Beowulf

Beowulf.jpgPrésentation de l’éditeur

« Écrit en viel anglais aux environs de l’an mil, Beowulf est le plus ancien long poème héroïque qui nous soit parvenu intégralement dans une langue européenne autre que le latin. 

 

Prince modèle, Beowulf affronte des forces mauvaises, ogres et dragons. La société décrite, et vérifiée par l’archéologie, est païenne, mais le poème est chrétien.  La célébration en anglais d’un héros scandinave, l’éloge d’un prince païen par un poète chrétien, le mélange de fabuleux et d’historique, le style délibérément tradionnel expliquent la fascination exercée par ce chef d’oeuvre, dont la valeur a été reconnue au XIXe siècle et la leçon de courage réaffirmée en 1936 par Tolkien. »

 

Commentaire

Je réalise en écrivant ce billet que si j’avais pris la peine de lire la présentation de mon édition (en français), j’aurais ainsi évité de déranger les copines avec maintes questions Beowulfo-existentielles ces derniers jours.  En effet, j’étais un peu perplexe quand j’ai vu apparaître soudainement Dieu dans les aventures de païens scandinaves (la conversion est ma foi fort spontanée… et étonnante)…  et je me suis longuement questionnée sur l’oralité du truc.  Ça, c’est après avoir réalisé que non, Beowulf n’était pas le dragon – qui n’a pas de nom – et que non, il n’avait pas une tête de loup et qu’encore non, ça ne se passait pas dans une forêt profonde.  Je sais, mon inculture fait parfois peur.   Par contre, si je n’avais pas posé ces questions, nous n’aurions pas dévié sur la description de membres divers et variés tels que décrits en train de brûler et sur les errements de la monarchie pendant certains bals…  et j’aurais manqué quelques fous rires. 

 

Mais revenons à ce poème, que j’ai finalement fini par lire 3 fois, dans trois traductions et deux langues différentes.  Parce que non, je ne lis pas le vieil anglais, je me suis contentée de reconnaître quelques mots au passage (et j’en étais d’ailleurs très fière, on ne se refait pas).  Ce poème, bien qu’ayant été écrit en anglais, raconte la légende de Beowulf (le guerrier, pour ceux qui comme moi n’auraient pas suivi), un héros nordique, un Gaut, plus précisément.  Le poème s’inscrit dans la tradition héroïque et chaque personnage est le « fils de » quelqu’un.  On sent l’importance du clan, de la lignée, et on porte aux nues l’héroïsme de Beowulf, qui commence l’histoire en tant que jeune guerrier sans peur et qui la termine en roi sage mais toujours aussi courageux.   J’ai adoré l’atmosphère intemporelle, où se mêlent l’histoire, les trésors fabuleux et les bestioles mythologiques. Bien entendu, que ce soit contre les ogres ou les dragons, les combats sont ma foi assez improbables et par le fait même assez réjouissants. 

 

C’est une lecture très abordable, qui m’a tout de même forcée à m’y arrêter et à choisir mes moments de lecture.  En effet, même en traduction, je voulais tenter de profiter de l’aspect « poésie » du texte et pour ce faire, je dois le « lire fort » dans ma tête (je sais, je suis d’une clarté effarante).  Car ici, la forme importe autant que l’histoire, qui pourrait être résumée en quelques lignes, en fait.  Et ceci a eu pour effet de m’imaginer dans une grande salle où un guerrier, barde ou autre homme de l’époque me contait ces histoires de héros.  Le style reste simple, même s’il est rempli d’images et de métaphores et on va à l’essentiel, de là la sensation d’oralité du récit.  Bon, j’ai lu par la suite qu’il n’y avait pas concensus à ce sujet (un poème d’un seul poète ou tradition orale?) mais dans mon petit coeur de profane littéraire, je préfère penser que j’ai pu lire ce que les guerriers de l’époque entendaient lors des banquets.  C’est beau, l’imagination, hein. 

 

Bien entendu, impossible de ne pas remarquer l’influence du poème sur l’oeuvre de Tolkien.  Comme je suis moins connaissante que certaines (que je ne nommerai pas, mais qui se reconnaîtront) à ce sujet, je n’avais pas tout vu mais la scène d’ouverture, et la scène du dragon… impossible de ne pas y voir de ressemblances. 

 

Je dirais également que si la version française est beaucoup plus facile d’accès, il y a un rythme et une poésie dans la traduction anglaise que je n’ai pas retrouvée en français.  J’aime.  Je me sens toujours privilégiée quand je peux lire ces récits tellement anciens qu’ils semblent faire partie de l’histoire du monde.

 

J’aime tellement que j’ai commandé une réécriture du point de vue de Grendel, écrite il y a un bon moment, déjà.  Quelqu’un l’a lue?

Divergent – Veronica Roth

Divergent.jpgPrésentation de l’éditeur (à moitié et particulièrement mal traduite par moi)

« Dans le Chicago dystopique, la société est divisée en cinq factions, dédiée à la culture d’une qualité particulière: Candeur (les honnêtes), Abnégation (Les altruistes), Audace (les courageux), Amitié (les fraternels) et les Érudits (les intelligents).  À un jour prédéterminé de chaque année, chaque jeune de 16 ans doit choisir dans quelle faction ils vont vivre.  Béatrice doit choisir entre rester avec sa famille Altruiste et être ce qu’elle est réellement – elle ne peut avoir les deux.   Elle fait donc un choix qui surprend tout le monde, y compris elle-même. »

 

Commentaire

J’avais entendu beaucoup de bien de « Divergent » sur les blogs anglophones et depuis quelques mois, il a fait son apparition sur les blogs francophones (probablement des ARCs vu qu’il sort officiellement en octobre en français) et ça m’a finalement décidée à le lire.  Et j’ai bien fait parce que j’avoue que j’ai beaucoup aimé.  J’ai été rivée à ces pages pendant toute ma lecture.

