Joyeux Noël!

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Un peu en avance, je sais…

Mais là, je me plonge dans la popotte, les valises et tout.  Bientôt, les cocos arrivent et on va fêter Noël, sous le regard émerveillé de mes neveux et nièce.  On va allumer le feu, regarder la neige tomber, mettre nos belles robes (ben… pour les filles, là!) et se bourrer de tourtière et de pain sandwich et de desserts variés… et idéalement engraissants!  Sinon, ce n’est pas drôle.

 

Je vous souhaite donc à tous un merveilleux réveillon, rempli de sourires, d’amour et d’étoiles dans les yeux. 

 

Et je vous envoie des bisous en prime!

 

Joyeux Noël!

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Le Noël de Marguerite – India Desjardins/ Pascal Blanchet

noel de margueriteEn ce presque-24 décembre, un dernier conte de Noël, mais pour adultes, celui-ci.  On en a beaucoup parlé ici et je comprends l’engouement car je suis réellement tombée en amour avec les illustrations à la fois douces et tristes de Blanchet, et j’ai été chamboulée par cet hommage aux petits riens qui changent une vie, comme ça, mine de rien. 

 

Marguerite a dans les quatre-vingts ans.  Elle vit seule, dans son petit univers-cocon confortablement figé dans le temps car le dehors, c’est synonyme de danger.   Là, vous vous dites: « encore une histoire déprimante sur la vieillesse ».  Non, pas du tout, loin de là.  C’est une histoire qui célèbre la vie, au contraire.  Une histoire lumineuse, simple et belle à la fois. 

 

Les illustrations de Pascal Blanchet sont magnifiques, douillettes mais reflètent à la fois la solitude, l’isolement, le temps qui passe… ou pas.  Les multiples angles donnent une impression très cinématographique et se passeraient presque de texte.   Toutefois, les mots d’India Desjardins, dans un style épuré qui dit peu et tout à la fois. s’y intègrent parfaitement. 

 

Un bel objet-livre, à lire et à offrir.  On regrette juste qu’il ne soit pas plus long.  J’en aurais pris plus, de cette magie de Noël sans paillettes, lutins et fées.  Mais une magie quand même!  Et je revisiterai avec plaisir l’univers de Pascal Blanchet!

L’homme idéal (en mieux) – Angéla Morelli

L-homme-ideal--en-mieux-.jpgCeux qui me connaissent un peu savent bien qu’il m’est totalement impossible d’être objective par rapport à ce roman et à son auteur (mais quand même, je vous jure qu’il est bien et qu’il faut le lire, même si vous n’avez pas de liseuse et que ça implique de le lire en pdf avec votre ordi en équilibre précaire sur vos genoux).  En fait, Émilie et ses cinglées de copines, je les connais depuis un moment.  Un bon moment, même, du temps où on « s’affalait » toutes les 2 pages (ou 2 fois par page, c’est au choix), fait en raison duquel j’ai attrapé une terrible réputation de traqueuse de répétitions (ce que je fais visiblement mieux dans les textes des autres que dans les miens) et où les copines étaient au nombre de 5 (toutes plus barrées les unes que les autres).   Bref, ce roman, je l’ai un peu vu naître, ce qui a impliqué, lors de la lecture de la version finale, des commentaires – over-pertinents, of course – tels que « ah, tiens, elle a changé « il pleut comme vache qui pisse » en « il pleut des cordes » ou « elle a enlevé une mention des makis nutella-banane »!  Oui, je sais, ma mémoire fait parfois de drôles de choix éditoriaux quand elle doit choisir de quoi elle va se souvenir un an plus tard.  Les mots exacts du premier roman de ma twinette cosmique semblent en faire partie!

 

Mais cessons de placoter à tort et à travers et parlons de ce roman, classé chick-litt mais qui fait très comédie romantique résolument moderne, bien ancré dans le Paris d’aujourd’hui.  Ici, du glamour, of course, mais notre glamour abordable, constitué de cocktails, de copines et de discussions Facebookiennes branchées… et parfois hilaraites!

 

Emilie a donc 35 ans.  Prof de lettres, séparée depuis 18 mois de Diego, son latino de beau gosse d’ex qui l’a quittée pour une jeunesse aux longues jambes, avec qui elle a eu Elizabeth-avec-un-z (because P&P), une enfant précoce de 9 ans branchée à la fois sur son inconscient et les bracelets déformants.   Finances – et absence de don pour le ménage et autres basses considérations matérielles de ce monde – obligent, elle a pris une colocation avec une bonne copine, propriétaire d’une librairie.   Et là, entre en scène Samuel Winterfeld, sosie de Bradley Cooper et membre de la race des Parents d'(ex) Élèves, qui va rendre les genoux d’Emilie semblable à de la guimauve (chauffée sur le feu de foyer).  

