Underground Railroad – Colson Whitehead

Ouf.  Quel roman.  Je ne sais trop par où commencer et en même temps, j’ai l’impression que tout le monde en a parlé.  Du coup, je ne vois pas ce que je pourrais ajouter à ce qui a déjà été dit à son sujet.  Mais bon, vu que je l’ai lu, et que c’est mon blog… tant pis pour vous!

 

Nous sommes donc au début du 19e siècle, dans les sud des États-Unis.  En Georgie, plus précisément.  Cora est esclave sur une plantation de coton.  Pour elle, la vie est un enfer.  En effet, en plus de subir les brimades des maîtres blancs et les humiliations quotidiennes, elle est ostracisée parmi les autres esclaves, en raison d’un conflit entre sa mère et une autre esclave.  La mère de Cora est LA femme qui a réussi à s’échapper, il y a plusieurs années.   Un jour, un nouvel esclave lui fait une proposition et elle va découvrir le légendaire Underground Railroad.

 

Le chemin de fer clandestin est le chemin que prenaient les esclaves pour aller vers le nord, vers la liberté.  L’auteur l’exploite ici d’une façon assez géniale, rendant le tout mystique, mystérieux et un peu fantastique.  Et ce chemin, Cora va l’emprunter, à ses risques et périls.

 

Je ne suis pas sortie indemne de ce roman.  Le début est terrible et on réalise tout de suite qu’on va être bouleversé.   Ce qui arrive à ces gens en Afrique, qu’on kidnappe pour rien du tout, pour qu’ils deviennent la possession d’un blanc riche à l’autre bout du monde.   C’est insidieux, ordinaire, et présenté comme « normal ».  Je pense que c’est ce qui m’a le plus fait mal dans ce roman.   Ça et le parcours de Cora à travers les États-Unis, pourchassée, trahie plus souvent qu’à son tour.

 

Ce roman est fort et puissant.  On y découvre un pan de l’histoire des États-Unis et le destin de ces hommes et de ces femmes qui ont souvent grandi en tant qu’objet et qui se retrouvent soudain laissés à eux-mêmes.  Cora découvre qui elle est en même temps qu’elle découvre la liberté, sa vie ne lui ayant pas permis développer tout ce qu’elle aurait pu être et elle se découvre une femme courageuse, intelligente… et on sent que ce n’est pas terminé.

 

Certes, certains personnages secondaires auraient pu être plus développés (Caesar, je parle de toi!) mais j’ai apprécié l’évolution de Cora et surtout, ses imperfections.  Les marques de l’esclavage ne disparaissent pas subitement, rien n’est facile et le climat de l’époque est bien recréé.  Ce qui se passe dans la ferme, entre autres, m’a carrément révoltée.    Bref, même si on sait, je pense qu’on ne réalisera jamais complètemet… et qu’on faut parfois des piqûres de rappel.

 

Lu dans le cadre du challenge African American History Month chez Enna!

 

Révolutions – Dominique Fortier / Nicolas Dickner

J’ai acheté ce livre au salon il y a 2-3 ans, je ne sais plus.  J’avais rencontré les auteurs et l’idée m’avait interpelée.   Au début, je voulais le lire dans le genre « une histoire par soir » mais je ne suis jamais capable de m’arrêter après une histoire. J’ai finalement commencé le 22 septembre, comme prévu, mais j’ai étalé le tout sur quelques semaines seulement.   Vilaine moi!

 

Plusieurs savent qu’après la révolution, en France, les révolutionaires avaient non seulement flushé la monarchie mais aussi le calendrier.  Ils voulaient un outil universel et en avaient éjecté tous les saints et saintes, les remplaçant par des plantes, des animaux et des objets agricoles (oui, ils avaient l’universalité très française!).   C’est le poète Fabre d’Églantine ainsi qu’André Thouin qui ont trouvé ces noms pour tous les jours.   Et là, je suis pas mal certaine que vous vous demandez why the f… je vous raconte tout ça!

