César – Marcel Pagnol

Cesar.jpg coup-de-coeur.gif Présentation de l’éditeur (en partie)

« Vingt ans ont passé.  Marius est devenu garagiste à Toulon, Fanny est la riche madame Panisse, et César le parrain de Césariot, le fils de Fanny, élève à la Polytechnique.  Lorsque Panisse se sent mourir, il veut que le jeune homme apprenne qu’il n’était pas son véritable père… »

 

Commentaire

Ça y est, c’est fait, je suis amoureuse de l’écriture de Marcel Pagnol.  Et c’est avec un énorme plaisir que j’ai lu ce troisième volet de la trilogie marseillaise, avec limite l’accent dans les oreilles, l’odeur de la mer dans le nez et le goût du Picon-citron sur les papilles.  C’était purement et simplement délectable.  Je ne trouve pas d’autre mot. 

 

Ce volet des aventures de César, Fanny, Marius, Escartefigue, Panisse et M. Brun nous fait traverser 20 ans à toute allure.  Notre petit monde a changé mais reste toujours le même, en fait.  La vie leur a fait des cadeaux mais des coups bas aussi.  Et ils sont là, à s’animer entre eux, à vivre quoi.  Ces personnages existent maintenant réellement pour moi.  César surtout.  Gros bougon au coeur tendre.  Et Marius m’a aussi touchée, lui qui a choisi de tenter de vivre son rêve et qui l’a payé cher.  Et Fanny, qui tente d’être raisonnable et de tirer parti des cartes que la vie lui a données.  

 

Beaucoup d’émotions dans ce tome.  Aurant une scène des funérailles peut être comique, autant la scène du  jeu de cartes m’a serré le coeur.  Ce moment où l’on réalise que bon, cette fois, c’est vrai.  C’est ça.  On ne sait pas quand il arrive mais j’ai été vraiment touchée.  Mon préféré reste « Fanny » question histoire mais en fait, j’aime la trilogie dans son ensemble.  Cohérente, complète, la bouche est bouclée à la fin.  Jolie finale, d’ailleurs, toute en retenue et en non-dits.  

 

Bien entendu, on sent le cinéma derrière.  On n’est clairement plus au théâtre, vu le changement de scène et le découpage.  Mais malgré tout, ça passe bien et on sent l’unité avec les deux autres volets.  Bref, un gros coup de coeur pour cette trilogie vivante et émouvante.  

 

Et un énorme merci à Kikine qui me l’a offerte!  Quelle découverte!

Loup, y es-tu? – Henri Courtade

Loup-y-es-tu.jpgPrésentation de l’éditeur

« Et si les personnages maléfiques des contes de notre enfance existaient réellement?  Sans doute ces créatures vampiriseraient-elles notre planète.  Elles seraient de tous les génocides, manipuleraient les plus grands dictateurs…  Tapies dans l’ombre d’Hitler ou sous le feu des projecteurs des plateaux de télévision, elles tiendraient entre leurs mains expertes le devenir de l’humanité.  Sinistre tableau!  Si de tels monstres vivaient, il serait à souhaiter que leur alter ego bienfaisant existe également; qu’en ce début de XXIe siècle ces personnages merveilleux s’éveillent et décident de se battre.  Et alors… qui sait de quel côté la balance pencherait? »

 

Commentaire

Si vous me lisez depuis un moment, vous devez savoir que je ne peux tout simplement pas résister aux réécritures de contes de fées.  C’est donc pourquoi je me suis tout de suite lancée dans la lecture de ce roman dès son arrivée chez moi.  Ben quoi!  Le grand méchant Loup, la Méchante Reine, Blanche-Neige… j’étais cuite!

 

Nous avons donc droit à une réécriture un peu particulière parce que plusieurs contes y sont représentés.  Blanche-Neige, Le petit chaperon rouge, Cendrillon, La belle au bois dormant.  Nous sommes de nos jours et les figures menaçantes ont pris l’apparence des menaces actuelles et du siècle dernier: corruption, contrôle des médias, guerres et génocides.  Marilyn Von Sydow, c’est l’incarnation du Mal, dans ses plus beaux atours.   J’ai beaucoup aimé cette façon présenter le personnage ainsi que la façon dont il est exploité.  J’aurais peut-être préféré un peu plus de mystère, j’aurais aimé sentir davantage son ombre planer partout, mais de façon générale, j’ai apprécié l’idée et le traitement.  Ce n’est pas ici une réécriture mais plutôt une réexploitation des légendes et des personnages de notre enfance.  