 

Il s’agit donc d’une dystopie, un monde probablement post-apocalyptique où le monde est divisé en factions.  Chaque faction a été formée parce que ses membres croyaient sincèrement que les problèmes du monde étaient dues à un problème en particulier (le manque de courage, l’égoïsme, la malhonnêteté, etc…)  Ils ont donc choisi de vivre en cultivant – au maximum – la qualité qui, selon eux, pourrait faire du monde un monde parfait.  Sauf qu’avec le temps, cultiver une qualité est devenu « détester les qualités des autres factions » ou du moins de certaines d’entre elles. 

 

Beatrice est née au sein d’une famille Altruiste.  Elle vit donc dans un monde où se regarder dans le miroir est mauvais (encourage la vanité), où il est naturel de tout faire pour les autres sans penser à soi.   C’est une société rigide, dans laquelle Beatrice, contrairement à son frère, a de la difficulté à s’intégrer.  Ce n’est pas une « naturelle ».  Alors quand le jour du test arrive, et que ce test est « inconcluant » et que Beatrice doit absolument garder ce résultat secret, elle ne peut se fier que sur elle-même pour prendre sa décision.  

 

[Ok, là, je vais tenter de ne pas spoiler mais bon, ce ne sera pas nécessairement évident hein.  Mais je vais tenter le coup alors bon, si je suis un peu cryptique, c’est pour ça. ]

 

Après avoir fait son choix, Tris doit passer à travers l’initiation de sa faction.  Ceux qui ne sont pas dans les premiers seront « factionless », l’équivalent des nobodys, des sans abris, dans ce monde.  Et Tris découvrira un monde sans pitié, mais elle ouvrira également son esprit et rencontrera de nouvelles personnes, qui ont un background différent, vu que certains peuvent transférer d’une faction à l’autre.  C’est donc surtout sa période d’initiation que nous suivrons dans ce premier tome.   Nous sommes dans un monde froid, impitoyable, dans lequel Tris doit faire sa place et elle ne sait trop à qui faire confiance.  L’atmosphère est très réussie, on s’y croirait.  En effet, l’auteur nous le fait découvrir petit à petit et l’action s’installe tout doucement, pour en arriver à un rythme rapide dans la deuxième moitié du roman où les péripéties défilent, où il y a retournements de situation, trahisons.  L’héroïne est attachante et reste une ado malgré la force qu’elle découvre peu à peu en elle, dans ce monde où elle doit se méfier de tous et de tout. 

 

J’avais lu qu’il y avait des ressemblances avec Hunger Games, que j’ai adoré et bon, même si je comprends le pourquoi de la comparaison, j’ai quand même trouvé que ça se distinguait assez.   Bien entendu, nous sommes dans une dystopie, et l’idée d’une compétition, d’un entraînement, mais c’est quand même tout à fait autre chose.  J’ai une préférence pour Hunger Games – qui a l’avantage d’être terminé et cohérent du début à la fin selon moi… mais bon, ce n’est pas de ce livre dont je parle, let’s return to the subject – mais ce roman est un excellent début que je trouve ma foi très prometteur.  L’auteur ose et ne ménage pas ses personnages – quelle finale!  Je n’aurais pas cru que ça irait jusque là – et ça me plaît particulièrement.   J’ai bien aimé l’histoire d’amour (bon, on la voit venir mais on s’en fiche quand on est une midinette) et j’espère que nous en saurons davantage sur l’histoire de ce monde, ce qui a mené à cette séparation en factions, dans les prochains tomes.  Parce que prochain tome il y aura. 

 

Et je tiens à souligner que l’auteur de cette histoire captivante n’a que 22 ans. Et même si c’est assez linéaire, et elle a évité la facilité et a su créer un monde intrigant et glaçant à souhaits.   Une réflexion sur l’identité, sur les valeurs, sur la famille aussi, sur la société et sur les dangers des positions extrêmes, même quand au départ, ça semblait bien pensé.  Le tome 2, « Insurgent », sortira probablement en anglais aux alentours de mai 2012.  Je lirai, of course.

 

PS: Dites-moi… celui qui s’appelle « Four »… il ne l’ont pas appelé « Quatre » en français hein?  Dites? (Bon, parce que je ne vois pas du tout comment ils ont pu le nommer autrement… mais « Quatre »??  So not sexy)

 

PS2: J’ai le goût de sauter dans des trains en marche, maintenant.  C’est vilain, ça.    

 

 

Gone with the wind (Autant en emporte le vent) – Margaret Mitchell

GWTW.jpgPrésentation    coup-de-coeur.gif

Les aventures de Scarlett O’Hara, « belle du Sud » fonceuse faisant fi des traditions, avec pour décor la guerre de Sécession en Géorgie. Ayant toujours été élevée dans la ouate et le bonheur tranquille des jours, elle doit faire face aux conséquences de la guerre et de la famine. Tout au long du livre se déploie la relation tumultueuse entre Scarlett, aveuglée par l’idée de son amour de jeunesse, et Rhett Butler. 

Commentaire

Plutôt que de faire un nouveau commentaire et de l’ajouter à l’ancien suite à cette re-lecture commune proposée par Manu, j’ai remanié le tout.  Parce que ce livre et moi, nous avons une histoire chargée, disons.  Et bon, je ne pouvais pas passer outre cette histoire.  Ni même placer cette histoire à la fin.  Du coup, j’ai réintégré, réécrit, remanié… Bref, voilà, ça donne ça.

 

Et je vous le dis tout de suite, je n’ai AUCUNE objectivité par rapport à ce roman.  C’est émotif beaucoup plus que raisonnable, comme truc.

