La maison d’équité – Reine de mémoire – 5 – Elisabeth Vonarburg

reine-de-memoire-5.jpgMe voilà à la fin de cette série que j’ai dévorée.  En fait, ça ne paraît pas sur le blog mais j’ai enfilé les tomes 2-5 dans 2 semainesre.  Je vous épargne les « billets-l’un-à-la-suite-de-l’autre » parce que je suis gentille et que je pense à vous!

 

Ce tome 5 conclut selon moi tres très bien cette saga.  Comprendre que dans 90% de cas, je suis déçue des fins de séries.  Parce que trop « tout est bien qui finit bien pour tout le monde », parce que tout se boucle un peu trop proprettement à mon goût.  Mais ici, ce n’est pas du tout ça.  Si Vonarburg réussit à clore son histoire, à mettre une fin à épisode de la vie de Senso, Jiliane et Pierrino, on sent tout de même que la vie continue et que le tout s’ouvre sur de nouveaux horizons, de nouveaux espoirs et que le temps fera son oeuvre…

 

SPOILERS SUR LES TOMES PRÉCÉDENTS

 

Nous nous retrouvons donc au début de ce tome avec Pierrino toujours en Émorie, suite à sa rencontre avec les Natéhsin.  Senso est toujours en tournée avec la troupe d’Agnès et Jilianne  quelque part dans le brouillard de la Carte.  La même carte que celle du premier tome.   Ce roman sera donc celui du retour à Aurepas et de la confrontation des découvertes. 

 

Comme tout se tient parfaitement, les révélations et les hypothèses se font graduellement, sans coup d’éclat ni points d’exclamation.  Certains points restent brumeux, certaines motivations un peu floues, mais c’est en grande partie ce qui fait que j’aime tant cette auteure.  Le lecteur a une réelle place dans sa lecture et peut choisir de croire, de comprendre à sa manière.  Tout n’est pas offert sur un plateau. 

 

Ici, les événements sont plus rapides, les années passent, se succèdent, sont vues au hasard des visions de Jiliane et des aventures des jumeaux, ce qui donne à l’histoire un rythme très particulier et permet au lecteur d’inférer sur ce qui s’est passé pendant les « trous ». 

 

Et maintenant?  J’ai envie de relire le premier tome à la lumière de ce que je sais déjà.  Et je n’ai pas vraiment le goût de quitter ce monde en perpétuel  rempli de magies, de prophéties et d’âmes qui dansent. 

 

Une très belle série, très subtile, avec beaucoup de profondeur et de réflexions sur le pouvoir, la religion, l’ascendence et l’harmonie.  Le tout servi par une écriture magistrale et parfaitement adapté à l’atmosphère créée et au sujet, sans jamais être lourde. 

 

Décidément, j’aime Vonarburg.

 

 

 

L’orangeraie – Larry Tremblay

L'orangeraieCe roman, c’est l’histoire de deux enfants, Amed et Aziz.  Jumeaux identiques, ils grandissent dans un pays désertique en guerre, ça pourrait être n’importe où mais ça sonne tout de même Moyen Orient.  Ils habitent dans une magnifique orangeraie, fruit du labeur de leurs parents et grands-parents, sorte de paradis terrestre.  Au troisième paragraphe, ils sont devant les décombres de la maison de leurs grands-parents paternels, tués par une bombe lancée par ces « chiens habillés » qui vivent de l’autre côté de la montagne.  Les ennemis.  Puis arrive Soulayed, homme important.  Terrifiant aussi, avec sa mitraillette et son jeep bruyant.   Soulayed affirme que les jumeaux ont réussi à traverser la montagne, là où aucun homme n’avait réussi à passer avant eux.  Ils ont été choisis par Dieu.  L’un deux aura l’honneur de mourir en héros pour sa patrie, sa foi, et pour venger ses grands parents.  

 

Reste juste au père à déterminer lequel.  

 

Ce roman, c’est une véritable claque, mais une claque qui frappe là où ça fait mal.  Ce qui est devant nos yeux, c’est la guerre et le fanatisme, dans toute son absurdité.  La simplicité volontaire de l’écriture contraste avec la lourdeur du propos de façon frappante.  Malgré tout, la plume reste poétique et évocatrice et Larry Tremblay réussit à créer une atmosphère sablonneuse oppressante et étouffante.  On sent le poids de la haine mais aussi de l’histoire, des croyances qui rendent l’absurde normal, voire même grandiose.  Ce sont les mensonges, la fin qui justifie les moyens

 

Et après, que reste-t-il?