 

La plume s’adapte au propos.  Parfois drôle, parfois légère, d’autre plus sérieuse… bref, c’est cohérent.  Pas de trouvailles d’écriture par contre.  On tombe parfois dans le presque-grand-n’importe-quoi (Virginia Woolf… j’ai adoré), c’est parfois limite trop gros pour être vrai mais on sent que c’était là l’intention de l’auteur.  Selon moi, il aurait pu y aller encore plus mais ça, c’est moi.  Si pour ma part, j’aurais préféré un peu plus d’allusions-pas-expliquées (j’adore ces trucs… ça me donne l’impression d’être soooo intelligente et connaissante parce que je les comprends et les détecte) l’histoire se tient, les révélations sont cohérentes (on sent venir mais ce n’est pas martelé à toutes les deux pages).  

 

J’ai quand même des réticences…  deux personnages disparaissent trop tôt pour que je m’y attache et j’aurais aimé une psychologie des personnages plus poussée (même si bon, on s’entend que dans les contes de fées, ce n’est quand même pas fort dans les nuances de gris (je ne peux PLUS utiliser cette expression sans imaginer des menottes et… une Wii.  C’est une terrible malédiction).  

 

Une lecture que j’ai bien aimée, de bonnes idées mais un traitement qui aurait pu être un peu plus poussé, un peu plus subtil.  Et là, j’aurais été complètement conquise.  

Secrets d’Histoire 2 – Stéphane Bern

Secrets-d-histoire-2.gifPrésentation de l’éditeur

« Complots politiques, affaires de mœurs, scandales judiciaires, l’Histoire est un éternel recommencement, un extraordinaire roman vrai, que Stéphane Bern a découvert dès sa plus tendre jeunesse en dévorant les oeuvres d’Alexandre Dumas.

 

Dans ce livre, il évoque 34 histoires ténébreuses sur lesquelles on s’interroge toujours. De l’affaire des poisons à celle du collier de la Reine, de la malédiction de Toutankhamon aux « rois maudits » en passant par l’assassinat d’Henri IV, l’identité de Kaspar Hauser, l’enfant sauvage, de Dracula ou de Jack l’éventreur, la disparition de Saint-Exupéry, les amours de François Ier, la mort de Descartes ou d’Agnès Sorel, les bâtards de Louis XIV et de Napoléon Ier, les monstruosités des Borgia…

 

Stéphane Bern nous raconte avec passion et talent ces grandes énigmes du passé où la comédie humaine prend toute sa dimension. »

 

Commentaire

Je vous ai déjà parlé du tome 1 ici. Je crois que plusieurs d’entre vous connaissent la série télévisée mais ces livres sont de courtes capsules, d’environ une dizaine de pages, qui relatent différentes « petites histoires » qui s’insèrent dans la grande.  Les événements sont personnalisés et ramènent le tout à l’élément humain de l’histoire.  Souvent celui qui, moi, m’intéresse le plus.

 

Je ne suis pas historienne.  Du coup, je ne saurais juger de la véracité des capsules (même si j’ai toujours cru que la reine Victoria n’aurait pas vraiment dit « I am not amused ») et j’en profite pour répéter que les références à la fin de chaque « secret » ce serait drôlement bien.   Toutefois, c’est très accessible et ça permet de comprendre plusieurs enjeux de l’histoire à travers ces secrets et ces mystères.  En effet, c’est un peu la seule façon de m’intéresser aux aspects politiques des choses.  De plus, souvent les histoires se rejoignent un peu et la simple lectrice que je suis s’est amusée à faire des liens et à mieux associer les événements, à les situer dans la toile globale.

