The shock of the fall (Contrecoups) – Nathan Filer

shock of the fallJe fais traîner ce billet depuis un bon moment déjà.  Un peu de la même façon que j’ai fait traîner le roman, en fait… je l’ai commencé dans l’avion en partance pour la Russie, et je l’ai terminé bien après mon retour, ayant entrecoupé ma lecture de plusieurs autres.  Ceci explique peut-être cela.  Toutefois, il me faut avouer que je devais me faire violence chaque fois pour me remettre à ma lecture.  Le seul problème, c’est que j’aurai un mal fou à expliquer pourquoi et que ce n’est pas la faute du roman.

 

Yep.  Parce qu’objectivement, je n’ai rien à reprocher à ce livre.  Un thème qui normalement me fascine, une écriture poétique et belle, une construction intelligente et originale, nous baladant entre passé et futur, entre souvenirs et fantasmagories.  Le narrateur, Matthew est un jeune adulte.  Et il est schizophrène, en traitement.  Il tente de vivre avec sa maladie, tout en craignant qu’aller mieux, ce soit de laisser partir pour vrai Simon, son frère aîné, décédé dans des circonstances tragiques lorsqu’ils étaient tous les deux enfants.   Entre les pensées en boucles, les croquis et les tentatives de Matt de nous raconter son histoire, de façon limite thérapeutique, nous sommes témoins de la vie d’un jeune atteint de maladie mentale, de ce deuil impossible à faire et de la culpabilité qui ronge.

 

Le tout très bien exposé, dans une superbe forme et un narrateur totalement non-objectif, ce qui est un élément que j’adore normalement.

 

Pourquoi suis-je mitigée, donc?  Comme je le disais, c’est très obscur dans ma tête.  Je suis restée à distance, observatrice.  Je n’ai pas réussi à ressentir le tourbillon d’émotions de Matt ou de son entourage.  J’ai été davantage intéressée par le monde du centre hospitalier (fort bien décrit, sans préjugé ni vision idyllique) en santé mentale et par l’attitude de Matt à l’égard de sa thérapie.  Déformation professionnelle, peut-être.

 

Et la police de caractère « machine à écrire » (qui a toutefois sa raison d’être » a fini de m’achever.

 

Ouais, je sais, aucune raison bien littéraire, voire même argumentée.  C’est juste une rencontre qui ne s’est faite qu’à moitié.  Ni plus ni moins.  Comme la plupart des avis sont super positifs… à vous de vous faire votre propre idée!

 

Ailleurs… les billets de Moody, Coralie, Liliba, Jess (qui a ressenti pas mal la même chose que moi… mais qui l’explique mieux!)

Jessie Elliot a peur de son ombre – Elise Gravel

JEssie ElliotJe sais d’avance que j’aime bien le graphisme simple mais particulier d’Elise Gravel (vous voyez la couverture?  C’est touuut à fait représentatif de ce qu’on trouve à l’intérieur).  Du coup, j’ai été plus que ravie de trouver ce roman graphique dans mon dernier envoi Scholastic.   Une heure plus tard, je ressors de ma lecture ravie parce que c’est chouette et que ça m’a tellement, tellement rappelée moi à cet âge.

 

Jessie vit son dernier été d’enfant.  En septembre, elle entre au secondaire, avec toutes ces bêtes sauvages et étranges: les adooooos!  Jessie a une meilleure amie super cool, Julie.  Elles sont les super auteurs d’une super bande dessinée mettant en vedette Super Cornichon.  Elle a un kick sur Ben, même s’il ne dit pas grand chose.  Jessie se définit comme une parfaite nerd et n’est pas trop certaine d’avoir envie de passer à autre chose.

 

My god… j’étais tellement comme ça.  Nous aussi, on se dessinait des machins sur les bras, on voulait battre nos records aux jeux vidéos, on avait peur de Furie et on était persuadés que le paradis, c’était le dépanneur chez Gaudreault avec son énorme étalage de bonbons à 1 cenne. La fin de l’enfance, c’est tout un petit monde dans lequel on se sent confortable, parfois super élaboré, avec nos spots et nos petites habitudes.  Je me rappelle avoir eu cette peur du secondaire, où j’arrivais pas mal plus jeune que tout le monde.  J’étais terrifiée… mais il ne fallait pas que ça paraisse.

