Funérailles célestes – Xinran

Funerailles-celestes.jpgPrésentation de l’éditeur

Funérailles célestes est une histoire vraie d’amour et de perte, de loyauté et de fidélité au-delà de la mort. Xinran dresse le portrait exceptionnel d’une femme et d’une terre, le Tibet, toutes les deux à la merci du destin et de la politique.

 

En 1956, Wen et Kejun sont de jeunes étudiants en médecine, remplis de l’espoir des premières années du communisme en Chine. Par idéal, Kej un s’enrôle dans l’armée comme médecin. Peu après, Wen apprend la mort de son mari sur les plateaux tibétains. Refusant de croire à cette nouvelle, elle part à sa recherche et découvre un paysage auquel rien ne l’a préparée, le silence, l’altitude, le vide sont terrifiants. Recueillie par une famille tibétaine, elle apprend à respecter leurs coutumes et leur culture. Après trente années d’errance, son opiniâtreté lui permet de découvrir ce qui est arrivé à son mari… Quand Wen retourne finalement en Chine, elle retrouve un pays profondément changé par la Révolution culturelle. Mais elle aussi a changé: en Chine, elle avait toujours été poussée par le matérialisme; au Tibet, elle a découvert la spiritualité. »

 

Commentaire

Ce roman, je l’ai cherché pendant des années avant de finalement mettre la main dessus. Et ensuite ben… il a patienté genre un an dans ma pile à lire.  Est-ce que ça surprend quelqu’un?  C’est que j’attendais d’être dans le bon état d’esprit avant d’aborder ce roman.  Et je crois que j’ai bien fait.

 

C’est que c’est une histoire bien particulière que celle-là.  L’auteure, Xinran, alors qu’elle était à Chine, a rencontré une femme, Shu Wen.  Et après plus de 10 ans, c’est son histoire à elle qui nous est racontée.  Celle d’une jeune dermatologue chinoise qui part au Tibet retrouvé son mari qui y est mort.  Il était parti plein d’idéalisme, pour sauver les Tibétains.  Et n’est jamais revenu. 

 

Bien entendu, les choses ne vont pas tourner comme prévu et la jeune femme, Wen, se retrouve dans une quête un peu incroyable, sans réels indices, mais armée de son amour inébranlable pour son mari, pour le retrouver, ou du moins savoir ce qui lui est arrivé.   Et elle va se retrouver dans un monde qu’elle n’avait même pas imaginé.  Ailleurs.  Où les messages passent par les rochers et où elle découvrira la vie de nomade.   Et pour moi, ça a aussi été une découverte.  J’ai été assez décontenancée au début par cette lenteur, par cette vie au rythme des saisons et des éléments, par cette spiritualité qui se réflète dans toutes les coutumes.   C’est avec le regard un peu condescendant de Wen que nous abordons cette culture.  Persuadée de la supériorité de la sienne, elle est un peu ébranlée, croit sincèrement que la Chine peut faire quelque chose pour cette population.  Mais le récit évolue avec son héroïne et nous emmène ailleurs, dans le Tibet des années 50.  J’ai été fort touchée par l’apothéose du récit.  C’est beau et cruel à la fois.  Et je me souviendrai de cette lecture. 

 

Je me serais peut-être passée de la postface, qui remet les pendules à l’heure.. j’aurais préféré ignorer les raccourcis que l’auteure a pris et garder la magie du récit.  Mais n’empêche que j’ai beaucoup aimé ce roman!

Iced – Dani O’Malley #1 – Karen Marie Moning

Iced.jpgPrésentation de l’éditeur (traduit à peu près – et pas au complet – par moi-même)

« Dani « Mega » O’Malley a ses propres règles du jeu – et dans un monde envahi par les Fae, sa règle numéro un est: Fait ce qu’il faut pour survivre.  Possédant des talents particuliers et la puissante Épée de Lumière, Dani est très bien équipée pour la tâche.  En fait, elle est l’une des rares humaines à pouvoir se défendre contre les Unseelie.  Mais voilà que ses principaux atouts se transforment en problèmes.

 

L’ancienne meilleure amie de Dani, MacKayla Lane, voudrait la voir morte, les terrifiants princes Unseelie ont mis sa tête à prix et l’Inspecteur Jayne, chef de police, voudrait bien avoir son épée.  En plus, des gens sont mystérieusement glacés sur place partout en ville, restant figés en de mystérieux tableaux glacés. 