 

C’est que Dominique Fortier et Nicolas Dickner ont fait le pari fou de recevoir tous les jours par courriel le « thème » du jour et d’en faire un texte.  Pendant toute une année, ils vont s’échanger leurs pensées avec ce mot particulier comme sujet.  Associations d’idées, détournements ou expressions prises au sens propre, on a droit à tout.  Nous avons droit à un mélange d’essais, de journaux intimes, de philosophie et de culture générale, de souvenirs et de réflexions diverses et variées. C’est varié, divertissant et parfois limite jubilatoire.  J’adore ce procédé.  Plus on avance, plus on a l’impression de connaître un peu plus Dominique Fortier (souvent poétique) et Nicolas Dickner (plus mordant).   J’ai adoré.

 

Et comment ne pas parler du ma-gni-fi-que  objet ivre hein?  Comment!  Si vous tombez dessus et que vous aimez les ouvrages particuliers remplis d’anecdotes… n’hésitez pas!

Prix des libraires du Québec 2018 – L’endroit où je recence vos billets


Ce challenge qui n’en est pas un vise surtout à donner de la visibilité (surtout en Europe, vu que plus de la moitié de mes lecteurs viennent de là) au Prix des libraires du Québec.  Du coup, j’aimerais bien recencer vos liens et vos avis sur les différents finalistes.   Je ne m’attends pas  à une participation de folie, mais si vous avez des billets, MÊME DES VIEUX BILLETS, qui traitent de ces romans, shootez-moi vos liens en commentaire!  Allez, soyez gentils!

Romans québécois

Marie-Claude (Hop sous la couette), Karine

Karine

 

Romans étrangers

Papillon, Eva, The autist reading (dans son bilan)

Hélène, Athalie

Kathel , Hélène

The autist reading (dans son bilan)

Jérôme

 

BD québécoise

Karine, Noukette, Leiloona, Mo, Antigone

Karine


 

BD étrangères

Caro, Nathalie, Leiloona, Mo, Lasardine,

Mo,

 

À vos liens!

Moi aussi je voulais l’emporter – Julie Delporte

Julie Delporte voudrait aussi l’emporter.  Sur le masculin.

 

J’ai rapidement craqué pour le dessin au crayon de bois de cet album.  J’avais prévu l’acheter chez Pow Pow au salon du livre de Montréal mais je n’ai pas réussi à voir l’auteur.  Je l’ai donc pris en bibliothèque mais je finirai certainement par l’acheter tant je trouve qu’il rejoint les femmes et les filles de tous âges.

 

C’est donc une histoire personnelle, certes, mais une histoire qui pourrait être universelle.  Sachez que pour ma part, mon questionnement sur la condition des femmes est venu assez tard.  J’ai été élevée dans une famille où je pouvais faire ce que je voulais, peu importe que je sois une fille où un garçon.  Mon premier vrai contact avec le sexisme a été en sixième année alors que mon prof a préféré envoyer un garçon au concours de mathématiques régional alors que c’est moi qui avait eu la meilleure note au concours local dans mon école.   Je n’avais même pas réalisé que ça existait.  Je suis tombée des nues.  Et vous ne vous imaginez même pas avec quelle vitesse ma mère a débarqué à l’école (spoiler alers: je suis allée au régional et j’ai gagné.  Et au provincial aussi.  Et pas le garçon que mon prof – masculin –  voulait envoyer à ma place).  Bref, mon vécu et mes questionnements en tant que femme sont hyper différents de ce qui est exprimé ici.  Et ça ne m’a pas duuu tout empêcher de m’associer aux questionnements de l’auteur et à ses réalisations.

 

Mais bon, je raconte ma vie et je ne parle pas du livre.  Mauvaise habitude chez moi hein!