 

Ce roman graphique nous fait revivre cet époque à travers les carnets de Jessie où elle nous raconte son quotidien, nous fait ses listes de choses qu’elle aime  et où elle essaie de comprendre une chicane incompréhensible avec sa meilleure copine qui grandit plus vite qu’elle.   C’est l’histoire d’un été, ça ne nous raconte pas une histoire avec d’énormes rebondissements, ça ne nous fera pas pleurer… mais c’est drôle, c’est mignon, et c’est très bien vu!  Peut-être que d’autres presque ados se reconnaîtront dans ce personnage et réaliseront qu’ils ne sont pas tous seuls à avoir un un peu peur!

Undone (Revanche) – Cat Clarke

UndoneHier, j’étais à l’extérieur et je n’avais que ma liseuse.   Du coup, pour passer le temps (because copine en retard), j’ai pris le premier truc que j’y ai vu.  Un roman YA parce que je me disais que ce serait court et que je pourrais revenir rapido à ma lecture actuelle.  J’ai donc pris Revanche, de Cat Clarke.  Sans regarder le nombre de pages.  Soit, même s’il y en a 500 quelque, ça se lit super vite. Mais j’ai quand même été surprise du genre de roman que j’ai finalement eu sous les yeux.

 

Nous rencontrons immédiatement Jem, l’héroïne qui nous raconte son histoire.  Nous savons aussi qu’elle est amoureuse de son meilleur ami (un garçon lumineux et ouvert… parfait pour elle… mais gay) Kai, depuis toujours.  Nous savons aussi que Kai est mort.

 

Jem, un peu extérieure à la vie de l’école, n’ayant que Kai pour ami, a un look un peu goth et une attitude souvent morbide.  Suite au décès de son ancrage, elle est dévastée.  Littéralement.  Puis, un mois après la mort de Kai, elle reçoit une pile de lettres de celui-ci.  Des lettres qu’elle doit lire petit à petit, une fois par mois.   Suite à la lecture de la première, elle décide qu’elle va survivre un an.  Pour les lire toute.  Et se venger de la « it » crowd, qui, selon ce qu’on lui a dit, est responsable de l’acte qui a mené Kai au suicide.

 

Je m’attendais donc à lire un joli roman sur la rédemption, sur le deuil et l’homophobie.  Un truc un peu consensuel pour nous faire un peu la morale, quoi.  Et – ô surprise – non, pas du tout.  Soit, on parle de deuil mais ici, rien à voir avec une évolution en ligne droite vers le Mieux.  Rien n’est noir, rien n’est blanc.  Il n’y a pas eu de grandes révélations pour moi (j’avais tout deviné dès le départ, c’est mon karma… je ne m’en sortirai jamais) mais j’ai aimé l’évolution en dents de scie de Jemima, qui se transforme pour se venger en une personne qu’elle n’est pas certaine d’aimer mais qui se laisse aussi prendre à son propre jeu et qui réalise sans le vouloir que les Mr. et Miss Populaires ne sont pas nécessairement si vides de substance et de sentiments.   Pas tous.

 

J’ai eu souvent le goût de secouer Jem, de la ramener à la vraie elle-même, à celle qu’elle ne sait peut-être même pas qu’elle est.   Je l’ai regardée aller, impuissante, en me disant que ça ne pouvait pas bien se passer, que de tels sentiments et de telles ambitions ne mènent nulle part.  Et si le début du roman est terriblement triste, si on ressent la perte au maximum (les lettres n’aident pas hein…  j’ai aimé que ces lettres, écrites pour bien faire et pleines d’amour mais souvent très égocentrées et un peu selfish, viennent teinter le personnage de Kai.  Mais oh boy que ce n’est pas facile au début.

 

Un roman qui vaut la peine d’être lu et qui secoue le lecteur, le poussant hors de sa zone de confort.  C’est le moins qu’on puisse dire!

 

Ailleurs… les billets de Mylène, Mélo, Muti 

Québec-o-trésors – Le billet récapitulatif

Logo québec-o-trésors petit

 

Comme Grominou, je me dépêche de faire le billet « pour nous indiquer vos billets ».  Que ce soit le billet (non-obligatoire) avec vos choix ou encore des billets livres.   Si vous n’avez pas de blog, un petit commentaire ici ou chez Grominou suffira!  On va essayer de se tenir à jour!

 

Go go go, j’ai hâte de voir vos découvertes!