 

Quand l’une de ces scènes se produit dans le bar le plus branché de Dublin, Dani se retrouve à la merci de Ryodan, le propriétaire immortel du club.  Il a besoin de son esprit vif et de ses capacités exceptionnelles pour comprendre ce qui glace les Fae et les humains – et Ryodan fera tout pour s’assurer qu’elle obéisse. »

 

Commentaire

Ce livre, c’est celui pour lequel j’ai brisé ma résolution de « pas de livres jusqu’à Noël ».  Quand même, juste un petit, ça ne compte pas, non?  C’est que j’avais une hâte folle de retrouver le Dublin de Fever et tout cet univers.  Et que dire de cette couverture!  J’adore l’image de Dani et le Dublin en ruines…  Bref, j’avais hâte de le lire.

 

Mais bon, voilà, il va y avoir un « mais ».  Peut-être n’était-ce pas la bonne période (je lis à vitesse d’escargot), ou encore mes attentes étaient peut-être autres… mais j’avoue avoir eu beaucoup de mal à me plonger dans le roman, même si l’atmosphère est la même que dans Fever, que le Dublin représenté est terrifiant et que l’évolution de certains personnages m’a beaucoup plu.

 

Ce roman s’ouvre juste après la fin de Shadowfever, que je vais tenter de ne pas trop vous spoiler.  Disons juste que nous somme en l’an 1 AWC (After Wall Crush) et que rien ne va plus.  La moitié de la population a été décimée, sortir dans les rues est un Risque avec un grand R et que la population réagit étrangement.  Entre les héros qui se découvrent, les gens qui se terrent,  les autres qui sont fascinés par les Fae et les sectes qui se forment, rien ne va plus.  Et Dani O’Malley, du haut de ses 14 ans, est comme un poisson dans l’eau dans cet univers.

 

Et je pense que là a été le problème.  Les 14 ans de Dani.  Pas que ce soit mal personnifié hein!  Au contraire, Dani a VRAIMENT 14 ans.  Un mélange de naïveté et d’enfant qui a dû grandir trop vite.  Une enfant qui a grandi dans des circonstances terribles et qui survit malgré tout.  Une enfant qui se croit indépendante, libre… et surtout, un Superhéro.   Elle est inconstante, n’ose pas vraiment montrer d’affection ou de sentiments, a super peur d’être blessée même si elle ne se l’avoue pas.  Le portrait est très réussi donc.  Vraiment.  Mais je crois sincèrement que ce n’est pas de ça dont j’avais envie. 

 

Je pense que j’ai cessé de compter les « feck » et les « freeze-framing » après la centaine.  Les « Dude », je trouve ça drôler, par contre.  Mais les répétitions de vocabulaire m’ont finalement un peu tapé sur les nerfs.   J’ai aussi eu un peu de mal avec le rythme en début de roman.  Je trouvais que ça tournait un peu en rond, que ça n’allait nulle part, que ça manquait de tension sexuelle.  Parce que bon, du haut de ses 14 ans, disons que Dani, quoique très consciente de ce genre de choses, n’en est pas vraiment là.  Et je ne me plaindrai pas de ça.   Mais comme je l’ai dit plus tôt, je m’attendais à autre chose.

 

Toutefois, le rythme s’emballe vers la fin du roman.  On commence à mieux saisir les personnages et leurs motivations, les événements se précipitent, ça devient autre chose que Dani qui essaie de s’échapper et là, ça m’a davantage plu.  Ryodan est very hot et j’adore la personnalité de Christian dans ce roman.   J’ai aimé en savoir plus sur l’enfance de Dani et je suis bien curieuse à propos de Dancer, après ce que Kat en a dit…

 

Inutile de dire que je lirai le tome 2.  Avec des attentes différentes, of course.  Peut-être que mon avis sera alors moins en demi-teinte!

 

PS: KMM a piqué une réplique à Spike (comment ça, qui est Spike?  Dans Buffy!).  J’ai limite tapé des mains!

 

 

Éperdument – Jill Shalvis

Eperdument.jpgPrésentation de l’éditeur

« Shérif, fais-moi rêver…

Chloe Traeger aime vivre dangereusement et ne s’en prive pas.  Évidemment, son attitude rebelle ne manque pas d’attirer l’attention du très sexy shérif de Lucky Harbor. 

 

Sawyer Thompson fait régner l’ordre dans cette petite ville côtière pour racheter ses écarts d’adolescent.  Décidé à rester dans le droit chemin, il tente de résister à l’attirance qu’il éprouve pour Chloe, cette adorable sauvageonne.  À moins que l’amour soit le seul moyen pour ces deux caractères si opposés de trouver un équilibre salvateur?