 

Le roman graphique devait parler de Tove Jansson, cette artiste finlandaise ayant, entre autre, créé les Moomins.  Elle y est, certes, en compagnie d’autres femmes, mais il s’agit surtout d’un essai féministe et une réflexion sur l’identité féminine.  L’auteure tente d’apprivoiser sa condition de femme en remettant en question les images que la société nous renvoie, les messages sous-jacents par rapport à la féminité, la maternité.  Ça fait réfléchir et remettre en perspective certaines choses qui sont considérées comme « normales » dans les sociétés.   Mais ça parle surtout de choix et de création.  Et ça, ça m’a beaucoup plu.

 

Mais je reparle des illustrations.  Plusieurs d’entre elles sont inspirées par des tableaux célèbres, revisitées par l’artiste.   J’ai beaucoup apprécié cet aspect.  Et bon, j’avoue aussi que le fait d’avoir visité pratiquement tous les endroits qui sont illustrés (la Finlande et ses îles, la Bretagne, les îles grecques) est venu me chercher.  Je me suis revue en Finlande et j’ai adoré retrouver cette ambiance si particulière.  Je me suis beaucoup baladée sur internet pour mieux connaître les femmes citées par Delporte… et j’ai fait beaucoup de découvertes!

 

Les éditions Pow Pow m’ont informée qu’il serait dispo en France dès le 22 janvier!  Pas d’excuse!

 

C’était ma BD de la semaine et c’est Moka qui nous accueille cette fois encore!

 

Et vu qu’il y a beaucoup de Finlande dans l’histoire et que ses paysages nordiques sont assez présents, j’ai décidé que ça comptait pour le Cold Winter Challenge!  Bon, je le publie en février.  Mais je l’ai lu dans les temps, je le jure!

Le roman de Bergen – Tome 1 – L’aube 1900 – partie 2 – Gunnar Staalesen

Ok, je le sens, vous allez entendre parler pas mal de cette série de romans.  Et ça va être mêlant parce qu’il y a trois tomes et que chacun est séparé en deux.  Bref, je ne sais pas trop comment je vais tenter de numéroter tout ça pour m’y retrouver!  Bref, ça se divise en trois temps : 1900 – 1950 – 1999.  Dans cette partie, nous retrouvons les personnages rencontrés dans le tome précédent mais ils passent petit à petit à l’arrière plan pour laisser place à leurs enfants, qui vont à leur tour occuper le devant de la scène.   Dans cette vaste fresque historique de Bergen – la ville de l’auteur – ce tome s’attarde sur les années 1917 à 1932 et nous sommes surtout dans les bouleversements sociaux, dans des grèves ouvrières ainsi que dans l’affrontement communistes/nationalistes.

 

Quel plaisir de retrouver Moland – qui est convaincu, avec son collègue que le meurtre du consul Frimann survenu au début du premier tome n’a pas vraiment été résolu – ainsi que ses enfants ayant des convictions pas toujours identiques.   De plus, chez les bourgeois, nous retrouvons les conservateurs, qui refusent de laisser un pouce de leurs privilèges aux classes ouvrières.    C’est un tome très « lutte des classes » et les liens entre les divers personnages se tissent petit à petit, pour nous donner une ébauche de tableau un peu plus global.  Et il y en a, des personnages, il faut suivre.  En plus, avec les noms norvégiens, il faut aussi se fier à notre mémoire pour savoir si c’est un homme ou une femme… Torleif, Torborg, Terje, je vous laisse parier!  Je pense qu’il est préférable de lire toute cette saga dans un laps de temps assez court.  Je dis ça, je dis rien.

 

Cette saga est toujours aussi foisonnante, aussi intéressante  et instructive.  J’ai tellement, tellement envie d’aller en Norvège maintenant!   Aucun personnage n’est parfait, plusieurs sont même détestables, pleins de préjugés et ils sont aussi bien ancrés dans leur époque. Il est aussi hyper intéressant de constater l’influence de la génération passée et de l’éducation sur ce que les enfants deviennent.   Il y a un réel souffle et j’ai adoré les épisodes de grève ainsi que la « bataille » finale, dans un théâtre, rien de moins.  Comme de quoi l’art et les idées peuvent vraiment déranger.