 

D’abord, puisque c’est semble-t-il ma spécialité, je vais encore une fois raconter ma vie.   Ce roman, je le connais par coeur.  Et non, ce n’est pas une figure de style.  Si je lis une traduction et qu’il manque un bout de phrase, je m’en rends compte.  Adolescente, je « devenais « Scarlett pour me sortir de situations difficiles, rien de moins.  Mes parents adoraient, of course.  C’était mon livre culte.   J’ai vu le film je me sais combien de fois, j’ai lu des « making of », des biographies des acteurs, de l’auteur, des livres sur le golden age d’Hollywood, un énorme livre sur la guerre de Sécession et sur l’époque.  Bref, j’étais vraiment « dedans », passionnée, rien de moins.  Le romantisme du vieux Sud, ça me faisait rêver.  Facile, quand on a 13 ans et quand il y a un Rhett Butler dans le roman, d’oublier que ce romantisme était permis par l’esclavage et des conditions sociales pas vraiment parfaites.  À cette époque où, ado, je perdais tous mes repères, où je remettais tout en question, où rien n’était plus comme avant, je me retrouvais très bien dans ces gens dont le monde s’écroule carrément, où leur mode de vie, tout ce qu’ils prenaient pour acquis, disparaît et qui se sont reconstruits avec courage malgré tout, en s’adaptant pour survivre sans se renier.

 

À toutes les fois que je relis ce roman, j’ai un peu d’appréhension.  Vais-je aimer autant?  Vais-je gacher mon image?  Et si ma perception est maintenant un peu différente, je suis à chaque fois sous le charme et toujours aussi incapable de faire une lecture intellectuelle.  C’est un roman fleuve, tout plein de pages, mais quelle histoire, quelle histoire.  Une véritable fresque historique (certes un peu biaisée par la vision de l’auteur, mais bon), avec une grande histoire d’amour et la guerre de Sécession en arrière plan.   Et moi, à chaque fois que je plonge dedans, je suis accrochée.  Je vis avec émotion et crainte la nouvelle du début de la guerre au barbecue chez les Wilkes, j’aurais aussi le goût de secouer Ashley tout le long du roman, je m’enrage avec Scarlett, je planifie avec elle ses manigances, je crains la publication des listes à Atlanta, je valse pendant le bal de charité, et pas en noir, je fuis Atlanta le souffle court et je me laisse courtiser par Rhett, THE héros masculin pour moi.  Celui qui ose tout, qui transgresse toutes les règles, mi pirate, mi homme du monde, moqueur, qui ne ménage personne.  Bref, je suis encore amoureuse.

 

Pour moi, ces personnages existent réellement, ils font partie de ma vie depuis mes 13 ans.  Les rues d’Atlanta seront toujours pour moi ce qu’elles sont dans ce roman, je refuse d’ailleurs d’y aller maintenant parce qu’il paraît que Peachtree road, ça n’a vraiment plus rien à voir, hein.  Ok,  bien entendu, j’ai le goût de brasser un peu Scarlett, qui est souvent détestable, de lui ouvrir les yeux un peu (quoique  bon… un homme de 35 ans et une fille de 16 ans, c’est plus romantique dans ce contexte que dans la vie, hein…)  La dernière partie du roman, après la mort de l’un des personnages, m’est particulièrement pénible parce que c’est une suite de malentendus et que je trouve ça tellement, tellement triste de les voir passer à côté du bonheur, de voir venir l’indifférence, de voir certains personnages gâcher une partie de leur vie pour une illusion, quelque chose qui n’est plus.  J’ai réellement le coeur serré à chaque fois.

 

Plusieurs trouvent des longueurs, d’autres mentionnent que c’est un sacrilège d’idéaliser une époque qui n’avait rien d’idyllique pour une grande partie de la population.  Je sais.  Toutefois, c’est ce roman qui m’a fait m’intéresser à la condition des noirs à l’époque et aux droits de l’homme.  Pour tenter – sans trop y parvenir – de comprendre. N’empêche que pour moi, qui aime et vis chaque moment, je trouve toujours que je le referme trop vite, ce roman.  Je ne m’y ennuie jamais, je savoure tout.   Je suis curieuse par contre… avant, j’étais incollable au sujet de ce roman.  Je pouvais répondre à n’importe quelle question… je me demande bien si je le peux encore ou si mon cerveau a trop vieilli…  Si vous avez le goût de me poser une colle, juste pour voir, go for it!

 

Et bon, soit dit en passant… je dis ça comme ça… mais j’aurais pour ma part été beaucoup plus gentille avec Rhett, moi… Pauvre chou!

 

Et soit – aussi – dit en passant… (je vais passer lentement si je dis tant de choses, hein!), je veux des robes comme Scarlett.  Et idéalement son tour de taille.  Je sais, ce dernier commentaire est d’une pertinence fulgurante.

 

Je vais donc attendre que Manu fasse tout le travail et place les liens des autres participants à la lecture commune (il y en a une trallée)… et je vais faire un beau copier-coller.  :))

 

Ah oui!  Pour en savoir plus sur le film, vous pouvez lire ce livre, plein de superbesphotos,  ou ce livre.  La bio de Margaret Mitchell écrite par Anne Edwards se lit comme un roman et la bio de Vivien Leigh par … n’est pas mal non plus.  Mais bon, je n’en pas lu 50, hein, je peux difficilement comparer.  Have fun!

 

Le Maître et Marguerite – Mikhaïl Boulgakov

Maitre-et-Marguerite.jpgPrésentation de l’éditeur

« Écrit sous la terreur par un homme malade et désespéré, Le Maître et Marguerite a mis 25 ans pour s’imposer comme l’un des chefs-d’oeuvre de la littérature russe et devenir un livre culte dont la construction diabolique n’a pas fini d’enchanter les lecteurs.

 

Comment définir un mythe?  Les personnages de ce roman fantastique sont le diable, un écrivain suicidaire et un chat géant, Jésus et Ponce Pilate, la plus belle femme du monde… On y trouve meurtres atroces et crucifixions (sérieux??  Où, ça ces crucifixions, je n’en ai vu aucune, moi…).  C’est une satire acerbe, une comédie burlesque, une parodie politique, un poème philosophique dévastateur avec des fantômes et des transformations magiques. 

