Le souffle de l’Harmattan – Sylvain Trudel

Souffle-de-l-Harmattan.jpgEncore un autre roman dont, je le sens, je vais avoir du mal à parler.  J’en avais beaucoup entendu parler déjà mais je ne sais pas si, malgré les chaudes recommandation de plusieurs lecteurs enthousiastes, j’aurais fini par le lire sans cette lecture commune.  Je vais donc essayer d’expliquer un peu mon ressenti face à ce roman profondément dérangeant et bouleversant. 

 

On m’avait vendu « Le souffle de l’Harmattan » comme un roman au sujet d’une profonde amitié.  Oui, cet élément est présent mais je le vois surtout comme l’histoire d’un passage à l’âge adulte raté.  Le passage, pas le roman, au contraire.  En fait, c’est carrément un refus de passage à l’âge adulte, un monde où tout semble vain, vulgaire, dépourvu de sens et de magie. 

 

Pourtant, au départ, je n’étais pas certaine si j’accrocherais autant.  Bien entendu, j’ai tout de suite été charmée par l’écriture, les jeux avec le langage, les inventions linguistiques et les confusions du jeune Hughes, le narrateur.  C’est qu’il y a une vraie exploration, remplie d’images, d’associations au premier abord étrange mais qui sonnent juste et qui nous emmenent ailleurs.   J’ai tout de suite aimé le ton naïf, le regard posé sur l’extérieur, la façon hors-norme de voir les choses. 

 

Tout de suite, je suis entrée dans le monde ce cet enfant trouvé, qui ne sait pas d’où il vient, et d’Habéké, jeune Africain adopté par un couple québécois.  C’est entre eux, la grande amitié, cette compréhension mutuelle, ce monde créé, cette Ytopia Africaine, remplie de grands dangers et où la magie est omniprésente, où les ancêtres sont réels.  À eux deux, ils ont réellement bâti un univers parallele, une bulle à côté de celui où ils vivent, où ils ne se sentent pas chez eux, des petits bâtards d’enfant de chienne.  

 

Alors je me suis dit que c’était bien.  Un regard naïf et enfantin, que ça parlait de la magie de l’enfance, de ces grands projets qui prennent toute la place et auxquels on croit, aussi insensés soient-ils.   Agréable, quoi.  Mais pas non plus original tant que ça (bon, il faut savoir que ça a été écrit en 1986… du coup, pour l’originalité, il faut le voir un peu autrement).  Puis soudain, un malaise qui s’installe.  Rapidement, cette rage, ce rejet, limite cette haine pour les parents adoptifs qu’ils trouvent petits et trop dans l’ère adulte ne fait pas très « enfant ».  Et ça dérange.  Puis soudain, la question… « Mais ils ont quel âge au juste? »…

 

Et finalement, j’ai lu le dernier quart du roman en apnée.  Les choses se révèlent petit à petit.  Évoluent petit à petit.  Les questions se soulèvent, les événements nous clouent sur place.  Et on referme le livre vidé. 

 

Je n’en dirai pas plus, pour vous laisser faire le cheminement vous-même.  Mais ce roman a été pour moi une magistrale claque.  J’en suis encore secouée. 

 

À lire donc. 

Et vite, en plus.

 

Québec en septembre 2013 -2

L’art de placoter à la québécoise… 2013-3

DRAPEAU (1)

 

Pour cette troisième séance de français québécois, restons dans les expressions d’ici. Mais cette fois, c’est moi qui explique.  Et qui radote.  Comme de coutume.

 

Module 1 : prononciation et syntaxe

Module 2 : jeu questionnaire

 


Moi, à mon neveu: Pis, vous êtes-tu allés chez ta matante Geneviève en fin de semaine?

 

 

Yep… une tata, pis un tonton, ce n’est pas la mode ici.  Ça ne l’a jamais été.  En effet, dire à quelqu’un « t’es ben tata », c’est loin d’être en compliment.  C’est plutôt de la lignée « t’es ben cave », « t’es ben tarla » ou « t’es ben taouin »!  « Ce que tu peux être con! », quoi!  Du coup, on va laisser faire.

 

Quant à un tonton, imaginez un enfant massacrer ça pour que ça ressemble à « teton ».    Ici, une « méchante paire de tetons », je pense que vous vous imaginez forcément ce que ça veut dire (imaginez 36 DDD, si vous n’aviez pas compris).  Et en plus, c’est super vulgaire.  Pas un mot que j’utilise, quoi.   Imaginez donc un charmant creton de quoi… 2 ans et demi trois ans, avec toute la candeur qui caractérise cet âge béni, shooter à son oncle : « Mon tonton préféré! » (ou « mon gros tonton préféré », s’il a le filtre à off)… ça risque de mal passer!