 

Une romance pleine d’humour (et de parenthèses), de références actuelles (et parfois obscures, mais on se sent privilégiées de les comprendre, nous, initiées de tous genres) et souvent très à propos, dans un Paris un peu magique.  On sent l’amour de l’auteur pour sa ville, son mode de vie et les spéciments un peu hors-norme qui la peuplent.  Cette romance, c’est un baume au coeur pour les filles à la fois intelligentes et – un peu – immatures, qui ne cadrent pas vraiment dans le moule et qui réagissent parfois… bizarrement aux événements quotidiens.  On se reconnaît parfois dans les excès d’Émilie, dans ses réactions de fillette de 14 ans (et quart), ça nous fait sourire (et nous permet de rire de nous-mêmes) et on se réjouit de son évolution dans ces trop courtes 175 pages qui sentent le vécu (impossible de ne pas rire devant les aléas des photocopieurs et des systèmes de chauffage de certains lieux publics…)

 

Bref, je conseille pour une soirée doudou, à lire devant un feu de foyer, avec un sapin de Noël en arrière plan et la neige qui tombe par la fenêtre.  Et, tiens… c’est ce que j’ai fait!

 

La classe!

 

Inutile de dire que j’ai hâte de lire autre chose de la plume de l’auteur, que ce soit une comédie romantique qui mélange habilement amour, sexytude et humour comme celle-ci… ou le Grand-Roman-Français des années 2010! 

Gougourde a l’épicerie

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Ce soir, c’est l’un de mes partys de Noël de bureau.  Le prix de la soirée festive et du thème « cocktails » de ma collègue?  Cuisiner un dessert.

 

Là, je vous entends penser.

Oh boy.

 

Sauf qu’au moment où je vous écris (de chez ma mère… quand même, je ne travaille pas sans filet), je n’ai même pas commencé à cuisiner le dit dessert.  Mais je suis allée à l’épicerie, par exemple.  Et déjà, c’est bien parti pour une journée-où-je-me-ridiculise-deux-fois-par-minute!

 

Départ de chez ma mère, où je passe le temps des fêtes avant de m’envoler au Fashion-Kingdom.  Petit détour par la maison pour aller chercher ma so-fifties petite robe et sa crinoline de tulle (ce qui m’a valu le commentaire « tu te déguises en quoi? » de la part de mon père, ce clown qui s’ignore) ainsi que des coupes à cocktails pour le souper de ce soir.  Allez savoir pourquoi, personne n’est surpris de savoir que même si mon frigo est perpétuellement vide, j’ai une collection assez impressionnante de verres divers et variés.  Je plonge donc la tête dans mon armoire et en extirpe une douzaine de verres à martini et un six-pack de coupes à margharitas.  Après avoir envisagé un – bref… mais pas tant que ça – instant de les transporter dans un sac en plastique mais, après réflexion, j’ai plutôt vidé des caisses de bières pour y empiler les dites coupes.  Non mais, faut bien récupérer!

 

Pour une raison que je ne comprendrai jamais, je n’ai jamais voulu apprendre de mes – nombreuses – expériences de voyages de paresseuse.  Allez donc savoir pourquoi, j’ai pris mon sac d’une main, ma valise de l’autre, j’ai mis deux livres dans le tas (j’avais peur d’en manquer) et j’ai positionné les deux caises dans un équilibre précaire qui avait comme – léger – désavantage de me bloquer complètement la vue.  

 

Ai-je besoin de préciser que nous sommes en plein solstice d’hiver (ce qui, ici, signifie, genre 3 pieds de neige) et que, avec la minutie qui me caractérise, mon plus récent pellage a consisté de quelques coups pieds paresseux sur les marches?  Sur presque toutes les marches, en fait.  Ai-je besoin de préciser que sur le chargement, seules survivent encore 6 toutes petites coupes qui ont dû être construites à l’épreuve des enfants (ou des grandes maladroites devant l’éternel).  Je vous épargne la description détaillée du vol plané mais une chose est certaine, la neige, ça amortit quand même assez bien les chutes.  

 

Retour à l’épicerie donc.  Avec une liste-made-by-mom… qui me connaît et n’a aucun – faux – espoir en ce qui concerne mes capacités.  Premier dilemme… c’est écrit « 2 boîtes de lait Eagle ».  Et moi, devant l’étalage, je suis réellement interloquée.  Lait évaporé, lait évaporé sucré, toutes sortes de formats… bref, je suis perdue. 

