VLOG – Je lis 3 romans gothiques

Un petit demi-vlog sur la chaîne, où je vous parle de la lecture de 3 romans gothiques dont deux plus modernes. Là-dedans, il y aura du Kate Morton, du Sarah Waters et une nouvelle de Charlotte Perkins Gilman!

Oui, vous pouvez rire de la vignette et de mes talents d’actrice. C’est fa-bu-leux.

Et dedans, ya ma nièce et moi qui tentons de faire la danse de Mercredi Adams. Sa mère et elle sont d’accord à la publication de la vidéo, of course!

Les enfants endormis – Anthony Passeron

C’est suite à un VLEEL que j’ai voulu découvrir ce roman et quand j’ai vu que MAPS l’avait mis dans sa liste de favoris, j’ai clairement choisi ce titre pour mon vlog « je lis les favoris de booktubeurs québécois ». Ceci dit, je suis complètement aphone depuis que j’ai commencé à filmer ce vlog alors si vous réussissez à entendre ce que je dis dans mes updates, vous avez des oreilles bioniques!

De quoi ça parle

Dans la famille de l’auteur, il y a un tabou : son oncle Désiré, enfant chéri de ses parents mais aussi mort du sida. En effet, il était l’un de ces enfants qu’on retrouvait endormi dans la rue, une seringue plantée dans le bras. Alors qu’il retrace cette histoire, il nous raconte en parallèle l’évolution des recherches sur le VIH et le sida en France.

Mon avis

Entendons-nous, j’ai grandi dans les années 80-90. Vous savez, celles où le sida, c’était LE fléau. Les années où on avait peur, où on détournait les yeux des malades et où ceux-si étaient coupables et presque ostracisés par la société. Du coup, le thème m’intéresse et je garde des souvenirs très forts de plusieurs romans traitant de ce thème (on en parle, de « N’essuie jamais de larmes sans gants« ? Juste le titre m’émeut!). Ici, le ton et le propos est un peu différent car le personnage qu’on a tenté d’effacer était héroïnomane et non pas gay. Il se croit supérieur, est addict, vole, ment… on l’aime déjà n’est-ce pas?

Pourtant, même si l’auteur réussit à nous faire comprendre les impacts non seulement de sa maladie mais aussi de son comportement sur ses proches et sa communauté, je suis ressortie de ma lecture en ayant de la peine pour ces jeunes gens « ordinaires », qui ont succombé à un fléau qui les sortait de leur vie de petit village près de Nice. Ils ont été effacés car on en avait honte et ici, la réaction des parents de Désiré fait mal au coeur. Entre déni, amour inconditionnel et immense tristesse, tout le monde a souffert. Le père de l’auteur, le « bon garçon », toujours 2e derrière l’enfant prodigue a également eu une vie modelée par ce drame familial. C’est criant de vérité, les réactions sont tellement, tellement humaines qu’il est impossible de ne pas être ému.

Étant sur le continent américain, j’ai surtout entendu parler de la recherche états-uniennes. Du coup, j’ai beaucoup aimé voir le côté français, les recherches françaises. Certes, c’est un peu enrageant. Voire même beaucoup. Mais j’ai autant aimé les deux parties qui, en combinaison, nous permettent vraiment de nous plonger dans l’époque et de réaliser à quel point les gens mouraient dans l’indifférence totale. Un roman à découvrir et une très bonne lecture.

Romans vintage – thématique du mois de février

Romans vintage… si vous me suivez depuis un moment sur ce blog, vous savez de quoi il s’agit! Emjy en parlait énormément, il y avait eu un challenge Vintage sur le forum Whoopsy Daisy… bref, ce n’est pas la première fois que vous voyez ce thème passer.

Par contre, si vous êtes arrivés plus récemment, j’avoue que ça fait un moment que je n’en ai pas parlé et peut-être que vous ferez des découvertes dans cette vidéo où je vous présente le genre et où je vous fais des recommandations. Toute la liste est en barre d’information si vous cliquez sur « regarder sur Youtube ».

Il y aura un jour un vlog à ce sujet, si vous avez des commentaires, h’hésitez pas, des propositions, hésitez encore moins… Bref, j’attends vos réactions!

