Si tu passes la rivière – Geneviève Damas

Si-tu-passes-la-riviere.jpgTrès très belle découverte que ce roman écrit par la Belge Geneviève Damas, qui a été réédité au Québec chez Septentrion.  C’est Éric Simard qui me l’a mis dans les mains et j’ai franchement bien fait de l’écouter parce que j’ai réellement beaucoup aimé. 

 

La voix qui nous porte dans ce roman, c’est celle de François Sorrente.  François a 17 ans et a un peu de vent dans la tête, selon presque tout le monde.  Nous sommes en quelque part, il y a un moment, quand les travaux de la ferme n’étaient pas automatisés.  François semble beaucoup plus jeune que ses 17 ans.  On dirait presque un enfant quand on le lit, avec ses phrases étranges, parfois inversées.  Il se dégage une naïveté du récit mais aussi une volonté de savoir.  De savoir pourquoi Maryse, la soeur aînée, a un jour traversé la rivière interdite et n’est jamais revenue.  De comprendre ce qui est arrivé à sa mère, cette mère qu’il aurait pu avoir. 

 

Énormément de candeur, un peu d’espoir mais beaucoup de silences aussi.  Chez les Sorrente, on ne pleure pas, on ne parle pas.  Ils restent entre eux, les Sorrente.  Et François n’a personne, aucun ami.  À part un cochon, qu’il a choisie pour confident.   Une femmelle car elles, on les garde plus longtemps, on ne les mange pas tout de suite.  Peu à peu, il va tenter de se dépêtrer de cette famille pesante et violente, de cette atmosphère glauque où il patauge depuis sa naissance et où son esprit stagne. 

 

Il rencontrera donc Roger, le curé.  Et Amélie.  À qui il demandera d’apprendre à lire pour déchiffrer.  Pour comprendre et savoir ce qu’il a besoin de savoir. 

 

Un roman très fort, qui parle de recherche de soi, de passage à l’âge adulte mais aussi, en filigrane, du poids des silence et des mots qui libèrent.   François apprend à lire mais aussi à sourire, à s’ouvrir aux autres.  Beaucoup d’humanité, des mots qui font mouche… je relirai cet auteur!

 

 

Mon traître – Sorj Chalandon

mon-traitre.jpgJe voulais lire ce roman depuis des années.  Parce qu’il était question de l’Irlande, de l’IRA et tout ce qu’on imagine que cette guerre a été.  Et parce que j’avais entendu dire que la figure de Tyrone Meehan, le fameux traître, était basé sur un personnage réel qu’avait côtoyé l’auteur. Un certain Denis Donaldson. 

 

Après avoir refermé ce roman, mes sentiments sont mitigés.  Parce que si j’ai aimé beaucoup de choses dans le roman, j’ai un bémol majeur concernant le narrateur, qui m’a un peu gênée dans ma lecture. 

 

Mise en contexte.  Antoine est luthier à Paris.  Pour ses 30 ans, il va voir un copain à Dublin et décide d’aller visiter Belfast. Là, il rencontrera Jim O’Leary, sa femme Cathy mais surtout Tyrone Meehan, leader charismatique en qui il trouvera une figure presque paternelle.  Au cours des années, il sera passionné par ce combat qui n’est pas le sien et la trahison de Meehan le bouleversera profondément. 

 

Je ne spoile pas en disant que Tyrone Meehan trahissait l’IRA.  On l’apprend dès le début.  Et ce fait donne une couleur un peu nostalgique et particulière à la première partie du roman, dans les rues de Belfast occupées par les Anglais, peu sures, dangereuses.  On assiste à la naissance d’amitiés intenses, à la passion du narrateur pour l’Irlande, qui souhaite devenir Irlandais, qui voudrait que ce soit son combat.  Que cet hymne qu’on chante à la fermeture des bars soit le sien.   Mais voilà, cette exaltation dure.  Jusqu’à tasser tout le reste.  Les amis, la vraie vie. Et là, on se rappelle que le narrateur la trentaine et que cette naïveté qui est tout sauf attendrissante, cette vie par procuration est ma foi terriblement triste.  Et c’est là où j’ai eu du mal.  J’y ai difficilement cru.  Je trouvais son comportement parfois tellement ahurissant que je suis restée à l’extérieur, ne réussissant pas à ressentir une quelconque empathie pour le personnage. En fait, on ne sait rien de lui.  Sauf ce qui le définit par rapport à l’Irlande et à ses amis. 

