Trois blogueuses. Un salon du livre. Montréal.

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Comme on nous l’a souvent mentionné, la petite histoire des blogueuses livres, c’est quand même quelque chose.   Nos histoires, qu’elles se déroulent ici au Québec, en Europe (ou les deux) – prouvent hors de tout doute que parfois, les écrans, ça rapproche.  Du moins, ça a rapproché une gang de filles folles d’histoires, de mondes imaginaires et de personnages qui existent pour vrai… mais juste à l’intérieur de nos mondes de papier.   

 

C’est ainsi que chaque année, pour les salons, Jules, Abeille et moi nous retrouvons pour un petit trip urbain où les mots (et les drinks… et le chocolat…) sont à l’honneur.  Cette année, nous avons été accompagnées par Geisha Nellie et Mélissa (ex-blogueuse), qui a eu la joie de nous voir papoter des heures durant avec tout le monde.   C’était un salon… spécial.  Le plus génial à date, je dirais.  Rempli de rencontres, de découvertes… et pour certaines, de graaaandes émotions.  Je ne nommerai personne (mais bon… des fois, les émotions de jeunesse nous rattrape, hein, Jules!!!)

 

Arrivée donc.  Pas chargées.  Même sans un roman à lire.  Ben quoi… sait-on jamais, quand je pars sans mon roman en cours, c’est comme quand je sors sans boucles d’oreilles… je me sens limite toute nue!  Et même en plein salon, il y a des risques.  (Pour la petite histoire, pour célébrer le 50e du Docteur, j’avais des boucles d’oreilles Tardis.  Et Tania, de chez Alto, les a reconnues!).   Et une chance qu’on est arrivées guillerettes et légères.  Parce qu’à la fin de la journée, ça avait bien changé.  Je maudissais mes talons hauts et je pense que la courroie de mes sacs sont encore tatouées sur mon épaule à l’heure qu’il est.   Inutile de préciser que je REFUSE même de consulter mon compte en banque.  Ça devient un peu ridicule, mon affaire.  Mais je n’en suis pas à une follerie près, n’est-ce pas.  Je préciserai toutefois qu’à part une toute petite presque-pirouette dans un escalier et un malencontreux oubli de débarquer d’un escalier-roulant, je suis restée sur mes deux pattes et que j’ai été over-tranquille en termes de gaffes.  Incredible but true.  Bon, il ventait tellement qu’on a failli s’envoler mais c’est un mini-micro-détail.  

 

Méga journée donc… débutée tôt le matin pour se terminer aux petites heures, à l’après-salon au Lion d’Or (invitées par Michel Jean, qui nous avait bien précisé que lui n’y serait pas… mais que c’était trippant.  On l’a écouté.  On est obéissantes.  Limite soumises.  Quand il est question d’alcool et de danse.).  On est rentrées épuisées mais ravies, avec, dans mon cas, un leggins lacéré et un bottillon qui mangeait des camions (tssss… comme dans Passe-Partout… révisez vos classiques).  La Klasse.  Avec un grand « K ». 

 

Le lendemain, c’était le zoooo au salon.  Du coup, nous ne sommes pas restées longtemps, mais assez pour aller dire des « I love you » à certains auteurs (mode « fangirl » on) et pour se diriger ensuite vers Juliette et Chocolat retrouver Mr Papou, qui est toujours un aussi bon conteur.  Et boire du chocolat fondu.  Carrément!

 

Des anecdotes??

– Je me suis ENFIN dégênée pour parler aux auteurs.  Incredible but true.  Tout ça, c’est la faute à Jules-Jet-Set!

– J’aurai peut-être une jolie nouvelle à vous annoncer concernant un livre que plusieurs d’entre vous vouliez lire… J’étais ravie d’entendre ça.  Je vous tiens au courant!

– Ou Jules Betterave, c’est au choix.  Je ne dirai pas pourquoi.   Ou pour qui.  Mais j’ai tout ça immortalisé!  Comme on dit « Fifty shades of Red »!

– On s’est fait proposer, en plein salon, un trip à trois.  Et non, vous n’aurez pas de détails!

– J’ai failli faire une crise d’hyperventilation quand Elisabeth Vonarburg m’a demandé si selon moi, une autre aventure dans l’univers du pays des mères pourrait être intéressante.  J’ai failli hyperventiler.  Ouiiiiiiiiii!!!

