Ma vie parisienne – Paris, j’arrive!

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Je sais, je vous rabats les oreilles avec ce voyage depuis quoi… 3 ans!  Mais enfin ça y est.  Je suis en congé pour 6  mois et je suis dans l’ailleurs pour presque 6 mois.    Presque.  Du coup, jeudi, j’ai dit au revoir à mes collègues de bureau et aux tempêtes-de-neige-pas-rapport-en-avril et je me suis préparée pour partir.

 

Et vous savez quoi?

J’étais hys-té-ri-que.   Mais genre, à fond.  Vous savez, quand choisir entre deux jupes pour porter dans l’avion devient un dilemme cornélien?  Quand vous vous dites que vraiment, cette culotte de plus va PEUT-ÊTRE vous faire buster votre limite de bagages?  Ouais, j’en étais là.  Mettons que c’était le temps que je parte!

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Et que j’arrive, par la même occasion.

 

Et là, poor guys, je me suis donner comme projet de bloguer un peu pas mal tout mon voyage.  Du coup, des billets-pas-de-livres, il va y en avoir.  En masse.  Au pire, vous les skipperez!  Mais deux blogs, sérieux, ça devenait vraiment n’importe quoi.  Les bouquins vont devoir partager!

 

Je pense que beaucoup le savent… j’aime pas l’avion.  Mais genre, pas pantoute.  Je l’ai pris une tonne de fois sans pour autant réussir à m’habituer aux décollages.  On dirait que j’ai peur que les moteurs ne soient pas assez forts et que l’avion parte à reculer au lieu de continuer à monter (je sais, c’est d’un ridicule sans limite… mais faut pas chercher la logique).  Aujourd’hui, j’ai – encore une fois – dormi tout le long (il paraît que nous étions au centre d’un triangle maléfique de bébés qui hurlaient en canon pendant 6h… mais je n’ai rien entendu de tout ça), mais j’ai quand même eu mon moment freak out où j’ai appelé mon père un peu paniquée.

  • Il y a pas de monde à l’embarquement.  En fait, je pense que c’est un tout petit avion minuscule.  J’ai compté les fenêtres et il n’y en a que 33.  Il va pas toffer la traversée de l’Atlantique. ON VA TOUS MOUUUUURIR!

 

D’accord, j’ai réalisé ensuite que je regardais l’avion d’à côté (qui partait pour un truc tout près) et qu l’avion était juste… pas plein, mais c’est un détail hein.  Ca devrait être interdit, de nous faire des peurs de même!  J’ai donc été obligée de boire une bière et de me bourrer de pizza.  Pas le choix.  Thérapeutique, c’était.   J’ai aussi pu ressortir mon anglais pour jaser avec des gens qui partaient faire le chemin de Compostelle avec chacun un petit mini sac à dos de rien du tout.   Je n’ai même pas osé comparer avec ma géante de valise violette remplie à ras-bord (je suis la reine de l’indécision quand vient le temps de choisir quoi emporter, même quand je me dis que je vais être sage!

 

Toujours est-il que… je suis là!

Et que ma vie parisienne a commencé en grand.

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Fabienne a le don, voyez-vous.  Chaque fois, c’est la même chose.  J’arrive, complètement jet-laggée, complètement à côté de la track… et on a des journées folles.  Cette fois, c’était la soutenance de thèse d’une de ses copines, à l’Ensci (si comme moi, vous ne savez pas ce que ça mange en hiver, c’est l’École Nationale Supérieure de Création Industrielle).   Je pensais être tombée sur une autre planète, moi qui débarque du monde scientifique.  Avouons-le, le concept de vitrine-type (qui n’existe pas, semble-t-il), m’échappe totalement mais les projections étaient chouettes et faisaient un très bon effet.   Oui, c’est tout ce que l’inculte du design industriel va pouvoir vous dire de constructif!  Faut pas trop m’en demander!

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On a donc poursuivi avec un petit verre sur les toits de Paris, avec une vue magnifique (le Sacré-Coeur d’un bord et la Bastille de l’autre), au soleil, sans veste (oui, mes copains québécois, je vous entends saliver d’ici).  Et je vous rappelle quand même qu’il n’était pour moi que 7h du matin.   Surréaliste, mais sympathique (comme dirait l’autre).

