Présentation de l’éditeur
« En Chine, le saule pleureur symbolise la mort et la renaissance. Faut-il croire qu’une branche de saule puisse devenir une femme condamnée à poursuivre l’amour de siècle en siècle ?
D’un Pékin bruissant dans les songes et la poussière aux silences de la Cité interdite, de l’ère des courtisanes vêtues de soie à la Révolution culturelle, des steppes où galopent les Tartares aux rizières qu’arrose le sang des gardes rouges, deux êtres se cherchent et se perdent. Tout les sépare. Toutes les tragédies d’un peuple ancien. Dans ce tumulte, il faudrait un miracle pour les réunir… Roman d’amour ? Oui. Mais ce roman lyrique est aussi une traversée de la Chine éternelle. C’est une fable qui a parfois le goût du thé amer. »
Commentaire
De Shan Sa, j’avais lu « La joueuse de go » et j’étais tombée sous le charme. Pour cette raison, quand j’ai croisé un autre roman de l’auteur (encore à l’ombre blanche… cette librairie est un lieu de perdition… et les copines sont de viles tentatrices), je n’ai pas pu y résister. Et en fait, je suis bien contente de ne pas avoir résisté.
Encore une fois, j’ai beaucoup aimé l’écriture de l’auteur. Tout de suite, sa plume nous emporte ailleurs, dans cette Chine qu’elle nous fait entrevoir au fil des années. On est rapidement plongé dans cet univers où les légendes prennent vie et j’ai suivi avec délice le fil des quatre histoires. Histoires d’amour peut-être. Mais surtout histoires de deux êtres humains qui se cherchent après une promesse non tenue.
Nous rencontrons le personnage principal de la première histoire enfant, au 15e siècle. Tout petit, il plantera deux branches de saule près de chez lui. Ce petit garçon devenu adulte devra choisir entre son ambition et l’amour… mais pas si simplement que ça. Il se retrouvera un peu prisonnier de l’histoire. Le second récit nous raconte l’histoire d’un frère et d’une soeur qui ont une relation d’amour-haine dans un château perché sur le bord d’un ravin. La troisième histoire nous emmène dans la Chine communiste de Mao tandis que la dernière, plus onirique, se passe de nos jours.
Je dois avouer avoir particulièrement aimé la première et la troisième histoire. Dans cette dernière, l’auteur réussit à dépeindre cette Chine révolutionnaire où rien n’est acquis, où tout va tellement vite, où tout fait peur. Wen se laisse emporter par le tourbillon révolutionnaire et est charmé par la voix d’une jeune fille entendue pendant une manifestation. Et c’est à travers les rééducations, les trahisons, le chaos de l’époque qu’ils tenteront de se rejoindre. La plume délicate et poétique de l’auteur contraste avec la dureté de l’époque. Ici, pas d’étalage inutile mais les mots font mouche. J’ai d’ailleurs envie de lire davantage sur cette époque maintenant… je vais devoir chercher des romans.
Encore une fois, une belle lecture saupoudrée de magie et de légendes chinoises auxquelles on a le goût de croire!