– Tout le monde connaît Jules-de-Jules-se-livre.  Tout. le. monde.  Moi, je vais faire tous les salons avec Jules-de-Jules-se-livre.   Ça permet des conversations trippantes avec des gens divers et variés.   Et ça fait réaliser encore plus que le nom de mon blog manque définitivement d’originalité!

– J’ai réellement senti l’amour des livres, le gros trip, l’adrénaline du salon.  Pour la première fois, je pense.  C’était génial.  

– Ce n’est pas parce qu’on est auteur célèbre qu’on danse bien.  Je dis ça, je dis rien.  Mais c’était disons… original!

– Certains ont une mémoire visuelle incroyable.  Vraiment.  

– Entendre Aki Shimazaki parler de sa démarche d’écriture, c’est réellement particulier.  J’adore.  

– Quand Jules vous dit qu’elle ne connaît pas Montréal ben… croyez-là!

– La preuve est encore faite que je ne reconnais définitivement personne.  Même quand on les voit à la télé toutes les semaines.   Les filles faisaient les guides touristiques des personnalités artistiques rencontrées parce que moi je n’aurais RIEN vu.  Guy Lafleur, Julie Snyder et PKP compris.  

 

Et vu que j’ai été tout sauf raisonnable, je vous présente mon butin en vrac.   Quelques livres jeunesse, bien entendu, vu que le but avoué de cette escapade était de trouver des livres pour ma clientèle.  Défense de rire.  C’était la version of-fi-ciel-le.  Le reste fait partie de la catégorie appelée… « dommage collatéraux »!

 

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Chez Scholastic, donc, j’ai fait mon magasinage de Noël.  

La nuit de Noël de Barbara Reid (coup de coeur de Julie)

– Je suis capable, c’est Noël (conseillé par la maison d’édition)

Le porc-épic dans un sapin (encore un conseil… quand on me conseille, généralement, ça vaut le coup!

 

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Chez L’école des loisirs…

Gros pipi – Émile Jadoul (oui, titre glamour..
. les cocos vont a-do-rer)

 

Chez Dominique et compagnie..

La malédiction des petits pois – Lili Chartrand (qui est super gentille… elle m’a donné envie de parler aux auteurs dans les salons, c’est pas mêlant!)

 

Chez Gautier-Languereau

– Je t’aimerai toujours, quoi qu’il arrive – Debi Gliori

– Cache-Lune – Eric Puybaret

 

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Chez Druide…

Le retour de l’ours – Catherine Lafrance (coup de coeur de Mme Mireille… je l’ai écoutée)

 

Chez XYZ…

Rivière Mékiskan – Lucie Lachapelle (parce que j’ai adoooré Histoire Nordiques… billet dans 2 jours.  Elle est géniale en plus.)

 

Chez Triptyque…

– Un taxi pour Sherbrooke – Monique Le Maner (coup de coeur de Sandra) 

 

Chez Le Quartanier

– Hongrie-Hollywood Express – Eric Plamondon (parce qu’il paraît qu’il FAUT)

 

 Chez Québec Amérique…

– La souliers de Mandela – Eva Paventi (on me l’a très très bien vendu… et ça a été une bien agréable rencontre, autant avec l’auteur qu’avec l’équipe)

 

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Chez Fidès…

La fille de Molly – Edna Arseneault-McGrath

Le frère du trapéziste – Denis Robitaille

 

Chez Léméac…

– Le poids des secrets – 5 – Aki Shimazaki

– Les pieds des anges – Evelyne de la Chenelière (la faute à Abeille!)

 

Au Marchand de feuilles…

La fiancée américaine – Eric Dupont (depuis le temps que je le voulais!)

 

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Chez ADA

La fleur mécanique – Pierre-Olivier Lavoie (du steampunk… je ne résiste pas au steampunk)

Avoir un ex petit ami gai : mode d’emploi – Carrie Jones (ça avait l’air drôle)

La femme du capitaine Jack – Stephanie Laurens (il était à 99 cents… c’est une BONNE raison… tsssss)

 

C’est tout.  Et non, je ne compterai pas.  Auto-régulation de mon anxiété.  :))

Un salon dont je me souviendrai pour les relations humaines, les rencontres, le respect et l’amour de la littérature.  Merci à tous ceux qui ont pris le temps de jaser avec nous, merci aux auteurs à qui j’ai pu parler.  Et merci pour les surprises!

