The mummy case (Le mystère du sarcophage) – Amelia Peabody #3 – Elizabeth Peters

the-mummy-case-vrai.jpgJe crois que je ne me laisserai jamais des aventures d’Amelia Peabody et d’Emerson.  C’est un peu pour ça que j’ai décidé de lire leurs aventures dans l’ordre et celle-ci nous amène en Egypte – pour faire changement – pendant le premier voyage du précoce Ramsès, fils de nos deux héros, dans ce pays.  Et quel voyage!  Et quel garnement!

 

Dans ce tome, imaginez-vous que Emerson n’a pas fait ses demandes à temps pour avoir un site à fouiller.  Il se retrouve donc dans un endroit pas très glamour où il déterre des tas de « jeunes » momies.  Du temps de Ptolémée, s’entend.  Du coup, ça ne l’intéresse pas vraiment.  Pendant ce temps, Amelia est bien décidée à élucider le meurtre d’un antiquaire qu’ils ont trouvé pendu dans sa boutique au Caire, juste avant leur départ pour le site.  Comme s’ils n’en avaient pas assez à gérer avec leur progéniture, qui leur en fait voir de toutes les couleurs.

 

Je pense que je n’oublierai jamais ce premier voyage de Ramsès en Egypte.  Enfant – trop – intelligent et passé maître dans l’art de contourner les consignes tout en les exécutant à la lettre, il est quand même incroyable et a le don pour se mettre dans des tas de situations incroyables, qui font à peine frémir sa mère tellement elle en a l’habitude.  J’avoue avoir ri comme une petite folle et à m’être amusée à chaque fois à deviner comment il allait, cette fois, se mettre les pieds dans les plats.   Ou sauver la donne, c’est au choix.

 

Bien entendu, l’intrigue n’est pas ce qui m’attire le plus dans ces romans.  De plus, cette fois, même si le premier meurtre arrive assez tôt, elle est un peu longue à se mettre en place.  Et les personnages secondaires sont moins truculents que d’habitude, selon moi… même celui qui va devenir important plus tard.  Disons qu’il n’est pas à son meilleur dans ce tome.  Toutefois, je ne me suis pas ennuyée une minute.  J’adore la narration d’Amelia, son côté terre à terre, sa certitude d’avoir toujours raison et ses remarques qui me font toujours rire.   Et j’adore aussi le couple Amelia-Emerson, toujours à se chicaner, surtout dans le contexte où ils sont tous les deux un peu bougons, vu que leurs fouilles n’intéressent carrément personne. 

 

À lire ne serait-ce que pour Ramsès!  Et pour l’Egypte, même si le côté archéologie est moins fouillé que dans les deux premiers tomes, selon moi.


Et là, je suis triste… je n’ai plus d’Amelia dans ma pile.  Et je refuse toujours de commander.  Non mais comment vais-je survivre, moi? :))

Le Chevalier d’Harmental – Alexandre Dumas

chevalier-d-Harmental.jpgPrésentation de l’éditeur

« Paris, 1817.  Raoul d’Harmental, jeune gentilhomme nivernais, remâche une double rancoeur contre le Régent, Philippe d’Orléans, lequel vient de le priver à la fois de son régiment et de sa maîtresse.  Il n’en faut pas davantage pour lancer l’impétueux aventurier dans une conspiration impliquant les grands d’Europe.  Chevauchées, enlèvements, trahisons, embastillement, Raoul d’Harmental ira sur des chemins qu’il ne pouvait pas même imaginer. »

 

Commentaire

J’aurai mis 3 semaines à lire ce roman.  Qui n’est même pas si long.  Et surtout pas si complexe.  Mais bon, la vraie vie a pris le dessus, le ski est commencé et pendant le temps des fêtes, les soirées et l’alcool ben… ça prend du temps.  Alors voilà, je viens juste de finir « Le chevalier d’Harmental », qui a été écrit avant les trois mousquetaires et qui (selon la postface) a inauguré la série des historiques de Dumas.  

 

Ce roman se déroule pendant la conspiration de Cellamare, qui avait pour but de renverser le Régent, Philippe d’Orléans, au profit du duc du Maine.   Dumas, avec sa façon bien particulière de jouer avec l’histoire, mélange donc allègrement des événements s’étant déroulés de 1704 à 1721.  Au milieu de tout ça, il introduit le Chevalier d’Harmental, jeune homme passionné, pur, romantique et courageux.  Il est jeté dans tout cette histoire un peu par hasard, sans trop savoir dans quoi il s’embarque.  Il va côtoyer plusieurs figures historiques habituées à ce genre de situation. Et, dans la maison voisine, il y a la jolie Bathilde, jeune orpheline belle et bonne, élevée sous sa condition par le père Buvat, bon bonhomme un peu niais.  C’est donc une histoire de conspiration, d’amour et d’aventure où se mêlent avec joie personnages réels et imaginaires. 