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J’ai ensuite trouvé le moyen de me ramasser chez le coiffeur le plus chic de Paris avec les cheveux attachés en motton, tout couettés de leur gros trip en avion.  Quand j’entends ce qu’il disait des cheveux de ses clientes (non mais vous avez vu, c’est VERT, mais qu’est-ce qu’elle a foutu!!!), je n’ose même pas M’IMAGINER ce qu’il a pu penser de ma tignasse pas arrangée.  C’était limite gênant.  Mais le coiffeur de Fab trouvait mon accent « craquant »… peut-être que ça va pardonner mon look échevelé-pas-maquillée-fripée-de-l’avion!   Juste peut-être!

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Ensuite, passons à la VRAIE base de la pyramide de Maslow… le RÉSEAU!  Selon Fabienne, j’ai pu goûter à la vraie de vraie France.   Première boutique : fermée jusqu’au 13 juin.  On prend nos papattes et on marche (par ce temps ensoleilé, ya pire, mettons) jusqu’à République où nous nous faisons accueillir par un :

  • Ah non, ça va pas être possible, des cartes SIM, ici, yen a plus.

Moi, dans ma tête, je me dis que c’est foutu. J’Imaginais déjà mon rêve de réseau s’envoler mais non, en fait.  Pas du tout.

  • Il faudrait aller à l’autre boutique, à Bastille
  • Ben non, elle est fermée.
  • Ah, il faut aller aux Grands Boulevards, alors.  C’est juste à côté.

 

Ok.  Récapitulons.  Leur compagnie a encore des cartes SIM mais eux, ils n’en tiennent plus.  On se regarde, se consulte, on se dit que demain, c’est le festival du roman féminin et que ça risque c’être un peu dur d’aller jusqu’aux Grands Boulevards quand il réplique.

  • Ah non, mais demain, vous revenez ici, on va en avoir!

 

Ahhhh ils sont juste en rupture de stock!  Non mais pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué, hein!  Je pense que je ne comprends rien au « français-de-france »!   Bon, ils ont promis, juré que demain ce serait ok…  mais bizarrement, j’ai pas confiance.   Et vous?

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Il nous a fallu un cocktail pour se remettre de toutes ces émotions!

Ben quoi… on l’a bien mérité, non?

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Et là, c’est préparation car ce soir, on va manger avec une auteure américaine (que je ne connais pas…  Lorelei James, qu’elle s’appelle).  Je suis en train de chercher mon anglais dans mon cerveau jet-lagué!  Reste à voir si je vais le trouver!

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Update: Finalement, c’était super bien, super bon et hyper agréable.  On a dit des conneries, discuté romances, cowboys et bikers, après avoir tenté de convaincre Lorelei James qu’il FAUT lire Angélique, dans un anglais plus qu’approximatif pour cause de champagne et de langue qui refuse de se placer au bon endroit (dans la bouche… qu’allez-vous penser!)

 

A bientôt!

 

PS: Ah oui, j’ai terminé Vi, de Kim Thuy, pendant que Fabienne dépensait le PIB du Lichtenstein en coiffeur.  Beaucoup aimé!

 

Après la foudre – Brian Selznick

après la foudreLors du salon du livre de Québec, j’ai longuement hésité entre deux titres de cet auteur chez  Scholastic (l’autre, c’est Hugo Cabret, celui que tout le monde connaît) pour porter mon choix sur celui-ci.  Et j’ai drôlement bien fait car le thème abordé me parle énormément.

 

C’est donc l’histoire de deux enfants qui aimeraient trouver leur place, et que leur quête va emmener à New York.  Sauf que Ben vit en 1977 et Rose, en 1927.  Ils vont nous raconter leur histoire, chacun à leur manière, en alternance.  Celle de Ben est en mots, celle de Rose en images et même si elles ne se passent pas à la même époque, elles ont une manière toute particulière de se « répondre », selon moi.    Et ces choix sont particulièrement judicieux.

 

C’est connu, j’aime énormément les histoires de quête d’identité et celle-ci, destinée à un jeune public malgré ses 600 quelques pages, est jolie, touchante, et composée de très belles illustrations qui nous font voir le monde d’une autre façon.  Étant petite, j’aurais a-do-ré avoir un tel livre, qui a l’air d’un livre « de grands » , qui a tout plein de pages, mais qui est adapté à mon âge et mes intérêts.  En plus, il n’est pas trop simplifié, il ne prend pas les enfants pour des cons, et la plume agréable et fluide.    Tout pour me plaire.

