Présentation de l’éditeur
« Sacha et Charlotte sont amoureux. Amoureux fous. Il perd son temps à l’université. Elle étudie la danse. Lui est fils de riches et souffre de la maladie de Still, sorte d’arthrite qui l’empêche parfois de bouger tant ;a douleur est grande. Elle a des cicatrices sur le coeur; jamais connu son père, pas un sou, une fille brisée.
Dans leurs temps libres, ils squattent des maisons, font du vandalisme, écoutent beaucoup de musique, écrivent sur Facebook. Ils ne passent jamais plus de douze heures sans se texter Je t’aime.
Commentaire
Ouvrir Charlotte before Christ, c’est entrer de front dans le monde de certains de ces jeunes d’aujourd’hui qui ne vivent qu’au présent et qui sont prêts à tout pour ressentir, pour se sentir présents, vivants. Ces jeunes qui ne se reconnaissent pas vraiment dans la culture québécoise, qui sont complètement désoeuvrés, qui ont du temps à perdre. Beaucoup de temps.
Quand j’ai commencé le roman, j’ai eu un peu peur. C’est un vrai franglais (à côté de ça, je fais pâle figure, croyez-moi), un langage cru, violent, souvent vulgaire. Ça frappe. Puis on s’habitue. C’est somme toute assez courant, oralement, dans le Montréal qu’on nous dépeint dans le roman. On s’habitue. Et finalement, on réalise que cette histoire n’aurait pas pu être écrite autrement.
Sacha, le personnage principal, il faut creuser un peu pour voir sous la surface de gosse de riche qui l’a eue facile et qui ne respecte rien. Il faut dire que le vandalisme, je ne parviens pas à comprendre. Et que ça commence comme ça. Puis, on découvre que sous tout ça, c’est un garçon intelligent mais complètement perdu. Son histoire d’amour, il la veut tragique, magnifique, exaltée. Tout ça pour contrer l’ennui qu’il ressent partout, même dans ses trash partys. Je ressors en fait de ce roman très urbain, très actuel avec un profond sentiment de vide. Un peu comme quand j’avais lu Bret Eston Ellis.
Les personnages sont profondément malheureux, profondément vides, ils vivent de culture pop et de textos, de drogues, de baises rapides, de porn et de random people sur facebook. Et je ne suis même pas certaine qu’il y a une quelconque quête de sens derrière tout ça. On ressent leur souffrance mais on ne les connaît pas vraiment, cachés comme ils sont derrière leurs apparences, leur violence, leur musique et leur désacralisation de tout. Pas dans le sens religieux du terme.
Un roman rempli de musique des années 90 et 2000. Rempli de marques mais aussi de classiques qui arrivent là, comme ça, et qu’on est surpris de rencontrer dans cet univers résolument d’aujourd’hui. Des enfants-rois, des enfants qui font presque peur. Antipathiques, superficiels. Une réalité qui m’a semblé étrange, dans un Montréal très urbain, très différent du Montréal que j’ai connu. Un roman qui atteint son objectif. Un peu trash, plein de violence gratuite. Mais j’ai aimé le roman, même si j’ai eu du mal à ressentir autre chose que de la pitié pour les personnages.