 

Des surprises dans cette histoire?  Pas vraiment hein!  On sait bien comment ça va finir.  Mais avec le talent de Dumas, on rencontre avec plaisir ces figures historiques qui deviennent un peu plus humaines, on s’intéresse à leur sort et on vit au rythme de la période de la Régence (on l’appelle comme ça, en France?… je pense que je suis mélangée entre la France et l’Angleterre), on se balade dans les cours du Palais-Royal ou encore à Sceaux, à travers les splendeurs de la cour de la reine des Mouches à Miel.   Mais il y a surtout la petite maison aux fenêtres voisines où se font une cour charmante Raoul et Bathilde.  Cette histoire prend une grande place dans la roman, qui est mi-romantique, mi-historique.  Et étrangement, ce sont leurs aventures à eux que j’ai suivies avec le plus de plaisir.  Leur pureté, leurs déclarations, leur grand amour romantique m’a réellement fait sourire et j’ai eu peur pour eux.  

 

Est-ce que ce sera mon Dumas préféré?  Je ne crois pas car les Mousquetaires et le Comte ont une place spéciale dans mon coeur.  Mais on sent tout de même le souffle de l’auteur qui donne réellement vie à ces personnages loin d’être parfaits, souvent un peu ridicules, mais qui nous semblent exister vraiment. 

 

J’aime Dumas!

 

En lecture commune avec Céline qui a, je crois, elle aussi beaucoup aimé!

The moveable feast (Paris est une fête) – Ernest Hemingway

a-moveable-feast.jpg Présentation de l’éditeur

« Publié de façon posthume en 1964, « A moveable feast », les mémoires d’Ernest Hemingway dans le Paris des années 20, reste l’un de ses ouvrages les plus aimés.  Depuis que les papiers personnels d’Hemingway ont été rendus publics en 1979, les chercheurs ont examiné et débattu des changements qui ont été effectués sur le texte avant sa publication.  Cette édition spéciale restaurée présente le texte comme son auteur avait l’intention qu’il soit publié. […] »


Commentaire

De Hemingway, j’ai lu quelques trucs suite à une visite à Key West, en Floride.  Ça fait longtemps.  Et sincèrement, je n’en garde que peu de souvenirs.  J’ai eu envie de lire ces mémoires après avoir lu « The Paris Wife« , qui porte principalement sur cette période.  Et j’ai en effet pu constater que Paula McCain, l’auteur du roman, s’est certainement beaucoup inspirée de ce recueil de textes pour bâtir son roman. 

 

Hemingway tente de préciser (dans ses nombreuses tentatives de préface) qu’il s’agit de fiction car la mémoire est trompeuse et la vision des événements toujours biaisée.  Il a probablement raison.  Car le Hemingway qui s’auto-dépeint ici est nettement plus sympathique que ce que j’en ai lu partout ailleurs.  Oui, il s’admet des fautes, des travers, des remords par rapport à sa première épouse, mais en gros, il se décrit comme un jeune homme exalté, relativement stable, qui veut réussir, qui se passionne pour son écriture, qui s’en nourrit.  Les chapitres sont plutôt des nouvelles, qui relatent une aventure particulière, qui ont rapport à un lieu, à une personne.  On sent que c’est écrit longtemps après coup et une atmosphère de nostalgie pour l’époque, pour ce Paris-là et – surtout, je crois – pour le jeune homme qu’il était.   On rencontre Ezra Pond, F.S Fitzgerald (rarement à jeun), Gertrude Stein et plusieurs autres.  Personne n’est idéalisé, loin de là.  C’est l’époque et la vie d’artiste bohême auprès d’une petite communauté d’exilés qui l’est.   On se balade dans les cafés, les rues…  le tout dans le style déclaratif d’Hemingway, que j’ai toujours du mal à décrire. 

 

Bien entendu, certaines histoires sont moins bonnes que d’autres (pour certaines qui sont éditées pour la première fois, on comprend aisément pourquoi).  J’ai aimé les aventures avec Fitzgerald, la Shakespeare and Co et les souvenirs des vacances en montagne.  Même si c’est relativement peu descriptif, on s’y croirait.  Par contre, même si Hemingway mentionne que Hadley, sa première femme, est l’héroïne de ce roman, elle semble limite simplette quand il en parle.   Elle n’existe pas, proprement dit et semble servir de faire valoir au grand auteur, même s’il est mentionné plusieurs fois qu’ils s’aimaient à la folie.  Et ça, ce souvenir d’un grand amour, un amour qu’on croit plus fort que tout, c’est touchant. 