 

Commentaire

Commençons ce billet par un racontage de vie en règle.   Vous savez, dans la vie, il y a des amis qui sont comme tombés du ciel.  Des coups de foudre amicaux.  Des gens qui vous font sentir moins seuls sur cette terre, qui ont les mêmes trips étranges que vous, les mêmes bizarres d’intérêts, le même humour un peu décalé.  Des gens que vous admirez, que vous trouvez géniaux mais avec qui vous êtes tout de suite tout à fait à l’aise, tout à fait vous-mêmes.  Ça n’arrive pas souvent, ce genre de chose.  Et c’est arrivé avec la personne qui a traduit cette romance.  

 

Du coup, je ne suis totalement pas objective, je préfère vous en aviser d’avance.  J’ai d’ailleurs commencé la série par le tome 3.  Et je l’ai lu en français.  Non mais psychorigide comme je suis, c’est de l’Amitié avec un grand A.  Believe me.  

 

Il s’agit donc de trois soeurs.  Celles-ci sont les héroïnes des trois premiers romans de la série Lucky Harbor de Jill Shalvis (dont le patronyme me fait toujours penser à « Shaved Pelvis »… oui, vous avez le droit de rire) et c’est Chloe, la plus jeune, qui est ici au centre de l’histoire.  Chloe a grandi avec sa mère, Phoebe, avec un sac à dos comme seul bagage et pas de point d’attache.  Jamais elle ne se serait attendue à s’attacher à cette petite ville, avec ses habitants un peu excentriques, ni à ses deux soeurs qu’elle ne connaissait pas un an et demi auparavant.  Et encore moins à Sawyer, le shérif, qui veut faire respecter la loi.  Et disons que suivre les ordres, ce n’est pas le fort de Chloe et de son meilleur ami, Lance, atteint de fibrose kystique, et dont le temps est compté.  

 

C’est une histoire toute simple qui nous est racontée ici. Une femme qui doit apprendre à s’attacher, un homme qui ne s’accorde pas beaucoup de lousse pour se faire pardonner le passé, des rencontres, une évolution.  Ici, le sexe n’est pas une finalité, les deux héros ne sont pas parfaits mais apprennent à s’apprécier pour ce qu’il sont.  Les choses évoluent tranquillement, pas de brutal changement… juste une relation qui se bâtit.  Et ça fait du bien de lire ce genre d’histoire.  Pas forcément super original mais ça fait sourire, et on y croit.  C’est le principal, non?

 

Le tout est raconté avec beaucoup d’humour et les personnages secondaires nous semblent réels, nombreux mais ont tout de même de l’épaisseur et sont bien caractérisés.  On sent que l’auteure a des projets pour plusieurs d’entre eux pour la suite.  L’atmosphère de la petite ville où tout sait tout sur tout le monde (merci Facebook) est super bien réussie (un village genre celui de Gilmore Girls, la mer en plus) et la bande de joyeuses fêlées de l’âge d’or est ma foi bien sympathiques.  J’ai beaucoup aimé la relation entre les soeurs (même si j’ai un faible pour Chloe, qui me rejoint davantage) ainsi que celle entre Lance et Chloe.  La dédicace du début en dit long sur ce personnage, d’ailleurs…  Je l’aime bien, celui-là!

 

Bref, une jolie histoire, un héros stoïque, armé jusqu’aux dents et diablement sexy et une série vers laquelle je reviendrai! 🙂

Bufffy the Vampire Slayer – Season 8 – Tomes 2 à 8

Buffy-8-8.jpg

Commentaire

Je vous ai déjà parlé du début de cette saison 8 il y a quelques mois.  Ok, genre, 16 mois.  16 mois que la fin de la série patiente dans ma pile à lire.  Des fois, je ne me comprends pas moi-même!

 

Avec cette saison 8, il y a un arc principal, comme dans les vraies saisons à la télé.  Cette fois-ci, ce sont les réactions du monde face à l’armée de Slayers qui combattent maintenant sur terre et aux dangers potentiels que ça représente.  Disons que ce n’est pas tout le monde qui est d’accord avec les principes de Buffy et de l’ex-Scooby gang.   Tout le long de la série, on est dans ce domaine.  Toujours le bien contre le mal, sauf que des fois, ce n’est plus si clair que ça.  Le pouvoir donne souvent lieu à bien des abus.

 

Par contre, il y a tout un côté très weird.  Très univers parallèles, très étrange.  Et auquel je n’ai pas vraiment accroché.  J’ai même roulé les yeux à quelques reprises (surtout dans le tome 7, en fait). La mythologie qui sort d’un peu nulle part, les histoires folles, quand même, ça a ses limites.  Du moins avec moi.  J’aurais préféré qu’on exploite davantage les sentiments de Dawn, de Xander ou même de Buffy à l’occasion.  J’ai eu l’impression que certains aspects auraient pu être mieux traités.