 

Avec ça, pas le choix… en septembre prochain, il y aura ENCORE un Québec en septembre.  Et plein de romans québécois sur le blog bientôt!


À l’an prochain!

 

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Blacksad – 4 – L’enfer, le silence – Díaz Canales/Guardino

Blacksad 4On dirait que pour chaque Read-A-Thon, je me garde un Blacksad pour les heures difficiles.  J’ai dit plusieurs fois que j’aimais beaucoup cette série et ce tome 4 ne fait pas exception.  Notre sexy-cat est à la Nouvelle-Orléans, où il est engagé par un producteur de disques jazz pour retrouver un pianiste génial mais mystérieusement disparu. 

 

Comme toujours, cette série se distingue par la variété et la complexité des plans utilisés.  Les angles sont originaux, on dirait que nous avons affaire à une caméra qui nous balade d’un côté à l’autre de la scène.  Les expressions des personnages (tous des animaux) sont terriblement crédibles mais ce  qui m’impressionne, ce sont surtout les arrière-plans et les décors qui fourmillent de détails et qui nous transportent dans une Nouvelle-Orléans qui n’est plus depuis un bon moment.    Les planches du Carnaval et de voodoo sont ma-gni-fi-ques (avec une petite séquence Où est Charlie) et on sent que l’auteur s’en est donné à coeur joie dans celles qui nous entraînent dans un délire narcotique. 

 

Nous sommes dans une atmosphère de roman noir, plutôt jazzy, qui nous plonge dans le monde de la musique.  Comme dans les autres tomes, il y a une exploration de problématiques sociales (que je ne révèlerai pas de peur de spoiler), la différence entre les classes sociales est palpable dans le dessin.  Un gros coup de coeur pour une séquence de poursuite dans des ruelles pauvres et sombres, pour se retrouver ensuite en plein Carnaval, avec tout ce que ça implique de frivolité et d’apparences.  Dans cette BD, on voit réellement ce qui se cache sous le clinquant des fêtes de la Nouvelle-Orléans. 

 

J’ai beaucoup aimé l’intrigue, qui est réelle et qui nous trimballe un peu partout, où les apparences ne disent pas tout, sur fond de blues et de jazz.  Les personnages sont touchants, il y a une touche d’humour de par le personnage de Week, le journaliste malodorant.  Bref, j’ai réellement accroché et j’espère fort fort fort un tome 5, où nous en apprendrons, j’espère, davantage sur Blacksad!

Une séparation – Véronique Olmi

Une-separation.jpg Ceux qui suivent régulièrement ce blog savent que j’aime beaucoup lire du théâtre.  Of course, je préfère encore en voir mais j’aime énormément me faire des mises en scènes dans ma tête et imaginer ce qui pourrait se passer devant mes yeux.  Donc, je sais, c’est étrange de découvrir Véronique Olmi,que tout le monde a lue sauf moi, par son théâtre.   Mais étrange semble être my middle name, n’est-ce pas!

 

Pour le thème, le titre parle de lui-même.  Un couple, la quarantaine, se sépare.   Ou plutôt, elle part.  Il n’y croit pas, du moins, au début.  Et c’est par lettres qu’ils vont tenter de vivre, ensemble mais séparés, cette rupture.  Histoire universelle, en fait.  Faite de débordements de sentiments, de mauvaise foi, de tentatives de faire réagir, de pas en arrière, d’orgueil pas toujours bien placé, de non-dits et de mal dits.   Rien de nouveau, direz-vous.  Peut-être.  Mais ce dialogue, souvent dialogues de sourds, m’a beaucoup touchée et remuée, de par le sentiment d’impuissance qui s’en dégage à l’occasion mais aussi par la réflexion qu’il engendre sur les raisons de partir.  Ou de ne pas partir.  Amour fou, habitude, peur de quitter ses pantoufles, erreurs reconnues ou pas… bref, un questionnement qui rejoint plusieurs d’entre nous. 

 

Mais questionnement sur le couple aussi.  Son évolution, la comparaison entre ses rêves de 20 ans et la réalité de la vie.  L’ennui qui s’installe.  L’évolution de l’amour et la nostalgie de l’avant (avant la rupture, avant la routine) qui pointe tout doucement. 

