Il était 3 fois – Boucle d’Or et les trois ours – Christine Naumann-Villemin/Laurent Simon

il-etait-3-fois-boucle-dor-et-les-trois-ours-lesenfantsalapageUne jolie surprise dans ma boîte aux lettres que ce grand album publié chez Nathan.  J’aime beaucoup ce que fait Christine Naumann-Villemin, j’aime les contes, j’aime encore plus les réécritures… c’était pour moi!

 

Pour vraiment apprécier, il faut, je l’avoue, connaître le conte original.  Lucky us, il est transcrit à la fin de l’album, avec des explications des liens entre les différentes versions ainsi que l’historique du conte.

 

Dans une première version, on raconte l’histoire de bouclette, un petit chien, qui entre dans une maison et fout un bordel pas possible.  Bizarrement, vu que c’est un chien, ça passe beaucoup mieux que quand c’est une petite fille pas vraiment polie qui brise des choses dans une maison!

 

Une autre version nous amène chez les Inuits, où une petite chasseuse se retrouve dans la caverne des ours polaires…  mais réagit un peu différemment de la Boucle d’Or du conte original.

 

Quant à la dernière version, ce sont les ours qui sont les gros vilains (ma préférée, je pense… j’ai ri de bon coeur!) et ils font l’erreur d’entrer chez une fille qui veut devenir vétérinaire… ils ne sont pas au bout de leurs peines avec ses remèdes divers et variés!

 

Ce genre de détournement va plaire énormément aux maniaques de contes.  Avec les enfants, c’est très intéressant de leur faire trouver les différences et les ressemblances avec le conte original.   On peut aussi, après ces trois exemples, leur faire inventer plein d’autres détournements, plus fous les uns que les autres.  Croyez-moi, ils en ont des idées.  Bon, ok,il faut parfois les contrôler…  sinon ça peut déraper!  Mais c’est très drôle et ça permet d’ancrer les structures de récit!

 

Bon, je dois quand même avouer que je ne suis pas suuuuper fan des illustrations.  Si l’histoire dans le grand nord est plutôt jolie, ma nièce a vraiment eu peur des ours méchants de la troisième histoire et un coco m’a mentionné : je pense qu’il n’a pas vraiment fini, hein le monsieur qui fait les dessins!  Ceci dit, les images sont représentatives et très pertinentes.  Mais je ne peux pas dire qu’elles sont « belles » selon mon goût à moi!

 

Par contre, j’adore le concept.  Et je pense même qu’il y a d’autres contes détournés comme ça chez Nathan.  Je vais me précipiter dessus, of course!

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C’est prêt, monsieur Panda? – Steve Antony

cestpretmonsieurpandaJ’avais beaucoup aimé « S’il-vous plaît, monsieur Panda », même si plusieurs m’avaient fait remarquer que pour un album sur la politesse, il était assez malpoli, Monsieur Panda!  Du coup, je n’ai pas résisté à celui-ci.  En plus, il y avait un pingouin!

 

Monsieur Panda est toujours aussi choupi, même s’il est grognon comme tout et pas jasant pour deux sous.  Ici, l’album parle de l’attente, du fait que ça vaut la peine d’attendre pour avoir de très belles – et bonnes choses.   Les illustrations, que des animaux en noir et blanc, sont aussi mignons.  Mais bon, quand on est orthophoniste avec des enfants petits, lama et fourmilier ne sont pas nécessairement les premiers mots qu’on souhaite leur apprendre.  À moins qu’ils en aient chez eux.  Ne riez pas, ça m’est déjà arrivé!   Pour les lapins et le pingouin, par contre, ça allait!

 

 

Toutefois, désenchantement quand je l’ai utilisé avec les enfants.  En effet, malgré sa structure répétitive, l’histoire a vite lassé les petits cocos.  En plus, même si j’ai tenté d’y greffer des phrases répétitives faciles à produire (pour mes cocos dyspraxiques), ça ne convenait jamais tout à fait.  Pas vraiment à propos, trop difficile du point de vue de la planification motrice… bref, pas un succès.

 

Par contre, les enfants ont bien aimé chercher ce que monsieur Panda préparait, même si, pour plusieurs, c’était des « sortes de gâteaux »… et qu’ils n’avaient pas reconnu l’image finale!  Je l’ai dit, je travaille avec des petits, dont le vocabulaire est souvent limité.

