Elsewhere (Une vie ailleurs) – Gabrielle Zevin

Elsewhere.jpgPrésentation de l’éditeur (un peu modifiée par mes soins… dans ce roman, c’est mieux de découvrir à mesure)

« Liz Hall, 15 ans, vient de mourir dans un accident de vélo. Elle se retrouve sur Ailleurs. Pour Liz, qui rêvait d’atteindre enfin ses seize ans, le choc est brutal. Car elle n’a aucune envie de ça.  Ce qu’elle voulait, c’était décrocher son permis. Entrer à la fac. Connaître enfin le grand amour ! Il va pourtant lui falloir faire le deuil de son ancienne vie sur Terre avant de trouver un sens à cette nouvelle existence… »

 

Commentaire

J’avais beaucoup aimé « Je ne sais plus pourquoi je t’aime » de l’auteur.  C’est suite à un commentaire sur Goodreads que j’ai décidé de le commander et de le lire là, maintenant.  C’est un roman jeunesse qui fait selon moi très « jeunesse » (mais on m’avait bien prévenue) et qui porte selon moi sur le deuil avant tout.  Si je n’ai pas eu le coup de coeur absolu que plusieurs ont eu pour ce roman, j’ai quand même apprécié ma lecture pour l’idée originale ainsi que pour certains passages très émouvants. 

 

Nous rencontrons donc Liz, happée par un chauffeur de taxi alors qu’elle se rendait au centre commercial.  Liz ne veut pas être morte.  Liz veut ses copains, sa famille.  Elle veut avoir son permis, elle veut avoir encore un avenir.  Et elle devra traverser plusieurs états d’esprit pour finalement décider de ce qu’elle veut faire de ce prolongement de vie qui lui est offert. 

 

Certains savent dans quel domaine je travaille.  Et si j’imagine que le but principal était de créer un monde quelque peu utopique où on ne peut mourir, où on est condamné à vivre, à la fois original et intéressant, j’y ai surtout vu une métaphore pour le deuil et ses étapes, en fait.  Lizzie doit dire adieu à son ancienne vie, ses anciens rêves, parce que bon, ce n’est plus possible maintenant.  Et elle va devoir se recréer une existence, avec de nouveaux buts, de nouveaux objectifs.  Elle passe par le déni, la colère, tout, quoi.  Et c’est selon moi cette partie du roman qui est la plus réussie.  Liz est terriblement ado, pas toujours aimable, elle est terriblement fâchée au départ et elle ne sait pas du tout comment réagir.  Elle n’a pas non plus le goût de réagir et reste collée sur son ancienne vie.  Puis, petit à petit, les choses vont changer, avec les hauts et les bas que ça implique. 

 

Le monde créé est aussi bien intéressant, l’idée de base (que je ne veux pas expliquer ici… on le sait très tôt mais tout de même, c’est agréable de découvrir) est bien trouvée et même si elle aurait pu être exploitée davantage, ça m’a plu.    J’ai été émue à certains moments, surtout à la fin, et à une certaine conversation pendant un mariage (limite que j’ai eu les larmes aux yeux). 

 

Toutefois, j’ai moins accroché aux relations entre les personnages, ayant quand même un peu de mal avec certains concepts en lien avec le concept de base de ce qui se passe à Elsewhere.   J’aurais aimé explorer les relations, que ce soit entre Liz et Owen ou encore entre Owen et Emily plus en profondeur.  Je n’ai eu l’impression de n’avoir droit qu’à des bribes, même si c’est quand même très touchant de voir les choses évoluer.  Touchant et triste à la fois.   J’ai aussi trouvé certaines facilités dans le déroulement des événements,  ça va quand même très vite, tout ça. 

 

Une lecture agréable, donc, mais pas un coup de coeur.  C’est très jeunesse (davantage jeunesse que young adult même si selon moi il y a deux niveaux de lecture) et il m’a manqué quelque chose pour être totalement bouleversée.


Fitzwilliam Darcy Rock Star – Heather Lynn Rigaud

Fitzwilliam-darcy-rock-star.jpg Présentation de l’éditeur (on va dire « interprétée par moi… je n’ose utiliser le mot « traduire »)

« De la musique rapide, des rythmes puissants et des réputations peu reluisantes – sur et hors de la scène – ont fait du guitariste virtuose Fitzwilliam Darcy et de son groupe les nouveaux bad boys de la scène du rock.  Mais ils ont perdu le groupe qui jouait pour eux en ouverture, et leur tournée est au bord du désastre.   Sauf que Darcy et ses comparses Charles Bingley et Richard Fitzwilliam vont bientôt rencontrer leur match parfait.

 

Entre Elizabeth Bennet,  la star foncièrement indépendante du girls band Long Bourne Suffering.  Elizabeth, sa soeur Jane et leur amie Charlotte Lucas ont énormément de talent et sautent sur l’occasion.  Elizabeth est certaine qu’elle a vu ce qu’il y avait de pire dans l’industrie de la musique.  Mais alors que les jours et les nuits se réchauffent, il devient clair que tout le monde se souviendra de cette tournée ».

 

Commentaire

Bon, comment dire, comment dire.  Il avait pourtant bien commencé, ce roman.  À vrai dire, au départ, j’étais même certaine que ça allait être l’un de mes dérivés Austeniens préférés.   L’idée de Darcy en rock star hautaine et condescendante me plaisait beaucoup et je croyais vraiment avoir affaire à une transposition moderne réussie.  En fait, il y a de très bonnes idées, de très bons éléments.  Mais au milieu du livre… quelle dérape!  Je parle pour moi hein mais j’ai eu l’impression que l’auteure a voulu placer tous ses fantasmes Darcyiens dans un seul roman.  On est loin du chandelier dans la bibliothèque de « Impulse and Initiative », disons.  Et que finalement, trop de c**, trop de déclarations passionnées, ce n’est pas nécessairement synonyme de « mieux ». 

 

Et surtout, surtout, il faut qu’un roman, ça finisse par finir. 