Quand la gloire a fait son temps, que les tromperies sont dévoilées, comment la vie fait-elle pour continuer?

 

Un texte court, un roman concis mais abouti, qui nous parle d’enfants devenus adultes trop tôt par la force des choses, de déshumanisation, d’horreur et d’absurdité guerrière, de survie mais aussi d’art à la fin du roman, avec des séquences théâtrales puissantes.  

 

Une réussite, donc.  Une lecture dont je me souviendrai.  

Paris… pour la xième fois, je sais!

Comme le disent tous mes collègues et amis : je voyage bizarrement, en ce sens que je retourne toujours aux mêmes endroits.  Yep.  Il y a des trucs qui m’attirent irrésistiblement vers certains points : les copines!

 

Du coup, j’ai abouti à Paris juste après Noël, chez Fashion/Angéla Morelli, dans le but avoué d’aller passer le jour de l’an à Londres entre copines.  Et l’autre but – tout aussi avoué – de placoter pendant des heures en sirotant des produits alcoolisés divers et variés.  

 

Du coup, Paris pour la xième fois, c’est aller dire bonjour à Notre-Dame tout de suite à l’arrivée… ben quoi, Quasimodo s’est peut-être ennuyé!

 

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Oui, Notre-Dame sous tous ses angles.  Je sais.  Mais bon, c’est plus fort que moi. 

 

C’est découvrir le bar-annexe-de-leur-appart des parisiennes.  Mais ne pas mettre de photos car bizarrement, elles sont toutes floues ou alors nous représentent en train de vouloir séduire (à trois) une bouchée de gâteau.  Du coup, on va laisser faire!

 

C’est lire des histoires avec l’un des plus mignons petits cretons du monde (excepté mes neveux mais bon… presque, quand même!) et décripter ses multiples gazouillis.  En buvant des bulles.  Le midi. 

 

C’est tout faire à pieds, loin ou pas loin, pluie ou pas pluie, à des heures diverses et variées.  Et prendre 14 photos de la même rue, à divers degrés de floutitude.  Et ne pas pouvoir ce souvenir de ce que les dites photos étaient censées représenter.  Et encore moins pourquoi on a trouvé, à ce moment précis, que c’était intéressant à photographier. 

 

C’est regarder comme des enfants les vitrines des grands magasins sur les grands boulevards, alors qu’il n’y a étrangement pas un chat.   C’est retomber en enfance le temps de 10 clichés.  

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(celle-ci, Le Papou, c’est pour toi!)

 

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De tous genres, les vitrines…

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Celle-ci étant la préférée de  miss Morelli.  Who’s surprised??

 

C’est aller faire le tour du sacré-coeur à la file indienne, pendant la messe, et étonner la fille de Fashion parce que oui, je connais le Je crois en Dieu par coeur.  En français et en latin.  C’est réaliser que des statues en or, mais genre… complètement – qui brille, l’or, sinon ce serait moins flashy et ce serait mal – ce n’est pas mon fort. 

 

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C’est faire le marché de Noël, manger des churros, boire un chocolat à l’ancienne, du vin chaud, goûter tout ce qu’on peut goûter, se faire prendre par la pluie, se réfugier dans un café et arpenter TOUTES les petites rues de Montmartre.  Et voir une parisienne pure laine s’acheter une tuque-de-touriste.  Rire.  Of course. 

 

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C’est aussi trouver une librairie avec des échelles et des livres jusqu’au plafond.  Et aussi monter dans les échelles (en talons), of course. 

 

C’est se précipiter en courant à chaque fois qu’une porte cochère s’ouvre pour voir à l’intérieur.  Et en trouver de fort jolies. 

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C’est se dire que la vue de la conciergerie est ma foi fort belle.  Et avoir le sentiment de se faire chaque mautadite fois les mêmes réflexions.

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C’est retourner (encore) saluer Notre-Dame et la dame à la licorne.  Longtemps.  C’est tenter de compter les personnages dans les retables de Cluny et aussi de discerner leurs possibles pensées à ce moment précis.  C’est aller chez Mariage, chez Gibert, ne pas acheter de livres (yes… réalité) mais beaucoup de thés.  Sans les boîtes.  Ma quête des boîtes à thé étant une quête éternelle… et visiblement sans succès. 

