Je fais traîner ce billet depuis un bon moment déjà. Un peu de la même façon que j’ai fait traîner le roman, en fait… je l’ai commencé dans l’avion en partance pour la Russie, et je l’ai terminé bien après mon retour, ayant entrecoupé ma lecture de plusieurs autres. Ceci explique peut-être cela. Toutefois, il me faut avouer que je devais me faire violence chaque fois pour me remettre à ma lecture. Le seul problème, c’est que j’aurai un mal fou à expliquer pourquoi et que ce n’est pas la faute du roman.
Yep. Parce qu’objectivement, je n’ai rien à reprocher à ce livre. Un thème qui normalement me fascine, une écriture poétique et belle, une construction intelligente et originale, nous baladant entre passé et futur, entre souvenirs et fantasmagories. Le narrateur, Matthew est un jeune adulte. Et il est schizophrène, en traitement. Il tente de vivre avec sa maladie, tout en craignant qu’aller mieux, ce soit de laisser partir pour vrai Simon, son frère aîné, décédé dans des circonstances tragiques lorsqu’ils étaient tous les deux enfants. Entre les pensées en boucles, les croquis et les tentatives de Matt de nous raconter son histoire, de façon limite thérapeutique, nous sommes témoins de la vie d’un jeune atteint de maladie mentale, de ce deuil impossible à faire et de la culpabilité qui ronge.
Le tout très bien exposé, dans une superbe forme et un narrateur totalement non-objectif, ce qui est un élément que j’adore normalement.
Pourquoi suis-je mitigée, donc? Comme je le disais, c’est très obscur dans ma tête. Je suis restée à distance, observatrice. Je n’ai pas réussi à ressentir le tourbillon d’émotions de Matt ou de son entourage. J’ai été davantage intéressée par le monde du centre hospitalier (fort bien décrit, sans préjugé ni vision idyllique) en santé mentale et par l’attitude de Matt à l’égard de sa thérapie. Déformation professionnelle, peut-être.
Et la police de caractère « machine à écrire » (qui a toutefois sa raison d’être » a fini de m’achever.
Ouais, je sais, aucune raison bien littéraire, voire même argumentée. C’est juste une rencontre qui ne s’est faite qu’à moitié. Ni plus ni moins. Comme la plupart des avis sont super positifs… à vous de vous faire votre propre idée!
Ailleurs… les billets de Moody, Coralie, Liliba, Jess (qui a ressenti pas mal la même chose que moi… mais qui l’explique mieux!)