The nature of monsters – Clare Clark

Nature-of-monsters.jpgPrésentation de l’éditeur (En partie. As usual)

« 1666.

Le grand feu de Londres fait rage et une femme enceinte fuit les flammes. 

 

1718

Eliza Tally, 16 ans, voit le dôme de la cathédrale St Paul qui se dresse au milieu de la cité reconstruite.  Elle arrive pour être la servante d’un apothicaire, une position rapidement arrangée pour protéger le père de son futur enfant du scandale.   Mais pourquoi l’apothicaire veut-il l’employer alors qu’il a déjà une servante, une jeune fille visiblement déficiente nommée Mary?  Pourquoi Eliza ne peut-elle jamais regarder son maître en face ou aller dans le bureau où il poursuit ses expériences? »

 

Commentaire

Pourquoi j’ai choisi ce livre en particulier?  Parce que j’étais pressée et qu’il était tombé de ma biblio dans une – assez vaine – tentative de rangement.  Il me fallait un truc.  Ce qui est plus mystérieux, pas contre, c’est COMMENT ce roman est arrivé dans ma pile.  Je n’en avais entendu parler nulle part, je n’ai retrouvé aucun billet sur les blogs que je suis… bref, c’est un mystère.  Ma pile regorge de tels mystères, en plus.  Ça doit être un coup du Docteur!

 

Ce roman nous transporte dans le Londres du début du 18e siècle.  L’auteure est historienne et nous sommes rapidement plongés dans une atmosphère lourde mais vivante à la fois.  On nous dépeint un Londres sale, dangereux, grouillant, assez répugnant dans lesquels les personnages se fondent ma foi fort bien.  On sent une inspiration gothique avec une héroïne qui n’a pas beaucoup de ressources matérielles, qui n’est presque pas éduquée (mais qui a un méchant caractère), un savant fou et des projets grandioses,  mais disons avec un côté moins mystérieux et plus heu… réaliste? 

 

Quand Eliza arrive à Londres, elle croit que c’est pour se faire avorter.  Toutefois, Mr. Grayson Black, l’apothicaire, a d’autres projets en tête.  En effet, l’homme veut la gloire et la reconnaissance avec ses recherches sur « l’impression maternelle ».  On peut aussi s’imaginer qu’il ne s’embête pas outre mesure des soucis éthiques que ça peut causer.  Du coup, on se retrouve dans une atmosphère étouffante où Eliza ne peut faire confiance à personne.  On  croise plusieurs monstres dans ce roman, mais pas toujours ceux que l’on croit. 

 

Dans ce roman, personne n’est vraiment aimable.  Les méchants sont bien méchants et détestables et même l’héroïne n’est pas une jeune fille particulièrement agréable.  Si, d’un côté, cela rend un peu plus difficile l’attachement du lecteur au personnage, je préfère tout de même ceci à une héroïne trop gentille et parfaite dans un monde où « tout le monde il est méchant ».  Eliza, quand elle arrive, déteste tout le monde et est aussi superticieuse et ignorante que les autres.  Elle déteste sa mère, elle hait Mrs. Black et s’en prend à Mary, servante au bec de lièvre et qui présente une déficience intellectuelle (a half-wil, an idiot, comme ils disent) dès qu’elle le peut, juste parce qu’elle le peut.   Elle est prise dans une machination contre laquelle elle ne peut pas grand chose, on comprend sa colère… mais on ne s’attache vraiment pas très vite.  Bien entendu, elle évolue dans le roman, on sent le passage à l’âge adulte et tout mais j’ai trouvé le tout un peu précipité et soudain, tout de même.  

 

J’ai particulièrement apprécié le portrait de l’époque, de la médecine et de la science de l’époque.  Quand on lit le tout aujourd’hui, on ouvre de grands yeux.  Non mais comment de telles choses, de telles théories, étaient-elles possibles?   Et non seulement elles étaient possibles, mais enseignées!  Je me suis sentie rapidement imprégnée de l’époque, de la psychologie des personnages, de leur façon de penser et de concevoir le monde.  En ça, le roman atteint son objectif. 

 

Je dois toutefois admettre que le début a été difficile.  La première scène où  nous rencontrons Eliza est étrange, avec une description du désir sexuel explicite, qui m’est apparu un peu plaquée là.  Les incessantes allusion au « ver » qui était dans son ventre m’ont également un peu lassée.  Toutefois, j’ai quand même apprécié ma lecture, surtout à cause de l’atmosphère dont je vous parlais plus tôt. 

 

Avertissement par contre.  Il ne s’agit pas du tout d’une romance historique, hein, loin de là.  Le langage est à la fois recherché (surtout étant donné le « je » de l’héroïne) et très cru. Disons que les méchants ne s’embêtent pas de politesses quand ils se parlent.  Mentionnons aussi que j’aurais pu me passer de quelques références aux fluides et odeurs corporelles .   Parfois, ce n’est pas nécessaire de décrire le tout.   Tout le temps.  Et tout y passe, croyez-moi.  Quand on est une petite nature comme moi, il faut parfois avoir le coeur bien accroché. 

 

Bref, une lecture qui m’a intéressée, malgré l’absence de tons de gris chez la plupart des personnages (la méchanceté un peu gratuite, à part chez des méchants grandioses, ça m’irrite un peu) et un côté « mélodrame un peu dégueulasse » qui fait que parfois, je me suis dit que trop, c’était comme pas assez.   Une plongée intéressante dans l’époque, plein de péripéties et une atmosphère ma foi réussie!

 

Logo mois anglais thé

6 Commentaires

Passer au formulaire de commentaire

    • Syl sur 31/12/2011 à 00:28

    Livre noté.
    Mais avant tout, je te souhaite un bon réveillon…

    1. Syl: Merci!  Bon réveillon à toi aussi!

  1. Tu as raison et j’utilise, parfois trop, cette phrase : trop c’est comme etc.. mais ça dépemd pour quoi. Tiens ! par exemple le réveillon, et bien c’est pas vrai, alors profites-en !

     

    Le Papou

    1. Le Papou: Bon réveillon aussi!  Et bonne année1

  2. Londres, l’époque, le thème de la science et de la médecine, le tout sur fond de superstition et de manipulation … c’est noté immédiatement bien sûr 😉 Et du coup, moi, je sais pourquoi il rejoindra ma PAL 😉 mdr !

    1. Joelle: J’ai beaucoup aimé l’époque ,même si j’ai eu du mal avec les personnages au départ.  J’espère que ça te plaira!

Les commentaires sont désactivés.