Colis 22 – Marsi

colis 22Allez hop, une deuxième BD québécoise avec Colis 22, de Marsi.   J’avais déjà bien aimé sa précédente BD et j’avais bien envie de découvrir ce thriller à vélo se déroulant à Québec.

 

C’est donc l’histoire de Pluton, sympathique coursier à vélo travaillant pour une entreprise un peu mystérieuse, qui offre plusieurs gammes de services, de photonique à lunaire.  Et surtout, ils les offrent à tout le monde.  Sans poser de questions.  Le seul problème, c’est que Pluton a un certain talent – ou un talent certain – pour les accidents.  Et que bon, la paperasse, c’est pas son fort.   Et un problème de livraison de colis va les mener dans une histoire abracadabrante… et dangereuse.  C’est qu’on est prêt à tuer, pour ce fameux colis 22.

 

Premier point, les dessins.  Ils regorgent de détails, c’est impressionnant.  J’ai adoré voir Québec à travers le regard de ce talentueux illustrateur, avec ses façades et son atmosphère caractéristique.  Impressionnée je suis!

 

Côté histoire, c’est à la fois drôle et stressant.  J’aurais peut-être préféré un scénario un peu plus resserré à certains moments, un rythme un peu différent.   Il n’y a pas de longueurs proprement dites, on ne s’ennuie pas, mais j’aurais davantage adhéré si ça avait été plus punché par moments.

 

Si vous avez envie d’une balade à Québec en vélo, pourquoi pas!

Et bon, un thriller BD, c’est différent de ce que je lis d’habitude.

Courage, Dafné /Mamie, papi et Dafné – Personnages de Diane Primeau

Courage, Dafné!Dafné est une petite fille qui aime beaucoup les doudoux.  Elle en a plusieurs, qui ont tous leur propre caractère, chacun est un animal différent, et ils sont mignons comme tout.  Les albums ne sont pas nécessairement écrits par la même personne, mais l’illustratrice et les personnages demeurent les mêmes.  Chacun d’entre eux a pour but de sensibiliser sur certains sujets et permet de les aborder de façon ludique avec les enfants.   C’est éducatif tout en étant très mignon.  Surtout les doudoux (nenon, pas de faute… ce sont des doudoux!).

 

Pour le lecteur adulte, ça peut semble très basique comme albums.  En effet, c’est une « cuterie » vraiment pour les enfants.  On aime parce que ça passe des messages importants et que c’est bien ancré dans le quotidien des petits.

 

Dans « Courage, Dafné », la poulette a très peur de s’inscrire à une nouvelle activité.  Elle ne connaît personne, elle n’a pas d’amis, elle n’est pas bonne dans ces choses-là.  Et dans ce court album, nous allons la voir surmonter ses craintes et avoir du plaisir.  Vous vous imaginez donc à quoi ça peut servir avec les petits!

 

Mamie, papi et dafnéDans « Mamie, Papi et Dafné », la miss est très contente de d’aller chez Mamie et Papi… qui font des choses agréables, qui ne disent jamais non et qui la gâtent.  Avouez que ça vous rappelle quelque chose, chers parents!  Du coup, quand elle revient à la maison, elle se demande bien pourquoi ce n’est pas la même chose.

 

Chaque page comporte 4 lignes et des images simples (et en rimes), claires et évocatrices.  Et je pense que c’est ce que je préfère dans ces albums : les images.  Elles permettent de suivre facilement l’histoire et les enfants peuvent facilement anticiper ce qui va arriver.   Le vocabulaire est simple, quotidien, très adapté aux petits, les thèmes sont proches de leur réalité.  De plus, quand on regarde les images, il est facile d’inciter les enfants à faire des phrases « faciles » à réutiliser par la suite.  Il y a également un travail sur les sentiments, les réactions… et comme je le disais, je pense que ça va parler à plusieurs!

 

 

Madame Victoria – Catherine Leroux

madame victoriaJ’ai adoré les deux romans  précédents de Catherine Leroux.  Autant « La marche en forêt » que « Le mur mitoyen » m’avaient séduite par leurs messages et leur images.   Sans compter que j’adore l’écriture de l’auteur, qui me touche à chaque fois d’une façon bien particulière.   Vous pouvez donc vous imaginer quelle hâte j’avais de lire son nouveau roman.

 

Et quelles attentes aussi.

 

Et je pense que ce sont ces attentes qui ont fait que oui, j’ai aimé ma lecture, mais je n’ai pas été transportée de la même manière que pour les précédents romans.  Certes, l’écriture est toujours là, puissante, évocatrice.  Certes, l’idée de départ est géniale.   J’ai adoré le début, les premiers portraits… mais malgré l’évolution des histoires, j’ai senti toutefois un essoufflement à la longue.  Fil rouge trop ténu?  Manque d’informations à propos du « présent »?  Je ne sais trop.  Mais n’empêche que ce roman est un objet littéraire fort intéressant, qui plaira, je crois, à plusieurs.