 

Par contre, j’ai un peu moins aimé les secrets d’histoire qui sont présentés ici que ceux qui figurent dans le premier tome.  Certains m’ont juste semblé peu intéressants ou encore étaient tellement évidents pour moi que bon, j’étais plus ou moins accochée (Dracula, le collier de la reine).  D’autres étaient juste trop loin de moi pour me plaire réellement.  N’empêche qu’en général, un tel ouvrage se lit tout seul et qu’il peut amener les gens à s’intéresser, à se questionner.  J’ai souri aux segments sur Edouard VIII, Lady Hamilton et Dimitri II et j’ai passé des heures sur Wiki à tenter de trouver des informations complémentaires. 

 

Vais-je me souvenir de tout ça?  Certainement pas, ma mémoire bizarre étant ce qu’elle est. Mais quand j’en réentendrai parler, j’aurai tout au moins une référence.  Et, of course, je lirai le troisième tome.  Je suis toujours super curieuse vis-à-vis ce genre de choses!

Souvenirs d’école…

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Oh un billet!  Quelle surprise!  Plusieurs auront remarqué que je ne suis pas très « blog ».  Ou même pas très « lecture » ces dernières semaines, comme en témoigne l’astronomique quantité de… 3 livres lus depuis le début de 2013.  Dont l’un que j’avais commencé avant.  Je sais, scary.  

 

Donc, comme je ne suis pas très lecture et que ce que je voulais raconter sur FB aurait fait un statut trop long (j’aurais dû limiter mes blablas… j’aime pas limiter mes blablas.  Comme vous avez sans doute pu le remarquer), vous avez droit à un billet « autre ».  Intitulé « Souvenirs d’école ».  Contexte: Je fais du ménage pour que Fashion puisse traverser la maison sans se péter la gueule dans (hiiiiiiiiiiiiiii) 4 semaines pile.   Le lien entre le ménage et l’école.  Une p’tite minute, vous allez comprendre.  

 

Je suis une grande collectionneuse de stock et de souvenirs.  Bref, je ne jette rien.  Ou presque.  Au point qu’il arrive que des gens passent derrière moi et jettent du stock à mon insu sans que je m’en aperçoive.   Au point d’avoir retrouvé dans mon ménage des vêtements tricotés par grand-maman et que je portais quand j’avais 15 mois.  Et des poupées qu’elle avait fabriquées avec des épis de blé d’inde… bref, passons.  Mon sous-sol est une réelle caverne d’Ali Baba.  Qui a l’autre particularité d’être complètement non-praticable sans sonar ou capacités dignes de James Bond quand il passe à travers les lignes invisibles, là…  

 

Bref, je m’égare.  

Un copain m’a fait des étagères dans ma – gigantesque – pièce de rangement.  Du coup, je fais le grand ménage.  Et dans un élan d’ambition, j’ai décidé de démêler mes papiers d’école et mes notes de cours.  Le but: enlever tout ce qui était dans mes gros cahiers et ne garder les pages où il y avait un truc d’écrit.  Pour pouvoir réutiliser le reste.   Pour comprendre certains trucs, je vais vous faire une mééééga-révélation, que je ne crois pas avoir énoncée clairement ici en 5 ans et demi de blog: mon métier, dans la vraie vie, c’est orthophoniste.  Avec des petits cretons présentant des problèmes moteurs ou langagiers sévères.  Donc bon, c’était la mise en perspective. Je me suis donc installée devant le poêle à bois et ai commencé la tâche.  Et j’ai pu faire les observations suivantes:

  • Vouloir tout jeter… et finir par relire au complet ses notes de linguistique et de neurologie.  En se disant que c’est franchement super intéressant, ces trucs.  Se demander comment on a pu s’endormir un bon nombre de fois pendant les dits cours.  
  • J’ai au moins 5 types d’écriture différentes.  D’une page à l’autre, impossible d’être certaine que c’est la même personne qui a écrit.  Faudrait mettre un graphologue là-dessus.  
  • J’ai en tout une page et quart de notes dans le cours « Introduction aux pratiques audiologiques » (on avait, dans cette lointaine époque, un tronc commun de 2 ans orthophonie/audiologie).  Donc plus de la moitié est occupé par une conversation endiablée avec une copine à savoir si le prof avait ou non une moumoute.  On ne s’étonne pas de mon choix de carrière.  Ah oui.  Fait divers, le dit cours durait 45 heures. Oui, je sais. 
  • J’ai développé de façon importante mon talent en dessin pendant mes années de bacc et de maîtrise.  Le thème les plus exploités étant les fêtes et les saisons mais avec aussi des incursions dans les personnages de Star Wars (faut le savoir pour deviner), et dans les scènes représentant des bibliothèques avec des tres rangés par ordre alphabétique.   
  • Il semble que j’avais un système complexe (et incompréhensible, même pour moi) de couleurs… et de sens d’écriture.  Du coup, la moitié des notes est à l’envers et chaque section était en deux parties: l’une qui commençait au début du cahier et l’autre à la fin.  Même en fouillant dans ma mémoire incroyable, je ne me rappelle pas du tout why on earth que faisais ça!
  • Un 7 février, ma prof de « troubles de la parole » a dit 532 fois le mot « ok » dans ses 3 heures de cours.  La prof de « troubles du langage » a déjà porté – un 9 mars – une jupe à mi-mollets carreautée verte et bleue avec une blouse à pois brune et noire avec un cardigan tricoté main rose à fleurs jaunes.  Ce fut le fait saillant du cours.  Et on voyait l’élastique des boxers du – beau – prof de physio de la parole pendant le cours du 15 janvier.  Toute la classe en avait des chaleurs. 
  • Il semble que j’aie longtemps confoncu mes cahiers de notes de cours avec mes brouillons de correspondance personnelle.  Dont celle à mon copain de l’époque (oui, on s’écrivait par courrier en 1994… on était sooooo rétro).  Il n’aurait pas fallu que mes profs voient ça.  J’ai aussi une procédure détaillée pour downloader des Screensavers de Titanic (heu… j’ai honte, je vais me cacher), une analyse critique de Autant en emporte le vent, une planification de fin de semaine et une tentative d’explication à ma mère à savoir POURQUOI la facture de téléphone était de 329$ ce mois-ci.  
  • Je ne sais trop pourquoi, j’avais dressé un plan détaillé de la classe, des places, des sous-groupes, des potins… c’était vraiment over-élaboré.  Et en plein milieu de mes notes de « pratiques audiologiques auprès des adultes » (total de 3 pages de notes… encore pour 45 heures de cours).
  • J’ai pris des notes de cours COMPLÈTES (pendant toute une session) en alphabet phonétique.  Et d’autres en anglais (alors que le cours se donnait en français).  Faut pas chercher à comprendre. 
  • Le tableau périodique… je le connaissais par coeur.  Avec le poids des éléments.  J’étais encore plus cinglée que maintenant.   
  • Dans un cours de physique acoustique, j’ai recopié un total de 321 fois mon adresse et mon numéro de téléphone.  Faut croire que j’avais peur de l’oublier
  • Et dans le cours de Math Statistiques, j’hésitais drôlement à savoir si je serais Mrs. Darcy ou Mrs Butler.  J’ai dû l’écrire de nombreuses fois avant de me décider.  Pour les deux, avec un système de garde partagée. 

 

Finalement, en relisant tout ça, j’ai réalisé que ça veut sans doute dire qu’à une époque, je ne savais pas tout ça.  Tout ça qui me semble maintenant tellement évident.  Faut croire que j’ai appris quelque chose à l’école malgré mes nombreuses… activités connexes pendant mes cours.  

 

Et vous, vous faisiez quoi, à l’école?  À part écouter religieusement, of course. 

 

Et la constatation qui tue… 

… arracher des tonnes de pages… ça fait une m… incroyable sur le plancher!  Go, go, go, reprise du ménage!

Les Cosaques – Tolstoï

Cosaques.gifPrésentation de l’éditeur (en partie)

« À travers les paysages du Caucase et le régiment de Cosaques auquel il est affecté, un jeune officier, Olenine, qui n’est autre que Tolstoï lui-même, découvre la splendeur du monde primitif. « Dieu que notre Russie est triste », soupirait Pouchkine; le Caucase, c’est pour Tolstoï la découverte de la joie, l’oubli et l’accablant sentiment de culpabilité qui est au fond ed l’âme russe. »

 

Commentaire

J’en aurai mis du temps pour le finir, ce roman!  Et pourtant, ce n’est pas faute de l’avoir aimé!  Mais je suis dans un gros gros passage à vide côté lecture ces temps-ci.  Du coup, yep, ça me prend plus de 3 semaine à lire 280 pages.  Ça fait un peu peur, en fait, n’est-ce pas!  Bon trève de blabla (comme si j’allais réussir un coup pareil!) et passons à nos Cosaques!