 

Mais cette fantasmagorie baroque, ce film noir, cette vision d’apocalypse est aussi l’une des plus belles histoires d’amour jamais écrites. »

 

Commentaire

Lire « Le maître et Marguerite, ça a été toute une expérience.  J’ai d’abord été étonnée et déboussolée par l’abondance de personnages… Non, sérieusement, il y a autant de personnages, avec patroymes russes, of course,  dans ce roman que de rues à Barcelone, ce qui n’est pas peu dire.  Heureusement, le roman n’a pas subi le même sort que la carte de la dite ville.     J’ai été aussi un peu perplexe face à l’absence du Maître (et de Marguerite) qui apparaissent assez tardivement dans le roman.  Et bon, j’avoue, ça allait dans tous les sens… Un homme qui perd la tête, un mystérieux inconnu, un magicien,  un chat qui parle, Ponce Pilate… hmmm… weird.  Puis j’ai décidé de laisser couler et de voir où ça allait m’amener sans trop chercher à comprendre… et pour finir, ça a été la bonne méthode pour moi: j’ai beaucoup aimé. 

 

En gros, qu’est-ce?  Satan qui débarque à Moscou pendant quelques jours, et qui va y foutre un bordel pas croyable.  Avouons que ce Satan a un petit côté facétieux et que ses interventions sont parfois cruelles mais le plus souvent assez hilarantes.  À tel point que je me suis prise à le trouver « sympathique », malgré sa propension à faire du trouble partout où il passe et à envoyer les gens à l’asile de fous.  Il faut dire que ses victimes sont souvent assez bien choisies… Certaines scènes sont délirantes, carrément burlesques (la sortie du théâtre m’a fait mourir de rire.  Et que dire du choeur d’employés…) tandis que d’autres sont fantasmagoriques, remplies de symboles, et magnifiques.  Je pense par exemple au bal chez Satan ou aux passages à Jérusalem.   D’autres plus courts passages, plus philosophiques, qui parlent de bien et de mal, m’ont fait réfléchir et teintent tout le roman malgré leur brièveté.  C’est foisonnant et la plume de l’auteur s’adapte à merveille aux différents types de scènes.   Ça m’a donné une envie folle – again –  de visiter Moscou. 

 

Mais « Le Maître et Marguerite », c’est aussi une satire et une critique de la vie en Union Soviétique dans les années 30.  C’est le règne de Staline, l’époque des appartements communautaires, de la propagande, de l’usage de l’art pour la dite propagande, des interrogatoires ridicules et « stagés » ainsi que des arrestations en masse pour de futiles prétextes.  Et tout ceci, on le ressent à travers les allusions de Boulgakov où l’histoire est réinventée, où personne ne s’étonne de la disparition des gens et où la crainte de l’étranger est omniprésente.  Bon, avouons, j’ai été bien aidée par les notes de bas de page et par mes lectures subséquentes parce que je n’aurais vraiment pas tout vu si j’avais lu toute seule.  L’auteur fait passer son message sans jamais paraître lourd ou plaqué.  On parodie des slogans, des habitudes, des modes de vie.  Et ça passe ma foi fort bien.  

 

Le Maître serait une représentation de le l’auteur, personnage ma foi difficile à cerner, qui se trouve lâche et qui ne sait plus trop quelle est sa place.  Le Maître qui aime Marguerite, prête à tout pour retrouver celui qu’elle aime.   C’est cet amour que j’ai trouvé le moins crédible dans le roman, en fait…  Des âmes soeurs, certes, mais bon, on se demande bien ce que Marguerite peut trouver au Maître, à part son écriture, qu’elle vénère.  L’art a une place très importante dans le roman, que ce soit en raison des professions des personnages, du thème de Faust, omniprésent ou de l’écriture, de la musique.  En effet, en Union Soviétique, l’art devait servir le parti…  la censure faisait rage et les mouvements anti-religion aussi.  On sent cette préoccupation partout dans le roman et sous les blagues, les folies et le grand n’importe quoi qui s’en va un peu partout, il y a réellement une ligne directrice claire. 

 

Certes, on pourrait reprocher certains trucs incohérents à la fin du roman… sauf que bon, l’auteur est mort avant la dernière relecture, ce qui n’a certainement pas aidé. 

 

Une lecture particulière, mais beaucoup mois classique que la littérature russe que j’ai lu jusqu’à date et surtout ma foi très drôle et très riche. 

 

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Roman lu dans le cadre du Blogoclub de lecture de Sylire et Lisa auquel je n’avais pas participé depuis un moment. 

 

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Et aussi valide pour le challenge de Pimpi!

The secret of Chimneys (Le secret de Chimneys) – Agatha Christie

Secret-of-chimneys.jpg Présentation de l’éditeur (mal traduite par moi)

« Anthony Cade n’aurait jamais cru qu’en rendant un service à un ami, il serait placé au centre d’une mortelle conspiration.  Emmêlé dans une toile d’intrigues, il commence à réaliser que la simple faveur qu’il rend le place dans une position très dangereuse. 

 

Alors que les péripéties se produisent, les forces combinées de Scotland Yard et de la Sûreté Française convergent graduellement vers Chimneys, une étonnante résidence de campagne qui cache un étonnant secret. »

 

Commentaire

J’aime Agatha Christie. Et si j’ai manqué le 2e rendez-vous de notre trip entre copines « The Unicorn and the wasp » (qui, je le rappelle, consistait à lire dans un an tous les romans d’Agatha Christie mentionnés dans l’épisode la concernant dans la série Doctor Who – saison 4… with David), c’est que j’ai déjà parlé de « L’homme au complet marron » et que même si je radote, il y a quand même des limites.  J’ai juste rajouté le logo et le lien avec l’épisode dans mon vieux billet.  Call me paresseuse.