 

Et là, je bénis l’invention du cellulaire. 

 

– Maman?  Quand tu écris 2 boîtes de lait Eagle, c’est deux boîtes grosses comment?

– Ben, tu le sais, des petites boîtes.  

– 200 mL ou 270 mL?

– Je le sais-tu moi, Ka.  Ya juste une grandeur. 

– Non, yen a deux.  

(soupir au bout du fil)

– Il est écrit quoi sur les boîtes?

– Ben… lait Carnation!

(re-soupir)

– Pas du lait Carnation, Ka, du lait Eagle. 

– C’est pas pareil?

– Heu… comment dire…  Non. 

– Ya trois couleurs de boîtes… c’est laquelle?

– LIS CE QU’IL Y A DESSUS…  Lait Eagle normal. 

 

Je devais marmonner « lait eagle normal, lait eagle normal » parce qu’une dame m’est venue en aide en me délestant de 2 des trois cannes que j’avais en main.  

– Je pense que c’est ça que vous cherchez…

 

Je l’aurais limite embrassée.  

 

Autre grand moment de  gloirequelques pas plus tard.  C’est écrit sucre en poudre.   Mais tous les sucres sont des poudres, non?  Je songe à recomposer le numéro de maman mais bon, comme j’ai encore le fol espoir qu’elle m’aide pour le dessert incriminé (voire même qu’elle le fasse au complet), je décide de ne pas trop pousser ma luck.  Comme la gentille dame de tout à l’heure y était encore, je me retourne vers elle.  

 

– Madame, le sucre en poudre, c’est le blanc ou le brun?

 

Je sais, je n’ai aucun orgueil.  Voire même aucun amour propre.  Et là, j’entends un éclat de rire derrière moi.  Genre, un GROS éclat de rire. 

 

Et je vois, qui va vers la dame, le fils de la dite dame (que ma mère connaît, bien entendu, sinon ce ne serait pas drôle, les joies des petites villes).  Son fils de mon âge, qui me regarde comme si je débarquais d’un vaisseau spatial.  Et que je reconnais, of course.  Parce que bon, si je n’ai aucune chance de reconnaître qui que ce soit que je connais bien de nos jours si je le vois dans un endroit où je ne m’attends pas à le voir, mon cerveau ajoute très facilement 25 ans à la tête que quelqu’un avait ado… et je reconnais tout le monde de mon école primaire.   Le truc bien dans tout ça, c’est que je suis certaine que lui, n’avait aucune idée de qui était cette extra-terrestre déficiente de l’épicerie.   Du moins, j’espère.  C’est dans ce temps-là que je bénis le ciel de n’être pas très « remarquable » dans la vie!

 

Mais c’est quand même un peu mortifiée que je me suis limite garrochée vers la caisse et que j’ai payé mes achats.  Pour me retrouver dans le stationnement, dans la neige pas grattée, avec mon petit panier qui roule mal (il ne faudrait quand même pas faire trop simple, hein), à chercher ma voiture.  Ma voiture étant bleue flash, c’est pas bien difficile.  Mais là, tour du stationnement (plein… c’est le samedi avant Noël) et la voiture est in-trou-va-ble.  Je cours partout comme une poule pas de tête.  Et la seule chose à laquelle je pense, c’est « F.., si je me suis fait piquer ma voiture, je n’aurai plus de verres à drinks à prêter à ma collègue et elle va dire que je ne suis pas fiable ».  Au bout d’une dizaine de minutes d’intense solitude (imaginez la scène, là… parking bondé, tous les gens qui s’activent et moi, immobile au milieu, en proie au désespoir le plus profond et personne qui ne réalise à quel point je fais pitiéééé!!), je me décide à prendre le téléphone et à appeler mes parents pour leur annoncer que je n’ai plus de voiture.  

 

Silence au bout du fil. 

 

– Maman?

– Karine, c’est MA voiture que tu as prise.  Tu es sûre que ça va, chérie?

 

VDM. 

Et je passerai sous silence le fait que maman m’a rappelée  pour me préciser que sa voiture, elle était bleu nuit et que si j’appuyais sur le bouton sur la clé, les lumières s’allumeraient.  

 

Résultat des courses?  


Elle fait mon dessert!  Et moi, je lèche les batteurs de crème fouettée!  Retour en enfance power… ou peur pour sa cuisine de la part de maman!

 

Bon samedi!