 

C’est à travers les yeux d’Olenine, un jeune Russe riche, que nous découvrons le Caucase et le mode de vie des Cosaques.  En effet, pour fuir son passé, ses dettes, la vie dissolue qu’il mène, il s’éloigne du beau monde pour retourner à la simplicité et découvre la vie d’un oeil nouveau quand il voit vivre les Cosaques du village dans lequel il vit.  Ce roman est nettement autobiographique et basé sur l’expérience de Tolstoï au Caucase.  Forcément, on y retrouve donc les bases de la philosophie de celui-ci: le renoncement, la simplicité, le retour à la nature.  Les Cosaques, un roman d’action?  Pas du tout.  Loin de là.  C’est plutôt l’évolution d’un personnage, sa découverte du bonheur possible, de la joie intense (la scène dans la forêt où il éprouve soudain un bonheur subit et fou est magnifique).  C’est aussi la confrontation de ces idéaux à la nature humaine.  

 

Olenine passe par des émotions intenses mais aussi par des périodes de grand calme où il vit, tout simplement.  Il adopte la vie des Cosaques, mode de vie aujourd’hui disparu, il les regarde, envie leur liberté sans jamais tout à fait pouvoir l’atteindre.  L’oncle Erotchka, qui le prend sous son aile, est un personnage savoureux.  Ancien guerrier, ancien héros, il est coloré, raconteur, joueur de balalaïka et surtout grand philosophe entre deux verres.  Lucas est le Cosaque par excellence qu’Olenine admire et Marion, belle jeune fille profondément libre, ne nous laisse jamais la découvrir complètement.  Elle reste pour nous, comme pour le héros, inaccessible, un peu froide en apparence, même si on la sent très vivante.    Et surtout, surtout,  Tolstoï nous transporte littéralement au Caucase.  On s’y croirait dans stanisla, avec ses cabanes, ses paysans, ses soirées et ses traditions.  Les descriptions de chasse et de paysages sont tout simplement magiques. 

 

Est-ce que ce sera mon Tolstoï préféré?  Non, je ne crois pas.  J’ai apprécié ma lecture et j’aimais m’y replonger par moments mais je n’ai pas non plus été complètement emportée.  Certains éléments de la rédemption d’Olenine me semblaient parfois un peu lourds et « preachy » et on s’entend, il n’y a pas beaucoup de rebondissements.  Tolstoï réussit à rendre les raids quotidiens presque normaux et banals.  Mais c’est Tolstoï et avec lui, rien n’est ordinaire.  La fin, en l’occurence, m’a énormément touchée.  La profonde solitude de l’homme malgré tout, les expériences qui transforment mais qui ont une fin (quelquefois limite un peu trop simple), l’auteur réussit à le faire ressentir dans la courte scène poignante du départ.  Très réussi. 

 

Je relirai Tolstoï.  Je pense qu’on est copains, lui et moi!

C’était une lecture commune organisée par Cryssilda!  Mais comme je ne suis pas chez moi, que je suis paresseuse et que je n’ai pas mes favoris, je ne trouve pas les liens des autres participantes… feel free to post them in the comments!

Fanny – Marcel Pagnol

Fanny.jpg coup-de-coeur.gif Présentation de l’éditeur

Depuis le départ de Marius, César est de plus en plus coléreux, et ses amis en font les frais.  Lorsque Fanny apprend qu’elle attend un enfant de Marius, le déshonneur la guette… »

 

Commentaire

J’ai lu ce deuxième volet de la trilogie de Pagnol presque tout de suite après le premier.  Je m’étais attachée à ces personnages un peu fous, à ce bord de mer, à ma version de cet accent chantant.   Je vous ai exprimé il y a peu mon amour pour le premier volet et j’ai tout autant aimé ce deuxième, qui nous ramène au même endroit mais dans une atmosphère un peu différente.  Marius est parti, César guette le courrier dans l’espoir de nouvelles (sans trop vouloir l’avouer, of course) et Fanny espère également un mot.   Qui viendra.  Et qui ressemblera à « Bonjour ».    