 

Du coup, c’est ma tante ou mon oncle.  Voire même « ma matante » et « mon mononcle ».  On utilise ça pas mal moins qu’avant mais la tournure de phrase utilisé dans l’exemple n’est pas du tout rare.   Par contre, avec l’article indéfini devant, « un mononc' », c’est pas non plus un compliment.  Surtout s’il y a l’adjectif « cochon » accolé »



Si un jour vous m’entendez vous raconter quelque chose… ça risque d’aller comme suit… surtout si je suis un peu survoltée!

 

 

– Pis là, là, lui, ya fait….

– Pis là, elle, elle lui a dit..

– Faque tu comprends, elle était…

– Pis asteurre (comprendre maintenant), elle se sent…

 

Pour finir avec un

– Faque, c’est ça!

 

À quoi vous pourrez répondre « Ben là!! »

(Tu déconnes ou quoi??)

 

J’avoue, les « la, la », c’est typique de ma région.  Et j’en abuse.  Et le « faque », qui vient de « ça fait que » pourrait être traduit par « alors »!  Et il semblerait que j’aie la vilaine habitude d’utiliser tout croche le mot « malgré » que je combine allègrement avec « que » pour former l’inexistante et peu gracieuse locution conjonctive « malgré que »… j’ai limite honte!


 

Selon Fashion, j’ai tendance à avoir ben des bebelles à la maison.  

Et là, je vous entends penser.  Des quoi?

Des bebelles.  Des cossins, quoi. 

Ok, pas mieux, à vos regards.  Des patentes pas super utiles?

Des gizmos?

Je ne vais pas m’en sortir, je pense!

Surtout qu’on l’utilise un peu pour tout et n’importe quoi. 

 

« Je suis allée magasiner pis j’ai acheté 3-4 bebelles à la librairie ». 

Comprendre que j’ai acheté 3-4 trucs mais que bon, ça ne compte pas, hein…

 

« Elle a dit 2-3 bebelles qui m’ont tapé sur le système »

Des petites choses qui m’ont énervée, quoi…

 

Ou, au départ… des jouets d’enfant :))

« Mon chou, ramasse tes bebelles, là, la visite arrive! »

 

Dépendant de l’âge du chou ou du type de jouet impliqué… je vous laisse interpréter!


 

Bon, tout le monde connaît les sacres québécois. 

Crisse, câlisse, tabarnak (le premier « A » est essentiel pour ne pas avoir l’air cave en le disant, amis français), stie, sacrament (encore une fois, tout est dans le « a »… le 2e cette fois)… Bref, vous voyez le style. 

 

Mais saviez-vous que les sacres, ça se conjugue?

Et que ça peut vouloir dire tout et m’importe quoi??

 

D’abord, le sacre-verbe. 

À l’infinitif : M’as t’en crisser une!

Au présent: Non mais on s’en tabarnaque!

À l’imparfait: Y s’en câlissait tellement!

À l’impératif:  Décrisse, câlisse!

 

Le sacre-nom.

Tel quel: Le p’tit criss!

              :  C’est l’fun en estie!

Adjectif, avec dérivation morphologique: Elle était vraiment décâlissée! (ou décrissée… c’est au choix)

Adverbialisé : C’est crissement beau!


 Bien entendu, il est de TRÈS mauvais goût de dire quoi que ce soit de tout ça à un boss.  Ou un collègue!

 


 

Suffit pour aujourd’hui!

Mais j’ai plein d’autres expressions en réserve.    Je voulais d’ailleurs m’enregistrer mais le courage me manque!

L’anglais n’est pas une langue magique – Jacques Poulin

l-anglais-n-est-pas-une-langue-magique.jpg Jacques Poulin restera toujours Jacques Poulin.  Toutefois, ce roman constitue ma deuxième semi-déception avec cet auteur (la première étant « L’homme de la Saskatchewan » que j’avais aimé sans être marquée).  En effet, celui-ci ne restera probablement pas dans mes annales personnelles, même si j’ai quand même passé un agréable moment de lecture.

 

Le narrateur est encore une fois Francis, le « petit frère » de Jack Waterman.  Francis est lecteur sur demande.  Le roman commence par un mystérieux appel d’une future cliente, qui est absente lors de la visite de Francis.  Et il se poursuit à travers les diverses lectures qu’il fait à Limoilou, qui panse doucement ses plaies, à Alex, en attente d’une opération cardiaque ou à Chloé, dans le coma suite à un accident de voiture. 

 

Ce roman, c’est surtout le pouvoir des mots, le pouvoir de la lecture sur les êtres, ce dont qu’elle de savoir nous faire évoluer, de nous faire apprendre un peu de chaque personnage que nous rencontrons entre les pages.  Les mots qui font réagir, les mots qui aident, les mots qui nous font grandir.  Il y a aussi le français derrière tout ça, les explorateurs français, leurs tractations avec les amérindiens, les chocs de culture.  L’Histoire qui se mêle de la petite histoire.   Le tout avec les mots de Jacques Poulin, qui vont droit au but et qui nous baladent dans les rues du Vieux Québec ou les bords de l’île d’Orléans.