 

Mais je m’explique.   Catherine Leroux s’est inspirée d’un fait divers pour laisse son imagination et son talent se balader.  En effet, en janvier 2001, un squelette, celui d’une femme, a été retrouvé près de l’hôpital Royal Victoria, à Montréal, habillée de vêtements généralement portés par les employés d’hôpitaux.  Sauf que personne n’a été porté disparu.  Personne.  L’anthropologue Kathy Reich (oui, oui, la même, celle qui écrit les romans) a déterminé que c’était une femme.  50 à 70 ans.  Osthéoporose.  Arthrite.  C’est tout.   Personne ne sait de qui il s’agit.  C’est pour moi d’une tristesse folle.

 

Dans le roman de Catherine Leroux, elle nous offre des possibles.  Différents portraits de femmes, qui arriveront d’une manière ou d’une autre dans ce boisé montréalais.  Plus les récits avancent, plus ils flirtent avec le fantastique, l’improbable, la science fiction.   Quelques éléments reviennent d’une histoire à l’autre, pour nous ramener à la trame.  On y sent aussi une dénonciation de toute cette violence, cette indifférence par rapport à la condition de la femme à travers les époques, les endroits, les contextes.   Je conçois la démarche d’écrivain et j’en suis admirative.  Pourtant, je suis un peu restée sur ma faim, pour les raisons évoquées ci-haut.

 

Je reste fan de l’auteur hein… c’est juste une mini-déception… à cause, probablement, de trop grandes attentes.

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La mouche dans l’aspirateur – Mélanie Watt

la mouche dans l'aspirateurJ’aime beaucoup Mélanie Watt, qui réussit toujours à me faire rire avec ses commentaires un peu décalés, même dans des situations un peu désespérées.   Ici, c’est un très joli album avec des images, peu de texte et des « commentaires de mouche » pour compléter le tout.

 

C’est donc un album sur le deuil et sur les étapes par lesquelles nous passons quand une situation nous échappe.  Une mouche entre dans une maison… et se retrouve prise dans un aspirateur, sans sortie visible.  Et, hors de l’aspirateur, un chien s’ennuie de son doudou, aussi pris dans la dite balayeuse.   Chacun de leur côté, ils vont passer par les 5 étapes du deuil.  De déni à l’acceptation en passant par le marchandage, la colère et l’acceptation, le tout est illustré par le biais de miss Mouche qui passe par tous ces états d’âme… à la vitesse grand V.  Ben quoi… c’est une mouche.

 

Les images sont super mignonnes, certaines toutes douces, d’autres pleines de détails, surtout celles dans l’aspirateur.  Il y a aussi des réflexions drôles et une mouche aux expressions loufoques et mélodramatiques qui, étrangement, font sourire l’adulte… et l’enfant.  C’est très très exagéré, très drama queen, mais ça passe et ça rend les choses plus accessibles.

 

Un album qui vaut le coup, plein d’espoir, et qui peut aussi servir à expliquer aux petits ce qui se passe en eux lors d’événements bouleversants.  Un joli album pour amorcer la discussion avec les cocos!

Parlons traduction et expressions québécoises avec Angéla Morelli

Le petit billet du samedi, en vidéo, comme toujours.
Bon, là, je suis paresseuse, et je ne vais pas tout vous résumer. Mais bon, en gros, on jase traduction, de cow boys, de vocabulaire BDSM (un peu), de calques et j’essaie de voir si elle me comprend pour vrai, ou si elle fait juste semblant. Bon, on déconne un peu… mais pas trop.

Et bon… si vous avez les droits pour Stephanie Plum de Janet Evanovich, Miss Angie est prête à faire des bassesses pour le faire. Le message est lancé!

Bon mois québécois!

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Le grand galop – Marie-Noëlle Gagnon

Grand galopVoici un roman dont je ne suis absolument pas capable de parler, mais que j’ai a-do-ré.  Comment expliquer ce qui m’a tant accrochée… Est-ce le désir de vivre, l’espoir de vivre de la narratrice?  Est-ce la puissance de ses vies rêvées?  Le tourbillon des mots qui nous projette d’une possibilité à l’autre, sans que nous sachions trop quelle version croire?  Ou peut-être est-ce en raison de ce dernier chapitre, qui m’a ramenée directement à ce qui se passait dans ma petite tête d’enfant… parce que c’était pareil, identique.

 

Bref, je ne sais pas.  Mais je vais quand même tenter de m’expliquer un peu, hein!

