Mon tour de France – 73 – Forêt magique et Pointe du Raz

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Tiens, juillet.  La moitié de 2016 est déjà passée.  Ce que ça a pu passer vite.    Journée Bretagne aujourd’hui.  Je suis de plus en plus en amour.  Je ne sais pas ce qui m’attire tant dans cet endroit mais on dirait que je suis prise au cœur par cet aspect sauvage et plus grand que nature.

 

On se réveille donc à Perros Guirec, papa va nous chercher de quoi manger à la boulangerie (et se passe ainsi de son sacro-saint « petit café »… on sait pas s’il va y survivre et nous partons sous la pluie, direction Huelgoat (Prononcé « elgwat »).   En fait, la Bretagne, on la voit en pointillés.  On avait prévu une semaine complète, il nous reste 2 jours et quart.  Du coup, on fait ce qu’on peut.  Et je reviendrai, vu que je suis en France encore quelques mois.   D’ailleurs, je veux absolument faire quelques jours dans le GR 34 qui fait un grand bout de la Bretagne.  C’est trop, trop, trop beau.  Je vais commencer à me quêter des volontaires!

 

On arrive donc dans le village, très joli soit dit en passant, et on nous dirige vers la forêt pour une balade.  Deux petits hics.  De un, il pleut.  Papa a la pluie en horreur.  De deux, maman préfèrerait descendre plus vite dans le sud du Finistère « vu qu’il y a des belles choses là-bas aussi ».   Bref, ça leur plait moyen et il y a aussi beau à la maison selon eux.   Ceci dit, « c’est toujours ben rien qu’une roche » et «c’est toujours ben rien qu’un trou, tu risqueras toujours ben pas ta vie » se succèdent.  Bon, ok, c’était bouetteux et glissant.  Ok, il mouillait soit un peu, soit pas mal.  Mais le fait que ça m’ait mis de mauvaise humeur, c’est de ma faute, de ma très grande faute.   Je n’ai qu’à m’en prendre à moi seule.

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Ceci dit, objectivement, j’ai trouvé ça super beau.   Un lieu de contes de fées.  On comprend pourquoi la Bretagne a donné naissance à tant de légendes.  Entre ces pierres qu’on dirait transportées par des géants et ces brouillards qui rendent les paysages irréels… il y a un côté mystérieux à toute cette région.    On peut y observer la grotte du diable, chute d’eau de 20m qui tombe dans un grand trou (un révolutionnaire s’y serait caché pour échapper aux chouans, il aurait allumé un grand feu pour échapper au froid, aurait porté un grand chapeau orné de plumes et aurait eu une fourche à la main… les chouans auraient eu peur et auraient crié « au diable) la roche tremblante (que je n’ai pas réussi à faire bouger), le chaos du moulin (œuvre de Gargantua qui y aurait jeté des  pierres pour les punir de leur mauvais accueil… ou encore le résultat d’une bataille entre deux villages.  Les roches, faute de force, auraient créé le chaos) et le ménage de la vierge, où on peut, avec beaucoup d’imagination imaginer sa batterie de cuisine.    Tout près, il y avait aussi la grotte d’Arthus, qui y auraient trouvé de merveilleux trésors.    Mais papa avait peur que je me perde et bon, il pleuvait pas mal… du coup, je n’ai pas vu.  Au soleil, ce serait mieux hein!

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Ça a l’air de rien comme ça, mais ces pierres sont énormes!DSC_1559 DSC_1561 DSC_1571 DSC_1575 DSC_1578 DSC_1581 DSC_1582 DSC_1586

Dans le petit trou, on passe assez facilement!DSC_1587 DSC_1590

Où cette traversée va-t-elle me mener?  Chez les fées?

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Il y a un monsieur qui veut ABSOLUMENT qu’on aille au camp d’Arthus, qui serait une ancienne ville.  Il y tient!  Mais on a résisté.  Ou plutôt la pluie nous a faits résister.