 

Là, vous vous demandez de quoi je me plains, n’est-ce pas?  S’il y a tout ça, que demander de plus?  En fait, j’aurais voulu une réelle histoire.  J’ai éprouvé un sentiment de décousu, de pistes abandonnées, de successions d’événements un peu sortis de nulle part.   J’ai aimé retrouver Marine et Limoilou mais je réalise que j’ai du mal avec la personnalité du Petit Frère, que je trouve un peu vide, en fait.  Avec sa façon de répéter sans cesse qu’il n’est qu’un petit frère, sa façon de dire que c’est un vrai professionnel, j’ai été plus agacée que touchée par son sentiment de n’être « que » quelque chose.   C’est la première fois où je trouve que Poulin se répète.  Pas mal.  Même les allusions au français, langue de mon coeur, et à son importance mon semblé plaquées et un peu moralisatrices.

 

Bref, un auteur que j’aime encore beaucoup pour sa plume, pour ses références et pour ses explorations des personnages mais qui m’aura cette fois laissée sur ma faim.  

 

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À toi pour toujours, ta Marie-Lou – Michel Tremblay

marie-lou.jpgAujourd’hui, c’est théâtre!

 

J’aime lire du théâtre, ceux qui me lisent le savent.  Et j’aime tout particulièrement lire le théâtre de Michel Tremblay qui réussit selon moi à créer des personnages très humains, souvent pas du tout sympathiques au premier abord, mais qui finissent toujours par me toucher d’une manière ou d’une autre. 

 

J’avais lu cette pièce ado et j’avais envie de la relire parce que dedans, il y avait le personnage de Carmen.  La Carmen de Sainte Carmen de la Main, que j’ai pu voir en comédie musicale cet été.  Comme toujours,les personnages de l’oeuvre de Tremblay se croisent et s’entrecroisent, évoluent.   Dans cette pièce, quatre personnages, deux époques.  Marie-Louise (la fameuse Marie-Lou) et Léopold, en 1961 d’un côté, leurs filles Carmen et Manon de l’autre, en 1971.  Dix ans après la fameuse journée qui fait la différence entre l’avant et l’après.   Quatre personnages toujours sur scène, des souvenirs, des allers-retours…  Une construction assez géniale et une évolution impressionnante pour le lecteur dans la perception des personnages.  Le tout en très peu de pages.  C’est fou à quel point Michel Tremblay réussit à alterner les points de vue, à nous faire réaliser les choses petit à petit. 

 

Parce que bon, rien qu’à voir comment vont Carmen et Manon, on sent que ça ne va pas bien se finir, tout ça. 

 

Carmen est maintenant chanteuse western sur la Main.  Elle a réussi à couper, à sortir de ce monde étouffant, ce monde de misère de gens nés pour un petit pain, où il n’y a aucun espoir de s’en sortir.  Quant à Manon, c’est tout le contraire.  Elle veut être sa mère, qui faisait pitié face à un mari abusif.  Faire pitié, c’était un peu la spécialité de Marie-Lou.  Et Manon est sa digne héritière.  Elle vit entre un bord de chaise et un crucifix, pour être ben ben malheureuse et martyre. 

 

Il y a avant tout une profonde solitude chez tous ces personnages qui ne réussissent pas à se rejoindre réellement.  Une solitude inouie, même. Beaucoup d’incompréhenson, de manipulation mais aussi de peur de l’avenir et de tentatives plus ou moins réussies d’évasion.  Ils ont tenté de s’adapter à leur vie, au monde en changement autour d’eux, avec un succès variable et mitigé, on se l’avoue.

 

Des personnages plus qu’imparfaits, qui ne vont pas bien du tout, qui ont pris les béquilles qu’ils peuvent mais qui ont réussi à me toucher d’une certaine façon.  Cette pièce n’a rien d’une comédie mais il y a quand même une petite dose d’espoir. 

Sur les traces de Michel Tremblay

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Aujourd’hui, je vous emmène à Montréal, dans le petit univers de Michel Tremblay, que j’ai découvert par le biais des tours de ville Kaléidoscope en juin.   Et le petit monde de Michel Tremblay, c’est le plateau Mont-Royal de son enfance et de son adolescence, surtout.  Du moins, c’est celui que nous avons visité.   Celui des chroniques du plateau Mont-Royal, principalement « La grosse femme d’à côté est enceinte« , « Thérèse et Pierrette à l’école des St-Anges », « La duchesse et le roturier » et « Le premier quartier de la lune ».  Avec un peu de « un ange cornu avec des ailes de tôle » à travers. 