 

Reprenons, donc.   Et commençons par ce que j’ai aimé.  Avouons-le, même si l’idée d’un Darcy shirtless (l’étape après la chemise mouillée, faut croire) et tout de cuir vêtu peut être heu… déstabilisante, l’idée de placer l’intrigue dans ce monde où la vie est folle, où les fortunes sont folles aussi et où la réputation d’une personne peut vraiment se faire et se défaire en un clin d’oeil m’a beaucoup plu.  Du coup, on oublie les bals (mais il y a quand même des corsets) et l’atmosphère sooo british mais à ça, j’étais préparée.  Ce n’est pas Austen, loin de là.    Pendant toute la première moitié du roman, j’ai apprécié le modernisme de la réécriture et j’ai surtout trouvé que l’auteure avait préservé une bonne partie de la personnalité des protagonistes et les avait projetés efficacement dans le monde moderne.  Le meilleur exemple est pour moi le personnage de Charlotte Lucas.  En effet,  une jeune femme pas romantique pour deux sous, pragmatique, mais qui veut quand même avoir une vie qui lui plaît, si elle est une star du rock, elle fait quoi, vous pensez?  (Bon, à la fin, ça dérape… mais quand même) Bref, j’ai trouvé que d’une certaine façon, ça se tenait.    J’ai aussi apprécié le fait que l’auteur s’en tienne à la trame générale mais qu’il adapte les situations en fonction de l’époque et qu’elle ne cherche pas à coller à tout prix.  S’enfuir dans les années 1700 n’a pas du tout la même importance que maintenant.     Bref, je trouvais que ça avait beaucoup de potentiel. 

 

Puis soudain, j’ai commencé à m’ennuyer.  Trop de pensées de trop de personnages explicitement racontées.  Des longueurs, des longueurs…  et on tombe dans la pure romance.  Des discours passionnés (Charles et Jane dégoulinent de guimauve, Darcy et Lizzy sont bons deuxièmes), des fausses situation à problème et  trois sex gods qui font hurler leurs dames à chaque fois et qui ont bizarrement tous les mêmes phrases au lit.   Vous savez, je n’ai rien contre les scènes hot.  Sauf qu’à trop en mettre, ça perd de sa saveur.  (Bon, pas selon eux hein… parce qu’elles goûtent toutes très bon, dixit nos sex gods).   Vous savez, dans P&P, les scènes entre Darcy et Lizzie, on les aime parce qu’elles sont rares, précieuses, donc.  Ici, il y en a tellement que ça devient… ordinaire.  Dans un couple, me semble qu’on se dit autre chose que « I love you » à longueur de journée, non?  Plus ça va, plus les personnages perdent leur caractérisation (Darcy, même à la fin, ne perd pas tout décorum… il devient plus smooth mais il est stuck up fondalement quand même) et deviennent tout lovey-dovey.  Même que ça devient le trait dominant de leur personnalité.  Et bon, du coup, ça m’a un peu énervée. 

 

Je rajouterais finalement avoir ri un bon coup à m’imaginer certaines choses (la première scène entre Lizzy et Darcy, entre autres… my god que ça ne doit pas être confortable, même si ça se comprend, le fantasme.  Ceci dit, venant d’une fille qui rêve de Viggo/Aragorn en armure, c’est relativement peu crédible comme déclaration.)   Et le grand traumatisme de l’histoire « not pretty » de Lizzy… disons que bon… on aurait pu trouver mieux. 

 

Des bonnes idées, donc, mais que l’auteure n’a selon moi pas continuées jusqu’au bout.   On sent qu’il y a une tentative de regard critique et un peu ironique sur l’industrie du disque mais c’est seulement effleuré.   Un usage original (et qui m’a fait éclater de rire) des noms de personnages et de lieux mais une finale selon moi décevante. 

 

J’étais bien contente de l’avoir fini!

 

Edit du 28 novembre:

Fashion fait dire que je suis une terrible prude.  Et j’assume totalement.  Ma mère serait d’accord, d’ailleurs.  Mais pour être plus précise dans mon commentaire, ce n’est pas le « contenu » des dites scènes qui m’ont fait tiquer.  C’est le nombre et la façon de les écrire.  Voilà, on est pas d’accord.  Il faut marquer le jour, en fait! ;))

De Cape et de Crocs – Actes 6-7 – Ayroles et Masbou

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Présentation de l’éditeur

Acte VI

Messieurs de Maupertuis et Villalobos, en fort galante et plaisante compagnie, voguent hardiment vers la Lune à bord d’un astronef de fortune.  Que découvriront-ils sur cette planète inconnue?  Des géants, des cités qui se meuvent, comme dans le roman de Monsieur de Bergerac?  Des trésors à coup sûr, puisque là-haut, l’or pousse sur les arbres!  Mais cet or suscite bien des convoitises: dans le sillage de nos gentilshommes, un inquiétant vaisseau cingle à son tour vers l’astre lunaire.

 

Acte VII

Croisant le fer, croisant le verbe, messieurs de Villalobos et de Maupertuils suivent la piste du mystérieux Maître d’Armes.  Leur quête semée de dangers, d’énigmes et de forfaitures les mènera des bas-fonds du port d’Agatharchidès jusqu’aux confins des mers lunaires, au coeur de la Face Cachée, là où rôdent les Chimères.

 

Commentaire

Oh, ce que je peux aimer cette série! À chaque fois que je me dis que bon, là, ils ne peuvent pas aller plus loin dans la folie joyeuse, ils y vont.  Tout en gardant un ensemble parfaitement cohérent, qui se tient et qui reste bourré de références, d’allusions et de bons mots.  Si j’ai aimé le tome 6, j’ai A-DO-RÉ le tome 7, qui m’a fait mourir de rire.  La dernière page, entre autres, j’ai failli m’étouffer!  Et la finale du tome 6, avec les canards… génial.  Mais bon, expliquons un peu.

 

Pour ceux qui n’ont pas suivi, c’est une BD de Cape et d’épée où les personnages principaux sont un loup, un renard… et un lapin.  Nous nous retrouvons dans une atmosphère très 17e, avec un code d’honneur, des combats à l’épée et tout, mais un 17e un peu (ok, un peu beaucoup) fantaisiste où les auteurs nous entraînent dans des aventures délirantes.  C’est Cyrano meets Les trois mousquetaires meets Jules Verne.  (Je sais, c’est cliché, c’est généraliser… mais ça parle).  La langue est magnifique, les combats sont accompagnés d’alexandrins et la façon de parler de tous les personnages et adorable, pompeuse… mais tellement dans le ton. Dans ces épisodes, ils sont… sur la lune et sont à la recherche d’un certain maître d’Armes pour aider le roi à contrecarrer les plans du vilain Jean sans Lune.