 

Par contre, j’ai trouvé la réflexion intéressante et vers la fin, quand le narrateur commence à s’ouvrir les yeux, sur ce qu’a été cette vie limite fantasmée, j’ai retrouvé l’intérêt.  Que reste-t-il quand c’est fini, les révoltes et les révolutions?  Qui est-on quand la poussière retombe?  Qui est-on quand on trahit?  Qu’y a-t-il de vrai?  Comment vit-on avec ses proches?  Soi-même?  

 

Bien entendu, il y a des clichés mais ils sont compréhensibles étant donné le parti pris du narrateur.   Et si le thème principal est la trahison, les raisons qu’on ne connaîtra jamais, ce qui m’a surtout interpellée, c’est l’après.  La vie après.  L’écriture est simple, directe, avec quelques répétitions parfois agaçantes, toutefois. 

 

Si le thème m’a plu, je n’ai pas ressenti l’émotion de « Une promesse » mais c’est un auteur que je relirai.

Harlequinades Vintage (ou pas) 2013 – Dépôt des billets

Harlequinades Vintage

 

Comme il y a déjà – ô miracle – 2 billets en plus du mien publiés pour ces over-populaires Harlequinades Vintage, je suis dans l’obligation de faire le billet récap, n’est-ce pas!

 

J’ai aussi décidé d’ajouter une catégorie.  Comme je l’ai dit partout, c’est mon challenge, je fais ce que je veux!  Na!  Ce sera donc la catégorie pour les « gens qui ne lisent jamais de romance mais qui en ont lu une pour l’occasion ».  Je rappelle qu’au départ, il s’agissait de lire une vieille romance.  Mais je vous renvoie au billet d’ouverture!

 

Donc, les Harlequineuses Vintage

Chi-Chi

 – Mon mari cet étranger – Anne Mather

Karine

Mon mari cet étranger – Anne Mather (yep, on fait dans l’originalité!)

La valse de l’espoir – Janet Dailey (j’ai copié sur Syl!)

Syl

La valse de l’espoir – Janet Dailey

Mango

L’héritière amoureuse – Valerie Parv

Chimère

Qui es-tu Wanda – Ann et Gwen

Amère vengeance – Ann Weale

Adorable Sophy – Georgette Heyer

Noces éternelles – Kasey Michaels

Fashion  (devenue Angela Morelli)

Mon mari, cet étranger – Anne Mather

Iluze

Paradis tropical – Anne Hampson

 

Les Visiteurs du Monde Merveilleux de la Romance

Lou de Libellus

Le démon de midi – Catherine Rollin

 

Vous pouvez encore vous inscrire, dans l’une ou l’autre des catégories.  Et pour déposer vos liens, c’est ici!  :)) 

En scène, les audacieuses! – Tonie Behar

en scène les audacieusesEn ce beau jour de juillet (yep… je n’ai pas beaucoup d’avance dans mes billets… mais j’en ai quand même un peu!), j’avais besoin de léger.  Je m’explique.  Il fait 34 à l’ombre, sans un souffle de vent.  Ma maison, c’est la version cheap d’un sauna et mon ventilateur pousse de l’air chaud.  Très chaud.  Bon, vous direz que 34, c’est rien du tout.  Mais je suis québécoise, je n’ai pas l’habitude… et je me transforme généralement en grosse larve sur le bord d’une quelconque piscine en de telles journées. 

 

Du coup, lecture légère.

 

J’ai très envie de lire « Grands boulevards » de l’auteur depuis que je vois apparaître les billets sur les blogs.  Donc, j’ai pris son roman précédent, sachant d’avance que j’aime bien sa plume.  Pourtant, une fois arrivée sur le bord de la piscine, avec ce seul roman dans mon sac, j’ai eu peur.   En fait, j’aurais dû lire la 4e de couverture.  Le monde du disque, une femme haut placée, les politicailleries de labels et les coups bas de ces requins… mais ça ne m’intéresse pas du tout moi!  Je sais que plusieurs personnes adorent ce monde, les stars, ce glamour… mais pas moi.  Vraiment pas.  Et j’ai tout de suite été pris d’une antipathie immédiate pour Sandra, la soeur de Déborah, l’héroïne, qui incarnait pour moi la superficialité totale teintée de jalousie et de compétition mal placée. 