 

Ceci dit, j’ai été ravie de retrouver les personnages de la série.  Les dialogues sont fidèles à ce qu’ils étaient, Xander débarque toujours autant, ,Willow a souvent l’air totalement candide et on imagine parfaitement sa voix.  L’état de certaines relations semble quand même avoir un peu régressé… j’ai été un peu dubitative.  En ce qui concerne les dessins, ce sont des dessins « comics » et Buffy est la plus difficile à reconnaître.  Mais en gros, on reconnaît les expressions et ça, ça fait plaisir.

 

Bien entendu, il y a des batailles, des trahisons, des choix déchirants et des rebondissements qui m’ont laissée pantoise.  Je ne veux pas trop en dire pour ne pas gâcher la surprise.  Du coup, vous ne saurez pas qui apparaît dans la saison!  J’ai une petite préférence pour les tomes 3-4 (trop de Faith dans le 2 et des trucs étranges dans les autres) En plus, il y a une saison 9 d’amorcée.  Je lirai, of course.  Même si bon, pour vrai, dans ma tête, la finale est celle de la télé.  Même s’il y a Whedon derrière les comics!

Shatter me (Insaisissable 1 – Ne me touche pas) – Tahereh Mafi

shatter-me.jpgPrésentation de l’éditeur (Traduite n’importe comment par moi)

« Personne ne sait pourquoi le toucher de Juliette est mortel, mais « The Reestablishment » a des plans pour elle.  Des plans qui impliquent de l’utiliser comme une arme.  Mais Juliette aussi a des plans.  Après toute une vie sans liberté, elle découvre finalement la force de combattre pour la toute première fois […] »

 

Commentaire

Je n’avais pas prévu lire ce roman tout de suite, même si ça faisait près d’un an qu’il était dans ma pile. Sauf que là, il est traduit en français (nous sommes en octobre au moment ou j’écris ce billet… faut pas chercher à comprendre l’ordre de publication des trucs sur mon blog) et je commence à voir passer un peu trop d’informations à mon goût.  Du coup, optons pour la solutions ultime… lisons le roman!

 

Ce qui m’a définitivement le plus charmée, c’est la plume de l’auteure.  Le début est frappant.  Juliette est enfermée, elle ne sait pas ce qui va lui arriver, elle pense devenir folle.   Depuis son tout jeune âge, elle a été privée de contacts humains, elle ne sait pas ce que c’est d’être touchée, elle a toujours été considérée comme un monstre.  En effet, lui toucher, c’est mourir.  Et la voix de Juliette est éclatée, comme un long monologue intérieur, celui d’une jeune fille qui n’ose s’avouer ses désirs, ses craintes, ses espoirs.  On la sent dériver, revenir sur ses pas, bref, ça m’a beaucoup plu. 

 

Puis, on lui annonce un compagnon de cellule.  Il s’appelle Adam et il devra apprivoiser la demoiselle qui a peur d’elle-même et de tout le monde.  Quand elle rencontre Werner, beau comme un dieu, fils du chef de l’establishment, elle comprendra bien des choses et tentera de ne surtout pas être ce qu’ils veulent faire d’elle.  Mais bon, avouons-le, Warner est le personnage qui me fascine le plus à date. 

 

J’ai été agréablement surprise par ce roman.  Pas que la dystopie soit si originale, ni même l’histoire.  Mais, comme je l’ai mentionné, l’écriture imagée et éclatée m’a charmée (ça change de plusieurs romans dystopiques jeunesse) ainsi qu’un certain élément de la finale, qui m’a fait battre des mains et sautiller sur place (les références me font de l’effet, que voulez-vous!)  J’ai beaucoup apprécié Juliette au départ, même si j’ai trouvé que, ma foi, elle s’habituait drôlement vite à la situation.  Le milieu du roman traîne un peu (surtout que c’est du déjà vu… mais bon, on s’y attend un peu avec ce genre de roman) et j’aurais aimé plus d’ambiguité dans les caractères des personnages mais on se rattrape à la fin, du moins selon moi. 

 

Question à ceux qui l’ont lu en français… comment ont-ils traduits les multiples usages du mot « shatter » dans le texte?  Je suis curieuse.

 

Je lirai sans doute la suite, même si j’ai la bizarre d’impression que le meilleur est derrière nous (soit la Juliette du début, avec sa voix si particulière, passionnée et apeurée à la fois).  Une agréable lecture!

Rules of civility (Les règles du jeu) – Amor Towles

rules-of-civility.JPGPrésentation de l’éditeur (celle d’Albin Michel, en partie)

« New York, fin des années 30, entre Grande Dépression et Seconde Guerre mondiale, une ville qui se réinvente chaque jour., celle des grandes comédies américaines où des héroïnes sophistiquées et sarcastiques se lancent à la conquête des beaux quartiers sur un air de Gershwin… Katey (née Katya), la narratrice, dactylo dans un cabinet juridique, dissimule soigneusement ses origines (parents immigrés, Brooklyn).