 

Ajoutons à ça une action qui se passe à New York, en grand partie dans le musée d’histoire naturelle, avec un jeune garçon qui aime collectionner, ranger… Il y a des ossements, des cabinets de curiosités, des pièces secrètes… bref, j’aime.

 

J’ai adoré découvrir le thème petit à petit, alors si vous êtes tentés, ne lisez pas la suite et laissez-vous porter.   Par contre, je sais que j’en attirerai quelques autres – dont PLUSIEURS collègues orthophonistes – si j’en parle un peu.

 

DONC, MINI-PETITE-RÉVÉLATION…

En tant qu’orthophoniste, difficile de résister à ce roman.  Pourquoi?  Parce que ça parle de langue des signes, de surdité et d’intégration dans les années 20 et 70.   Ça parlent d’enfants qui rament à apprendre à parler et à lire sur les lèvres et qui cherchent juste un moyen de communiquer.   Bien entendu, on pourrait parler de petites invraisemblances, du fait que les choses ont changé… peut-être!  Mais j’ai choisi de le voir avec des yeux de fille qui veut découvrir la vie par les yeux de Rose.  Et j’ai beaucoup aimé!

Je veux un monstre! – Élise Gravel

Je veux un monstreÉlise Gravel et ses monstres, ça fait longtemps que je les suis.  Du coup, j’étais ravie de recevoir nouvel album dans la même veine.  C’est toujours un plaisir de passer avec un moment avec ces petits bonhommes tous plus étranges les uns que les autres!

 

C’est donc l’histoire de Winnie.  Tout le monde a un monstre sauf elle.  Et imaginez-vous que c’est une experte en monstres.  Elle a même un livre complet sur ça!  Quand papa craque pour un bébé monstre, qu’il appellera Gus, c’est le plus beau jour de sa vie!

 

Quel plaisir de lire les gaffes de bébé-monstre!  C’est drôle, ça fait rire les enfants et ça les fait parler tout plein.   Et si ce n’est pas une histoire avec une trame narrative classique, ça permet de travailler d’autres types de discours.  On peut décrire les monstres avec nos 5 sens, leur trouver des qualités, des défauts, faire exprimer aux enfants leurs préférences.  En plus, ça donne l’occasion d’inventer plein de noms bizarres et de travailler le concept « vrai mot »/ »mot inventé ».  J’ai rarement autant de qualificatifs et de comparaisons que dans ces descriptions avec les enfants (gluants, morveux, dégoûtants, puants, qui sent comme un pet/une poubelle/une vieille couche… bref, ils trouvent ça hi-la-rant!  Et moi aussi, du coup!

 

 

La curée – Émile Zola

la curéeOk.  Avouons-le d’emblée, cette lecture de Zola n’a pas été aussi concluante que la précédente.   Si le contexte historique est ma foi fort intéressant, entendre parler d’argent et de magouilles financières pendant tout plein de pages, ça m’ennuie profondément.  Même que ça m’emmerde royalement.   Du coup, il y a une grande partie du roman qui, après un intérêt initial, lié à la destruction de Paris pour construire les grands boulevards d’Hausmann, a été écouté avec un intérêt tout relatif (parce que oui, je l’écoutais).  Genre que je portais plus attention aux répétitions dans les descriptions qu’aux tours de passe-passe financiers.  Heureusement, l’histoire de Renée, pauvre petite fille riche qui va se laisser surprendre par les fêtes et la vacuité de son existence.

 

Le Rougon impliqué est Aristide, le fils préféré de Mme Rougon.  Il a abouti à Paris avec sa femme Angèle, dans un petit appartement minable où, avec son ambition légendaire pour l’argent, il n’est pas très heureux de son sort.   Après (voire même pendant) la mort d’Angèle, sa soeur Sidonie lui déniche une jeune fille qui doit absolument être mariée, et vite.  Il va donc se retrouver mariée à la jeune et belle Renée Béraud du Chatel, avec l’argent de qui il va se lancer dans les affaires.  Ou plutôt dans la spéculation.  Son truc?  Profiter de ses accès à l’hôtel de ville pour spéculer sur des terrains qui seront éventuellement expropriés pour faire passer les grands boulevards.