La vie invisible d’Addie Larue

Vous savez quoi? J’ai ce livre en DEUX éditions collector. Une en anglais et une en français. Celle en VF est tellement beautiful que j’ai décidé de le lire. En ebook. Pour ne pas briser mes belles versions. Je suis indécrottable. Ceci dit, Sous le ciel m’avait dit que je pourrais aimer, et j’ai décidé de tenter le coup.

De quoi ça parle

Adeline LaRue est née à Villon-sur-Sarthes, à la fin du 17e siècle. C’est toutefois en 2014 que nous allons la rencontrer car Addie est condamnée à vivre éternellement, après un pacte avec un mystérieux personnage, un ancien dieu. Bien entendu, il y a une contrepartie: personne ne se souviendra d’elle. Jamais.

Ainsi, elle traverse les siècles, jusqu’à ce qu’un jour, un jeune homme lui dise : I remember you.

Mon avis

J’avoue que je n’avais aucune, aucune attente en lisant ce roman. Je m’attendais à une romance un peu cheesy, une histoire assez classique et s’il y a certes de la romance à l’avant-plan, ce n’est pas non plus le principal enjeu ici. En fait, je dirais qu’elle sert le propos principal, qui tourne davantage autour du temps qui passe, de l’importance de laisser sa marque et de la valeur du moment présent. Ça parle d’art aussi. Et j’aime quand l’art a de l’importance dans une histoire.

Si vous cherchez un roman plein d’action, ce n’est pas ce que vous allez trouver ici. C’est plutôt l’exploration d’un personnage confronté à une situation impossible: elle n’a pas de vraies relations, pas de possessions, pas de logis stable. Bref, elle n’est personne aux yeux du monde. Sa seule constante: cet être sombre qui l’a condamnée à son sort, et qui souhaite qu’elle accepte de lui offrir son âme. Le récit alterne entre passé et présent et si j’ai eu un peu de mal à apprécier la partie dans le passé au début, c’est finalement celle-ci qui fait que le récit a une certaine épaisseur et aussi celle-ci qui permet à l’auteur d’explorer les thèmes qui sont à l’avant-plan dans le roman. En fait, au départ, ces parties étaient juste trop tristes. Imaginez une jeune fille de 23 ans qui, pour éviter de marier un homme qu’elle n’aime pas, demande la liberté et du temps… et qui réalise qu’il y a deux côtés de la médaille à une liberté extrême. Soudainement livrée à elle-même, elle ne peut connaître aucun repos car rien n’est acquis. Voir tous ceux qu’elle aime ne pas les reconnaître, c’est crève-coeur. Toutefois, j’ai beaucoup aimé rencontrer avec elle des gens au cours des siècles, la voir les apprécier alors qu’elle n’est condamnée à rester à jamais une inconnue pour eux. Bref, déchirant par moments.

Je disais donc qu’au départ, je préférais les parties dans le présent mais qu’avec le temps, j’ai commencé à aimer le tout également. Je me suis posé la question « mais pourquoi », j’avais hâte de connaître la suite et je dois avouer que j’ai lu la moité du roman en une soirée. Et c’est un GROS roman. Le personnage de Henry, le jeune homme qui se souvient, est également touchant : il est à la fin de vingtaine, n’a pas l’impression d’être assez pour ceux qu’il aime et voudrait profondément être « plus ». Addie, quant à elle, a tellement de désirs et son parcours pour récupérer un peu de pouvoir sur sa vie, pour laisser sa trace malgré tout, est très agréable à lire.

Un roman adulte, mais qui peut faciement servir de pont entre les lectures YA et les lectures adulte. C’est facile à lire, la plume est simple et agréable, ça fait rêver aux étoiles et ça donne envie de profiter de chaque moment présent. Pour ma part, les pages se sont tournées toutes seules et je considère que c’est un excellent divertissement. Il y avait longtemps que je n’avais pas lu un aussi gros roman si vite! Je me surprends à y repenser depuis les derniers jours avec une pointe de nostalgie… ça doit être une réussite donc!

Mon fichier excel et mes stats!

Si vous me connaissez un peu, vous savez que les stats et moi, c’est une histoire d’amour.