 

Elle a 25 ans, une intelligence redoutable, des nerfs d’acier, un esprit mordant et de l’ambition à revendre. Un soir de réveillon en compagnie de sa colocataire Eve, elle croise l’aristocratique Tinker Grey, un jeune et séduisant banquier qui n’est pas insensible à son charme.

 

[…] Trente en plus tard, elle tombe sur deux portraits de Tinker dont on a perdu la trace, et se souvient de celui qui a changé son destin… »

 

Commentaire

Je me doutais bien que ce roman avait tout pour me plaire, même si j’avais lu autant de billets enthousiastes que de billets très mitigés.  Déjà, les années 30, l’ambiance à la Gatsby, le côté nostalgique… je ne pouvais qu’être séduite, je crois.  Et, effectivement, ça n’a pas manqué. 

 

Nous rencontrons Katey dans les années 60, lors d’une expo de photos qui représentait des inconnus dans le métro, pris à leur insu presque 30 ans plus tôt.  Soudain, elle pointe une photo à son mari.  Tinker Grey.  Un homme qu’elle a connu en 1938, alors qu’elle était secrétaire à New York.   Presque tout le roman est un long flashback où Katey revit une année de sa vie, celle qui a tout changé.  C’est un roman de découverte de soi et si notre héroïne semble souvent en retrait des situations qu’elle vit, c’est elle qui, pour moi, a fait une grande partie du charme du roman.  Très peu consciente de ce qu’elle est, de son anticonformisme, elle vit un peu dans l’ombre de sa meilleure copine et coloc Eve, sans trop se poser de questions mais en cachant ses origines.  Le but: s’amuser et sortir même si on n’a pas un sou. J’ai adoré son évolution, sa prise de conscience graduelle, le changement de sa vision du monde (ici, j’allais parler de nuances de gris mais il me vient immédiatement des visions de fouet, de cravates et de vaches sacrées, ce qui n’a aucun espèce de rapport avec cette histoire… du coup, j’hésite), la perte de certains préjugés et illusions, ses espoirs, ses rêves, son ambition.

 

Et quand, au nouvel an, Tinker entre dans le décor, c’est un nouveau monde qui s’ouvre à Eve et Katey.  Tinker, c’est un peu le prince charmant (sans le poney à paillettes).  Beau, drôle, riche, prévenant, il entrera dans leur vie de façon flamboyante et leur ouvre les portes de l’aristocratie New-Yorkaise, des immeubles à portiers et des folles dépenses. On sait dès le départ qu’il y aura une dégringolade mais je me suis accrochée à ces moments passés avec eux.   Le rythme n’est pas super rapide, il y a plein de situations où on attend quelque chose qui ne vient pas mais justement pour ça, ça m’a rappelé la vraie vie.  Et j’ai aimé replonger dans mes propres souvenirs et me remémorer ces gens qui sont passés dans ma vie, comme ça, qui n’y sont plus nécessairement mais qui ne sont pas passés pour rien, d’une certaine façon.  On sent l’héroïne sereine par rapport à tout ça mais tout de même, on sent qu’il y a quelques trucs pas totalement résolus.

 

Je n’ai pas aimé tous les personnages (Eve en particulier, qui a eu le don de m’agacer), même si j’ai souvent compris l’ambivalence de leurs sentiments, leurs non-dits.  Le roman est aussi bourré de références, certaines très bien placées (d’autres moins, mais bon… n’est-ce pas, Flo ;))) à plein d’auteurs et de romans que j’adore.  Je retiendrai en particulier Gatsby (entendons-nous, il y a de gros gros points communs) et Great expectations, qui ont tous deux des échos dans cette histoire.   Du coup, je ses que je relirai bientôt le Dickens.  Moi aussi, il me fait du bien, ce bon vieux Charlie.  

 

Un roman à lire au son d’un trio jazz, en s’imaginant un martini à la main (ou en en ayant un pour vrai, c’est au choix) et un collier de perles autour du cou.  J’ai aimé!

