Avant le mois québécois, je vous emmène dans un petit road trip ontarien. En effet, avec miss Yueyin, Mr Kiki (with progéniture), Le Papou et sa dulcinée, nous avons décidé de partir cinq jours pour aller voir Niagara Falls et Toronto. Bon, dans ce cas, « road trip » était vraiment un nom bien choisi, vu qu’on a passé autant de temps sur la route que dans les visites. C’est qu’au Québec, il y a deux saisons : l’hiver et les travaux. Et qui dit travaux dit embouteillages. En fait, l’autoroute transcanadienne était transformée en parking géant. Sur tout plein de kilomètres. En fait, ça m’a permis de terminer « A game of thrones ». Alors que j’en étais page 200!
Premier bug : la voiture de location. On voulait une 7 places. On a donc loué une 7 ou 8 places, longue. Pour 9h. Quand les hommes-forts sont arrivés à la boutique de location… oups… personne. Puis, re-oups… la voiture est toujours à Montréal. Attendons, attendons…. Bon, nous, on ne faisait pas pitié hein… on était bien installées au soleil avec notre livre et notre thé! Mais quand même!
La voiture arrive avec – seulement – trois heures de retard. Et 265 000 km au compteur. Et des voyants qui s’allument. Mais selon le monsieur-de-la-location, c’est rien du tout. Du coup, on charge.
Je vous le rappelle, on est sept. Dont moi. Ouverture du coffre… qui fait à peine un pied de profondeur. Ouverture exagérée des yeux de notre part. Et on se demande vraiment, mais alors là vraiment comment on va tout réussir à paqueter. Une partie de Tetris plus tard, ok, ça va. Mais on a les ordinateurs au pied et il n’y a plus un pouce de libre entre les bancs des voitures. Reste juste à espérer que nous n’ayons pas à sortir vite parce que pour les trois derrière, ça risque d’être du grand équilibrisme. Ou du plongeon.
Mais bon, finalement, on part. Pour tomber… dans les bouchons, juste après avoir passé Montréal. Mais alors le roi des bouchons de circulation, là. Le maître de l’univers des bouchons. Voire même le dieu des bouchons. Après 3 heures, nous avions fait 30 km, nous étions affamés et Mr Papou avait déjà affublé de noms d’oiseaux divers et variés tous les autres conducteurs du dit bouchon. Quand à Junior, il avait déjà commencé à jouer à l’âne de Shrek. Ou au schtroumpf qui demande « c’est encore loin, grand schtroumpf ». Choisissez votre préféré! Lucky me, je voyageais en pyjama, comme d’habitude (en fait, je vis en pyjama…), au moins, c’était confo!
Nous avons mystérieusement gardé notre bonne humeur. Sérieux, nous sommes les rois de la zénitude et de la bonne humeur pour réussir un coup pareil. Et nous sommes arrivés à Niagara Falls où ils avaient fait un super feu d’artifice juste pour nous accueillir et nous féliciter de notre patience. Au dessus des chutes, c’est sérieusement magnifique. Les chutes sont illuminées de toutes les couleurs. Bon, pour les photos, c’est juste so-so hein… avec un iphone, on fait ce qu’on peut!
Le lendemain, après une organisation de l’enfer pour prendre 7 douches en le moins de temps possible (en deux chambres quand même… lucky us!), on est finalement partis pour une course folle car nous avons pris un forfait et que nous voulons tout faire dans une journée. Première étape, petit bateau qui nous emmène sous les chutes. On nous affuble de sacs de poubelle bleus qui s’attachent au cou. Ça, je l’ai découvert APRÈS être arrivée sous les chutes, of course. Sinon, ce n’est pas drôle. Nous avons aussi pu découvrir pourquoi soudainement, tout le monde nous laissait la place près du bord. C’est que personne ne pouvait supporter tant d’eau qui revole! Du bas, c’est encore plus impressionnant. Mais heu… disons… humide? Inutile de préciser que je n’ai pas osé sortir mon iphone!
C’est donc avec un look over glamour de chiens mouillés débordant de sexytude que nous nous sommes dirigés vers la prochaine attraction, la marche sur le bord des rapides. À pieds, of course. Pour sécher. Et bon, sur la carte, ça a l’air juste à côté.
Comme vous pourrez réaliser, les cartes, en Ontario, elles ont un sérieux problème d’échelle.
On a finalement terminé la run au pas de course pour être à l’heure. Et avec moi toute petite dans mes running shoes (détrempés) pour ma meeerveilleuse idée.
Je passerai rapidement sur l’attraction où on nous raconte l’histoire des chutes avec vent froid et fausse pluie et je vous emmène tout de suite derrière les chutes, où on a une vue fantastique sur l’énorme truc qui est juste à côté de nous. Là, on a pu constater que les adultes sont rarement bright… quand ils s’amusent à faire hurler les enfants dans les petits corridors de pierre. Non stop. Après 10 minutes, ma patience légendaire m’a fait hurler un « shut up » retentissant (voyez-vous, je suis aussi intelligente qu’eux)… qui a eu un effet pendant quoi… 20 grosses secondes!
Niagara, c’est une version miniature d’Atlantic city. Avec une rue over-kitsch remplie de maisons hantées, de maisons de miroirs, de
jeux-voleurs. Voire même une maison à l’envers et une tour de King Kong renversée. Et des vélociraptors. Sans joke.