 

Un texte rempli de réflexions qui ont fait écho en moi.   L’écriture est souvent poignante, pressante mais élégante à la fois.   La fin m’a bouleversée parce que souvent, les relations humaines, c’est tellement, tellement ça.   J’aimerais beaucoup le voir jouer.  Mais bon, un peu loin de Paris je suis!

 

Une rencontre réussie, donc!

Sur le fil – Maude Déry

sur-le-fil.jpgJe ne lis presque jamais de nouvelles.  Mais pour une raison étrange, celles-ci m’ont immédiatement fait de l’oeil.  Oui, il y a bien des étrangetés dans ma vie, j’avoue.  Et dans ce cas, j’ai drôlement bien fait de me laisser tenter car j’ai été très, très touchée par ces quinze histoires ayant la perte et les deuils comme point commun, jusqu’à finir en larmes avec « Forcer l’éternité », la nouvelle qui est pour moi la plus puissante du recueil. 

 

Les nouvelles de Maude Déry nous transportent immédiatement dans un univers trouble, un peu brumeux, qui rappelle étrangement cet état irréel dans lequel nous nous trouvons quand la souffrance est forte et quand notre âme en prend un coup.   La situation est révélée par bribes, à travers les pensées des personnages et leur vécu, pour prendre tout son sens à la fin de ces quelques pages qui ont su, malgré leur brièveté, rendre très vivants et très humains les protagonistes.   Les gens dépeints par Maude Déry sont souffrants, marqués, tourmentés.  Certains ont choisi la vie.  D’autres pas.  Ou n’ont rien choisi du tout.  

 

La plume est intelligente, directe, adaptée au narrateur.  Ici, la forme sert le fond, l’atmosphère, les sentiments et les non-dits.  Certaines phrases nous touchent particulièrement, d’autres nous font ressentir le désespoir, la colère, la résignation ou alors la force qui se dégage des personnages.  J’ai été captive de chacune des histoires, les lisant en apnée, jusqu’à finalement, à la toute fin, reprendre mon souffle, fermer le livre… et y réfléchir.  Parce que quand on travaille en réadaptation, des deuils, ceux des autres, on en côtoie quotidiennement.  Et que, veut, veut pas, quand on prend le temps d’y réfléchir, ça nous ramène à nos propres pertes, quelles qu’elles soient.

 

Des nouvelles que je recommande vivement, même si au départ, vous n’êtes pas très « nouvelles ».  Comme moi, genre.  Une réussite!

Les étoiles de Noss Head – 2 – Rivalités – Sophie Jomain

etoiles-de-noss-head-2.jpgJe ne sais pas si vous vous souvenez, mais je vous ai déjà parlé du premier tome de cette série jeunesse française il y a quelques semaines (pas mon meilleur billet, si vous voyez ce que je veux dire… je pense qu’après le RAT, les billets-lecture ont eu une petite perte de qualité…)  J’avais aimé en général mais j’avais quelques bémols, notamment sur le style et l’héroïne.   Faisons ça court : mon avis sera beaucoup moins positif que la plupart de ceux que j’ai lu sur le net.  Dans ce deuxième tome, les mêmes choses m’énervent… mais un peu plus.   Du coup, j’avoue que si ce n’était de la finale qui m’a fait ouvrir de grands yeux (elle ose, tout de même, madame Jomain), je ne sais pas si je continuerais la série. 

 

Mais pitchons un peu.

 

Hannah, notre héroïne, est maintenant à l’université de St. Andrews, une université un peu spéciale où, pour faire une histoire courte, il n’y a pas que des humains.   Entre autres, il y a une certaine espèce d’être surnaturels, ennemis jurés des lupis.  Et le climat entre les deux ne va pas en s’arrangeant.