Si vous me connaissez un peu plus, vous savez aussi que je nourris une fascination assez étrange pour les fichiers excel. Donc, ici, je vous présente mon journal de lecture, mes stats excel, et ce que je fais au quotidien pour tenir le compte de mes lectures. Je suis aussi sur Goodreads, mais je ne suis pas SATISFAITE des stats que ça propose. Idem pour Storygraph. Bref, je suis un peu rigide!

Mon fichier vierge est disponible dans la barre d’info de la vidéo, si ça vous intéresse – et si vous êtes aussi bizarres que moi. Je n’ai pas tout retesté… mais j’espère que ça marche!

The 100 years of Lenni and Margot

Pour le Cold Winter Challenge, je cherchais un feel good pour l’une des catégories. Comme je n’avais strictement rien du genre dans ma pile qui me tentait, j’ai épluché quelques listes et je suis tombée sur celui-ci. Sans bien lire le thème, of course parce que les malades en phase terminale et moi, ce n’est généralement pas un bon mix! Mais j’avais commencé, donc j’ai lu.

De quoi ça parle

Glasgow, année 2014, aile des patients en phase terminale. Lenni Petterssen a 17 ans et elle sait qu’elle n’en sortira pas. Entre ses questions existentielles et son caractère bien trempé, elle n’en fait qu’à sa tête et n’a absolument pas abandonné l’idée de vivre encore. À un cours d’art, elle rencontrera Margot, une dame de 83 ans en pyjama violet et elles réalisent qu’à elles-deux, elles totalisent 100 ans. Elles vont donc dessiner ces cent ans, cent tableaux qui illustreront les points charnière de leurs vies et qui leur permettront de partager leurs histoires.

Mon avis

On va s’entendre, c’est fait pour faire pleurer. Ai-je versé une larmounette? Of course. Il suffit de mettre en scène des personnes âgées et je deviens une petite chose sensible. Nous avons donc ici une histoire d’amitié intergénérationnelle, une famille choisie et une belle amitié, le tout dans les couloirs d’un hôpital. Si vous aimez ce genre d’histoire, c’est bien fait, les personnages sont attachants et on peut s’identifier à l’histoire de Margot, ayant vécu la guerre, la maternité, l’amour… mais n’ayant pas toujours osé autant qu’elle l’aurait souhaité. On se balade entre passé et présent alors que les deux femmes « voyagent » à travers leurs histoires, tandis qu’elles ne peuvent quitter l’hôpital, avec ses règles, ses routines et ses interdits. Lenni a tendance à se ficher un peu des règles et en fait voir de toutes les couleurs aux infirmières et même au Père Arthur, à qui elle pose des questions dont il ne connaît pas les réponses. Ses réparties souvent impertinentes m’ont bien fait rire.

Ceci dit, j’ai eu du mal à entrer dans l’histoire et ce ne sont que les 50 dernières pages qui m’ont vraiment touchée. Au départ, j’ai un peu soupiré en me disant: « Bon, encore une histoire pour faire brailler les foules ». Je n’aime pas me sentir manipulée et au départ, c’est un peu l’impression que j’ai eue. Tout ce que je me disais, c’est « mais comment tous ces gens peuvent-ils rester hospit’ si LONGTEMPS?!? On revoit tous les mêmes personnages pendant 4-5- mois… comment c’est possible? Et les parents? WTF?? Toutefois, j’ai été émue par les 60 dernières pages et j’ai aimé l’idée derrière le récit : il n’est jamais trop tard, peu importe le temps qui reste, peu importe les limites que la vie nous impose. Le tout sans le verbaliser clairement. J’ai aimé que ces mois d’hôpital aient eu des moments de lumière.

Je ne m’attendais à rien, j’ai fini par verser quelques larmes… donc, pas mal! Ceci dit, je ne comprends pas que ce roman n’ait pas encore été traduit car il a selon moi un gros potentiel de vente!

Vlog lecture en thème – 4 romans Dark Academia

Quand j’oublie de faire une miniature… ça donne ce genre de face sur la vignette! Bref, ma face de fille trop contente vous jase de Dark Académia alors que je lis 4 romans :

  • Black Chalk – Christopher J. Yates
  • Ace of Spades – Faridah Àbíké-Íyímídé
  • These violent delights – Micah Nemerever
  • Legendborn – Tracy Deonn

Si vous voulez m’entendre déblatérer de tout et n’importe quoi, vous allez être servis!