 

A girl from earthson billet « choix »… ou plutôt pré-sélection (niveau fleurdelysé)

drapeau_QuebecAifelle

Le jour des corneilles – Jean-François Beauchemin

 

Anneses choixdrapeau_Quebec

La petite fille qui aimait trop les allumettes – Gaétan Soucy

L’orangeraie – Larry Tremblay

Histoires nordiques – Lucie Lachapelle

– La héronnière – Lise Tremblay

drapeau_QuebecArgali

Chaque automne, j’ai envie de mourir – Véronique Côté et Steeve Gagnon

 

drapeau_QuebecClaire Jeanne

Un léger désir de rouge – Hugo Lépine

Ces enfants de ma vie – Gabrielle Roy

La tournée d’automne – Jacques Poulin

La petite et le vieux – Marie-Renée Lavoie

La petite fille qui aimait trop les allumettes – Gaétan Soucy

Gemmason billet « choix » et présentation

Le vent en parle encore – Michel Jean

Grominou

La marche en forêt – Catherine Leroux

Nikolski – Nicolas Dickner

Ru – Kim Thu

Chercher le vent – Guillaume Vigneault

Pieds nus dans l’aube – Félix Leclerc

Iroise son billet « choix »  (niveau bleu pâle)

Jessicases choix

Julie Gravel-Richard

Il pleuvait des oiseaux – Jocelyne Saucier

Du bon usage des étoiles – Dominique Fortier

Karinele billet choix (niveau fleurdelysé)

La réparation – Katia Gagnon

L’énigme du retour – Dany Laferrière

Chaque automne, j’ai envie de mourir – Véronique Côté/Steve Gagnon

Magasin général – tome 2 – Loisel/Tripp

Kathel

Griffintown – Marie-Hélène Poitras

Keisha

Chroniques du pays des mères – Elisabeth Vonarburg

Les héritiers de la mine – Jocelyne Saucier

Kidaele billet choix (niveau bleu pâle)

Opaline (niveau bleu pâle)

Suzanneson billet « choix » (niveau fleurdelysé)

Histoires nordiques – Lucie Lachapelle

Survivre, survivre (diaspora des Desrosier) – Michel Tremblay

drapeau_QuebecTopinambulleson billet « choix » (niveau fleurdelysé)

Garage Molinari – Jean-François Beauchemin

L’encyclopédie du petit cercle – Nicolas Dickner

Bonheur d’occasion – Gabrielle Roy

Volswagen blues – Jacques Poulin

Valentyneson billet « choix » (niveau fleurdelysé)

Les fous de Bassan – Anne Hébert

Il pleuvait des oiseaux – Jocelyne Saucier

Chroniques du pays des mères – Elisabeth Vonarburg

 

 

 

 

Qui sera du salon du livre de Montréal cette année?

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A chaque année, au début de novembre, j’attends avec impatience la programmation du salon du livre de Montréal.  Et cette année, encore une fois, je ne suis pas déçue.  Il y a queeelques gros noms mais en fait, moi, au salon, ce sont généralement les auteurs québécois que je veux rencontrer.   Ceux que j’ai découverts, ceux que je veux découvrir… bref, pour moi, le salon, c’est un gros party de littérature québécoise.

 

Probablement au grand désespoir de tout le monde, quand j’arrive au salon, normalement, j’essaie toujours de me convaincre de ne RIEN acheter.  Bien entendu, je ne réussis jamais.  Mais par principe, je n’achète que des trucs que je fais signer par des auteurs.   Autre petite habitudes étrange, maintenant que j’ose parler aux auteurs (du moins, certains… s’ils ne sont pas occupés.  S’ils sourient.  S’ils me regardent.  Ce qui, étrangement, n’est pas toujours le cas), je ressens le besoin irrépressible d’aller leur dire que j’ai donc aimé le livre que j’ai lu d’eux.  Du coup, quand je remplis mon petit carnet du visiteur, je coche touuuus les auteurs des livres que j’ai déjà lus pour tenter de prendre mon courage à deux mains et leur parler.   Et même que maintenant, je réussis.  Des fois.

 

Sur cette partie de la liste, il y a, entre autres, les auteurs qui ont écrit dans Crimes à la librairie, Pourquoi cours-tu comme ça, Catherine Mavrikakis, Luc Mercure, Lili Chartrand, Lucie Papineau,  Geneviève Côté,   Elisabeth Vonarburg (oui, encore), Nicolas Dickner, Eric Dupont, Eric Plamondon.  Et plusieurs autres.  Le tout sans emporter de livres à signer.  Par instinct de préservation de mon pauvre petit squelette.   J’espère que ça ne les dérange pas trop et que ça ne les prive pas de ventes potentielles.