 

Le secret de Chimneys s’inscrit comme « L’homme au complet marron » ou « Rendez-vous à Badgad« .   Cette fois, nous sommes en Angleterre, il y a quand même un peu de ce huis clos qu’on rencontre souvent (de mémoire hein… je réalise que j’ai presque tout oublié) mais l’histoire commence en Afrique, quand Anthony Cade, qui n’aime pas particulièrement l’idée d’un boulot à long terme, accepte de donner un coup de main à son ami Jimmy McGrath, qui s’est vu remettre le manuscrit des mémoires d’un dirigeant politique d’Herzoslovaquie (pays imaginaire dont les patronymes semblent bouder les voyelles), le comte Stylptitch.  Il doit le remettre à des éditeurs contre une partie de la somme de 1000 livres que le défunt comte a promis à McGrath.  Et bon, tant qu’à faire, pourquoi ne pas se servir du messager pour redonner des lettres à une certaine Virginia Revel, qu’on semble faire chanter pour une obscure histoire d’amour illicite?

 

D’emblée, j’ai craqué pour les deux personnages principaux, ainsi que pour certains personnages secondaires.  Je ne préciserai pas lesquels pour ne pas spoiler, mais plusieurs d’entre eux reviennent dans d’autres romans – dont je me souviens, cette fois – et j’étais RA-VIE de les voir là.  Les héros sont intelligents, intrépides et surtout très très drôles.  Je crois que l’humour est l’une des choses que je préfère dans les romans d’Agatha Christie, avec cette atmosphère so british qui ressort même quand ils sont à l’autre bout du monde.  Les réflexions des personnages, leurs motifs… dans ce roman, ils sont vraiment bourrés d’humour.  L’histoire est abracadabrante, pleine de coïncidences incroyables, de coups de théâtre, d’espions, de personnages hauts en couleurs et les fils s’emmêlent autour d’une bizarre aventure impliquant des vieux politiciens secrets, leurs mémoires, un prince et un diamant.  Je ne pouvais m’empêcher de pouffer à chaque fois que le comte Lollypop (je prends le truc de Cade, hein… écrire ce nom, c’est pas humain) parle, avec le verbe à la fin.  C’est terrible, je suis dans un roman d’Agatha Christie et je m’imagine Yoda.  Ou son ancêtre.  Limite que je le visualisais vert avec des longues oreilles.  Bien entendu, on pourrait dire que c’est invraisemblable.  Mais of course, que c’est invraisemblable.  Et c’est pour ça que j’aime tant. 

 

Et après cette lecture, j’ai terriblement envie d’aller en Angleterre et de me balader dans de vieux manoirs anglais pleins de passages secrets, de jardins et de secrets.  J’aurais bien aimé être une héroïne d’Agatha Christie, tiens.  Une qui finit bien. 

 

Le prochain en liste?  Le meurtre de Roger Ackroyd.  Que je n’ai jamais lu mais dont j’ai deviné la fin à la lecture d’un billet récemment.  Bon, personne ne veut me confirmer que j’ai deviné la fin mais pas besoin hein… je suis certaine! 

 

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Parce qu’une partie de l’intrigue de l’épisode, celle qui implique un vol, est inspirée de ce roman.

 

Le billet de Fashion, qui a lu le même que moi.  Ceux d’Isil, de Pimpi et de Yueyin, qui ont lu le maillon précédent du challenge, « L’homme au complet marron »

Gilmore Girls – Season 4

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Le problème, avec les images de Gilmore Girls, c’est qu’il y en a tellement, et tellement partout les mêmes, qu’il est carrément impossible de savoir ce qui vient d’où.  Donc, plusieurs viennent du site officiel.  Je pense.  Mais bon, vu que j’ai du mal à savoir quel est le site officiel…  grrrrSi je n’étais pas si paresseuse, limite que je ferais des screencaps.

 

 

Redondante, moi? 

Jamais, voyons donc. 

Pas du tout obsessionnelle non plus hein.  Je pense que mes copines, qui voient 20 statuts-citations tirés de la série par jour pourront en témoigner. 

 

Mais, comme dit Fashion, on ne peut s’empêcher d’aimer Lorelai.  Parce qu’à côté d’elle, on se sent limite normales.  Limite. 

 

Et là, à partir de maintenant… ATTENTION, JE SPOILE.  AVEC DES MOTS ET DES IMAGES. 


Ça devient un peu difficile de faire autrement, en fait.  Parce que juste la mise en place révèle des choses sur les trois premières saisons qu’idéalement, à moins de vouloir connaître des trucs et gâcher les punches, vous ne devriez pas savoir.   J’avais un peu peur au début de cette saison 4, parce que bon, si j’appréciais toujours autant chaque épisode séparément et que je riais toujours autant, je trouvais qu’en gros, l’histoire générale commençait un peu à stagner et que les personnages évoluaient relativement peu.  Sauf qu’après quelques épisodes, ça bouge et je me suis surprise à tout écouter ce qui me restait de la saison… en une journée.  Vous savez, LA journée où je m’étais permis de ne RIEN faire d’utile ou de productif (ben quoi… il nous en faut toutes une de temps en temps, non?)  Parce que, je l’avoue, je ne me lasse absolument pas de l’humour de Rory et Lorelai, de leurs répliques qui sortent complètement de nulle part et de leur façon de se parler du tac au tac.  Je ne me lasse pas non plus des running gags et des personnages secondaires qui sont carrément devenus réels pour moi.  Taylor et son power trip, Miss Patty et ses remarques grivoises (et je suis polie), Kirk et ses 43 jobs.  Ils me font mourir de rire.  Et dans la season finale, Kirk donne quand même un méchant show… dans tous les sens du terme. 

 

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La saison 4 donc.  C’est celle où nous voyons nos Gilmore Girls semi-séparées.  Je dis semi parce que si Rory a un genre d’appartement à Yale (oui, Yale, pas Harvard.  I knew it.  Je l’avais dit dans la saison 1.  Gnak gnak gnak), elle est quand même souvent à Stars Hollow vu que c’est quand même tout près.  Bizarrement, je trouve que ce semi-éloignement nous permet de voir autrement la relation Rory-Lorelai.  C’est là où on réalise à quel point elles ont besoin l’une de l’autre… ce qui – selon devin moi – laisse certainement présager quelque chose d’étrange pour l’avenir.  L’épisode où elles ont toutes les deux une crise de nerfs et où elles ne réussissent pas à se parler est selon moi assez génial nous montrer ça.  J’ai adoré. 

