J’ai refermé ce roman en me disant que je venais de découvrir une plume, et quelle plume. C’est poétique par moments, dur à d’autres et l’auteur réussit à faire revivre l’Islande du 19e siècle à travers ces pages. Nous y rencontrons des hommes rudes, des hommes qu’une seule planche sépare de la mer et de la mort. Ils sont pêcheurs, souvent loin de ceux qu’ils aiment et vivent au rythme de la mer, de ses vagues et des grands vents.
Parmi ces hommes, il y a un gamin, qui ne sera jamais nommé. Il fait partie d’un équipage mais contrairement à eux, il sait lire. Il est là parce qu’être marin, c’est ce qu’on fait en Islande. Son histoire l’a mené sur ce bateau. Il fait équipe avec Bárður, un autre jeune homme. Il aime les mots, la poésie. Il aime ce qui est beau. La langue le passionne et un jour, pour un vers du Paradis Perdu de Milton, il oublie sa vareuse lors d’une sortie en mer.
C’est un magnifique portrait de l’Islande de l’époque, où la vie est souvent rude, où on côtoie la mort quotidiennement. Il y a un fond de tragédie dans le roman, mais l’auteur ne se limite pas à ça. Il y a des touches d’espoir et des personnages attachants malgré leurs imperfections. Certains portraits sont succulents, il y a de vraies histoires d’amitié, des questionnements ainsi. Pourquoi vivre, pourquoi mourir, pourquoi continuer… notre gamin se pose toutes ces questions lorsque des événements bouleversent ses certitudes.
Et moi, je lisais tout ça et je m’arrêtais toutes les 4 pages pour me dire « c’est beau! c’est beau! »
Un roman où on entend le vent souffler et qui donne envie de vivre. Et un auteur que je relirai certainement. Lilly a eu un coup de coeur et Papillon a aussi beaucoup aimé.
C’était mon billet pour la lecture islandaise de Madame Lit!