 

C’
est me balader dans le jardin du luxembourg et me prendre pour une princesse, c’est manger chinois, en grande quantité et manger des gaufres maison, toujours en grande quantité.   C’est boire du champagne, des bulles en tous genres, des bières, des vins de teintes variées et autres boissons alcoolisées.  

 

C’est vivre une soirée complètement hallucinante où j’ai dansé le madison sur du Marie Laforêt dans un bar gay du Marais, en écoutant parler psychanalyse et Libération des Émotions.   Me coucher aux petites heures.  Pleurer comme une madeleine devant Hunger Games 2.  

 

Et faire un adieu émouvant, comme toujours, aux copines et à Paris. 

Gros bisous à tous ceux que j’ai vus (je ne vous nomme pas tous, j’aurais peur d’en oublier… mais vous vous reconnaissez).  

 

I’ll be back.  

xxx

La magnificence des oiseaux – Barry Hughart

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« Bonjour mon nom est Li, mon prénom est Kao et j’ai un léger défaut de personnalité ». 

 

À chaque fois que cette phrase était écrite, je riais toute seule.  Petit défaut, vous dites??


Quel étrange petit roman que celui-ci.  On nous entraîne dans une Chine médiévale fantastique, dans une épopée comprenant des contes de fées, des légendes, des aventures et surtout beaucoup d’humour.   Ce n’est pas une histoire épique ni grandiose en soi… mais j’ai passé un très bon moment. 

 

Tout commence quand tous les enfants de 8 à 13 ans sont soudain victimes d’une terrible malédiction.  Boeuf numéro 10 (ou Lou You, un grand colosse de 19 ans, au coeur pur) est donc chargé de quelques pièces de cuivre pour engager un sage qui pourra résoudre l’énigme. Le seul qui n’est pas insulté par le montant offert est Maître Li (celui avec un « léger » défaut de personnalité), vieux sage alcoolique qui ne recule devant rien pour arriver à ses fins.  Petites arnaques, mensonges et doubles sens en tous genre sont monnaie courante chez lui.  Le duo – assez classique malgré les apparences –  fonctionne bien et donne lieu à des échanges qui nous font ouvrir grand les yeux tellement ça semble être sorti de nulle part.  Et ça, avec moi, ça fonctionne toujours.  

 

Entre le conte pour enfants et celui pour adultes (parce que bon, quand même,  Boeuf numéro 10 sert de jambes à maître Li… mais doit aussi à l’occasion rendre utile une autre partie de son corps), on nous balade d’histoire en histoire, qui paraissent fort décousues au départ. pour se rassembler au final.  Si on voit bien venir certaines choses les raisonnements de Maître Li (et ses manigances) sont un plaisir de lecture et j’ai beaucoup beaucoup aimé ma balade dans cette Chine un peu particulière, où les racines de Gingseng sont en fait une reine et où les légendes prennent vie. 

 

Beaucoup de fraîcheur, de situations impossibles et incroyables… et un bon moment de lecture!

Les souliers de Mandela – Eza Paventi

Souliers-de-Mandela.jpgJ’ai eu un réel coup de coeur pour ce roman.  Du coup, je vais avoir du mal à en parler.  Of course.  Sinon, ce ne serait pas drôle, n’est-ce pas.   Oui, bien sûr, on pourrait dire que c’est une autre de ces histoires de découvertes de soi à travers la découverte de l’Afrique, de l’autre.  Mais j’ai réellement été touchée par la quête de Fleur Fontaine qui arrive en Afrique le coeur en miettes, qui voudrait être loin de tout ce qu’elle a connu, surtout d’elle-même. 