 

Le fil rouge, le meurtre de Frimann, n’est toujours pas résolu (pas avant le tome 6, paraît-il…) mais les protagonistes et leurs descendants sont toujours présents et de nouveaux éléments nous sont révélés par – petites – bribes.   Le tome 3 (enfin… le tome 2, partie 1) est réservé à la bibliothèque.  Quelle surprise!  Je vous avais dit que vous en entendriez parler pas mal!

The Hate U Give – Angie Thomas

Depuis l’an dernier, on voit ce roman jeunesse partout.  J’ai donc bien entendu eu envie de m’y plonger et je profite du African American History Month d’Enna pour le lire.   C’est un roman dont il m’est très difficile de parler parce que les sensibilités sont hyper exacerbées depuis un bout.   Je me suis fait traiter de white supremacist (par une autre personne ayant la même couleur de peau que moi) récemment parce que j’ai appelé le crayon rose-beige « couleur peau » sans y penser.  Ok, je vois le biais culturel.  Mais bon.

 

Il faut aussi savoir que j’ai grandi dans un endroit où tout le monde se ressemblait.  Ado, j’ai eu une copine italienne et aussi une copine innue.  C’est tout.  Pas parce que je fuyais ces gens, mais parce que je n’en connaissais sincèrement pas.  Dans mon école primaire, tout le monde était caucasien.  Tout le monde.   Même maintenant, où il y a UN PEU  plus de diversité culturelle, on les voit surtout à l’université comme étudiants et comme professeurs. Tout ça pour dire que la question du racisme s’est posée assez tard.  Pour moi, c’était des personnes.  Et la couleur de la peau était un détail (oui, je sais, ne pas frapper). Des conditions de vie comme celles du ‘hood de Starr, je n’ai jamais vu ça.  Seulement dans des livres.  Et à la télé.   J’ai donc des perceptions qui sont teintées de ça.  Je ne connais pas les clichés.   Je ne connais pas les codes des gangs.  J’ai toujours vu ça de loin.   Mais bon, encore une fois, j’arrête de parler de moi et je parle du roman.  Un peu.  Parce que je vais reparler de moi plus tard!

 

Ce roman est pour moi nécessaire.  Angie Thomas est africaine-américaine et elle s’est bien évidemment inspirée de choses qu’elle a vues ou vécues.  Et ce roman est nécessaire car il fait entendre une autre voix, une voix qui n’est pas souvent entendue.  Il m’a permis de voir par d’autres yeux ce monde qui est un univers en soi, qui fait peur vu de l’extérieur (et de l’intérieur aussi, je crois).  Bien entendu, ça secoue à l’occasion.  Oui, on pourrait lui reprocher plein de choses.   Mais je l’ai lu en une soirée et un matin, j’en ai rêvé la nuit et je me suis surprise à rêver de policiers qui m’en voulaient parce qu’étais en pyjama… bref… sans commentaire.  Je l’ai dévoré.

 

Starr a 16 ans.  Un soir, elle revient d’un party qui a mal tourné avec son ami Khalil et ils se font arrêter par deux policiers sans raison apparente.   Et le policier lui tire dans le dos, devant les yeux de Starr.  Son père lui a bien enseigné, le jour de ses 12 ans:  avec les policiers, tu parles quand on te parle, aucun mouvement brusque, garde toujours tes mains en vue.   C’est que dans son quartier, ça brasse.  Entre les gangs rivaux et les coups de feux, le quotidien n’est pas toujours safe.  Aller jouer dehors?  Heu… comment dire… non.  Son père y a une épicerie et est un activiste pour les droits des Noirs.   Starr fréquente une école privée huppée à 45 minutes de là.  Elle y a deux meilleures copines, des amis sur l’équipe de basket et Chris, son petit copain blanc.  Inutile de préciser que son père n’est pas au courant.