 

J’avoue donc que j’ai pensé abandonner, même si j’aimais toujours autant la façon de raconter qu’a Tonie Behar.  Mais… imaginez-vous que je n’avais aucun autre livre!  J’ai donc continué.  Et j’ai bien fait parce que finalement, j’ai bien aimé cette histoire, une fois passées les 60 premières pages.  Lu en un après-midi, ce roman était tout à fait ce dont j’avais besoin.  Une comédie romantique sans prise de tête. 

 

Nous suivons donc Déborah, directrice de label dans une maison de disque, et Nelly, sortie de nulle part, n’ayant l’air de rien, mais ayant un réel talent.   Les deux côté de la barrière donc.  Le monde du disque ne va pas très bien, avec les téléchargements illégaux, les baisses de ventes et tout ce qui va avec.  Si ça ne fait pas l’objet principal du roman, c’est toutefois un bon arrière plan, qu’on sent bien recherché et bien référencé.   Des petits studios de fortune aux bureaux chics, on voit l’envers comme l’endroit de cet univers hautement glamour… à l’occasion.    Mais ce sont surtout les deux femmes que nous suivrons, à un moment où leurs vie seront bouleversées.  Déborah reverra, 7 ans plus tard, l’homme qui lui avait brisé le coeur, ex-chanteur pop à succès reconverti et Nelly rencontrera Mehdi (au sens biblique du terme), qui lui ouvrira la porte de son mini-studio pour faire des démos.  Et là, tout va s’enchaîner. 

 

Bien entendu, on voit tout venir.  On ne voudrait d’ailleurs pas que ce soit autrement.  La seule chose qui aurait pu un peu suprendre était révélée sur la 4e de couverture (humpf…  moi qui ne les lis jamais… à toutes les fois que je le fais, je me fais prendre!).   Mais j’ai bien aimé voir évoluer les personnages dans cet univers peuplé de personnages secondaires intéressants, parfois drôles (la mère de Deborah est hilarante), parfois touchants (celle de Nelly, Sven) ou harrassants (non, je ne me suis jamais réconcilée avec Sandra!).   J’ai aimé les coups de théâtre à la sauce « comédie romantique américaine », j’ai pesté parfois contre le manque de commu-ni-ca-tion des personnages, je n’ai pas nécessairement adhéré au glamour nécessaire en talons hauts mais j’ai passé un bon moment et c’est tout ce que je demandais!

Mon mari, cet étranger – Anne Mather

mon-mari-cet-etranger.jpgOui, voici enfin mon premier billet de ces Harlequinades Vintage de cet été!  J’espère qu’il y en aura d’autres… mais étant donné mon rythme de lecture actuel, ça fait un peu peur, j’avoue! 

 

J’ai donc relu pour vous – bien entendu, je n’ai rien à y voir – un roman que j’avais lu il y a de ça quoi… 25 ans. Oui, si vous calculez bien, j’avais un gros 12 ans et limite que je jouais encore à la poupée.  (Houla, viendrais-je de révéler malencontreusement mon âge??)   Et à cette époque, le roman avait déjà 15 ans d’âge en VO.  Ca lui  40 ans, en ce beau mois de juillet 2013.  Cette fois, je l’ai lu en anglais, pour changer.  Et si vraiment ça vous intéresse, le titre en VO, c’est « Jake Howard’s wife ».  Vous pouvez donc deviner qu’il s’agit de Jake Howard et de son épouse. 

 

Petite, j’adorais ce roman.  J’ai dû le lire 50 fois.  Vous vous douterez donc que j’ai REFUSÉ d’être objective en le lisant.  Mais sérieusement, ça fait un peu peur, quand on enlève ses lunettes roses de petite fille de 12 ans qui n’a jamais vu un engin masculin de près et qui trouve très normal d’être offusquée, limite paniquée, à l’idée de devoir dormir dans la même chambre que son mari (de nom seulement, hein, le mari).  Imaginez dans le même LIT??  C’est que c’est impensable! (Et non, nous ne sommes pas dans un historique.. c’était, à l’époque, contemporain)

 

Donc, objectivement, c’est horriblement pénible. 