 

Je ne me souvenais pas avoir tant apprécié la plume d’Hemingway quand j’avais lu ses écrits.  Pourtant, dans ce contexte, ça m’a beaucoup plu et ça m’a donné le goût de lire ou de relire certains romans.  Lucky me… il y en a quelques uns dans la pile!

Bonne année 2013!

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Le titre parle de lui-même, je crois!

 

En cette nouvelle année, je vous souhaite à tous et à toutes de bubulles (dans votre champagne, votre coca ou votre bain… au choix), des étoiles (dans vos yeux, dans le ciel ou sur vos copies) et des paillettes (la, je ne préciserai rien parce que ça pourrait dégénérer!).  

 

Bien entendu, en bonne hypocondriaque confirmée, je vous souhaite surtout la santé.  Et quand vous l’avez, surtout, profitez-en pour être heureux.  À fond.  Je ne suis pas plus précise parce que le bonheur, c’est différent pour chacun.  Be happy.  Or at least, try to be.  

 

Hugs and kisses!

xxx

Wanderlove – Kristen Hubbard

wanderlove.jpgPrésentation de l’éditeur (traduction avec une bizarre de concordance des temps par moi-même)

« Je me l’imaginais déjà.

 

Je me baladerais de ruine en ruine, sur la route des Mayas, dans une caravane de gens beaux et heureux.  Je serais la fille mystérieuse, gracieuse et profonde.  Il y aurait des papillons qui sortiraient de la jungle et qui se poseraient sur ma peau bronzée.  Je porterais des colliers en argent et des jupes longues et légères qui flottent dans la brise. 

 

Et surtout, je ferais ce qu’Olivia m’a suggéré le jour où Toby m’a laissée: Je n’aurais que des interludes sans conséquence avec des garçons de qui je me ficherais.  Maintenant et pour toujours.  Comme ça, quand nous nous séparerions, je pourrais facilement l’oublier… »

 

Commentaire

Oui, je fais dans la frivolité ces temps-ci.  Je lis en fait très peu et surtout, rien de sérieux.  Mais ce petit roman, il m’a agréablement surprise, en fait.  Il m’a surtout donné des envies de trips sac à dos, de découvrir des endroits de l’intérieur et de vivre intensément le temps d’une parenthèse voyage. 

 

Bria est une gentille fille qui a envie de quelque chose de différent.  Son petit copain – artiste sérieux et talentueux – vient de la laisser tomber et elle a envie de wilditude.   Dans toute sa grande expérience, elle choisit de partir dans un pays inconnu dans un groupe qui semble génial – sur les brochures – les Global Vagabonds. Mais bon, amère désillusion, ce n’est pas tout à fait ce à quoi elle s’attendait et elle se retrouve Touriste avec grand T, parcourant le pays sans rien en voir.  Son goût d’oser lui fait rencontrer Starling et Rowan, deux backpackers avertis et avec qui elle va finalement parcourir le pays, laissant joyeusement tomber son groupe prépayé.  Rowan, le frère de Starling, a une théorie : toujours aller de l’avant et ne pas vivre dans le passé.  Parce que si elle, c’est une bonne fille qui veut de l’action, lui, c’est un badboy qui veut en finir avec ça.  Et qui ne veut plus repenser à son passé. 

 

Bien entendu, il y a une histoire d’amour, qu’on voit super bien venir et qui évolue très très lentement.  Ce n’est pas ce qu’ils veulent, ce n’était pas prévu, ça bouleverse leurs plans.  C’est surtout une évolution personnelle, selon moi, pas une évolution amoureuse.  J’ai aimé découvrir le voyage par les mots de l’auteur, de ressentir ce goût de vivre ailleurs pendant un temps et pas juste de « visiter ».  Et ce sont des petits détails qui ont pour moi rendu ça réel, ce goût d’être citoyen du monde, de se laisser porter pendant un moment.

 

Bien entendu, pour moi, ce n’était pas un livre à « papillons ».  C’était plutôt un passage obligé, un processus de deuil et de redécouverte de soi.  Bien entendu, l’héroïne nous fait parfois hausser les sourcils… son « traumatisme » baignade (sérieux??), son refus d’aviser ses parents (ça, j’ai fait grrrrr), sa façon de dénigrer certaines choses.  Mais en gros, c’est une ado, pour qui son histoire est tragique et surtout le centre de l’univers.   Réaliste, quoi.  Pas gnan gnan.