 

Ce roman nous fait donc voir les suites de ce meurtre via les yeux d’une adolescente qui ne comprend pas cette injustice ni l’aveuglement de la société en général face à ces actes qui restent souvent impunis.  Brutalité policière, racisme quotidien, mais aussi la rage que tout ça engendre.  Et les dérapages, ensuite.   Ça parle de prise de parole, de droits de l’homme, de fierté et d’injustice.  Mais ça parle aussi d’amour et d’amitié, de famille et de solidarité.   Ça parle aussi de mondes difficiles à réconcilier en raison d’idées préconçues et de préjugés (des deux côtés) et d’intolérance.  J’ai beaucoup aimé la famille de Starr, pas toujours parfaite mais débordante d’amour.   En lisant, on est enragés par la direction que prend les choses.  On a parfois le goût de secouer tout le monde et de dire « nooooon »!  On se surprend à refermer le livre pour réfléchir  par moments.

 

La langue est celle de Starr.  Celle de Starr qui vit dans le ‘hood.  Car la jeune fille se sent double.  Déchirée entre ses deux milieux de vie, en raison des étiquettes qui pourraient lui être attribuées.  Le roman nous permet de comprendre l’origine de la violence et de pouvoir ouvrir – un peu –  les yeux sur la réalité de certaines personnes, nées dans certains quartiers dont il est difficile de sortir.

 

Certes, la femme blanche née dans un bon milieu se sent un peu beaucoup alien dans ce roman mais je n’ai pu m’empêcher de me dire que c’est probablement comme ça que ce sentent beaucoup de personnes d’autres origines ethniques dans une énorme quantité de romans.  L’auteur essaie de ne pas généraliser mais ses personnages ont aussi leurs préjugés et leur colère.  Pour la réflexion qu’il suscite, je conseille fortement ce roman.

 

Et je rêve du jour où tout le monde pourra célébrer les différences (culturelles ou autres), se permettre d’en parler, sans que ce soit insultant pour personne d’autre.  Même s’il ne faut pas trop rêver… l’héritage historique – et plusieurs faits récents –  rendent le tout très difficile.

Paul et Antoinette – Kerascoët

La Pastèque m’a fait une jolie surprise en janvier avec ce très bel album mignon comme tout.  Ça parle de vivre ensemble malgré nos différences et d’apprécier le moment tout de même.  Ça parle de deux petits cochons qui n’ont pratiquement aucun goût commun.  Paul aime les choses minutieuses, les choses belles tandis qu’Antoinette préfère jouer dans la boue et jouer avec les insectes.  Genre… les toucher.  Avec sa langue!

 

Inutile de dire qu’une balade pourrait tourner au cauchemar pour l’un ou pour l’autre… mais s’il y a certains petits désagréments, ça passe.  Leur journée est hyper différente, même s’ils sont ensemble.  Ça parle de compromis, certes, mais surtout d’amitié, de l’importance de s’accepter tel qu’on est et de célébrer les différences.

 

Les illustrations sont over choupinettes, choupi-nièce les a trouvées à la fois hilarantes et parfois dégueulasses, mais elle adore.   Elle n’a pas réussi à décider à qui elle ressemblait le plus, par contre.  Un peu des deux, et beaucoup de moi, qu’elle me dit.  5 ans et déjà si sage!

 

Très joli!

Prix des libraires du Québec 2018 – On lit ensemble?

Chaque année, je me donne comme mini-défi de lire une partie de la sélection du prix des libraires du Québec qui a été révélée hier.  Pourquoi, direz-vous?  Parce que j’y fais souvent de superbes découvertes et que les finalistes du prix est déterminés par nos librairies indépendantes et que ce sont les libraires qui peuvent voter.  Donc, les choix des gens qui nous conseillent des livres.

 

Je ne vais pas tout lire mais j’aimerais bien lire les catégories roman et BD, Québec et hors-québec.   Êtes-vous tentés aussi?  Vous avez le goût de participer avec moi?