 

Tout dans ce roman m’a rejointe.  Que ce soit le voyage en Afrique, la découverte que même si l’Apartheid n’est plus, même si Mandela,  les inégalités sociales ne sont pas pour autant chose du passé ou encore la description des sentiments de Fleur, qui tente d’oublier Gregory, celui qu’elle croyait être son grand Amour, son Lui.  J’ai trouvé le tout extrêmement juste.  La découverte de l’Afrique, biaisée par le regard occidental et les idées préconçues, l’évolution de cette vision, l’Afrique de l’intérieur qui nous est donnée à découvrir.  On s’y croirait.  La force de certaines images est incroyable.  Avec son écriture parfois cinématographique, on entrevoit des plans parfois courts  mais frappants de la vie quotidienne, de parfaits exemples de résilience et d’adaptation à une situation à laquelle il est impossible de s’adapter.  Certains personages nous vont droit au coeur.    Cette Afrique, je l’ai vue à travers les yeux de Fleur, qui sont presque disponible tant elle n’est pas là, tant elle est à son propre drame, à cette volonté d’oubli, ce déni de vouloir réellement composer avec la personne qu’elle a été et la relation qu’elle a vécue.  En effet, il est difficile de la discerner, cette jeune fille (pas toujours adorable, avouons-le), qu’on sent au départ spectatrice.  On ne la voit qu’à travers sa peine, il est difficile de la connaître vraiment.  Mais dans certains passages, j’ai réellement ressenti sa joie, son exaltation, ses moments de vérité.  

 

J’ai noté des foules de passages et, fait incroyable, ça m’a donné le goût de visiter l’Afrique, mais pas en touriste.  Bon, j’ai beaucoup trop peur des bibittes mais quand même.  J’ai eu le goût de vivre aussi cette confrontation entre deux mondes.   Et dans ce roman, la mise côte à côte de la situation de Fleur, qui voit la fin de son monde à elle et de celles des femmes qu’elle rencontre est terriblement frappante.  

 

Une écriture qui m’a happée, un format à la limite du carnet de voyage, avec des retours dans le passé à la troisième personne.  Pour nous permettre de comprendre et de porter un réel regard sur la situation.  En même temps que Fleur. 

 

Une auteure que je me ferai un plaisir de relire!

Une blogo pas si virtuelle que ça!

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Je l’ai dit et redit, le petit truc que j’adore dans la blogo, ce sont les gens, les vrais, ceux qui cessent de se cacher derrière leur écran. C’est comme ça que la Québécoise que je suis se balade fréquemment dans les vieux pays pour faire des petites visites à ses copines blogueuses et expérimenter la vie, la vraie, dans diverses régions de la France.  

 

Et ça, c’est top.

 

Ce coup-ci, c’est Liliba qui m’a fait le plaisir de m’inviter quelques jours à Lille, dans le Nord, où nous avons bu de la bière (beaucoup) mangé du maroille (beaucoup aussi) et des frites (beaucoup… mais ça c’est normal), marché à 4 pattes dans une mine guidées par un ancien mineur qui parlait chti, escaladé un terril et bien d’autres joyeusetés dont je vous parlerai à mon retour.

 

En attendant, voici un petit bonjour commun!  La blogo, ce n’est vraiment pas si virtuel, en fait.  Voire même pas du tout!  Love you girl! xx

 

Avoir un (ex) petit ami gai: mode d’emploi – Carrie Jones

ex-petit-ami-gai.jpgAvouons-le d’emblée, je suis très mitigée par rapport à ce roman jeunesse.  En fait, c’est le titre qui m’a attirée au récent salon du livre. J’étais curieuse de voir comment le sujet serait traité.  Toutefois, je dois avouer que je suis déçue à la fois par l’histoire et l’évolution de Belle, l’héroïne, ainsi que par le traitement du sujet de l’homosexualité et de la réception d’un coming out à l’adolescence.  Le très bon « Recrue » de Samuel Champagne (dont j’ai récemment parlé) en traite ma fois beaucoup, beaucoup mieux. 

 

Point de départ, donc.  Belle a 17 ans.  Elle habite dans un village du Maine de 6000 âmes où tout le monde sait tout sur tout le monde.  Elle amoureuse de Dylan depuis 2 ans, ils s’aiment d’un amour tendre, se voient tous les soirs, idéalement dans le lit de l’héroïne.  Elle a une meilleure amie géniale, Emily.   Puis, au tout début du roman, la bombe.  Dylan lui annonce qu’il n’aimera aucune autre femme qu’elle et pour une bonne raison: il est gai.  

 

Effondrement du monde parfait de Belle.  Of course.  