 

Mon neveu de 6 ans – l’impatience incarnée –  lui, m’a dit, au bout de deux images « coudon, matante, t’es tu en train de me faire la morale, là? ».  J’avoue avoir éclaté de rire!  Vilaine bestiole!  Avec des enfants plus petits, je pense que la leçon passera beaucoup plus en douceur!

 

Je vais donc rester avec « S’il-vous-plaît », qui rencontre beaucoup plus de succès!

Rébellion chez les crayons – Drew Daywatt / Oliver Jeffers

rebellion-chez-les-crayonsJe vous avais dit, il y a quelques semaines, que j’avais beaucoup aimé « les crayons rentrent à la maison » des mêmes auteurs et que j’avais très envie de lire le premier tome des malheurs de ces pauvres crayons!  Et j’ai bien fait parce que j’ai beaucoup aimé.  Et ma nièce, qui m’a fait lire l’autre au moins 15 fois, aussi!  Au moins, on peut varier un peu!

 

C’est encore une fois une histoire de crayons pas contents de leur sort.   Certains en ont assez des tâches qui leur sont confiées.  En effet, pauvre crayon bleu qui est le crayon préféré et qui est à la veille de disparaître!  Pauvre crayon noir qui en a assez de dessiner le contour des choses!  Pauvre crayon pêche qui a perdu son papier et qui est tout nu!

 

Chaque crayon adresse donc une lettre à Duncan, qui va tenter de trouver une solution!

 

Je dois avouer tout de go que je suis fan des illustrations, qui ressemblent à des coloriages enfantins.  Un coco m’a dit « oh!  je suis aussi bon que le monsieur qui a colorié le livre!  Un jour, je vais dessiner un livre moi aussi! » et cette réaction inattendue m’a fait sourire.   Les plaintes des crayons, qui font penser à des plaintes d’enfants, un peu étranges et décalées, m’ont bien fait rire et on a aimé, avec les cocos, trouver des solutions!  J’ai bien ri quand un enfant m’a dit, pour le bleu, qu’on devrait colorier en vert et acheter un « extracteur à jaune ».  La mère m’a ensuite mentionné qu’ils venaient de s’acheter un extracteur à jus et que le coco était mélangé parce qu’ils faisaient surtout des jus jaunes!

 

Bon, ok, j’ai dû expliquer pourquoi il y avait des majuscules au milieu des phrases aux enfants, et certains ont eu un peu de mal avec la calligraphie, surtout les lecteurs débutants.  Mais je suis fan!

 

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Le presque Noël – Marie Tibi / Fabien Ockto Lambert

presque-noelVoici un très joli album, tout à fait dans l’esprit de partage et d’amitié de Noël.   Nous sommes dans une forêt remplie de petits animaux sympathiques, qui ont très hâte à Noël.  Hâte aux cadeaux bien sûr mais surtout hâte aux célébrations entre amis et aux réjouissances.

 

Mais petit ours, lui, ça le rend triste.  Parce qu’à Noël, lui, il hiberne.  Et Noël, il ne connaît pas.  Ses amis vont donc lui préparer une surprise.

 

Gros point fort, toute l’amitié et le désir de faire plaisir des amis.  Et les illustrations, mignonnes comme tout, dans les tons pastel.  En fait, la couverture est super représentative. Les images sont douces, remplies de détails mignons et d’images d’action.  Si vous me lisez depuis un moment, vous savez que je suis à la constante recherche d’images d’action.  Et quand c’est dans le thème de saison, c’est encore mieux pour les cocos! (Yep, c’est l’orthophoniste qui parle, là!)

 

J’ai beaucoup aimé faire trouver des solutions pour faire plaisir au petit ourson.  Bon, les solutions étaient souvent un peu originales (chers enfants) mais plusieurs ont trouvé la même idée que l’auteur et ils en étaient ra-vis.  On a aussi pu élaborer pour trouver des solutions pour les gens qui ne pouvaient pas fêter Noël pour d’autres raisons.  Et là, c’était juste cute, cute, cute!

 

Un très bel album de Noël!

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Mon ami Fred – Eoin Colfer / Oliver Jeffers

mon-a-mi-fredEn anglais, le titre est « Imaginary Fred ».  Comment résister à un album qui s’appelle Imaginary Fred?  Surtout quand la couverture est aussi jolie dans les tons de bleus avec des gravures dorées?  Et ça a été une bonne idée de ne pas résister parce que c’est une super jolie histoire, avec des illustrations super simples, qui parle d’amitié qui dure pour toujours.