Sixtine – Caroline Vermalle

Sixtine.jpgQuelle bonne surprise que ce roman!  En fait, avec Caroline Vermalle, j’aurais dû me douter que ce serait bien.   Donc, si ce billet a tant tardé, ce n’est pas parce que ça ne m’a pas plu, mais que ça a été une lecture disons… riche en avenetures diverses et variées!  Comme toujours dans ma vie fascinante, quoi.

 

Voyez-vous, j’ai reçu des épreuves 81/2 par 11.  À chaque fois que je lis ce genre d’épreuves, il m’arrive des histoires.  Cette fois, l’histoire a impliqué… mon bain.  Un jour, j’apprendrai ,n’est-ce pas.  Mais bon, pour faire court, le bord externe des pages a trempé dans le bain, j’ai sursauté, j’ai tenté de le sortir de là, mais comme je le tenais par le milieu, il a cassé en deux, les deux côtés ont fait un gros plouf dans mon bain – with mousse – et j’avoue que là, l’idée de retrouver mon séchoir à cheveux (ce qui est quand même un défi, quand on sait à quelle fréquece j’utilise (ou pas) cet accessoire) m’a déprimée, que j’ai tout laissé en l’état et que je me suis dit que je finirais par l’acheter.   Là, problème.  Il n’est pas disponible dans mon lointain pays de neige (yep, ces jours-ci, la chanson « Mon pays, ce n’est pas un pays, c’est l’hiver » est particulièrement d’actualité).  Su-per.  Commander?  Les frais de port sont plus chers que le livre.  Re-super.  Reste l’achat en ebook.  Ce que je fais.  Mais, comme je dis avec les enfants, « oh, oh, problème! »…  lire sur mon pc me donne un mal de tête d’enfer.  Du coup, j’ai fini par emprunter la liseuse d’une copine afin de pouvoir finir le roman.  Une chance qu’il était bien sinon, je pense que j’aurais fini par abandonner!

 

Bon, assez raconté ma vie (je sais, c’est un peu ma spécialité) et passons au roman. Il s’ouvre sur une scène de grand mariage flamboyant entre un richissime chef d’entreprise et une jeune actrice partie de rien.  Au Louvres, rien de moins.  Puis, changement de décor et direction l’Egypte où Nefertiti livre de nouveaux secrets.  Au même moment, on retrouve deux corps, l’un en vie (mais tout juste) et l’autre mort, dans la pyramide, dans une pièce scellée… il y a 4000 ans. 

 

C’est un roman bien différent des autres black moon que j’ai lus et j’avoue que je suis ravie de cet écart dans la ligne éditoriale.  Quand on arrive en Egypte, je me suis presque sentie comme dans un roman d’Agatha Christie ou d’Elizabeth Peters, avec un mystère limite impossible, de multiples personnages, une journaliste un peu gaffeuse et un étudiant en architecture, des conservateurs, des trafiquants d’art… bref, tout un petit monde qui gravite autour de la pyramide et de cet univers sablonneux et mystérieux.  La première partie met l’intrigue en place… et par la suite, ça nous emmène totalement ailleurs, avec le personnage de Sixtine, qui évolue petit à petit et qui prend de plus en plus de place. Et qui n’a, ma foi, plus rien à voir avec le « modèle original »! 

 

D’emblée, si je parle d’Agatha Christie et d’Elizabeth Peters, vous devez comprendre que l’ambiance m’a tout de suite accrochée, avec ce je-ne-sais-quoi de vintage et de cosy, malgré le cadavre et les mystères.  Puis, on bascule petit à petit vers autre chose, beaucoup plus contemporain, avec juste une touche de surnaturel.  Qui sont ces personnages?  De quel côté sont-ils vraiment?  

 

Un premier tome très maîtrisé, qui éveille l’intérêt et qui nous transporte ailleurs.  L’écriture est fluide, évocatrice, et elle convient parfaitement au récit qui nous est raconté.  J’ai des questions plein la tête, surtout concernant Thaddeus, le meilleur ami de Seth, qu’épouse Jessica au début du roman et l’enquêteur américain.  Et, bien entendu, sur ce qui a bien pu se passer pour qu’elle aboutisse dans cette pyramide où elle n’est pas sensée avoir pu entrer.   Et ce « rêve », qu’en est-il de lui?    

 

Bref, une belle découverte, sur fond d’Égypte, de mythologie et de traffic d’art.  À lire, vraiment!

Hongrie-Hollywood Express – Eric Plamondon

Hongrie-hollywood-express.jpgJe vous parlais il y a peu de lectures particulières… celle-ci en fait partie sauf que cette fois, l’étrangeté a parfaitement fonctionné pour moi.   Et quand je vous parle d’étrangeté, je pourrais vous citer ce moment où je lisais en salle de pause et où on m’a demandé si j’aimais bien mon roman. 