Nous suivrons donc les héros pendant 7 jours.  Yep, 7 minuscules petites journées.  Les sentiments sont volages à l’adolescence, je sais, mais quand même, il y a des limites.  Et c’est d’ailleurs l’une des principales critiques que j’adresse au roman: tout va trop vite.  Mais vraiment trop vite.  Il y a « montagnes russes d’émotions » et « montagnes russes d’émotions ».  Et là, on passe du tout au tout en un gros 4 jours.  Max.  Et on s’en tire avec une jolie pirouette.  Bref, je n’ai pas cru à l’évolution des personnages mais alors là, pas une seconde.  En fait, étant donné la vitesse où ils virent leur capot de bord, je n’ai pas cru à leurs sentiments non plus.  Et vu que c’est l’un des points principaux du roman, il y a comme un problème.  

 

Pourtant, il y avait de quoi faire.  Mettez la même histoire, étalez-la sur plus de temps et tamisez les clichés (yep, j’ai fait du gâteau aujourd’hui, de là mon vocabulaire « cuisine »… rassurez-vous, je ne poursuivrai pas les personnages avec un rouleau à pâte, malgré ma déception), conservez l’humour et vous auriez quelque chose de bien.  Les listes sont assez drôles et il y a quand même une agréable auto-dérision dans tout ça.  Le ton est bien placé.  Par contre, les clichés… oh boy!  Dylan trippe sur Streisand?  La bitch de l’école (et ex-meilleure amie) est cruche en plus d’être bitch?  Les « réactions type » face à l’homosexualité de Dylan qui sont totalement sans nuance?  Les grandes réalisations existentielles qui arrivent à l’héroïne en 2 minutes et quart?  Et que dire de la réaction de certains face à l’épilepsie?  Non mais, c’est quoi ça!

 

Finalement, je parlerai des répétitions qui deviennent lassantes à la longue.  Les foutus souliers Snoopy, les 89 mentions et quart du Postum, la raison pour laquelle Emily prend des photos, Gabriel-la-guitare (c’est moi ou le nom ne fitte pas??)…  

 

Une déception donc, avec une héroïne un peu trop « gentille » (non mais quand ça finit qu’elle s’excuse à Dylan – genre 5 jours après leur rupture – pour l’avoir empêché d’être ce qu’il était… alors que le lendemain du jour où il l’a laissée, il s’affiche avec sa nouvelle flamme, tout en disant à Belle qu’il l’aime énormément… super cohérent), une intrigue à l’évolution trop rapide et un manque de profondeur dans les personnages.   Malgré tout, il y a de l’humour, des personnages secondaires drôles (la maman, les profs) et des moments touchants.  Ça a plu à plusieurs lectrices… ne vous fiez pas à mon seul avis!

 

Juste pour rire, des phrases sorties de leur contexte (j’avoue) qui m’ont amenée à me dire que la traductrice avait dû en rire un bon coup en bossant…

 

Page 19 – « Je caresse le manche de Gabriel avec un de ces bouts de doigts durcis par la corne »

Gabriel, c’est la guitare. 

Un peu plus tard: « je saisis ma chatte »

Il s’agit bien d’une chatte avec des poils et 4 pattes… quoi que les poils, ce n’est pas vraiment un bon critère, n’es-ce pas.  Je pense qu’un peu plus loin, il y a un truc genre « Je me penche et plonge mon nez dans les poils de ma chatte » mais je ne le trouve plus alors considérez que c’est une approximation!

 

La princesse de vengeance – Reine de mémoire – 4 – Elisabeth Vonarburg

Reine-de-memoire-4.jpgJe continue donc ma lancée dans la série Reine de Mémoire d’Elisabeth Vonarburg.  Décidément, je ne me lasse pas de cette fansasy uchronique!  Rapidement, je passerai à l’histoire et tout, mais je dirai d’emblée, pour ceux qui ne veulent pas être spoilés, que ce tome doit être mon favori à date. 

 

En effet, on y retrouve toujours la prose magnifique de Vonarburg, les réflexions, les réactions très humaines des personnages, beaucoup de choses pas politically correctes et surtout, l’univers riche, fouillé et parfaitement cohérent qui caractérise cette série.   Ici, la quête des origines prend un sens plus concret alors que les jumeaux Pierrino et Senso, ainsi que Jiliane, leur soeur, commencent à lever le voile sur quelques secrets de famille, ainsi qu’à obtenir les indices qui leur permettra de comprendre qui ils sont. 