 

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C’est aussi la saison où Lorelai se prépare à l’ouverture du Dragonfly Inn avec Sookie, avec tout ce que ça implique de stress.  Parce qu’avec Sookie nouvelle maman et Michel toujours aussi … Michel, quoi.  Ce n’est pas toujours évident.  Avec ces deux-là, s’il y a un cheval dans une salle à manger, il n’est point dit qu’ils vont tenter de faire quelque chose pour le sortir de là, hein.  

 

Plusieurs storylines sont ma foi très intéressantes, particulièrement celle d’Emily et Richard.  J’adore Emily, je ne sais pas si je l’ai déjà dit (bon, oui, vu ma propension au radotage, je suppose que je l’ai déjà dit) et sa crise de nerfs au centre d’achats, pour une histoire de moustache est hilarante et très triste à la fois.  Lane a aussi un cheminement auquel je ne me serais pas réellement attendue.  Lorelai a un copain aussi cinglé qu’elle (et qui possède un food timer en forme de vache qui fait « moooh » quand c’est prêt.  Je veux le même.  Ou des boucles d’oreille en forme de vache qui fait « mooh » tiens.  Encore mieux).  Rory est quant à elle plutôt dans ses études… mais il faut croire que certaines choses n’étaient pas vraiment terminées. 

 

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Pour le reste, tout est dans les détails.  Les livres de psycho-pop-self-help (je riais toute seule), Kirk qui beugle un discours adapté de Howard Dean, Lorelai qui s’imagine Dickens en train d’écrire des lettres, Michel qui fait du babysitting, les multiples références aux films (daubesques ou non… j’ai presque le goût de revoir « Alive », « The Godfather » ou Rocky qui hurle son Adrieeeenne) ou aux romans (généralement non-dabesques).   Limite que je vais imiter Roadrunner et Wile. E.  Coyote pendant quelques jours.  En évitant de me prendre un machin ACME sur la tête, idéalement.  Quoique bon… c’est quand même de moi dont il s’agit, hein.  Et non, pour celles qui se sont déjà tapé tous mes – virtuels –  hurlements de bonheur à chaque fois que j’en attrapais une, je ne vais pas recommencer ici!

 

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Et je terminerai en disant que maintenant, la phrase « I slept with the zucchini » va devenir l’une de mes nouvelles répliques-cultes-et-fréquentes​-que-personne-ne-comprend.  J’ai ri au larmes.  Rien de moins.  

 

Go for season 5!

De Cape et de Crocs – Actes 2 et 3 – Ayroles/Masbou

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De-cape-et-de-crocs-3.jpgPrésentation de l’éditeur

Acte 2

« Hidalgo, corsaire, barbaresque gentilhomme et lapin font voile vers les îles tangerines et leur trésor.  Mais avant d’atteindre le mythique archipel battu par les tempêtes, où rôde l’ombre de vaisseaux engloutis et de monstres marins, nos hardis compagnons devront affronter un nouvel adversaire… joyeux, certes, mais cruel et sans merci: les pirates!

 

Acte 3

Où l’on verra nos héros voguer à bord du Hollandais Volant vers les îles Tangerines et leur trésor, s’emparer d’un navire pirate, délivrer une belle captive, essuyer une tempête, subir l’ire d’un monstre marin, explorer une île étrange, assister à un exposé, participer à une expérience et affronter de féroces cannibales.

 

Commentaire

Aussitôt reçus, aussitôt lus.  Et aussitôt commandé les tomes 4-5.  Non mais quelle série géniale.  Tout ce que j’aime, vraiment. Nos deux compères sont donc engagés dans une course contre la montre (et contre les pirates… et un chevalier de l’ordre de Malte) pour trouver le trésor mythique des îles Tangerine, îles mystérieuses que personne n’a réussi à approcher encore.   C’est une BD d’aventures, pleine de combats, de terribles périls, de trahisons, prisons et d’épées.  Les péripéties abondent, le rythme ne relâche pas, et nos deux amis se retrouvent dans maintes situations impossibles.  Encore une fois, c’est tout plein de références et j’adore quand Armand commence à rimer.  Cette fois, on résoud le mystère du Hollandais Volant, on frôle l’Atlantide, on croise un albatros, on visite – vraiment – une baleine et nos héros décollent vers… de nouveaux problèmes, en fait.  

 

Les dessins sont remplis de détails et les personnages principaux sont très expressifs, très « humains », même si les auteurs jouent énormément sur le fait que, justement, ce soient des animaux.  Les arrières-plans sont géniaux, plein de détails et de blagues.  J’ai réellement hâte de savoir la suite.  J’adore Eusèbe, toujours les oreilles dans les plats et disons que le personnage qu’ils rencontrent est haut en couleurs.  Bref, une BD intelligente, qui plaira à tous les amateurs de combats et d’histoires de pirates.  Surtout de joyeux pirates! 

The other side of the story – Marian Keyes

other-side-of-the-story.jpgPrésentation de l’éditeur

« L’AGENT

Jojo, une agente littéraire montante et qui vole dans les hautes sphères, vient tout juste de commettre une petite erreur: elle est tombée dans le lit de son patron marié, Mark…

 

L’AUTEUR

La cliente gentille et douce de Jojo, Lily, a publié un premier roman qui fait fureur.  Elle et son homme Anton célèbrent en dépensant l’avance pour son second livre.  Ensuite, il y a le syndrome de la page blanche…

 

L’INCONNUE

Gemma était a meilleure amie de Lily – jusqu’à ce que Lily lui « vole » Anton.  Présentement, elle écrit sa propre histoire – drôle et douloureuse – quand le requin-Jojo tombe dessus.