 

Voici donc un roman québécois bien particulier, à la narration explosée en dizaines de possibles, de vies parallèles.  La narratrice rêve sa vie, revit son passé, imagine ce qui a été, ce qui aurait pu être.  La plume est belle, poétique, mais accessible à la fois et j’ai totalement adhéré au procédé d’écriture utilisé, soit reprendre le même début de paragraphe pour nous amener ailleurs, dans une autre version de son existence.

 

La narratrice avait rêvé d’être funambule.  Elle avait rêvé d’une fille qui s’appelait Anne (comme celle aux pignons verts) et d’une vie magique.  Suite à une rupture, elle se trouve à la croisée des chemins… et ils vont vraiment s’entremêler.

 

Lu d’une traite, pour mieux apprécier les reprises, la superposition des époques et l’écriture de l’auteur, ce roman m’a tenue éveillée une bonne partie de la nuit… et m’a fait m’envoler dans d’autres rêves que les miens.

 

À découvrir, si vous avez le goût d’un roman un peu différent.

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Trésor des expressions québécoises – Pierre DesRuisseaux

Trésor des expressions québécoisesQuand j’ai vu ce recueil chez Fidès, je n’ai pas pu résister.   Expressions québécoises, j’adore.  J’adore surtout faire deviner aux copines ce que ça veut dire.  Je l’ai d’ailleurs fait avec Angéla Morelli, qui est beaucoup trop habituée  à m’entendre parler pour que ses réponses soit drôles!

 

Ceci dit, j’ai beaucoup aimé chercher les expressions, certaines connues, d’autres moins.  C’est assez complet comme recueil (j’en ai cherché quelques unes que je n’ai pas trouvées, mais pas tant que ça, en fait, ce qui est bon signe..) et c’est facile de trouver plusieurs significations, utilisations possibles.

Ce que j’ai surtout bien aimé, c’est qu’il y ait des citations réelles où sont utilisées les dites expressions.  Parfois, c’est pris sur le net, mais d’autres fois, ça vient d’oeuvres québécoises souvent bien connues.  Du coup, ce dictionnaire est aussi une fenêtre ouverte sur la culture québécoise dans laquelle il fait bon fouiner de temps en temps.

 

J’en prends au hasard… auront-elle la même signification pour vous?

  1.  Avoir le câble
  2. La tête à Papineau
  3. Être un brin sur rien.
  4. Prendre du pic.
  5. Etre une bonne botte (ouuuuh…. j’ose!)
  6. Etre colon
  7. Avoir la fale basse
  8. Etre en famille
  9. Gosser
  10. Bebelles

 

Ok, faut pas croire qu’on les utilise tous les jours hein… mais bon… certaines, dans mon cas… souvent!

 

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Paul dans le Nord – Michel Rabagliati

Paul dans le nordPour ma première BD du mercredi de ce mois québécois, c’était ÉVIDENT que j’allais vous parler du nouveau Paul.  Parce que c’est Paul.  Et qu’il est nouveau.  C’est comme 1+1 = 2.   Et c’est un bon opus que celui-ci.  Pas mon préféré, mais un bon.

 

Le personnage de Michel Rabagliati a 15-16 ans dans ce tome.  Il est tout plein d’hormones, vient de déménager et est en guerre ouverte contre son père, qui est en pleine construction d’un chalet à St-Sauveur.  Dans sa nouvelle poly, il fait la rencontre de Ti-Marc qui va devenir un vrai ami.  Il va commencer à aller revirer « dans l’Nord », vivre son premier amour.  L’adolescence avec un grand A, avec tous les excès et les folleries que ça implique.

 

Paul, c’est un regard à la fois lucide et tendre jeté sur la vie de l’époque et sur ce personnage qui lui ressemble  probablement un peu à son auteur.   Cet été-là, c’est l’été des olympiques de Montréal et c’est rythmé par ces épreuves que Paul va tomber en amour.  Encore une fois, le dessin est précis, rempli de détails qui nous font revivre le Montréal de l’époque.  C’est bourré de références, de souvenirs mais ce que j’aime surtout, ce sont ces planches symboliques, souvent sans paroles, qui nous font réaliser des événements importants de l’histoire.  J’ai beaucoup aimé la séquence où on ressent clairement la fin des illusions, la fin de l’enfance (du moins, je l’ai interprété comme ça).

 

Beaucoup de tendresse et de justesse dans ce regard sur l’adolescence.   Beaucoup d’humour aussi (le trip sur le pouce est hilarant… ça nous rappelle tous nous niaiseries de jeunesse!  Et non, je ne vous raconterai pas ma pire.  Ça rappellerait des mauvais souvenirs à ma mère!).  Bref, c’est Paul.  Moins sombre que Paul à Québec, mais touchant dans un autre registre!