 

Whose body? (Lord Peter et l’inconnu) – Dorothy L. Sayers

Whose-body.jpgPrésentation de l’éditeur (adapté librement par moi)

« Il y a un cadavre dans la baignoire, complètement nu à l’exception d’un pince-nez.  Entre en scène Lors Peter Wimsey.  Pressé d’enquêter par sa mère, la Duchesse douairière de Denver, Lors Peter fait le lien entre la disparition d’un financier et le corps trouvé dans la salle de bain.  Mais trouver de quelle manière ils sont reliés les mènera dans une joyeuse enquête. »

 

Commentaire

On m’avait dit « Dorothy Sayers, c’est aussi bien qu’Agatha Christie ».  Du coup, pour vérifier cette affirmation, j’ai acheter le premier tome des enquêtes de Lors Peter Wimsey.  Et aussi, quand on fait référence à Dame Agatha, je peux rarement résister.  Du coup, mes attentes étaient élevées.  Trop, sans doute.  Parce que je n’ai été que moyennement convaincue.

 

L’histoire se déroule à Londres et notre enquêteur amateur est un gentleman anglais, second fils d’une duchesse, libre de s’amuser tant qu’il veut à résoudre des enquêtes.  Il a ses entrées à Scotland Yard et au départ, pour lui, résoudre des enquêtes n’est qu’un divertissement.  Voire même que ça l’amuse.   Dans ce cas précis, on découvre un cadavre complètement nu dans le bain d’un architecte, qui dit n’avoir aucune idée de comment le dit cadavre a pu se retrouver là.   Lord Peter va donc mener sa petite enquête, au grand désespoir du commissaire chargé de l’enquête de police.

 

Ce que j’ai trouvé dommage dans ce roman, c’est qu’il est rempli de personnages ma foi fort intéressants, remplis de potentiel, mais que l’histoire ne fait pas le poids.  En effet, Lord Peter, qui est fort drôle, intelligent et parfois plutôt étrange est un détective intéressant, bien que très intuitif.  Il a un passé derrière lui et si au départ il semble presque sociopathe (disons que ça l’amuse, tout ça), on réalise rapidement qu’il n’est pas complètement imperméable aux gens et à leurs sentiments.  Bunter, le domestique de celui-ci est également un personnage que j’ai beaucoup aimé et la duchesse semble être un peu fofolle mais posséder tout le sang froid de l’aristocratie anglaise (le truc du bazar m’a fait mourir de rire).  Donc, ça partait bien.  Mais l’histoire… et la résolution… disons que je me suis pas mal ennuyée.

 

Tout d’abord, j’ai eu l’impression de débarquer en terrain inconnu, même si c’est supposément le tome 1.  Genre de terrain inconnu rempli de choses et de références que j’aurais dû connaître.  J’étais un peu perdue et j’ai mis un moment à vraiment me repérer dans tout ça.  Par la suite, trop de coïncidences (bon, ok, j’ai été peut-être un peu plus exigente qu’avec Agatha de ce côté-là), une résolution qui tombe du ciel (c’est bien beau l’intuition, mais quand même) et des révélations ma foi très pratiques (j’ai pour ma part trouvé le procédé artificiel).  Peu convaincue par ce côté du roman, donc.  De plus, j’ai mis les trois quarts du truc à vraiment me sentir dans l’ambiance londonienne de l’époque.  Ça allait trop vite, trop dans tous les sens (les réponses arrivent super rapidement) et mon intérêt s’émoussait.

 

Par contre, comme je pense que les personnages ont du potentiel et que quand même, pour plusieurs, c’est un classique des whodunits, je retenterai le coup avec plaisir, ne serait-ce que pour donner une seconde chance à une série qui avait toutes les chances de me plaire au départ.  Peut-être est-ce que je tomberai mieux la prochaine fois!

Les quatre de Baker Street – 1 – L’affaire du rideau bleu – Djian / Legrand / Etien

quatre-de-baker-street-1.jpgPrésentation de l’éditeur

« Billy, Charlie et Black Tom sont inséparables.  Et pour cause: impossible de survivre tout seul dans l’East End londonien, peuplé de faux mendiants, de vrais rufians et de franches canailles!  Heureusement, les trois amis peuvent compter sur la protection d’un certain Sherlock Holmes, pour lequel ils font parfois office d’espions des rues. 

 

Mais lorsque la fiancée de Black Tom est kidnappée sous leurs yeuc, nos héros vont devoir mettre à profit les leçons de leur mentor pour la retrouver saine et sauve… en s’adjoignant les services d’un quatrième larron pour le moins inattendu.  Place aux « Quatre de Baker Street », la plus jeune équipe de détectives de l’époque victorienne! »

 

Commentaire

C’est Stéphanie qui m’avait offert cette BD… en 2009, je pense, lors du swap Holmes.  Oui, je sais, ça date.  Et comme j’ai envie de BDs présentement, surtout quand je reviens de journées folles-folles-folles comme ces temps-ci, j’ai sortie celle-ci de ma pile.  Peut-être est-ce d’avoir écouté Sherlock (with Benedict dont j’ai longtemps confondu le nom avec « cucumber patch »… je trouvais qu’il avait bizarrement choisi) qui m’a redonné envie de plonger dans cet univers.  Bref, cessons le radotage et passons à la BD.