 

Ajoutons à cela des dessins grandioses, avec une multitude de détails en arrière plan (le tome 7 est pour ça magnifique.  Que ce soit la ville portuaire, que je veux absolument aller visiter ou le royaume du roi, c’est superbe, contrasté, plein de détails et ça crée une atmosphère géniale), des personnages hilarants (j’adore les pirates, entre autres) et un lapin Eusèbe, ami ici avec un Caillou, qui est, je pense, mon personnage préféré.  On ne sait rien de son passé, personne ne veut l’écouter, il est complètement naïf mais so, so, so cute. 

 

Je passerai rapidement sur les multiples références.  Mais disons rapidement que j’ai poussé un « Hiiiii » sonore à une réplique qui m’a rappelé Alien (j’ai failli mourir de peur dans Alien.  Je pnse que j’ai juste réussi à voir les bandes annonces et c’est parce que je n’avais pas le choix), que j’ai sautillé aux références à Cyrano et à son oeuvre et que j’ai adoré l’idée des mimes qui reçoivent une plume et une chandelle quand ils s’enrôlent (insérez ici l’air d’au clair de la lune et vous comprendrez).   Et ce n’en sont que quelques unes parmi tant d’autres. 

 

Si vous ne connaissez pas, tentez le coup, ça vaut vraiment la peine. 

 

J’adore la lune vue par ces auteurs, vraiment.  Payer en poèmes, des combats d’éloquence, des maisons qui… mais bon, je ne dis plus rien et je vous laisse découvrir!

Street Magic (Magie urbaine) – Caitlin Kittredge

Street-magic.jpg Présentation de l’éditeur (Français.  EclipseJe prends l’habitude de ne plus rien traduire, n’est-ce pas)

« Son nom est Pete Caldecott.

Elle n’a que 16 ans quand elle rencontre Jack Winter, un mage charismatique qui l’initie au monde de la sorcellerie. Mais un esprit invoqué par Jack le tue devant les yeux de Pete… enfin c’est ce qu’elle pensera pendant toute son enfance. Devenue détective de la police de Londres, Pete enquête sur le kidnapping de Bridget, une jeune fille, dans les rues de Londres. Un informateur veut donner des indices à la police, mais lorsque Pete rencontre cet homme, elle découvre que ce dernier n’est autre que Jack.

Il n’est plus que l’ombre de lui-même, mais il sait où sont les kidnappeurs : ils se cachent dans le monde magique des faeries. Bien qu’elle est passée de nombreuses années a essayer d’oublier le monde surnaturel, elle ne peut que suivre Jack dans le royaume invisible des faeries, où elle espère découvrir la vérité sur la disparition de Bridget, et ce qui est arrivé à Jack plusieurs années auparavant »

 

Commentaire
Je comparerais mon expérience avec ce roman avec une balloune qui dégonfle.  Je sais, c’est super classy comme description mais je le vois vraiment comme ça. Mais je vais m’expliquer un peu, quand même.  De toute façon, un billet court et concis, il semblerait que je ne sache pas faire!

 

J’ai donc commencé ce roman avec enthousiasme.  On m’en avait parlé en bien et j’avais vraiment le goût de plonger tête première dans une bonne série d’urban fantasy.   Et au début, j’ai bien accroché.  Je trouvais ça mystérieux, la fille fonceuse, détective, qui ne se laissait pas impressionner, ça ne plaisait.  Et l’idée d’un héros junkie, pas du tout musclé et tout, je trouvais ça différent et ma foi très prometteur.  J’aimais l’idée de la jeune fille peureuse devenue une femme confrontée à un passé qu’elle ne pouvait pas accepter.  Donc, au début, ça m’a plu. 

 

Puis j’ai commencé à m’ennuyer. 

Et à m’ennuyer encore.

 

Et finalement, j’ai été un peu énervée.  Puis, beaucoup énervée.   D’abord, c’est brouillon.  Vraiment.  Ça va dans tous les sens, j’ai eu souvent l’impression de débarquer alors que normalement, je ne manque pas grand chose quand je lis un roman.   Et ensuite, vraiment, miss Pete (et je passe sur son vrai nom hein… j’ai eu un personnage d’une certaine série impliquant un certain sorcier en tête tout le reste du roman… not pretty), elle maîtrise vraiment vite.  Elle est introduite dans un monde où elle ne connaît rien, où elle ne comprend rien et elle fait toujours les bons choix, sans jamais causer de catastrophe.  Ou de bavure.  Et bon, elle est cinglée, ou quoi, d’aller courir après le trouble comme ça?  C’est beau être intrépide mais la frontière est mince entre intrépide et cinglée… ici, je me suis posé la question. 

 

Deuxièmement, le langage.  Bon, je sais, ça se passe à Londres (l’une des raisons qui m’avaient fait choisir le roman au départ).  Mais c’était nécessaire de beurrer aussi épais question British slang?   C’est peut-être moi qui est à côté de la track, mais j’ai trouvé ça très répétitif et vraiment too much.  Le nombre de « bloody » et de « bullocks » est effarant.  Et j’ai finalement cessé de compter le nombre de références à la marque de leurs cigarattes (des Parliaments).   Ou le nombre de fois où on nomme les protagonistes (ça, c’est la faute à Angie hein… vraiment).  En plus, comme ce sont deux noms d’hommes avec une structure syllabique semblable (oui, des fois, je pense à de drôles de choses), j’ai eu du mal à les démêler pendant un bon moment.  Je suis bizarre, je sais.

 

Par contre, je trouve qu’il y avait vraiment de bonnes idées dans l’univers.  Pas super original mais l’atmosphère était au départ réussie (je l’ai oubliée quand mon agacement a pris des proportions folles) et que les deux mondes, celui des fae et le Londres urbain, s’entrecroisaient de façon naturelle et j’étais curieuse.   De plus, il y avait une tentative de vraie intrigue policière.  Oui on sent qu’il y aura quelque chose entre les deux personnages mais tout le roman n’est pas que prétexte à ça.  Je n’ai pas détesté Jack non plus, en héros torturé.  Il y a du chemin à faire mais il pourrait être un personnage fort intéressant à exploiter. 

