Mon tour de France – 44 – Pont du Gard et carrières illuminées

DSC_0669C’est une « journée à plus de 20 000 pas aujourd’hui ».   Maman se fout de ma gueule  chaque fois que je dis qu’on « rayonne ».  Ca a l’air que je fais ma française!  Pfffff!!!

 

Après avoir mangé, on s’en va à Saint-Rémy de Provence, où Van Gogh est à l’honneur étant donné qu’il y a habité un moment.  Comme à Auvers-sur-Oise, on y suit un parcours de toiles de l’auteur mises en relation avec le paysage.   En effet, il  a séjourné à l’hôpital psychiatrique de l’endroit et y a peint beaucoup, beaucoup de toiles, dont plusieurs sont très connues.  C’est un peu étrange que d’être là.  ON a l’impression de marcher dans des tableaux.

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Le chemin est assez long pour se rendre à l’hôpital où a séjourné Vincent.  Yep, je l’appelle Vincent.  On est potes, lui et moi!   On longe la rue, on regarde les tableaux et on lit les lettres à Théo ou sa sœur.  J’adore Van Gogh (yep, encore mes goûts de calendrier).  Tous ses tableaux ont un petit quelque chose qui me les rend sympathiques.

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(Dommage, la saison des iris était passée!)

On est un peu pressés par le temps mais j’ai décidé que je VOULAIS voir l’intérieur de l’hôpital.  Papa nous donne 15 minutes, maman me suit et on fait une petite course folle dans la partie historique.  On commence par une longue allée fleurie d’iris et de reproductions, puis on arrive au jardin de l’hospice, tout plein de lavande (pas encore violette… c’est mon seul regret provençal).   C’est l’endroit où il a peint, entre autres, la fameuse nuit étoilée qui m’a fait pleurer la première fois que je l’ai vue en vrai.  Émouvant de voir cette vue et de voir ce qu’il en a fait.   Le cloître est aussi magnifique.

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La fameuse chambre de Van Gogh a été refaite, bien entendu.  Il est difficile de savoir ce qu’il avait vraiment.   On sait qu’il avait des antécédents familiaux et que dès l’âge de 15 ans, il aurait eu des crises.  Hallucinations, voix (qui l’ont amené à se couper un bout du lobe de l’oreille), dépression, pertes de connaissance, angoisses, inattention, gestes suicidaires récurrents… tout ça l’a mené au suicide à l’âge de 37 ans, à Auvers sur Oise.

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Van Gogh a connu de nombreuses figures artistiques de l’époque… quelle vie, tout de même.  Quelle vision des choses.    Ce petit pèlerinage m’a beaucoup plu.  Nous aurions aimé voir les vestiges romains juste à côté… mais ô surprise, nous sommes pressés!  On se dirige donc vers les Baux-de-Provence.

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Situé sur une falaise, le village domine les vallées environnantes.  Peu de gens y habitent encore… mais c’est magnifique.  Pourtant, le village a une longue histoire.  On aurait trouvé des traces de vie humaine datant de 6000 avant J.C.  Elle a vu passer des celtes ainsi que plusieurs autres habitants.  On y extrayait de la pierre et les habitants des Alpilles l’échangeaient contre céréales et autres denrées.   Il a aussi été place forte au moyen âge.  Une forteresse y fut d’ailleurs construire du 11e au 13e siècle.  Les princes de baux ont contrôlé la provence pendant un moment.   Ils disaient descendre du roi Balthazar, de là leur devise « Au hasard, Balthazar », truc que j’ai longtemps dit.   Après plusieurs péripéties, on finit par découvrir de la bauxite au 19e, réserve maintenant épuisée.  On y a également exploité la pierre calcaire.  De là les carrières vers lesquelles on se dirige ensuite.

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Ce sont dont les carrières de lumière que nous allons visiter.  Il y a une expo Chagall, songes d’une nuit d’été, et une plus courte expo « Alice au pays des merveilles ».   Et là, c’est un émerveillement.    C’est juste magnifique.  Le lieu est également un peu magique, dans toute sa minéralité.   C’est grandiose, d’une certaine façon, avec ses angles étranges et ses blocs sculptés.

 

Plusieurs tableaux y sont développés.  La terre natale, le cirque, la famille, la guerre, la musique…  On y trouve aussi des vitraux et le fameux plafond de l’opéra de Paris, que j’adore pour ma part.   De Chagall, j’aime les couleurs et l’imaginaire (ouais, je l’ai déjà dit… goûts de calendrier… on peut rajouter Kandinsky, Klimt, Caillebotte… et on a pas mal mon « top 5 d’inculte de la peinture », comme on m’a déjà dit).

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Avec Alice, c’est tout l’univers de Lewis Carroll qui apparaît autour de nous.  Le lapin, la chute, les horloges, le sourire du chat, le chapelier, la reine… on arrive ailleurs, on retombe en enfance.  C’est juste un peu trop court pour moi.  J’adore cet univers même s’il me faisait carrément freaker quand j’étais petite.  Un trou!!  Une folle qui voulait lui couper la tête!  Personne à qui se fier!  L’horreur pour une enfant, non!