 

En catégorie Québec


 

La bête creuse – Christophe Bernard

De bois debout – Jean-François Caron (déjà lu et a-do-ré… billet bientôt)

Le jeu de la musique – Stéfanie Clermont

Le palais de la fatigue – Michael Delisle

Noms fictifs – Olivier Sylvestre

 

Catégorie hors-québec

Nos richesses – Kaouther Adimi

Dans l’épaisseur de la chair – Jean-Marie Blas de Robles

N’essuis jamais de larmes sans gants – Jonas Gardell

Les fantômes du vieux pays – Nathan Hill

Le séducteur – Jan Kjaerstad

 

BD québécoise

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Betty Boob – Véro Cazot / Julie Rocheleau

L’esprit du camp – 1 – Falardeau / Cab

Titan – François Vigneault

 

BD hors-québec

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Oublie mon nom – Zerocalcare

La terre des fils – Gipi

Une soeur – Bastien Vivès

 

Avez-vous lu quelque chose dans tout ça?  Allez, dites-moi tout!  Et si vous avez le goût de lire ces romans avec moi, on va utiliser les groupe Québec en novembre et le logo du prix des libraires, pour leur faire de la pub à eux.  Bien entendu, vous pouvez participer en n’en lisant que quelques uns hein… j’aimerais juste avoir plein d’avis!

 

Et on se révélera nos prédictions la première semaine de mai, vu que le gala du prix aura lieu le 9 mai prochain.  Et j’espère qu’on aura encore la diffusion en direct chez Marie-Laura.  C’était fort chouette l’an dernier.  Qui en est??  Allez, au moins une personne!  Pour me faire plaisir!

 

 

 

Le pacte d’Emma – Nine Gorman

Je n’avais pas prévu de lire ce roman.  Il a atterri chez moi un peu par hasard et comme je suis que je suis difficile en terme de romance paranormale (surtout NA et YA), j’avais prévu passer mon tour.   L’auteure est une booktubeuse hyper connue (à qui je n’ai jamais parlé) et je me suis dit que si je n’aimais pas ça, j’allais me faire tomber dessus.   Bref, j’avais décidé de me tenir loin malgré les avis très positifs vus sur Youtube.

 

Sauf que j’ai vu qu’il y avait tout un article dans Lire.   Et je me suis dit que je manquais peut-être quelque chose.   Donc je l’ai lu.  Et heu… c’est ça?

 

Mais pitchons un peu.

Emma a 21 ans.  Depuis qu’elle a 16 ans, elle se sait atteinte de la maladie de Beckyngton (maladie qui n’existe pas, soit dit en passant), une maladie neurodégénérative qui attaque graduellement sa motricité et sa cognition.   Elle a vécu une adolescence très solitaire, n’a pas vécu les expériences considérées comme « normales » à l’adolescence.   Elle décide de partir à New York pour repartir à zéro, dans un endroit où elle ne sera pas définie par la maladie… et l’histoire va commencer avec un entretien pour Anderson Corporation pour un emploi d’assistante du PDG.  Mené par Andrew Anderson, homme magnifique, milliardaire et détestable.

 

Oui, je sais.  Ça fait 50 shades.  Un mélange de 50 shades et de Twilight, en fait.   C’est assumé, entendons-nous.  Mais c’est quand même un peu dérangeant. Tous les « tropes » du genre y sont.  Ceci dit, je m’attendais à ça et j’ai été agréablement surprise par la plume de l’auteure, qui est agréable et fluide.   L’idée de personnifier la maladie m’a beaucoup plu, entre autres.    Je trouvais aussi que la réaction de l’héroïne face à son destin était intéressante et crédible.   Puis la romance a commencé.  Et j’ai perdu tout intérêt.  Parce que je n’y ai pas cru une seconde et qu’à part face à sa maladie, je ne savais du tout qui était l’héroïne.   Vous me direz qu’elle non plus, étant donné le contexte… et je le comprends.  Mais quand tout le monde (surtout le beau monde riche et célèbre) l’adore instantanément et que les relations se tissent à la vitesse de l’éclair, c’est dérangeant.    Et les références un peu plaquées pour faire ressortir l’amour de la littérature… ça fait plaqué aussi.