 

La postface mentionne que ce roman s’inspire beaucoup des passions de l’auteur… ça me l’a rendue d’autant plus sympathique.  Et je relirai autre chose d’elle!  J’ai bien aimé!

My one and only (Toi et moi) – Kristan Higgins

my-one-and-only.jpgPrésentation de l’éditeur (celle de J’ai lu)

« Ça y est, Harper est décidée à se marier. Le temps passe et puis ça fait deux ans qu’elle sort avec Dennis, il faut bien finir par se caser. L’amour ? Non merci ! Elle a déjà donné. Et quand le divorce des autres est votre métier, on ne croit plus à ces sornettes. Il n’y a que sa soeur qui ose encore, malgré deux échecs manifestes. D’ailleurs Willa vient d’annoncer son troisième mariage. Nick sera présent à la cérémonie, bien sûr.  Nick, l’ex-mari de Harper. Enfin, la page est tournée, il n’y a donc aucun problème à le croiser le temps d’un week-end. »

 

Commentaire

Dans les romances contemporaines, j’aime définitivement pas tout.   Mais celle-ci, je l’ai vraiment aimée.  On se croirait au ciné dans une comédie romantique légère, drôle, complètement prévisible mais aussi fort délectable.  Je pense que je viens de découvrir une nouvelle auteure de romance que je vais suivre. 

 

On rencontre donc Harper, avocate dans la trentaine à Martha’s Vineyard.   En divorces, rien de moins.  Et une bonne avocate à part de ça.  Un peu blasée par rapport à l’amouuuuur, elle veut du solide, pas des papillons.  De la stabilité, pas des grands élans passionnels.  Du coup, Dennis est parfait.  Pompier, beau, bien bâti, gentil, un peu trop porté sur les « Dude » mais bon, on peut en supporter un peu, quand même.  Elle m’a bien fait rire, Harper, en me faisant penser à un copain à moi qui fait exactement ce métier.  Vraiment. 

 

Imaginez-vous donc que Willa, sa petite soeur par alliance, va se marier.  Pour la troisième fois.  Après quoi… quelques semaines de fréquentations.  Harper la trouve complètement cinglée, of course, mais elle va quand même assister à son mariage… avec le frère de son ex.   Ça promet!

 

Contrairement à certaines princesses et prêtresses reconnues, j’aime bien les retrouvailles.  J’ai dû réécouter « Sweet home Alabama » genre 23 fois.   Du coup, le thème me tentait beaucoup.  Ajoutez à ça un road trip impromptu, un grizzly, un amoureux avec une « rattail », une belle-mère un peu extravagante et une héroïne qui n’a pas froid aux yeux et vous avez un roman délicieux, bourré d’humour, assaisonné de situations improbables et de coups d’éclat à l’américaine.   Les deux héros ne sont pas parfaits, ils ont chacun leurs torts dans toute leur histoire, réagissent ma foi avec un peu trop d’impulsivité (mais bon, c’est l’amouuuuur qui fait faire ça hein), nous énervent à l’occasion mais nous font surtout vraiment sourire. Ça se lit tout seul, le style est fluide, amusant… bref, une bien agréable romance. 

 

Par contre, amateurs de scènes hot, de fouets, de descriptions précises et de membres turgescents dépeints en détails… passez votre chemin hein!  Il n’y a pas de ça ici.  Et sincèrement, ça ne m’a pas du tout manqué!

Des cornichons au chocolat – Philippe Labro

des-cornichons-au-chocolat.jpgPrésentation de l’éditeur

« Publié en 1983 sous le pseudonyme de Stéphanie, Des cornichons au chocolat est devenu un livre culte.