 

Tout d’abord, je trouve l’idée de créer une série sur les jeunes des rues de mèche avec Sherlock Holmes très intéressante.  Ils sont bien sympathiques, ces trois jeunes qui font bien ce qu’ils peuvent pour survivre dans ce monde pas rose tous les jours.  Si on voit Sherlock en début et en fin de BD, c’est une enquête complète qui se déroule sous nos yeux dans cette courte BD, et ce sont nos amis qui mènent l’enquête, sans bien entendu passer par les voies officielles.  Cette fois, la petite fiancée de Black Tom est enlevée juste sous leurs yeux.  Parole de Black Tom, ça ne va pas se passer comme ça!

 

Les trois compères sont très différents.  Un beau parleur, un impulsif (trop parfois… c’est ce qui m’a moins plu dans la BD… il pense avant d’agir) et un observateur.  Dans ce tome, c’est Billy et Charlie qui aident leur copain qui veut agir vite et à tout prix, sans penser trop trop.  Mais bon, il a 13 ans… c’est compréhensible.  L’histoire se tient bien mais vu le format, c’est un peu rapide pour mon goût.  Difficile d’aller en profondeur.

 

J’ai beaucoup aimé les dessins et l’expressivité des personnages, qui sont vus sous différents angles, même si on est quand même loin du rythme et de la diversité d’angles de certaines BDs.  Les arrière-plans du Londres victoriens sont également très réussis, avec les bâtiments connus au loin et une abondance de petits détails qui rendent le tout très réel et qui contribuent à créer l’ambiance.  Ok, dans cette BD, la station Baker Street est située près de la Tour de Londres mais ne pinaillons pas hein…

 

Une lecture BD agréable, dont j’ai beaucoup aimé le dessin et l’atmosphère mais dont l’histoire m’a semblé un peu simple, trop facilement résolue.  Dommage car il y a des questionnements sous-jacents, des personnages ambigüs… des choses qui me plaisent habituellement.  Si la suite me tombe entre les mains, je lirai peut-être mais je n’ai pas suffisamment accroché pour me jeter dessus.

Honni soit qui mal y pense – Henriette Walter

Honni-soit-qui-mal-y-pense-copie-1.jpgPrésentation de l’éditeur

« Quand on aime, on donne sans compter… et quand on sait que plus des deux tiers du vocabulaire anglais viennent du français et du latin, que le mushroom anglais est en fait le mousseron français assaisonné à la mode anglaise et que le bol français est à l’origine le bowl anglais prononcé à la française, on comprend alors qu’entre ces deux langues, c’est une véritable histoire d’amour qui a commencé il y a plusieurs siècles… et qui dure.

 

C’est l’histoire peu commune de deux langus voisines et néanmoins amies qu’Henriette Walter conte ici en parallèle.  Et le lecteur découvre avec surprise que l’érudition n’est pas forcément ennuyeuse!  Honni soit qui mal y pense… »

 

Commentaire

L’histoire et l’évolution des langues me fascine.  Bon, en même temps, vu le travail que je fais, c’est encore une chance.  De Henriette Walter, j’avais déjà lu « L’aventure des langues en occident », que j’avais adoré.   J’ai donc été ravie de me pencher sur ce livre (oui, c’est de la non-fiction et en plus, c’est de la linguistique), qui se lit comme un roman.  C’est que cette histoire est passionnante.  Le français et l’anglais sont deux langues que je connais et que j’aime.  Du coup, j’ai pu y trouver tout plein de repères.  Et en plus, je trouve que l’auteure réussit à ne pas prendre trop parti pour une langue ou pour l’autre (j’ai juste été un peu perplexe vers la fin) et elle précise clairement ses sources ainsi que ses incertitudes et hypothèses.  Ça rassure.

 

Le français et l’anglais, donc.  Deux langues qui, de par leur histoire, se sont beaucoup mélangées, à des époques souvent différentes.   En effet, de par l’arrivée de Guillaume le Conquérant en Angleterre, la langue de celui-ci a beaucoup influencé l’anglais de l’époque.  Et l’anglais a eu des répercussions sur le français par la suite.  L’ouvrage ne se contente pas de nous donner de la théorie.  Il regorge d’anecdotes et d’exemples concrets que j’adore.  En fait, c’est ce qui me plaît le plus dans ça.  Ces mots qui ont été empruntés par une langue, oubliés dans la langue source, puis réempruntés par la suite, avec un nouveau sens et des modifications.  Ca me fait sourire et me fascine à chaque fois.  Et dans le cas du français et de l’anglais, c’est vraiment particulier.