 

Dans ce tome,  c’est la découverte pour Hannah.  La découverte du monde universaire, de l’univers de Leigh hors de Wick, de ses amis mais aussi de ses ennemis, parmi eux un certain Darius et une jolie blonde du nom de Minah.   Pendant toute la première partie du roman, l’auteur prend son temps pour mettre l’histoire en place, pour bien situer les personnages, les nouveaux qui s’introduisent dans l’histoire (et il y en a plusieurs) ainsi que pour expliquer à son lecteur les éléments mythologiques qu’il rencontrera dans le roman.  Ça a son utilité, bien entendu.  Mais c’est long, surtout quand on est pas fan du style utilisé (que tout le monde semble aimer sauf moi), qui est fait de phrases courtes, d’action et de peu de descriptions, ce qui rend plus difficile pour le lecteur l’entrée dans l’atmosphère écossaise.   De plus, j’ai toujours du mal quand on me dit quoi penser des personnages, qu’on m’explique chacune de leurs motivations, de leurs sentiments.  J’ai l’impression qu’on ne me fait pas confiance en tant que lectrice et ça m’agace toujours un peu.   Je préfère déduire et je crois que c’est le principal reproche que je fais à plusieurs, plusieurs romans de littérature YA. 

 

La seconde partie est davantage dans l’action, le style s’y colle davantage et à partir de ce moment, les pages se tournent toutes seules.  Mais je dois avouer que les points communs avec Twilight (pas tant dans la trame narrative que dans les détails) ont fini par me faire tiquer.   Je ne veux pas préciser pour ne pas spoiler mais il y en a quand même plusieurs.  Certaines scènes, certains dialogues…

 

J’en arriverai donc à mon problème principal avec le roman : son héroïne.  Elle m’énerve.  Tout le temps en colère, tout le temps insultée dès qu’on ose la contredire, elle a un côté sainte-nitouche et elle manque cruellement d’humour, à mon avis.  Elle se prend terriblement au sérieux, réagit parfois de façon un peu absurde, n’écoute rien ni personne, est souvent désagréable avec un peu tout le monde… mais tout le monde l’adore et surtout, se confie immédiatement à elle.  Et je me suis bien demandé pourquoi.   Elle est décrite comme une personne qui juge par elle-même, qui n’a pas de préjugés, et pourtant, elle juge sans arrêt les gens « ordinaires ».  Du coup, je ne la comprends pas, je la trouve immature et inconséquente.  Ce qui fait que je voudrais bein savoir la suite (parce que les rebondissement finaux sont quand même assez géniaux)  mais que je ne vois pas comment je pourrais la supporter pendant encore 3 autres tomes. 

 

Oui, c’est à ce point-là.

Mais je suis la seule, je pense.  Tous les autres lecteurs adorent Hannah et fantasment sur Leith (alors que pour moi, il manque de grrrrr).    Ne vous fiez donc pas à mon seul avis. 

 

Un avis en demi-teinte, donc.  Une mythologie intéressante, des rebondissements imprévus (il y a beaucoup d’audace), quelques personnages intéressants et qui, je l’espère, seront davantage développés dans les prochains tomes (je pense à Darius, entre autres) et  beaucoup d’action dans la seconde partie du roman.   Mes grosses réserves quant au personnage principal, à quelques personnages secondaires caricaturaux et au style d’écriture choisi par l’auteur, trop simple à mon goût à moi, m’ont toutefois empêchée de réellement savourer ce moment de lecture. 

 

Je verrai si je trouve la suite.

Un jour, peut-être, quand j’irai en France.  Si j’en ai encore envie d’ici là!

Le jour avant le bonheur – Erri de Luca

jour-avant-le-bonheur.jpgAu moment d’écrire ce billet, le roman est fini depuis plus d’une semaine.  Je m’éneeeerve quand j’attends si longtemps pour écrire un billet, je me fais toujours l’impression d’être brouillonne et de raconter un peu n’importe quoi… même si, comme dans ce cas, le souvenir est ma foi encore très vif. 

 

C’est donc suite à l’intiative de Ys/Sandrine que j’ai décidé de tenter le coup avec cet auteur.  Et là, surprise énorme… Erri de Luca est un homme.  Je le voyais partout sur les blogs depuis un bon moment… en l’imaginant avec jupe et talons hauts.  J’ai limite mis un moment à m’en remettre!  Mais je m’égare.  Parlons plutôt de ce très beau roman d’apprentissage et de passage à l’âge adulte, mais aussi le roman d’une ville italienne d’après-guerre, Naples. 

 

C’est avant tout l’histoire d’un jeune orphelin ayant grandi avec comme mentor Don Gaetano, concierge de l’immeuble.  Celui-ci va le guider tant bien que mal des illusions à la réalité, du monde protégé de l’enfance à celui des adultes où tout a des conséquences, et où il faut les assumer.   C’est une réelle quête de soi à laquelle on assiste, à un choix de soi, presque. 

