Rose Aimée – 1 – La belle qui porte malheur – Béatrice Bottet

Rose-aimee-1.gifPrésentation de l’éditeur

« San Francisco, mai 1851.

Dans le saloon bruyant et enfumé bourré de chercheurs d’or, l’homme aux cheveux gris haussa la voix : – J’ai quelque chose d’important à te demander… Le jeune marin ouvrit bien grand ses oreilles. – Es-tu capable de retrouver quelque chose à Paris ? demanda Garancher, fébrile, en lui mettant une main sur le bras. Et quelqu’un ? – Ce que vous voulez, dit Martial Belleroche avec assurance. Et qui vous voulez.

– Alors je compte sur toi. Mais surtout, surtout… il faudra te méfier, fit Garancher d’une voix grave e t lugubre sans s’expliquer davantage. Il leva alors son verre et les deux hommes trinquèrent.

 

Paris, avril 1852. Fifi-Bout-d’Ficelle sourit au public et s’inclina. Tous les spectateurs sentirent leur coeur fondre. Tous sauf un. Le piano et le violon jouèrent un prélude d’une grande intensité dramatique. Fifi salua gracieusement en tenant sa robe à deux mains. Quelques applaudissements éclatèrent encore, vite rembarrés par des  » chuuut  » impatients. Et Fifi chanta la complainte de la fille qui portait malheur…

 

Commentaire

Ce fut toute une aventure que de lire ce roman!  D’abord, il faut savoir qu’il est introuvable ici.  Même mon libraire n’a pas réussi à me le commander.  Mathilde, de chez Nouvel Angle Matagot a tenté de me l’envoyer cet été mais ce n’est pas le marin qui s’est perdu dans la brume mais plutôt Rose-Aimée qui s’est perdue dans la poste.   J’ai par la suite pleuré un peu aux copines et c’est Delphine qui me l’a finalement trouvé et bien gentiment envoyé.  D’ailleurs, copine, je t’en dois une et si tu veux un Québec-livre en échange, ça va me faire plaisir!

 

Bref, revenons à Rose-Aimée.  C’est ma foi un excellent premier tome de série jeunesse que voilà.  Une belle histoire d’amour, certes, mais surtout une atmosphère réussie qui nous transporte dans le Paris de 1850, dans l’univers populaire des cabarets un peu louches.  Que ce soit les Trois Anges Blancs, le couvent hanté ou les rues de Paris, l’auteure réussit à recréer parfaitement l’ambiance et à nous faire imaginer l’endroit sans pour autant que ça nous semble artificiel.  On entend presque la musique d’accordéon en arrière-plan.   J’ai imaginé Rose-Aimée qui courait dans les rues boueuses avec sa lanterne, j’ai limite vu son aura de mystère planer autour d’elle.  J’ai vu bagarres, tripots, ruelles sombres et coups de couteau.  Et je n’ai pu lâcher mon livre, ce qui fait que le boulot n’a pas DU TOUT avancé aujourd’hui, malheureusement. 

 

Martial est un marin intelligent et débrouillard qui a une dette de vie.  Il a promis à son sauveur de lui ramener un manucrit.  Et c’est pour cette raison qu’il se retrouve au cabaret et que son destin va croiser celui de Rose-Aimée.  Ils ne sont pas parfaits ces deux-là.  Ils s’y prennent bien mal, ils doivent composer avec leurs failles, leurs craintes, leurs passés respectifs. Mais c’est une très très belle histoire d’amour dont j’ai suivi l’évolution avec un sourire attendri.   J’ai aimé voir la confiance se bâtir, les voir prendre soin l’un de l’autre, voir la complicité s’installer tout doucement, presque à leur insu.   J’aime qu’ils aiment vraiment « quelque chose » chez l’autre et ne soient pas juste en amour avec l’amour, comme j’en ai parfois l’impression dans les romans jeunesse.  Et je les ai aimés tous les deux malgré leurs travers, leur impulsivité et leur façon parfois maladroite de tenter de se faire confiance.  

 

J’ai aussi beaucoup aimé l’écriture, la façon dont nous sommes plongé dans l’époque par les dialogues qui sont selon moi assez bien dosés, pas exagérément « pittoresques ».  Bon, là, vous direz « elle est qui, elle, pour juger de ça, elle n’a aucune idée de comment on parlait à l’époque » et vous aurez raison.  Mais si la syntaxe est populaire et le vocabulaire parfois cru et d’époque, nous n’avons pas l’impression de lire un étalage d’expressions anciennes collées l’une à l’autre.  J’ai trouvé le procédé très judicieux et ça ajoute juste ce qu’il faut à l’ambiance.  De plus, il y a un bon compromis entre le « très chaste et pas probable » et le côté « jeunesse ».  Les premiers émois, ceux qu’on ne comprend pas bien, sont bien décrits, les insécurités aussi.  Ça m’a plu. 

 

Si les gentils sont en teinte de gris, je reprocherais toutefois aux méchants d’être bien bien méchants.  Un peu « trop » dans leurs réactions, parfois.  Certaines attitudes m’ont semblé exagérées, leur méchanceté trop souvent mentionnée explicitement.  J’ai failli lancer le roman à travers la pièce à un moment.  Tant qu’à avoir de vrais vilains, je les aime bien machiavéliques, pas juste « bêtes et méchants »…  Je comprends le pourquoi mais je n’ai quand même pas été convaincue par certains d’entre eux. 

 

Finalement, même si on voit venir certaines choses gros comme une maison (c’est ma malédiction à moi), une lecture la plupart du temps bien rythmée qui m’a beaucoup plu, qui m’a tenue éveillée et rivée aux pages.   Le livre a suffisamment éveillé mon intérêt pour que je commence le tome 2 immédiatement d’ailleurs.  Difficile de faire autrement, avec cette finale, n’est-ce pas!  Une rencontre réussie pour moi qui m’a surtout donné le goût de retomber en amour pour la première fois!

Top Ten Tuesday – MES hommes de papier

Top Ten Tuesday 2

Bon, je l’ai déjà fait, ce thème.  Il y a environ un an (vous pouvez le lire ici).  Mais comme c’est le thème du jour en français chez Iani pour les Top Ten Tuesday (créés par The broke and the bookish), je veux m’assurer que TOUT LE MONDE avait encore bien en tête que ceux-là, hein, ils sont à moi.  Juste à moi.  Et que je les prête parfois pour les anniversaires et les jours fériés.  Si vous êtes gentilles!

 

Et j’ai décidé de m’auto-tester moi-même et de faire ma liste aujourd’hui, sans retourner voir ce que j’avais écrit l’an dernier.  Juste pour voir si j’ai des tendances volages… we’ll see.  Et PROMIS j’essaie de faire court.  J’essaie. Vu que je l’ai déjà fait, ça devrait être dans le domaine du possible…

 

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1.  The Doctor 

J’en vois qui protestent dans la salle.  Si, si, c’est un personnage de série mais il y a des Doctor Books.  Du coup, c’est AUSSI un personnage de roman.  Donc, ça compte.  Na!  Et bien entendu, il est à moi.  Et il m’aime d’amour, of course.  Si la version David Tennant est ma propriété exclusive, je prête pour les autres.  À l’occasion.  Because smart is sexy.  Voilà.  And the Doctor is… brilliant!  Fantastic!


