injustice, de racisme, de propagande. J’ai aimé ces aspects (même s’il y a parfois quelques répétitions) et j’ai trouvé la façon de revisiter la classique histoire très bien vue (je ne révélerai rien parce que bon, quand on lit ce genre de roman, ces toutes petites découvertes font partie du plaisir). L’auteur a évité de tomber dans la facilité (j’aurais été très énervée si soudainement, Elphaba aurait été blanche comme neige et Dorothy vraiment vilaine), les personnages principaux ne sont pas tout d’une pièce et ils évoluent avec le temps, dans un sens ou dans un autre. Le monde d’Oz devient vraiment réel, avec ses liens, ses interconnexions, ses territoires et ses enjeux.
Il y a énormément d’éléments nouveaux introduits, beaucoup de mystères qui ne sont pas nécessairement résolus non plus, ce qui serait inquiétant s’il n’y avait pas de suites. Malgré tout, ce roman se lit quand même bien par lui-même et il a une fin en soi. Je me suis attachée aux personnages, sans toujours les comprendre. Impossible de ne pas avoir de la peine pour les adolescents qu’étaient Elphaba, Glinda, Fiyero, Boq et Nessa. Impossible aussi de ne pas être indignée pas le sort réservé aux Animaux et par l’indifférence générale du peuple à ce sujet. Bref, malgré quelques petites longueurs et un moment pour m’habituer à ce qui m’attendait, ça m’a beaucoup plu. Et bon, j’étais vraiment contente de retrouver les personnages, je partais conquise.
Une lecture agréable, pleine de références à l’oeuvre originale. J’ai beaucoup aimé voir l’histoire détournée, voir les intentions et surtout l’évolution de ces personnages que j’aimais beaucoup et ce depuis longtemps. Certains ont crié au sacrilège, d’après ce que j’ai pu lire mais comme j’aime voir mes histoires préférées revisitées, c’était très, très peu probable que ça m’arrive. C’est beaucoup moins rose-bonbon que le musical, qui transmet les mêmes messages sur le bien, le mal, la différence, l’acceptation, mais qui se centre surtout sur la relation entre Glinda et Elphaba (dont j’ai adoré les deux voix et la complicité, d’ailleurs). J’ai aimé les deux. Même le côté guimauve du musical. Bon, ok… il me fallait la guimauve dans le musical. Ça surprend quelqu’un?