So this is the end…

Images-14-0593.JPG

(Et que tous ceux qui oooosent me dire que le bonnet n’est pas de saison viennent passer quelques jours chez moi ces temps-ci… on en reparlera après, voulez-vous??)

 

30 juin.

Après un mois bien rempli, voici le temps de quitter l’Angleterre (mais pas trop) pour se diriger vers l’été (s’il se décide à arriver) et les vacances.   C’est donc le moment de faire le bilan de ce mois anglais ma foi terriblement réussi et organisé de main de maître par les Misses Lou and Titine.  Il y a eu une fouuuuule de billets (voir la récap ici) et surtout, le mieux pour moi, une foule de discussions sur le groupe FB. 

 

Et il y a eu des découvertes.

Et des envies.

Je pense que j’ai commandé plus de romans que j’en ai lus!  Du coup, je suis RAVIE de savoir que le mois anglais sera de retour en 2014 (Yayyyy!  Agitons nos drapeaux.  British, of course).

 

Doooonc, pour ma part, ça a été un mois de lectures en général très réussies.  Une seule vraie déception et beaucoup de  bons moments.  Si ça vous intéresse… après ma petite présentation (en vidéo… oui, vous pouvez rire), j’ai lu…

 

Côté auteurs morts

Rendez-vous avec la mort et Un cadavre dans la bibliothèque, d’Agatha Christie

The Grey Woman, d’Elizabeth Gaskell

Great Granny Webster de Caroline Blackwood

Le signe des 4 – Arthur Conan Doyle

Howard’s end – EM Forster

Cold comfort farm – Stella Gibbons

Rose Ste-Nitouche – Mary Wesley

 

Côté auteurs pas morts

Oh! my dear – T.J. Middleton

Une place à prendre – J.K Rowling

Mort – Terry Pratchett

L’amour comme par hasard – Eva Rice

 

Et en jeunesse…

Stravaganza, tome 6 – Mary Hoffman

Défi à Sherlock Holmes – Béatrice Nicodème

 

Et pour la photo des préférés, j’ai choisi un mort et un pas mort.  En fait, je n’aurais pas été capable de choisir entre les eux alors je me suis trouvé une raison 😉  So, so me!  Du coup, je les ai placés devant une fenêtre (même la température était so british… non mais quel décor parfait) (et je découvre que franchement, un lavage de fenêtres extérieur, ça ne ferait pas de tort.  Appelez tout de suite l’ambulance.  Mais je m’égare), ai agrémenté de ma tasse « Don’t panic » et de mon thé de chez Harrods (acheté pour la boîte, pas pour le thé qui est bien ordinaire, en fait) et …. clic!!

 

Du coup, c’est beaucoup moins artsy que vos photos à vous.  Mais bon!

 

Images-14-0596.JPG

 

Et pour l’été, je risque de prendre une petite pause pour cause de visite (hiiiiiiiii) qui va certainement impliquer des cocktails approximatifs, des discussions improbables jusqu’aux petites heures du matin et des balades in and out of Quebec.   Le temps de lecture risque donc d’être heu… inexistant?

 

MAIS, on va se préparer ensemble pour Québec en septembre, qui revient pour une deuxième année!  En septembre, of course.  Comme son nom l’indique. Billet d’ouverture heu… demain, je pense??  Bouquineries et librairies, here we come!

 

Mois anglais

Mort – Terry Pratchett

Mort.jpgChangeons un peu de registre dans ce mois anglais et allons faire un tour du côté du Disque-Monde.  Vous savez, ce monde plat (il ne s’appelle pas Disque-Monde pour rien), en équlibre sur le dos de 4 éléphants, qui sont eux-mêmes en constant voyage sur le dos d’une tortue géante?  Non?  Mais IL LE FAUT! 

 

Et (parce qu’il faut que l’univers entier le sache, quand même), quand on lit ce roman au soleil, avec un T-Shirt « Unseen University, Ankh-Morpork, c’est encore mieux!  Parce que sérieusement, à date, c’est mon préféré de la série.  C’est du grand n’importe quoi (mais du bon), c’est bourré d’humour, de références, de commentaires « off the record » pince-sans-rire et ça joue d’une façon magistrale avec les clichés de la fantasy.  Et du monde réel. 