 

C’est donc un peu plus calme, langoureux… on sent le temps qui s’étire.  Et puis Fanny réalise que son histoire d’amour avec Marius a eu des conséquences.  Entre en scène Panisse…

 

Bien sûr, le titre est Fanny et elle est au centre de la pièce.  Mais ce sont toutefois Panisse et César qui m’ont le plus touchée dans ce volet.  Le premier par la joie même qu’il ressent à l’idée d’être père, peu importe la manière.  Pour cet amour inconditionnel qu’il porte à l’enfant, pour cette folie-folle, sa façon de le surprotéger.  Et par César qui adore son fils mais qui reste réaliste.  Par son évolution, par la façon qu’il a de voir les choses.  Le discours qu’il fait à Marius vers la fin du roman m’a énormément touchée.   

 

J’ai tout aimé dans cette pièce.  Le rythme, les variations d’atmosphère, la tristesse par moments, les grandes joies.  Bien entendu, c’est presque tragique, comme histoire.  Beaucoup de tendresse, de générosité et d’amour presque absolu… j’ai adoré.  Un coup de coeur!

 

Et je me laisse patienter pour lire le volet final. 

Cards on the table (Cartes sur table) – Agatha Christie

cards-on-the-table.jpgPrésentation de l’éditeur

« Mr Shaitana est un bien étrange personnage : une longue figure, une moustache gominée et des sourcils en accents circonflexes accentuent son air de Méphisto. Et Mr Shaitana, véritablement diabolique, s’est plu, à convier à dîner huit hôtes triés sur le volet : quatre spécialistes du crime et quatre autres personnes, à ses dires, des criminels, assez habiles pour ne s’être jamais fait pincer. Mais il ne faut pas trop jouer avec le feu, fût-on le diable ou presque. Au cours de la partie de bridge qui prolongera cette extravagante soirée, le rictus démoniaque de Mr Shaitana s’effacera définitivement. On ne laisse jamais traîner d’armes potentielles en présence d’aussi éminents spécialistes ! »

 

Commentaire

Ces temps-ci, je lis à vitesse escargot. En fait, je ne suis pas en panne de lecture, parce que je lis toujours… mais très, très très lentement.  Et surtout, après tout le reste.  J’ai donc choisi un petit Agatha Christie pour passer un bon moment sans trop me casser la tête.  Après tout, je me trompe rarement avec elle!

 

Je dois pourtant l’avouer, celui-ci n’a pas été mon préféré de l’auteur.  On retrouve Poirot (pas assez arrogant et je sais tout à mon goût… en fait, on ne le voit tout simplement pas assez), Adriadne Oliver (qui, elle, me fait bien rire) et deux autres détectives qui sont invités chez un original, Mr. Shaitana, pour un souper bien spécial.  Quatre détectives, quatres personnes qu’il croit être des meurtriers.  Bien entendu, ça va mal virer et il est tué.  N’importe qui pourrait l’avoir fait.  Il n’y a aucun indice tangible.  Les « little grey cells » vont donc devoir se faire aller! 

 

Il y avait donc tout pour me plaire.  Un meurtre en chambre close, Poirot… mais pourtant, il m’a manqué un petit quelque chose.  Une petite touche british, peut-être.  Un peu d’humour.   Ne vous trompez pas, j’ai bien aimé.  Mais la partie « bridge » m’a complètement échappé.  Je n’y connais rien et l’une des deux seules questions que Poirot pose ont rapport avec le bridge.  Du coup, j’étais un peu perdue. Et, somme toute, moins intéressée.  Et je dois avouer que j’ai trouvé la finale un peu too much.  