 

Renée, quant à elle, est belle et adulée.  Son mariage, très libre, la satisfait et elle joue à la mère avec Maxime, le fils adolescent d’Aristide.   Elle va d’une fête à l’autre mais cherche « quelque chose de plus » de la vie.  Le problème, c’est qu’elle ne sait pas trop ce que ça peut bien être.   Son histoire à elle m’a beaucoup plu et intéressée.  Ce personnage, un peu écervelé et égocentrique a réussi, à l’occasion, à me toucher et ses histoires m’ont émue, malgré son rôle de « pauvre petite fille riche ».

 

Encore une fois, la narration est construite de façon non-linéaire et m’a plu.  Par contre… disons que ce ne sera pas mon préféré.  Définitivement pas.  Même si Zola réussi à rendre tout ce grouillant petit monde particulièrement réel!

Le bon petit livre – Kyo Maclear/Marion Arbona

bon petit livreOh que j’ai aimé ce bon petit livre!  En fait, j’aime toujours les livres qui parlent de livres et de l’amour de la lecture.  C’est un thème très gagnant avec moi.  Et cette histoire de rencontre avec un livre, qui sera pour un jeune garçon une porte ouverte vers la littérature en général et les mondes imaginaires, est tellement bien vue et bien illustrée que je l’ai lue avec le sourire d’un bout à l’autre!

 

Le bon petit livre n’a l’air de rien à côté de tous ces autres avec des bandeaux, des prix, des couvertures flashy mais quand un petit garçon le découvre, sa vie va changer.  Il va devenir son ami fidèle, l’accompagner partout, en faire un lecteur… puis, il va disparaître.

 

Et là, on réalise tout l’effet que ce petit livre a eu sur le jeune lecteur en devenir, sur son imagination débordante.  Et ça, c’est juste magique quand ça arrive chez un enfant.

 

Avec mes cocos, je m’en suis servi pour travailler les phrases à structure répétitive, vu que les illustrations aux couleurs vives et aux personnages stylisées s’y prêtent parfaitement.  Dans une double page, on peut décrire où le petit garçon cherche le livre, dans une autre, on peut travailler le participe présent en décrivant ce qu’il fait d’autre en lisant… des tonnes de possibilités, sans parler des occasions que nous avons de faire inventer des scénarios invraisemblables aux petits.

 

Adoré, j’ai!

Yep.  Yoda je suis!

Le temps retrouvé (La recherche du temps perdu #7) – Marcel Proust

Le temps retrouvéOh my… comment vous parler de ce tome final de la recherche… Je sens que je ne vais pas y arriver, pas arriver à vous faire comprendre tout ce que j’ai pu ressentir, à vous faire bien saisir tous les petits moments où j’ai eu l’impression, comme le narrateur, d’avoir de micro-révélations, où le temps s’est entrouvert pour moi.    Bref, ce tome termine magnifiquement cette fresque qu’est la Recherche et nous permet de la voir un peu autrement.  Pas totalement, mais un peu.

 

Du coup, j’ai le goût de tout relire.  Et j’ai l’impression que j’en retirerais tout autre chose. C’est pas gagné, hein!

 

Ce roman s’ouvre sur Tansonville où il retrouve Gilberte, mariée à St-Loup.  Celui-ci est à la guerre et elle a quitté Paris pour éviter les bombardements.   Nous retournerons ensuite à Paris, où, en raison de la guerre, tout le monde est germanophile (sauf Charlus) et où les mentalités évoluent doucement.  Puis, la partie qui m’a le plus marquée, la matinée chez la princesse de Guermantes, où le narrateur retrouve – en raison de quelques moments de grâce – la croyance qu’il peut écrire et qu’il a une oeuvre grandiose en tête, qui n’attend qu’à être écrite… et qu’il manquera peut-être de temps.