Le lendemain, retour vers Toronto. Dans, devinez quoi? La construction! Arrivés à Niagara on the lake, oups… un certain Papou réalise que sa carte de crédit a mystérieusement disparu (of course, lui-même n’a rien à voir là-dedans). Retour à Niagara Falls. Pour lui. Moi, fidèle à mes habitudes (et à celles de maman), on va chercher un circuit historique à pieds et on se balade dans les cimetières et les petites églises de Niagara-on-the-lake. C’est mignon comme tout. Oui, il y a la rue super touristique avec les magasins (Lau a dévalisé la boutique de Noël) mais les maisons historiques et le bord du Lac Ontario sont super jolis. Ce qui nous a valu plusieurs heures de chansons de Jean Leloup (vous savez, celle qui parle du lac Ontario…), gracieuseté Karine, of course. Moi et mes chansons éternelles.
Je vous passe l’arrivée chaotique à Toronto, à travers la constructionnite intense. Sérieux, c’était de touuute beauté. Je ne vous dis même pas le nombre de détours et de retours sur nous-même. Parce que, of course, tout le monde SAVAIT par où il fallait passer. Mieux que les autres. Après avoir failli aboutir dans un cône orange et avoir effectué quelques papounades, on dépose les trucs à l’hôtel et on se dirige vers Toronto.
Et là, on entend un drôle de bruit. Et une bizarre d’exclamation.
– Ah câlisse de crisse, je n’ai plus de volant. (avec l’accent français)
La super-van-de-la-mort-qui-tue avait décidé de rendre l’âme. En pleine banlieue de Toronto. Avec nous 7 dedans. Nous sept qui doivent revenir idéalement à Montréal. Un jour. Et qui ont un hôtel un peu trop loin du centre-ville pour tout faire à pattes. Mais je regarde le plan et je me dis que bon, c’est rien, on est juuuuste à côté de la station de métro. Ben oui, sur le plan, il y a quoi… 2 rues.
20 minutes de marche rapide plus tard, on a toujours pas trouvé la foutue station de métro. Et en sortant mon téléphone, je réalise, encore une fois, la mystérieuse capacité des ontariens à faire des plans fuckin’ pas à l’échelle! On a même pas fait la moitié du trajet! Du coup, retour à la case départ où on a quand même eu de la chance dans notre malchance et où un gentil-garagiste est en train de réparer le truc. Et je vous passe les tractations d’un Papou en beau calvaire avec l’entreprise de location qui ne trouvait pas le patron et qui n’avait absolument rien à dire.
Après avoir fait salon dans la cour du garage (7 chaises et nous avec des bonbons et des bouquins), on part finalement pour Toronto-by-night. Arrêt obligatoire au Hard Rock Café et ensuite, balade dans la ville illuminée, avec une place qui semble vouloir se déguiser en Picadilly Circus. C’est la première fois que je réalise qu’à Toronto aussi, on se balade le nez en l’air! C’est que c’est haut, tous ces immeubles de verre! Imaginez le défi pour Spiderman! Je l’ai cherché, pourtant… mais il était bien caché.
Le lendemain, petite montée dans la tour du CN (oui, je suis d’une originalité folle… mais bon, c’est hauuuut), petite hésitation à savoir si j’allais aller me balader sur les bords, attachée avec une corde (puis, j’ai pensé à la tête de ma mère si elle savait ça et j’ai abandonné l’idée. Les 175$ nécessaires m’ont aussi un peu refroidie) et ensuite, direction l’AGO (pour Art Gallery of Ontario. Je pense.) pour voir les peintures du groupe des sept, que Laurence a connu grâce à Louise Penny. Et sur la route, une tout autre ville, avec cafés et maisons plus basses, juste à côté des hauts bâtiments du centre-ville des affaires.
Et là, je suis tombée en amour avec Harris, Carmichael et Emily Carr. Vraiment.
Quant à la section art contemporain, elle nous aura… interloqués.
Un petit tour dans le quart
ier chinois (il y a une rue Daaaaaarcy) où nous avons mangé des Dim Sum super bons (et trouvé des SLATS de Toronto par la même occasion) et ensuite, tentative d’aller se balader au bord de l’eau. Et là, c’était limite Amazing Race, où il fallait faire du slalom entre les cônes, du trekking entre les rues barrées, des demi-tours divers et variés et de l’escalade de rues à moitié pavées. Pour finalement découvrir que bon, l’accès au bord de l’eau, la nuit, c’était juste plus ou moins possible. Encore une fois, il y avait quatre guides dans la voiture (dont moi) qui donnaient, la plupart du temps, des choses différentes. Sinon c’est moins drôle. Et le pauvre Papou au volant qui n’en pouvait plus et qui se retenait, j’en suis certaine, de nous dire de soit nous fermer la gueule, soit de nous entendre entre nous!
Bref, beaucoup de plaisir. Des discussions intenses sur les motivations intrinsèques et profondes personnages de « A game of thrones », l’évolution de la fantasy à travers les âges, la quantité idéale de rhum qui va dans le coke pour faire le rhum and coke parfait, la prononciation anglaise (Et celle de « Birchmount street » en particulier) et la culture amérindienne . J’ai passé plein de temps avec ma twinette, j’ai appris à demander avec classe comment demander si j’avais de la salade entre les dents, la voiture nous a finalement ramenés à Montréal et, il est important de le mentionner, Mr Kiki n’est pas tombé dans la rivière. Cette fois. Sans compter les séances de yoga maison. Parce que bon, les travaux des fois…
… ça nous sort par les oreilles. Ou par d’autres endroits. À vous de choisir!