 

Les premiers chapitres m’ont semblé un peu redondants vu que j’ai lu L’aventure des langues en occident il y a relativement peu de temps.  En effet, Henriette Walter commence par situer son sujet le contexte global pour que le lecteur puisse mieux comprendre ce que veut dire « descendre de telle langue » et comment les différents mouvements des peuples ont influencé les langues.   Des frontières, ça bouge, n’est-ce pas!  Par contre, dès qu’elle a plongé plus directement dans le sujet de cet essai précis, j’ai été à nouveau très très intéressée.  On part du vieux-français, du moyen-anglais, de tout ce qui a mené à l’anglais actuel, avec un accent sur les échanges entre les deux langues.   Bien entendu, l’histoire commence en Europe mais il y a également une partie sur l’Amérique (un jour, je trouverai un truc encore plus pointu là-dessus parce que j’aimerais en savoir encore davantage) et le français à l’extérieur de la France. 

 

Bien entendu, on parle surtout de lexique, de mots précis.  Il y a quelques petites anecdotes phonologiques, morphologiques et syntaxiques mais pas tant que ça, en fait.  Et j’aimerais en savoir plus sur l’évolution de la syntaxe… il me semble que les essais se concentrent généralement sur le vocabulaire.  Il y a aussi des incursions du côté de l’évolution des graphies et des dictionnaires qui m’ont beaucoup plu.  Bref, je suis vendue d’avance, je sais!

 

Donc, à lire si vous vous intéressez à l’histoire des langues et que vous voulez rester dans le domaine du connu.  Ça se lit tout seul, c’est simple sans être simpliste et ça m’étonnerait que vous vous y sentiez perdus!

Death in the clouds (La mort dans les nuages) – Agatha Christie

Death-in-the-clouds.jpgPrésentation de l’éditeur

« De son siège (le numéro 9), Hercule Poirot était très bien placé pour observer les autres passagers de l’avion.  À sa droite, une jeune femme clairement fascinée par l’homme assis en face d’elle; devant, dans le siège numéro 13, est assis une comtesse avec un goût pour la cocaïne mal dissimulé; de l’autre côté de l’allée, dans le siège numéro 8, un auteur de romans policiers dérangé par une guêpe.  Ce que Poirot n’avait pas réalisé, c’est que derrière lui, dans le siège numéro 2, était assis le corps sans vie d’une femme. »

 

Commentaire

Disons-le d’emblée, je me suis fait avoir.  Et J’ADORE me faire avoir dans un roman policier. Surtout par Agatha Christie.  Et ce n’était pas arrivé dans mes dernières lectures d’elle.  Du coup, je savoure.  C’est d’ailleurs l’une des rares occasions où j’aime me faire rouler dans la farine!

 

Le pitch de ce roman?  Un meurtre dans un avion (il n’y a pas plus clos comme vase) et Poirot, pris du mal de l’air, n’a rien vu.  En effet, une dame est trouvée morte.  Une prêteuse bien connue à Paris, qui avait des méthodes bien à elle de se faire rembourser.   Et il semblerait que ce crime ait été commis à l’aide d’une sarbacane, rien de moins.  En plein vol, devant tous les passagers. Il y a plus discret, je sais.

 

Nous assisterons donc à l’enquête de notre Hercule national, avec son égo incroyable et ses méthodes particulières, qui laissent pantois ses collègues des différentes polices qui tentent de comprendre le rapport de ses questions parfois étranges.   Pas de folles poursuites mais des raisonnements et des liens, ainsi que des interrogatoires dont la réelle implication ne nous apparaît qu’à la toute fin.  C’est qu’ici, n’importe qui aurait pu être le coupable: de l’auteur de romans qui vit complètement sur une autre planète à la détestable mais jolie petite comtesse, en passant par l’homme d’affaire où la mystérieuse jeune fille élevée dans un orphelinat. 

 

Un Agatha Christie que j’ai donc beaucoup aimé, encore davantage parce que je n’avais rien vu venir.  Et j’ai maintenant envie d’en lire plein d’autre.  Dommage, il n’en reste plus qu’un dans ma pile.  Un jour, je vais pouvoir acheter de nouveau!  Quand je vais me l’auto-permettre!

 

Logo Unicorn and the Wasp

Et c’est ma 9e lecture dans le cadre de notre auto-challenge « The Unicorn and the wasp ».  Le lien avec celui-ci?  La guêpe.  Mais rassurez-vous, Agatha ne s’est pas souvenue du côté « alien » de la chose!  De plus, c’est le roman que le Docteur montre à Donna à la fin de l’épisode!