Mais j’adore ce truc.

Allez comprendre!

 

Je vous présente monsieur et madame.  Madame s’appelle Hélène.  Elle est magnifique, glaciale, et a accepté de marier Jake, moins bien né qu’elle, parce qu’il avait de l’argent et que bon, suite au décès de son père qui lui a laissé plein de dettes, il ne lui est pas vraiment passé par la tête de faire quelque chose de ses 10 doigts.  Monsieur s’appelle Jake.  Riche homme d’affaire parti de pas grand chose, il vit pour le pouvoir, veut tout contrôler, surtout son image, et avait besoin d’une femme.  Que dis-je, une femme!  Une potiche.  Jolie.  Bien née.  Qui ferait joli dans sa maison.  Il a choisi Hélène. 

 

En trois ans, ils ne se sont jamais touchés.  Normal, c’est un mariage d’apparences.  Et le mec n’est jamais là. 

 

L’histoire commence quand Jake revient à Londres après un voyage de plusieurs mois aux États-Unis.  Il ouvre la porte de la maison et – ô horreur – Hélène n’est pas là.  Pire, elle est sortie avec un ancien amoureux, qui l’a lâchement abandonnée quand elle s’est retrouvée sans le sou.  Colère, rage et damnation!  Il l’a achetée (ce sont ses mots) pour ça, être là quand il revient, et servir d’épouse parfaite.  Du coup, il a bien le droit de la contrôler, non?

 

C’est que Jake, c’est un control freak.  Il veut contrôler ce qu’elle fait, qui elle voit, à qui elle parle.  Il la possède, en fait.  Elle doit être là quand il veut, tout abandonner à la seconde quand il le lui demande…  Ah oui, il a aussi le droit de l’envoyer joyeusement promener quand elle fait des erreurs.  Le comble du romantisme, comme vous pouvez le constater. 

 

Bien entendu, il y aura des Malentendus, des Mauvaises Interprétations qui mèneront à la découverte de l’Amour (oui, les majuscules sont volontaires).  On se demande d’ailleurs pourquoi de temps en temps.  Et notez que les galipettes, permises because ils sont mariés, ne sont même pas décrites (la Lectrice méritait sans doute mieux à cette époque)…  Mais bon, après s’être envoyée en l’air, il est évident que Hélène est amoureuse… les deux sont synonymes… non??  peut-être??

 

Je le disais donc, c’est un peu n’importe quoi.  C’est prude à mort et les réactions des héros sont limites incompréhensibles.  Mais savez-vous quoi??  Je vais le relire un jour.  C’est certain. 

 

Call me masochiste… et allez chercher le fouet!

 

Harlequinades Vintage

 

Chi-Chi et Fashion ont lu le même… je suis curieuse d’avoir leur avis!

Lily et Po – 1 – Rencontres et rendez-vous – Lauren Oliver

Lily-et-Po-1.gifSi la plupart des lecteurs ont choisi de découvrir Lauren Oliver avec Delirium, c’est pour ma part avec Lily et Po, un petit roman pour enfants (donc très très jeunesse… dès 8 ans) que j’ai fait cette rencontre (note pour la postérité: après avoir fini ce billet, j’ai réalisé qu’en fait, non… j’avais déjà lu « Before I fall » il y a un bon moment, ce n’est donc pas une première rencontre.  Mais vu que je suis une grosse paresseuse, je ne change pas le début de mon billet!)

 

Première impression: c’est un petit roman que j’aurais adoré lire enfant.  Mais alors là vraiment.  Deux héros attachants, un monde avec des aspects merveilleux mais pas trop (on sent que l’auteur fait dans la dystopie), des explications mignonnes comme tout (j’ai adoré la raison pour laquelle le soleil avait disparu), une bonne dose de mystère et une atmosphère limite Dickesienne (avec des méchants bien méchants avec ces pauvres enfants et des conditions de vie pas terribles).  Mais hors de l’Angleterre. 

 

Tout ce qu’il faut pour plaire aux jeunes lecteurs donc.  Avec une plume agréable, toute simple sans être pour autant simplette.  Tout à fait adapté pour le jeune public.  Moi, j’aurais été fascinée.  Carrément. 