 

 

Pour ceux qui ne connaissent pas du tout Michel Tremblay, il est né en 1942.  Il est d’origine modeste (issu de la classe ouvrière) et grandit dans un 71/2 de la rue Fabre, sur le Plateau, à Montréal, avec 12 personnes de la famille.   À cette époque, le Plateau n’était pas ce qu’il est aujourd’hui : c’était en effet le lieu de résidence de la classe ouvrière.  Pas de condos hors de prix à l’époque!   Les personnages de Tremblay reviennent souvent d’un roman à un autre, d’une pièce à une autre.  Dans les chroniques, on les voit jeunes, pour la plupart, mais il y a Albertine (qui sera en 5 temps), Marcel (un jour poursuivi par les chiens), Simone, Marie-Lou, Carmen et tout ça.   Il y a aussi Josaphat le violoneux et une Victoire (rappelez-vous « La maison suspendue« ).   Cette récurrence permet de les explorer plus en profondeur, de voir leur évolution, de se souvenir de ce qu’ils étaient, de voir ce qu’ils sont devenus…  Bref, ça le rend bien réel, ce petit monde.   Tremblay se distingue aussi de par son ouverture d’esprit et son traitement direct de divers thèmes qui n’étaient, à l’époque, pas toujours bien vus.  Son homosexualité teintent ses écrits et il réussit à mettre en scène Edouard, un gay traversti, bien avant l’heure (bon… début des années 80, mais quand même!).  Tremblay parle aussi des classes sociales, il remet en question les institutions et relate les événements avec un mélange d’ironie et de nostalgie qui est ma foi très efficace.

 

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Le fameux appartement de la rue Fabre.  La porte rouge, en haut à droite, c’est là où habitait tout le petit monde de « La grosse femme ».  Et où a habité Tremblay, cela va sans dire.  Une de ces maisons typiques du plateau, avec les escaliers extérieurs, une construction en L ainsi qu’une petite ruelle en arrière. 

 

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Et ici, tout en bas, à gauche, la galerie des tricoteuses, femmes mystérieuses tricotant à longueur de journée les personnages des chroniques, vues seulement pas les animaux et les fous. 

 

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L’arrière des fameux appartements.  Où on s’imagine fort bien les femmes s’interpeler l’une autre de leurs galeries, commenter tous et chacun et potinant à coeur joie.  On s’entend, entre les oeufs, le bacon, le ménage et ça recommence (ou un truc du genre… dans les belles-soeurs, en tout cas), c’était pas mal leur moment de repos.

 

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Une ruelle du plateau.  Celle derrière la maison de la rue Fabre, entre Gilford et Mont-Royal.  C’est qu’il y avait toute une vie, dans ces ruelles, où les enfants jouaient et faisaient des mauvais coups.   Le tout sous les yeux des madames, sur leurs galeries!

 

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La fameuse école des Saints-Anges, où vont Thérèse, Pierrette et Simone, qui porte réellement ce nom.  Et c’est sur ce parvis-là qu’aurait supposément eu lieu la fameuse scène de la processsion de la fête dieu. 

 

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L’église super chic où les riches allaient, pendant que les ouvriers préféraient la chapelle, juste à côté.  Je vous fais grâce de l’intérieur très heu… doré.  Mais vraiment.  🙂

 

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Sur Mont-Royal, la fameuse taverne où allait boire le mari de la grosse femme.  Et pas très loin, il y a le magasin de chaussures où travaille Edouard dans les romans.

 

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Un autre des appartements où a habité Tremblay avec sa mère.  Celui dont il parle dans Un ange cornu, quand il doit, entre autres, trouver le moyen d’aller rembourser des prêts sur la rue sans que personne ne le voie.  Juste à côté, le resto où il travaillait comme livreur. 

 

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Aucun rapport direct avec Michel Tremblay mais ces vieilles maisons font assez étrange sur la rue Mont Royal!  Et je vous laisse sur quelques photos prises dans le carré St-Louis, autour duquel Tremblay a habité, mais je ne sais plus où exactement.   Mais c’est un endroit que j’aime énormément et ce depuis longtemps, parce que Nelligan ;)))  Dont vous verrez la maison rue Laval (mal photographiée) à la fin du billet.

 

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Et puis, vous avez le goût de venir visiter Montréal?

J’ajouterai également que le guide était ma foi excellent.  Non seulement il avait lu les romans mais il les connaissait, les appréciait et était en mesure de faire des liens entre eux et, surtout, de nous donner le goût de les lire et de les relire.  Une promenade que je conseille vivement à tous les amateurs de Michel Tremblay!

Interruption momentannée de la programmation… pour un blog-anniversaire!

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Il y a 6 ans, j’ouvrais ce blog. 

 

Celui-là même, avec cette adresse-là, ce nom-là (originality is my middle name),  ce thème-là, qui ne m’a jamais vraiment fait tripper mais que je suis trop paresseuse pour changer. 

 

C’est donc le 6e billet de blog-anniversaire que j’écris.  Du coup, je sens que je vais me répéter!  Mais je vais tenter de faire court.  « tenter » étant le mot-clé de la phrase précédente, of course! 