 

L’autre partie de mon petit carnet?  Les livres que j’ai envie de découvrir.  Et que dont j’aimerais que leur auteur me parle.  Encore plus gênant vu que, visiblement, je n’achèterai pas tout ça tout de suite.  Et que je veux rentrer en dessous de la table quand, finalement, je pars sans rien acheter.     Oui, je sais, je suis vilaine… MAIS j’ai des livres à la maison qui me crient de les lire… du coup, je ne prends que si ça me fait vraiment, vraiment envie.  C’Est mal??

 

Et finalement, cette année, une journée ne suffira pas parce que le vendredi, il y a un tas de conférences qui me tentent.   On va y parler traduction, histoire, polars… bref, je sens que je vais avoir une super journée.   Et je compte bien aller faire mes bonjour à tous les gens avec qui je collabore, souvent depuis super longtemps.  Les attachés de presse, les gens à la comm… tous ceux avec qui je placote sur une base souvent… fréquente, par email!

 

Jules passera l’après-midi avec moi samedi… qui a le goût de se joindre à moi pour une partie de ma visite?  OU pour un verre… Ou quelque chose!

Là, j’ai très très hâte.  Comme chaque année.   Et je vous en reparle de là-bas!

Vous parler de ça – Laurie Halse Anderson

Vous parler de çaEncore une fois, les éditions La belle colère ont fait un choix judicieux avec ce roman paru en anglais en 1999.  Un roman jeunesse datant de 15 ans, me direz-vous?  Yep.  Et un roman qui a bien vieilli, à part ça.  Bien entendu, il manque les textos, facebook et toutes les bebelles modernes qui nous accompagnent partout partout, mais, bizarrement, ça importe peu.   Parce que les ados se ressemblent quand même pas mal et surtout, que la douleur est intemporelle.

 

Depuis la rentrée au lycée (probablement le High School aux États-Unis), Melinda – 14 ans – est une paria.  Et, surtout, elle ne parle plus.  Aux adultes.  Ou de quoi que ce soit d’important.  Melinda voudrait rentrer sous terre, se cacher.  Disparaître.  Pour tout le monde, elle est cette fille étrange qui a gâché un party, qui se mord les lèvres au sang et qui ne se défend même pas de ce pour quoi on l’accuse.  Toutes ses copines l’ont laissée tombée (ben oui, c’est mal vu d’être copine avec la bitch connasse de service et Melinda subit cette année scolaire comme une épreuve.  C’est une jeune fille sarcastique, souvent pessimiste (on peut comprendre) qui pose un regard très lucide sur cet univers en soi qu’est le petit monde du High School américain.

 

Bien entendu, on devine quand même bien ce qu’est ce « Ça », on nous le dit, d’ailleurs.  Deviner n’est pas le but.  Et si vous chercher de l’action, vous n’êtes pas au bon endroit.  Toutefois, il y a des personnages réels, vrais, forts, qui évoluent au cours d’une année scolaire normale pour tout le monde, ou presque.  On y retrouve le quotidien des étudiants, les minis-drames qui prennent des proportions folles, les petites trahisons et l’égocentrisme qui caractérise plusieurs personnages.   Et si le côté américain est très présent, j’ai trouvé les ados tellement… ados!   Le personnage d’Heather, nouvelle à l’école, qui devient copine avec Melinda parce que bon… elle n’a personne d’autre, qui essaie vraiment, mais qui la trouve rapidement encombrante et distante m’est apparu très bien trouvé.   L’héroïne est quant à elle attachante, même si elle est bardée d’épines.  Sa souffrance est palpable et à certains moments, je me suis sentie physiquement mal à l’aise tant sa douleur transperçait les pages.

 

Déprimant, pensez-vous?  Pas que.  Il y a des notes d’espoir dans cette histoire.  Pour une fois qu’un problème ne se règle pas en 3 jours, pour une fois qu’il n’y  pas de miracle…  ce n’est pas moi qui vais me plaindre de la noirceur.  Il y a malgré tout des personnages très beaux, en particulier le prof d’arts, monsieur Freeman, qui tente différemment de percer la carapace de Melinda.  Entendons-nous, la demoiselle n’est pas tendre pour ses autres profs!

 

En bref, un roman qui passe encore très bien, qui bouleverse et qui fait réellement réfléchir sur les réactions suite à un choc tel que « ça » .  Un beau personnage d’adolescente et une auteure à découvrir!