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Après le spectacle, un peu perturbé par le fait que papa « ne voyait pas bien », ce qui a fait freaker maman, comme vous pouvez l’imaginer (rassurez-vous… il avait simplement trop fucké après la machine et la lumière des tourniquets lui avaient donné un flash), nous sommes allés voir le documentaire sur Cocteau, vu qu’il y a tourné « le testament d’Orphée », en 1959.

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Je connais assez peu Cocteau mais on a pu voir le film, très étrange, où les événements ressemblent à un rêve.   Le décor brut donne un côté très poétique au truc… il va falloir que je m’informe un peu sur le personnage pour être certaine de bien comprendre, je crois.

 

Dans le petit village, on visite le mini-musée des santons, dans un vieux bâtiment de 1619.  Santon, ça signifie « petit saint ».  Il y en a deux types.  Habillés ou en argile, ces derniers plus tardifs (fin 18e).    Ils sont au départ faits pour la crèche mais sont de plus en plus variés.  C’est que les premières crèches datent d’il y a un bon moment (au moins du 13e).   Les santons habillés dateraient du 16e.  Vous pouvez vous imaginer qu’à la révolution, les crèches en ont mangé toute qu’une!

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On visite également la petite église de St-Vincent, qui date du 12e.  Romane dans les descriptions, elle a trois chapelles troglodytiques et trois chapelles gothiques…  Oui, c’est étrange.  Mais plus les styles sont mélangés, moins je m’y retrouve, en fait!

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Techniquement, Nîmes est notre prochaine étape, sauf que le trafic est dé-bi-le.  Aucun moyen d’arriver pour voir les arènes, ce qui nous déçoit maman et moi, pendant que papa sacre dans le trafic.  Il n’aime ni être suivi, ni suivre.  Vous pouvez imaginer son désarroi!  On va donc vers la tour Magne tout en haut du parc, le seul truc qui soit encore ouvert.

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Nîmes est une ville connue de moi surtout pour ses vestiges romains.   Nîmes s’est appelée Colonia Augustus Nemausus au premier siècle après J.C.  C’est d’ailleurs sous Auguste, à cet endroit, qu’on frappait la monnaie appelée Crocodile, en bronze, représentant un crocodile enchaîné à une palme.  Pour la soumission de l’Egypte à l’empire romain.  Faut suivre hein!

 

De nos jours, on peut encore voir de cette ancienne cité romaine l’amphithéâtre, le temple, la porte d’Auguste, le temple de Diane.   La via domitia, qui traverse la ville, est l’ancienne voie romaine.   La tour Magne a été construite en 16 avant JC et faisait partie de l’ancienne enceinte de la ville qui comportait 80 tours.  C’était la plus haute, qui avait un rôle plus politique que défensif; il s’agissait d’affirmer la puissance de Rome.   De nos jours, seuls 2 des trois niveaux subsistent et si on nous indique l’endroit on peut deviner l’emplacement de l’ancienne tour gauloise autour de laquelle la tour a été construite.

 

Au sommet, on a une magnifique vue sur la ville et ses monuments.  On peut ainsi bien voir comment la ville est construite et bien voir ce qui reste de « romain » dans la disposition des lieux.

 

Toutefois, elle a failli être détruite au 17e, à cause de notre ami Nostradamus, qui avait fait une prophétie parlant d’objets d’or et d’argent cachés à Nîmes, sous d’antiques édifices vestaux.  Les gens ont cru qu’il s’agissait de la tour Magne.  Du coup, les gens ont voulu vider et creuse la tour.  Henri IV a dit « oui, bien sûr, si vous me donnez les 2/3 du trésor ».  Of course.  Bien entendu ils n’ont rien trouvé mais ils ont démoli la tour gauloise et sérieusement affaibli l’édifice, qui a dû être solidifié avec une colonne.

 

Par la suite, il y a eu dans la tour une station de télégraphe.  Paraît-il qu’on enseignait même le truc aux enfants de l’école primaire.

 

Nous nous dirigeons ensuite vers l’immense jardin, que nous voulons visiter un peu.  Nous sommes tous surpris par la grandeur et l’ampleur des dits jardins, autour de la source.  Il y a beaucoup, beaucoup de gens qui courent dedans, en fait.  Nous sommes un peu les seuls à marcher!

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Dans le jardin, on trouve aussi le temple de Diane, dans lequel on peut se balader tranquillement.  Il date de 25 avant JC est est constitué d’une voute flanquée de couloirs.  Ce qu’il  a dedans date par contre du 18e, et si on l’appelle « temple de Diane », on n’a par contre aucune assurance qu’il ait bien été dédié à Diane!