 

J’ai ouvert ce blog pour garder trace de mes lectures.  Toutes mes lectures.  Ou presque.  Des fois, je m’oppose à moi-même, c’est bien connu.  Je voulais aussi tenter de répertorier mes anciennes lectures.  Ce que j’ai fait au départ.  Mes premières chroniques sont à la limite du drôlatique question forme et contenu, quand on y pense.  Mais je faisais ça pour moi, je m’en fichais un peu. 

 

Et savez-vous ce qu’il y a de beau après 6 ans?  C’est que je le fais toujours pour moi.  Bien entendu, mon ton a changé mais le reste, pas tant que ça.  Je reste toujours dans le hautement subjectif, mes billets sont structurés au rythme de mes idées et des mes ressentis, je blablate toujours autant.  Mais moins souvent.   Vie oblige!

 

En en y réfléchissant bien, malgré les multiples changements, je l’aime toujours, ma blogo. 

Ma mienne à moi.  Celle où je me retrouve encore et toujours et où je me sens bien. Celle où ce qui compte, ce sont les livres et l’amour qu’on leur porte, le partage, les gens derrière les écrans, les liens qui se créent, les passions qui se propagent et les fous rires qui sortent de nulle part.   Celle où on peut faire confiance aux opinions énoncées et  où on a bien mieux à faire que de se chamailler entre nous et compétitionner inutilement. 

 

Et de plus en plus, je me balade au hasard et je découvre des blogs moins vieux que « mon mien » qui semblent avoir entre eux cette même complicité, ce même esprit de groupe et de partage qui anime et a toujours animé « ma » blogo. 

 

Et ça, vous ne pouvez pas savoir à quel point ça fait plaisir à voir!

Parce que peu importe la raison pour laquelle on entre dans la blogo, c’est ça qui fait qu’on reste.  Pas les chiffres.  Ni les gratuités. 

 

Je ne sais pas si je bloguerai encore l’an prochain.  Qui sait où la vie va nous mener. Mais cette prochaine année de blog, je vous la dédie à vous.  Aux blogueurs rencontrés au fil des années, à ceux qui me font faire des découvertes, à ceux qui mettent de la vie dans ce petit microcosme, aux gens qui commentent mes billets et à ceux qui me lisent en silence. 

 

Mais surtout à celles qui ont transcendé l’écran et qui sont devenues tellement réelles et tellement proches que je ne vois vraiment pas comment je pourrais me passer d’elles.  Elles sont peu nombreuses.  Mais elles comptent pour vrai.   Love you girls.

 

Love you all!

 

Thérèse et Pierrette à l’école des Saints-Anges – Michel Tremblay

therese-et-pierrette.jpgOoooh, comme elle a l’air pas commode, cette fillette!  Elle irait parfaitement avec celles que nour raconte Michel Tremblay dans ce roman qui le deuxième des chroniques du Plateau Mont-Royal. 

 

On nous entraîne donc dans les années 40, dans un plateau qui était alors un quartier populaire de Montréal.  Yep, je sais, ça a bien changé!  L’histoire se déroule en quatre jours, les quatre qui précèdent la procession de la Fête-Dieu.  Les élèves de 6e année sont en effervescence car ce sont elles qui sont responsables du reposoir, où ils seront anges, sainte vierge ou Ste-Bernadette.  C’est donc un événement avec un grand E. Mais en plus, cette semaine-là, la petite Simone Côté, surnommée Bec-de-Lièvre, revient de son opéation, grâce à laquelle est devenue… belle!

 

Nous somme dans une école catholique, où la mère Benoîte-des-Anges, née à Outremont (mais surnommée mère Dragon-du-Yable) fait la loi.  Parce que ce ne sont pas toutes les bonnes soeurs qui sont « bonnes ».  Et celle-là ne l’est certainement pas.   Le portrait que Michel Tremblay peint des écoles primaires n’est pas doré, loin de là.  Les fillettes sont heureuses parce qu’elles sont enfants (ou presque)  et qu’elles sont habituées à s’amuser de peu.  Mais ce petit microcosme est fait de petites jalousies, de politicailleries, d’hypocrisie, de mauvaise foi déroutante et de jeux de pouvoirs.  La candeur et la franchise des fillettes (qui ne sont pourtant pas des anges et qui n’ont pas la langue dans leur poche) contraste avec l’univers des religieuses où on a souvent peur de celles qui ont des idées neuves et qui sont assez futées pour tenir tête à l’autorité… sans trop que ça paraisse.    C’est ainsi qu’entre soeur Sainte-Catherine, bonne et intelligente et mère Benoîte des Anges, il y a une bataille sans merci, où sera bien malgré elle impliqué soeur Pied-Botte, la soeur portière au service de la directrice. 