 

C’est dans ce tome que tous les personnages prennent une dimension supplémentaire, celle de leur évolution dans le temps.  Ce moment où le narrateur réalise que le temps a passé, qu’il n’y a pas échappé et qu’il a eu prise sur tout le petit monde.   Et soudain, tout le roman prend une autre perspective, tous les personnages gagnent en épaisseur et on prend conscience que même en analysant, en tentant de les considérer sous toutes les facettes possibles, le fait qu’on soit arrivé au milieu de leur histoire a influencé toute notre perception…  J’ai adoré constater l’évolution du monde, le voir sous différents angles, et réaliser, plus tard, que peut-être avais-je moi aussi pris pour acquis son immuabilité?

 

Lire Proust et le réinterpréter à la lumière de sa perception de l’art, telle qu’exposée dans le roman, c’est toute une expérience.  Impossible de ne pas s’arrêter à l’occasion pour tenter d’y ajouter nos propres idées, nos propres expériences.   Et à la fin du roman, le romancier émerge, tardivement, et donne à la recherche une autre dimension.

 

Bien entendu, on retrouve les personnages que l’on connaît.  Saint-Loup, Mme Verdurin, la duchesse de Guermantes, Françoise, Gilberte, Charlus… et on découvre certains aspects d’eux, on les voit évoluer.  Et on voit comment leur perception du passé a changé.   Je ne vous mentionnerai aucune scène (même si une m’a fait éclate de rire et texter les copines, hilare…) mais j’avoue qu’il y a des choses que je ne croyais pas trouver dans Proust.  J’ai été fort intéressée en voyant la guerre par le regard de Proust.    J’ai tout aimé.  Et il a passé trop vite.  Vraiment trop vite.  J’en aurais voulu encore.

 

Comme je disais, il va falloir que je le relise, un jour, quand j’aurai grandi encore un peu.  Et je garderai en mémoire l’art qui émerge quand le passé devient partie intégrante du présent.

 

Magistral.

Dans mes bras – Émile Jadoul

Dans mes brasCe n’est pas un secret, j’adore le petit pingouin créé par Émile Jadoul.  Il est mignon comme tout, les images sont craquantes, le texte est simple  et, encore une fois, la thématique choisie est tout  fait appropriée aux touts petits.   En effet, quoi de plus « right on » que la jalousie chez les touts petits à l’arrivée d’un petit frère ou d’une petite soeur?

 

C’est donc ce qui arrive à Léon, petit pingouin adorable comme tout, chez qui arrive Marcel, nouveau bébé pingouin… que Léon trouve parfait.  Dans son lit.   Pas ailleurs.  Et soudain, il réalise que le bébé va sortir de son lit.  Un jour.

 

Mais surtout pas pour aller dans SA chambre.  Ni dans les bras de SA maman.  Ou sur les épaules de SON papa.   Une belle occasion pour discuter de la place de chacun des enfants… avec une finale toute choupinette!

 

Bref, je suis fan, encore une fois.  Et je réalise qu’il me manque un album de cette collection.  C’est triste, non?

Peter and Alice – John Logan

Peter and AliceSi Peter Pan et Alice au pays des merveilles se rencontraient, ils se diraient quoi?

 

Dans cette pièce (parce que oui, c’est du théâtre), Alice Liddell Hargreaves (la « vraie » Alice) rencontre Peter Llewelyn Davies (le « vrai » Peter Pan).  Elle a 80 ans, il est dans la trentaine.   Tous deux sont hantés par cette ombre qui plane autour d’eux.  Tous deux ont eu leur vie chamboulée par le passage à l’immortalité de leur enfance, alors qu’eux ont continué à grandir.

 

Et c’est magnifique.  Extrêmement triste, mais magnifique.

 

Qu’est-ce que j’aurais donné pour voir Judi Dench dans ce rôle.  J’adore lire du théâtre.  Ça me prend une éternité parce que j’imagine les scènes de plusieurs manières différentes.  Et  cet univers de livres, cette rencontre basée sur un fait réel, est tout à fait fascinant.

 

Une magnifique réflexion sur la fiction, sur a réalité, sur leur influence l’une sur l’autre.  De belles page sur l’enfance aussi, sur la vision de l’enfant, puis sur l’enfance qui s’en va et qui a grandi… pour oublier comment on fait pour voler.    C’est bourré de références aux textes de Carroll et de Barrie et quand on aime ces oeuvres, voir des phrases qui en sont tirées apporter un autre éclairage sur l’histoire ne peut que nous faire sourire, ou nous toucher particulièrement.  Parce que Peter et Alice ont grandi.  Et que le face à face avec l’enfant qu’ils étaient les remet constamment devant ce fait.