 

Trois femmes espérant et ayant parfois réellement besoin de réussir dans le monde de l’édition.  Mais est-ce que quelqu’un eur a déjà dit qu’il y avait toujours un autre côté à l’histoire? »

 

Commentaire

C’est Pimpi qui m’a offert ce roman pour mon anniversaire, en me disant que Marian Keyes, c’était de la chick litt mais pas de la guimauve. Et après lecture, je dois dire qu’elle a bien raison.  Même que ça m’a surprise à un moment donné… mais attendez, je m’explique. 

 

Le roman commence avec l’histoire Gemma.  Ses parents viennent de se séparer, c’est la catastrophe nucléaire.  Elle doit composer avec une mère qui perd complètement les pédales, un père qui s’en fout… et une ex-meilleure-amie-qui-lui-a-piqué-son-Grand-Amour Lily qui vient de publier un roman.   Gemma est en colère, pas toujours de bonne foi (ok, disons plutôt « souvent de mauvaise foi » et on a ici tous les codes du roman de chick litt… c’est drôle, léger, rempli de situations rocambolesques. 

 

Puis, on arrive page 92 et là, pouf, changement total de personnage.  On a affaire à Jojo, agent littéraire très carriériste, qui tombe sur une pépite, un roman d’un certain Nathan Fray.  On a droit à toute une histoire d’enchères et à une entrée fracassante dans le monde de l’édition.  Et là, j’ai eu peur.  Parce que bon, ce qui concerne l’édition m’intéresse… mais parler de compétition, de gros sous… c’est pour moi un total turn off.  À chaque fois.     Mais quand même, la plume de Marian Keyes est agréable, drôle.  Assez pour que 120 pages de Jojo qui compétitionne avec un autre agent-vedette-aux-cheveux-gras ne me semblent qu’un peu longues. 

 

Et ensuite, vient Lily.  L’ex meilleure amie et cliente de Jojo.  Là, on commence à voir les liens entre les histoires, on comprend que oui, c’est un roman sentimental, un roman « de filles » mais aussi un roman sur le milieu du livre, ses dessous… tout ce qu’il y a derrière l’histoire qu’on lit, quoi.   Comme je ne connais rien au milieu, je n’ai aucune idée du réalisme du truc… mais à partir de ce moment, j’ai carrément dévoré.  Jusqu’à 3h du matin, oui.  Bravo à moi, n’est-ce pas.  Au moins, je ne travaillais pas le lendemain, c’est toujours ça de gagné.

 

On nage donc dans ce milieu-là, celui où les idées deviennent des vrais livres en papier.  Le roman a été publié en 2004, il est ancré dans cette époque et j’ai cru comprendre que le milieu avait quand même pas mal évolué depuis.   Mais tout de même, à travers les réflexions des personnages, j’ai quand même pu faire des liens avec ce que j’ai pu lire ailleurs de la part d’auteurs débutants.  La visite en libarairie pour voir le roman, la question au libraire « mais où est mon livre? », le regard qui va avec, les réactions aux critiques…  Bref, ça m’a beaucoup plu.  Ca reste simple et léger mais en même temps, s’il y a des histoires d’amour, on n’est pas ici uniquement dans le « hot steamy sex » et dans le sucré rose bonbon.   Les relations ne sont pas toutes pareilles, elles évoluent différemment, elles ont toutes des implications différentes. 

 

Bref, je crois que cette première lecture de l’auteure a été concluante, bien que même après la fin de ma lecture, je trouve encore que les 120 premières pages sur Jojo (dont l’histoire devient passionnante ensuite) étaient un peu longuettes et moins « dans l’histoire ».  Au moins, ça a situé le personnage. 

 

Je relirai, donc.

Des titres à me conseiller?

The dark deeps (La cité bleue d’Icaria) – 2 – Arthur Slade

The-dark-deeps.jpgPrésentation de l’éditeur (celle de l’éditeur français, pas de mon édition en anglais.  J’ai déjà dit que j’étais paresseuse, hein)

Modifier son apparence, voler des documents confidentiels à des espions français : une journée de travail comme les autres pour Modo, agent secret anglais âgé de quatorze ans.

Pourtant, sa dernière mission – percer le mystère d’un objet sous-marin appelé Ictinéo – semble un peu plus compliquée. On murmure qu’il s’agit d’un monstre marin, d’un poisson plus grand qu’un navire. Les espions français sont sur le coup, et M. Socrate, le maître de Modo, entend bien frapper avant eux. Arthur Stade signe avec La cité bleue d’Icaria un magnifique roman d’aventures, dans un monde mêlant l’Angleterre victorienne et les avancées technologiques les plus folles

 

Commentaire

Que c’est bien, cette série jeunesse!  Je vous avais déjà parlé du premier tome de la série « Les agents de Monsieur Socrate »  et suite à cette lecture, j’avais immédiatement commandé la suite.  Chose étrange pour moi, j’ai lu la dite suite moins de 3 mois après qu’elle ait fait son entrée dans ma pile, ce qui est quand même digne de mention.  Je suis dans un puissant trip steampunk ces jours-ci, la faute à un certain futur swap.

 

Nous retrouvons donc Modo, Octavia et Mr. Socrate dans une nouvelle mission.  En effet, il semblerait qu’un poisson géant ait pris l’habitude de faire sombrer les navires dans une certaine zone près de l’Islande.  Et Mr. Socrate met les deux agents sur les traces d’une espionne française de 18 ans qui semble avoir découvert quelque chose.  Nous retrouvons donc nos deux héros dans une aventure encore une fois riche en rebondissements, en situations périlleuses dans un contexte qui nous semble tout droit sorti de « Vingt mille lieues sous les mers » avec un soupçon de H.G. Wells en bonus.   L’auteur semble aimer les références et les clins d’oeil (ok, les GROS clins d’oeil) aux classiques, ce qui n’est pas pour me déplaire.