 

Dans ce tome, on rencontre Mort.  Short for Mortimer. C’est son nom.  C’est super important, un nom, non?  Mort n’est pas vraiment doué pour être propriétaire d’une ferme de moutons et il est recruté par LA MORT pour être son apprenti.  Après s’être assuré que le fait d’avoir l’air d’un squelette n’était pas obligatoire, il a accepté.  Sans savoir dans quoi il s’embarquait.  Of course. 

 

Bien entendu, dans ce roman, il y a les péripéties un peu incroyables (qui, je trouve, se tiennent mieux que dans les romans précédents de la série), entre les univers alternatifs rétrécissants, les princesses sauvées de la mort, les statues qui prennent vie et les intrigues amoureuses de Mort.  Mais surtout, surtout, il y a LA MORT.  Death en anglais… je ne sais pas du tout comment ils démêlent Mort de la Mort en français!  Si quelqu’un peut me dire! 

 

Et ce personnage est gé-ni-al.  Un cliché ambulant, une représentation anthropomorphique typique, quoi. Un peu out of it, complètement à la bourre question nature humaine, il ne comprend pas du tout pourquoi les humains cultivent le don de faire compliqué quand ils pourraient faire simple.  Et il est soudain intéressé par les émotions humaines… et essaie de les expérimenter.  Ce qui donne lieu à des scènes ma foi improbables… et hilarantes (l’entretien avec le chasseur de têtes m’a fait mourir de rire).     Et il laisse son pauvre apprenti se débrouiller avec le reste. 

 

Je le répète, le monde est riche, loufoque et aussi complexe et cohérent.  Pratchett en profite pour faire une charmante caricature de notre monde, de son histoire, de ses légendes, qui ont un équivalent dans le disque-monde.  Mais tout ceci ne serait rien sans une narration maîtrisée, un peu atypique… mais juste géniale!

 

J’ai adoré!

Vivement mes prochaines lectures de Pratchett!

 

Lecture commune sous le thème de Pratchett avec Jaina et Lydia!

 

Mois anglais

 

challenge geek

Not That Sort of Girl (Rose Ste-Nitouche) – Mary Wesley

Not-that-sort-of-girl.jpgMary Wesley, ça a été pour moi la grande découverte de ces dernières années.  Je suis tombée en amour avec la plume cette mamie irrévérencieuse et délurée dans « La pelouse de camomille« , j’ai aussi lu avec plaisir « La mansarde de Mrs K » et « La resquilleuse« .  Alors, pour ce mois anglais, j’ai lancé un appel à tous pour relire un autre roman de l’auteur.  Et ce sont George et Denis qui ont répondu à mon appel.

 

Ce roman nous transporte en pleine seconde guerre mondiale, à Stele, grande maison dans un petit village anglais où Rose habite suite à son mariage avec Ned Peel.   Mais avant de se marier, Rose était amoureuse de Mylo.  À moitié anglais, à moitié français mais sans le sou.   Mais elle a choisi la stabilité, comme plusieurs héroïnes de Wesley.   Et de l’extérieur, elle est une jeune femme un peu ennuyante, bien sous tous rapports.  Sauf que…

 

J’ai énormément aimé ce roman.  On y retrouve cette ambiance particulière, un peu passée mais où plusieurs personnages sont résolument modernes.  La guerre a, pour plusieurs personnage de l’auteur, mis de côté des hésitations.  Que seraient-ils le lendemain?  On retrouve encore une fois des personnages très « anglais », très portés sur les apparences, souvent profondément égocentriques.  Et d’autres qui cachent une très bonne nature sous des airs un peu snob.   Rose est déchirée entre cette modernité et le monde étriqué où ses parents l’ont élevée.  Elle tiendra sa promesse.  Au risque d’être malheureuse.  Et en en étant pleinement consciente malgré tout. 

 

Et la plume caustique de Mary Wesley réussit à croquer le tout à merveille.