 

Toute une génération s’est identifiée à cette adolescente de treize ans: sa solitude et sa révolte, son regard dérangeant sur les adultes, l’école, le travail, et son goût discutable pour les sandwiches aux cornichons et au chocolat…

 

En réalité, le véritable auteur de ce livre n’est autre que le romancier Philippe Labro, qui a décidé, vingt-quatre ans plus tard, de revendiquer ce « roman caché », d’autant qu’il constitue le premier volet d’une trilogie féminine poursuivie avec « Manuella » puis avec « Franz et Clara ».  Les lecteurs et les lectrices reconnaîtront certainement, dans ce « témoignage », la patte du célèbre romancier qui a su, avec une réelle justesse de ton, se mettre dans la peau d’une adolescente.  On n’oublie pas facilement Stéphanie… »

 

Commentaire

J’ai lu ce roman pour la première fois quand j’avais 12 ou 13 ans.  Dans ce temps-là, il était publié sous le nom de « Stéphanie » et la couverture, c’était une jeune fille mignonne comme tout avec les bras derrière la tête.    Et je me souvenais pas mal de l’histoire, en plus.  Et la présentation, c’était celle-ci :

 

« Stéphanie a treize ans, un chat confident nommé Garfunkel, du culot, des problèmes – parmi lesquels ses mauvaises notes à la Ferme (le lycée) et la mésentente de ses parents -, un goût discutable pour les sandwiches aux cornichons et au chocolat, une vision dérangeante des adultes et un style, une verve inimitables qui font de son journal un événement littéraire, un document sans précédent, authentique parce que non tronqué, sur le monde de l’adolescence. Le texte original de ce livre a été consigné sur des cahiers d’écolier par Stéphanie X. Philippe Labro, ensuite, l’a aidée à le mettre en forme. Il n’est pas intervenu dans l’écriture, voulant préserver la force du ton, la beauté du style. Il a simplement suggéré à Stéphanie de revenir sur certains épisodes, ou d’aller plus avant dans l’exposé de ses émotions, de ses humeurs, de ses rires et de ses chagrins. Il a, enfin, fait changer certains noms de personnes et de lieux afin de ne pas embarrasser les acteurs réels de cette histoire vécue. »

 

Quand j’ai su, il y a quelques années, que Stéphanie était le pur produit de l’imagination d’un homme adulte, j’ai été limite insultée.  Je me souviens que si j’avais tant aimé ce roman, c’était que justement, c’était une jeune fille.  Et qu’elle avait eu la chance de pouvoir dire à tout le monde ce qu’elle pensait tout bas.  L’histoire de Stéphanie, de son passage à l’âge adulte, de cette publication, c’était réel pour moi.  Du coup, je me suis sentie flouée.  Personnification réussie?  Soit.  Vraiment.  Il a réussi à faire croire à cette jeune fille, avec ces cahiers remplis de répétitions, de jugements intempestifs, de changements d’humeur, de vague à l’âme et de frustration devant le monde des adultes.  Mais n’empêche que je n’aurais pas dû le relire. 

 

Je ne suis plus une adolescente.  Yep, big news. Mais ce n’est pas ce qui m’a dérangée dans ce roman.  J’adore me replonger dans ce monde, avec ces hauts et ses bas, ses revirements, ses craintes, ses désillutions et ses découvertes.  Mais relire le roman en connaissant sa véritable histoire?  J’ai senti le regard de l’adulte sous les mots de Stéphanie.  Juste ça.  Juste, juste ça.  Du coup, ces réflexions que je trouvais si songées chez une jeune fille qui les ressentait vraiment, je les trouvais plutôt banales venues d’un adulte, qu’il soit homme ou femme.  Ces grandes vérités, elle les découvrait tôt, miss Stéphanie.  Mais pour un adulte, ce sont un peu des évidences.  Et du déjà vu.   Du coup, j’ai été déçue.  Désillusionnée, plutôt.  Même parfois ennuyée par les répétitions.  Parce que bon, venant du journal d’une jeune fille, c’est normal.  Ado, on ressent les mêmes choses, on les revit différemment, on a besoin de les redire.  C’était supposé être non édité.  Mais sachant que c’est un livre écrit par « un grand », ça fait plutôt « je veux cogner sur le clou ».  Et ça m’a un peu agacée. 

 

Ceci dit, le portrait est ma foi très réussi.  Elle est vivante, cette petite Stéphanie.  Et son désir de grandir sans toutefois devenir une adulte comme ceux qu’elle côtoie, cette crainte, justement, de devenir « ça » me fait retourner quoi… vingt-quelques années en arrière.  C’était tellement ça, ma préoccupation première!

 

Donc, une relecture décevante.  Pas pour le roman en soi.  Pour le contexte.  

Réflexions d’un 24 décembre…

Noel.jpg… se lever aux petites heures, chez sa maman.  Entendre la télé qui a fonctionné toute la nuit.  Souvenirs. 

 

… regarder le sapin (pas celui-ci… ça, c’est mon mien à moi!) en placotant avec sa maman.  Se dire que, vraiment, c’est beau. 