 

On descend ensuite place d’Assas, où nous mangeons à l’Imprévu, super bon resto où nous dégustons de la sandre au beurre et des légumes.  Yummy!  Ca faisait un moment qu’on n’avait pas pu manger en terrasse mais là, il fait beau!  La pl lace est particulière, avec une signification trop ésotérique pour que je m’en souvienne, mais ça aurait rapport aux origines et à la source… bref, je ne sais plus du tout!

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À la sortie, on passe devant la maison carrée, impressionnante tant elle est bien conservée et on voir les arènes au loin, ainsi que la porte d’Auguste.   Et quelle sortie!  La descente le long du parc est é-pi-que!  Sérieux, je pensais qu’on allait rester coincés! On décide d’aller voir le pont du Gard un peu avant d’aller dormir.

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Voyez-vous, dans notre tête, c’était un pont.  Le genre de truc qu’on peut voir en regardant de la berge ou encore du pont d’à côté.  On pensait y rester quelques minutes, admirer le travail de l’époque et s’en aller.

 

Oui, vous pouvez rire.

 

C’est qu’il est bien caché, ce pont du Gard.  Très bien caché.  Deux immenses parkings (obligatoires) de chaque côté, aucun moyen de stationner ailleurs à moins de 5 km et surtout, des parkings fermés à partir de 18h.   Alors que le site est censé être ouvert beaucoup plus tard, et illuminé le soir.   Bref, c’est à me voir rôder l’air un peu déprimée devant le 2e parking (le premier était définitivement fermé) que j’ai entendu une Voix venue du ciel (en fait, venue de la machine, mais bon..) qui nous indiquait que le soir, c’était en fait fort abordable et qu’en plus, vu qu’il y avait un grand spectacle le lendemain, ce soir, c’était la générale…

 

On stationne et on part à la marche.  Même de ce parking, c’est un petit bout!

 

Le pont du Gard est en fait un pont aqueduc à trois niveaux, qui daterait de la 1e moitié du premier siècle et qui a été utilisé jusqu’au 6e.   On estime à 1000 le nombre d’ouvriers qui y ont travaillé pendant 5 ans.  On ne parle pas de ceux qui y sont restés mais entendons nous, il y avait beaucoup d’esclaves, qui avaient intérêt à travailler fort et à ne pas rouspéter.

 

On traverse, on regarde un peu le pont changer de couleur.  C’est magnifique.  On voit super bien les trois niveaux et on se dit que c’est incroyable qu’il ait résisté depuis toutes ces années.   Quand on s’enligne pour retraverser, on nous dit qu’en fait, ça, c’était les éclairages réguliers.  Que la générale commence dans 10 minutes… on retraverse donc… et c’était parti pour une heure de plaisir des yeux et des oreilles.  Ceci dit, 28 euros (pour le vrai spectacle), c’était peut-être un peu cher hein… mais nous, on a eu ça pour nous tous seuls.   Du coup, on ne se plaindra pas… et on va profiter.

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Le spectacle avait les gaulois pour thème.  On y voit la construction du pont, avec cette longue file d’ouvrier qui passe devant nos yeux, interminable, sous les fouets, puis le pont qui apparaît, est détruit, et reconstruit… bref, c’est un moment très fort

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Les vestales allument ensuite les feux, et les druides apparaissent.  Sages, médecins et religieux (ils ont de la job… il y a environ 400 dieux, les gaulois!), ils lisent les présages et les signes de l’avenir.  Lors de l’inauguration de l’aqueduc, ils sont en colère car celui-ci passe sur un site sacré.   Les esprits de la forêt sont convoqués et on sent l’engagement sur le plan environnemental.   C’est très poétique et très beau.

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Ceci dit, je peux SANS PROBLÈME évoquer la forme de l’aqueduc.  Nous l’avons observé de tous bords tous côtés pendant près de 2 heures!

 

On retourne à l’hôtel et on est tous à moitié morts.  On a fait presque 25 000 pas aujourd’hui.   Pas tout à fait un record de voyage, mais ça s’en approche!

 

À bientôt!

8 Commentaires

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  1. comme d’hab de superbes photos pour un superbe voyage !!

    1. Incroyable que je sois revenue dans ma vie normale… mais je reviendrai… dans 3 ans!

  2. des lieux que je rêve de voir! Et de magnifiques photos! Merci Karine!

    1. Ce sont des lieux magnifiques. Sérieusement, ça vaut le coup.

  3. Il y a trois ans, lors d’un week-end à Marseille on avait assisté au son et lumière des Beaux de Provence (sur les impressionnistes) et j’avais trouvé ça magnifique !

    1. Tout doit être beau! J’ai adoré cette incursion!

  4. Tu as photographié une rue des Baux où j’ai pris un verre l’an dernier ! Je suis allée aux carrières bien sûr, l’an dernier c’était les classiques italiens, grandiose … Je n’ai pas vu le Pont du Gard, j’espère y aller un jour.

    1. Tout est super beau! Et les carrières, sérieusement, si je m’écoutais, j’y retournerais chaque année!

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