 

Il y a des personnages excentriques (on croise par exemple Nicholas et Emily Thorpe dans leur jeunesse, personnages que j’avais déjà rencontrés plus vieux dans « La mansarde de Mrs K »… deux méchants numéros!), un véritable village village anglais mais surtout, surtout, pas de fausse morale à 5 cents, beaucoup d’ouverture, pas de gens bons et de gens mauvais, mais juste des gens vivants, avec leurs bons et leurs mauvais côtés, leurs bons coups et leurs ratés.   L’histoire de Rose et de Mylo (qui ne sont pas des héros de romance et qui peuvent même nous énerver avec leur jalousie et leur mauvaise foi) a réussi à me toucher, mais également celle de Rose et Ned, son mari. 

 

Un roman où on parle de paternité (qu’on la connaisse ou pas), de relations pas toujours morales, d’amour, de guerre ordinaire, mais surtout d’humains confrontés à quelque chose de trop gros et qui tentent de vivre au quotidien leur petite histoire malgré la peur, malgré la grande Histoire qui dérange et qui tue. 

 

Bref, lisez-le!

Il est traduit en plus!

 

Les billets de George et de Denis… (liens à venir)

 

Mois anglais

Cold Comfort Farm – Stella Gibbons

cold-comfort-farm.jpgJe vous le dis d’emblée, ce roman, écrit en 1932, n’a pas été traduit en français.  Et c’est ma foi fort dommage car il est dé-li-cieux.  Avis aux éditeurs qui aimeraient le traduire!

 

Roman qui a été écrit en 1932 mais qui se passe en 1946, ce qui explique les vidéophones et les taxis aériens (je trouvais que nos copains anglais étaient ma foi fort avancés pour leur époque) et la bizarre de guerre que je ne pouvais pas réellement situer.  Le pitch?  Les parents de Flora Post sont décédés.  Et elle a reçu une magnifique éducation, faisant d’elle une jeune femme très accomplie, capable de tout faire… sauf gagner sa vie.  Du coup, elle décide que si s’imposer à ses amis est bien mal vu, aller s’incruster dans sa famille, il n’y a aucun problème.  La voilà donc en train d’écrire des lettres à divers membres de sa famille – qu’elle n’a jamais vus de sa vie – pour finalement aboutir, son manuel du Higher common sense sous le bras, à Cold Comfort Farm, au fin fond du Sussex. 

 

Et, comme elle est une jeune femme supérieure, bien entendu, elle va tout régler leurs problèmes!

 

Avouons-le d’emblée, c’est très très drôle.  Flora dit tout ce qu’elle pense, est très imbue d’elle-même (elle se voit comme la prochaine Jane Austen, bien que n’ayant jamais écrit un mot de sa vie), très correcte… et se mêle de tout ce qui ne la regarde pas.  Et quand elle débarque à Cold Comfort Farm, elle débarque.  Et elle réalise très vite qu’ils avaient grand besoin d’elle.  Entre la terreur de la maison, Tante Ada Doom, Amos, qui prêche la colère de Dieu et fait peur à tout le monde, Seth, qui met régulièrement la servante enceinte et Elfine, enfant des bois sauvage et manquant de vernis, elle a fort à faire.  Et la voilà en train de règler leurs vies, sous leurs yeux ébahis par ses exigences qui leur apparaissent complètement saugrenues. 

 

Il y a une brochette de personnages saugrenus, une brochette de solutions tout aussi folles, mais ce sont surtout les réflexions de Flora, le décalage et l’évidente parodie des romans « de terroir » de l’époque qui font que c’est un réel plaisir.  Le dialecte est jouissif et fait de mots inventés (je pensais que je perdais mon anglais un moment donné), les situations sont incroyables et c’est quand même assez miraculeux que ça se passe comme ça. 

 

Bref, un roman délectable et totalement doudou!

Vous êtes certains que personne n’aurait le goût de le traduire?

 

Mois anglais

Howard’s End – E. M. Forster

Howard-s-end.jpgEn ce jour de lecture commune sur Forster (je rajouterai les liens en fin de billet, quand je les aurai repérés… ou plutôt quand il ne me restera qu’à faire un copier-coller), je vais vous parler d’Howard’s End, son roman le plus connu, que je n’avais ni lu, ni vu avant.  Étrange vu que j’ai quand même lu plusieurs Forster.