 

Comme j’ai acheté le tome 2 dans un élan de folie (avant d’avoir lu le premier, of course… mon auto-contrôle est maintenant légendaire) je finirai certainement par le lire.  Juste pour voir où ça mène, tout ça. 

 

Et bon, comme mon opinion n’est pas la seule, je vous mets en lien les billets de Filipa et Laure, qui ont quant à elles beaucoup aimé.  À vous de vous faire votre opinion.

Une maison de poupées – Henrik Ibsen

Doll's housePrésentation de l’éditeur (celle du livre de poche)

« Dans cette maison où la femme est et n’est qu’une poupée, les hommes sont des pantins, veules et pleutres.

Sans doute Nora incarne-t-elle une sorte de moment auroral du féminisme, alors qu’être, c’est sortir, partir. Et Ibsen, grâce à ce chef-d’œuvre, accède au panthéon de la littérature mondiale. Mais si sa poupée se met, sinon à vivre, du moins à le vouloir, au point de bousculer au passage l’alibi de l’instinct maternel, c’est qu’autour d’elle les hommes se meurent. Ibsen exalte moins Nora qu’il n’accable le mari, l’avocat Helmer, ou Krogstad part qui le chantage arrive. »

 

Commentaire

J’avais le goût de lire du théâtre.  Voilà donc pourquoi j’ai sorti Ibsen de ma pile.  Oui j’ai lu une traduction en anglais, c’est la seule que j’ai trouvé quand je l’ai acheté il y  a de ça… quelques années! Je me demande d’ailleurs encore pourquoi j’ai autant attendu parce que j’ai vraiment été agréablement surprise par cette pièce, que j’ai définitivement beaucoup, beaucoup aimée. 

 

Il faut d’abord savoir que la pièce a été écrite fin 19e, si ma mémoire est bonne (parce que oui, je me fie à ma mémoire et je suis trop paresseuse pour aller vérifier, là, maintenant).  On y peint un portrait de la petite bourgeoisie norvégienne qui, s’il ne nous surprend guère, a quand même fait réagir fortement la fille d’aujourd’hui que je suis.  Pas de grands discours, un texte avec des dialogues qui vont droit au but, directement, mais qui frappent.  J’ai littéralement grogné après certains personnages du roman et je ne saurais dire lequel de Torvald ou de Krogstad m’a le plus fait rager.  Même que le livre a failli voler à travers la pièce tellement je les trouvais odieux à l’occasion!

 

La pièce démarre lentement, nous faisant entrevoir ce petit monde d’apparence où personne n’est ce qu’il semble être réellement.  Nora est un petit oiseau joyeux et irresponsable qui met de la vie dans sa maisonnée.  Traitée comme une enfant par son mari, qui l’aime justement pour son côté innocent et tête de linotte, c’est elle la femme-poupée de l’histoire.  Celle qui charme, qui ne réfléchit pas.  Elle est ravie, son mari a eu une promotion et ils auront bientôt un train de vie plus aisé.  Et soudain, un nuage noir.  Un gros nuage noir.  Et avec ce chantage, Nora sera mise face à ses décisions passées et présentes, face à ce qu’il est « de bon ton » de penser et face à ce qu’elle ressent vraiment, face à ce qu’elle est réellement comparativement à ce que l’on voudrait qu’elle soit. 

 

L’évolution se fait graduellement, parce qu’elle n’a pas le choix.  Elle est dominée tout le monde, est un peu à leur merci et ne sait trop comment réagir.  Elle est tour à tour déçue par ceux qu’elle croyait connaître et aimer.  Les femmes de la pièce se sont sacrifiées pour les autres, ce n’était sans doute pas anormal à l’époque.  Les femmes sont des mères, des épouses.  Pas nécessairement dans cet ordre.  Et surtout, elles ne sont rien d’autre.   J’imagine que la finale a dû faire parler lors de la sortie de la pièce car elle est tout de même résolument moderne. 

 

Bref, une pièce que j’ai beaucoup aimée, que j’ai relue deux fois pour mieux apprécier l’évolution de Nora et ses décisions, les anciennes comme les nouvelles.  Et je suis totalement certaine que je verrai d’autres chose quand, un jour, je la relirai.  Vraiment, j’ai beaucoup aimé!

The girl in the steel corset – Kady Cross

The-Girl-in-the-Steel-Corset.jpgPrésentation de l’éditeur (Adapté par moi.  Rendu là, je n’appelle même plus ça traduire!)

« Nous sommes en Angleterre, en 1897.  Finley Jane, 16 ans, n’a personne sur qui compter, surtout pas la « chose » qui est à l’intérieur d’elle.

 

Quand un jeune Lord essaie de s’en prendre à Finley, elle riposte.  Et gagne.  En effet, ce ne sont pas toutes les jeunes filles victoriennes qui ont un côté sombre qui les rend capables de mettre ko un homme d’un seul coup de poing.

 

Seul Griffin King reconnaît la noirceur magique qui l’habite.  Lui seul lui dit qu’elle est spéciale, qu’elle est l’une des leurs.  Le jeune duc orphelin la recueille contre l’avis de ses amis.  Emily, qui a ses propres habiletés spéciale et qui est amoureuse de Sam, qui est en partie robot, ainsi que Jasper, un cowboy américain qui semble cacher quelque chose. 

 

Griffin tente de percer à jour un criminel appelé Le Machiniste, qui semble être derrière plusieurs crimes récents impliquant des automates.  Finley croit qu’elle peut aider et, finalement, faire partie d’un groupe. »

 

Oui, elle est bizarre, cette présentation.  Mais la VO l’est un peu aussi.  Moins, mais un peu.

 

Commentaire

Je pense que certains auront pu le remarquer, je suis un peu dans un trip steampunk ces temps-ci.  Alors un Harlequin Teen, avec des corsets en métal et des automates, je ne pouvais pas résister.   J’ai donc plongé avec enthousiasme dans un Londres victorien un peu différent, même sans avoir lu le « tome 0,5 », disponible uniquement en version numérique.   Je ressors moins enthousiaste qu’au début, quand même.  Mais tout de même, c’était une agréable lecture détente. 