 

Moi : Oui, ça me plait beaucoup

Eux: Et ça parle de quoi?

Moi: Euh… en fait je ne sais pas vraiment…

 

Et j’étais page  40.  Ça peut donner une idée.  

 

Nous avons donc de courts passages qui nous baladent dans l’espace et dans le temps.  Nous passons d’un « je » difficile à cerner, un homme, en pleine crise de la quarantaine, à Johnny Weissmuller, qui est passé de la gloire la plus totale en incarnant le premier Tarzan parlant, à l’oubli et la déchéance.  C’est à travers un savoureux collage où chaque pièce a sa place et apporte quelque chose au tableau d’ensemble que nous est proposée cette réflexion sur la célébrité ainsi que ce sur quoi elle repose.  Le parcours de cet homme fascine, autant sa montée en tant que champion de natation, pour ensuite passer à l’écran, que sa descente.  

 

Ce premier tome de la trilogie 1984 (le second porte sur Brautigan et le troisième sur Jobs) intrigue, nous trimballe un peu partout, nous fait réfléchir, mais, surtout, nous fait passer un très bon moment de lecture avec des moments ma foi très drôles (le perroquet… pauvre  bête… et les scènes avec Lupe… my god!) et d’autres qui nous font ouvrir de grands yeux (des filmographies énumérées aux listes d’épreuves olympiques, avouez qu’il y a de quoi se questionner!) mais, étrangement, ces fragments forment un tout d’une cohésion étonnante et après cette courte semi-biographie, nous avons l’impression d’avoir un réel portrait du personnage qui devient très vivant et tangible.  Par petites touches, souvent disparates, nous voyons apparaître l’image globale.  Et ça marche!

 

Un roman intelligemment construit, très accessible, qui peut parfois laisser perplexe. On y croise des personnages célèbres, on y saupoudre l’histoire de l’amérique de l’époque.  Inspiré librement de Tokyo-Montana Express (de Brautigan, que, of course, j’ai maintenant envie de lire), Eric Plamondon a selon moi parfaitement réussi son pari avec cette fantaisie stylistique.  

 

J’ai adoré. 

Et je compte bien m’offrir « Mayonnaise » et « Pomme S », les deux tomes suivants.  Il y a des avantages, à lire en retard!

Un taxi pour Sherbrooke – Monique Le Maner

telechargement.jpgOn dirait que ces temps-ci, je me spécialise dans la lecture de romans étranges, dans lesquels j’ai un peu de mal à me situer au départ.  Ce fut encore le cas avec ce roman-ci, mais je dois avouer que cette fois, j’ai été moins envoûtée par l’ambiance à la fois un peu étrange et drôlatique qui nous est proposée.  En fait, j’ai assez assez dubitative jusqu’aux 15 dernières pages, où l’on comprend mieux.  Ou pas.  Et c’est ce qui fait que, finalement, je ressors avec un sentiment qui est certes mitigé, mais plus positif que négatif. 

 

C’est donc l’histoire de Yolande, voyante de son état. Elle a un don bien spécial: celui de voir la mort imminente des gens dans leurs yeux.  Ca peut sembler un problème, dit comme ça, mais en fait, le problème, c’est plutôt le contraire: elle ne voit plus grand chose.  Pour ne pas dire plus rien du tout.  Et là, à cause d’une vision, la voilà partie pour La Sarre, en Abitibi, sur les traces de Cricri, son ancien coloc, prince de la magie blanche.  Elle est certaine que c’est sa faute si elle a perdu son don.  Mais rien ne va se passer comme prévu car l’accompagneront dans cette folle balade en taxi Mathilde, recluse qui rêve d’être canonisée et ne veut pas mourir en état de péché et Léo, l’enfant qui a décidé de cesser de grandir quand ses parents sont morts.  

 

Un trio un peu – beaucoup paumé, donc.   Et, je l’avoue, j’ai dû mettre un moment pour les trouver le moindrement drôles – ou même intéressants.  Pendant la première moitié du roman, ils m’ont juste agacée parce que je n’étais pas certaine s’il y avait de la satire là-dedans ou si c’était du premier degré (je pense que je suis épuisée… ceci explique probablement pourquoi mon cerveau met deux plombes à réagir correctement).  Je me demandais vraiment où on s’en allait comme ça (au sens propre comme au figuré) et pourquoi on nous racontait cette histoire de voyante suante (je pense qu’on le mentionne quoi… 5 fois) avec ses compagnons peu ragoûtants.  Puis, graduellement, ça devient de plus en plus déjanté, ça prend davantage des allures de conte, on réalise bien qu’il y a anguille sous roche alors qu’on voit évoluer les personnages de façon diverses et variées.  Et là, j’ai commencé à apprécier ce que je lisais.  Et à sourire.  Et à plaindre sincèrement ces personnages perdus, qui tentent de se raccrocher à quelque chose.  Et la finale m’a convaincue.  Réellement. 