 

Don Gaetano a connu la guerre, la chute du fascisme en Italie et l’occupation allemande.   Et il est malgré tout resté un être humain.   Le rêve d’enfance de notre héros, c’est Anna, entrevue dans une fenêtre de l’immeuble.   Et derrière tout ça, il y a la transmission orale de la mémoire, celle de Don Gaetano qui raconte sa guerre mais qui raconte surtout Naples pendant la guerre.  Les allemands, les américains. 

 

Et le fameux bonheur dant tout ça?  Il est partout.  Dans son attente, dans son après, dans cet éternel espoir d’être heureux.  Et de s’en rendre compte pleinement.   Certaines pages sont drôles, d’autres tragiques et le tout est servi par une plume très particulière, aux structures parfois chamboulées mais très poétique, très adaptée au ton et au sujet de ce qui nous est raconté.  Derrière ces mots, on entend vivre Naples, au son de la révolte, le jour avant le bonheur… et après!

 

Une très belle lecture.  Je relirai certaiement l’auteur d’ailleurs!

Wife for Hire – Janet Evanovich

Wife-for-hire.JPGCe n’est pas un secret, j’adhère généralement à l’humour de Janet Evanovich.  C’est probablement pour ça que quand je cherche une romance-qui-fait-rire, j’ai tendance à me tourner vers elle.  C’est ce qui est arrivé avec Wife for Hire, que j’ai sorti de mon énorme pile pendant le marathon d’Halloween.

 

Comme dans plusieurs romances de l’auteur, on sent poindre tranquillement la série Stephanie Plum.  Ici, nous avons une héroïne un peu paumée, sujette aux désastres et une version « femme de ménage » de Mamie Mazur en la personne de Elsie Hawkins (décidément mon personnage préféré du roman), septuagénaire au franc parler, à la Cadillac bleue poudre indestructible, spécialiste du fusil bien caché dans le sac à main.   Il paraît d’ailleurs que cette drôlatique personne apparaît dans plusieurs romances en tant que personnage secondaire… à retenir!

 

L’histoire, donc.  Maggie a besoin d’un emploi.  Quoi de plus logique que de répondre à la petite annonce d’un homme – à tomber, of course – qui se cherche une fausse femme pour convaincre la banque qu’il est stable dans sa petite communauté et qu’elle peut lui accorder sans crainte un prêt pour améliorer son verger bio.  À la lecture, vous comprendrez pourquoi ça peut avoir une quelconque influence.  Mais yep, il y a une raison.  Voilà donc notre citadine en plein Vermont profond, dans une ferme isolée.  Ça adonne bien, la dame a un roman à écrire, à partir des mémoires de sa tante Kitty.  De toute façon, c’est pour 6 mois, n’est-ce pas?  Et Hank a beau être beau comme un dieu, c’est un vilain courailleux!

 

Bien entendu, notre ex homme facile va tomber amoureux, et elle aussi… on s’en doute.  Mais je dois avouer que malgré quelques situations tellement loufoques qu’elles nous font pouffer de rire (le chien vs. le chat… combat à finir!), l’ensemble manque singulièrement de piquant et la relation amoureuse n’est que moyennement intéressante.  Entre les incompréhensions, les dialogues de sourds, les crises de bouderie, on s’ennuie un peu, malgré des événements incroyables et résolument drôles.  Je retiendrai en ce sens un certain dîner qui a disons… dérapé.   De plus, il y a pour moi un réel problème avec le rythme du roman, qui passe certaines périodes à toute allure.  Un peu trop. 

 

Bref, une romance pas mal, mais sans plus.  Qui fait rire plus que rêver!

Tous mes amis sont des Super Héros – Andrew Kaufman

Tous-mes-amis--jpgSuper Perfectionniste,, qui rend tout autour d’elle parfait  ne fréquente que des super héros.  Puis, un jour, elle rencontre Tom.  Qui n’est pas « super » pour deux sous.   Et c’est le grand amour.  Jusqu’à ce que Super Hypno (Hypno tout court dans la VO), en plein pendant la cérémonie après le mariage, l’hypnotise jusqu’à lui faire croire que Tom n’existe plus.   Of course, Tom est désespéré.   Et il n’a que le temps d’un vol en avion pour la convaincre qu’il existe toujours. 