 

Mais tout de même, c’est Agatha Christie!  Elle nous fait soupçonner tous et chacun (et cette fois-ci, on a bien raison), nous promène comme elle veut dans son histoire et nous fait croire n’importe quoi.   Et encore une fois, elle réussit bien ici.  Une histoire pour ceux qui aiment les gens qui ont tous quelque chose à cacher et les squelettes dans le placard!

 

Logo Unicorn and the Wasp

Lu dans le cadre du challenge « The Unicorn and the Wasp »… non, je n’ai pas abandonné!

 

Endiablade – Mikhail Boulgakov

Endiablade.jpgPrésentation de l’éditeur

« Dans la jeune Union soviétique des années 1920, Korotkov, modeste chef de bureau au Premier Dépôt central de matériel pour allumettes, est renvoyé du jour au lendemain.  Révolté par cette injustice, il découvre peu à peu qu,il vit dans un monde peuplé de cauchemars dont seule la folie lui permettra de s’échapper ».

 

Commentaire

De Boulgakov, j’avais déjà lu et aimé « Le maître et Marguerite« .  Du coup, quand j’ai vu une nouvelle, pas chère du tout, je n’ai pas résisté.  C’est d’ailleurs assez rare que je résiste à un objet plat et rectangulaire, d’ailleurs.

 

Au départ, on rencontre Korotkov.  Employé de bureau dans un truc d’allumettes, il n’aspire à rien d’autre qu’à rester là longtemps.  Mais bon, il vit dans un monde en constant changement et un jour, à la place de son patron, il y a une bizarre de créature au tempérament bouillant.  Une petite gaffe et paf, renvoyé.  Il veut se plaindre.  Bonne chance.

 

Cette nouvelle commence comme une histoire bien ancrée dans la réalité… mais comme souvent avec Boulgakov, ça ne dure pas.   Nous nous retronvons rapidement dans un monde où les situations fantastiques rivalisent de folie avec les situations réelles de la bureaucratie de l’époque (du moins, l’époque vue par Boulgakov).  Changements constants, impossibilité de savoir qui fait quoi, qui est qui et quelles sont les procédures.  Étonnement et incrédulité de la part de Korotkov (personnage ma foi bien ordinaire) face aux situations dans lesquelles il se retrouve et dont il perd rapidement le contrôle.  Il devient d’ailleurs complètement fou face à tout ça. 

 

Si cette nouvelle n’a pas l’envergure de « Le maître et Marguerite », on retrouve tout de même certains éléments: la folie, la critique de société, le fantastique qui sort d’un peu nulle part.  J’ai ouvert des yeux étonnés, ai parfois franchement ri et j’ai été effarée par certains éléments qui sont traités avec beaucoup de naturel. Toutefois, ma méconnaissance du contexte et de l’époque m’a sans doute fait manquer beaucoup de choses dans la nouvelle.  Beaucoup d’allusions m’ont sans doute échappé, ce qui m’empêche de sortir totalement satisfaite de cette courte lecture.  Mais en gros, un bon moment.  Court mais agréable. 

 

Je relirai Boulgakov.

When he was wicked (Francesca) – Les Bridgerton – 6 – Julia Quinn

When-he-was-wicked.jpgPrésentation de l’éditeur (celle de J’ai lu)

« La vie est parfois cruelle. Après avoir passé tant d’années à papillonner de femme en femme, Michael Stirling est tombé amoureux fou de la seule femme qu’il lui était interdit d’aimer : Francesca, l’épouse de son cousin John, que Michael aime comme un frère. Quand John meurt brutalement, Michael devient comte de Kilmartin. Désormais, Francesca est libre, mais le souvenir du défunt se dresse entre eux. Comment trouver le bonheur sans avoir l’impression de trahir celui qu’ils chérissaient tant ? »

 

Commentaire

C’est quand j’écris mes billets que je réalise que ces temps-ci, je suis dans une passe « romance ».  On dirait que dès qu’arrive la neige, j’ai besoin de comédies romantiques, de litres de thé et d’histoires qui font sourire.  Donc, un Julia Quinn, c’était tout indiqué.  