Russka – Edward Rutherfurd

RusskaCe livre et moi, ça aura été une étrange (et très longue) histoire.   J’ai voulu le lire en préparation pour mon voyage en Russie.  900 quelques pages?  Même pas peur.   Je commence donc, bien confiante, début août.  Me voici donc arrivée dans la steppe russe de l’an 180 après JC, au départ d’un voyage qui allait m’emmener jusqu’à la Russie de juste après la Perestroïka.  On y suit quelques familles russes fictives pendant des années (les Bobrov, les Suvorin, les Karpenko, les Romanov), dont les destins se mêleront avec l’Histoire avec un grand H ainsi qu’avec les personnalités marquantes des différentes époques.

 

Alors est arrivée ma préparation pour Québec en septembre.  Et Russka a été laissé de côté, alors que j’en étais à Ivan le Terrible.  Je ne le l’ai repris que pendant le voyage où j’ai ma foi bien peu lu et je l’ai terminé dans le vol du retour qui a été, comme je crois vous l’avoir raconté, assez mouvementé. Bizarrement, ça n’a aucunement nui à ma compréhension du truc (bon, il faut dire que j’avais quand même une très bonne idée générale de l’histoire de la Russie au départ et que je venais d’en entendre parler pendant 2 semaines et plus!) car étonnamment, ce qui m’a plu  dans l’histoire ne sont pas les personnages eux-mêmes que les liens qu’ils ont avec l’histoire, qu’ils personnifient et qui nous permettent de voir la réaction de ce si grand pays aux changements qui le secouent au cours des années.  C’est que ce peuple ne l’a pas eu facile.

 

Ils sont donc nobles, riches puis désargentés, ils sont soldats, paysans, ouvriers, marchands, révolutionnaires, poètes ou musiciens.  Ils vivent à leur manière les tsars, les famines, les révolutions, les coups d’état… et tentent de survivre dans tout ça.  Et sincèrement, à partir du milieu, ça devient fort intéressant car on comprend mieux les enjeux et que chaque personnage a un rôle pour nous faire saisir un aspect particulier de l’histoire de la Russie ou encore sur les réactions des classes sociales.  On ressent les brisures entre les générations, les conflits, les difficultés du quotidien et ce gros roman nous permet de bien comprendre les Raskolniki (les vieux croyants), la révolution, les guerres diverses et variées (Crimée, Japon, guerre mondiale, guerre civile), l’évolution des arts, les espoirs du communisme et la terreur de certaines périodes.

 

Un roman à lire pour une introduction à l’histoire du pays.  La présence des familles à travers les années, avec les clins d’oeil d’une génération à l’autre, permet de personnaliser les événements et à mieux s’en souvenir par la suite.  Et, aucun doute, ça donne envie d’en savoir plus.  Quant à moi, j’étais super contente de revoir des événements dont j’avait beaucoup entendu parler et des endroits que j’avais vus en voyage.  J’ai eu l’impression de revivre mon voyage. Des fois, je suis un gros bébé! :)))

Québec-o-Trésors – La méga liste !

Logo québec-o-trésors petitOn vous a harcelés pour nous donner vos romans québécois préférés…  et en ce premier novembre, Grominou et moi sommes raaaavies de vous présenter la grosse liste qu’elle a compilée pendant que je me baladais en Russie.   Elle a d’ailleurs publié la liste des participants ici.  Merci à elle.

 

Mais il n’est pas trop tard pour participer à la deuxième étape… LA DÉCOUVERTE!

Je vous rappelle que pour participer, il suffit de choisir l’une des options suivantes:

– Lire un ouvrage québécois d’ici le 30 septembre 2015 (niveau blanc)

– Lire trois ouvrages québécois d’ici le 30 septembre 2015 (niveau bleu pâle)

– Lire cinq ouvrages québécois d’ici le 30 septembre 2015 (Catégorie fleurdelysé)

 

Moi, je compte bien publier un billet avec mes pré-choix et je vous invite à faire de même, si vous en avez envie.  Pas de blog?  Pas grave!  Soit vous me mettez vos choix dans les commentaires ou encore sur Twitter (avec le hashtag #quebecotresors ou en me taguant @moncoinlecture) ou sur Facebook (où je me demande encore si je crée une page ou pas…) en taguant la page de Mon coin lecture.

 

Donc… la liste des listes!

Les noms entre parenthèses sont les gens qui ont suggéré ce titre!  Les liens sont vers mes billets… quand j’en ai fait!  Pour vous donner une idée de ce que c’est.