 

On va s’abriter dans une petite pâtisserie où il n’y a plus de sandwiches, mais de très bonnes tartelettes, qui seront notre lunch!  Dès qu’on sort, ô surprise, plus de pluie.  On reprend donc la route pour tenter d’arriver à la pointe du Raz.  Oui, je sais, on en passe un grand bout.  Mais il reste très très peu de temps!

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En chemin, à Pleben, on est séduits par une étrange église, avec un calvaire orné de sculptures des quatre côtés.  On décide donc de se faire arrêter sur le bord pendant quelques minutes, le temps d’aller voir.  Et là, je réalise qu’il s’agit de l’un des enclos paroissial dont m’avait parlé Lyle.  Bon, un petit, semble-t-il, mais un quand même.    Il s’agit de l’église Saint-Germain (16e siècle).

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L’enclos paroissial est un ensemble très breton.  Il inclut une église, un ossuaire, un calvaire, une porte monumentale et un mur d’enceinte.    Ici, le calvaire ressemble à un arc de triomphe avec des scènes de la vie du Christ gravés sur deux niveaux.

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L’église en soi est étrange, avec un très très grand transept, un plafond lambrissé et beaucoup de couleurs.  Les confessionnaux ont l’air de petites maisons!  C’est cute!

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Un peu plus loin, on arrête aussi à l’ensemble paroissial de Haute Bigoudénie (dans une ville dont le nom commence par P aussi… me semble… mais avec ma grande mémoire, j’ai oublié!), moins grandiose mais dans le même style.   Les églises ont aussi des pans qui descendent parfois jusqu’à terre.  C’est ce que je remarque en premier.

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Après quelques détours, dont un petit arrêt à Audiern pour admirer le petit port et pour demander des infos (ils sont à 12 km… ils n’ont pas d’infos sur la pointe du Raz selon la dame), nous arrivons enfin et maman voit  – ô bonheur – des boutiques!   Son chemin se dirige dangereusement vers elles mais on lui mentionne que si elle achète des trucs, elle devra les porter.   Et on promet d’y revenir!  Du coup, ça va et on s’en va faire la balade.  Bon, elle et papa s’obstinent un peu pour savoir de quel côté partir (maman avait raison, il faut quand même le mentionner) et on prend la route de la côte.  Pas compliqué, dit le monsieur.  La mer à gauche, ça va.  Si vous arrivez en Irlande, c’est que vous êtes trop loin!

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Et là, l’émerveillement.  Entre les vents, les herbes et la bruyère, on est fasciné par le bruit des vagues qui éclatent sur les rochers et sur le phare au loin.  C’est simple, tout est beau, merveilleux.  Je suis en amour, je vous l’ai dit.  Et je vous laisse regarder!  C’est un bout du monde mythique et les bruits qu’on entend parfois seraient les cris des naufragés demandant une sépulture.  Bref, on est en Bretagne.

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MAman qui m’imite, avec mes poses!DSC_1711 DSC_1717 DSC_1718 DSC_1722

Après ces 4 kilomètres, c’est l’heure des boutiques, pendant que papa va prendre des cafés!   Elle m’achète un ciré breton (oui, un autre, bleu, cette fois) avec une écharpe pour « services rendus » au long du voyage.  Ravie je suis!

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J’ai failli en acheter un pour Jean-François.  Il aurait été ra-vi!!

 

Papa finit ses cafés et on reprend la voiture pour aller faire un tour à la pointe du Van, où l’église St-They veille, en passant par la baie des trépassés, où les vagues s’écrasent avec force sur la plage.  Le rythme me happe à chaque fois.  J’y serais restée!

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C’est à cet endroit, ou tout près, que se serait déroulée la légende d’Ys, cité construite sous le niveau de la mer et gardée des flots par une digue fermée par une lourde porte dont le roi avait la clé, en or massif.  Sa fille, quant à elle, changeait d’amant à tous les soirs et le sacrifiait à la mer le matin venu.  Un jour, le diable, déguisé en jeune homme, la séduit et, à sa demande, elle lui remit la clé, livrant ainsi la cité au malin.  La cité a été envahie par les flots, le roi et sa fille se sont échappés, mais le destin les a rattrapés, cette dernière ayant continué à vivre sous la forme d’une Marie-Morgane, sirène menant les marins vers la mort.   Le roi est maintenant représenté en cavalier, sur l’église de Quimper.  Peut-être les pierres de la plage venaient-elles d’une ancienne maison d’Ys!