 

… refaire le monde en cuisinant des pâtisseries de Noël (ok, ma mère cuisine.  Moi, je suis support moral) en léchant toutes les cuillères et batteurs à oeufs.  Se dire que, de toute façon, nos vêtements de Noël ne sont pas trop serrés. Et qu’il faut bien s’entraîner pour le temps des fêtes. 

 

… avoir encore les joues rouges de la journée de ski de la veille.  Et les quadriceps en mode protestation contre l’abus de poudreuse.  Espérer qu’il va en tomber encore plus pendant les prochains jours. 

 

… faire le point sur la dernière année et se dire que bon, en fait, l’année on ne peut plus cahotique qu’on vient de passer (ceux qui me connaissent en vrai comprendront), c’était la meilleure chose qu’il nous était arrivé depuis longtemps.  Réaliser qu’on a fait un bout de chemin.  Sourire et se dire que c’est pour le mieux. 

 

… avoir hâte aux prochains jours, aux prochaines semaines, aux prochains mois.  Parce qu’il y a du bon qui s’en vient (dont une visite à venir qui me fait hiiiiiiier – et avoir l’air de Tigrou sur l’acide – depuis 4 jours), et que ce bon compense largement le moins bon (qui s’en vient aussi, mais au sujet duquel j’ai consciemment décidé d’être en profond déni jusqu’à la date butoir).  

 

… regarder la pile de films-de-filles et de films-Kultes qu’on a décidé de regarder pendant les prochains jours.  Dire les répliques à l’avance.  Se dire qu’on est cinglé et qu’en fait, on s’aime bien comme ça.  

 

… penser à sa famille.  Se dire qu’on ne l’a pas choisie mais qu’on a eu, en fait, une chance folle.  Se dire qu’on les aime et qu’on est contents de notre relation avec ces personnes souvent différentes mais qui font partie de sa vie.  Avoir hâte de les voir pendant les fêtes. 

 

…  réaliser que, franchement, on a le don pour choisir ses amis parce qu’ils sont géniaux.  Les anciens comme les nouveaux.  Se dire que des fois, les différences d’âge ou  de background, c’est un tout petit détaillounet.  Réaliser que ces personnes valent le coup et qu’on a bien fait d’aller vers ces gens-là en particulier.   Sourire en pensant à nos conversations diverses et variées, à nos fous rires, à nos discussions plus sérieuses aussi.  Au fait qu’avec eux, je n’ai pas besoin de faire semblant. Je peux être aussi « moi » que je le veux et ils vont m’aimer quand même.  Et ça, ça n’a pas de prix.  

 

J’aime Noël.  Oui pour les décorations, pour les histoires, pour la magie, pour le regard des enfants, pour les coups des lutins malcommodes, pour les chansons qui nous font monter des bouffées d’émotion, pour la bouffe et le côté féérique et enfantin de tout ça.  Mais aussi pour les souvenirs des anciens Noëls qui remontent.  Pour les images flashback de ma grand-mère que je vois apparaître partout.  Ou encore de mes grands-oncles et grandes-tantes qui revenaient de la messe en chantant le Minuit Chrétien.  Ou bien pour ces soirées chez ma grand-tante et voisine où avec ma grand-mère et ma mère, on passait des heures à choisir la BONNE décoration pour chaque cadeau.  Me remémorer ma mère et mon père à mon âge, leurs yeux ravis devant notre joie et notre enthousiasme.  Se dire que bon, on leur ressemble un peu.  Se dire que c’est une très très bonne chose et espérer évoluer comme eux, garder cet enthousiasme devant les petites choses qui pourraient perdre leur sens mais qui ne le font pas, grâce à leur regard qui a gardé toute sa jeunesse.  

 

Et j’aime aussi Noël pour celui qui s’en vient.  Pour les trois petits « minous d’amour » (des minous d’amour, ce sont ceux qui n’ont pas de poils, contrairement à des minous qui eux, ont des poils, comme l’explique si bien Malik à Ann-Charlie… j’en ris encore) qui vont venir le fêter avec nous, pour le fait qu’on va tous être ensemble et qu’il faut se dire qu’on est drôlement chanceux que ce soit le cas.  

 

À vous tous, donc…

Un bon réveillon et un Joyeux Noël.  Je vous souhaite de faire le plein de bons moments, de souvenirs, de câlins, de sourires, de magie et d’amour.  

 

Tous mes voeux vous accompagnent!