 

Vient alors mon « mais ».  L’histoire s’arrête… en plein milieu de l’histoire.  Comme ça. 

 

En anglais, ce roman n’est qu’un seul roman.  Je sais parce qu’il a maintenant rejoint ma pile, neuf, pour un prix que je taierai.  En français, on l’a scindé en trois.  J’ose espérer que c’est pour que les jeunes lecteurs aient l’impression de lire un roman de grands, comme les ados où presque tout se fait en trilogie (j’ai présentement une horrible nostalgie des one-shot).  Donc, trois petits romans de 100 quelques pages, écrites gros pour les enfants.  À 16,95$ plus taxes.  Chacun.  (Au Québec… en France, je crois que c’est 9,90 euros du livre).

 

Du coup, je vais commander le livre en version originale.  Pour connaître la suite.  Et j’espère tomber sur les tome 2 et 3 en VF en occasion parce que l’objet livre est vraiment joli (ce qui explique le prix), que les illustrations sont super cute et que j’aimerais que mes neveux puissent le lire, dans quelques années. Parce que la mise en place m’a vraiment impressionnée. 

 

Mon billet sur la suite bientôt, donc!

Quand je me serai donné la permission de faire une commande!

 

 

The Elite – 2 – Kiera Cass

The-elite.jpgJ’avais prévu inaugurer le mois des États-Unis (en octobre) avec un roman de cette série.  Ben oui… avec une héroïne qui s’appelle America, comment passer sur une telle occasion!  Mais imaginez-vous que j’ai envie de bougonner… et quand j’ai envie de bougonner, j’ai envie de le faire maintenant.  Pas dans 3 mois!

 

Du coup, allons-y pour deux tomes d’une même série jeunesse de suite.  Je sens que les foules vont se passionner (mode ironie « on », of course)

 

C’est un tome 2.  Il est donc impossible de parler de ce qui m’a réellement énervée sans révéler certains éléments du tome 1.  Vous voilà avertis!

 

Retournons donc à America, toujours de le château du prince Maxon, faisant maintenant partie de l’Élite.  Les 6 filles restantes.  Et exprimons clairement notre déception. 

 

Je n’avais pas vraiment d’attentes pour le premier tome, qui m’avait contre toute attente bien plu.   Dans ce tome-ci, j’ai retrouvé tout ce que j’avais peur de trouver dans le premier.  Non mais qu’est-ce qui a bien pu arriver à America?  Ses réactions sont souvent carrément hallucinantes.  D’un côté, elle se dit honnête.  De l’autre, elle ne mentionne pas certains trucs super importants.  D’un côté, elle dit comprendre le jeu.  De l’autre, elle freake quand le prince le joue.  D’un côté, elle dit savoir ce qu’elle veut.  De l’autre, elle change d’idée toutes les trois minutes et fait des crises pour un oui ou pour un non. Et lui, il est d’une patience d’ange d’un côté.  Et de l’autre, des fois, on se demande où ce futur roi a mis son jugement. 

 

Non mais sérieusement.  Parlez-vous, bon sang! J’ai presque envie de leur dire « you deserve each other ». 

 

Dans ce tome, c’est un épisode de téléréalité.  Mais une téléréalité qui se prend au sérieux.  C’est le quotidien, les petites vengeances, les épreuves qu’on leur donne, les éliminations qui s’en suivent… on se croirait dans Loft Story. Et de temps en temps, il y a des rebelles qui attaquent.  Et qui tuent des gens.  Au milieu du palais.  Où ils réussissent chaque fuckin’ fois à entrer. 

 

Soupir.

 

En fait, presque rien du côté « dystopie » n’avance dans ce tome, à part pour les quelques pages du journal, que notre donzelle, si préoccupée par le changement et l’environnement social, ne lit même pas tout de suite.   Il y a quelques attaques, bien entendu, on commence à entrevoir ce qui se tramait depuis le début avec cette histoire d’oralité mais rien d’autre.   Juste des histoires d’amour, des soirées à préparer, des malentendus, des crisettes…  Il faudrait que ça avance, là!  Vraiment!