 

C’est une toute petite plaquette.  132 pages.  Et il y a quelque chose de la comédie romantique dans cette jolie histoire qui tient dans la paume de la main et qui se lit en à peine une petite heure.  Un court roman qui m’a fait sourire et dont le concept de départ m’a plu, mais qui ne restera pas pour moi inoubliable pour autant. 

 

J’ai beaucoup aimé l’idée de départ.  Des superhéros ordinaires, loin, très loin de ceux qui traversent nos écrans en volant ou toutes griffes dehors (Hugh… soupir…).  Ils ont bien un super pouvoir mais sont somme toute assez losers malgré tout.  C’est qu’en fait, enSuper-je-dors-en-cuillère (The Spooner), Super-Infosolde et Super-je-sais-tout-mais-je-ne-dirai-rien, on reconnaît parfois certaines personnes… et parfois nous-mêmes.  À notre grand désespoir.   Leurs portraits nous sont offerts par petites vignettes, entre les chapitres consacrés à l’histoire de Tom et Perf.  Et j’avoue que j’ai davantage apprécié les descriptions humoristiques.  Peut-être l’histoire aurait-elle gagné en profondeur si nous avions rencontré tous ces personnages dans le texte plutôt qu’à part…  mais bon!

 

C’est que la trame principale est ma foi bien mince…  et que, sincèrement, la pirouette finale ne m’a pas entièrement convaincue.  Par chance, il y a beaucoup d’humour, beaucoup d’auto-dérision et un regard acéré sur notre jolie société de consommation.   Un bon moment de lecture, sans prétention mais tout de même bien agréable!  Je serais bien curieuse de connaître tous les noms des superhéros dans le texte original!

 

Et, la question que vous vous posez tous… en qui est-ce que je me reconnais?  Super-je-tombe-tout-le-temps, of course.  Sauf que je ne fume pas!

Brooklyn – Colm Tóibín

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Pour la petite histoire, je l’ai sorti de ma pile par la faute de Sandrine et de son défi « L’Europe des écrivains », en rapport avec une nouvelle émission d’Arte.  Je ne crois pas pouvoir suivre tout le programme de lectures communes mais je me suis laissée tenter par celle-ci et j’ai drôlement bien fait car j’aurais pu passer à côté d’un très beau roman.

 

Brooklyn commence donc en Irlande, après la seconde guerre mondiale.  Eilis Lacey habite un petit village où les perspectives sont très limitées et un jour, elle se voit offrir l’opportunité de traverser l’océan, vers le nouveau monde, à Brooklyn où tout est possible.  C’est son histoire qui nous est racontée dans ce roman qui traite à la fois du passage à l’âge adulte et de l’expatriation, de façon poignante et réaliste.

 

Dans les quelques mois qui constituent ce roman, Eilis va grandir.  Pas le choix.  Elle se retrouve employée sur le plancher d’un magasin, pensionnaire d’une maison de chambres où elle n’a pas vraiment d’affinités avec les colocataires et elle croit même tomber amoureuse.  Tout ça en l’ayant décidé, mais sous l’inflluence de sa grande soeur Rose, qui a tout fait pour lui donner cette chance.  Ce n’est jamais larmoyant, jamais un grand pathos mais on ressent fortement ce sentiment d’être étranger, autant dans sa terre d’accueil que dans son pays d’origine.  Ces racines qui tardent à pousser, ces deux vies parallèles qui se créent, qui semblent une bulle de rêve dès qu’on la quitte.  Et ce flottement, cette absence d’ancrage (de même que les tentatives d’ancrages), on le ressent tout au long du roman.

 

De plus, passage à l’âge adulte, c’est la perte de l’insouciance, c’est faire face à ses choix, à ses décisions.  C’est assumer.  Même quand ça déchire.   Et à travers sa prose tranquille, Colm Tóibín rend terriblement vivante cette jeune Eilis, jeune fille normale sous tous rapports, calme extérieurement mais chez qui tout bouillonne en dedans.  Ses réflexions, ses regrets, ses peines… sa vie intérieure, quoi, nous est livrée de façon magistrale.  On vibre avec elle, on les ressent, ces sentiments, cette excitation, ces désespoirs.  Les personnages sont bien croqués, même s’ils n’ont rien de fantasque.  C’est une vie, une vraie, avec ce qu’elle comporte d’éléments réjouissants et de moments anti-climatiques.   Personne de parfait, juste des gens terriblement humains. 