 

Howard’s End, c’est une maison.  Une maison qui, d’une manière ou d’une autre, sera au centre de cette histoire, qui nous emmène dans une Angleterre du début du siècle dernier.    C’est moins une histoire d’amour qu’un roman où se rencontrent les riches Wilcox, qui doivent leur fortune aux affaires étrangères et les soeurs Schlegel, intellectuelles avec des pensées plutôt à gauche, vivant confortablement de rentes.ont    Elles sont au coeur d’un cercle d’idéalistes intellectuel (qui m’a un peu fait penser au Bloomsbury Circle, en fait) et elles ont rencontré les Wilcox en voyage.  Mais étrangement, la vie va se charcher des les réunir plus souvent qu’autrement, à Howard’s End ou ailleurs. Et c’est parfois tout un choc d’idées, parfois préconçues, parfois moins. 

 

Dit comme ça, ça peut sembler ennuyant.  Pourtant, ce ne l’est pas une seconde.  J’ai adoré ce roman, rien de moins.  Comme souvent, chez Forster, les personnages sont loin de la perfection mais très humains, avec leurs failles et leurs traits dérangeants.  Et si on aurait pu tomber dans la caricature des bons versus les méchants, l’écueil est ici évité avec brio.  Tout le monde évolue, est profondément changé par la vie.  Que ce soit Helen et son idéalisme qui frôle la déraison, Meg, plus terre à terre ou encore Mr. Henry Wilcox, qui chemine dans ses préjugés.  Parce que ces gens sont tellement différents qu’ils ont parfois du mal à trouver un terrain d’entente et ce qui est acceptable pour un ne l’est pas nécessairement pour l’autre. 

 

Ce qui rend le tout magnifique, en plus de la beauté de l’écriture, c’est que Forster fait carrément revivre une époque, celle d’une Angleterre en plein changement, ou des classes sociales qui se côtoyaient peu (du moins, selon ce que j’ai lu dans mes rares lectures historiques sur l’Angleterre… ok, bon… c’était déjà commencé… mais quand même…) se rencontrent sur un pied limite d’égalité et se confrontent.   Parce que c’est plus fort qu’eux.  Et c’est tout l’avenir de l’Angleterre qui se joue là.  L’ancien monde, le nouveau ou encore la classe populaire, représentée par Bast, le protégé des soeurs Schlegel qui tentent de lui donner un coup de main… 

 

Un roman qui parle de la femme de l’époque, du mariage, des valeurs et de définitions de soi, du choc des cultures, de l’indifférence, de l’amour aussi, qu’il soit fraternel ou amoureux. 

 

Bref, un roman magnifique. 

J’aime Forster d’amour.

Et je verrai le film.

 

C’était une lecture commune!  Le billet de Chinchilla , de Shelbylee et celui de Yueyin qui arrivera le 24 parce qu’elle était dans les patates!

 

Mois anglais

The body in the library (Un cadavre dans la bibliothèque) – Agatha Christie

body-in-the-library.jpgEt un deuxième Agatha Christie pour ce mois anglais.  Je me lasse rarement de lire et relire les romans de la dame, en fait.  Et, lucky me, il y en a beaucoup!  Je n’en suis pas encore au niveau de Yueyin, qui peut dire de quel roman provient à peu près n’importe quel personnage, mais quand même!

 

Ce roman-ci met en scène Miss Marple.  Quand j’étais jeune, c’était ceux que j’aimais le moins, mais depuis que je ne suis plus – vraiment – jeune, j’adore cette vieille fille au nez fourré partout, qui fait des comparaisons souvent étranges et tirées par les cheveux mais qui trouve toujours LA petite chose étrange qui va résoudre le mystère.   St. Mary Mead comporte beaucoup, beaucoup d’exemples des bizarreries de la nature humaine, il faut croire!

 

Donc, il y a un cadavre dans la bibliothèque.  Le cliché suprême des romans policiers,  comme le mentionne elle-même Agatha Christie dans l’introduction.  La bibliothèque en question est celle de Mr. et Mrs. Bantry, cette dernière étant l’amie intime de Miss Marple.  Et le cadavre celui d’une jeune femme blonde, un peu vulgaire, que les deux propriétaires n’auraient jamais vue de leur sainte vie. 