Le Fou et l’Assassin – 14 à 17 – Robin Hobb

En 2023, je me suis mis en tête de terminer la troisième trilogie de Fitz. Parce que oui, j’aime Fitz, malgré son côté  » je prends toujours la pire décision du monde ». Dans ce billet, je vais vous parler des quatre premiers tomes de oa troisième trilogie de la VF, c’est à dire les tomes 14 à 17. Oui, je sais, c’est pas simple à comprendre… bref, il me reste deux tomes en VF… ou juste un en VO!

De quoi ça parle

Je vous le dis, si vous n’avez pas lu les deux premières trilogies, vous n’y comprendrez absolument rien. Mais en gros, cette histoire se passe après tout le reste du cycle de Robin Hobb. Après Les aventuriers de la mer et après les Dragons-Plaignards. Donc attention, spoilers pour tout le reste!

Cette trilogie s’ouvre donc sur un Fitz à la retraite, qui coule des jours assez doux à Flétrybois avec ses gens et son épouse. Alors que l’âge le sauvegarde de la vieillesse, il voit son épouse vieillir et sembler perdre la raison. Il n’a plus de nouvelles du Fou depuis 15 ans. D’étranges visiteurs à Flétrybois ainsi qu’un voyage dans les montagnes avec la reine Kettricken vont le faire replonger dans son ancienne vie royale et se questionner à nouveau sur son vieil ami.

Mon avis

Il est étrange de faire ce résumé alors que j’en suis tellement loin dans l’histoire. Il me semble que ce que je viens de raconter s’est passé il y a une demi-éternité. C’est qu’il en arrive, des choses, dans les histoires de Robin Hobb! Ici, nous retrouvons avec plaisir tous les personnages que nous avons rencontré dans les précédents volumes. Du moins, ceux qui sont encore en vie, ce que je ne vous révélerai pas, of course. Mais bon, juste avec le titre, vous vous doutez que nous allons revoir le Fou, qui est mon personnage préféré du monde entier. Dans un drôle d’état, mais nous allons quand même le revoir.

Est-ce que j’aime? Bien sûr que j’aime. Ici, il y a des moments moins forts, bien entendu. Notamment une grande partie à Flétrybois, au début de la trilogie. L’autrice met un moment à remettre son monde en place et comme je n’étais pas fan d’un certain personnage, passer beaucoup de temps avec celui-ci ne m’a pas particulièrement intéressée. Par contre, quand on s’active… c’est top! J’adore certains des nouveaux personnages, notamment Abeille, enfant géniale, avec plusieurs traits pouvant faire penser à une personne autiste, ou encore Évite, détestable par moments, mais que j’ai aimé détester. Par bouts!

Robin Hobb a un vrai talent de conteuse. Le tout est très romanesque, très épique, les personnages sont passionnés, impulsifs, prennent des mauvaises décisions les unes après les autres. Ils ne sont pas toujours logiques, pas toujours gentils, parfois presque impossibles à comprendre. Ici, Fitz expérimente encore une fois la douleur, la perte, le deuil, et il doit réapprendre à vivre « après ». Après ceux qu’il aime. Il n’abandonne pas facilement toutefois, et sa quête pour retrouver ceux qu’il aime ne connaît pas de fin et c’est comme ça que je l’aime. À partir du deuxième livre, l’action s’accélère et j’ai vraiment retrouvé le rythme et l’atmosphère que j’aime dans la série. Les liens entre les personnages sont fouillés et on apprend beaucoup de choses sur leur passé, ce qui m’a fascinée. Leur quête est folle, presque désespérée… et j’adore. Sauf que j’ai peur qu’il y ait bientôt le retour… des dragons! Arghhh!!!

Bref, je vais finir. Promis promis!!

Mon planning pour 2023… liste ultime, blogue et chaîne Youtube

Entendons-nous, cette vidéo a été faite… pour les gens qui écoutent mes vidéos! Je parle moyennement du blogue, mais sachez que ça va continuer… et je parle de ma pile ultime de 2023. Celle sur laquelle je promets de revenir à la fin de 2023.