 

Nous rencontrons donc Finley Jane, une adolescente de cette époque un peu étrange.  En effet, suite à une expédition au centre de la terre, des découvertes ont eu lieu et certaines « bestioles » semblent avoir modifié la face du monde.   Les serviteurs sont souvent des automates, l’éclairage au gaz n’est plus bon que pour Whitechapel et la technologie a fait un bond, sans pour autant être omniprésente.  En fait, ces innovations sont très bien intégrées dans l’histoire et ont leur raison d’être.   On sent que ce n’est pas juste pour faire genre. 

 

Ok, Finley, donc.  Finley a un côté sombre, une partie d’elle qu’elle ne maîtrise pas et qui ressort quand elle est anxieuse ou qu’elle se sent menacée.  Force surhumaine, sens aiguisés.  Disons qu’elle sait se défendre.  S’accepter, beaucoup moins.  Elle se fait peur à elle-même, craint de blesser les gens et a franchement l’impression de perdre le contrôle.  Elle est en fuite quand elle rencontre Griffin (pour qui, j’imagine, j’aurais été supposée craquer.  Ce qui n’est pas arrivé, of course.  Je l’aime bien mais je préfère le badguy, Jack Dandy, as usual.  Même s’il ne joue absolument aucun rôle dans l’histoire, à part de servir pour le triangle amoureux), indépendant, riche et duc de Greystone.  De plus, il semble lui aussi avoir des habiletés particulières.  Ah oui, Griffin a voué sa vie à protéger son pays et à résoudre le mystère de la mort de ses parents. Et pour l’instant, un criminel, le Machiniste, semble particulièrement dangereux.  Depuis qu’il s’en est pris à Sam, l’un des compagnons de Griffin, c’est aussi devenu personnel. 

 

J’ai beaucoup apprécié qu’il n’y ait pas que des histoires d’amour dans ce roman, même si c’est clairement jeunesse selon moi et si les clichés ne sont pas épargnés.  En effet, c’est une recherche de soi, une tentative d’acceptation de ses différences qui ressort par dessus tout.  Finley n’est pas la seule à devoir vivre avec qui elle est.  Sam, qui a failli mourir et dont on a remplacé certaines parties du corps par du métal a du mal à se sentir totalement humain.  Et tous doivent composer avec leurs pouvoirs, ce qu’ils pourraient en faire et ce qu’ils devraient en faire.  Les référence à « Dr Jekyll et Mr. Hyde » ainsi qu’à « Frankenstein » sont explicites (peut-être aussi au roman de Jules Verne mais comme je ne l’ai jamais lu, je ne saurais dire)  et vous pouvez vous imaginer que ça m’a beaucoup plu. 

 

Ce premier tome jette les bases.  Du moins j’espère parce qu’on ne sait pas grand chose des personnages.  Bien entendu, la recherche du criminel se veut importante et est cohérente mais pour moi, ça n’a pas été l’élément principal.  J’ai trouvé quelques facilités dans la résolution, surtout pour ce qui est de Finley. J’aurais apprécié une recherche d’elle-même plus ardue, avec davantage d’obstacles.    Je reprocherais aussi la vilaine manie de préciser tout le temps les sentiments de tous le monde et de rendre explicite ce qui devrait être déduit, inféré.  Un moment donné, ça va, on a compris.  Pas besoin de faire le tour de la pièce à chaque fois pour préciser les réactions de chaque personnage. L’attitude de Sam à un moment donné devient limite caricaturale, même si on comprend le comment du pourquoi.    Et parce que je suis moi et que l’emploi répétitif de certains mots vient à m’agresser, je préciserai qu’après la deuxième ou troisième référence aux « ropey hair » d’Emily, j’avais bien saisi qu’elle avait des dreads.  Il était un peu inutiles de le répéter encore un bon nombre de fois.  Ou du moins ça aurait pu être phrasé autrement. 

 

Mais revenons à l’idée générale.  Une lecture agréable, bien construite, avec des références, qui ne révolutionne pas le genre mais qui peut être agréable à lire, surtout si vous aimez l’époque victorienne et les drôles de robots!  Notez que je n’ai pas utilisé le mot « sexy » hein… ce côté ne m’a pas du tout accrochée. Je n’ai pas frémi à lire la scène du tatouage qui se voulais sensuelle, j’imagine. Je lirai la suite, toutefois.  Quand elle sortira.  Of course.

 

Et vu que ce n’est pas traduit encore, je me demande bien qui a pu lire ce billet jusqu’au bout!! ;))

 

Défi Steampunk

Un autre pour le défi de Lord Orkan Von Deck

Succubus Blues – Richelle Mead

Succubus-blues.gifPrésentation de l’éditeur

« C’est la vie de Georgina Kincaid, un démon dans un corps de femme.

A priori, un destin plutôt sympa : la jeunesse éternelle, la séduction absolue… mais impossible de décrocher un rencard sans mettre en péril l’âme de l’heureux élu. Heureusement que son travail de libraire la passionne… Et son activité nocturne la tient bien occupée aussi : quelqu’un s’est mis à jouer les justiciers parmi les anges et les démons, et Georgina est jetée au coeur de la tourmente. Ses sortilèges sexy et sa langue bien pendue lui permettront-ils de s’en sortir ? »

 

Commentaire

On pourra dire que j’en aurai mis du temps pour me plonger dans ce roman.  En fait, je crois que c’est le fait que le tome qui vient de sortir soit un peu partout qui a fait que j’ai finalement sorti cet exemplaire du fond de ma pile.  Je ne sais pas vraiment ce qu’il faisait là, d’ailleurs.  Je soupçonne Fashion de me l’avoir refilé dans une phase « je vide ma bibliothèque et je fais de la place ». 

 

Donc, Succubus Blues.  En français.  Je dois avouer que j’ai eu peur au départ.   En fait, je n’ai pas l’habitude de lire de la bit litt en traduction.  Je ne suis pas super à l’aise avec le style et le langage familier dans lequel je ne me retrouve pas vraiment.  Et dans ce cas-ci, j’ai eu besoin de services de traducteur à quelques reprises.  De plus, je connais et apprécie le style de Richelle Mead et, c’était plus fort que moi, je tentais de le retrouver dans la traduction.  Je sais, c’est mal.  Et attention, hein.  Je ne blâme pas la traduction ni le traducteur.  Je dis juste que la bit litt en traduction, ce n’est pas pour moi.  Ça me fait toujours un peu étrange de voir le verbe « venir » au passé simple.  Oui, dans le sens de venir.  Dans un lit.  Ou ailleurs.  Well… qu’importe, vous comprenez l’idée générale.   « Je vins ».  Bref, bon, passons!