 

Un roman qui prend un moment à s’installer mais qui tourne en conte sur la vie, sur la mort, sur la façon de vivre aussi et notre rapport à la mort.  Certes, il y a exagération, comme dans tous les contes, mais certains personnages sont très tristes car ils nous rappellent un peu certaines gens, qui ne profitent de rien et qui ne font qu’attendre que ça passe.  Ou que ça arrive.  Et quand je dis « ça », ça peut représenter bien des choses, en fait.    Et pour cet aspect, ce roman est ma foi très bien fait.  La plume est maîtrisée, avec juste ce qu’il faut de « je » qui s’adresse à nous pour nous intriguer et juste ce qu’il faut de cachotteries dans la narration pour avoir un ces points de vue choisis et souvent peu fiables que j’apprécie beaucoup en littérature.   De plus, j’ai beaucoup apprécié le côté « pas rose bonbon gnangnan ».  Ça change. 

 

Une lecture dont je ressors mitigée, mais avec de la réflexion en banque.  Ça ne plaira probablement pas à tout le monde mais je suis persuadée que ce road trip saura convaincre plusieurs personnes.  Plus que moi!

Cher Père Noël…

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Oui, je sais… mes parents ne cessent de ne répéter qu’avoir tant de livres, c’est de la folie folle.  Donc, je n’ai pas beaucoup d’espoir de recevoir des livres sous le sapin cette année.  Comme toutes les autres, d’ailleurs!  En fait, on pense que je suis un peu cinglée en ce qui concerne les livres.  Bon, en fait, on pense que je suis un peu cinglée concernant beaucoup d’autres choses – que je n’énumérerai pas ici – mais c’est un tout petit mini détail, n’est-ce pas!

 

Mais disons que c’est une liste à mon Père-Noël-Intérieur (ben quoi… certaines ont bien une déesse intérieure championne olympique de gymnastique… moi, j’ai un P-N-I multimilliardaire.  Voilà).  Donc, mes plus récents « je-veux-je-veux-je-veux »!

 

Donc, sur l’idée de Bladelor… voici ma liste!

 

Côté littérature québécoise…

L'orangeraie

L’orangeraie de Larry Tremblay – parce qu’on en parle partout

 

mayonnaisePomme S

Mayonnaise et Pomms S d’Éric Plamondon – parce que j’ai complètement adhéré à Hongrie-Hollywood Express dont je vous parle bientôt…

 

guêpes

Où vont les guêpes quand il fait froid de Pascale Wilhelmy – parce que j’aime le titre et que je suis vraiment, vraiment curieuse de voir comment cette animatrice (à la base) peut écrire!

 

Charlotte Lavigne 1

La vie épicée de Charlotte Lavigne  de Nathalie Roy – à cause de Jules, qui d’autre!

 

Prague sans toi

Prague sans toi de Jean Lemieux – parce que UN JOUR il n’y aura pas devolcan et que j’irai à Prague!

 

chanson française

Chanson française de Sophie Bievenue – parce qu’il y a le mot « chanson » dans le titre. 

 

C'es tle coeur qui meurt en dernier

C’est le coeur qui meurt en dernier de Robert Lalonde

 

Côté littérature d’ailleurs ou traduite…

 

 

Confiteor 

Confiteor – Jaume Cabre – Faute à Cuné

 

Danse noire

Danse noire de Nancy Huston

 

Eduard Einstein

Le cas Eduard Einstein de Laurent Seksik

 

Une fille, qui danse

Une fille, qui danse de Julian Barnes.

 

interestings      

The interestings – Meg Wolitzer (je ne sais absolument plus pourquoi mais j’aime la couverture!)


un avion sans elle

Un avion sans elle de Michel Bussi (ça m’intrigue)

 

2666.jpg

2666 de Bolano – Encore la faute à Cuné la tentatrice


80 notes

80 notes de bleu de Vina Jackson (parce que c’est traduit par ma copinette Fashion!)

homme idéal

L’homme idéal (en mieux) d’Angéla Morelli (parce que c’est écrit par ma twinette cosmique)

 

En jeunesse et YA

 

Night school 2

Night School 2 – parce que quand même, ça fait un moment!

 

noss head 3

Les étoiles de Noss Head 3 – Sophie Jomain – parce que même si l’héroïne m’énerve, je veux voir la suite!