 

Ce qui me plaît dans cette série, c’est que ça reste résolument jeunesse sans être bête.  Bien entendu, le rythme est rapide, les situations et les explications sont parfois tirées par les cheveux mais les héros sont très ados malgré leur courage et leur situation d’espions internationaux et compétents dans ce domaine.  Pour autre chose, le lecteur est des kilomètres en avance sur eux, mais bon, ils ont 14-15 ans.  Et ils ont eu une drôle d’enfance, surtout Modo, qui peut changer de forme mais qui souffre d’être différent et difforme.    Dans ce tome, Octavia est en arrière plan, nous sommes davantage dans un huit-clos, mais nous rencontrons Colette, espionne française à la répartie facile et au tempérament frondeur.  Peut-être nous rappelle-t-elle sans doute un peu Octavia, toutefois…

 

Une atmosphère encore une fois très réussie, oppressante (et pour cause), remplie de machines à vapeur, de vieux ennemis, de savants fous et de technologie incroyable pour l’époque.  Ça se lit tout seul, c’est rapide… et j’en redemande. 

 

Heureusement, le tome 3 est dans ma pile.  Qui a dit que je n’étais pas prévoyante, moi?

 

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Encore une fois, ça entre dans le Défi Steampunk de Lord Orkan Von Deck.

J’ai pensé au logo.

Et au lien.

Non mais il ne manquerait plus que je pense à aviser Lord Orkan pour que je sois vraiment une bonne élève, non?

Jane – April Lindner

Jane.jpgPrésentation de l’éditeur

Ayant dû abandonner ses études dans un collège réputé de la côte est après la mort de ses parents, Jane Moore accepte un emploi de nanny à Thornfield Park, le domaine de Nico Rathburn, une rock star de renommée mondiale en train de préparer un énorme come back.  Terre à terre et indépendante, Jane tombe à son corps défendant sous le charme tourmenté de son mystérieux employeur. 

 

Mais il y a un mystère à Thornfield, et la relation de Jane et de Nico est mise à l’épreuve par un terrible secret provenant de son passé.  […]

 

Commentaire

Un « retelling » moderne de Jane Eyre, comment pouvais-je résister à ça?   En fait, Jane Eyre est l’un de mes romans d’adolescence, que j’ai lu je ne sais trop combien de fois.   Pour moi, c’est une magnifique histoire d’amour, complètement tragique, complètement romantique, et complètement ancrée dans son époque également.  Une époque où la religion avait son importance, où les moeurs des couples étaient beaucoup plus codifiées, du moins, dans ce milieu, et où la place des femmes dans la société était également bien différente.  Dans ma dernière commande (elle s’est fait toute seule… je n’y suis pour rien.  Surtout pas pour le nombre de romans qui étaient dedans), je me suis donc laissée tenter et aussitôt arrivé, aussitôt lu. 

 

L’histoire se situe à l’époque actuelle, aux États-Unis.  Jane (Moore, pas Eyre) a dû abandonner ses études.  Ses parents, qui se fichaient pas mal d’elle, en fait, préférant son frère et sa beauté de soeur, l’ont laissée avec très peu de moyens.  La voilà donc sans autre choix que de se trouver du travail.  Jane est sérieuse, très terre à terre et complètement hors des buzz du moment.  C’est pour cette raison qu’elle obtient un poste de nanny chez Nico Rathburn, rock star au passé de bad boy tumultueux.  Et bon, ceux qui ont lu Jane Eyre connaissent la suite…

 

Je dois tout d’abord préciser que ce roman est réellement un « retelling ».  On raconte la même histoire, transposée autrement.  L’auteure a fait le choix de rester assez fidèle au roman de Charlotte Brontë et le déroulement est assez semblable, à quelques détails près, détails que je ne révélerai pas.  Seul l’un de ces détails m’a un peu dérangée car pour moi, il modifie un tout petit peu l’interprétation que je faisais du roman.   La plume de l’auteure est simple et agréable, c’est fluide, plusieurs dialogues et répliques de Jane m’ont beaucoup plu (sa franchise est toujours aussi désarmante) et la relation qui s’établit entre les protagonistes m’a emportée, encore une fois, même si je savais comment ça allait finir, même si je savais ce qui attendait la pauvre Jane.  J’ai aimé leurs conversations, et on comprend pourquoi une rock star célèbre, qui a tout vu, tout entendu, peut être charmé par Jane, qui se fout éperdument de son statut de vedette.

 

Ce n’était pas facile de transposer Jane Eyre, pour les raisons que j’ai mentionnées ci-haut.  En effet, j’ai dû « oublier » que les moeurs étaient celles d’aujourd’hui pour y croire complètement.  En effet, la situation serait-elle si dramatique de nos jours?  Pourquoi Nico agit-il ainsi, pourquoi ces mystères…  la situation n’est pas idéale mais ce ne sont plus les conditions des années 1800.  Et bon, se marier comme ça, rapidement, comme réussite ultime, c’est encore aussi crédible?  Pour une jeune fille comme Jane qui pourrait tout avoir.   Mais ce sont mes considérations à moi, hein.  Ce qui est tout à fait approprié à l’époque de Brontë est parfois plus difficile à avaler en 2011.  Sauf que bon, c’est Jane Eyre, quand même.  Et l’auteure a quand même su apporter certaines adaptations – sans pour autant nous abreuver de scènes trash qui auraient été weird… pour ça, chapeau – et a tenté d’expliquer et d’actualiser les problématiques rencontrées.  Je l’ai donc lu avec plaisir, en oubliant l’époque, en une demi-journée, le sourire aux lèvres. 

 

Est-ce que ça apporte quelque chose de plus au roman?  Est-ce une réécriture originale, qui ouvre de nouvelles portes, permet de nouvelles interprétations?  Absolument pas.  Mais cette lecture m’a donné une envie folle de me replonger dans le classique de Charlotte Brontë genre là, maintenant.  Et c’est d’ailleurs ce que je vais faire.  J’ose espérer que ce roman donnera le goût à de nouveaux lecteurs de découvrir Jane Eyre et Mr Rochester!