 

Et, encore une fois, je lance un appel aux auteurs… Please, un peu de nuances dans les personnages de vilains.  Ici, je dois avouer que les autres perso sont nuancés, pas parfaits, humains, et tout.  Mais la vilaine, sérieux?  Elle n’a RIEN de bien.  Elle est juste détestable.  Too bitch to be true, quoi!

 

Le prochain tome sort l’an prochain.  J’espère avoir encore l’intérêt de savoir comment ça va finir rendu là.  Parce que je suis curieuse, oui, surtout avec cette finale qui, si je suis honnête, m’a beaucoup plu et m’a réconcilée avec l’histoire et les personnages, qui semblent sortir de leur rêve et agir à nouveau comme ils le faisaient dans le tome 1.   Et Maxon qui prend ses responsabilités.  Enfin. 

 

Bref, we’ll see. 

En préparation pour Québec en septembre…

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Je le répète partout (et fréquemment), ma copinette blogueuse Yueyin est au Québec pour quelques semaines, accompagné de Mr Kiki, de Mam’zelle Milou et de Mini-Kiki (pour les références, je vous renvoie aux BDs de Mr Kiki featuring Escargolio et la Snail Family.. ou la Famille-Choux, selon ma mère).   Et comme Yue et moi préparons – avec beaucoup d’enthousiasme, cela va sans dire – Québec en septembre (qui est en septembre, et pas en octobre, contrairement à ce qu’une certaine demoiselle que je nommerai pas pensait… mais bon, juste pour stooler un peu, disons qu’elle organiser une LC Gaétan Soucy en août… je dis ça, je dis rien…), nous nous sommes mises à la recherche de livres pour tenter de combler touuuut le mois. 

 

Et je dirais qu’on a pas trop mal réussi.  Faut juste lire maintenant!

 

Nous avons en effet tout mis en oeuvre pour bien réussir notre mission.  Un bon matin, nous avons averti la tablée matinale squattant chez Le Papou (dont moi… plus longtemps que prévu d’ailleurs… mais je m’égare…).

 

– Ce matin, on s’en va à Montréal et on entre dans touuuuutes les bouquineries qu’on voit.  Et on reste aussi longtemps qu’on veut.  Qui vient?

 

Et le silence fut. 

Étonnant, non??

Bon, Mr Kiki a pris son courage (et le volant) à deux mains et en a profité pour se balader dans Montréal.  Et porter les sacs de sa dulcinée.   Mais bizarrement, personne n’a sauté sur l’occasion de nous voir juchées sur des bancs pendant des heures, ou encore à quatre pattes entre les rayons, pour être certaines de ne rien manquer.

 

Et mes provisions bouquinesques?

Tout n’est pas présent sur la photo parce que Yue va me ramener ce qui manque… je n’avais pas pris une valise assez grande, silly me.  On aurait pu me refuser l’accès à l’avion. Il ne manquait plus que ça!  (Déjà que mon vol a été déplacé, puis retardé, et que j’ai failli faire une crise cardiaque quand une dame a refusé d’embarquer parce que le temps était trop mauvais… bref, passons)

 

Le souffle de l’Harmattan – Sylvain Trudel (paraît qu’il y a une LC!)

Elle et nous – Michel Jean (cadeau de Yue)

Les doigts croisés – Jocelyn Lanouette (j’étais jalouse des chaussures sur la couverture)

Les enfants moroses – Fannie Loiselle (pour la couverture… et le mot « contes » sur la 4e, glâné au passage)

L’acquittement – Gaétan Soucy (guess why)

Les reines – Normand Chaurette (du théâtre)

Provincetown Playhouse, juillet 1919, j’avais 19 ans – Normand Chaurette (toujours du théâtre)

En chemin je t’ai perdu – Martin Robitaille (je voulais lire un truc de cette maison d’édition)

Tous les corps naissent étrangers – Hugo Léger (curiosité vu le sujet…)

Tokyo Impérial – André Girard (c’était mon prof de Cégep!)

Le froid modifie la trajectoire des poissons – Pierre Szalowski (pour le verglas… souvenir avinés!)

 

Et deux tomes de Reine de mémoire d’Elisabeth Vonarburg. 

 

C’est tout.

Je pense.