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2.  Spike

J’avoue que depuis ma petite aventure j’ai-pu-parler-à-James-Marsters-et-il-m’a-fait-son-Spike-look, je suis retombée tête première dans ce méga crush qui dure depuis quelques années déjà.  J’adore ce personnage, ses remarques sarcastiques, son évolution et le fait qu’il soit parfaitement conscient de ce qui arrive, que jamais il ne se voile la face.  J’adore ses répliques sarcastiques, son regard et le fait qu’il puisse exprimer 4 émotions différentes dans la même seconde.  Et bon, il y a des BDs Spike.  Donc, ça compte.  Et même que j’imagine son petit mouvement d’épaule qui me fait craquer, là.. bon, ok, je sors.  Mais ça me rappelle que j’avais promis il y a déjà pluuusieurs moins un Top Ten de mes favorite Spike quotes.  Maybe next week?

 

3.  Barrons (Série Fever – Karen Marie Moning)

Celui-là, il n’y était pas l’an dernier parce que je ne le connaissais pas. Mais ce fut THE rencontre pour cette année.  Même que j’ai bien décidé d’aller bientôt fouiller Dublin de fond en comble pour le retrouver.  Je suis certaine qu’il m’attend, bien installé dans la librairie et qu’il y a un petit coin bien confortable devant le foyer.  Je suis même prête à me munir d’un MacHalo, s’il le faut.  Bref, Barrons peut me sauver n’im-por-te quand.  Et il peut m’aider à récupérer ma conscience à SA manière quand il veut.  Même que je pourrai faire semblant que je ne reviens pas si vite que ça, si ça peut lui faire plaisir! ;))

 

4.  Mr. Darcy (Orgueil et préjugés – Jane Austen)

Incontournable, celui-là.  J’ai d’ailleurs proposé à Fashion des questions over intéressante pour son prochain devoir sur P&P.  « Pourquoi Mr. Darcy fait-il fantasmer les femmes depuis plus de 2 siècles? » ou « Décrivez votre éventuelle rencontre avec Mr. Darcy, avec détails ».  Pimpi a quant à elle proposé un sujet de dissertation « De l’intérêt des chemises mouillées en milieu humide ».   Mon motto c’est « Men in breeches are underestimated ».  Je suis certaine que j’ai déjà dû vous la sortir, celle-là!  ET bon, je ne dédaignerais pas Pemberley, non plus.  Surtout si la femme de ménage et le gars qui tond la pelouse vient avec!  Anyway, Mr Darcy, dans la bibliothèque, avec un chandelier… n’importe quand!

 

5.  Rhett Butler (Gone with the wind – Margaret Mitchell)

Quand j’ai vu le film avec Clark Gable, limite que j’ai fait un mini-fantasme sur les moustaches.  J’avais 12 ans.  Quand j’ai été plus grande, j’ai fini par me dire que ça devait chatouiller, une moustache… mais restons classy, quand même.  Toujours est-il que Rhett, moi, n’importe quand.  Il peut m’emporter dans ses bras dans un grand escalier and give me the time of my life!  C’est quand même quelque chose, cet homme.  Il a un bizarre de sens des valeurs qui me plaît.  And I love a scoundrel from time to time!

 

6.  Ranger (Série Stephanie Plum – Janet Evanovich)

Moi, à toutes les fois qu’il appelle Stephanie « Babe », je fonds.  Mais bon, of course, là, c’est moi qu’il appellerait comme ça.  Et comme je suis la reine des gaffes, je suis certaine que je pourrais le distraire autant que Stephanie hein.  Je veux bien être la case « comic relief » dans son budget si ça implique la clé de son appart et l’accès à son tiroir de so black underwear.  (Sorry, je suis fatiguée, je raconte n’importe quoi… Vous allez me prendre pour une cinglée!).  J’aime les bad boys.  

 

7.  Aragorn (Le seigneur des anneaux – Tolkien)

Pour l’armure.   Et je vais éviter de continuer sur cette voie si je veux garder une once de crédibilité.  Terrain glissant.  Ou en pente… bref, l’armure.  Avec.  Oui, je sais, aouch!

 

8.  Edmond Dantès (Le comte de Monte Cristo – Alexandre Dumas)

Quel homme, ce comte. Jeune, j’étais amoureuse.  Je le suis encore un peu. Par contre, moi, je ne me le mettrais jamais à dos hein… je serais très très très gentille.  Pas envie de tomber dans ses mauvaises grâces. Anyway, il est intelligent, savant, puissant… il est pour moi.  Donc, je l’attends et j’espère!

 

9  Athos (Les trois mousquetaires – Alexandre Dumas)

Pour l’épée, cette fois.  Non mais un homme qui sait manier l’épée, ce n’est pas à dédaigner, je trouve.  Et en plus, il a un côté mystérieux, ténébreux, même s’il reste parfois joueur… tout pour me plaire, quoi.  J’aime mes hommes un peu torturés.  Et je l’imagine avec un regard sérieux et une sexy voice.  Je sais, ce dernier commentaire est particulièrement utile pour la compréhension du personnage. 

 

10.  Le Captain Wentworth (Persuasion – Jane Austen)

Parce qu’il écrit THE lettre.  Et juste pour cette lettre, il mérite d’être dans la liste.  Voilà!

 

Vous remarquerez que j’ai un peu de mal à fantasmer VRAIMENT sur des personnages de livres jeunesse, n’est-ce pas!  Parce que bon, si la plupart du temps je les trouve sweet, cute, etc, 17 ans, j’ai déjà donné.  Et bon, je suis bizarre mais eux, je les trouve très bien avec leur petite copine de 16-17 ans, je n’ai aucune envie de les avoir pour moi.  C’est la sagesse qui s’installe.  Ou la vieillesse, choisissez!

 

MAIS… un jour, peut-être, je vous ferai mon top des amoureux, jeune ou vieux, les plus sweet ;))

Vampire Academy 1 (roman graphique) – Leigh Dragoon et Emma Vieceli

vampire-Academy-graphic.jpgPrésentation de l’éditeur

Voir la présentation du premier roman de la série.  C’est une adaptation et je me sens très paresseuse, ce soir.

 

Commentaire

J’imagine que personne ne sera terriblement surpris de voir apparaître ici cette adaptation en roman graphique de Vampire Academy, n’est-ce pas.  J’avoue que j’ai difficilement pu résister quand je l’ai aperçu sur les tablettes de Chapters.  En fait, si, j’ai résisté.  Jusqu’à ma commande suivante.  Call me Wonder Woman.

 

En gros, l’histoire ne surprendra personne, c’est la même.   En version condensée.  Du coup, ça va un peu rapidement, les scènes se bousculent un peu et il manque un peu du mystère de la version roman.  Mais toutes les scènes clés sont présentes et l’essentiel du truc est préservé.

 

Ok, je sais, ça ne dit rien, tout ça. 