 

Passé ce petit choc culturel, je dois avouer que j’ai beaucoup aimé.  Vraiment.  Je croyais avoir affaire à une série avec des scènes « hot » à répétition mais non, pas du tout.  Notre petite succube est sexy, elle s’envoie en l’air pour survivre mais c’est son boulot.  C’est surtout une histoire plutôt drôle (les réflexions de Georgina m’ont fait pouffer de rire), aux accents souvent ironiques, dans un monde qui me semble très bien construit au premier abord.  En effet, on retrouve ici anges et démons (sans Dan Brown, hein…) mais tous les personnages semblent avoir leurs tons de gris et ça, ça me plaît.  J’ai un faible pour Carter, l’ange qui ressemble à un hippie pouilleux.   Georgie est un personnage ma foi très attachant.  Succube, elle a vendu son âme et est condamnée à aspirer la force vitale des hommes avec qui elle est obligée de coucher pour survivre.  Comme ça, on aurait tendance à dire « c’est ça, plains-toi! » mais la demoiselle n’aime pas ce qu’elle est et ne peut nouer aucune relation durable avec des hommes bien.  N’allez pas croire qu’elle se plaint sans cesse, hein.  Elle sait très bien profiter des avantages de sa situation!  Bref, l’héroïne n’a pas la langue dans sa poche et elle sait se faire aimer, même par le lecteur.  Ca change des héroïnes insécures. 

 

Le quotidien banal de Georgie bascule quand Seth Mortensen, son auteur préféré, vient pour une séance de signatures à la librairie.  Elle l’aime tellement qu’elle deviendrait son esclave sexuelle pour des copies promotionnelles de son livre.  Rien de moins.  (Of course, je ne ferais jamais une chose pareille.  Surtout pour certains acteurs… mais passons).  Et pendant la même période, elle rencontre Roman, un homme beau, charmeur et intelligent, qui la captive tout de suite.  Pourtant, on n’a pas uniquement affaire au sempiternel triangle amoureux.  L’auteure a su développer des relations distinctes entre les personnages. 

 

L’histoire se tient, c’est rythmé, ça baouge, on sent que l’auteure sait où elle s’en va.  On ne nous éparpille pas n’importe où et même si tout est quand même assez évident dès le départ, j’ai tourné les pages avec avidité, rien de mois.  Parce que bon, on se demande bien comment la pauvre fille va pouvoir se sortir de tout ça. 

 

Bref, un très bon premier tome, avec une mythologie qui se tient, tout plein de tons de gris, des personnages attachants et un peu atypiques, même les copains un peu dysfonctionnels et pas très sexy de Georgina,   Beaucoup d’humour, des scènes hilarantes (la  scène d’ouverture entre autres… des ailes… my god!) et un sens de la répartie qui me plaît définitivement. 

 

Vivement la suite. 

Heureusement, elle est commandée. 

Toutes les suites, en fait. 

Heu… comment on dit?  Oups?  Mon doigt à glissé?

Top Ten Tuesday – 26 – Les auteurs que j’inviterais bien à manger chez moi pour Thanksgiving

Top Ten Tuesday 2

 

Le thème français, chez Iani, cette semaine, ce sont les manies livresques.  J’ai déjà fait ce top en janvier dernier (oui, je suis une vieille top-tenneuse) donc je prends le thème anglais de The broke and the bookish.

 

Pour mes manies bizarres de lectrice, c’est ici!

 

Donc, mes invités pour le souper de Thanksgiving.  Il faut savoir qu’ici, l’action de grâces, c’est passé depuis un mois et demi.  À croire qu’il fait froid un peu plus tôt et que si on remerciait la nature maintenant, faudrait la remercier pour les légumes congelés au lieu des frais.   Autre chose qu’il est parfois bon de savoir: je cuisine comme un pied.  Vraiment. Ceux qui ont déjà lu mes aventures « cuisinesques » (je n’ose même pas utiliser le mot culinaires… souvent, ça dérape avant même qu’il soit question d’ingrédients) dans les chroniques d’une LCA en ont une petite idée.  

 

Donc, l’idée même d’un souper de Thanksgiving est tellement hallucinante – surtout si elle implique que JE cuisine – que je suis un peu embêtée.

 

Voici donc quant même les auteurs que j’inviterais.  Et à qui je dirais d’apporter, si possible, leur propre bouffe s’ils tiennent à rester en santé.  Et, of course, le Docteur est allé en chercher quelques uns en Tardis.  Quoi d’autre, hein!  (Et d’avance, je le dis, je ne raconte que des bêtises dans ce post.  Il ne faut rien prendre au sérieux!)

 

1) Joss Whedon

Parce que Joss Whedon is a god, rien de moins.  J’en entends qui protestent.  Non mais c’est un auteur de scénarios.  Ça compte, na!  Et en plus, il est crédité comme auteur de la saison 8 de Buffy.  Donc, voilà, ça fonctionne. Whedon, donc.  Il a fait Buffy, il a fait Firefly (que je viens d’ailleurs de me retaper au complet).  C’est un génie.  Et bon, s’il a créé le personnage de Spike, avec ses répliques hilarantes (promis, le premier top où j’ai déjà fait le top français et où le thème anglais ne me tente moins que pas, vous aurez droit aux Spike-top-ten), il doit être assez comique.  Et je n’ose même pas imaginer les conversations débiles que nous pourrions avoir au sujet du petit détail genre comme « dans l’épisode 8 de la saison 6, à 6 minutes 32 après la dernière pause ».   (Sérieux, je n’ai aucune idée de ce qui se passe à ce moment-là… c’est un exemple comme ça)

 

2) Russel T. Davies et Steven Moffat

Parce que je veux des interlocuteurs pour discuter de la signification intense et profonde de chaque mimique, chaque mot, chaque épisode du Docteur.  Non, je ne me lasse pas de parler du Docteur, je sais.  Je rêve de discuter continuité, de critiquer les paradoxes temporels et d’exposer mes théories bidon.   Et bon, je peux discuter de Casanova (et de David en séducteur) aussi avec Davies hein.  Je ne suis pas difficile.  Et même que je pourrais inviter Fashion à se joindre à nous.  Je verrais parfaitement la suite de nos over sérieuses conversations nocturnes et avinées autour de cette table, tiens…

 

3) Charles Dickens

Bon, je pense qu’il était un peu coincé hein.  Mais tout de même, peut-être qu’il accepterait de nous faire une représentation.  Paraît-il qu’il était un lecteur extraordinaire, ça ferait le show de fin de soirée.  Et bon, peut-être qu’il finirait par nous dire qui a tué Edwin Drood…

 

4) Jasper Fforde

Parce que sérieusement, je ne sais pas trop à quoi fonctionne son cerveau mais je n’ose même pas m’imaginer comment ce type peut penser.  Je l’imagine très bien parler aux gens par note de bas de page ou soudain décider que notre souper est menacé par un genre de jelly bean rose.  Bref, ça serait d’une absurdité sans nom et, of course, jubilatoire.