 

Il y a autant de détectives que de suspects dans ce roman.  Trois policiers, Miss Marple et l’ami de l’un des personnages, policier retraité venu de Londres.  Le tout dans un hôtel chic près de St. Mary Mead où Mrs Bantry a soudainement décidé d’amener Miss Marple pour « se reposer » après le choc.  Drôle de coïncidence quand on sait que c’est l’endroit où l’enquête se déroule!

 

J’ai beaucoup aimé ce roman, très british, qui me rappelle mon impression de jeunesse de mes lectures de Dame Agatha.  Du thé, une ambiance un peu « posh » et surtout, surtout, ces deux dames très bien – et très curieuses – qui fouinent partout tout en ayant l’air de rien.  La situation de départ est intrigante à souhaits, les réflexions de Miss Marple, qui semblent anodines, nous guident mine de rien et les personnages sont succulents.  Nombreux mais bien caractérisés, autant par leur comportement que par leur façon de parler, ils amènent tous un petit quelque chose à cette intrigue ma foi très « correcte ».  L’humour est moins présent que dans certains autres romans de l’auteur mais il apparaît tout de même, sous la forme du comportement de nos deux compères championnes de la bienséance – apparente – ou sous celle d’une légère ironie face aux comportements humains. 

 

Un bon petit whodunit bien confortable quoi.  La spécialité d’Agatha Christie. 

 

Ceci est une lecture commune sous le thème d’Agatha Christie. J’ajouterai les liens des participants quand ils sortiront.  Yep, « paresse » is my middle name!

Une place à prendre – J. K. Rowling

Une-place-a-prendre.jpegPour une raison inconnue même de moi-même (en fais, semi-connue… et ça avait quelque chose à voir avec le prix si je me souviens bien…), j’avais décidé que je ne lirais pas ce roman de J. K. Rowling.  Puis, plusieurs mauvaises critiques ayant fait leur apparition, je me suis dit que je ne lirais CERTAINEMENT PAS ce roman de JK Rowling!  Puis, finalement, une copine – qui n’a pas dépassé la page 150 – me l’a prêté en me disant que c’était le roman le plus plate de la terre.  Et ça, ça m’a décidée à le lire.  N’essayez pas de comprendre. 

 

Résultat? 

J’ai adoré.

Totalement, complètement adoré.

 

Je ne saurais dire si c’est une tragédie comique.  Ou une comédie de moeurs remplie d’humour noir.  Mais ce roman nous transporte dans la vie d’un microcosme très particulier et, en même temps, ça pourrait se passer partout.  Dans n’importe quel petit village qui se croit un peu le centre de l’univers.  À Pagford, joli petit village – so very cute, où est dans le paraître – Barry Fairbrother vient de mourir.  Rupture d’anévrisme, début quarantaine.  Barry était aimé de – presque – tous.  Coach pour l’équipe d’aviron, ardent défenseur d’une cité, celle des Champs et d’un centre de désintox, conseiller paroissial.   Et dans ce petit village coquet où tout le monde connaît tout le monde et où on regarde la ville voisine avec de gros yeux, c’est un événement.  Il faut remplacer Barry au conseil.  La voilà, la place à prendre. 

 

C’est donc un roman de moeurs.  L’auteur jette un regard à la fois lucide, acéré mais aussi parfois indulgent sur cette petite micro-société, avec ses guerres, ses jalousies, ses querelles qui datent de l’âge de pierre, ses statuts sociaux et ses vanités triviales.  Aucun personnage n’est épargné.  Une genre d’atmosphère Dickensienne, en moins type et en teintes de gris.    Que ce soit le « premier citoyen » qui tient à tout prix à gagner son point et à rester le maître à penser du village, la femme en pleine remise en question de la quarantaine, les adolescents enragés contre leurs parents, l’homme violent et magouilleur ou encore l’assistante sociale qui veut aider mais qui n’y peut pas grand chose, tous sont réalistes, pas toujorus aimables (rarement, en fait) mais toutefois profondément touchants dans leur médiocrité.  En tout cas moi, ils m’ont touchée, justement parce qu’ils étaient loin de la perfection. 