 

C’est la guerre, le rapport à la religion commence, pour certains mais pas pour tous, à évoluer.  À travers cette histoire de petites filles qui veulent toutes jouer la vierge Marie et de mère directrice qui harcèle une élève pauvre parce qu’elle s’est fait opérer mais qu’elle n’a pas payé les 2$ de la revue l’Estudiante, c’est tout le portrait d’un quartier qui nous est offert.  L’église tape-à-l’oeil pour les riches de la rue St-Joseph, les complexes d’infériorité des gens moins bien nantis, malgré leur intelligence, et également les coutumes de l’époque, que ce soit par le langage ou par les habitudes à la maison (j’ai bien ri au baloney en p’tits chapeaux… j’aimais ça, petite.  Et je n’étais pas née dans les années 40). C’est aussi une critique de l’éducation à l’époque, où certains enfants étaient parfois éduqués à coups de règles et d’humiliation.  Pas toujours hein… il ne faut pas généraliser.  Mais bon. 

 

Le langage de Tremblay sonne juste.  Il sonne comme la génération de mes grands-parents.  Il n’en fait pas trop, aucune surenchère ici.  Juste le parlé quotidien de la classe ouvrière.  Et en arrière-plan, il y a la grosse femme hospitalisée qui va accoucher, Albertine – la mère de Thérèse – en colère, Marcel et son chat Duplessis, Charlotte, la mère de Simone (la scène dans le bureau de la directrice est jubilatoire) et les tricoteuses, qui ne sont vues que par Josaphat le Violon et le petit Marcel… l’étrange petit Marcel. 

 

Une très agréable lecture.  Pas misérabiliste pour deux sous.  Avec une bonne dose d’humour, des personnages bien crasses, loin d’être parfaits et des scènes qui sonnent vrai.  On s’imagine facilement faire le chemin vers l’école des Saints-Anges avec le trio « Thérèse pis Pierrette », sauter à la corde et admirer le petit ange suspendu!

 

Mais pour bien visualiser… rendez-vous bientôt!

 

C’était une lecture commune sous le thème de Tremblay avec…

L’univers de « Bonheur d’occasion » de Gabrielle Roy

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Dans notre fin de semaine « explorons l’univers littéraire Montréalais, il y a quelques mois (bon, en fait, j’écris ce billet le lendemain de la fin de semaine en question… mais je sais que quand il paraîtra, ça va faire quelques mois), nous avons aussi fait une promenade sur le thème de Bonheur d’occasion, toujours offerte par les tours Kaléidoscope.

 

Bonheur d’occasion est un roman de Gabrielle Roy, née et ayant grandi à St-Boniface, au Manitoba.  Elle a aussi vécu en Europe, puis à Montréal et à Québec.  Ce roman en particulier a été écrit en 1945 et se déroule dans un quartier très pauvre de Montréal, le quartier St-Henri, pendant la guerre.  On y raconte les amours de Florentine Lacasse avec Jean Lévesque, ainsi que la vie de ses parents, très pauvres. 

 

Disons-le d’emblée, cette promenade a été celle que j’ai le moins appréciée.  Selon un autre guide, il semberait que le guide n’était pas celui qui fait normalement cette promenade, en fait.  Déçue non pas pour le contexte, qui était très intéressant, St-Henri étant un quartier que je n’avais pas beaucoup fréquenté dans le temps où j’habitais Montréal.   Nous avons énormément appris sur l’histoire du quartier, né autour de la ligne de chemin de fer Lachine-Montréal et siège de grandes industries comme Dominium Textiles et RCA Victor.  J’ai aussi aimé entrer dans les édifices, mais disons que Gabrielle Roy était parfois un peu loin derrière toute cette information de la société historique.  On nous a promenés de lieu en lieu, mais en parlant très peu du roman, en fait.  Ma lecture remontait énormément mais je crois que je m’en souvenais davantage que le guide, ce qui est mauvais signe.  Mais les autres aspects de la promenade, les expressions qu’il nous expliquait et les renseignements sur St-Henri étaient très intéressants.

 

Voici aussi le lien vers la brochure, faite par la société historique de St-Henri qui nous mène sur les pas des personnages de Bonheur d’occasion. On y voit des photos d’époque, bien utiles car plusieurs bâtiments ne sont plus là.

 

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Sur le bord du Canal Lachine, la voie ferrée qui sert encore auourd’hui, avec les industries au loin.  Le train est omniprésent, dans le roman et son horaire rythmait la vie du quartier, en particulier l’horaire du séchage de linge sur la corde.    L’ancienne branche Montréal-Lachine est aujourd’hui transformé en Parc, tout en longueur.  C’est vraiment joli et bien pensé.

 

Comme vous pourrez le voir, St-Henri n’avait pas vraiment de plan d’urbanisme.  Les styles se côtoient et on en voit pour tous les budgets.  Dans le roman, si ma mémoire est bonne, on voit bien la dégringolade des logements, de pires en pires, à mesure que la situation s’enlise.