 

5) Christopher Moore

Parce que je ne sais pas ce qu’il fume… mais que j’imagine qu’il en apporterait! (Quoi, j’ai dit ça moi?  Sérieux?  Noooon, ne me croyez pas, je suis la pureté incarnée depuis que je suis vieille et sage)

 

6) Agatha Christie

Parce que soudain, il arriverait une abeille géante et là, le Docteur devrait venir nous sauver et là… bon, je m’égare, je sais.  Mais n’empêche que j’aimerais bien lui piquer une jasette. 

 

7) Karen Marie Moning

Parce qu’après ce que Christopher lui donnerait, elle s’oublierait certainement et nous donnerait plein de cues pour le spin off et la future suite de Fever?  Et sait-on jamais, peut-être nous donnera-t-elle l’adresse exacte de Barrons pour un éventuel et futur périple Dublinois où partirais à sa recherche?  Ou bon, elle peut amener Barrons tout court hein… ma porte est grande ouverte (et oui, je me retiens de faire une blague de très mauvais goût, ici)

 

8) Jane Austen

Parce que c’est la seule que je pourrais nourrir.  Des sandwiches au concombre et du thé, ça, je sais faire!  Et que bon, je me demande bien quel genre de roman elle pourrait écrire après avoir vu les bizarreries qui risqueraient de se dire autour de cette table!

 

9) Shakespeare

Après lui avoir fait prendre un bain, of course.  Parce que j’adorerais qu’on me parle comme il parle dans ses pièces… et que bon, franchement, il y a quand même quelques questions mystérieusement mystérieuses auxquelles j’aimerais bien qu’il réponde…

 

10) Terry Pratchett 

Je n’ai pas tout lu de lui mais je sens qu’il pourrait y avoir des conversations ma foi surréalistes avec Fforde.  Tiens, je peux même lui amener une pile de Bagages s’il veut faire la conversation.  Peut-être leur fera-t-il pousser des pattes.   J’ai aussi pensé à Douglas Adams, mais je pense que j’aurais du mal à ne poser que des questions dont la réponse est 42. 


 

On va se contenter de ces gens-là sinon je vais manquer de chaises.  Mais entendons nous, il y a énormément d’auteurs avec qui j’aimerais piquer une jasette.   Le seul problème, c’est que quand je les vois, ben je fige et que je ne dis pas un traitre mot.

 

Restons dans la fiction, donc!

 

Et une autre fois, je vous fais la liste des auteurs que j’aimerais bien inviter à un 5 à 7 (version québécoise) afin de les chicaner un peu parce-que-bon-franchement-je-ne-suis-pas-du-tout-d’accord-avec-l’une-de-leurs-décisions.  Genre que je n’ai jamais pardonné à Louisa May Alcott pour Jo et Laurie.  Yep, je vois bien ça pour un jour.  Quand j’y repenserai.

 

Vous, vous invit
eriez qui?

Dr. Jekyll and Mr. Hyde – Robert Louis Stevenson

Jekyll-et-Hyde.jpgPrésentation de l’éditeur

« Le doppelganger ou le double fantomatique, était un sujet populaire pour les écrivain da la fin du 19e siècle et l’histoire la plus connue est celle écrite par Robert Louis Stevenson. […] »

 

Commentaire

D’abord, en ouvrant mon livre, j’ai découvert qu’il s’agissait en fait d’un recueil de 6 nouvelles dont la première « Dr. Jekyll and Mr. Hyde » est la plus longue.   Ce billet parlera donc uniquement de la première nouvelle et je ferai un autre billet pour les autres plus tard.  Ben quoi, il faut bien utiliser ce joli logo! 

 

Une petite explication pour commencer.  Je connaissais parfaitement l’histoire du Dr. Jekyll et de Mr. Hyde.  J’avais même entendu parler de diverses théories qui voulaient que ce soit une fable en rapport avec la religion ou la culture victorienne.  Mais la novella en tant que telle, je ne l’avais jamais lue.  Et j’ai été la plus surprise du monde lorsque j’ai ouvert le livre et que j’ai réalisé ce fait. 

 

L’histoire du Docteur Jekyll nous transporte immédiatement dans le Londres du 19e siècle, avec ses lampes au gaz et, bizarrement quand on parle de ce genre d’histoire, de retenue.  Parce que dans le roman de Stevenson, il n’y a pas de grande scène incroyable, pas de tout ce qu’on a vu au cinéma.  L’écriture est fluide, un peu désuète mais plutôt sobre et sans débordement.  Ce que j’ai trouvé quant à moi extraordinaire, c’est que l’auteur a réussi à me faire lire fébrilement ces pages et à faire monter le suspense – qui n’en était pas un – même si je savais parfaitement pourquoi le vertueux Dr. Jekyll semblait tenir à cultiver l’amitié de de Mr. Hyde, petit homme désagréable et semblant porté à des crises de violence et de méchanceté gratuite. 

 

C’est donc à travers les yeux de son avocat, Mr. Utterton que nous découvrons cette histoire.  Ami du Docteur Jekyll depuis des années, il est dépositaire de son testament, au sujet duquel in a de sérieux questionnements,  Quand l’un de ses amis lui rapporte une scène terrible, où un homme déplaisant a piétiné une enfant parce que celle-ci l’avait bousculé dans la rue, il fait aussitôt le lien avec le dit testament et décide de découvrir les liens qui lient le Dr. Jekyll, homme vertueux, droit et bon, à ce vilain personnage qu’est Mr. Hyde. 