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Nous reprenons la route et faisons joyeusement fâcher le GPS en s’obstinant à suivre la route de la côte (ceci dit, ça a été moins long que le chemin « le plus rapide » qu’il nous avait donné au départ… rien à comprendre), où nous avons de magnifiques vues de la mer qui apparaissent momentanément.  La ville de Douenenez semble magnifique mais nous n’y avons fait que passer.   La route est super belle, avec souvent des arbres qui se rejoignent au-dessus de nos tête, et elle est bordée de maisons en pierre ou encore de maisons blanches avec de grosses pierres autour de la porte et des fenêtres.  Et que dire de tous ces hortensias de toutes les couleurs! (On a cherché le nom hein… ya fallu s’arrêter chez un fleuriste pour le trouver!)

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Notre hôtel est tout près (1km) de la ville historique de Locronan (oui, ne cherchez pas… on a fait les trucs dans un drôle d’ordre) et après nous être installés dans notre super chambre à deux étages, on décide d’aller y manger.

 

Et là, quelle surprise!  Quelle jolie ville, toute en pière, avec ses petites rues et ses places.  Ça a un charme fou, fou, fou.   Les maisons datent du 15e au 18e.

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Vers le 7e siècle, on raconte que Ronan, un évêque irlandais, a décidé de construire son ermitage dans la forêt du Nevet.  La région est encore sous influence druidique et il va commencer à les christianiser.  Il aurait fait pas mal de miracles et du coup, la ville aurait été assez riche.    Le gisant de St-Ronan serait dans la chapelle.

Au 15e siècle, la ville se spécialise dans la toile pour les voiles et elle a équipé plusieurs grands navires, dont certains de l’invincible Armada.  On comprend maintenant le nom des rues!

 

On choisit une crêperie, la crêperie du temps passé, qui est pleine de charme et qui sert des crêpes délicieuses.    J’évite le blé noir et je choisis une tartine à l’andouille… trop, trop bon!  Et que dire de la crêpe dessert flambée!  Les meilleures crêpes que j’aie mangées depuis le début du voyage!  Adresse à retenir.   Le patron est vraiment sympathique, en plus!

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On se balade un peu dans la ville et on retourne à l’hôtel où se déroule une grande opération « valises ».  C’est que mes parents partent bientôt et doivent trouver le moyen de tout faire rentrer dans les valises!  Si vous aviez vu le branle-bas de combat!

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Le tour de France achève!

 

À bientôt!

6 Commentaires

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  1. Bienvenue en Bretagne ! Super contente que tu aimes ma région. Ma mère est d’Audierne et j’y ai passé toutes mes vacances quand j’étais enfant. J’aime beaucoup cette partie de la Bretagne plus sauvage que Les Côtes d’Armor ou que le Finistère Sud. Une bonne galette et une bolée de cidre pour finir la journée ! Bonnes vacances.

    1. Ah oui, je me souviens super bien d’Audierne. C’est magnifique cette région.

  2. Il faut que tu lises les romans de Henri Queffélec (beaucoup se passent dans les îles du Finistère et du Morbihan) et La légende de la mort chez les Bretons armoricains d’Anatole Le Braz. Incontournables pour toucher du doigt la culture et l’histoire bretonnes.

    1. Génial, je prends ça en note!
      Cette région est magique.

  3. C’est vrai que la Bretagne a gardé un air de mystère. On avait assisté à une cérémonie de Druide dans la lande, c’était hors du temps. Et merci d’avoir partagé ce beau tour de France avec nous, je suis épatée de voir qu’au bout de tant de semaines, tu as continué à visiter avec enthousiasme les églises, cathédrales, châteaux et musées sans jamais te lasser.

    1. Oh, j’aurais adoré la cérémonie!
      Et je ne me lasse jamais jamais des églises et châteaux… au grand désespoir de certains!

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