 

  1. Arcand Nelly, Burqa de chair (Papillote88)
  2. Aubry Suzanne, Série Fanette (Opaline)
  3. Barbeau-Lavalette Anaïs, Je voudrais qu’on m’efface (Mélissa Parent)
  4. Beauchemin Jean-François, Le Jour des corneilles (Louise)
  5. Beauchemin Jean-François, La Fabrication de l’aube (Topinambulle)
  6. Beauchemin Jean-François, Garage Molinari (Venise)
  7. Beaudoin Myriam, Hadassa (Yueyin, Mélissa Parent)
  8. Beaudoin Myriam, 33, Chemin de la Baleine (Venise)
  9. Beaulieu Victor-Lévy, Ma Vie avec ces animaux qui guérissent  (récit autobiographique) (Grominou)
  10. Beaulieu Victor-Lévy, James Joyce, l’Irlande, le Québec, les mots (essai) (Julie Gravel-Richard)
  11. Bernard Marie-Christine, Mademoiselle Personne (Suzanne)
  12. Bolduc Charles, Les Perruches sont cuites (Virginie)
  13. Bouchard Louise Anne, Rumeurs (DF)
  14. Bouchard Roxanne, Nous étions le sel de la mer (Suzanne, Karine:))
  15. Bouchard Serge, Elles ont fait l’Amérique (Suzanne)
  16. Brouillette Chrystine, Chère Voisine (Marguerite)
  17. Brouillette Chrystine , Promesses d’éternité (Isallysun)
  18. Côté Jacques, Le Rouge idéal (Claire Campos)
  19. Côté Véronique et Gagnon Steve, Chaque automne, j’ai envie de mourir (nouvelles) (Julie Gravel-Richard)
  20. Cousture Arlette, Les Filles de Caleb (Marguerite, Koralie, Argali)
  21. Dallaire Richard, Les Peaux cassées (Anne)
  22. Delisle Guy – Chronique de Jerusalem (BD) (Lyne)
  23. Demers Dominique, Marie-Tempête (Marguerite)
  24. Demers Dominique, Là où la mer commence (Isallysun, Koralie)
  25. Desjardins Sergine, La Femme nouvelle et On l’appelait Monsieur (biographie, 2 tomes) (Opaline)
  26. Dickner Nicolas, L’Encyclopédie du petit cercle (Cuné)
  27. Dickner Nicolas, Nikolski (Claire Campos)
  28. Dupont Éric, La Fiancée américaine (Denise, Claire Jeanne, Hélène)
  29. Dupont Éric, Bestiaire (Topinambulle)
  30. Eddie Christine, Les Carnets de Douglas (Louise)
  31. Fortier Dominique, Du Bon Usage des étoiles (Grominou, Kali)
  32. Gagnon Katia – La réparation (Lyne)
  33. Gauthier Louis, Voyage au Portugal avec un Allemand (Virginie)
  34. Germain Georges-Hébert, La Fureur et l’enchantement (Denise)
  35. Germain Rafaële, Soutien-gorge rose et veston noir (Koralie)
  36. Gravel-Richard Julie, Enthéos (Karine:))
  37. Gruda Agnès, Onze Petites Trahisons (Cuné)
  38. Harnois Jonathan, Je voudrais me déposer la tête (Virginie)
  39. Hébert Anne, Le Premier Jardin (Papa de Karine)
  40. Hébert Anne, Les Fous de bassan (Karine:))
  41. Hébert Bruno, C’est pas moi, je le jure! (Cryssilda)
  42. Hémon Louis, Maria Chapdelaine (Icath)
  43. Hubert Julie, Les Retrouvailles (Koralie)
  44. Jean Michel, Le Vent en parle encore Virginie
  45. Jean Michel, Elle et nous (Yueyin, Karine:))
  46. Laberge Marie, Sans rien ni personne (DF)
  47. Laberge Marie, Gabrielle (trilogie Le Goût du bonheur) (Syl, Valentyne, Claire Jeanne, Kali, Papillote88)
  48. Lachapelle Lucie, Rivière Mékiskan (Claire Jeanne)
  49. Lachapelle Lucie, Histoires nordiques (Karine:))
  50. Laferrière Dany, L’Énigme du retour (Papa de Karine, Julie Gravel-Richard)
  51. Lavoie Marie-Renée, La Petite et le vieux (Cuné, Argali, Yueyin)
  52. Leclerc Félix, Pieds nus dans l’aube (Kidae)
  53. Léger Hugo – Tous les corps naissent étrangers (Lyne)
  54. Leroux Catherine, La Marche en forêt (Cuné, Yueyin)
  55. Leroux Catherine, Le Mur mitoyen (Anne)
  56. Loisel et Tripp, La série Magasin général (BD) (Sylire, Syl, Papillote88)
  57. Marineau Michèle – La route de Chifla (Lyne)