Et vous, avez-vous une pile à lire « absolument » (oui, vous pouvez rire) pour l’année?

South Riding – Winifred Holtby

Dans le cadre de ma future vidéo sur les romans « vintage », on m’a dit que s’il manquait une autrice à ma liste, c’était Winifred Holtby. Ce roman a été publié en 1936, après la mort de l’autrice, qui se décrivait elle-même comme féministe, parce qu’elle n’avait tout simplement pas le choix. Of course, le féminisme des années 30, je suis curieuse!

De quoi ça parle

Nous sommes dans les années 20-30 dans le Yorkshire. Sarah Burton est une femme qui approche de la quarantaine (ou au début de la quarantaine, je ne sais plus) et elle arrive dans la petite ville fictive de South Riding pour prendre le poste de directrice de l’école secondaire du coin. Elle a des idées bien établies, elle est célibataire (mais a quand même un coeur d’artichaut) et fera connaissance avec le conseil municipal de l’endroit : Robert Carne, gentleman farmer conservateur avec une épouse souffrant de maladie mentale, Joe Astell, un socialiste qui veut changer les choses et Mrs. Beddows, première femme échevin de la ville. Et c’est tout ce petit monde que nous allons suivre, alors que des projets immobiliers se profilent à l’horizon.

Mon avis

Voici donc un roman très particulier, assez difficile à décrire de façon à intéresser les gens. Et c’est dommage parce que j’ai passé un bon moment de lecture dans cette petite communauté sur le fil du changement. De plus, c’est vraiment chouette de voir ce que pouvait être le féminisme à cette époque: différent du nôtre mais quand on voit les problèmes et les réalités auxquelles les femmes étaient confrontées, on comprend bien pourquoi il était nécessaire de passer par là. Déjà, Sarah est une femme indépendante, qui sait faire entendre sa voix et obtenir ce qu’elle souhaite. Le tout alors que le rôle de la femme dans la société est très cadré (bref, tu te maries, tu as des enfants, et du t’occupes de ton homme) et il est d’ailleurs intéressant de voir deux dénérations de femmes fortes différentes… mais il y a 90 ans. Bien entendu, il faut s’attendre à des discours de l’époque. Ce qui était progressiste, ce pour quoi les femmes doivent se battre, à l’époque actuelle, les gens qui tenteraient de faire passer ces messages se feraient traiter de Boomer! Mais ça n’empêche pas que ce sont des vrais combats féministes. Et ça, c’est hyper intéressant.

C’est donc l’exploration de ce petit microcosme qu’est un conseil de ville. Mrs Beddows est d’ailleurs basée sur la mère de l’autrice, qui a occupé le rôle d’échevin. Et si vous avez déjà été sur un CA, peu importe la taille… c’est TELLEMENT ça. Toutes les magouilles, les jeux politiques, les petites et grandes manipulations… c’est d’un réalisme assez fou. Même si ça se passe il y a de nombreuses années. De plus, on est à un tournant dans le Yorkshire. Le monde des propriétaires terriens s’effondre, le système (complètement dépassé) n’est plus fonctionnel mais n’empêche que les personnes concernées ne sont pas tous des salauds. Et c’est cette dichotomie qui rend le roman intéressant. Les socialistes n’ont pas tous des bonnes intentions, mais certains en ont et rien n’est tout blanc ou tout noir. En parallèle, nous rencontrons aussi des villageois qui gravitent autour de tout ça, notamment une famille très pauvre dont la fille aînée voudrait échapper au destin qui semble tracé pour elle ainsi qu’un couple qui s’installe pour exploiter une auberge. Le projet immobilier qui se profile va influencer leur avenir et toutes les répercussions des magouilles sont fascinantes à observer.

Ceci dit, le rythme est lent et le charme du roman tient dans la vision de la société campagnarde ainsi que dans l’atmosphère que l’autrice réussit à créer. Pas de rebondissement de folie, mais un vrai portrait d’une époque en transition. Des destins pas toujours, on est loin de la romance cute, même si on sent poindre les sentiments de Sarah. Un bon moment de lecture et des personnages dont je me souviens! Je les ai -presque – tous trouvés attachants, dans toute leur imperfection.