 

C’est l’histoire de Fred.  Fred est un ami imaginaire.  Quand un enfant se sent seul, il se sent appelé et va le rejoindre.  Sauf que la vie d’ami imaginaire n’est pas facile.  Quand l’enfant se trouve un VRAI ami, il s’efface, tout doucement… et s’en va attendre un autre enfant.

 

Quand il rencontre Sam, il sait qu’il a trouvé l’ami parfait.  Mais un jour, Sam rencontre Sammi…

 

C’est une histoire très mignonne, pleine de mondes imaginaires et d’amis imaginaires qui ont des sentiments eux aussi et qui peuvent se sentir seuls.  Ça parle de solitude mais aussi d’amitiés qui évoluent mais qui restent et résistent au temps.  J’aime beaucoup les dessins au crayon de Jeffers, avec très peu de détails et qui sont juste assez présentes pour accompagner le texte.  C’est un album qui comporte plus d’une phrase par page, avec un texte très musical, avec un brin de poésie.

 

Un album qui fait chaud au coeur et qui fait sourire!

 

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7 Generations – David Alexander Robertson / Scott Henderseon

7generationswebJe croyais avoir affaire à un roman graphique, mais c’est plutôt un comic book que j’ai découvert sous cette couverture.   J’ai lu plusieurs livres au sujet des premières nations ces dernières années et, bien entendu, j’ai été fort tentée par celui-ci, qui se passe dans les plaines du Manitoba plutôt qu’au Québec, pour une fois.  C’est dans la communauté Cree que nous entrerons petit à petit.

 

L’histoire s’ouvre de nos jours.  Un jeune homme cri a tenté de mettre fin à ses jours.  Sa mère, dévastée, tente de l’amener à regarder devant en lui racontant d’où il vient, en lui parlant de ses ancêtres.

 

Il y a quatre principales histoires, qui nous entraînent au coeur de différentes époques de la vie des Crees des plaines.  La première, l’histoire de Pierre, qui vit traditionnellement et veut être un guerrier.  Par la suite, le peuple va vivre une épidémie, puis une autre épidémie, celle des pensionnats.  Assez impressionnant de voir à quel point partout au Canada, l’histoire se ressemble.

 

Si j’ai beaucoup aimé les retours dans le passé, j’ai eu plus de mal avec le présent, dans lequel je n’ai pas vraiment tout compris.  Les motivations du jeune homme, visiblement en quête d’identité, restent un peu floues et j’ai eu beaucoup de mal à le situer.  Je ne suis pas suuuuper fan des illustration non plus – goût personnel – qui ont fait que j’ai souvent mélangé des personnages.  Ceci dit, les images de nature et de traditions sont plus réussies.

 

C’est par contre un comic assez éducatif pour la jeunesse.  Il donne une très bonne vue d’ensemble de plusieurs événements de l’histoire des premières nations de l’endroit et peut servir d’ouverture à la discussion avec les jeunes au sujet de l’histoire et de l’identité.  Plusieurs planches sont très émouvantes et on ressent très bien les blessures qui font encore mal, des générations plus tard.

 

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La princesse et le poney – Kate Beaton

princesse-et-poneyEn cherchant sur le blog pour faire un lien vers ce billet… j’ai réalisé que je ne l’avais jamais écrit.  Ce qui est fort bizarre parce que j’étais certaine de l’avoir fait.  Mais en fait, j’en avais parlé en vidéo… de là la confusion!   Ceci dit, cet album avait été dans mes tops de 2015 et il vient de remporter un prix alors je considère qu’il FAUT que je vous en parle!

Je dois avouer tout de go, je suis gaga du petit poney.  J’ai failli m’acheter un toutou à l’effigie du petit poney.  Sans blague!

C’est donc l’histoire d’une petite princesse qui vit dans un monde de gros durs vikings, avec des casques à cornes et tout.  Dans son monde, il  ya des compétitions à cheval et la petite princesse ne veut pas de costume de danseuse!  Elle veut un cheval, pour participer aux compétitions et prouver qu’elle aussi est une force de la nature… une « grosse dure » comme j’ai avec tant de classe dans la vidéo!  Mais elle se voit offrir… ce petit poney.  Ce petit poney over cute qui n’a qu’un défaut… ses prouts!

Vous pouvez vous imaginer le « ravissement » de la princesse!  Mais elle va concourir… et vous verrez!

Les enfants trouvent l’histoire super drôle (en fait, tu dis « prout » et ils ne se peuvent plus) et j’aime beaucoup que la petite princesse ne soit pas traditionnellement « fifille » et qu’elle se rebelle un peu contre le modèle qu’on veut lui imposer.  Ma nièce adoooore le poney… mais voudrait être un viking, elle aussi, mais avec une robe de princesse!