 

Ma lecture a été un peu bizarre, en fait.  J’ai bougonné un peu fort au début.  Les dessins me plaisaient juste à moitié (Lissa, surtout.  Et bon, mon Dimitri est – of course – beaucoup mieux et a l’air beaucoup plus badass que celui du roman graphique) et je trouvais que vraiment, la mise en place était laborieuse.  Le monde est mis en place en quelques pages, quelques phrases claires nettes et précises.  Nécessaire pour qui n’a pas lu le roman, je sais.  Ce monde n’est pas si classique, pas si évident au départ.  Mais j’ai trouvé cette présentation limite didactique. 

 

Par contre, j’avoue que ça n’a pas duré, hein.  J’avais envie de me replonger dans l’histoire et finalement, j’ai bien aimé ma lecture, sans être transcendée.  C’est souvent le problème avec les adaptations graphiques, c’est trop rapide, on n’a pas le temps de voir évoluer les relations, de s’attacher aux détails.  Par contre,  les choix des personnes qui ont adapté le roman m’ont semblé très pertinents et il est facile de reconnaître et de distinguer les personnages (souvenir terribles et confus de certains mangas, ici…).  Quand on a lu le roman, on sait tout de suite qui est qui.   J’ai aussi beaucoup aimé le visage de Rose. 

 

Je pourrais me plaindre encore sur des détails…  L’académie est moins mystérieuse que dans mon souvenir, Mason est moins clown, Christian moins rebelle (bon, il l’est quand même un peu hein)… mais c’est le format qui veut ça, j’imagine.  C’est very rapide, as I said.  Mais bon, ce sont des personnages que j’aime et j’ai tout de même passé un agréablement moment de lecture.

 

Bien entendu, comme je suis curieuse, je lirai sans doute la suite quand elle sortira en avril prochain.  Des fois, je me dis que c’est complètement inutile de combattre mon côté irrécupérable!

Beautiful Chaos (18 lunes) – Kami Garcia / Margaret Stohl

Beautiful-chaos.jpg Présentation de l’éditeur (celle de Hachette… je ne sais plus où j’ai foutu la jaquette de mon livre alors je ne peux pas tenter de traduire.  Tenter étant le mot-clé 😉 )

« Entourés de Link, l’Incube nouveau venu, et de Ridley, la Sirène déchue, Ethan et Lena vont vivre une nouvelle année de rêves et de cauchemars. Entre malédiction et trahisons, le choix de l’amour est-il encore possible ? »

 

Commentaire

Est-ce que ça vous arrive, vous, de tellement entrer dans un roman que vous perdez toute objectivité?  C’est un peu ce qui m’arrive avec cette série.  J’ai passé la commande pour ce tome 3 le jour de la sortie et je l’ai lu le jour de son arrivée, parce que j’avais une hâte folle de me replonger dans cette atmosphère mystérieuse, dans ce village du Sud des États-Unis où Casters et Mortels se côtoient, où rien n’est ce qu’il semble être et où des Tunnels mystérieux s’étendent sous la ville et la bibliothèque.  C’est fou, quand même, je suis attachée aux lieux et à l’ambiance autant qu’aux personnages. 

 

18 Lunes, donc.  Une nouvelle chanson, un nouveau message.  Encore une fois, c’est mystérieux et ça n’augure rien de bon.   La décision prise par Lena lors de ses 17 lunes semble avoir bouleversé l’ordre des choses et Mrs. Lincoln, la mère de ce cher Link, se balade partout au village avec des pancartes prédisant l’Apocalypse et la fin du monde (oups… en me relisant, je réalise que c’est un peu redondant comme phrase… mais bon, il n’a jamais été dit que je devais bien écrire hein!)  Les personnages cherchent des solutions alors que tout s’écroule autour d’eux.  Que ce soit à travers des portes ou dans les livres, personne ne semble vouloir admettre ce qui est souvent évident aux yeux du lecteur… mais je pardonne!

 

Encore une fois, j’ai senti le brouillard m’envelopper dès que j’ai ouvert ces pages.  Gatlin est moins « Gatlinesque » que dans les deux autres romans, on voit moins le quotidien de ce village un peu fou, pour la simple et bonne raison qu’il est sans dessus dessous.  Amma semble dépassée mais les Soeurs sont toujours fidèles à elles-mêmes.  Ce sont d’ailleurs elles qui réussissent à apporter un peu d’humour dans toute cette noirceur et cette brume.  Et bon, il y a aussi Link, que j’aime toujours autant.  Même Ridley a parfois réussi à me toucher. 

 

Il y a encore du « Ethan et Lena », of course, mais ça ne se limite pas à ça.  On parle de famille, de sacrifices, de ce qu’on serait prêt à faire pour eux.  On parle aussi de tons de gris, de batailles qu’on gagne ou qu’on perd.  Le tout sur fond de « The Crucible », qui se veut à la fois un élément de ce tome et un rappel des tomes précédents.  Plusieurs allusions à « Of mice and men » (que j’ai d’ailleurs le goût de relire), et juste d’y penser m’a encore fait pleurer.  Oui je suis à la fois peureuse et braillarde dans les romans!  Ok, j’avoue, je n’ai pas pleuré qu’à ce moment-là.  J’ai eu les larmes aux yeux pendant une bonne partie de la finale.  Mais c’est moi, hein. 

 

Bref, j’ai dévoré. Et beaucoup aimé. Même si les personnages sont dans la brume.  Même si certains éléments importants sont limite anticlimatiques (c’est un mot, ça??).  Même si certaines précisions sont répétitives (la réaction de Ethan quand il touche Lena, surtout).   

 

Et savez-vous quoi?  En fait, je n’ai pas envie de parler des petits trucs qui sont moins bien dans le roman.  C’est toujours en lien avec ce que j’avais parlé dans mes billets sur le tome 1 et le tome 2

 

On sent que tout n’est pas réglé et que certains personnages auront à faire face à leurs actes et décisions dans le prochain tome.  Parce que oui, il y aura un prochain tome.  D’ailleurs, ce n’est tout bonnement pas PAS HUMAIN de nous laisser avec une telle finale… non mais!  Il va me falloir attendre un an, maintenant.  Et limite que je bougonne!

 

Mais bon, il ne faudrait pas passer votre chemin hein… C’est vraiment une série jeunesse qui me plaît. 

Les enchantements d’Ambremer – Pierre Pevel

Enchantements-d-Ambremer.gifPrésentation de l’éditeur

« Paris, 1909.  La tour Eiffel est en bois blanc, les sirènes se baignent dans la Seine, des farfadets se promènent dans le bois de Vincennes… et une ligne de métro relie la ville à l’OutreMonde, le pays, et à sa capitale Ambermer.   Louis Denizart Hippolyte Griffont est mage du Cercle Cyan, un club de gentlemen-magiciens.  Chargé d’enquêter sur un trafic d’objets enchantés, il se retrouve impliqué dans une série de meurtres.  L’affaire est épineuse et Griffont doit affronter bien des dangers: un puissant sorcier, d’immortelles gargouilles et, par-dessus tout, l’association forcée avec Isabel de Saint-Gil, que le mage ne connaît que trop bien. »

 

Commentaire

C’est Fashion qui a mis ce roman dans mon swap Steam under the covers.  J’en avais entendu parler, en bien et en mal, et j’avais fortement envie de me faire ma propre opinion, comme toujours lorsque je lis des billets très divergents.    Et là, je me retrouve une semaine après avoir fini ma lecture (vraiment, j’ai eu du mal à trouver des minutes pour écrire mes billets ces derniers jours) et je me retrouve bien embêtée pour en parler. 