 

C’était ma BD de la semaine (Yaneck nous héberge ajd) et aussi ma première BD québécoise de ce mois.

 

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BD-de-la-semaine

La belle mélancolie – Michel Jean

la belle mélancolieUn nouveau roman de Michel Jean, c’est pour moi une lecture assurée.  J’avais adoré « Elle et nous« , qui reste mon préféré à date, été très touchée par « Le vent en parle encore« , du coup, c’était certain que je lirais ce roman dès qu’il arriverait chez moi (ce billet a été écrit d’avance, comme plusieurs).  J’ai finalement réussi à le lire avant d’aller jaser avec l’auteur au salon du livre du Saguenay… mais j’ai oublié de l’amener pour aller me le faire signer.  Silly me!

 

Ce roman est tout à fait différent de ce que j’ai lu de l’auteur à date.  Certes, il y a une histoire qui se déroule dans le monde des premières nations (chez les Inuits, au Nunavik), mais c’est surtout l’histoire d’un homme, Arnaud.  Un homme bien imparfait, un homme qui a dévié de la voie qu’il voulait emprunter quand il se laissait guider par les idéaux.    Après avoir fait son droit pour défendre la veuve et l’orphelin, il est dans une boîte de communications qui fait surtout de la gestion de crise, de la « limite de dégâts » quand les grands de ce monde merdent un peu.  Ou beaucoup.  Et cette fois, il y a eu des morts dans une mine au Nunavik, ce qui va l’emmener là-bas.  Et qui déclenchera une remise en question chez Arnaud.

 

Michel Jean n’aime pas les « mots de trop » (pour le citer).  Il nous livre donc un roman avec un style simple, qui va droit au but, et qui ne s’égare pas dans les adverbes et les adjectifs.  Moi, avec ses thèmes à lui, ça me plaît et je trouve que ça sert ma foi fort bien ses histoires.  Il sait aussi créer des personnages masculins pleins de failles mais auxquels on s’attache et qui, souvent, ont un parcours intéressant.  C’est encore le cas ici.  Une réflexion sur les choix que l’on a faits, les chemins que l’on a empruntés, sur ces remises en question qui, parfois, nous font bifurquer et qui nous laissent parfois désemparés par rapport à nous-mêmes.   Et quand on est une « vieille comme moi », veut veut pas, ça me rejoint.

 

J’aurais juste aimé quelques pages de plus, surtout sur l’événement qui est un déclencheur dans cette histoire, celle qui se passe au Nunavik.  J’aurais aimé en savoir plus sur ce peuple, sur ces personnages.  Peut-être est-ce parce que j’aie quand Michel Jean nous parle de la culture autochtone.    Bref, c’est mon petit bémol à moi!

 

Maintenant, j’attends le prochain!

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Chercher Sam – Sophie Bienvenu

Chercher SamOh  boy… Quelle claque que ce roman.  Mais quelle claque.  J’ai dû le mettre directement dans les mains de Yueyin pour qu’elle le lise illico, ne serait-ce que pour en parler avec quelqu’un.   J’avais été tout aussi ébranlée par Et au pire on se mariera il y a quelques années.  Il faut dire que l’auteure a le don pour se mettre dans la peau des mal-aimés, des exclus, de ceux qui ont rarement l’occasion de prendre la parole.  Ici encore, elle nous fait entendre la voix de l’un de ces personnages, Mathieu, un SDF Montréalais, avec une maîtrise de l’oralité québécoise qui étonne pour quelqu’un qui n’est pas né ici.

 

Mathieu vit dans la rue.  Pour expier.  Pour essayer de survivre en dedans.  Je ne dirai pas ce qui l’a mené dans la rue, vu que nous le découvrons petit à petit dans ce court roman, alors que Mathieu se lance à la recherche de Sam, son pitbull et compagne (parce que c’est une fille) de tous les jours.  Alors qu’il croyait qu’il n’avait plus rien à perdre, il perd son chien… et se retrouve face à lui-même.

 

C’est un roman coup de poing, dur et beau à la fois.  Les personnages sont me sont tout de suite apparus comme présents, humains, vivants.  Il faut, bien entendu, choisir son moment car s’il y a de l’espoir qui se pointe parfois le bout du nez, il faut quand même le chercher, le projeter.  On souffre avec Mathieu et la découverte de son drame personnel nous glace le sang.  Tant de douleur semble difficile à imaginer.

 

Le roman d’un écorché de la vie, qui s’est battu jusqu’à ne plus y croire, jusqu’à ne plus croire qu’il le méritait.   Définitivement, je lirai tout ce qu’écrit Sophie Bienvenu.

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