 

Mais il ne faudrait pas penser que le week-end n’a été que ça!  C’était aussi des discussions existentielles autour du thème « est-ce que ces deux couleurs de vernis se ressemblent trop ou bien ça vaut le coup d’avoir les deux? », c’était du camping dans la maison, avec un spectacle impressionnant d’arbres tombés devant la maison… et celui, beaucoup moins impressionnant, de 7 personnes sans électricité, ni téléphone… ni wi-fi!  La préhistoire, quoi!  C’était des discussions interminables sur « de l’usage de l’anglais dans le français québécois versus le français de France » ou « La prononciation précise des « an » en position initiale de mots ou des /k/ devant des voyelles hautes selon diverses régions francophones mondiales ».  C’était boire du vin d’épicerie et ne pas s’en plaindre.  Voire même beaucoup apprécier.  C’était faire essayer la moitié des vêtements du centre d’achats à Miss Milou et la trouver jolie à chaque fois parce qu’elle peut tout porter.

 

Bref, c’était génial.  Et elle arrive chez moi demain!

 

Je vous laisse donc sur quelques photos de la cathédrale anglicane dont j’ai oublié le nom… mais que j’ai appelé Sainte-Dépense-Des-Promenades pour l’occasion!  Avec un drapeau arc-en-ciel à l’intérieur, rien de moins!  Cool!

 

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Images-14-0658.JPG(Trouvez l’intrus…)

 

Et puis, on est prêtes, vous croyez?

La vengeance de Beaudelaire – Bob Van Laerhoven

vengeance-de-beaudelaire.jpgVoici un roman bien particulier, dont je vais avoir un peu de mal à vous parler, je le sens.  Parce qu’il y a des côtés que j’ai beaucoup aimés mais que j’ai eu des hauts et des bas en cours de lecture.  Mais je m’explique.

 

D’abord, quand on parle des poils pubiens (yep, on sait qu’il se trimme… super) de l’inspecteur en page 1, ça fait un peu peur, j’avoue.  Même si on parle sur la 4e d’atmosphère chaotique teintée d’érotisme.  Toutefois, toute la première partie du roman m’a agréablement surprise.  Vraiment.  Nous sommes à Paris, en 1870.  La commune, donc.  Une période que je ne connais absolument pas, à l’exception d’une sombre histoire de « chemin des communards » dans Le fantôme de l’Opéra.   Le roman s’ouvre sur un meurtre dans un bordel, où le commissaire Lefèvre se rendait.   Ça donne le ton. 

 

Il y a un côté historique qui m’a réellement plu dans le roman.  J’ai aimé l’atmosphère des bordels, le côté un peu dépravé, le contexte social derrière tout ça, même si j’aurais apprécié qu’il y en ait un peu plus de ce côté-là.    Pendant toute la première partie du roman, j’ai trouvé que le style était fluide et que  les allusions sexuelles servaient plutôt bien l’histoire et que c’était ma foi bien placé (Et attention hein… je ne parle pas de scènes de c… détaillées.  C’est plus dans les détails).  Et les meurtres un peu rituels, les vers de Beaudelaire qui servent de tremplin pour offrir une réflexion sur la mort et ce qu’elle représente, ça m’allait plutôt bien.  Je trouvais ça différent, j’aimais bien le duo de héros ma foi loin d’être parfaits mais qui se complétaient bien. 

 

Puis, là, il y a le truc.  Celui qui est un peu difficile à avaler et dont je ne préciserai pas la teneur ici pour ne rien spoiler.   Dans mon cas, ça m’a réellement fait tiquer.  J’ai dû faire une méchante drôle de face quand j’ai compris ce qu’il en était.  Et j’avoue avoir été super critique après ça pendant un bon moment.  Jusqu’à ce que je me dise que bon, si je continuais comme ça, j’allais gâcher ma lecture.  Et que tant qu’à y être, pourquoi ne pas jouer le jeu.  Et là ça a mieux été, malgré quelques bémols. 

 

En effet, la psychologie des personnages, leur passé et surtout la finale sont pour beaucoup dans mon appréciation globale et sur le fait que mon opinion est plutôt positive.  Parce que j’avoue avoir trouvé des longueurs dans la seconde partie du roman et qu’après un moment, les thèmes récurrents, les discussions philosophiques un peu répétitives sur la mort (dans le journal et chez les personnages) mais aussi certaines allusions sexuelles qui servaient beaucoup moins bien l’histoire qu’au début (la troisième mention de l’étui pénien a été de trop pour moi, je pense).    Toutefois, c’est un auteur que je relirai, ne serait-ce que pour le côté atypique du roman et pour ce qu’il ose aussi. 