 

SPOILERS SUR LES TOMES PRÉCÉDENTS

(TOME 1, TOME 2, TOME 3)


 

Dès le début, c’est chose faite.  Jiliane a disparu on ne sait pas vraiment où et les jumeaux sont désespérés.  À tel point qu’ils se sont séparés, suivant leur interprétation des cartes de Grand-Mère.  Senso est avec une troupe de théâtre et Pierrino s’est embarqué avec Haizelé, en route vers « là-bas ».  Cest donc le tome où les jeunes adultes qu’ils sont devenus découvrent les secrets de leur famille petit à petit et comprennent enfin ce que nous,  nous avions commencé à deviner depuis un bon moment déjà.   C’est l’étape de la coupure avec l’enfance, le moment où ils apprennent à penser par eux-mêmes et à remettre en question ce qui leur a toujours été dit, ce qu’ils ont toujours cru.  Pas le choix car ce qu’ils apprennent ou devinent vient bouleverser leur vision de ce qui a été leur enfance. 

 

Dans ce tome, nous passons davantage de temps avec Senso et Pierrino.  Ça bouge plus que dans le tome 3 (quoi que ça reste une série où les choses gardent une part de mystère et où tout se déroule lentement, en raison des différents points de vue) et nous voyons davantage les effets des actions de Gilles Garance quelques siècles plus tard que celles-ci proprement dites.  Quoique quand on le voit, on ne le voit pas pour rien.  Les choses évoluent en Émorie, on sent la révolte qui gronde et, tout doucement, on voit se profiler les événements qui vont causer le départ et l’Édit.  Quoique ceci reste toujours mystérieux.  Entre l’univers mystique de Mynmari, le monde du théâtre de Senso, le lecteur est réellement transporté dans ce monde très particulier et très bien mis en place. 

 

Tout se tient et j’aime beaucoup la façon qu’a Vonarburg de faire confiance à son lecteur.  J’aime que les révélations viennent tout doucement, sans mise en scène et sans esbrouffe.  Et j’apprécie le fait qu’il n’y ait pas de revirement soudain, sorti de nulle part.  Vraiment.  La quête est graduelle et ça me plaît.

 

Et la finale… quelle finale!  On referme le roman un peu abasourdi… même si pas réellement surpris.  Et, bien entendu,  avec une folle envie de connaître le fin mot de l’histoire!  Parce qu’il y a une partie de tout ça que je ne suis réellement pas certaine de comprendre!

Vert émeraude – Kerstin Gier

Vert-Emeraude.jpgVoici donc le troisième et dernier tome de cette série dont je vous ai déjà parlé ici et ici.   Pour la petite histoire, rappelons que j’avais été plus ou moins convaincue par le premier et que le second tome m’avait davantage plu.  J’ai donc choisi de terminer cette série pour terminer mon Read-A-Thon d’automne. 

 

Je vais donc tenter de parler de ce roman sans spoiler les tomes précédents mais ce n’est pas facile vu que selon moi, c’est avant tout un gros livre séparé en trois.   Ce tome-ci nous reprend exactement où le précédent nous a laissés.  Gwen est en furie contre Gideon (et on la comprend) et elle nage toujours dans le noir face à ce qui se trame chez les Veilleurs, ce groupe secret fondé par le comte de St-Germain à la fois  pour protéger les secrets mais aussi pour mener à bien une mission d’extrême importance : réunir le sang des douze, ceux qui peuvent voyager dans le temps. 

 

Mon verdict?  Moyen.  Mais ça clôt quand même bien la série.  Tout est expliqué, tous les fils sont noués, ça se lit super vite et je ne me suis pas ennuyée.  

 

Rappelons d’abord une chose.  Toute cette histoire se déroule sur quoi… 3 semaines?  Une semaine par tome, je crois.    En trois semaines, Gwen, avec son regard neuf (et, avouons-le, naïf), réussit à découvrir tout ce que le Cercle intérieur n’avait su comprendre en quelques centaines d’années.   On se demande si tous ces éminents personnages s’étaient questionnés une fois dans leur vie.  Et ces avalanches de sentiments, ça se déroule aussi sur 3 semaines.  Ce qui, pour moi, qui n’est malheureusement plus une ado, rend le tout un peu difficile à gober.  