 

En fait, sur le moment, j’ai trouvé ma lecture très plaisante.  J’ai aimé le côté imaginatif, j’ai aimé me retrouver dans une version de Paris presque pareille mais pas vraiment.  J’aime quand on décrit Paris, en bonne petite Québécoise, j’adore cette ville, je ne me lasse pas de lire à propos d’elle.  J’ai aimé m’imaginer ces lieux que je connais habités par des créatures fantastiques, j’ai aimé l’atmosphère.  Sauf qu’à part une image de gargouilles tueuses… j’ai limite oublié l’histoire. 

 

En feuilletant, ça va, je m’en souviens.  Mais c’est tout de même un signe que si j’ai bien aimé sur le coup, je n’ai pas été pour autant marquée par le monde et les personnages, même si j’ai beaucoup aimé Isabel et surtout Azincourt le chat magique qui absorbe le contenu des livres en se couchant dessus.  Je pense que c’est ce que j’ai préféré dans tout l’univers.  Un chat comme ça, même un peu cynique, j’en veux bien un, en fait.  Le héros, Griffont,  est bien mais je ne m’y suis attachée qu’à la toute fin du livre… bizarrement, malgré les descriptions, j’avais un peu de mal à me l’imaginer. 

 

Ambremer, capitale de l’OutreMonde, semble sortir tout droit d’un dessin animé pour enfants.  J’imagine qu’il y a quand même une dose de parodie là-dedans car entendons-nous, tout y passe!  Mais j’ai quand même trouvé que cette atmosphère « idée-exacte-que-l’on-se-fait-du-merveilleux » allait avec le reste du roman.  C’est mignon, on sent quand même un danger de la part des êtres de l’OutreMonde mais ça reste… mignon.  Je ne sais pas si vous voyez ce que je veux dire.  Oui, ils ne sont en sécurité nulle part, oui, ces gargouilles sont effrayantes, mais quand même, à la fin, ils s’en sortent un peu par une pirouette, non? 

 

Un roman facile à lire (j’ai même pensé un moment que c’était ciblé jeunesse, mais il semblerait que non), avec lequel j’ai passé un bon moment.  Il reste quelques questions auxquelles nous n’avons pas de réponse et juste comme je m’étais attachée aux personnages… c’était terminé.  Du coup, je lirais bien la suite, pour voir où ça s’en va et parce que bon, il y a Paris un peu uchronique et merveilleux.  Le seul problème… il est épuisé.  C’est quand même trop injuste, la vie.

 

Merci Fashion!

 

Et j’apprends à l’instant qu’il est dans la liste de Lord Orkan pour le défi steampunk.  Pas un strampunk classique, certes et dans ma grande méconnaissance du style, j’avoue que je ne l’aurais pas classé dans ce courant.  Mais puisqu’il y est… why not!

 

Défi Steampunk

Les chemins de l’espace – Colin Greenland

Chemins-de-l-espace.jpgPrésentation de l’éditeur

« L’empire britannique déploie sa puissance et sa magnificence à travers l’univers.  Ses colonoies et ses ambassades sont en liaison avec le coeur de l’empire, Londres, grâce aux grandioses voiliers spatiaux qui bravent les marées de l’espace, guidés par le talent des membres de la Très Respectueuse Guilde et Très Méritoire Hiérarchie des Pilotes de l’Éther.  Sur Port de Haut, modeste embarcadère en orbite autour de la terre, Sophie Farthing mène une existence misérable en compagnie de son père, veilleur de nuit et opiomane halluciné, qui lui a un jour révélé que sa mère avait péri dans le naufrage d’un célèbre yatch stellaire. 

 

Mais un jour, Sophie croise la route de M. Cox, le redoutable délégué de la Guilde, qui semble connaître beaucoup de réponses… Alors la jeune fille se lance dans un périple sans trêve sur les traces de ses origines, de la Lune à Lundres, et de Mars, où elle connaîtra les anges sauvages et le dieu du Puits Noir, à Io. »

 

Commentaire

Quant on a fait notre swap aux accents steampunk, Fashion et moi avions toutes les deux flashé sur ce roman qui promettait d’être un space opera steampunk complètement déjanté, « à la croisée entre Dickens et Silverberg ».    Complètement déjanté, peut-être.  Mais bon, quand même, selon moi, on est bien loin de Dickens, de son talent de conteur et de son humour.  Et bon, il y a bien quelques rouages par-ci, par-là, cette reine Jessica (mentionnée une fois) semble bien vivre au 19e… mais c’est drôlement plus SF que Steampunk, quand même.  J’ai bien hâte de voir ce que Fashion va en penser, en fait…

 

Nous nous retrouvons donc dans un monde fictif, aux alentours du 19e, même si ça m’a pris un moment à le déterminer.  L’Angleterre a des colonies partout dans l’espace et on voyage à bord de magnifiques gallions interstellaires, avec voile et tout.  J’avoue que c’est l’image qui reste la plus forte dans ma tête concernant cette lecture.   Les habitants d’autres mondes, souvent considérés comme inférieurs, se baladent allègrement sur terre et dans les colonies.  Il y en a de toutes les sortes: les Ophiqs qui ont leurs émotions peintes dans le visage (mes préférés), les Anges sauvage (aux ailes dorées… et puantes), les Lézards, les Faunes (puants, aussi), et autres drôles de bestioles.  Et on embarque avec Sophie Farthing, une adolescente sale et dépenaillée (puante, aussi… je l’ai déjà dit?), qui est à la recherche de sa mère et surtout de réponses.

 

Le monde, sincèrement, est complètement fou.  C’est du grand n’importe quoi, ces bateaux, ces pilules pour respirer, ces divers mondes extraterrestres, ces voyages en bateaux à voiles de la Terre à Jupiter en quelques jours… Bref, il y a beaucoup d’inventivité là-dedans.  Sérieusement, c’est n’importe quoi… je sais, je me répète!  Et j’aime le déjanté.  Mon problème?  Ça a été trop d’un coup.  On prend pour acquis que ce monde est le nôtre et que donc, on connaît.  Les choses sont expliquées plus tard, parfois sommairement.  Normalement, j’aime.  Sauf que là, j’ai eu une sensation de « trop ».  Trop en trop peu de temps.   Du coup, j’étais un peu perdue pendant la première moitié du roman.  Perdue dans l’univers mais pas dans l’intrigue que j’ai vue venir à 100 milles à l’heure. 