  58. Martel Suzanne, Jeanne, fille du Roy (Mélissa Parent)
  59. Ménar Fabien, Le Musée des introuvables (Suzanne)
  60. Mlynowski Sarah, Télémania (DF)
  61. Nadeau Jean-Benoît, Les Français aussi ont un accent (A Girl from Earth)
  62. Noël Francine, Maryse (Cuné)
  63. Noël Francine, Nous avons tous découvert l’Amérique (Louise)
  64. Penny Louise, En Plein cœur (Nature morte en Europe)(Série Armand Gamache) (Opaline, Claire Jeanne, Hélène)
  65. Plomer Michèle, HKPQ (Venise)
  66. Poitras Marie-Hélène, Griffintown (Iroise, Anne)
  67. Poulin Jacques, Le Vieux Chagrin (Hélène)
  68. Poulin Jacques, Volkswagen Blues (Papillote88, Claire Campos)
  69. Poulin Jacques, La Tournée d’automne (Sylire, Aifelle, Hélène)
  70. Proulx Monique, Champagne (Opaline)
  71. Proulx Monique, Homme invisible à la fenêtre (Cryssilda)
  72. Rabagliati Michel, Paul au parc (BD) (Mango )
  73. Rabagliati Michel, Paul a un travail d’été (BD) (Marguerite)
  74. Rioux Hélène, Mercredi soir au bout du monde (Denise)
  75. Robitaille Denis, Le frère du trapéziste (Venise)
  76. Roy Gabrielle, Bonheur d’occasion (Kidae)
  77. Roy Gabrielle, Ces Enfants de ma vie (Grominou, Sylire, Julie Gravel-Richard)
  78. Roy Gabrielle, La Détresse et l’enchantement (autobiographie) (Denise)
  79. Roy Gabrielle, La Rivière sans repos (Cryssilda)
  80. Roy Nathalie, La série La Vie épicée de Charlotte Lavigne (Koralie)
  81. Saucier Jocelyne, Il pleuvait des oiseaux (Mango, Aifelle, Opaline, Kathel, Hélène, Argali, Anne)
  82. Saucier Jocelyne, Les Héritiers de la mine (Topinambulle)
  83. Senécal Patrick, Le Cas des casiers carnassiers (série Malphas, tome 1) (Mélissa Parent)
  84. Senécal Patrick, Le Passager (Claire Campos)
  85. Shimazaki Aki, Le Poids des secrets (pentalogie) (Papa de Karine, Anne)
  86. Simard Éric, Cher Émile (Virginie, Suzanne)
  87. Simard Matthieu, Échecs amoureux et autres niaiseries (A Girl from Earth)
  88. Soucy Gaétan, La Petite Fille qui aimait trop les allumettes (Grominou, Syl, Valentyne, Cryssilda, Isallysun, Topinambulle)
  89. Szalowski Pierre, Le Froid modifie la trajectoire des poissons (Papillote88)
  90. Tande Leif, L’Origine de la vie (BD) (Julie Gravel-Richard)
  91. Tapiero Olivia, Espaces (Argali)
  92. Thériault Denis, La Fille qui n’existait pas (Venise)
  93. Thuy Kim, Ru (Argali)
  94. Tremblay Jennifer – La liste (théâtre) (Lyne)
  95. Tremblay Larry, L’Orangeraie (Papa de Karine)
  96. Tremblay Lise, La Héronnière (Yueyin)
  97. Tremblay Michel, Bonbons assortis (récit autobiographique) (Aifelle)
  98. Tremblay Michel, La Maison suspendue (théâtre) (Mélissa Parent)
  99. Tremblay Michel, La Grosse Femme d’à côté est enceinte (Claire Campos)
  100. Tremblay Michel, Un Ange cornu avec des ailes de tôle (récit autobiographique) (Grominou, Yueyin)
  101. Tremblay Michel, la Traversée du continent (la série La Diaspora des Desrosiers) (Valentyne, Claire Jeanne)
  102. Tremblay Michel, Albertine en cinq temps (théâtre) (Denise)
  103. Trudel Sylvain, Le Souffle de l’harmattan (Topinambulle)
  104. Vachon Hélène, Singuliers Voyageurs (A Girl from Earth)
  105. Vigneault Guillaume, Chercher le vent (Marguerite)
  106. Vincelette Mélanie, Polynie (DF)
  107. Vonarburg Élisabeth, Chroniques du pays des mères (Karine:))

 

Voilà!  Ceux qui sont déçus parce que leur petit préféré n’y est pas… fallait juste participer et nous le citer.  Il y serait.  J’avoue avoir un peu de peine pour certains titres… mais fallait choisir hein!