 

Belle époque

Belle époque – Elizabeth Ross – Pour Paris…

 

fille braise

La fille de braises et de ronces – Rae Carson – je ne sais plus pourquoi… mais j’avais noté ça.  Mais je réalise rque je pourrais lire en VO… bref, je verrai!

 

Côté « avec des images »… BDs et Albums pour enfants

 

blacksad 5 

Blacksad tome 5 – Parce que c’est Blacksad

 

noel de marguerite

Le Noël de Marguerite – faute à Allie!

 

paul a la campagne

Paul à la campagne – Rabagliati – Parce que c’est Paul

 

pyongyang

Pyongyang de Guy Delisle – Parce que c’est Delisle!

 

Il y a aussi toute la série « Sambre » que je veux… mais je ne sais pas DU TOUT par quoi commencer!!

 

Charles 1

Les livres de Charles le dragon… même s’ils n’entrent pas dans ma biblio!

 

M.Monsieur

Le château de M.Monsieur (trop mignon)

 

petites histoires animaux

Mes petites histoires d’animaux… parce qu’on l’a au boulot mais que je le veux pour moi!

 

Ce n’est, of course, qu’un – tout – petit aperçu de mes futurs cadeaux à moi de moi.  Tout petit petit!

Et ils rejoindront les 550 autres… au moins, ils ont de la compagnie et de quoi se faire des copains!


 Et vous, vous voulez quoi pour Noël?  Des coups de coeur, des conseils, des livres à ajouter ab-so-lu-ment sur la liste?

 

J’attends!

L’effet boomerang – Sophie Laroche

effet-boomerang.jpgC’est le deuxième livre de cette collection « Tabou » que je vous présente ici.  Cette collection traite – de façon très réussie – de différents sujets difficiles chez les adolescents.  C’est autant éducatif que divertissant et j’apprécie tout particulièrement le côté réaliste et pas « tout est rose et finit parfaitement ».   De plus, je trouve que les ados qui nous sont présentés sont très ados, justement, avec tout ce que ça implique de réactions fortes, de remises en questions, de hauts très hauts et de bas très bas.  

 

Dans « L’effet boomerang », on traite des secrets de famille.  Lou est en secondaire trois.  Quatorze ou quinze ans, donc (je ne me souviens plus exactement… je n’ai pas pas porté attention à ce détail).  Elle a un trippe sur Benjamen, a une meilleure-amie-pour-la-vie, Lucie et se fait sans cesse réprimander pour avoir placoté en classe.  De là découle son meilleur ennemi, le directeur adjoint, monsieur Bernard.    Puis, un jour, en retenue (encore), elle va devenir copine avec Milo, l’ex de sa meilleure amie.  Là, vous croyez voir venir l’histoire ,mais non.  Pas du tout.  C’est le prénom de Milo qui va déclencher la bombe à la maison, rendre sa mère blanche comme un drap et mettre son père dans tous ses états.  Lou va donc apprendre ce que toute la tribu cachait depuis un bon moment… et ça va la virer à l’envers.  

 

J’ai bien aimé le portrait de Lou, jeune fille drôle et intelligente, ainsi que ses réactions, qui sont certes très ados, très mélodramatiques, qui peuvent sembler démesurés aux adultes, mais qui reflètent bien ce qui peut se passer dans la tête d’un jeune quand on découvre quelque chose à quoi on ne s’attendait pas et qui remet en question la perception qu’on a de soi-même.  Et quand on en est à se construire, il y a beaucoup, beaucoup de choses qui nous remettent en question.  Et parfois, de l’extérieur, c’est difficile de comprendre pourquoi ça nous vire autant de bord.  Je ne vous raconterai rien ici, pour ne pas déflorer l’histoire.  

 

Je retiendrai surtout de ce roman l’histoire d’amitié entre Lou et Milo qui est ma foi très touchante et qu’on voit graduellement évoluer vers une vraie relation amicale.  J’ai eu plein d’amis « is » mais j’ai un souvenir précis d’un vrai ami « i », sans sous entendu aucun, avec qui j’ai été très proche pendant des années et j’ai réellement souri aux conversations entre Lou et Milo car je réentendais pratiquement les mêmes mots, dits par la moi-même de 16 ans que j’étais alors, avec mon meilleur-copain de l’époque.  Du coup, j’ai bien aimé cette partie-là.  

 

Si l’histoire en soi est moins forte que celle de Recrue, donc je vous parlais plus tôt, elle demeure très agréable à lire, avec une voix adolescente pleine d’humour parfois mais remplie de désespoir à d’autres.  Pas de miracle ici… juste une évolution, parfois en montagnes russes, mais positive tout de même.  Un joli moment de lecture, donc, remplie d’espoir. 