La fille du capitaine – Alexandre Pouchkine

Fille-du-capitaine.jpgPrésentation de l’éditeur

« À peine avait-elle prononcé ce nom, qu’entra dans la chambre une jeune fille de dix-huit ans, au visage rond et vermeil, les cheveux blond clair lissé en bandeau et retenus derrière ses oreilles que rougissaient la pudeur et l’embarras. »

 

Commentaire

Eh oui, un truc russe!  Ça faisait un moment, n’est-ce pas. Ce roman traînait dans ma pile depuis un bon petit moment et je suis plus que ravie de l’en avoir sorti.  En plus, c’est court.  Je dis ça pour tenter certaines personnes à qui les « russeries » font peur.

 

Il est un peu particulier, ce roman.  Un mélange de styles.  Ma façon de voir les choses, c’est que c’est d’abord et avant tout un roman historique, avec des touches d’humour, le tout un peu « camouflé » par une romance.  Même si apparemment, c’est cette dernière qui est en avant-scène. 

 

Le roman s’ouvre donc sur Piotr Griniov, jeune homme paresseux, qui ne pense qu’à s’amuser et qui n’a visiblement pas le cerveau bien développé.  Quand on le menace de service militaire, le voilà ravi.  Il s’imagine déjà faisant la fête à St-Petersbourg mais – ô malheur – son père le connaît un peu et l’envoie plutôt à l’autre bout du pays, en Oural.  Le voilà donc qui débarque, gradé malgré sa totale inexpérience du monde militaire (ben oui… ça aidait d’être bien né) dans un camp un peu déglingué, possédant un seul et unique canon rouillé.   Et dans ce fort, il y a le capitaine (qui s’amuse à faire parader et entraîner ses hommes malgré le manque  évident de sérieux du truc), sa femme (le vrai « boss » du camp), Chvabrine, rival de Griniov, homme manipulateur et vil et surtout, la fille du capitaine, Masha.  Masha a toujours grandi dans un camp mais elle a peur du moindre coup de canon.  Masha n’est pas particulièrement jolie… mais elle est la seule jeune fille à la ronde.  Du coup, Chvabrine et Griniov se retrouvent en compétition. 

 

Mais bon, ce n’est pas le plus intéressant de l’histoire.  Selon moi, le plus intéressant, c’est le contexte, une Russie pleine de clans distincts, de religions différentes, unis sous l’emprise de la Tsarine Catherine II. Et parmi les « pas contents du tout », il y a Pougatchev, révolté cosaque qui décide qu’il est  l’empereur Pierre III et qui met les camps de l’est à feu et à sang.  Et ça, c’est un fait réel.  Et sous la plume de Pouchkine, cet homme devient un personnage mystérieux, ambigü et – ô scandale… un ennemi de la tsarine pas juste mauvais – pas totalement antipathique.  Souvent cruel, (ok, presque toujours cruel), doté d’une ambition démesurée, il sait par contre se souvenir de certains actes et semble à l’occasion posséder une certaine grandeur d’âme.  Ici, il n’y a aucun preaching, aucune grande considération.  Juste beaucoup de simplicité.  Malgré tout, on devine les enjeux de société de l’époque et le ridicule de certaines situations. 

 

Quant à l’histoire d’amour, nous avons un héros qui devient courageux, noble, brave et une héroïne tout aussi sincère et bonne.  Nous avons des actions désespérées et romantiques, des revirements de situation, des trahisons, des méchants, un siège.  Le tout en 200 quelques pages.  Oui, ça finit par une piroutte mais on s’en moque.  Du moins, je m’en suis moquée un peu.  J’aurais aimé voir plus de Russie, plus de paysages enneigés, plus de grandeur et de traditions.  Mais si un jour j’apprends le russe, ce sera pour lire Pouchkine dans le texte.  Je le jure!

A rose in winter (Une rose en hiver) – Kathleen E. Woodiwiss

A-rose-in-winter.jpgPrésentation de l’éditeur (celle de « J’ai lu »)

« Entre Christopher Seton et Erienne Fleming, la rencontre fut brève, passionnée, inoubliable… Pourtant, Erienne doit oublier : demain, son père, le maire de Mawbry, la met aux enchères. Le plus offrant sera son mari. M. Fleming a des dettes de jeu à honorer et, dans l’Angleterre du XVIIIe siècle, pareille pratique est admise… C’est lord Saxton qui l’emporte. On le croyait mort et le voici qui réapparaît, corps difforme, visage masqué de cuir. Erienne ne peut que se soumettre. Malgré sa répulsion, elle est bientôt touchée par la tendresse délicate de ce mari inconnu. D’étranges souvenirs assaillent et son corps et son coeur… Quel est donc le secret de lord Saxton ? »

 

Commentaire

On m’avait pourtant prévenue que c’était du « Old School ».  Mais bon, je me suis quand même laissée tenter par les super bons commentaires sur Goodreads et par la réputation du roman, qui a été un coup de coeur d’adolescence pour plusieurs lectrices de qui je partage les goûts.  J’ai maintenant bel et bien compris.  Ce type de romances, ce n’est pas du tout pour moi.  Je dirais même plus, si ça n’avait pas été une lecture commune avec ma copine Sandy, je ne l’aurais franchement pas terminé.  Ce que ce fut pénible!