 

Toutefois, ce roman est assez différent des autres de la série.  Francesca est l’une des soeurs que l’on avait assez peu vue dans les autres tomes et elle est quand même assez différente de son exubérante fratrie.   Elle avait trouvé l’amour et l’amitié, respectivement dans les personnes de son mari, John et du cousin de celui-ci, Michael.  Mais John meurt subitement.  Et autant Francesca que Michael sont complètement dévastés.  Et là, quelques années vont passer, années où Michael, séducteur notoire, ne se sent pas prêt à mettre les pieds dans les chaussures de son cousin, vu qu’il se retrouve maintenant comte à sa place.  

 

Puis, il va revenir. 

 

Et revoir Francesca, la femme qu’il aime depuis qu’il a posé les yeux sur elle.  Et qui lui a toujours été interdite. 

 

Le premier mot qui me vient pour décrire ce roman est intimiste.  C’est réellement une histoire entre Francesca et Michael.  C’est leur deuil, leurs hésitations, leur peine, leurs dilemmes.  Le héros a réussi à me faire swooner (hmmmm… talk dirty to me) et à me toucher alors qu’il était déchiré entre son affection profonde pour son cousin et son amour incontrôlable pour la femme de celui-ci, qui survit toujours alors que John est mort.   C’est un roman moins drôle, moins pétillant mais je l’ai tout de même beaucoup aimé, malgré les tervigersations de Francesca qui peuvent être énervantes à l’occasion.  Ce n’est pas mon préféré mais quand même, je l’ai nettement mieux aimé que le tome 5.  Nettement.  

 

Bizarrement, j’ai quand même moins envie de lire la suite.  C’est comme si les derniers des frères et soeurs, ils faisaient moins partie de la gang.  On n’a pas vraiment l’impression de les connaître.  Alors que bon, les 4 premiers, j’aimais l’unité entre les frères et soeurs, leur complicité, leurs chamailleries.  C’est différent dans ce cas-ci.  Mais bon, c’est quand même très agréable à lire. 

Marius – Marcel Pagnol

Marius.jpg coup-de-coeur.gif Présentation de l’éditeur (en partie)

« Le port de Marseille, dans les années vingt.  Marius, le fils de César, patron du bar de la Marine, est partagé entre son amour pour Fanny, la petite marchande de coquillages, et son désir de prendre la mer, de parcourir le monde… »

 

Commentaire

Même si j’ai lu je ne sais pas combien de fois « Manon des sources » et « Jean de Florette », je n’avais jamais eu l’idée de lire autre chose de Pagnol.  Il a fallu  que Kikine m’offre la trilogie Marseillaise dans un swap pour que je m’y remette enfin.  Et elle a eu une idée géniale parce que ce petit livre est un réel coup de coeur. 

 

Tout le monde connaît l’histoire, je pense.  Je ne pourrais dire ce qui fait le charme si particulier de cette pièce.  Un mélange de personnages truculents et hauts en couleurs, de grands rêves, de mer, d’humour et de tragédies du quotidien.  Le tout mis ensemble, ça nous donne un ensemble qui nous transporte littéralement dans le Marseille de l’époque et qui nous fait nous sentir comme si on observait, bien installés au fond du bar, ces personnages et leur histoire, au son des marins qui fêtent et avec, en arrière plan, l’odeur des poissons.  

 

Et… est-ce seulement moi qui lit systématiquement tous les dialogues de Pagnol avec l’accent marseillais?  Ou du moins ce que je pense être l’accent marseillais?  Ce qui, j’avoue, est peut-être un peu fantaisiste. 

 

Bref, j’ai été touchée par ces personnages.  Par Marius, qui aime Fanny mais qui est prêt à la laisser partir parce qu’il ne se voit pas dans cette vie, parce que son coeur est attiré vers la mer.   Par le père et le fils qui ne se comprennent pas vraiment, qui s’engueulent sans arrêt mais qui s’adorent au fond.  Par les bavardages de Fanny et Marius, qui ne veulent rien laisser paraître, par les vieux copains qui trichent aux cartes… par toute la petite bande quoi.  Ils sont vivants, ils sont là, on les imagine sans peine… bref, Pagnol a créé un vrai petit monde. 

 

Je sais que je ne me fais pas très tentante… mais c’est difficile de faire honneur à un tel livre.   Je vous dirai donc de le lire, etpicétout!