 

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La maison du Docteur (on le voit à la croix au-dessus de la porte) où la mère de Florentine cogne quand ça ne va pas du tout. 

 

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Juxtaposition étrange de styles autour du parc.

 

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À St-Henri, il y a encore des portes cochères.  Pour les européens, ça semble normal mais dans notre coin, il n’y en a pas tant que ça.  Et si on regarde à l’intérieur, il y a des maisons dans les cours.  En fait, c’est surtout transformé en garage ou en remise mais parfois il y a vraiment des gens qui vivent là.  Et autrefois, c’était courant.  Pas cher, vous comprenez. 

 

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Le fameux meublé en coin de Jean Lévesque.  De devant et de derrière, juste à côté du chemin de fer.  On le voit beaucoup mieux dans la photo de la brochure.  Là, les arbres sont un peu grands.  Mais en gros, la façade est à peu près large comme la porte.  Et oui, il y a encore des gens qui habitent dedans.  Je pense.  Mettons que ça fait un peu misère noire, comme lieu…

 

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Autour du Parc George-Étienne Cartier, où habitait vraisemblablement Emmanuel Létourneau, dans la maison où il y avait du Lilas.

 

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L’église St-Zotique.

 

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Une demeure des Lacasse.  Avec une porte blanche.  Dans le temps, elle était en bois, je crois, selon le roman.  Encore une fois, pas le comble du chic.

 

Et je vous laisse sur des images diverses et variées du quartier St-Henri.  Plusieurs des lieux ne sont plus là, le Quinze Cents, où travailait Florentine est devenu un dollorama et le cinéma est utilisé comme entrepot.  Je vous épargne donc cela! 

 

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Les doigts croisés – Jocelyn Lanouette

doigts-croises.jpgCe livre et moi, on a eu une drôle d’histoire. 

 

Je l’avais choisi dans une bouquinerie parce qu’il était publié chez XYZ (à qui je fais une confiance limite aveugle) et que l’idée d’un chauffeur de corbillard me plaisait.  Et fin août, je l’ai ouvert. 

 

Oups. 

 

Au début, je dois avouer que j’ai eu peur.  Et par début, je parlerais des 50 premières pages.  J’aimais déjà le style simple,  mais recelant parfois des phrases qui me laissaient longtemps rêveuse.  Et d’autres… bon… perplexe? Mais le contenu, j’avais du mal.  Ode au présent, à la vie mais surtout aux fesses et aux seins de la copine du narrateur, Suzie.  Il me semblait que chaque scène (et elles sont courtes) se finissait dans un lit.  Ou pas, en fait.  Partout sauf dans un lit. 

 

Puis la vie continue, la vie nous rattrape.  Les enfants arrivent et à partir de ce moment-là, j’ai adoré ma lecture.  Puis, soudain, j’ai été frappée par les événements.  Puis, touchée, vraiment.  Et là, j’ai compris ce début.  L’importance de cette sensualité, de toute cette vie débordante qui nous est offerte.  En fait, même si ce début est un peu « trop », un peu cabotineur, on comprend. 

 

Je ne vous en dirai pas plus.  Je vous laisserai découvrir par vous-mêmes les thèmes de ce roman émouvant, parfois bouleversant.  Mais il parle surtout de vie, je dirais.  De vie et d’espoir.  Avec de courts paragraphes et une écriture percutante, l’auteur nous entraîne dans le cheminement du narrateur, un homme dans la trentaine qui conduit une Cadillac avec des passagers bien silencieux à l’arrière.  Le rythme est tout simplement génial, faisant traîner des saisons, en faisant presque disparaître d’autres, faisant les moments de bonheur se fondre dans un genre de brouillard où ressort le sourire de Suzie (et, pour lui, ses seins et ses fesses). 

 

L’auteur joue habilement avec la syntaxe, avec les rythmes.  Il y a un réel travail sur les temps de verbes, très judicieusement utilisés, qui rend le tout réellement frappant et parlant.  On a une impression ma foi très réussie d’instantanés de la vie de l’auteur.  De photographies volées au temps.  Les bonnes. 

 

Bref, un roman dont je ressors émue mais que je ne conseillerais pas à tout le monde.  Genre, ma petite maman d’amour que j’aime et qui me lit, ce n’est pas pour toi.  Limite  que c’est le sous-titre : « Pas pour la maman Denise de Karine »

 

Et il y a une de mes citations de Lamartine préférées là-dedans.  Ça compte, non?

 

Québec en septembre 2013 - 1

Hadassa – Myriam Beaudoin

hadassa.jpgJ’avais beaucoup entendu parler – et en bien – de Hadassa de Myriam Beaudoin il y a quelques années.  Je l’avais noté et – comme tant d’autres – oublié dans le fond de ma wish list québécoise.  Si j’ai fait un petit saut spécial à ma librairie préférée (Marie-Laura, à Jonquière.. je me répète, je sais, mais bon…) pour l’acheter, c’est que j’avais prévu de faire une promenade sur le sujet, à Montréal, avec les tours de ville Kaléidoscope.  