Bref, un album à mettre entre toutes les mains!

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Nous avons trouvé un chapeau – Jon Klassen

nous-avons-trouve-un-chapeauJon Klassen, ça passe ou ça casse.  Moi, des fois ça a cassé, des fois ça a passé.  Cette fois-ci, sans être mon préféré de l’auteur, ça a plutôt passé.  À cause des petits  yeux!  Juste à cause des petits yeux!

 

Deux tortues trouvent un chapeau.  Juste un.  Et elles sont deux.  Que va-t-il arriver?

 

Klassen est souvent avare de mots.  Encore une fois, ici, tout est dans l’inférence, dans le non-dit.  Et, avouons-le, c’est quand même un peu plus positif que les autres albums que j’ai lus de lui!

 

C’est un album auquel il faut donner une chance.  De prime abord, il n’a l’air de rien, mais il mérite qu’on s’y arrête.  Ça parle d’amitié et de réactions différentes par rapport à un même événement.  Ça parle aussi de ces choses qu’on ne dit pas, mais qu’on ne pense pas moins.

 

Avec les enfants, je l’utilise pour travailler « ce qu’il dit versus ce qu’il pense ».  Les petits yeux, comme je vous disais!  C’est tellement simple qu’il est impossible de ne pas comprendre qu’il se passe quelque chose dans la tête de cette petite tortue!

 

Ceci dit, ça ne plaira pas à tout le monde.  Pour certains enfants, ce n’est pas assez coloré et ça n’attire pas assez l’attention.   Ce n’est pas un album flamboyant.  Mais quand on prend le temps… c’est pas mal du tout!

 

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Super Cagoule – Antonin Louchard

super-cagouleC’est au salon du livre que Marion, attachée de presse chez Dimedia, m’a fait découvrir cet album hyper mignon et hyper drôle et, bien entendu, j’ai craqué pour ce petit canard!

 

Très peu de narration mais beaucoup de dialogues dans les 36 pages de cet album.   C’est l’histoire d’une petite poulette dont la maman est horriiiiible!  En effet, elle l’oblige à porter une terrible cagoule… QUI GRATTE!!  En traversant la forêt, la poulette va rencontrer un grand méchant loup.  Bien entendu, il va vouloir la manger… sauf que bon… petite poulette a une super cagoule!

 

J’ai adoré ce truc tout simple.  La poulette est mignonne comme tout dans son indignation et j’ai trouvé super drôle et super futé la façon dont elle tourne le tout à son avantage.   J’aime le côté « double problématique » et du coup, double schéma narratif avec des péripéties qui s’entrecroisent.  Du coup, même avec des plus grands (bon… pas trop plus grands), on peut utiliser l’album pour « placer » les éléments dans un schéma narratif.

 

Les illustrations sont super simples, super cute, les enfants trouvent le loup très très très nono… et sont morts de rire.   Bon, j’avoue que ma nièce est bon public!  J’ai vu que l’auteur avait écrit plein de livres… du coup, j’ai bien envie d’en découvrir d’autres!

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Falalalala… une chanson de Noël – Helaine Becker / Werner Zimmerman

falalalaTroisième album de cette série qui reprend les classiques de la musique de Noël, revisitées à la sauce « animaux du Canada ».  Les paroles sont changées, c’est illustré et souvent très drôle.  Cette fois, notre porc-épic (le même qui était dans un sapin), décore le sapin et la maison pour Noël.   Quand l’histoire commence, la table est prête et notre petit porc-épic place une couronne sur la cheminée… puis arrivent les castors, les huards, les caribous et les huskies… avec l’effet que vous pouvez vous imaginer!

 

J’adore les illustrations de ces albums.  C’est drôle, il y a moyen de retracer la petite histoire de certains personnages d’une page à l’autre (par exemple, cette fois, les castors qui tente de bâtir un sapin avec des troncs d’arbres!) et les animaux font toujours toutes sortes d’actions variées.  Ils construisent, patinent, glissent, dansent, s’empiffrent, transportent, chantent, se reposent… bref, plein de choses à dire et à expliquer à propos des illustrations.  Plus ça va, plus il y a de personnages et ça devient presque un jeu de cherche et trouve.

 

De plus, cette fois, cette chanson est très peu connue en français.  Du coup, les cocos ne sont pas mélangés!

Encore une réussite pour la chanson de Noël de cette année!

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