 

Alors, par quoi vous laisserez-vous tenter?

Grognonstein – Samantha Berger/Dan Santat

GrognonsteinJuste pour le titre, j’adore (en anglais, c’est Crankenstein… encore plus chouette!).  Ben oui,  qui ne connaît pas des petits Grognonstein?  Vous savez, ceux qui n’aiment pas qu’on leur dise bonjour?  Qui n’aiment rien de ce que vous leur servez?  Qui ne sont jamais contents de la télé et qui ne veulent pas aller se coucher?  Grognonstein a une phrase préférée : ARGHHHHHHH!!!!

 

Moi, perso, ça m’a fait mourir de rire.  Et les cocos aussi, surtout que dépendant du son que je travaillais avec eux, je changeais le gros vilain bruit (oui, je suis ratoureuse comme ça!).   J’avoue que les petits bougonneux, je les trouve limite drôles.  Du coup, inutile de mentionner qu’ils se tannent de bouder et de grogner… vu que ça a totalement l’effet opposé de celui qu’ils cherchent à susciter!

 

Du coup, j’ai lu ça avec tous mes grognonnous…  Et plusieurs parents ont commencé à les appeler Grognonstein… sans même que je leur en souffle l’idée!

 

Et, gros plus, il ne fait pas peur du tout :)))

Le jeu de la perfection – Tyranaël 2 – Elisabeth Vonarburg

Tyranael 2Comme je ne voulais pas trop être mélangée, j’ai pratiquement enchaîné le tome 2 tout de suite après le tome 1, qui m’avait fascinée.  Les sagas de Vonarburg sont rarement linéaires.  Tout s’emboîte et s’entremêle… du coup, si on ne sait plus qui est qui, c’est VRAIMENT dérangeant.  J’avoue par contre que j’ai traîné ce roman toute la semaine.  Pas que ce ne soit pas intéressant, au contraire.  Mais entrer dans ce second tome est disons… déstabilisant.

 

En fait, ici, on a l’impression de s’en aller complètement ailleurs.  Disparue la voix de Eïlai l’Ancienne.  Disparue la construction enchevêtrée…  On est dans le monde des humains.  Presque uniquement.  Et on assiste à la naissance d’une révolution politique, ainsi qu’à la découverte de certains talents, qu’on anticipait avec l’aventure de Simon dans l’île, à la fin du tome 1.  Ce personnage est d’ailleurs presque le seul que nous retrouvons dans le tome 2.  Nous sommes plutôt au coeur de groupes secrets, de manipulations politiques… et nous commençons à voir que vraiment, ce n’est pas gagné.  On entrevoit tous les problèmes qui s’annoncent dans la société Virginienne qui souhaite s’émanciper de la Terre, autant idéologiquement que financièrement.  Quand on peut contrôler l’esprit…

 

Sachant que la saga se déroule sur 1000 ans environ, il faut donc s’attendre à en voir défiler, des personnages.  Du coup, c’est un peu plus difficile de s’attacher à ceux-ci, même s’ils sont bien dessinés et tous différents.  Ce tome, c’est celui de Simon, qui ne comprend pas ce qui lui arrive et qui cherche.  D’un côté, il chercher à percer le secret des anciens dont le sort – il semble le seul à le comprendre – semble lié à celui des Virginiens et de l’autre, il veut faire quelque chose pour les gens qui possèdent le gène mutant…  celui qui fait qu’ils s’intègrent vraiment à la vie Virginienne alors que les autres ont plus de difficultés.

 

Je me disais que j’attendrais un peu pour la suite… mais Vonarburg nous arrive avec un épilogue génial qui nous ramène aux anciens (tout ce qui touche aux anciens me fascine dans la série… j’ai donc très, très envie de savoir!

 

À suivre donc!

 

Ailleurs…. le billet de Lhisbei