 

J’ai aussi eu du mal à m’attacher à Sophie, qui s’en sort ma foi très bien malgré ses décisions plus impulsives les unes que les autres.   En fait, je m’en fichais un peu, de sa quête.  Ce qui n’était pas pour améliorer le truc.  J’ai manqué de temps pour m’attacher aux personnages, aux aliens.  J’ai manqué de temps pour apprécier la « mythologie » (je sais, ce n’est pas le bon mot) et pour pouvoir être fascinée.  J’ai trouvé qu’il y avait des parallèles intéressants à faire, notamment en ce qui concerne les relations entre les espèces, l’esclavage ou le statut d’un civilisation par rapport à une autre.  Malheureusement, tout ceci n’est que lancé mais peu exploité.  Je sais, c’est un space opera.  Mais quand même.

 

J’ai donc bien ri à certains moments mais pas autant que je ne le croyais.  Les incessants rappels de la puanteur ambiante et de la saleté m’a aussi énervée un moment donné et m’ont semblé répétitifs.  Un monde complètement fou, mais dans lequel j’ai eu du mal à embarquer faute d’explications.  Dommage car il y avait un côté complètement capoté, très imaginatif – et imagé… le bon vieux casque-bulle, par exemple –  qui aurait vraiment pu me plaire.

 

Mais bon, quand même… j’ai rêvé de bateaux volants pendant 2 nuits hein!  Mais les miens, ils n’étaient pas sales, nan! Et mes aliens étaient sexy.  Genre Doctor Sexy.  Je dis ça comme ça, au hasard…

 

Thanks Fashion!

 

Et parce que je vous aime… la superbe couverture de l’édition que j’ai envoyée à Fashion.  Je ne sais d’ailleurs pas pourquoi cette image… mais ce mystère restera mystérieux, je crois. 

 

harm's way

 

Et ça compte pour ledéfi Steampunk de Lord Orkan, vu qu’en plus, il est mentionné dans le traité de Barilier 😉  Le seul problème, je pense que je n’ai pas encore bien compris comment aller placer mes liens… soupir…  blogonulle, je disais, hein!

Défi Steampunk

Les Onze – Pierre Michon

Les-onze.gifPrésentation de l’éditeur

« Les voilà, encore une fois : Billaud, Carnot, Prieur, Prieur, Couthon, Robespierre, Collot, Barère, Lindet, Saint-Just, Saint-André.

Nous connaissons tous le célèbre tableau des Onze où est représenté le Comité de salut public qui, en 1794, instaura le gouvernement révolutionnaire de l’an II et la politique dite de Terreur.

 

Mais qui fut le commanditaire de cette oeuvre ? A quelles conditions et à quelles fins fut-elle peinte par François-Elie Corentin, le Tiepolo de la Terreur ?

 

Mêlant histoire et fiction, Michon fait apparaître, avec la puissance d’évocation qu’on lui connaît, les personnages de cette « cène révolutionnaire », selon l’expression de Michelet qui, à son tour, devient l’un des protagonistes du drame.

 

Commentaire

Vous savez, il y a certains livres qui nous remettent notre inculture en pleine face.  Celui-ci, pour moi, a fait partie de ceux-ci.  Quand on me lit pendant plus de 10 secondes, on réalise assez rapidement que je ne suis pas Française.  Ni européenne, d’ailleurs.  De la révolution française, je connais quelques bribes, quelques noms, pas toujours bien placés dans la grande fresque de l’Histoire, d’ailleurs.  Du coup, quelle n’a pas été ma surprise d’apprendre que le tableau dont on parle dans ce roman – que je m’étonnais un peu de ne pas avoir vu lors de mes visites au Louvre, d’ailleurs – était totalement fictif, de même que le peintre qui l’a supposément créé.  Disons que je me suis sentie un peu heu… nounoune, comme on dit par ici. 

 

Je sens donc que je vais avoir du mal à parler de ce roman.  Parce que si j’ai apprécié la langue et que j’ai apprécié le portrait tout en teintes de gris qui est brossé de ces personnages historiques, j’ai parfois eu du mal à distinguer réalité et fiction, ainsi qu’à apprécier les références que le roman comporte fort probablement.   J’ai aussi dû relire le premier chapitre deux fois… parce que je me croyais devenue un peu limitée cognitivement; je ne comprenais absolument pas de qui on nous parlait ni de quoi il était question.  Ça n’allait pas super bien, en fait.

 

Par contre, par la suite, j’ai adoré la façon qu’a l’auteur de décrire des scènes d’une époque, la Terreur.  Des image brèves mais vivaces, qui nous font passer d’une première partie où le peintre Corentin n’est qu’un enfant à une seconde partie où l’artiste, déjà vieux et sous les ordres de David, va peindre le plus grand tableau de tous les temps.  Ces « onze », ce sont les onze membres du Comité.  Billaud, Carnot, Prieur, Prieur, Couthon, Robespierre, Collot, Barère, Lindet, Saint-Just, Saint-André.   Ces onze hommes sont réunis dans un tableau plus classiques, peints hommes.  Et ce que j’ai trouvé extraordinaire, c’est qu’à la fin, je le voyais, ce tableau.  Je le voyais vraiment même s’il n’est que peu décrit, en fait.  Je le voyais et je voyais ces hommes qui sont pour moi des personnages, en lutte constante de pouvoir, probablement déchirés entre leurs idéaux et les impératifs de cette époque où rien n’est sûr, où tout peut changer du jour au lendemain. 

 

Et même si tout ça n’est que fiction, le tout s’entremêle habilement, de façon à ce qu’à la fin, je me suis prise à avoir du mal à distinguer ce qui était réel et ce qui était fiction, encore plus qu’au début. La fameuse nuit, elle nous semble bien réelle, quand même!

 

Le portrait d’une poignée d’hommes mais aussi un portrait fictionnel de toute une époque, une époque que je connais peu et que j’ai eu le goût de comprendre davantage.    J’en ai certainement manqué, et j’ai dû sortir de ma lecture tellement souvent pour voir ce qui était quoi (un Limousin, un plumet, un casaquin… défense de rire) et qui avait réellement existé dans tout ça que veut, veut pas, j’ai eu du mal à y entrer complètement.  Je crois réellement qu’il me manquait les bases pour réellement profiter de cette expérience de lecture.

Fous rires… et mots de chez nous!

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(C’est fort à propos, le billet commence par une jolie épinglette du drapeau du Québec.  J’ai mis un bon deux semaines à comprendre que vous, vous appeliez ça des « pins ».  Toujours avec un « s ».  Même au singulier)

 

Ok, grande nouvelle, je suis Québécoise.  J’habite au Québec.  Pas à Québec, mais au Québec.  Évident quand on me lit un peu.  Quoique bon, le type qui m’a contactée par le formulaire de contact pour m’inviter à un causerie sur la véracité des informations médicales véhiculées par la série Docteur House quelque part en France… demain midi ne l’avait certes pas compris… Mais passons…

 

Depuis le temps que je fréquente blogs et blogueuses, je commence à avoir un pas pire répertoire d’anecdotes et de drôleries relatives à nos différences de vocabulaire.  Suite à une conversation sur G+, voilà que je me décide à vous en raconter quelques unes.  Je ne nommerai personne mais certains se reconnaîtront peut-être dans les dites conversations.  Et je dois avouer que c’est 10 fois pire quand on jase en personne hein… sans doute à cause de mon charmant accent (impossible à manquer, en fait… et pour certains, impossible à comprendre…  Non, je ne balance pas…) et à mon débit de parole.  Mais chuuuut, ne le disons pas trop fort, je soupçonne certains des protagonistes de ces histoires de faire un peu exprès pour me faire stresser un peu ;))

 

Les conversations sont approximatives hein… j’ai une bonne mémoire des événements mais pas tant que ça!