 

Ajoutons à ça qu’on ne sait presque rien sur les deux intérêts masculins (l’un est super gentil et l’autre a décidé de perdre son humanité et d’être loin de toutes ses émotions… pauvre chou) et que j’avais vu venir le tout dès la première sortie en boîte (je suis un devin, même sans essayer… malédiction, je vous le dis)… ça vous donne une idée globale.  Le monde et la mythologie ne sont pas vraiment développés et j’avoue que bon, les pages de dialogues « romance »,  j’ai passé vite.  Oui, je sais, je sais.

 

Mon agacement principal, toutefois, est venu du traitement de la maladie.  Au départ, je croyais que c’était la maladie de Huntington mais pour en avoir connu plusieurs (yep… orthophoniste en maladies neurodégénératives et neuromusculaires… j’en ai vu trop à mon goût), l’évolution ne ressemble pas vraiment à ça.  En fait, je n’ai jamais vu une maladie neurodégénérative de comportant des troubles cognitifs se présenter comme ça.  Oui, c’est variable d’une personne à l’autre et je ne les connais pas toutes, loin de là.  (HEUREUSEMENT, direz-vous).  En fait, habituellement, ce sont les fonctions exécutives, planification, raisonnement, organisation, attention et (oui) mémoire, qui sont atteints en premier.   Tout ce qui peut nuire à une analyse marketing et finances détaillée, où il y a beaucoup de liens et de recherches à faire.  Je n’ai jamais vu de trous de mémoire aussi bien ciblés qui n’ont pas d’influence sur la vie de tous les jours.  Et je n’ai jamais vu de troubles moteurs qui vont et qui viennent à cette vitesse et qu’on peut cacher aussi longtemps et quotidiennement.  Oui, je sais, c’est une maladie imaginaire, impossible à prévoir, je sais.  Mais difficile pour moi d’y croire, vous comprenez?

 

Bon, maintenant que j’ai fini de bougonner, je dirai que la finale est intéressante et ouvre sur autre chose.  Je ne sais pas si je lirai la suite, n’étant pas super fan de romance paranormale (j’ai eu mon trip… mais il est passé) mais comme la plume me plaît, je retenterai tout de même le coup si l’autrice s’essaie à un autre genre.  Parce que ça se lit tout seul, qu’il y a un côté cinématographique et que c’est addictif comme style.  Et ça, de temps en temps, ça fait du bien!

 

(Bring on the hate, maintenant!)

Club Sandwich – Cinq histoires biscornues, mais néamoins amusantes – Zviane

Zviane est une bédéiste québécoise a une imagination de folie.  J’aime beaucoup les incursions de grand n’importe quoi dans ses oeuvres.  Du coup, quand j’ai pris connaissance de ces petites histoires, ces 24 planches à faire en 24h dans le cadre du festival de la BD d’Angoulème, je me suis laissée tenter.

 

C’est une lecture hyper rapide, qui nous entraîne super rapidement dans des univers toujours particuliers.  On y construit des igloos, y rencontre des sirènes et des toutous ainsi qu’une loutre qui devient bleue.   Le tout présenté comme si c’était d’une parfaite normalité.  Du coup, tout ne nous est pas expliqué et ça, j’adore.

 

Toutefois, c’est un peu inégal et je me suis surprise à dire, presque chaque fois : « qu’est-ce que ça aurait pu être si elle avait eu davantage de temps ».  Parce qu’elle nous entraîne assez loin, en très peu de temps.  Je me suis demandé si ça valait la peine d’en parler, mais ne serait-ce que pour parler de l’auteure… je pense que oui.  Et la preuve que ça m’a bien plu, j’ai réalisé qu’il y avait un autre recueil de ce genre de courtes BDs… et je le lirai fort probablement!