 

Bref, un texte à lire si vous aimez le théâtre.

J’ai adoré!

Jeanne et Jean – Grégoire Solotareff

Jeanne et JeanJeanne et Jean sont frères et soeurs… et lapins de leur état.   Leur passe-temps préféré?  Se raconter des histoires qui font peur.   Les chiens, les loups, le sorcier de la lune…  Bien entendu, quand la routine change, les peurs prennent le dessus!

 

D’emblée, je suis fan de ces petits lapins et de l’atmosphère remplie d’ombres qui se détachent des nuits et des couchers de soleil.   J’adore ces couleurs vives en arrière plan.

 

C’est donc une histoire qui parle de l’enfance et de ses peurs du noir et de l’inconnu, peurs nourries avec plaisir par les enfants eux-mêmes.   J’ai souvenir de ces soirées folles où nous nous faisions des peurs au coin du feu en camping, peurs tout droit sorties de l’imaginaire des petits.  Grandes paniques sur le coup.. mais quels bons souvenirs, avec le recul.  Et, en plus de dédramatiser et les situations, l’album leur offre une explication logique, moins… fantaisiste!  De plus, il y a en plein le type d’action qui plait aux touts petits.

 

Bref, un très bel album, avec des lapinous, en plus.  Mars-avril… c’est le temps des lapinous!

La fortune des Rougon – Émile Zola

La fortune des RougonVoilà, j’ai découvert Zola.

 

Vous savez, ce Zola qui me faisait peur.  Je pense que c’était la cause du « z »… les « z », ça fait peur.  Non?  Peut-être?  Bref, j’avais peur que ce soit complètement passé date.   L’est-ce?  Je ne sais pas si « passé date » est le mot, mais ce roman décrit parfaitement, avec beaucoup de véracité, la vie dans le petite village de Plessans, dans le midi de la France.   Nous sommes à l’aube du Second Empire et dans le petit village, ça spécule grave.  C’est à travers cette histoire que nous sont exposées les racines de la famille Rougon-Maquart.

 

Après avoir commencé le roman, je me suis informée (ben oui, ça m’arrive… et on n’étudie pas Zola, ici) et j’ai lu qu’à travers cette fresque, Zola voulait décrire « l’histoire naturelle et sociale d’une famille à travers le second empire », la famille représentant l’Empire.   On m’avait dit  que de n’était pas nécessaire de commencer au début, que chaque roman se lit séparément, mais je suis psycho-rigide et j’avoue que je suis bien contente d’avoir commencé par le début.  C’est ma foi fort intéressant de voir d’où part cette famille, quels gènes étaient là au départ et comment ont évolué ces gens que nous allons suivre sur plusieurs volumes.

 

L’aïeule de base, c’est Adélaïde Fouque.  D’abord mariée à un jardiner nommé Rougon dont elle aura un fils, Pierre, elle a une longue liaison avec un dénommé Maquart, braconnier de son état, sans pour autant être mariée.  De là sont nés Antoine et Ursule.   Ce premier tome va donc nous les faire rencontrer dans leur 19e siècle, et l’histoire va culminer avec le coup d’État du 2 décembre, où Louis-Napoléon Bonaparte prit le pouvoir.   Tous ces hommes (ou presque), veulent s’élever et sortir de leur milieu.  Et, je dois l’avouer, ils sont tous aussi désagréables et sournois les uns que les autres.  Mais qu’est-ce qu’il est agréable de les regarder s’agiter et magouiller!

 

Soit, l’intrigue se déroule sur quelques jours ou presque, soit, l’intrigue secondaire entre Sylvère et Miette n’est pas vraiment essentielle au récit, mais sans cette dernière, je pense que sans elle, je n’aurais pas tenu au milieu de tous ces personnages antipathiques et détestables.   Un peu d’idéalisme dans ce monde de brutes et de profiteurs, que souvent j’ai eu le goût de secouer.   Mais malgré tout j’ai adoré la structure, les retours en arrière, la façon qu’a Zola de se balader dans le temps… et je suis assez curieuse de cette famille pour avoir le goût de lire la suite.

 

Ce que j’ai d’ailleurs commencé à faire!