 

 


 

 

Donc première anecdote, qui date de ma première visite chez les copines blogueuses « de l’autre côté de l’océan », à l’été 2008.   Une gentille et généreuse blogueuse, qui ne m’a jamais vue de sa vie, se propose spontanément pour m’accueillir 10 jours.  On se connaît par blogs interposés mais avouez que quand même, ça pouvait être un rien inquiétant, n’est-ce pas.  Une illustre inconnue qui débarque.  Et comme elle est bonne hôtesse, elle me demande si j’ai des particularités alimentaires et ce que je veux pour le petit déjeuner.  Je lui professe ma profonde haine du céleri et je lui précise que je ne bois pas d’eau (oui une autre bizarrerie.  Je ne bois pas d’eau à l’étranger.  les copines pourront confirmer… Call me crazy.)  Et pour le petit déjeuner, je lui déclare, tout de go:

 

– Ah oui, il ne faut pas que tu sois surprise, en me levant, je prends généralement un verre de liqueur.

 

Elle ne dit rien.  Mais je sens l’hésitation. 

 

– De la liqueur?

– Ben oui… je sais, c’est bizarre, mais bon, c’est pas pire que du café, selon moi. 

 

Maintenant que je connais la signification de ce mot pour les Français, j’imagine trop bien ce qui a pu lui passer par la tête à ce moment-là.   Elle a dû avoir des visions d’horreur à l’idée d’accueillir une totale alcoolo qui boit au lever pendant 10 jours.  Probablement qu’elle cherchait un moyen gentil de tourner tout ça et de révoquer son invitation…

 

– Heu… quel genre de liqueur?

– N’importe quoi, ce que tu as…

 

Malaise et silence.  Je commence à me douter qu’il y a un bug en quelque part.  Je précise…

 

– Ben… du pepsi diet, genre. 

 

Et là, j’ai senti un soulagement intense de l’autre côté… Vraiment.  Après ça, je pense que ma bizarre d’habitude de boire du pepsi le matin (qui fait tiquer les neuf dixièmes de la population) a passé comme dans du beurre!  Son « Aaaaah, du coca light » était très parlant! ;))

 


 

 

Souvenir d’une soirée arrosée au champagne.  Je ne sais pas pourquoi mais on avait entrepris de parler sport.  Pourtant, c’était avant qu’une certaine copine soit tombée en amour avec la lutte et les lutteurs à moitié nus.  Oui, je sais, le catch.  Moi aussi des fois, j’ai du mal ;))  Bref, j’ai bu, je suis complètement jet-laggée (je suis arrivée le matin même, on avait prévu ne pas sortir pour me permettre de me remettre un peu et bon.  On a croisé une bouteille de champagne.  D’où la dérape…)

 

Donc, je ne sais plus trop pourquoi mais, un peu out of the blue, je m’exclame, avec l’enthousiasme et l’exubérance qui me sont coutumiers.

 

– Pis là, drette de même, il a snappé la rondelle de toutes ses forces avec son bâton!

 

Et le silence fut.  Ce qui, en tenant compte de la gang de personnes autour de la table, tenait du petit miracle. (Non, je ne traite personne de bavarde, ici.  Je n’oserais pas).   Puis là, grand éclat de rire.  Vraiment.  Et ça commence à y aller de commentaires salés et moi, je ne comprends rien, mais alors là, rien du tout.   Les filles sont mortes de rire.  Jusqu’à ce que je comprenne ce que « rondelle » veut dire en France.  En effet, si on snappe (frappe) la rondelle de toutes ses forces avec quelque bâton que ce soit (et je me force pour ne pas avoir l’esprit mal tourné), j’imagine que ce n’est pas agréable, n’est-ce pas.  Quoique… mais passons. 

 

Ceci dit, votre vocabulaire de hockey n’est guère mieux.  Si vous parlez d’une « crosse dans le palet », oralement, juste pour qu’on puisse confondre « palet » et « palais » – genre le palais qu’on a dans la bouche – ici, vous risquez de vous faire regarder drôle.  Cherchez la définition québécoise de « crosser » et vous comprendrez. 

 

 


 

 

Dernière anecdote plus longue… après, je fais court, promis!

 

Je suis donc en voiture avec une blogueuse que je ne nommerai point et je lui fais allègrement la conversation.  Nous sommes en route pour Versailles, il fait 44 degrés à l’ombre et la charmante demoiselle a une discussion enflammée – et à sens unique – avec son GPS qui persiste pour ne pas lui indiquer le chemin qu’elle veut prendre.   Bon, quand même, je pense qu’à la fin, le GPS était sur le bord de lui dire qu’il était un peu tanné de répéter hein… après quelques « faites demi-tour immédiatement.  Immédiatement », il a fini par se taire, en fait.  Ou peut-être qu’elle l’a fermé, je ne sais plus…

 

Bref, je m’égare.  As usual. 

 

Je disais donc que je placotais joyeusement et que la demoiselle semblait vraiment acquiescer à tout ce que je disais.  Au début, je me dis qu’elle me trouve vraiment incollable sur tous les sujets de la terre.  Par contre quand je lui pose une question ouverte (je ne me rappelle plus la question hein… mais de quoi comme « Où c’est qu’on va parker le char mais qu’on soit rendues? »…) et qu’elle me répond par un enthousiaste « Ah oui », il y a comme un petit doute qui a germé dans mon esprit…

 

– En fait, tu comprends pas pantoute c’que j’dis hein?

 

Et elle de répondre, avec le plus charmant sourire de la terre…  devinez…

 

– Ah oui!

 

On en rit encore, en fait ;))  Toute une journée à m’entendre parler (et God knows que je peux parler quand je m’y mets… surtout quand je suis un mini-peu mal à l’aise) et à devoir tendre l’oreille ainsi, je suis certaine qu’à la fin, elle devait être épuisée!  Et depuis, je fais beaucoup plus attention et je laisse le langage familier à l’aéroport 😉  

 

 


 

Que pourrais-je vous raconter?

 

La fois où j’ai vu Fash… oups, une certaine blogueuse, presque perdre son cool légendaire quand je lui ai dit que j’étais sortie à l’épicerie avec un vieux t-shirt et des vieilles culottes?  Je vois encore son expression quand elle a ajouté « Et rien d’autre? »

 

 


 

 

La fois où j’ai eu droit à un moment de silence embarrassé quand je lui ai dit que j’étais allée chez un gars et que j’avais failli m’évanouir parce que j’y avais vu la plus grosse bibitte de toute ma vie?  Ou encore la drunken réplique de la copine : « c’est bien, non, les grosses b*tes »?? 