 

Et j’avoue que j’ai dû effacer mon historique de recherche google après avoir fini de lire ce roman.  J’ai été intriguée par l’un des éléments… et j’ai voulu voir.  Du coup, c’était heu… particulier!  Et loin de mes intérêts habituels!  Je me demande juste quel genre de pubs je vais recevoir après ça!

La sélection – 1 – Kiera Cass

The-selection.jpgQuand ce roman est sorti dans la collection R, je me rappelle m’être dit que c’était un « No way » pour moi.  Pourtant, les copinettes Stephie et Abeille m’avaient bien dit que c’était bien.  Mais j’avais de terribles images du Bachelor numéro 1 et je me disais que bon, franchement, ce n’était pas pour moi.

 

En fait, je n’ai aucune idée de la raison pour laquelle j’ai finalement acheté les deux premiers tomes.  J’ai dû lire un billet quelque part.  Mais je ne sais plus du tout!  Par contre, ce que je peux dire, c’est que j’avais besoin d’une lecture pas compliquée et distrayante et que j’ai été agréablement surprise.

 

C’est donc une dystopie que nous avons en arrière plan.  Nous sommes dans un futur plus ou  moins lointain et la société est organisée en 8 castes, les « Un » étant la royauté et les « Huit » les sans abri.  Ça nous est présenté petit à petit, sans exposition théorique et ça, ça m’a plu, même si au final, ça a pour résultat que nous en savons relativement peu sur ce monde.   Mais j’aime la découverte progressive. 

 

Notre héroïne s’appelle America Singer.  Oui, vous pouvez rire.  Une fille d’Illéa, dans un monde où l’Amérique n’existe plus, qui s’appelle America.  Et j’oubliais!  Elle est une Cinq.  Une artiste, donc.  Lucky her, elle a du talent et aime ça.  Sinon ce serait problématique vu que le libre arbitre, question profession, ce n’est pas la force de cette société.  Donc, elle est une chanteuse.  Qui s’appelle Singer.   Il y a là un côté un peu dérisoire et je pense sincèrement que c’est voulu.  C’est d’ailleurs une autre des choses qui m’a plu dans le roman.  Sans être hilarant, on sent que l’auteur a une vision assez ironique du concept.

 

America vient d’une famille assez pauvre, comme la plupart des Cinq.  Manger à sa faim, elle ne connaît pas vraiment.  Mais quand elle se compare aux Six ou ou Sept, elle se console.  America est aussi amoureuse d’Aspen depuis deux ans.  C’est son premier amour, celui qui est fait d’intensité… et d’interdit dans ce cas précis.  Je passerai sur les circonstances qui l’ont fait entrer dans la Sélection, le processus où le prince Maxon doit choisir une épouse (Maxon… ça me fait toujours penser à Axone, ce nom… du coup, penser à une cellule nerveuse (ou plutôt la queue d’une cellule nerveuse, pour être précise), ça fait de drôles d’images mentales, non??) mais je vous dirai qu’America ne pense absolument pas trouver l’amour, ne pense absolument pas gagner… mais qu’elle a besoin de temps loin d’Aspen. 

 

J’ai aimé que l’histoire dépase une histoire de cuteness et de fringues.  J’ai aussi aimé la relation qui se tisse entre Maxon et America.  Ca change.  J’aurais par contre nettement apprécié davantage si l’évolution avait été moins rapide.   Contrairement à la plupart des autres lectrices, j’aurais aimé des choses moins claires, une relation qui change… mais plus graduellement.   J’ai aussi beaucoup apprécié les échanges entre les filles, la proximité, la compétition, l’ambiguïté.  Bien entendu, certains personnages sont très caricaturaux, on voit tout venir dès le début mais sincèrement, j’ai été agréablement surprise. 

 

Pas révolutionnaire donc, côté dystopie.  Plutôt léger, en fait.   Mais ça se lit tout seul et on passe un bon moment!