 

Et quelle bonne surprise que ce roman!

 

On nous raconte deux histoires d’amour en parallèle.  Celle d’Alice, jeune diplômée en lettres qui aboutit comme enseignante das une école juive hassidique par un curieux hasard et celle de Jan, pianiste polonais émigré travaillant dans une épicerie.    Alice tombera en amour avec ses élèves, qui vivent dans un monde qu’elle ne comprend pas, surtout avec Hadassa, l’enfant-broussailles, l’enfant princesse, une onze ans, pas encore Bat Mitzvah.   Quant à Jan, il sera irrésistiblement attiré par Deborah, femme juive hassidique mariée. 

 

C’est avec un réel plaisir que j’ai découvert ce petit monde clos, où il est presque impossible pour un goyim d’avoir accès. Petit à petit, Alice découvre des parcelles de cet univers mystérieux et inacessible.   Les jeunes filles lui racontent leurs traditions, leurs coutumes, leurs fêtes, toujours de manière très réservée mais suffisamment pour intriguer Alice, l’amener à vouloir en connaître davantage.  Pour les jeunes filles, l’avenir est tout tracé.  Jusqu’à 12 ans, l’école, où, l’après-midi, les enseignantes ne peuvent parler plusieurs sujets, dont la passion, les religions, l’actualité ou toute découverte scientifique datant de plus de 6000 ans (comprendre qu’ici, on est créationniste).  Le matin, on leur apprend les textes sacrés et les 613 commandements de la Torah.  Entre autres.  Par la suite, les jeunes filles monteront d’un étage et pourront apprendre comment tenir une maison et faire la comptabilité commerciale.  Et enfin, on leur choisira un mari, elles l’épouseront et ferons au moins 6 enfants.  Le tout dans leur quartier, dans leur communauté.   Et, à la longue, pour Alice, ça semble presque… rassurant.  Voire même invitant. 

 

L’écriture demeure simple et fluide.  Les dialogues des jeunes filles sont truffés de mots anglais, de structures syntaxiques particulières, de mots yiddish.   Ça ajoute très beaucoup de réalisme au récit et on les imagine réellement, ces fillettes enjouées, qui sont très heureuses dans ce petit monde, qui ne demandent rien d’autre et pour qui la liberté est une statue.  J’ai particulièrement apprécié l’absence de jugement dans les propos.  Il y a énormément de respect, même quand, visiblement, les personnages ne comprennent pas ce à quoi ils sont confrontés.  Chacun réagit différemment, chacun a ses préjugés, sa façon d’appréhender ces gens qui vivent si près d’eux mais qui, pour préserver leur culture et leurs croyances, se referment souvent sur eux-mêmes. 

 

L’histoire d’amour entre Jan et Déborah est touchante, interdite et on sent que la jeune femme est complètement bouleversée par des sentiments qu’elle ne contrôle pas et qu’elle n’avait pas demandés à avoir.   On sent la femme qui apparaît, les interdits qui deviennent lourds mais aussi le choix de cette croyance, de cette vie. Cette partie de l’histoire est totalement inventée, tandis que l’histoire d’Alice est inspirée par l’expérience de l’auteur comme professeure dans une école juive hassidique.   Il y a des éléments documentaires mais ceux-ci ne sont jamais lourds et parfaitement intégrés à l’histoire. 

 

Une lecture que je conseille vivement, donc. 

 

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Je vous glisse aussi quelques mots sur la promenade.  Dans celle-ci, on apprend sur la culture juive hassidique, et on nous promène dans les principaux lieux du roman.  Entendons-nous, c’est plus culturel que purement littéraire.   Mais nous voyons l’école où se déroule les cours d’Alice (très petite, c’est étrange), les principales rues où habitent les élèves, la fameuse ruelle, l’appartement de Jan, la pâtisserie Cheskie, et le lieu supposé de l’épicerie où les regards de Jan et Déborah se croisent.  Vous comprendrez que je n’ai pas pris réellement de photos.  Dans ces rues, NOUS sommes la minorité visible, entre tous ces hommes en redingote, boudins et chapeaux haut de forme, ces femmes habillées sobrement, avec une perruque et – souvent – un couvre-chef et ces enfants en manches longues et aux jupes sous les genoux.  Et, par respect, j’ai évité la prise de photos intempestive.  Ce ne sont pas des attractions touristiques, tout de même.

 

Une bien agréable promenade.  Le guide, même s’il n’est – de son propre aveu – pas un littéraire,  connaissait très bien le quartier, avait lu et potassé le livre et a pu nous faire découvrir ce petit monde, en précisant certains aspects et en nous incitant à ne pas généraliser, ce qui est toujours appréciable!