 

 (Ben voyons… on n’était pas du tout vulgaires hein… cette conversation a dérivé sur une très littéraire et très sérieuse conversation sur les caractéristiques des personnages de la confrérie de la dague noire.  On a même parlé de buches et de rondins, même.  Ben quoi… en bonne québécoise, je suis fan des feux de camps… 😉 )

 

 


 

Je pourrais aussi parler de la fois où j’étais muette d’horreur à l’idée de faire transporter un classeur à un pauvre enfant de 6 ans.   Il faut dire que chez moi, un classeur, c’est un gros meuble en métal qui contient des tiroirs et où on peut ranger des dossier.  Donc, impossible à soulever.  Et ce que vous appelez un classeur, pour moi, c’est un cartable, ou un cahier anneau.  Et ce que vous appelez un cartable, moi, j’appelle ça un sac d’école.  Comme j’ai plusieurs copines profs, imaginez le nombre de confusions avant que j’y comprenne quelque chose.  Quand elles me shootaient indignées « untel a encore laissé son classeur à la maison »… je ne comprenais vraiment pas comment il aurait pu faire autrement!

 

 


 

Quoi d’autre…Ah oui, ma première utilisation de « capoté » avec certaines personnes a été dans l’expression : « Tout le monde était capoté ben raide ».  Les gens ont pensé que j’étais allée dans une orgie qui prônait le safe sex.  No comment. 

 

 


 

Je finirai avec la confusion momentannée de certains de mes interlocuteurs que je dis…

 

… Il faut que je trouve mes espadrilles, on va courir ce soir. 

On a pensé que j’étais complètement cinglée et que j’allais me scrapper les pieds…

 

… Il m’a donné une belle petite camisole, toute cute. 

Et non, on ne m’envoyait pas à l’asile…

 

…  Attends, je mets ma jaquette et je vais me coucher.

J’ai entendu dire par les branches qu’on avait pensé que je faisais des choses étranges avec les jaquettes de mes livres…

 

… Je suis allée magasiner et j’ai dévalisé le rayon des brassières…

On a pensé que j’étais enceinte et on m’a offert des félicitations. 

 

Et on a pensé que j’étais folle quand j’ai mentionné que je mettais mes mitaines pour sortir dehors à -40…

 

Et j’en passe, je le jure.  Je passe sur les confusions sur les heures et le contenu des repas (quoique bon… quand il s’agit de moi, des céréales pour déjeuner, le vôtre ou le mien, c’est très normal, hein), sur le point d’interrogation dans le visage d’une de mes hôtesses quand je lui ai demandé une débarbouillette, ou sur le regardé insulté d’un gars quand j’ai parlé de sa copine en l’appelant « sa blonde »…

 

Et vous remarquerez que je ne suis même pas entrée dans les expressions 😉

 

 


 

Je terminerai avec la plus terrible de toutes, parce que je pense sincèrement que la personne ne niaisait un peu.  Imaginez-moi dans un état de complète panique parce que j’ai trouvé la maison complètement inondée à mon retour du party du jour de l’an.  Complètement. 

 

Et je lâche, probablement sur FB ou par mail, je ne le sais plus…

 

« F*ck, ma laveuse a pété et là, c’est l’enfer »

 

Pour réaliser le lendemain que l’une de mes interlocutrices avait pensé que j’avais engagé quelqu’un pour faire du lavage et qu’elle avait disons… eu un gaz… et que c’était l’enfer dans la maison parce que ça puait.  Si elle ne m’avait pas expliqué son commentaire, qui ressemblait à  » Mets du parfum », je pense que je n’aurais jamais compris de ma vie. 

 

Jamais.

 


Tiens, une petite dernière, à laquelle je ne pense que maintenant grâce à un commentaire d’Angie… (un petit ajout, quoi!)

 

Celle-là, elle date de bien avant les blogs, alors que j’étais à l’université, jeune et innocente.  On parlait avec plusieurs personnes d’enfants et de leur comportement.  On devait sortir d’un cours de développement du langage, je pense.  Et dans le groupe, il y a l’ami d’une amie, un peu plus vieux… et Français.  D’avance, le type, il est un peu bizarre.  Pas parce qu’il est français mais parce qu’il sent le patchouli et qu’il aime bouger ses mains devant ses yeux et les faire tourner.  Un Artiste quoi. Avec un grand A.  Déjà, il m’intimide un peu, moi et mes 18 ans.  Et comme ça, sans avertir, il nous shoote:

 

– Ce matin, mes gosses, elles étaient tellement lourdes que je m’en serais débarrassé. 

 

Je me suis étouffée.  Carrément, avec ma « liqueur » (mon pepsi, hein…).  

 

Et je jette un regard sceptique vers son entrejambe.   Puis vers lui.  Puis encore vers l’emplacement où, selon moi, se trouvent ses « gosses ».   Je finis par arrêter de tousser et je mentionne:

 

– T’en débarrasser?  Il doit y avoir d’autres solutions non?  Tu risques de le regretter, t’es un gars, après tout…

 

Fou rire général. 

Et on m’a expliqué que bon, des gosses, ça pouvait être autre chose… que des testicules!

 


 

Alors voilà, c’était le billet « confusions lexicales ». 

Les filles qui me connaissent un peu, si vous vous souvenez d’autres aventures du genre, ne vous gênez pas hein!

 

Et ceux qui ne me connaissent pas, ne vous gênez pas pour nous raconter vos pires malentendus à cause de la langue… j’ai le goût de rire un peu.  D’une autre personne que de moi-même, pour faire changement!

Le nom du vent (The name of the wind) – Patrick Rothfuss

name-of-the-wind.jpgPrésentation de l’éditeur (en français… mon édition n’a pas de présentation du tout)

« Un homme prêt à mourir raconte sa propre vie, celle du plus grand magicien de tous les temps.

Son enfance dans une troupe de comédiens ambulants, ses années de misère dans une ville rongée par le crime, avant son entrée, à force de courage et d’audace, dans une prestigieuse école de magie où l’attendent de terribles dangers et de fabuleux secrets… Découvrez l’extraordinaire destin de Kvothe : magicien de génie, voleur accompli, musicien d’exception… infâme assassin. Découvrez la vérité qui a créé la légende. »

 

Commentaire

J’avais commandé ce livre il y a un bon moment.  Je pense que c’était suite à un commentaire d’Acr0, en fait.  Et c’est encore sa faute si j’ai finalement décidé de le lire là, maintenant.  J’avais envie de fantasy et Miss Angie, qui avait commencé ce livre il y a une éternité et qui n’arrivait pas à se décider à le finir, s’est jointe à moi pour cette lecture.  Nos opinions sont d’ailleurs assez différentes!

 

Pour ma part, j’ai beaucoup, beaucoup aimé.  Vraiment beaucoup aimé, même.   Je dois dire que dès le prologue, que j’ai trouvé génial, j’ai été tout de suite prise dans ce monde, dans cette atmosphère lourde et mystérieuse.  Toute cette histoire ou presque se déroule dans une auberge un un homme, qui a été une légende, racontera sa vie à un Chroniqueur.  Trois jours, trois romans.  Nous avons là le premier jour, l’enfance, la genèse du héros.  En 722 pages.  Et pour ma part, je ne me suis pas ennuyée une seule minute.  J’aime ces histoires de héros, ces passés extraordinaires qu’on regarde de loin.  Du coup, je suis sortie enchantée de cette lecture.