Malefica – 1 – La voie du livre – Hervé Gagnon

Malefica.jpgOn a vécu une drôle d’histoire, ce roman et moi.  Une histoire qui, je l’avoue, a connu un commencement un peu difficile mais qui s’est ma foi très bien terminée.  Enfin, terminée… le mot n’est pas tout à fait juste car je vous annonce d’emblée que je veux lire la suite. 

 

C’est avec Malefica que je décrouvre l’univers de Hervé Gagnon, qui a par ailleurs écrit une série jeunesse fort appréciée par les ados et préados : « Le talisman de Nergal » (dont j’ai, ô surprise, les deux premiers tome dans ma pile).   C’est ici un roman pour adultes, sur fond d’Histoire, d’Inquisition et de mystères presque millénaires.  Vous savez, un roman où les héros doivent décrypter des indices laissés il y a des centaines d’années, tout en étant pourchassés et traqués?   Si vous avez envie de ce genre de lecture et que vous n’avez pas peur de quelques scènes gores ou explicites, ce roman est pour vous.  Il y a en effet une intrigue intéressante, beaucoup d’action et un fond historique (le 17e) fouillé (pour la néophyte que je suis) et pas complètement fantasmé (après recherches, je réalise que l’auteur est historien de formation… ceci explique cela). 

 

Mais expliquons d’abord pourquoi au début, ça commençait mal.  Nous rencontrons notre héroïne, Anneline Dujardin, sage-femme et guérisseuse, alors qu’elle met au monde sa fille.  Alors que, quelques secondes après son accouchement, le lait coule à flots et perle au bout de ses seins (lucky her), elle comprend « le sens profond de ce que signifiait être une femme ».  Et là, je grince.  Je ne nie pas que la scène est très bien écrite, qu’elle rend l’atmosphère de fatigue et de béatitude, de tendresse et d’amour, mais en tant que femme (qui n’a pas d’enfant – et non, je n’expliquerai pas ici « comment ça se fait »), je suis ravie de savoir que je ne suis pas une femme au sens profond du terme.  Donc, on est très mal partis.   Ajoutons à ça de multiples références au sexe par toujours utiles au déroulement de l’histoire (pourtant, vous savez que je ne suis pas prude) ainsi que beaucoup d’adjectifs pour être bien certains que le lecteur a bien compris que le personnage décrit était bien méchant… j’ai eu peur.

 

Pourtant… pourtant, je me suis laissée prendre, après la mise en place de l’histoire (et ce même si la 4e nous raconte pratiquement tout ce qui va se passer… même des choses qui ne sont pas encore arrivées dans le premier tome).  J’ai trouvé les atmosphères, l’époque, le village d’Abeles très bien représenté et je m’y suis rapidement projetée.  Même s’il y a un peu trop de comparaisons à mon goût dans l’écriture, celle-ci est très évocatrice et efficace.  En quelques mots, l’auteur sait dépeindre parfaitement l’ambiance qui se dégage d’une scène précise.  J’ai eu tout au long de ma lecture des images dans ma tête. 

 

Les héros sont rassemblés un peu malgré eux.  Anneline est aux prises avec le nouveau curé de son village, qui la considère comme étant diabolique.  Quand à François, il a vu (enfin… presque vu) mourir sa famille pour avoir osé résister à un percepteur.    C’est un être perdu, rongé de culpabilité et qui se nourrit de vengeance.  Quant à elle, elle est farouche, fière et descendante d’une longue génération de guérisseuses, et surtout prête à tout pour protéger Jeanne, sa fille (qui est adorable).  Bien entendu, il va y avoir des secrets, un fameux livre (c’est dans le titre), des apparitions historiques, des revirements, des poursuites… et quelques tortures… un peu trop précisément décrites pour moi.  Disons que j’ai lu vite ces parties.  Heuresement, ce n’est pas comme ça pendant tout le roman. 

 

Un livre qui se dévore et qui nous transporte dans le passé, et dont je veux réellement connaître le dénouement.  Si certains personnages sont un peu trop manichéens pour moi (ou alors, trop appuyés), j’ai beaucoup aimé la façon de dépeindre l’environnement, la réaction des gens, leur peur et leurs revirements.  On sent que la façon de penser est différente et que c’est  bien ancré dans l’époque, du moins dans le récit.  Bref, ça bouge, ça évolue… et on ne s’ennuie pas!

 

À suivre donc.

Et une rencontre qui s’est finalement très bien terminée!