Ukraine à Fragmentation – Frédérick Lavoie

Je ne comprends pas les guerres.  Et elles sont d’autant plus difficiles à appréhender qu’il y a toujours 22 versions pour une même histoire.  Et que la version finale est celle du vainqueur.   Petit récapitulatif.  En 2014, je suis allée en Russie, en plein pendant le conflit en Ukraine.  Tout le monde ici pensait que j’allais à ma mort (ouais, nos notions de géographie sont parfois approximatives).  Là-bas, j’ai entendu une version.  Ici, j’en entendais une autre.  Et à Paris, où je suis arrêtée quelques jours en revenant, encore une autre.  Du coup, quand j’ai rencontré Frédérick Lavoie en 2016, au salon du livre et qu’il m’a expliqué le concept de son livre, il m’a rapidement convaincue.  Ne serait-ce que pour avoir davantage d’éléments pour comprendre.

 

L’auteur vient de ma région.  Il est journaliste indépendant et est allé en Ukraine pendant la crise.  Il a assisté à l’enterrement d’un jeune garçon de 4 ans, Artyom.  Un tout petit garçon, un tout petit cercueil, une victime collatérale d’un grand, très grand conflit.   Et dans ce livre, Frédérick Lavoie essaie de lui expliquer, sans prendre parti, pourquoi il est mort.

 

C’est une lecture difficile car il nous renvoie en pleine face l’horreur de la guerre et aussi avec les façons diverses et variées qu’ont les gens de justifier la dite guerre.  C’est avec des mots simples que Frédérick Lavoie nous fait remonter le temps jusqu’à la fragmentation de l’URSS en plusieurs pays, tout en faisant un mini-détour par les guerres mondiales.  Puis, retour aux événements du Maïdan, au renversement du gouvernement en place et finalement, à la guerre.   C’est hyper bien vulgarisé sans être simpliste.  On fait ressortir la complexité du conflit, avec des intérêts divers et variés en jeu, personne n’est tout blanc ni tout noir et on donne la parole aux gens, des deux côtés de la ligne de démarcation.

 

L’angle choisi, le récit à un jeune garçon mort, rend le récit poignant et personnel.  Le désarroi de l’auteur est palpable, il reste neutre mais on le sent profondément touché, sensible à ce qui se passe dans ce pays.  Encore une fois, les principales victimes sont les gens, ceux qui n’avaient rien demandé.

 

Une lecture prenante, intéressante, vraiment bien fait… bref, nécessaire.  À lire.

 

Julie (qui lit au lit) ne comprends pas plus la guerre que moi… et a tout autant aimé.

12 Commentaires

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  1. Il est important en cas de guerre d’avoir plusieurs sons de cloche car de loin, il est difficile de connaître la vérité ; sans compter qu’il peut y avoir des partis-pris journalistiques.

    1. Voilà, je suis tout à fait d’accord. C’est hyper intéressant de lire à ce sujet, ça ouvre l’esprit.

  2. intéressant! Je le garde pour Québec 2018 car je l’ai en audio.

    1. Excellente idée! Je l’ai lu papier mais j’ai vu qu’il était sur le site de radio-canada.

      1. En fait c’est le seul qui n’est pas téléchargeable, alors je l’écouterai sur mon téléphone s’il est toujours dispo l’an prochain ?

        1. Ah, je n’avais pas réalisé… c’est bizarre!

  3. Mais qui comprend la guerre, finalement ?

    1. Pas grand monde, en fait… c’est un peu le problème.

  4. Il a tout pour me plaire !

    1. Si le sujet t’intéresse, il est super bien fait selon moi.

  5. tiens, moi aussi je lis sur la guerre, mais sur le génocide du Rwanda.

    je crois que lui aussi pourrait me plaire, mais je crois que je vais devoir laisser décanter ma présente lecture et quelques autres auparavant

    1. Ah oui, je comprends tout à fait. C’est le genre d’essai que l’on n’enchaîne pas.

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