 

Je crois que ce qui y a été pour beaucoup, c’est l’ambiance.  Je crois que je vous ai déjà parlé ce comment je me sentais quand j’ouvrais un roman de Dickens, n’est-ce pas?  (Yep, j’ai cherché et  j’en parle ici… je ne serai pas si longue, cette fois, promis)   Dans ce cas, même si on est dans un univers différent, même si ce n’est pas du tout Dickens, j’ai un peu ressenti la même chose.  Dès que j’ouvrais le roman, c’était comme si les petits personnages s’agitaient dans un tourbillon et devenaient vivants dans une ville qui existait réellement pour moi.   J’avoue d’ailleurs que les parties « ville » sont celles que j’ai préférées.   Ah, ces archives d’Université!  J’ai adoré la façon de décrire ce monde, la façon de rendre cette magie un peu particulière réelle.  En effet, la sympathie (la magie, quoi), est réellement ancrée dans l’univers, présente sans être – encore – grandiose.  Elle est juste là, au coin de notre oeil, attendant d’apparaître complètement. 

 

Kvothe nous raconte donc sa vie.   Sa jeunesse surtout et les événements qui l’ont peu à peu fait devenir la légende qu’il est maintenant.  Le rythme est lent (vraiment hein… mais j’ai beaucoup ce rythme lent, justement), il y a énormément de détails, on bâtit lentement une mythologie par des histoires, des raconteurs, des chansons, des poèmes.  Comme les personnages vivent dans cet univers, rien n’est étalé, nous découvrons le tout à mesure que les éléments surgissent devant nous.   Pour moi, ça a parfaitement fonctionné et j’ai beaucoup aimé la narration, l’écriture et cette façon de nous faire entrevoir le jeunesse de Kvothe.  Le personnage est devenu réel.  Parce que bon, à la fin de la première journée, il n’est pas vraiment un héros hein.  Un jeune garçon/jeune homme très intelligent, doué dans un peu tout, soit, mais qui a un talent particulier pour se mettre les pieds dans les plats et se placer dans des situations impossibles.  Et c’est ce côté trop fier, trop impulsif, qui me l’a rendu plus humain et qui a fait que je m’y suis attachée.  Oui c’est un génie mais ses décisions sont celles d’un jeune homme fougueux, orgueilleux. 

 

Et surtout, surtout, j’ai ressenti presque physiquement les transitions entre l’histoire qui nous est racontée et les scènes de l’auberge, qui étaient aussi tangibles pour moi.  Sombres, soit, comme si on avait brutalement éteint le film pour revenir au présent.  Parce qu’on sent bien que la réelle histoire est dans le présent, bien que nous ne fassions que l’entrevoir dans ce tome.   

 

Bref, un roman qui s’est lu tout seul et qui m’a transportée ailleurs.  Le tome 2 est d’ailleurs déjà commandé parce que je veux vraiment savoir comment Kvothe, ce personnage qui a fasciné les foules, a pu se retrouver là, derrière ce comptoir. Nous raconte-t-il la vérité? 

 

Bref, une belle surprise, dans un univers riche et complexe qui est ici mis en place. 

The society of S (La société des S) – Susan Hubbard

Society-of-S.jpgPrésentation de l’éditeur

Ben… sur mon édition, il n’y en a pas.  Vous allez devoir vous contenter de mon pitch perso!

 

Commentaire

J’avais lu de très très bonnes critiques sur ce roman alors quand je l’ai ouvert, je m’attendais à une révélation.  Je sais, je suis bizarre… et l’espoir fait vivre, non?  De toute façon, je sens que ce billet ne sera pas clair parce que mon opinion n’est décidément pas claire au sujet de ce roman, dans lequel j’ai vu de bien bonnes choses mais où je me suis quand même un peu ennuyée par moments. 

 

Mais bon, je m’explique. 

 

Ari Montero a 13 ans.  Elle a été élevée par son père Raphael, qui l’a toujours protégée de tout.  En effet, à 13 ans, Ari n’a aucune idée que ce n’est pas du tout normal de ne jamais voir de jeunes de son âge, de passer tout son temps dans une maison victorienne et de faire des études classiques avec son père étrange et distant.  Ari a 13 ans « going on thirty », selon elle.  Selon moi, elle nous semble une jeune fille très intelligente, mais de 17-18 ans.  C’est d’ailleurs l’un de mes bugs avec le roman.  D’accord, elle n’est pas tout à fait comme nous, probablement que ça la fait vieillir plus vite, mais c’est quand même bizarre.  D’un côté, elle découvre comme une jeune fille, parfois elle a un ton très jeune (et c’est ce ton en particulier qui me l’a rendue attachante) et d’un autre, pendant toute la deuxième partie, j’ai eu l’impression que l’histoire ne collait pas à son âge. 

 

C’est une quête d’identité que ce roman.  Le père d’Ari n’a jamais voulu répondre à ses questions, il se contente de lui enseigner.  Jusqu’à ce qu’un jour, il n’ait pas le choix de lui expliquer qui il est, qui elle est.  Ari devra donc tenter de comprendre sa propre nature d’hybride et de faire des choix sur la façon dont elle veut vivre.  Et c’est surtout là-dessus qu’est basé le roman.  J’ai beaucoup apprécié le fait que l’auteur ne se noie pas dans la guimauve et que, bien que la mythologie surnaturelle soit intéressante (et encore à découvrir, en fait), elle n’en soit pas l’objet principal.  Certes, elle est importante mais la quête d’Ari, celle de sa mère, de ses origines, de son histoire, est vraiment ce qui importe. 

 

C’est donc le journal d’Ari, épuré, auquel nous avons droit.  J’ai beaucoup aimé le procédé et l’écriture, qui m’a beaucoup plu.  J’ai souri quand elle s’adresse à nous, quand elle tente de se normaliser, de rationnaliser.  Son histoire de couleurs m’a fait beaucoup rire.  (Bon, je suis pareille hein, mais pas pour les mêmes raisons… Dans mon cas, le « S » est bleu aussi, mais ça a plutôt rapport avec le fait que j’ai appris l’alphabet avec des lettres magnétiques collées sur le frigo.  Et le « s » était bleu.  Je n’embarque même pas sur ma représentation des chiffres… c’est encore plus débile!)

 

Il y a un hommage évident à « On the road » de Kerouak mais pour ma part, c’est cette partie qui m’a le moins accroché.  Même si je comprends pourquoi une jeune fille influençable de 13 ans a pu faire un truc pareil, je ne pouvais m’empêcher, justement de me dire qu’elle avait… 13 ans!  J’ai donc trouvé le tout moins crédible et quand même un peu « facile »…  Un peu déçue aussi vis-à-vis la représentation de la mère et le côté manichéen de ce premier tome… encore une fois, un peu facile. 

 

Malgré tout, en raison des choses qui sont mises en place, en raison de faits qui nous sont révélés à propos de certains personnages… et parce que je suis curieuse, je lirai probablement la suite, que je commanderai bientôt.  De bonnes idées, beaucoup de possibilités, une belle écriture, mais quand même un petit problème de crédibilité  et de lenteur d’action à certains moments pour moi.