 

Et, juste comme ça, avez-vous déjà fait partie d’un conseil d’administration?  N’importe quel, là.  De celui, important, d’une ville, le conseil d’une école ou au CA d’un organisme dont tout le monde se fout éperdument des décisions et des méandres internes.  Avez-vous déjà assisté à une bataille épique pour un poste ou pour une question qui devient soudainement hors-proportion pour l’organisme?  Ben voilà, c’est exactement ça.  La politique de village, de petites organisations, les magouilles, l’impression que tout tourne autour de ça… J.K. Rowling décrit parfaitement comment ça se passe, comment les couteaux peuvent voler bas.   Et ça, c’est jubilatoire à lire. 

 

Alors d’un côté, il y a les élections et de l’autre, la famille Weedon.  Krystal, pour être plus précis.  L’adolescente, fille d’une mère junkie, badgirl et badmouth par excellence de l’école, qui cache beaucoup de choses à ses petits camarades du fond de sa cité des Champs.  Son petit frère, dont elle tente de s’occuper, tout en restant une ado écorchée par la vie et difficile à atteindre.  On a de la peine à la voir se débattre dans tout ça, vraiment.  Et de l’autre côté, dans les hautes sphères, dans une indifférence totale, on parle de leur enlever le peu qu’ils ont…

 

Pas d’action de folie.  Juste les chroniques de cette petite ville, de tout plein de points de vue différents.  La fin est selon moi très réaliste, avec les personnages qui évoluent mais qui restent eux-mêmes.  Des portes sont ouvertes mais on ne sait pas trop encore où elles vont mener, tout n’est pas joliment bouclé et empaqueté.  La vie, quoi.  

 

Une style résolument différent de celui d’Harry, des thèmes plus adultes, un regard acéré porté sur la société anglaise.  Je découvre ici que Rowling peut réussir à faire vivre, réellement vivre, des personnages autres que ceux du petit monde d’Harry Potter, traiter de thèmes adultes et réussir un roman abouti et qui se lit tout seul.  Pour moi. 

 

Les avis sont contrastés.  On a détesté ou adoré.  On a vibré ou on s’est ennuyé.  Mais ce fut une rencontre totalement réussie pour moi, en raison de mélange de noirceur et d’espoir.  Je l’ai refermé et il me hante toujours. 

 

Ah oui!  j’ai le roman en traduction et j’ai trouvé que ça passait trèsbien.  À part pour les surnoms.  Là, par contre, je n’ai pas compris.  Beine-à-Jouir?  C’est supposé vouloir dire quoi?  En anglais, c’est Bends-your-ear, qui a un sens, au moins!

 

Lecture commune avec Mrs B et Novelenn!

The Sign of Four (Le signe des quatre) – Arthur Conan Doyle

sign-of-four.jpgAprès avoir lu – et plus ou moins aimé – un pastiche de Sherlock, j’ai eu une folle envie de retrouver MON Sherlock.  Le vrai, le seul, l’unique.  Pour ce faire, j’ai donc ouvert le deuxième des 4 romans mettant en vedette le célèbre détective consultant habitant au 221B Baker Street. 

 

Non mais quel personnage, ce Sherlock!  Quel héros fascinant!  Pour la lectrice que je suis, 80% du charme des romans de Doyle résident dans ce personnage atypique, égocentrique, très intelligent et surtout très cérébral.  Ici, le mystère est révélé petit à petit, pas d’énorme révélation finale (Sherlock nous expliquant fièrement ses déductions à mesure), pas de moment où sommes confondus et pantois.  Il s’agit plutôt d’une enquête  où se mèle aventure, poursuites… et romance.  Pas pour Sherlock, rassurez-vous!

 

C’est donc une certaine Miss Mary Morstan (qui a lu un peu le canon sait de qui il s’agit) qui se présente chez Mr Holmes car elle a reçu un étrange rendez-vous.  Et Sherlock s’ennuyant horriblement, il décide de prendre l’affaire en main.  Un trésor perdu, un vieil homme tremblant de peur à la vue d’un homme à la jambe de bois, des personnages secondaires souvent comiques, mais qui ne prennent pas toute la place (le jumeau hypocondriaque et l’inspecteur pas trop futé ayant la palme)… et le célèbre flegme britannique de Sherlock.