 

Pourtant, pour être honnête, tout n’avait pas si mal commencé.  Bien entendu, j’ai pu découvrir que les héroïnes aux yeux improbables étaient déjà à la mode en 1984.  Et que fin 18e, en Angleterre, à la première rencontre, on demandait de se faire appeler par son prénom.  Mais bon, ça, c’est peut-être que je n’ai pas lu beaucoup de livres se déroulant dans ce milieu avant.  De plus, j’ai aussi appris que le langage des parents (voire même d’un village complet) ne déteignait pas du tout sur les belles héroïnes (à la poitrine plantureuse et à la taille fine, of course).  Mais quand même.  Ce n’est pas mal écrit, même si c’est fleuri comme langage.  C’est plein de descriptions et la tentative pour créer l’atmosphère est plutôt réussie, que ce soit dans le village, dans le bar ou dans le manoir.  

 

Autre point positif, l’héroïne n’est pas complètement stupide.  Bon, parfois, on se demande pourquoi elle n’allume pas sur certains aspects mais en gros, elle est loyale, gentille (mais pas trop) et ses actions parlent quand même pour elle.  J’ai eu un petit brin d’espoir suite à son mariage (moi, les balafrés, ça me rappelle Joffrey de Peyrac et La belle et la bête, du coup, j’aime bien.  Dans les livres) mais disons que mes craintes du départ se sont révélées fondées et que dans toute l’histoire, il n’y avait qu’UN petit truc que je n’avais pas deviné au premier tiers du roman.   Attendre tout le roman que le tout se déroule, c’est ma foi… long.  Et sur presque 600 pages écrites tout petit, c’est encore plus long.   Il y a des intrigues, plein de choses qui se passent, mais j’avais tout vu venir de loin.  Et que dire de l’intrigue principale.  Les malentendus deviennent grrrrr…

 

Maintenant, passons à ce qui m’a VRAIMENT énervée dans tout ça.  Deux choses, en fait.  Le manichéisme est é-pou-van-ta-ble.  Les méchants sont des gros vilains méchants sur toute la ligne.  Ils sont responsables de tous les maux de la terre, sont profiteurs, désagréables, hypocrites.  Mention spéciale au père de la douce et merveilleuse Erienne (une vente aux enchères par son père?  J’ai lu sur des blogs romance que c’était courant à l’époque… mais bon… really?).  Et à Claudia Talbot.  Pas un pour racheter l’autre.  Bref, à chaque nouvelle vilenie, je soupirais bruyamment.  C’est que trop, c’est comme pas assez   Un moment donné, la coupe est pleine.

 

Mon autre bug?  La présentation de la femme dans le roman.  En gros, ce sont des saintes ou des bitch/putes.  Choisissez.  Impossible de ne pas savoir que Erienne est magnifiquement belle et désirable non plus, vu que c’est de cette façon (et de cette seule façon) qu’on nous la décrit.  Elle est tellement désirable que tous les hommes qu’elle croise ne peuvent s’empêcher de tenter de lui sauter dessus ou de la forcer.  Tous.  Et même les gentils profitent de toutes les occasions possibles pour la faire asseoir pour admirer son profond décolleté de haut ou encore son joli derrière.  Ou sa taille fine.  La seule chose qui est – répétitivement – remarqué par celui qui gagnera son coeur, c’est son physique qui le rend complètement fou de désir dès qu’il la voit.   Je ne sais même pas s’il a remarqué que son aimée était autre chose qu’une paire de seins.  Du moins, il ne le mentionne pas.  Ou alors c’était pendant que je lisais à toute vitesse, à la fin, dans le but d’en finir au plus vite.  

 

Vous l’aurez donc compris, c’était – je l’espère – ma dernière incusion consciente dans la romance « old school ».  Je vais rester dans les trucs plus récents, je pense.  Ou, au pire… courts!

 

Je vous invite à ne pas vous fier à mon seul avis (je vous rappelle que pour plusieurs, ça a été un livre coup de coeur) et à aller voir ce que Sandy en a pensé!