 

Le tout sans compter une bien jolie visite d’un Brooklyn qui n’existe plus.  Un roman juste et beau.  J’ai vraiment aimé.  

 

Une belle découverte.  Je veux tout lire de l’auteur, maintenant!

Une fille comme les autres – Jack Ketchum

fille-comme-les-autres.gifOh my… comment rester de marbre à un tel roman.   Surtout quand on sait que l’auteur s’est librement inspiré d’un fait divers pour l’écrire (l’affaire Sylvia Likens, s’étant déroulée en 1965).  On ne peut pas parler de plaisir de lecture.  Il y a des horreurs sans nom dans ce roman qu’on ne prend certes pas « plaisir » à lire.  Mais il n’en demeure pas moins que nous avons affaire à un roman bien construit, qui nous plonge dans un microcosme terrifiant.  Et nous, nous ouvrons de grands yeux horrifiés tout en sachant qu’en tant que lecteurs, nous ne pouvons absolument rien faire…

 

Nous sommes donc aux  États-Unis, dans les années 50.  Une petite  ville ordinaire, un quartier résidentiel un peu fermé, avec sa petit gang d’enfants tissés serrés.   Ils sont préados ou jeunes ados et sont à l’aise dans leur petit monde.   David a 12 ans quand soudain apparaît Meg, 14 ans.   Elle est jolie, pas fi-fille et, comble de la chance pour David, elle va habiter avec sa petite soeur chez Ruth Chandler, parente éloignée etmère du meilleur ami de David.   Ruth, les enfants l’aiment.  Elle traite les garçons en grands, leur fait confiance, leur donne de la bière.  David n’a aucune idée de la raison pour laquelle sa mère ne l’aime pas trop, en fait.  Nous, déjà là, on se rend compte qu’il y a comme un problème.  Mais ce qui va arriver dépasse tout de même ce que j’aurais pu imaginer.

 

Pendant tout le premier tiers du roman, on est dans une atmosphère un peu vintage, dans un monde d’enfants avec ce qu’il comporte d’insouciance, de copains et de jeux.  Limite confortable.  Sauf que rapidement, le malaise s’installe, avant même que Meg ne vienne briser, bien malgré elle, ce fragile équilibre.   On sent que le Jeu pourrait mal tourner.  On se questionne sur Woofer, qui aime torturer les insectes. Sur cet abri antiatomique dans le sous-sol de chez Ruth.   Rapidement, une violence psychologique s’installe… qui n’en restera pas là.  Le tout devant les yeux des ados ébahis.  Ou pas.

 

Ce qui m’a le plus interpellée dans ce roman, c’est l’attitude des enfants, le plaisir qu’ils prennent à observer, à participer au festival des horreurs qui leur est proposé.  C’est glaçant de voir à quel point ils sont malléables, comment ce qu’ils ont parfois vécu eux-même modifie leur façon de voir les choses. Comment ils croient Ruth, l’une des leurs, à qui ils font confiance.   Et comment personne de fait rien.  Tout les enfants savaient.  Mais personne n’ose, personne n’agit.  C’est tellement facile d’ignorer, de ne rien faire.  Et ça remet en question l’attitude de l’homme dans plusieurs situations – soit moins terribles – mais semblables.   Comment résister à l’autorité, quand elle abuse?  Comment se rebeller?  David devrait rapidement apprendre à penser par lui-même, à juger, à remettre en question.  Mais à 12 ans… difficile.

 

L’atmosphère est lourde, pesante et malsaine.  Et prenante à la fois.  En tant que lectrice, je me suis sentie voyeuse, révoltée mais prise à tourner les pages, pour voir jusqu’où l’horreur allait aller.   On ne comprendra jamais pourquoi.  Et c’est ce qui fait le plus peur.   On en ressort avec un profond malaise, et une sensation de culpabilité pour toutes ces petites choses qu’on a pu « laisser faire », sans s’imposer.

 

Un roman bien maîtrisé… mais que je ne conseillerais pas à tout le monde. 

Une véritable claque.