 

De mémoire, j’ai toujours préféré les nouvelles de Doyle aux romans.  Et si j’ai beaucoup aimé celui-ci, où nous trouvons beaucoup des éléments limite « symboliques » relatifs à Holmes (sa solution à 7%, ses déductions apparemment impossibles à faire à partir d’un simple objet, ses déguisements, un Watson admiratif mais pas non plus stupide) je crois que je préfère toujours les nouvelles, plus courtes et plus adaptées au génie de la déduction de Mr Holmes… qui voit tout en un clin d’oeil!

 

Mais bon, quand même… c’est Sherlock, quoi!

 

Et c’était une lecture commune sur le thème de Sherlockounet avec Lydia, Yueyin , Kélig, Belette, Purple Velvet, Valou, Cryssilda et Hilde.  J’ajoute les liens quand je les récupérerai!

Oh, my dear! – T. J. Middleton

Oh-my-dear-.jpgQuel livre particulier.  Comme je ne lis jamais les 4e de couvertures, je ne savais pas du tout à quoi m’attendre alors imaginez ma surprise quand dès le début du roman, on rencontre Al.  Al est cinquantenaire qui aime sa voiture et ses carpes (oui, vous avez bien lu.  Des poissons, glissants, avec des yeux globuleux, là), qui décide que sa femme l’emmerde.  Donc, il va la tuer.  En plus, il y a une jolie falaise de disponible.  Pourquoi se casser la tête, n’est-ce pas!  Et Banzaï, on est libre. 

 

Oui… mais non. 

 

Parce qu’après avoir commis son crime, il tombe nez à nez… avec sa femme, Audrey, qui n’était pas où elle devait être.  Comment on dit… oups?  Voilà notre homme un peu mal pris.  Et une jeune femme a justement disparu, ce même jour.  Of course, la police s’en mêle. 

 

C’est donc un condensé d’humour anglais et d’humour noir ma foi assez réjouissant qui nous est offert dans ce roman atypique.   Al est dans un pétrin considérable et tente par tous les moyens (généralement par les moyens les moins brillants et les plus méchants) de s’en sortir, en se fichant éperdument d’arroser tout le monde au passage.  En fait, non.  En tentant idéalement d’arroser tout le monde au passage.  Ça lui plaît.  Homme éminemment sympathique, comme vous pouvez le remarquer!

 

L’intrigue tient du vaudeville, avec les personnages loufoques qui entrent et qui sortent d’un côté et de l’autre souvent sans se voir et les tonnes de quiproquos qui s’en suivent forcément.  Entre la voisine au grand nez senteux qui fait des ballades dans les arbres et qui a une anciene vie over glamour, l’autre voisin et sa femme agoraphobe ou presque, le policier qui se soucie plus de ses 30 carpes (oui, un autre) que de son enquête, on a le choix.  Une panoplie de gens dans un petit village où tout le monde se connaît (limite que la couleur de leurs bobettes fait partie de la culture populaire) et où personne ne se mêle de ses affaires, où tout le monde tente de tromper tout le monde.  Pas idéal pour un meurtre, en fait.  Pas idéal du tout. 

 

J’aurais aimé apprécier certains des personnages (Alice, la voisine fumeuse de pot est encore ma préférée… quoi que la femme d’Al n’est pas mal dans son genre en plus) mais ils sont tellement, pour la plupart, soit méchants soit stupides que ce n’est pas facile du tout.  Et autre chose qui m’est très personnel, vu mon origine québécoise: l’argot anglais traduit en argot français, je mets toujours presque 100 pages à m’habituer.  Surtout quand c’est dans le corps du texte et pas seulement dans les dialogues.  Bizarrement, quand le roman est français ça ajoute à l’authenticité mais quand ça vient de l’anglais, j’ai du mal.  Et je dois souvent déduire ce que l’expression veut dire.  Ou chercher.  Si vous lisez du québécois bien argotique… vous me comprendrez!

 

Une histoire qui nous emmène dans tous les sens (si Audrey est en vie… QUI a fait un vol plané en bas de la falaise), vu que chacun raconte absolument n’importe quoi et qui m’a arraché quelques éclats de rire.  Certains réels, certains un peu jaunes.  Un roman où la morale est très accessoire et dont l’a finale m’a beaucoup plu!