 

C’est petit à petit qu’il découvrira la terrible vérité.  Quand on sait, c’est évident, bien entendu.  Mais j’ai trouvé ma foi l’histoire fort bien construite.  Le rythme est rapide (c’est une novella.  Pas de traîne, on avance vite dans l’histoire) et on ressent à travers les mots de Stevenson la perplexité, la crainte et la curiosité de Mr. Utterton face à cette histoire.  Impossible également de ne pas être touché par la détresse du Dr. Jekyll qui a de moins en moins le contrôle de la situation. 

 

OK, ICI, JE RÉVÈLE DES CHOSES À PROPOS DE L’HISTOIRE ET DE LA RÉSOLUTION.  JE SAVAIS, J’IMAGINE QUE PRESQUE TOUT LE MONDE SAIT, MAIS BON, JUSTE AU CAS OÙ, JE PRÉFÈRE PRÉVENIR.

 

C’est une réflexion intéressante sur la dualité de l’homme qui est ici amenée.  J’imagine que dans l’Angleterre victorienne, où l’apparence était très importante et où la vertu était prisée dans le bon monde et où il y avait un côté très « coincé » (d’après ce que j’ai lu hein… malheureusement, le Docteur ne m’y a pas encore amenée dans son Tardis… je ne désespère pas), ce devait être encore plus d’actualité.  Cette histoire fantastique c’est surtout l’histoire d’un homme qui ne savait pas composer avec les tons de gris qui faisaient partie de lui et qui a tenté de séparer les deux, avec un double qui retenait tout ce qu’il y avait de mauvais en lui, ainsi que la plupart des pulsions qu’il ne parvenait pas à assumer. 

 

Le contexte, bien entendu, est fantastique.  Une potion, une perte de contrôle et une incapacité à finalement dominer les pulsions réprimées, le tout vécu dans une solitude immense, malgré le support que tentent d’apporter les gens qui sont proches.  Et finalement, comme souvent, un regard extérieur qui ne pardonne pas. 

 

FIN DES RÉVÉLATIONS PAS-SI-CHOC-QUE-ÇA!

 

Bref, j’ai beaucoup aimé et là, j’aurais bien le goût de lire des romans dérivés (qui en connaît?) et aussi de relire des bouts de Freud.  Association d’idées impossible à ne pas faire dans mon cas!

 

Et bon, Stevenson Forever, hein!

 

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Challenge Gilmore Girls 2/3

Sans même essayer.  Je voulais lire des trucs « Halloween »!

Sherlock Holmes et le fantôme de l’opéra – Nicholas Meyer

Sherlock-Holmes-et-le-fantome-de-l-opera.jpgPrésentation de l’éditeur

« 1891, Alors que toute l’Angleterre le croit mort et enterré, Sherlock Holmes, fin mélomane, vivote à Paris en donnant des cours de musique sous un nom d’emprunt.

Apprenant que le prestigieux orchestre de l’Opéra recrute un violoniste, il parvient à se faire engager. Mais, très vite, il découvre que le Palais Garnier est le théâtre d’événements étranges.

 

Le fantôme de l’Opéra existerait-il ? A défaut, comment expliquer les accidents qui y surviennent ? Et les voix que chacun dit entendre résonner dans le labyrinthique édifice ?

 

Chargé de protéger une jeune soprano, le célèbre détective va se lancer dans une chasse à l’homme à travers le Paris nocturne et souterrain. Une course contre la montre… et la police française. »

 

Commentaire

C’est Stéphanie qui m’a offert ce roman lors du swap Sherlock Holmes, il y a presque 2 ans maintenant. J’avais envie de relire un peu de Sherlock avant de m’y plonger, ce que j’ai fait, sans toujours en parler sur le blog, par contre.  Je suis parfois paresseuse avec mes relectures!

 

Nicholas Meyer a écrit plusieurs pastiches avec le personnage de Sherlock Holmes.  Je n’ai lu que celui-ci, (je pense qu’il en a écrit un autre où il rencontre Freud) dans lequel il utilise les « années perdues » de Sherlock pour nous raconter une histoire s’étant déroulée à Paris, lors des fameux – et fictifs – événements reliés au Fantôme de l’Opéra. 

 

Pour ceux qui ne le savent pas, je connais le roman par coeur.  Le fantôme, I mean.  Et cette légende, je l’ai tellement lu quand j’étais jeune qu’elle est presque vivante, pour moi.  Je ne pouvais donc pas passer à côté de la rencontre entre Sherlock et le fantôme, que je ne nommerai pas ici, n’est-ce pas. 

 

Mon avis?  C’est bien.  Je ne suis pas complètement en extase, j’ai apprécié le moment de divertissement, j’étais ravie de retrouver Sherlock mais bon, ce n’est quand même pas l’original.  L’auteur utilise un procédé intelligent pour expliquer la différence de style (l’histoire est raconté au « je » par Sherlock pendant une bonne partie du roman) et forcément, la vision qui nous est donnée du personnage est un peu différente, en raison du fait que le narrateur soit lui-même.  Mais j’ai aimé voir d’autres côté de mon détective préféré et j’ai aussi aimé la façon dont l’auteur fait s’entremêler les deux histoires. Le format est aussi intéressant, tentant de lui donner l’aspect d’un document historique, avec des notes et une mise en situation… bref, il y a de bonnes idées et ça entre bien dans le cadre du pastiche.

 

Mon gros « mais »?  Il y a des changements dans l’histoire du fantôme.  Je ne dirai pas lesquels, pour ne rien gâcher à la résolution de l’énigme mais bon, il y en a.   J’imagine que c’était nécessaire, la date n’est pas tout à fait la même et sans ça, j’imagine qu’il y aurait eu zéro suspense (quoique bon, il n’y en a quand même pas tant que ça, hein, quand on connaît le roman de Leroux) mais moi qui connaît tout par coeur, ça m’a quand même un peu perturbée.  En fait, j’aurais préféré une réelle réinterprétation, avec davantage de divergences, à cette version « à peu près ».  C’est voulu, je le conçois mais bon… 

 

Un agréable divertissement, une atmosphère réussie mais quand même pas transcendant pour moi.  N’empêche que je suis curieuse de voir ce que l’auteur a pu faire de Sherlock et de Freud par contre.