 

Si j’ai beaucoup apprécié tout l’aspect « voyages dans le temps » et « paradoxes temporels » (j’adore ces trucs), j’avoue que j’en ai peut-être manqué un petit bout car il y a un événement, entre autres, que je ne saisis pas.  Tout est précipité à la fin et je me questionne sérieusement.  D’ailleurs, si quelqu’un a tout saisi, me contacter, pour m’expliquer.

 

Quant au reste, si certains trucs arrivent un peu comme un cheveu sur la soupe, on voyait pratiquement tout le reste venir depuis 2 éternités et demi.  Mais il est fort compréhensible, étant donné les informations qu’elle a, que l’héroïne n’ait pas saisi, elle.  Je l’aime bien, cette Gwen, même si ses réactions sont souvent impulsives.  Limite qu’on comprend que les gens s’impatientent.  Elle a quant même beaucoup maturé en… ah oui, j’oubliais… 3 semaines :)))  Le petit démon Xémérius est un peu lourd mais assez drôle, de même que James, le fantôme de l’école.  L’humour donne d’ailleurs un certain souffle à la série. 

 

J’ajouterais que les expressions redondantes sont moins nombreuses (seuls 3-4 « mon petit cou de cygne » et 4-5 « jaune pisseux » pour décrire l’uniforme.  La tante Glenda est toujours aussi cliché et peu crédible tandis qu’on comprend un peu plus Charlotte, qui est super désagréable mais qui a ses 16 ans comme excuse!

 

Bref, même si j’ai l’air de passer mon temps à me plaindre dans ce billet, je ne suis pas complètement négative et j’ai plutôt apprécié ma lecture, malgré quelques déceptions au sujet du dénouement de l’intrigue.  Il y a de très bonnes idées, les voyages dans le temps sont géniaux (la scène du bal est trippante et les déboires de Gwen sont assez drôles) et la plupart des personnages sont sympathiques.  Par contre, ça aurait été beaucoup plus crédible si la trame s’étalait sur 3 mois (voire même plus) au lieu de 3 semaines. 

La malédiction des petits pois – Lili Chartrand/Annie Rodrigue

malediction-des-petits-pois.jpgUn joli petit album pour enfants en ces vacances de Noël.  Oui, encore, je sais.  Et je sais aussi que ce ne sont pas ces billets-là qui font le plus courir les foules!  Mais moi, je les ai-me, mes albums!  Et je vais continuer d’en parler!

 

J’ai choisi celui-ci parce que c’était Lili Chartrand.  J’aime beaucoup cette auteure jeunesse alors j’ai tendance à tout prendre ce que je trouve d’elle.  Et comme elle était au salon du livre de Montréal, j’ai sauté sur l’occasion pour aller lui parler.  Encore une fois, ça a fonctionné et cet album très mignon et très drôle m’a beaucoup plu. 

 

C’est l’histoire de Clara et de sa maman.  Clara est une petite fille sage.   Très, très sage.  Au point que ça inquiète sa maman qui décide de braver la malédiction familiale… et de lui faire manger des petits pois.  C’est que les petits pois sont très dangereux pour les fillettes de la famille de Clara. Une étrange lueur verte s’allume dans ses yeux et… ben, vous verrez!

 

C’est une histoire qui plaît beaucoup aux petits, qui trouvent les folleries de Clara hilarantes, même quand elle perd un peu le contrôle.  Surtout, en fait.  Bon, ça leur a donné de drôles d’idées mais j’ai tout de suite fait le lien avec la folie des lutins malcommodes (ce sont juste eux qui font des coups, pas les vrais enfants) et on a évité de jolies oeuvres d’art sur les murs (ou les nains de jardin).   Ajoutez à ça des illustrations pleines de détails et jolies comme tout ainsi qu’une finale intrigante comme tout et vous aurez une bonne idée de ce que contient cet album.  J’ai vraiment beaucoup aimé.  

 

Avec les enfants, j’ai pu exploiter le schéma narratif de base (on a un problème, on tente une solution, ça fonctionne ou pas, etc…) et la description d’images, avec des temps de verbes variés.  J’ai aussi pu discuter avec les cocos du comment du pourquoi ainsi que faire prédire ce qui va arriver suite à la finale.  Bref, une histoire qui fait rire, qui donne le goût de lire et qui plaît aux petits comme aux grands.  

 

Une valeur sûre, quoi!