Défi à Sherlock Holmes – Béatrice Nicodème

defi-a-sherlock.jpgPrécisons-le tout de suite, je ne suis pas une Holmésienne.  C’est à dire que j’ai lu le Canon, mais il y a longtemps, tout d’un bout.  Longtemps, ça veut dire que j’avais 14-15 ans.   Du coup, pour moi, un bon pastiche, ça peut le faire.  Limite qu’on peut m’en passer pas mal, en fait. 

 

Pourtant, avec ce livre jeunesse, ça avait plutôt bien commencé.  Je me disais que c’était adapté pour les jeunes, que les références aux aventures du grand détective étaient explicites et situeraient cette histoire précise dans le canon.  

 

Au fameux « Élémentaire », j’ai froncé les sourcils.  Et puis j’ai bien dû me rendre à l’évidence, je ne reconnaissais pas vraiment mon Sherlock.   Il me manquait ce côté trop cartésien, un peu à côté des conventions sociales, ce côté étrange et surtout, les relations qu’il tissait ne m’apparaissaient pas très « Sherlockiennes ».   Entre autres, j’ai rarement vu Holmes se comporter avec les femmes comme il le fait avec l’un des personnages de ce roman.  Ou alors ma mémoire me fait défaut.  Mais je reviendrai sur ces élucubrations un peu plus loin dans le billet. 

 

Bref, j’étais perplexe.  Quand j’ai vu apparaître Dorian Gray, Oscar Wilde et Moriarty sur une même liste d’invités (mais que fait Gray dans cette liste?), j’ai froncé les sourcils.  Et quand j’ai lu la fin, je me suis exclamée (après avoir évité de justesse à mon livre un potentiel plongeon dans le bain) un très classe « What. The. Fuck ». 

 

Oui, je sais, mon vocabulaire a déjà été plus étincelant. 

 

Mais cette finale, qui rend l’histoire très difficile à intégrer dans le canon et qui modifie toute une facette de la personnalité et des motivations du détective.  Traité autrement, ça aurait pu être intéressant mais de cette manière, il est impensable de croire que ça puisse s’être passé ainsi et qu’il n’y ait aucune allusion nulle part. Et  je n’ai aucunement adhéré à la relation qu’il crée avec la jeune Française.  Je n’ai vraiment pas reconnu « mon » Sherlock, pour qui Irene Adler a toujours été « the » woman.  Et encore, pour Adler, même si j’aurais aimé croire que cet esprit cartésien ait pu se faire surprendre par  – oh, surprise – un sentiment qu’il ne comprend pas, je n’adhère moi-même que plus ou moins à cette possibilité.   Bref, sais rien spoiler, je n’ai pas apprécié cette partie de l’histoire.

 

Quant à l’enquête, ça va jusqu’à la finale, même si on voit venir.   Des meurtres mystérieux, un Cancrelat qui lance un défi à Sherlock, qui le nargue, c’est intéressant comme concept.  Quelques déguisements, quelques moments où Sherlock garde joyeusement Watson dans le doute (notons que ce dernier est assez bien croqué, je trouve), quelques déductions (je ne me lasse pas des déductions de Sherlock donc j’en aurais pris plus)… mais une légère imcompréhension à savoir pourquoi le grand détective n’a pas compris certaines choses plus tôt.    Notons quand même que j’ai aimé les deux types de raisonnements menant à la même conclusion mais passant par des voies différentes, selon la culture générale et la méthode.   Cette partie-là était intéressante. 

 

Bref, je ne suis pas convaincue.  Je n’ai rien à redire à l’écriture, c’est adapté au public que ça vise, ça coule très bien et ça passe.  Il y avait des bonnes idées, un départ intéressant mais selon moi, le problème réside dans la façon de représenter Sherlock.  C’est qu’il n’est pas facile à s’approprier, ce détective!  Quant à la finale, elle m’apparaît bien peu crédible.

 

Et vu que ça se passe à Londres… ça compte pour le mois anglais.

Et ça m’a donné envie de relire un peu de mon vrai Sherlock… un billet bientôt!

 

logo-mois-anglais-2013.jpg

 

victorien-juin.png